🤍chapitre 16🤍

👻Une nuit gratuite dans une cellule à l'hygiène douteuse👻


Je grimace au contact froid du métal sur ma peau, car cela me fait remonter des mauvais souvenirs dans mon esprit. Je jette un regard derrière mon épaule, j'aperçois l'homme que Cassie a défiguré avec son coup de tête, parce que celui-ci a le nez explosé et du sang dégouline sur son visage. Ce n'est pas vraiment joli à regarder.
 
Je ne le quitte pas des yeux, comme celui-ci discute avec l'un des policiers et les deux se serrent la main. Je pâlis, car c'est avec incompréhension que la vérité m'explose en plein visage. Cet homme doit faire partie de l'unité de police, ce qui veut assurément dire que Cassie n'a pas tabassé un homme d'un gang.  Celui-ci ne semble pas être extra content d'avoir pris un coup par un petit bout de femme à l'apparence fébrile, mais très dangereuse en réalité.
 
On se fait malmener par le policier, qui nous a mis les menottes. C'est un rouquin que je reconnais trop bien parce que c'est celui-ci que, par maladresse, je lui ai donné un coup.
 
 
C'est avec surprise que ce dernier révèle avoir une force impressionnante. Il nous pousse froidement sans ménagement vers la sortie, il ne doit pas être content non plus d'avoir été neutralisé par une jeune femme.
 
Il nous emmène jusqu'à une voiture qu'on ne reconnaît que trop bien, parce que c'est celle-ci la cause de nos malheurs d'avoir mis les pieds dans cet endroit.
 
Je sens Cassie à deux doigts de craquer, mais sans pitié, c'est assez fort que mon coude se cogne contre son côté gauche pour qu'elle se taise, car ce n'est pas le moment de nous enfoncer. Encore plus dans les ennuis, surtout, que ce policier ne nous apprécie guère.
 
 
Il nous regarde comme si on était des criminelles dangereuses. Celle-ci me jette un regard noir et sans baisser le mien, c'est un court moment qu'on se défie intensément. Jusqu'à ce que l'homme ouvre la portière, d'un geste brusque pour nous pousser sans délicatesse à l'intérieur.
 
Il explique qu'on est en état d'arrestation pour coups et blessures sur un commissaire, sans oublier qu'on a entravé une enquête primordiale. Il claque la portière après son petit monologue, pas vraiment réjouissant pour nous, car on va avoir beaucoup d'ennuis. C'est mon pressentiment qui me le crie.

Cet homme roux part rejoindre ses collègues devant l'établissement pour continuer à évacuer le reste des personnes restées dans la boîte de nuit.
 
Je prends ma tête dans mes mains en posant mes coudes sur mes jambes. Celles-ci tremblent de nervosité par cette situation, cela nous a échappé des mains. Je ferme les yeux, car ma vision se trouble et un fort malaise m'envahit, causé sûrement du stress et de la retombée d'adrénaline.
 
Je suis à deux doigts de tourner de l'œil, soudainement, c'est dans un sursaut que mon regard se fixe sur Cassie. Celle-ci tape avec violence le siège conducteur pour libérer sa colère.
 
— Quelle bande d'enfoirés, ils vont m'entendre, je te jure qu'ils vont connaître le nom d'Alessandro, j'en fais le serment. Ils feront moins les malins quand ils vont se retrouver face à notre avocat, s'énerve-t-elle avec une respiration irrégulière et un autre coup retentit. Bien que ses mains soient liées, ça n'empêche pas qu'elle donne des sacrés coups.
 
Je l'observe longuement sans être surprise, c'est avec attention que je remarque qu'elle se mordille l'intérieur de la joue. Signe qu'elle est quand même anxieuse, bien qu'un peu plus tôt, elle s'est montrée courageuse. Vraiment, elle a toujours su me surprendre.
 
Je tourne mon regard vers la vitre pour observer attentivement l'arrestation du groupe d'hommes qui étaient à la table de poker. Je me demande ce qu'ils ont pu commettre comme crimes pour être tous arrêtés ainsi.
 
Je me crispe, car le commissaire fixe intensément la voiture dans laquelle on est installé. Il parle un moment avec le rouquin, avant de partir avec nos valises qu'on a oubliées. Il est en charmante compagnie avec cette rousse, celle-ci me fait un signe de la main, avant de s'installer avec cet homme dans une voiture de collection à couper le souffle.
 
