🤍chapitre 12🤍

👻Une patronne n'arrive jamais en retard. Ses les autres qui sont toujours en avancer👻


Madame Alessandro observait avec attention comment cette femme d'une banalité à mourir d'ennui s'installait avec une petite fille cachée presque dans ses jupons. Cette petite avait des cheveux mi-longs d'une couleur qui tirait sur le marron clair et des yeux larmoyants. Ils étaient aussi doux que ceux de William, mais dans les siens reflétaient une peur de l'abandon.
 
Elle se sentait bouleversée, parce que cette fillette n'était autre que sa petite colombe. Mille questions tournaient dans son esprit sans avoir les réponses, son cœur torturé ne pouvait qu'observer, cette femme s'occupait de la petite comme si c'était sa fille.
 
Madame Alessandro ne comprenait pas ce qu'elle ressentait, mais à cet instant précis, son cœur était déchiré en miettes, parce que cette femme avait pris sa place d'une manière ou d'une autre. C'était certain qu'elle allait faire ce qui fallait pour découvrir comment sa petite colombe se trouvait dans les mains de celle-ci, que les autres parents avaient l'air d'apprécier.
 
Ses mains se serraient sur ses jambes croisées gracieusement pour ne pas céder à l'envie de faire un scandale. Quand même, un petit bout de son cœur brisé était heureux de voir que la petite allait bien. Depuis le jour qu'elle l'avait retrouvée dans les bois, ç'a été un déchirement d'avoir dû la ramener à l'orphelinat.
 
Elle avait tenu Brandon responsable, parce que c'était lui qui l'avait poussée à le faire au fond de son être. Elle comprenait les raisons et savait que c'était la bonne décision, mais n'empêche, elle a gardé une certaine rancœur contre lui.
 
Quand l'enseignante finissait son monologue, c'était l'heure de partir pour laisser ses petits monstres entre ses mains. Déjà quelques parents étaient partis sans un regard en arrière, pour leurs enfants bien trop pressés pour aller travailler.
 
Madame Alessandro regardait avec fierté Cassie et William, ils étaient excités de commencer ce premier jour rempli de découvertes pour eux.
 
Elle se baissait à leur hauteur et une main posée sur leurs épaules, c'est avec tendresse qu'elle déposait un bisou sur leurs fronts. Peu de personnes assistaient à cette scène qui montrait que cette jeune femme froide et élégante pouvait avoir une once de sentiments.
 
— N'oubliez pas, la tête haute et le regard jamais baissé, soyez vous-mêmes et montrez de quel métal vous êtes faits, murmura-t-elle avant de les serrer dans ses bras, prise d'un sursaut de sentiments un peu tristes de devoir laisser ses petits Chenapans.
 
Elle se relevait pour s'en aller, parce que presque tous les parents étaient déjà partis, et son regard s'attarda sur Éléonore, seule dans un coin de la pièce.
 
Madame Alessandro ne vit pas la dame avec elle, alors, sans prendre le temps de réfléchir plus. C'était avec rapidité qu'elle saisit l'occasion de s'approcher de sa petite colombe. Elle se mit à sa hauteur et sa main délicatement effaça ses larmes sur ses petites joues rebondies. Son regard fixait son pendentif, qui pendait autour de son cou.
 
— Relève la tête, jolie petite colombe, n'aie pas peur du monde qui t'entoure, sèche ces vilaines larmes et ne baisse jamais le regard, murmura-t-elle avec tendresse avant de déposer un bisou sur son front. Elle chuchotait trois petits mots, les mêmes qu'elle avait dits le jour qu'elle l'avait retrouvée. Elle se relevait au même moment que l'enseignante se rapprochait. Pour venir parler à Éléonore et avec un dernier regard pour celle-ci et ses deux chenapans, elle partait.
 
Quand Madame Alessandro monta dans la limousine, c'était avec soulagement qu'elle reprenait sa place à l'arrière. C'était bien plus confortable qu'à l'avant. Sans un mot, Edgar démarrait sans indication de sa part, il savait parfaitement où aller vu l'heure tardive qu'affichait son tableau de bord.
 
Elle n'était pas surprise que celui-ci ne posât aucune question par rapport à son fils. Il n'était pas un père poule, encore moins prévenant avec son enfant. Qu'il voulait déjà, qui soit un vrai homme malgré son jeune âge. Elle restait silencieuse durant le trajet, tourmentée par les tourbillons sans fin de ses pensées dans son esprit affaibli par l'assaut brutal de celles-ci.
 
Madame Alessandro s'inquiétait pour ses deux garnements, Éléonore et aussi l'entreprise. Elle devait entretenir des réunions aujourd'hui aux sujets de plusieurs établissements hôteliers assez particuliers. Cependant, ce qui pesait sur son cœur, c'était l'organisation. Ils commençaient à douter de sa confiance, alors, impérativement, elle devait remonter dans leur estime.
 
Elle sursautait au bruit de sa portière, celle-ci s'ouvrait sous la poigne robuste d'Edgar. Elle réalisa vite qu'ils étaient arrivés devant l'agence, encore perdue dans ses songes. C'était doucement qu'elle sortait de la limousine sans un mot pour son chauffeur.
 
