🤍chapitre 21🤍

👻Cassie 1 et le commissaire 0.
Une Alessandro ne se laisse jamais marcher dessus.👻

Je donne un coup de coude à Cassie, parce que celle-ci jure tout bas, car les deux personnes qu'il vient voir viennent nous voir. Ce sont le commissaire et son homme de main, qui a l'air d'être dans un meilleur état qu'hier soir. J'observe longuement celui qui dirige le commissariat.

Il fouille dans ses poches de son uniforme pour sortir des clés et nous ouvrir. Cassie ne se fait pas prier pour sortir rapidement d'ici et je la suis pour venir derrière elle, parce que celle-ci les bras croise pour défier du regard le commissaire Parker.

Tel est son nom si on se fie à ce qui est écrit sur son haut d'uniforme. Un lourd silence pesant s'installe dans les couloirs sombres qui ne sont illuminés que par des petites ampoules qui éclairent faiblement.

Je pose une main sur l'épaule de Cassie. Elle semble prête à succomber à sa colère envers ses deux hommes. Ce que je peux comprendre, parce que moi-même.

J'essaie de contrôler mes émotions pour ne pas céder à l'énervement, car si on fait quoi que ce soit, c'est certain qu'ils nous jetteront encore une fois derrière les barreaux.

— Mesdames, suivez-moi, je vous en prie, murmure le commissaire Parker en nous faisant un signe de la main de le suivre, ce qu'on fait silencieusement et le policier reste derrière nous comme si on allait tenter quelque chose, n'importe quoi. Il lui manque vraiment une case à celui-là.

On remonte encore les dédales d'escalier sombre et humide jusqu'à arriver au premier étage où se trouvent les bureaux. On sort par une porte qui se trouve dans un vaste couloir éloigné des autres.

Je sens mes narines frémir à cause de la douce odeur de viennoiseries qui flotte dans l'air. C'est doucement que je croise mes bras contre mon ventre, un peu gêné, parce que celui-ci gargouille de faim. J'avale difficilement ma salive pour assécher ma gorge qui ne demande que de l'eau.

Je jette un regard discrètement à Cassie, elle semble être dans le même état. Je passe un bras par-dessus le sien pour la soutenir en voyant bien qu'elle avance tant bien que mal. Ce n'est pas étonnant, parce que l'état de ses pieds n'est pas joli à voir.

Quand on arrive dans un bureau et pas une salle d'interrogation. C'est avec méfiance qu'on s'installe dans deux fauteuils en velours désignés par le commissaire Parker. Qu'il lui s'installe dans son fauteuil face à son secrétaire en bois ancien. Il croise ses bras dessus sans nous lâcher du regard.

— Monsieur Madrid, allez chercher du café et des viennoiseries pour ses jeunes femmes, ne perdez pas de temps, murmure le commissaire, faisant un signe à son policier d'y aller rapidement. La porte se referme sur ce dernier qui prend ses jambes à son cou. Sûrement à cause de la fureur que cet homme procure par son regard.

Je croise mes mains sur mes jambes pour m'empêcher de trembler d'inquiétude et je ne peux pas soutenir plus longtemps le regard de cet homme, alors je baisse mes yeux pour fixer mes chaussures. J'admire Cassie qui ne flanche pas face à celui-ci.

Elle a un sacré caractère en acier, parce que c'est immobile qu'elle soutient le regard de ce dernier. Leurs yeux limpides et d'une même couleur pourtant si différente, c'est fascinant. Ils s'affrontent dans un silence presque mortel, c'est la première fois qu'un homme réussit à sortir de ses gonds Cassie.

Je ne sais pas si c'est admirable ou suicidaire. Je jette un regard discrètement derrière mon épaule avec espoir que monsieur Madrid revienne vite parce que je crains que dans les minutes qui suivent, il aura un mort. C'est même certain, car le regard de Cassie est redoutable. Si celui-ci pouvait tuer, sûr que le commissaire serait mort plusieurs fois.

— Je vous dois des excuses, mesdames, par rapport à mon officier et aux actes qu'il a eus envers vous. Il n'y aura aucune poursuite pour coup, blessures et outrage à une enquête, mais je vous demande qu'à l'avenir de vous tenir éloigné des problèmes, murmure-t-il simplement et d'un signe de tête, il nous montre nos bagages qu'ils sont en bon état malgré tout ce qui s'est passé.

— J'ai appris d'une source sûre que votre avocat était monsieur Moretti. Vous deviez être des femmes importantes pour vous offrir le luxe d'avoir cet homme. Je souhaite sincèrement que cette affaire en reste là, car c'était un malheureux malentendu, dit-il sans lâcher des yeux Cassie.

Celle-ci ose sourire au coin d'un air amusée et d'un coup de coude bien placé. C'est avec un regard noir que je la fixe pour lui faire comprendre qu'elle doit arrêter de chercher des puces à ce commissaire.

La porte s'ouvre sur Monsieur Madrid. Qu'il dépose un plateau avec trois tasses à café et des délicieuses pâtisseries qui ont l'air succulentes. Juste à l'odeur, ça donne l'eau à la bouche, je tends mon bras pour attraper un croissant, mais Cassie m'empêche de prendre un morceau. Elle me force contre mon gré à me lever, légèrement anxieuse, je l'observe se mettre devant le commissaire.

