🤍chapitre 15🤍

👻Les petites lucioles à la rescousse de leur bien aimé sentinelle.👻

Le 21 avril 2006 :

La nuit venait d'apparaître, celle-ci couvrait la ville de son manteau sombre. Chaque habitation était enveloppée dedans celle-ci, aucune luminosité ne scintillait parce que l'obscurité avait faim de son mets préféré. 
 
Aucun bruit ne venait interrompre ce silence qui venait de s'installer pour bercer les songes de ces rêveurs insouciants. 
 
Pourtant, au loin, un tintement retentissait : c'était le carillon de l'orphelinat : celui-ci sonnait les douze coups de minuit. C'était soi-disant une heure pour commettre des crimes que les ténèbres dissimulaient avant que la lumière ne vienne pour révéler les atrocités. 
 
C'était aussi le moment précis où parfois les esprits s'éveillent pour faire des mauvais tours aux vivants. Certains étaient déjà profondément endormis dans les bras bienveillants de Morphée pour seulement se tracasser de ce que la nuit pourrait leur réserver. 
 
Ils étaient bien au chaud chez eux. À l'abri de tout danger, comparé à d'autres que le sommeil n'avait pas pu emporter dans ce monde d'émerveillement qu'étaient les couloirs des rêves. Dans la pénombre aussi noire et épaisse que la brume a coupé au couteau. C'était avec férocité qu'une étincelle brillait comme un phare pour écarter les ténèbres. 
 
Cette luminosité venait d'une demeure : celle-ci se détachait de ce grand manteau sombre de la belle nuit, car les jardins florales étaient tous illuminés par des lucioles fluorescentes. Celles-ci vagabondaient avec délicatesse sur chaque pétale soyeux de ses fleurs de différentes couleurs. Elles se posaient aussi sur les fontaines joliment sculptées.
 
Elles évitaient avec intelligence une partie d'un petit bosquet qui entourait cet habitacle, parce qu'enfoui dans les feuillages, un monstre était profondément endormi. Sûrement lassé d'avoir essayé tant bien que mal de croquer ses petites bestioles vertes. 
 
Celles-ci étaient accompagnées dans leurs voltages par d'autres petites créatures avec des ailes translucides d'une beauté terrifiante, car ce n'étaient pas des insectes comme les chaleureuses lucioles. Ses petits êtres étaient des fées très malicieuses. Elles n'étaient pas plus grandes qu'un doigt d'un humain. Elles étaient aussi invisibles à leurs yeux pour la plupart. 
 
Elle aimait beaucoup s'installer dans les jardins pour s'occuper des plantes, mais pas que c'était surtout aussi pour entendre les commérages croustillants. Elles avaient élu domicile dans cette demeure, parce que la propriétaire était une excellente sentinelle pour assurer leur protection. 
 
Hélas, ces derniers temps, bien des périples leur avaient été arrivés. Par exemple, avoir failli être avalé tout cru par un stupide dragon nommé Calamité. Ces jardins étaient un havre de paix avant l'arrivée de ce monstre qui prenait une certaine place dans leurs maisonnettes. 
 
Elles s'étaient très agacées par ce nouveau colocataire, jusqu'à même décider d'en parler à leur chère sentinelle bien aimée pour exclamer leur mécontentement. Malheureusement, cette conversation ne se fera pas dans l'immédiat, car celle-ci était déjà confrontée à un interlocuteur très pénible. 
 
C'était avec discrétion que certaines fées curieuses se mettaient au rebord d'une grande fenêtre ouverte. Ainsi, elles pouvaient observer avec attention le brouhaha qui se passait à l'intérieur de cette pièce éclairée faiblement par le lustre en cristal à perle bleue. 
 
Quelques reflets étincelaient pour créer une ambiance chaleureuse dans ce bureau décoré d'une certaine manière ancienne. Hélas, la tension était palpable entre leur sentinelle et un monsieur à l'allure élégante. Celui-ci se révélait être le protecteur du manoir Rosières. 
 
