🤍chapitre 13🤍

👻Un restaurant digne des cinq étoiles avec des clients de la haute société hautains.👻


Un jeune serveur à l'œil vif découvert notre cachette de fortune en venant à notre hauteur pour immédiatement nous proposer une table. On le suit silencieusement jusqu'à une éloignée des autres, légèrement à côté des baies vitrées. Cela nous permet d'avoir une vue spectaculaire sur les montagnes et la forêt recouverte d'un peu de neige blanche pas très épuisée. Sans aucun doute, celle-ci va fondre sous les rayons du soleil encore chaud.

Je pose une main sur ma joue pour admirer ce paysage qui s'offre à nous. C'est juste magique comme atmosphère, j'oublie presque ce qui m'entoure tellement, que je suis absorbé pour mémoriser ce moment précis et le garder dans mes pensées pour toujours.

Je prends l'un des menus que ce jeune serveur nous donne avant de s'en aller pour servir d'autres clients impatients. Je lis attentivement chaque nom de plats qui me donne toute l'eau à la bouche, surtout les desserts. Ils ont l'air incroyables, ça devrait être un crime de devoir juste choisir un seul choix.

Je mordille ma lèvre en jetant des coups d'œil discrètement aux clients. Ils se sont abstenus de prendre des plats bien copieux. C'est mal à l'aise que j'essaie de me focaliser sur mon choix qui se laisse influencer par le comportement des personnes autour de nous. Je dois me fondre dans la masse, ce n'est pas possible autrement, sinon cela peut nuire au plan de Cassie. Je ferme la carte du menu après avoir pris ma décision définitive. Mes yeux se posent un peu partout sur la salle pour admirer la beauté de celle-ci.

— Qu'est-ce que tu penses de ce restaurant ? Sois franche, s'il te plaît, je veux un avis bien construit, demande Cassie après avoir bu une gorgée d'eau dans son verre en cristal qui étincelle sous les quelques rayons lumineux. Bien que certains nuages menacent de les cacher pour étouffer leur chaleur dans leurs cocons gris foncé.

— Cette salle a beaucoup de potentiel, c'est un endroit splendide qui nous offre un avant-goût de ce manoir, la baie vitrée nous permet d'observer à notre guise cette vue incroyable sur la nature qu'on ne voit pas tous les jours, l'atmosphère est harmonieuse, chaque bruit qui retentit est comme une mélodie entraînante, et sûrement que ce lieu a été construit pour des événements importants comme des bals. Cela pouvait permettre à des jeunes personnes comme nous de rencontrer leurs âmes sœurs. Regarde aussi : les colonnes de marbre et les fresques représentent chacune un bout du passé certainement important du manoir, la déco est soignée avec goût. C'est élégant sans trop que ce soit tapé à l'œil, c'est un endroit exquis, murmurai-je dans un souffle légèrement essoufflé par ma tirade si passionnée, presque enflammée.

Mes joues chauffent un peu, gênées de m'être laissé envahir par mes émotions. Cassie sourit légèrement, assurément contente de ma description. J'espère que cela a pu l'aider un peu dans ses questionnements par rapport à ce restaurant.

— Je vous remercie pour ses jolis compléments de la salle aux mille murmures. Celle-ci doit se sentir flattée de vos éloges à son égard par une si charmante demoiselle, murmure une voix grave derrière mon dos. C'est par surprise que doucement, je me retourne pour me retrouver face à face avec le jeune homme du jardin. Nos regards se croisent comme aimantés, je ne pense pas avoir un jour eu l'occasion d'observer des telles pupilles d'une telle couleur envoûtante et fascinante.

Je tousse un peu mal à l'aise pour baisser la tête. Ainsi, cela permet de couper ce contact visuel assez gênant. C'est en silence que je me maudis, parce que je suis convaincu qu'à cet instant mes joues doivent être aussi rouges que le rouge à lèvres de Cassie. Qu'elle porte sans vulgarité, puisque celle-ci, c'est parfaitement manipuler ses produits cosmétiques.

Il se met devant notre table pour reprendre nos menus avec des gestes gracieux et d'une voix grave avec une touche de douceur, il nous demande poliment quels plats on a choisis.

