🤍chapitre 19🤍

👻L'invitation de monsieur M
au bal du château Draguinesse👻

Quand madame Alessandro ouvrait la porte de l'entrée. C'était avec étonnement qu'elle n'entendait pas des hurlements. Bien au contraire, ce sont des rires qui l'accueillent à bras ouverts avec un disque de ses musiques préférées.

L'intérieur de la villa respirait l'harmonie et la joie, bien que dehors une tempête menaçait de tout emporter. Elle s'avança dans le salon discrètement pour observer une scène surréaliste. Pourtant, un sourire fleurit sur ses lèvres et son cœur se réchauffe, car c'était la première fois que cette demeure était aussi bruyante et palpitante d'une joie de vivre.

Elle s'appuyait contre l'encadrement de la porte, son regard attendri se posait sur Brandon, qu'il lisait les trois mousquetaires avec enthousiasme, parce qu'il fessait même les voix des personnages. Son regard dérive vers les petits installés sur le tapis, qui l'écoutaient avec des yeux brillants d'aventure et de combats.

Quelle n'était pas sa surprise de voir sa petite colombe entre Cassie et William. Ils s'étaient captivés par le récit, qu'ils n'avaient même pas pris conscience de la présence de madame Alessandro. Celle-ci se vexa presque, mais discrètement, elle faisait demi-tour pour monter les escaliers qui menaient au premier étage.

Elle rentrait dans sa chambre, c'était sa pièce préférée après la bibliothèque, car la vue sur le balcon était splendide. Chaque soir, elle pouvait admirer l'un de ses jardins favoris, parce que celui-ci était parsemé de ses fleurs. Qu'elle aimait tant les Hibiscus.

Devant son armoire, c'était sans hésitation qu'elle prenait des vêtements simples pour être confortable, l'un de ses pyjamas en soie préférés. C'était avec ce dernier dans ses mains que ses pas l'emmenaient à sa salle de bain reliée à sa chambre.

Elle prenait soin de plier ses affaires, avant de les disposer sur la panière à linges, sale avec un frisson de froid. C'était rapidement qu'elle se mit sous le jet d'eau brûlant, son gel douche à l'odeur de cacao envahi la pièce entière.

Ses muscles se détendaient avec un soupir de bien-être, c'était avec douceur qu'elle finissait sa douche entourée d'une grosse serviette bien chaude, car celle-ci avait été posée sur le radiateur par ses soins ce matin. Elle prenait son pyjama avant de le mettre pour ne pas attraper froid et ses longs cheveux tressés mouillés étaient sur son épaule.

Son regard se posa sur son reflet, parfois, dans des rares moments, elle avait du mal à croire que cette femme, c'était elle, et pas une autre. Sa main se posa sur la poignée de la porte pour sortir de la pièce remplie de vapeur à cause de l'eau chaude presque brûlante. Perdue dans ses pensées, c'était à la dernière seconde qu'elle ne pouvait éviter l'attaque violente qui l'a clouée dans son lit.

— Tata, c'est toi, mais ils sont où les voleurs ? S'écria la petite Cassie en faisant des bonds dans le lit, prête à en découdre avec des ennemis imaginaires. William, avec énergie, passait sa main dans ses cheveux ébouriffés et gênait, il présentait ses excuses à madame Alessandro.

La petite Eléonore s'était mise derrière le dos de William, pour se cacher si jamais la colère foudroyante de cette dame si distinguée s'abattait sur eux.

Madame Alessandro se remettait difficilement de la frayeur que son pauvre cœur a eue de cette attaque surprise de ses petits garnements. Alors, avec une mine sévère, c'était avec un regard dur qu'elle les observait avec attention avant de passer à la contre-attaque.

C'était un vrai champ de bataille dans le lit immense. Quelques coussins étaient balancés de justesse, Brandon en prit un dans ses mains. Après être rentré dans la chambre, qui ressemblait à pas grand-chose à cause du bazar.

Il sourit, amusé de voir Aliénor prendre du plaisir à participer au jeu avec les petits. Ce n'était pas prévu qu'ils l'attaquent ainsi, mais Cassie avait entendu du bruit à l'étage et elle avait convaincu les deux autres que c'étaient des voleurs.

Brandon secoue la tête avant de rire doucement parce qu'Aliénor avait vaincu ses trois petits qui déguerpissent à toute vitesse pour continuer de jouer. Elle ramassait au sol une couverture tombée pendant cette petite bataille. Brandon remettait les coussins éparpillés un peu partout. Il s'approchait pour s'installer dans le lit à ses côtés.