Les petites fées sursautaient au son d'un bruit de verre brisé : c'était une lampe de chevet que leur sentinelle avait jetée d'un revers de main avec le reste de ses affaires disposées sur son bureau. Bien que ce soit une jeune femme d'apparence fragile. 
 
C'était en réalité une vraie démone très dangereuse avec un caractère aussi dur que de l'acier, impossible de briser et de soumettre. Le protecteur se leva d'un geste tellement brusque que cela renversa le fauteuil dans lequel il était confortablement installé. 
 
— Aliénor, je vous prie par tous les dieux qui doivent exister. Essayez de contrôler votre tempérament. Ce n'est pas ma faute si l'organisation s'est résignée à poursuivre votre projet avec l'événement qui s'est passé à la soirée au château Draguinesse. Il serait fortement plus prudent de ne pas réaliser cela pour la protection des créatures surnaturelles comme celle des humains, murmura-t-il d'une voix rauque d'épuisement par ce débat qui durait depuis bien trop longtemps pour son esprit fatigué par le répondant froid et haineux de madame Alessandro. 
 
Celle-ci ne comptait pas lâcher l'affaire aussi facilement, parce que ce projet était important pour ses objectifs de faire évoluer les deux mondes. Elle avait aussi bien trop misé sur cette réussite pour échouer si près du but. 
 
— S'il vous plaît, arrêtez avec vos sottises, Charle. Ce n'est pas la première fois qu'une telle attaque a eu lieu et ce ne sera pas sûrement la dernière. Je refuse de me laisser abattre par tout cela. Vous pouvez affirmer au conseil que ce projet aboutira, sinon ils peuvent m'oublier pour leurs futures missions, déclara-t-elle calmement avec un certain sérieux, ce qui annonçait la plupart du temps qu'elle se préparait à argumenter la conversation. Jusqu'à reporter la partie et laisser son adversaire à terre jusqu'à le réduire au silence. 
 
Les petites fées se tapissent dans les ombres mouvantes pour rester à l'abri de leurs regards vifs. Ainsi, elles pouvaient continuer à suivre la discussion avec un certain intérêt, car c'était avec étonnement qu'elles ne comprenaient pas le comportement de leur sentinelle. 
 
Habituellement, celle-ci ne serait pas battue autant pour un tel projet, surtout concernant l'organisation. Sans aucun doute, tout cela cachait assurément quelque chose d'important et de croustillant. 
 
— Je ne suis pas venue pour me disputer avec vous, ma chère amie. C'est la décision de l'organisation, pas la mienne. Alors, si vous voulez exprimer votre mécontentement, ce sera avec eux à la prochaine réunion de la pleine lune, déclara-t-il simplement pour conclure cette entrevue, car il devait impérativement rentrer pour reprendre sa surveillance sur ses pensionnaires au manoir, en espérant que ceux-ci ne prévoyaient pas de tourmenter encore les alentours. 
 
Il prenait sa mallette, celle-ci était déposée à ses pieds avec empressement ; il se préparait pour partir avec l'espoir d'échapper au regard furibond de madame Alessandro.
 
Hélas, avant de s'engager sur le seuil de la porte, c'était une main posée sur la poignée qui se retournait vers celle-ci pour affronter une nouvelle fois sa personnalité presque égale à celle d'une vraie démone. 
 
— Une dernière information que je devais vous communiquer. Ce n'est pas de mon devoir de vous le dire, mais avec toute ma sincérité, Aliénor, vous êtes une réelle amie à mes yeux. Alors, sachez que l'organisation va commencer l'apprentissage des jeunes sentinelles plutôt dans quelques mois. Votre nièce est dans la liste. Préparez-la aux épreuves qu'elle va devoir y faire face, murmure-t-il avec une certaine peine d'être porteur de plusieurs mauvaises nouvelles. Il franchit le palier pour s'engager dans la noirceur envahissante du couloir sans se retourner : c'était avec rapidité qu'il quitta la somptueuse demeure de madame Alessandro.