C'est avec une certaine attention que mon regard se fixe sur ce véhicule, car celle-ci est très rare et sûr qu'elle n'est plus sur le marché, parce qu'elle est presque introuvable dans la région. Je sens mes narines frémir, puisque petit à petit, mon cerveau commence à comprendre quel a été le prix mis sur cette partie de cartes.
 
— Cassie, rassure-moi, ce n'est pas à cause d'une simple voiture qu'on s'est fait arrêter ? Ne me dis pas que c'est pour ça que tu t'es acharnée ? Demandai-je, mes mains se serrent l'une contre l'autre. Pour au maximum garder mon self-contrôle, sinon, ce n'est pas sûr que je puisse m'empêcher de vouloir l'étrangler.
 
Elle me fait sa petite mine mignonne avec ses grands yeux de biche pour essayer de m'amadouer, mais je croise mes bras pour qu'elle comprenne bien que cette fois-ci ça ne va pas fonctionner, son petit manège.
 
— Ce n'est pas qu'une simple voiture, regarde-moi cette merveille, ne me dis pas qu'elle ne te fait pas d'effet, sa carrosserie et son ronronnement, quelle beauté, murmure-t-elle, les yeux tout brillants d'excitation pour cet engin, qui n'est autre qu'un tas de ferraille à mes yeux. Je ne comprends pas ce qu'elle peut trouver à ses voitures de collection, c'est un vrai mystère que je doute qu'un jour sera résolu.
 
Elle pose sa tête sur mon épaule pour laisser un soupir à fendre l'âme s'échapper de ses lèvres, sans arrêter de fixer celle qu'elle a tant désirée partir au loin dans la nuit. On reste un long moment toutes silencieuses, jusqu'à ce que le petit rouquin revienne pour s'installer au volant de la limousine. Sûrement que celle-ci faisait partie de l'infiltration pour leur enquête, il claque sans délicatesse sa portière.
 
Il nous jette un regard noir dans le rétroviseur intérieur et, par pure politesse, Cassie lui rend sans avoir peur de cet individu qui se croit plus haut que son petit derrière.
 
On l'entend pousser un soupir agacé avant de démarrer pour nous emmener au poste de gendarmerie. On va assurément passer la fin de notre soirée, parce que je doute fortement que notre avocat, et par la même occasion notre meilleur ami, soit disponible vue l'heure que le tableau de bord affiche.

J'espère que William ne va pas nous faire passer un savon, car c'est certain, il ne va pas apprécier de savoir qu'on est partie sans rien lui dire pour finir derrière les barreaux.
 
C'est sur une musique de Johnny Hallyday que j'observe la cafétéria qui, finalement, s'est révélée être une boîte de nuit, s'éloigne petit à petit. Ça m'enlève un poids au cœur une fois être sûre qu'on est en sécurité, même si ça veut dire être en parfaite compagnie des policiers.
 
Je m'enfonce dans le siège pour fixer un point invisible, les paroles de la chanson entraînent mes pensées dans une danse infernale qui commence à me donner une légère migraine.
 
Je sens à mes côtés Cassie remuer pour sortir de sa manche une chose qui la gêne et, d'un regard ahuri, j'observe la carte qu'elle tient entre ses doigts. Un as de cœur, je lève les yeux sans croire qu'elle a osé tricher et fait quand même ce scandale.
 
Cette fille va un jour nous causer notre perte. Pourtant, je ne regrette pas d'être dans cette voiture avec elle. J'entends sa respiration ralentir au fur et à mesure qu'elle se laisse envelopper par les bras de Morphée. Je pose ma tête contre la sienne, fermant les yeux avec l'espoir de succomber aussi au sommeil et de prier pour ne pas faire des cauchemars.
 
C'est dans un coup de freinage brusque que je fus réveillée avec violence, car ma tête se cogne contre celle de Cassie ; celle-ci, dans un sursaut, a fait un léger bond.
 
On jette un regard noir vers le rouquin parce que celui-ci s'est garé comme un pied sur le parking du commissariat qui est désert. C'est normal qu'à l'heure tardive, certains ont dû rentrer chez eux.
 
Il descend de la voiture après avoir coupé le contact et sans une once d'émotion. Il ouvre la portière pour nous faire sortir, comme si on représentait les pires criminelles de toute l'histoire.
 
Il ne se préoccupe aucunement de notre état, car il nous pousse pour qu'on avance et, sincèrement, il commence à m'agacer fortement avec ses gestes brusques et son comportement de glaçon.
 
À l'intérieur du commissariat, c'est un silence pesant qui règne ici avec peu de lumière pour illuminer les couloirs. Derrière un comptoir, une jeune femme s'y tient avec un sourire étincelant, pour saluer ce policier qui se prénomme Madrid.
 