D'un pas incertain, elle rentrait dans sa demeure avec la boule au ventre, car ses réunions étaient très importantes pour son agence, mais aussi pour regagner la confiance de l'organisation.
 
De sa démarche féline, c'était silencieusement qu'elle se fondait dans les ombres sans un bruit. Même le claquement de ses talons se perdait dans le brouhaha général que l'agence produit par ses employés, loin d'être discret.
 
Quand elle arrivait devant la salle de réunion, c'est sans aucun doute qu'elle était en retard, mais personne ne fit la remarque. Car comme elle aimait le dire, c'étaient eux qui étaient bien avancés.
 
Elle prenait place au bout de la longue table avec un regard rapide, c'était avec joie qu'elle vit qu'ils étaient tous là sans exception. Les cinq protecteurs, ceux qui avaient le devoir de garder un secret aux yeux des humains, pour que l'équilibre du monde puisse continuer à prospérer.
 
Elle sentait derrière son dos la présence de Brandon, c'était un vrai soulagement de savoir qu'il était à ses côtés comme toujours. Bien qu'il ne fasse pas partie du cercle, rien n'aurait pu l'empêcher d'être près de celle qu'il aimait.
 
— Je vous remercie de vous être déplacés, surtout que c'était un risque à prendre de laisser vos refuges aux mains de vos seconds, mais je voulais impérativement aborder un sujet important avec vous tous sans exception, dira-t-elle d'une voix remplie de confiance, qui ne laissait aucun doute sur ses futurs projets pour elle et pour eux.
 
Ses mains croisées sur la table, c'était minutieusement qu'elle posait son regard sur chaque membre réuni. Une splendide blonde se tenait à côté d'un rouquin aux yeux amandes face à eux. Ils avaient une jeune brune aux yeux verts et près d'elle se tenait un jeune homme brun dans la fleur de l'âge.
 
Madame Alessandro observait le dernier membre assis à l'autre bout de la table, c'était un homme brun avec quelques mèches blanches d'un âge assez avancé. C'était celui-ci qui allait poser plus de complications, car c'était un ancien et qu'il était vraiment à cheval sur les règles d'or de l'organisation.
 
Elle posa son menton sur ses mains jointes, son regard s'ancre dans celui de cet homme prénommé Charle. Il était le premier protecteur de plusieurs générations comparé à ses compagnons, qui étaient jeunes et encore inexpérimentés dans leurs nouveaux devoirs envers l'organisation.
 
— Mon projet, ce serait de faire de vos demeures des lieux hôteliers, ce serait bénéfique pour vous tout ce projet, car cela ferait taire les ragots et, par-dessus tout, les personnes verraient que vous êtes normaux et vos établissements aussi, dira-t-elle avec un sourire au coin.
 
C'était sans surprise que des éclats de voix s'élevaient de chaque protecteur, sauf un qui gardait le silence comparé à ses compagnons. Ils étaient paniqués face à son projet audacieux, car celui-ci pourrait mettre en péril des siècles de confiance avec l'autre monde.
 
Hélas, ils ne se rendaient pas compte qu'au fil des années beaucoup d'évolutions ont eu lieu, que ce n'est pas en restant tapis dans leurs demeures. Pour protéger les lacs, ils gagneraient la confiance fragile des humains. Le seul moyen de garder un secret, c'était d'ouvrir les portes à ces curieux. Ainsi, ils verraient qu'il n'y a aucun mystère au sujet de ces demeures d'un ancien temps.
 
Madame Alessandro n'intervenait pas dans le débat entre les protecteurs, car ils parlaient fort sans s'entendre, ce qui n'était pas une réelle conversation. Son regard ne lâchait pas celui de Charle. Clairement, celui-ci réfléchissait à sa proposition.
 
Elle sentait son cœur s'emballer au fur et à mesure que l'heure s'écoulait lentement. Au fond d'elle, la peur s'était enroulée comme un serpent autour de son intestin fragile, mais son visage ne montrait rien. À part un sentiment de confiance et de victoire, car elle était convaincue qu'ils finiraient par accepter.
 
Une main ferme s'abattait sur la table pour réclamer le silence. Les voix se taisaient face à cette autorité : cela venait de cet homme, Charle. Il étudiait les visages de chaque personne autour de cette table, mais son regard s'attardait longuement sur madame Alessandro. Cette jeune femme sera à jamais un mystère pour lui.
 
— Votre projet n'est pas une si mauvaise idée, car il faut bien l'avouer, depuis peu, les humains commencent à raconter plein de déformations sur nos demeures. Avant que cela devienne incontrôlable, ce serait judicieux de leur montrer qu'on n'a rien à cacher, murmura-t-il d'une voix calme et réfléchie. Qui montrait qu'il avait mûrement pesé le pour et le contre de ce projet. Les quatre autres protecteurs restaient longuement silencieux. Jusqu'à ce qu'un par un confirme qu'ils étaient d'accord, pour essayer de bien vouloir donner une chance à cette idée saugrenue.
 