Celle-ci s'était effondrée dans son siège, quasiment assommée par cette terrible annonce. Elle ne pensait pas être confrontée à cela immédiatement, parce que l'apprentissage des apprentis ne commençait seulement qu'à l'âge de treize ans. 
 
L'organisation a dû se sentir être obligée d'avancer le programme, sûrement à cause de l'assaut au manoir Draguinesse. Sa main gracieuse se posa sur son front, légèrement tira par l'inquiétude d'imaginer néanmoins sa petite tigresse propulsée dans un univers inconnu. 
 
Qu'elle avait espéré secrètement que cela puisse rester ainsi pour toujours. Elle ne voulait pas que sa nièce ait cette vie de sentinelle à devoir obéir aux ordres de l'organisation, jusqu'à mettre sa vie à leurs services à jamais. 
 
Elle désirait qu'elle ait une enfance parfaitement normale pour suivre son propre chemin sans être influencée par ceux qui dirigeaient l'organisation d'une main bien cruelle. 
 
Son corps était secouru par des légers tremblements, car une angoisse non identifiée avait pris possession de ses membres sans exception. Elle se sentait vaciller dedans son fauteuil, ses mains se posaient inconsciemment sur les accoudoirs pour les serrer avec fermeté. 
 
Ainsi, elle s'empêchait de s'effondrer sur son parquet orné d'un tapis avec des fresques merveilleuses. Ses longs cheveux noir ébène venaient descendre en cascade sur son visage devenu d'une pâleur à en faire frémir un spectre. 
 
Elle était bien trop fatiguée physiquement, son corps avait enduré pendant des années des combats sans aucun moment de répit et son esprit n'avait cessé de tourner en boucle pour que ses plans soient un succès. 
 
Elle avait l'impression d'être sur le point de sombrer dans ce gouffre infini qu'on surnomma le désespoir : cela la submergeait entièrement pour la tenir prisonnière de cette chute interminable, pour l'emmener dans des profondeurs obscures. 
 
Aucun espoir ne s'éveilla pour l'aider à remonter à la surface. Jusqu'à ce que des petites lumières de plusieurs couleurs dansent devant ses yeux mis clos, épuisés par ce combat acharné qu'elle menait contre son subconscient. 
 
Sa vue s'éclaircissait pour permettre de reconnaître ses petites sphères rondes très énergétiques. C'étaient les petites fées, ces créatures dotées d'une aura bienveillante pour certaines, parce que d'autres possédaient parfois une mauvaise. 
 
— Qu'est-ce que je dois faire pour empêcher ces événements cruels de se réaliser ? Demanda-t-elle à ses chères petites voisines avec une certaine affection, puisque au fil du temps, elle s'était attachée à celles-ci. Surtout, grâce à elles, ses jardins s'épanouissaient chaque jour pour être les plus magnifiques des environs. 
 
Son regard encore assombri par le désarroi suivait le mouvement gracieux de ses petites créatures aux ailes délicates. Elles se posaient devant un tableau qui orné un des murs. C'était une représentation du lac enfoui dans un recoin éloigné de la forêt. 
 
Madame Alessandro interdisait cette zone aux enfants, car une personne qu'elle n'aimait pas prononcer le nom était retenue prisonnière dans ses profondeurs froides peuplées de squelettes pour des crimes abominables. 
 
Elle mordilla sa lèvre inférieure déjà dans un mauvais état, parce que le goût du sang envahissait sa bouche asséchée. Son cœur battait trop fort dans sa poitrine, jusqu'à lui faire grimace de douleur. 
 
Pourtant, son regard ne se détachait pas du tableau : celui-ci la mettait dans un état épouvanté, puisqu'elle avait compris ce que les petites fées essayaient de dire sans qu'elles soient obligées de prononcer de phrases. Elle n'aurait pas forcément compris, parce que leur langage était incompréhensible pour son ouïe. 
 