— La nounou n'a pas été à la hauteur ? Demanda-t-elle avec un petit sourire au coin, amusée de voir les joues de Brandon rougir un peu gênée. Il avoue maladroitement qu'il était parti les récupérer à la sortie de l'école, car il n'avait pas confiance à cette nounou. Son instinct l'avait poussé à jouer le baby-sitter pour ses petits.

— La famille d'accueil d'Éléonore ne pouvait pas venir la récupérer, alors je me suis proposée pour qu'elle ne reste pas seule à la garderie. J'ai téléphoné à la mère, elle a donné la permission qu'elle reste dormir ici, murmura-t-il en baissant la tête pour regarder le sol un peu incertain des décisions qu'il a prises sans demander la moindre permission.

Il s'attendait qu'elle le sermonne pour le remettre à sa place de simple secrétaire, mais troublé, il sentait sa main être entourée par la sienne.

— Merci, Brandon. Ce petit mot n'est rien à ce que je ressens, car je sais que s'il devait m'arriver quelque chose, vous serais là pour eux. Cela me soulage de ne pas être seule à me soucier de ses trois garnements, murmura-t-elle d'une voix remplie d'émotion avec tendresse, ses lèvres se posaient sur la joue de Brandon.

Elle se levait pour sortir sur le balcon abrité après avoir mis son manteau. D'un geste de la main, c'était doucement qu'elle effaça ses larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Ses mains dans ses poches, elle sentait un morceau de papier effleurer ses doigts.

C'était troublé qu'elle le prit pour regarder ce que cela pouvait être. C'était avec délicatesse qu'elle le dépliait pour lire le mot. Celui qui a écrit ces quelques lignes avait une belle écriture.

" Aliénor, méfiez-vous. Ils sont tous prêts à vous voir tomber. Lui le premier. Il commence à se douter de quelque chose. Jouez avec précaution vos cartes.

M. "

Elle refermait son poing pour froisser en boule cette petite feuille. Ses yeux fixaient avec une telle intensité le paysage pour ne pas laisser la panique la submergée. 
 
Elle savait que ce jour allait arriver, ils n'étaient pas des imbéciles. Un long soupir s'échappait de ses lèvres glacées par le froid et, sans un regard, c'était doucement qu'elle rentrait au chaud. 
 
Elle fermait les portes et se dirigeait vers son bureau pour prendre un paquet d'allumettes. Une petite entre ses doigts, c'était avec prudence qu'elle alluma une bougie pour brûler le mot. Ainsi Malvina n'aura aucun souci, personne ne se doutera que celle-ci est impliquée dans ses plans. Elle jetait les petits morceaux carbonisés dans la poubelle et, dans un souffle léger, la flamme s'éteint. 
 
— Aliénor ? C'était quoi ce mot ? Demanda Brandon en se levant du lit pour s'approcher d'elle. Ses traits sur son visage étaient tirés d'inquiétude. Avec une certaine attention, il fixa ce morceau de mots noirci et illisible. 
 
— Juste un message, pour me prévenir de surveiller mes arrières, dira-t-elle sincèrement, car ce soir son cœur n'avait pas assez de force pour créer un mensonge. Surtout que, dans le fond, elle ressentait le besoin de se confier sur tout cela. 
 
Elle tira la chaise de son bureau pour s'asseoir, avant d'entamer son long récit à Brandon. Qu'il l'écoutait attentivement, les bras croisés contre son torse. Son regard si joyeux auparavant s'obscurcit de peur pour la sécurité de madame Alessandro. Il frottait ses cheveux désordonnés d'un geste nerveux en mordillant sa lèvre. 
 
C'était avec un soupir qu'il partait sans un mot pour celle qui le mettait dans cet état de stress permanent. 
Elle posait une main sur sa joue, son regard brillait de tristesse, parce qu'à ce moment précis, ce qu'elle désirait plus que tout. 
 
C'était que Brandon soit là pour la rassurer et pour une fois les étiquettes, elle s'en fichait, car son corps ne voulait être que dans les bras. De celui qui avait réussi à conquérir son cœur. Tourmentée par ses pensées sombres, c'était au dernier instant qu'elle entendait du bruit. Avec un soulagement, son regard fixait Brandon, qu'il ne revenait pas les mains vides. 
 
Elle se levait curieuse pour observer le paquet qu'il venait juste de déposer sur le lit bien refait par ses propres soins. C'était un colis bien emballé dans un bel emballage bleu nuit avec un gros nœud rouge dessus. 
 