— Alors, deux salades César au délice mielleux avec un plat aux mille saveurs des mers et celui du canard avec ses agrumes. Pour les desserts, un peu de folie, on vous laisse choisir, surprenez-nous avec les merveilles que ce lieu nous réserve, murmure-t-elle avec un sourire époustouflant. J'observe son regard qui analyse chaque mouvement de ce jeune homme qui ne note même pas ce qu'elle a dit. Il nous laisse patienter pour repartir aux cuisines qu'on peut voir s'activer parce qu'une partie est ouverte à la salle, c'est très impressionnant.

Je tripote mes doigts, car ce qu'elle a choisi est très douteux. Je ne peux pas me permettre ce luxe sans me ruiner. C'est dans ces moments-là que je regrette amèrement de ne pas être à la même hauteur que Cassie et William, puisque tous les deux ont des emplois qui leur permettent de goûter à tout cela depuis toujours. Ils n'ont jamais rien demandé à personne, comparé à ma situation. Souvent, ce sont eux qui m'aident à m'en sortir.

— Quand notre séjour ici prendra fin, je te rembourserai, murmurai-je pour ne pas me faire entendre par les tables à côté, parce que je ne doute pas que de telles personnes doivent toujours laisser une oreille traîner pour avoir la chance de saisir plein de ragots à raconter bien plus tard. Certainement, puisque leurs vies ne sont pas si passionnantes.

Je baisse mon regard un peu inquiète face à celui furibond que Cassie me lance : c'est sûr qu'elle est énervée par mes mots. Je ne comprends pas pourquoi à chaque fois qu'elle et William se mettent dans un tel état.

C'est normal que je leur rembourse jusqu'au dernier centime. Je ne veux pas abuser de leur gentillesse à mon égard. Je ne veux pas être le maillon faible de notre trio. Je veux aussi être à leur hauteur pour leur montrer qu'ils n'ont plus besoin de me protéger.

— Estelle, crois-tu que j'ai besoin que tu me rembourses ? Si j'ai tes faits venir, c'est parce que ça me fait plaisir. Sache que ta compagnie me ravit, alors si tu oses faire quoi que ce soit, je te jure que je te fais avaler tes billets, dit-elle d'un ton charmant, très menaçant. D'une main, elle remet une de ses mèches blondes correctement derrière son oreille ; son regard observe chaque détail de la salle et un sourire triste fleurit sur ses lèvres.

Je ne peux m'empêcher de penser que certainement madame Alessandro a dû profiter de cet endroit durant son séjour ; cela doit forcément peser sur son cœur. Sûrement que ma présence est bénéfique pour elle, c'est assurément pour cette raison que ma compagnie est si importante à ses yeux pour être à ses côtés dans ce deuil.

L'homme de tout à l'heure revient avec nos entrées, cela met fin à notre conversation. Mon regard se pose sur lui, plus précisément sur une écriture brodée sur sa chemise : « Lyam », ça doit être son prénom. Je prends les couverts timidement sans être maladroite pour essayer de bien faire les mêmes gestes que Cassie. Je ne veux pas paraître ridicule, surtout qu'un sentiment de malaise m'envahit parce que mon esprit me donne l'impression d'être au centre de l'attention avec les regards fixés sur ma petite personne.

Je mâche longuement ma salade : c'est une véritable explosion de saveurs dans ma bouche, mon palais frémi de plaisir face à ce simple plat pourtant succulent.

Je ferme les yeux pour savourer ce moment de dégustation et ça me met déjà l'eau à la bouche pour la suite.
On finit nos entrées dans un silence pas le moindre pesant avec Cassie. On a l'habitude de ne pas être des pipelettes parce qu'à quoi bon parler pour ne rien dire, ce n'est pas très intéressant.

On se comprend d'un seul regard, car on a eu tellement l'habitude d'être ensemble que sans se rendre compte, maintenant on se connait par cœur, même si une part d'ombre tâche nos liens entre nous. Des fois. Il vaut mieux ne pas tout savoir sur l'une et l'autre.

— Vous n'avez pas lu l'article publié par cette journaliste. Apparemment, le commissaire Parker a subi un vol et pas n'importe lequel, ce pauvre chou a perdu sa précieuse, dit une vieille dame à une table un peu loin de la nôtre et elle discute avec sûrement une amie.

— Sa précieuse ? Quelqu'un a osé voler sa femme ? Demande son amie, consternée par une telle information, épouvantée. Je m'étouffe avec ma salive et Cassie me donne un coup de talon léger sous la table pour m'exiger d'être silencieuse, car certains regards se sont réellement tournés vers nous. Cette fois-ci, ce n'est pas une illusion créée par mon esprit malsain.