Madame Alessandro, réjouie de voir qu'ils se mettaient tous d'accord. C'était avec enthousiasme qu'elle se leva gracieusement pour venir près de la jeune femme blonde d'une beauté fatale.
 
— Ma chère Sarah, j'avais l'idée de débuter ceux-ci avec toi, car ta demeure a été plusieurs fois attaquée par les articles. Des journalistes à ce que j'ai pris connaissance, alors pour faire taire tout cela rapidement, c'est de commencer les travaux de ton côté, murmura-t-elle, sans laisser celle-ci la contredire. Puisque ça ne servait à rien d'aller contre les idées de Madame Alessandro, parce qu'elle ne revient jamais en arrière dans ce qu'elle dit.
 
— Comme tu voudras, ma chérie, mais je te mets en garde, sûrement, que mes petites créatures aux écailles ne vont pas être enchantées de voir de la potentielle nourriture se balader sous leurs narines, dira Sarah avec un sourire amusé, car elle pensait sincèrement que tout cela n'allait pas fonctionner. C'était bien trop risqué, mais Charle a donné le verdict, alors ils étaient tous obligés de s'y plier.
 
La conversation continuerait plusieurs heures avant d'être conclue par des signatures de chaque protecteur, pour confirmer leurs accords. Ces dossiers seraient envoyés à l'organisation, pour que tout soit validé.
 
Ils s'étaient tous mis d'accord pour l'ordre des travaux et des ouvertures. Ça allait faire beaucoup de travail, mais ce n'était pas impossible de réaliser ceux-ci.
 
Madame Alessandro n'était pas surprise de voir Charle rester comparé aux autres, ils s'étaient rapidement éclipsés pour rejoindre leur chez-eux.
 
Elle s'assoit sur le rebord de la table, ses mains posées à plat sur celle-ci. C'était par curiosité qu'elle gardait le silence pour savoir ce que ce vieil homme lui voulait.
 
Elle sentait Brandon s'approcher pour imposer sa présence, pour signifier qu'il ne partirait pas. Ce côté de son caractère était plaisant, car il n'était rien aux yeux des protecteurs, pourtant il restait infaillible face à eux.
 
— Madame Alessandro, je ne me souvenais pas que vous aviez besoin d'un brave chien pour vous protéger. J'espère qu'il n'aura pas peur des spectres, parce que ceux-ci, ces derniers, tous, sont affamés, murmura-t-il avec un petit sourire plein de malice. Sans hésitation, avec une démarche élégante, il vient devant elle pour déposer un baiser sur sa main.
 
— Aliénor, j'espère que vous saviez parfaitement ce que vous faisiez, car ouvrir les portes aux humains, c'est un grand risque parce que personne ne peut garantir que nos pensionnaires seront bien sages. Je vous donne la chance d'accomplir ce projet, j'espère de ne pas être déçu, dira-t-il avant de tourner les talons pour s'en aller sans un regard en arrière. Elle posa une main sur l'avant-bras de Brandon, qu'elle sentait blessé et tourmenté par les mots prononcés de Charle.
 
— Vous n'êtes pas un chien, mais bien plus que cela, pour moi, je ne doutais jamais de vous, mon cher Brandon, murmura-t-elle après avoir déposé un baiser tendre sur sa joue.
 
C'était un geste rempli de tendresse et de promesses. Il tourna sa tête vers elle de sorte que leurs lèvres soient proches, que quelques millimètres les séparent. C'était une fine barrière qu'il pouvait dépasser, si seulement la sonnerie de son téléphone n'avait pas interrompu ce moment.
 
Un soupir lassé s'échappait de ses lèvres, toujours proches des siennes, avant de s'écarter pour répondre à cet appel. Qu'elle espérait ne pas être important, car si ce n'était pas le cas.
 
C'était sûr que son interlocuteur allait passer un mauvais moment. Hélas, cet appel téléphonique se révélait être d'une importance capitale, puisque c'était la secrétaire de l'école. Elle sentait sa mâchoire se décrocher, incapable de réaliser ce que cette dame était en train de dire, tellement que c'était absurde.
 
Madame Alessandro se massait un coin de son front parce que, dans une minute à l'autre, c'était sûr qu'une migraine allait pointer son nez.
 
Elle raccrocha une fois que la conservation se finit par à tout à l'heure, car décidément, cette école n'aura aucun secret pour elle.
 
Son regard se fixait sur la seule pendule qui était dans la salle et l'heure que celle-ci affichait n'était pas à son goût, parce qu'à cette heure-ci, Edgar était au lavage automatique. Pour nettoyer la limousine, c'était son jour du grand ménage.
 
— Brandon, vous allez conduire la Camaro, car je dois impérativement aller à l'établissement dans lequel sont les deux petits garnements, dira-t-elle simplement en tournant les talons pour partir au sous-sol, qui était un grand garage qu'elle utilisait pour entreposer ses véhicules de collection.
 
Quand elle arrivait à la hauteur de sa voiture préférée, c'était avec satisfaction qu'elle sentait Brandon arriver, essoufflé, la clé à la main pour ouvrir cette merveille.
 

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