— Vous avez reçu ça aujourd'hui, murmura-t-il, s'en osait, croisait son regard parce que l'enveloppe accrochée dessus a été ouverte. Il devait s'assurer que ce n'était pas dangereux pour elle. 
Madame Alessandro ne dira rien, même si au plus profond de son cœur ce geste la touchait beaucoup. 
 
La lettre dans ses mains, c'était avec attention qu'elle lisait le message troublé par cette invitation. 
 
"Madame Alessandro, vous êtes invitée à la réception au château de la Draguinesse le 14 novembre 2005. 
Vous m'excuserez de mon audace d'avoir choisi cette robe pour vous.
J'espère vous voir dedans celle-ci durant cette réception. 
 
Cordialement, amicalement. 
 
M.K."
 
Ses doigts toucheraient le tissu doux de cette robe confectionnée sûrement par des grands créateurs. La couleur émeraude se mariait parfaitement avec celle de ses yeux. 
 
C'était impossible de ne pas aimer cette œuvre, même si celle-ci était un cadeau du diable. Elle prenait un instant pour réfléchir convenablement à la situation, parce que cette invitation arrivait pile-poil en même moment que Malvina la mettait en garde contre celle de l'organisation. 
 
Elle ne croyait pas au hasard, car son instinct la poussait à croire que tout cela était un piège. 
 
Madame Alessandro prenait le bout de tissus dans ses mains sans accorder un regard à Brandon. C'était d'un pas incertain qu'elle descendait les escaliers pour aller dans le salon qui ressemblait à une salle de jeux.
 
— Les enfants, vous voulez des CAPES pour être de vrais mousquetaires ? Demanda-t-elle, amusée par leurs enthousiasmes d'avoir des costumes. Elle posa la robe sur la table sous les yeux émerveillés des petits garnements qui n'osaient pas toucher cette étoffe tellement qu'elle était belle. 
 
Madame Alessandro se dirigeait vers son meuble dans lequel elle rangeait les objets dangereux. Elle prenait une paire de ciseaux pour couper la robe avec aucun regret parce que, décidément, cet homme ne la connaissait pas du tout.

Ce n'était pas avec des jolis cadeaux qu'on pouvait l'acheter. Peut-être qu'elle était une femme, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elle fût stupide. Elle confectionnait trois capes, bien sûr, celle-ci n'était pas parfaite, car madame Alessandro était douée dans l'art des affaires, mais pas dans celui de faire des costumes. 
 
Pourtant, les enfants étaient heureux d'avoir reçu un tel cadeau de sa part et, après avoir enfilé leurs capes, c'était avec joie qu'ils reprenaient leurs jeux de mousquetaires. 
 
Elle les observait, attendrie par leurs âmes innocentes. Son cœur se serrait d'inquiétude pour eux, certainement qu'elle n'était pas leur mère, mais ça n'empêchait pas que ses trois mousquetaires aient pu trouver une place dans son cœur. 
 
Elle se levait gracieusement pour doucement prendre les mains de Brandon dans les siennes. 
 
— Vous m'accordez cette danse ? Demanda-t-elle, amusée par son regard panique et ses joues rouges de gêne. Décidément, cet homme était différent de ceux de son entourage, c'était peut-être pour cela que son cœur battait pour lui. C'était avec une légère maladresse, qui commençait à danser sur une de ses musiques préférées. 
 
Elle posa sa tête contre son torse, emportée par ce moment merveilleux, bien qu'un vrai chaos régnât dans le salon, mais ça ne fessait rien, car ce soir, elle avait réellement l'impression d'être juste elle-même. 
 
— Je vais devoir vous donner des leçons de danse, parce qu'à cette réception, on ne va faire que cela, murmura-t-elle dans un souffle pour que lui seul puisse entendre sa proposition, qu'il soit son cavalier. 
 
Dans la pénombre de la rue, il y avait toujours cette voiture garée devant la villa de madame Alessandro. 
 
À l'intérieur du véhicule, celui qui tenait le volant était un homme. Son regard était fixé sur les baies vitrées qui donnaient sur le salon. 
 
Il pouvait voir celle-ci s'épanouir dans cette atmosphère qui ressemblait presque à celle d'une famille. Bientôt pourtant tout cela prendra fin.
 
— Elle ne va se douter de rien quand le moment arrivera. Ce serait aussi facile de l'éliminer qu'un petit chaton sans défense, murmura l'homme avant de redémarrer le véhicule pour rentrer, car il faisait tard. La femme à l'arrière ne prononçait aucun mot, mais ses yeux jaunes brillaient d'un sentiment indéchiffrable.


Nombre de mot :  2130🤍

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