— Non-andouille. Tu sais très bien que sa femme est décédée. Il y a déjà trois ans, je parle de sa voiture, celle qui a appartenu à sa défunte femme. Je n'imagine pas sa douleur, il y a des personnes horribles pour commettre un tel vol, surtout sous le nez de ce gentil commissaire. Je te dis que la peine de mort devrait revenir dans les lois, murmure la vieille femme d'un certain âge. Elle s'aide de sa canne pour se lever avec son amie. Elles partent en continuant de parler de ces fameux articles. Je prends mon visage dans mes mains, c'est un cauchemar, on est devenue des criminelles et pire que ça parce qu'on a dû briser cet homme.

— Oh, voilà les plats, ça fait si longtemps que je n'ai pas mangé de fruit de mer. Pourquoi tu fais cette tête ? Me demande Cassie, surprise par mon changement d'aptitude. Je l'observe longuement en me doutant bien, comme à chaque fois. Elle va certainement essayer de me faire croire qu'elle n'a rien entendu pour fuir ses erreurs commises. Bien que ces charmantes dames parlent fort, peut-être pour mieux s'entendre entre elles. Je m'efforce de me taire pour ne pas créer de scandale parce qu'à ce moment précis, Lyam vient nous poser nos plats face à nous.

Il doit sentir la mauvaise ambiance puisqu'il fait demi-tour légèrement très vite. C'est délicat de sa part de ne pas assister à la mise à mort de ma chère cousinette.

— N'as-tu pas de cœur ? Est-ce que tu as entendu ces vieilles femmes ? On rend cette voiture, murmurai-je doucement.

— S'il te plaît, n'en fais pas tout un fromage. Réellement, ce type est détestable et je suis sûr qu'il doit bien se consoler, alors le sujet est clos. Mange, ça va refroidir, dit-elle pour commencer à déguster son plat, pour ne pas argumenter la conversation, car celle-ci peut bien devenir très houleuse.

Je serre fermement mes mains jointes pour ne pas succomber à ma colère parce que celle-ci fait bouillir mon sang dans mes veines. Je reprends mes couverts délaissés de côté pour goûter à mon canard à l'orange.

Je me retiens de sourire pour ne pas montrer que ce plat est un plaisir, car c'est une vraie explosion dans ma bouche tellement que c'est un vrai délice. Cela fait très longtemps que je n'ai pas touché à un tel plat parce que les occasions d'aller au restaurant sont très rares, surtout que souvent, je refuse les propositions de Cassie et William. Pourtant, je ne parviens pas à réellement savourer ce repas.

Je me force à finir mon assiette pour ne pas gaspiller, mais la viande pèse lourdement dans mon estomac, car ma contrariété par rapport à cette conversation me met très mal.

Je fixe les quelques flocons qui commencent à tomber légèrement parce que brusquement le temps est devenu gris et triste comme mon état actuel. Je jette un regard à Cassie qui déguste son plat avec bonne humeur. Qu'elle peut m'énerver parfois, notamment avec un tel comportement désagréable pour se cacher derrière celui-ci et ne pas admettre ses torts. Elle est très orgueilleuse, cela fait partie de son mauvais caractère.

Quand on termine, c'est silencieusement que j'observe Lyam revenir pour nous débarrasser et ramener le dessert mystère. Il revient sans tarder avec deux plats sous cloche pour cacher ce qui est là-dessous. Il pose les deux assiettes devant nous avant de soulever les cloches dans un geste gracieux. Les desserts sont à couper le souffle, ce sont des vraies pépites.

Une île flottante élégante avec une source au caramel et une note de vanille. Ça sent agréablement bon, il s'incline avant de nous laisser pour qu'on savoure ce dessert. Je prends la petite cuillère pour prendre un bout dans ma bouche. C'est un réel voyage parfait qui ravit les papilles. Ce restaurant mérite beaucoup d'éloges pour ses plats comme pour le service.

On entend brusquement un bruit d'assiette se casser. Cela résonne et un silence pesant s'installe dans la salle. On entend à peine des chuchotements de moqueurs avec Cassie, on se retourne pour regarder ce qui attire tant l'attention des personnes encore présentes.


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