Ils étaient rares les personnes qui pouvaient comprendre le langage des fées, car il fallait être béni par une d'elles pour avoir un tel don privilégié. Elle se leva difficilement avec l'aide de ses deux mains posées sur son bureau désormais vide. Comme ses affaires étaient par terre dans un tel désordre que cela faisait tourner légèrement sa tête, rien que le fait de penser de devoir tout trier et ranger plus tard. 
 
Elle sentait une chaleur envahir une de ses mains sans être forcément surprise : c'était une fée d'une couleur vert pomme. Celle-ci partageait avec elle ses douces émotions pour éloigner les ténèbres d'envahir son cœur et de la ramener sur le droit chemin. 
 
Elle souriait d'une certaine tendresse pour les remercier toutes sans exception avant de s'élancer vers la porte pour sortir de son bureau pour aller dans ce lieu interdit. C'était doucement que chacun de ses pas prenait une certaine assurance et que son corps n'était plus un amas de détresse. 
 
Elle passait devant son salon encore éclairé d'une légère lumière jaune qu'on ne voyait presque pas si on ne faisait pas attention. C'était par curiosité qu'elle allait voir à l'intérieur d'où cela pouvait bien prévenir, car elle était sûre d'avoir éteint chaque lampe avant de s'installer dans son bureau avec Charle. 
 
Après avoir passé l'après-midi à vérifier que chaque barrière magique fonctionnait correctement. Ensuite, elle l'avait emporté auprès de Calamité pour qu'il s'assure que ce dernier se plaisait bien dans son nouvel environnement. Sûrement qu’avec tout cela, elle avait négligé de correctement éteindre toutes les lumières. 
 
Elle cligna des yeux pour s'habituer à la luminosité de la lampe installée près du canapé. Son regard fixa une silhouette couchée dedans celui-ci : sans aucun doute, c'était Constance. 
 
Celle-ci avait dû veiller très tard, certainement inquiète de la laisser seule avec un individu qu'elle ne connaissait pas. Elle prenait une couverture sur un des fauteuils pour la couvrir avec délicatesse. Un peu déboussolée par le comportement de celle-ci envers elle. 
 
C'était compliqué de mettre des mots sur leurs relations : elle était sa patronne, pourtant cela allait bien plus loin que cette barrière. 
 
Elle n'avait jamais eu d'amis, pas après l'incident qui avait conduit sa meilleure amie dans une triste destinée qu'elle n'avait pas été capable d'arrêter. Depuis ce jour-là, elle avait tiré une croix sur ce mot qui n'avait plus aucun sens pour elle jusqu'à rencontrer Constance. Celle-ci avait bien bouleversé son petit quotidien avec Brandon et les enfants. 
 
C'était dans des moments rares qu'elle avait l'impression qu'ils c'étaient tous une véritable famille. Cela avait le don de réchauffer son cœur meurtri par les années. Elle posait timidement une main sur le petit ventre arrondi de Constance, c'était dans un sursaut qu'elle sentait des petits coups et ses yeux s'agrandissaient d'émerveillement. 
 
Elle n'avait pas eu la chance d'être auprès de sa sœur durant sa grossesse pour vivre de tels moments émouvants. Cependant, dans ses derniers jours auprès de Constance, elle avait peut-être une chance de réparer ses erreurs passées. C'était avec regret qu'elle s'écartait pour y aller, car décidément, sa motivation s'évaporait pour rester auprès de celle-ci qui avait pris une certaine place dans son cœur. 
 
Dans le hall, c'était avec soin qu'elle choisissait une de ses vestes préférées pour se couvrir contre le petit vent frais qui s'était levé. Elle fermait avec prudence la porte pour se rassurer de ne pas laisser Constance sans protection, car désormais le danger pouvait taper à tout moment.

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