— Vous croyez sincèrement qu'une petite collation va nous faire oublier le calvaire qu'on a subi durant cette arrestation pour un simple coup sûr votre petit nez fragile, est-ce que votre fierté est restaurée après avoir osé nous faire vivre un vrai cauchemar ? Demanda-t-elle en se penchant vers lui.

D'une main, c'est doucement qu'elle fait glisser ses longs doigts fins. Sur le nez du commissaire qui est encore rouge et un peu gonflé, sous le pansement pour cacher sa blessure.

— Si ce ne serait que de moi, j'appellerai les journalistes pour raconter cette affreuse rencontre, mais vous avez de la chance, je n'ai pas du temps à perdre avec ses enfantillages. Par contre, je vous préviens, la prochaine fois, je ne serais pas si indulgente, dit-elle avec un sourire à faire fondre le cœur de n'importe quel homme et avec une finesse, elle caresse son torse avant de se désintéresser de celui-ci.

D'un claquement de doigts, elle me fait comprendre qu'on y va. Je me lève pour l'aider à prendre les bagages et mon regard dérape sur le plateau avec regret, c'est en la suivant que je fais taire mon pauvre estomac affamé.

Quand on sort du bureau, c'est avec étonnement qu'une femme attend dans le couloir avec une pile de dossiers sous les bras. Elle nous adresse un sourire époustouflant avant de s'avancer vers nous d'une démarche féline, comme hier soir dans son rôle de serveuse. Elle est extrêmement douée pour duper son petit monde. Ses cheveux roux tressés d'une façon complexe se balancent sur ses épaules dénudées.

— Vous n'allez pas vous enfouir comme ça. Suivez-moi, une petite douche va vous faire le plus grand bien, surtout que votre parfum ne sent pas la rose, plaisante-t-elle sans baisser son regard du mien. Cette femme me met mal à l'aise avec ses yeux perçants qui me donnent l'impression d'être sa proie.

Elle passe entre nous pour qu'on la suive dans le long couloir. Sans aucun regard, elle poursuit son chemin. Je mordille ma lèvre légèrement inquiète, mais on est dans un commissariat, en principe rien ne peut nous arriver.

Notamment, lorsqu'on a survécu à cette ancienne cellule, qu'est-ce qui pourrait être pire que ça. Alors ma main s'enroule autour de la sienne, parce que cette femme a raison sur une chose. On ne sent pas la rose. Cassie me suit sans rechigner, sans montrer aucune émotion, mais je peux sentir sa main serrer la mienne. Signe qu'elle est inquiète de suivre cette inconnue.

Quand on arrive, c'est devant les vestiaires pour femmes séparés de ceux des hommes, ce qui est rassurant.

— Prenez votre temps pour vous mettre à l'aise, murmure la femme avant d'être interpellée par un de ses collègues qui crie son prénom comme si le diable était à sa poursuite.

Celle-ci nous fait un signe de la main avant d'y aller rapidement et un instant, mes yeux ont pu observer son tatouage. Mon cœur s'emballe, car je sais avec conviction dans quelle situation ce symbole est déjà apparu dans un moment de ma vie le plus crucial.

Cassie me pousse pour me faire entrer dans le vestiaire qui est très grand, sûrement que ce commissariat doit avoir beaucoup de femmes comme employées.

– Étrange cette femme, on va devoir se dépêcher pour faire vite, je n'aime pas rester une minute de plus dans ce commissariat, murmure-t-elle après avoir pris des vêtements propres dans ses affaires pour partir dans l'une des cabines. Je prends un de mes petits bagages pour sélectionner des vêtements pour être à l'aise parce que je sens que le trajet va être encore loin pour arriver au manoir.

Je choisis une cabine un peu plus loin et avec précaution, mes vêtements sont posés sur un tabouret. C'est doucement que je me déshabille avec un frisson de froid. Sans hésitation, je me mets sous le jet et ma main tourne rapidement le robinet de l'eau chaude et froide pour régler la température.

Je laisse un soupir de bien-être s'échapper de mes lèvres. Je frotte mes cheveux énergiquement et le reste de mon corps. Même si le gel douche manque cruellement, c'est quand même du luxe de prendre une douche après ses événements épuisants.

Quand je sors de la douche pour me sécher avec ma serviette, c'est rapidement que je m'habille et cela fait du bien de se sentir propre. Je sors avec surprise, mon regard se pose sur Cassie déjà prête, celle-ci m'attend fermement à côté des valises.

Je me dépêche pour enfiler ma paire de tennis. Je remarque sans étonnement qu'elle a remis d'autres talons aussi magnifiques que les autres perdus dans les bois.

— Aller, on y va, on a encore du chemin à faire pour arriver au manoir et je ne veux pas perdre encore plus de temps ici, murmure-t-elle avant de tourner les talons et de sortir en me laissant les bagages. Je soupire de lassitude, elle est très irritable parfois.

Je tire nos valises en essayant tant bien que mal de suivre sa démarche rapide. Sans comprendre son empressement de partir de ce lieu, elle ne prend même pas la peine de s'arrêter aux secrétariats, pour qu'on puisse passer un coup de téléphone à un taxi ou bien au
manoir. C'est insensé, elle ne pense pas qu'on va marcher jusqu'à pied là-bas.


🤍Nombre de mot : 1775🤍

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