Je croise le regard de Cassie amusée, celle-ci fait semblant de vomir de dégoût, car cette secrétaire est à fond sur ce pauvre Monsieur Madrid qui ne sait plus où se mettre.
 
Il s'exprime maladroitement avec des gestes peu gracieux, avant de tourner les talons pour nous obliger à le suivre jusqu'aux cellules. Je lève les yeux pour réprimer mon rire, contrairement à Cassie.

Celle-ci se donne à cœur joie de rire des malheurs de ce pauvre policier, parce que ce dernier se cogne violemment contre un pan du mur pour trébucher sur un parterre parfaitement lisse. Décidément, ce n'est pas le meilleur agent de ce commissariat, ce n'est pas l'impression qu'il donne et on arrive devant une cellule.
 
C'est une petite pièce simple avec deux lits simples sans fenêtres et il y a des toilettes avec un évier.
 
On a de la chance que ce ne soit pas pire, parce que c'est un vrai luxe finalement d'être ici. Hélas, ce n'est pas ainsi que Cassie voit la situation, car celle-ci se retourne d'un coup face à ce pauvre malheureux, Madrid, qui fait un bond pour s'écarter de cette furie.
 
C'est avec énervement qu'elle lève un de ses doigts vers celui-ci pour l'engueuler sévèrement de ce manque d'hospitalité.
 
— Vous ne pensez pas que mes fesses vont se poser sur un de ces lits mal désinfectés ? C'est hors de question, je veux une meilleure cellule que celle-ci, donc vous allez vous dépêcher de me trouver ça, dit-elle d'une voix froide, pleine de promesses, de menace.
 
Surtout que son doigt a l'air très dangereux, car celui-ci fait loucher Monsieur Madrid, un peu assommé par ses ordres fermes venant d'un petit bout de femme bien remontée.
 
Il mit quelques secondes avant de se reprendre face à cette furie, celle-ci ne baisse pas son regard du sien et un long silence plane. Jusqu'à ce que monsieur Madrid affiche un sourire au coin.
 
— Très bien, mademoiselle, vos ordres seront exaucés, suivez-moi, s'il vous plaît, dit-il avant d'entamer la marche en sens inverse des cellules.
 
On n'a pas le choix que de le suivre, c'est avec méfiance que je ne peux pas partager le même enthousiasme que Cassie, car bizarrement, c'est bien trop facile à mon goût.
 
On descend dans l'un des sous-sols de la gendarmerie, les couloirs sont peu éclairés pratiquement. On ne voit presque rien, par instinct, mon corps se rapproche de Cassie, parce que cet endroit me donne la chair de poule, mais celle-ci garde sa mine réjouie. Jusqu'à ce qu'on arrive devant la cellule choisie par les soins de Monsieur Madrid.
 
Finalement, à l'étage au-dessus, les cellules sont bien luxueuses comparées à celles qu'on est devant. C'est avec répugnance que je recule, parce que l'odeur est juste horrible, mais monsieur Madrid ne l'entend pas ainsi, car il nous pousse à l'intérieur après avoir ouvert la porte.
 
— J'espère que votre nuit va être agréable. N'hésitez pas à laisser une note demain, si on pense à vous laisser partir, bien sûr, dit-il avant d'être sur le point de partir.
 
Pour refermer derrière lui la porte, mais au même moment avec un geste d'une rapidité surprenante. Le genou de Cassie se cogne violemment contre ses parties intimes. Finalement, on va devoir remercier William, car c'est grâce à lui qu'on sait si bien se battre, ses cours d'autodéfense ne sont pas si mal.
 
Il se plie en deux avec encore la capacité de fermer à double clé la porte. C'est en jurant et en crachant qu'il nous insulte de tous les noms possibles, avant de s'en aller d'une démarche de crabe.
 
Le silence lugubre nous engloutit, pour seule luminosité, une minuscule fenêtre où l'on voit faiblement un clair de lune. Je ne bouge pas, surprise de sentir la main de Cassie venir entourer la mienne dans un geste tendre. C'est doucement que mon épaule touche la sienne.
 
— Je suis là, murmurai-je d'une petite voix serrée par l'émotion.
 
Ces trois petits mots signifient bien plus qu'un « je t'aime », parce que cela représente comme une promesse. Peu importe ce qui peut arriver, je serai là pour elle, quelle que soit la situation. Jamais, je ne vais la lâcher.

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