🤍chapitre 12🤍

👻Une visite guider par une senteur délicieuse de mets.👻

J'ouvre mes yeux lentement pour m'immerger avec douceur dans l'instant présent, car la porte s'est ouverte sur Cassie. Celle-ci débordée d'énergie de commencer la visite de ce manoir. 
 
Je me redresse dans le lit avec regret de devoir être obligé de me lever de ce cocon confortable. C'est un peu déboussolé que je rejoins Cassie impatiente. Je me sens encore ravagé par les tourbillons de mes pensées : celles-ci m'ont emmené très loin, cette fois-ci dans un bout de mon passé qui ne peut être oublié. 
 
Quand on sort de la chambre, c'est avec précaution que je ferme bien la porte par instinct, même si à l'intérieur de mes affaires, il n'y a rien de précieux qui peux intéresser des voleurs. Je ne pense pas qu'ils doivent aimer les chaussettes à petits pois. 
 
Je tortille une longue mèche brune autour d'un de mes doigts : c'est d'une démarche maladroite que je reste près de Cassie. Mon regard ne se détache pas des frasques qui ornent certains murs des couloirs qu'on parcourt pour arriver au haut des escaliers majestueux. 
 
Je dois bien avouer que ce lieu me met dans un état euphorique parce qu'il dégage un tel sentiment de mystère et donne vraiment l'impression d'être sortie d'un roman de chevalerie et d'épée. C'est un sentiment intense qui se propage dans mes veines. Cela fait longtemps que je n'avais pas ressenti cela, de l'émerveillement pour un lieu. 
 
Je regarde attentivement chaque tableau qui révèle des œuvres d'art d'une telle beauté que cela donne envie d'y rester pendant des heures pour observer chaque détail. Je m'arrête presque pour chacune de ces peintures qu'on peut croiser durant notre petite excursion qui va durer certainement un long moment, car c'est tellement immense avec plusieurs chemins qui mènent dans des endroits différents. Un vrai corridor si on ne connaît pas l'endroit. 
 
Heureusement que Cassie a pu travailler sur les plans et connaître un peu mieux cet endroit avant notre venue ici. Elle est exemplaire dans ce domaine-là, de bien contrôler chaque instant pour ne rien laisser au hasard. Ce qui fait que souvent, il n'a aucun imprévu la plupart du temps. Bien sûr, parce qu'on ne peut pas toujours avoir absolument tout sous son contrôle.
 
Je laisse ma mèche de cheveux glisser de mon doigt et ça fait une jolie boucle. Ça me fait bizarre d'avoir à nouveau les cheveux longs. Je sais que ça me va bien, mais ça me rappelle des mauvais souvenirs liés aux maltraitances que j'ai subies quand j'étais enfant à l'orphelinat et dans ma première famille d'accueil. 
 
Ces événements seront à jamais marqués à l'intérieur de mon être, car à l'extérieur, les cicatrices avec le temps se sont refermées, comparées à celles qui sont invisibles à l'œil. 
 
Je secoue légèrement ma tête pour ne pas ressasser cela, surtout à ce moment précis, parce que je refuse que ses souvenirs assombrissent ma bonne humeur. On tourne dans un autre couloir qui mène sans aucun doute à la salle du restaurant si on se fie à l'odeur délicieuse qui s'en dégage, et ça me rappelle que mon estomac crie famine depuis nos mésaventures.
 
J'observe discrètement Cassie qui doit réfléchir, indécise à y aller ou continuer l'exploration de cet endroit, mais sa décision est prise sur le fait que son propre estomac lui grogne aussi de faim. Je ne peux empêcher un sourire léger de fleurir sur mes lèvres, amusées par le fait qu'elle soit si gênée par ce moment précis. 
 
Je passe mon bras sous le sien pour la guider jusqu'à cette fameuse salle. On entend des bruits de conversation se mêler avec l'odeur alléchante ; cela nous pousse à continuer d'avance vers cette direction. 
 
— Mademoiselle Cassandre, ne faites pas cette mine boudeuse, c'est naturel d'avoir des légers grognements d'estomac, ne soyez pas gêné pour si peu, notamment qui n'a aucune étiquette entre nous, murmurai-je en souriant pour la rassurer. Ces derniers mois, elle a beaucoup changé, car sa rentrée dans la société a dû l'obliger à avoir un comportement d'une excellence remarquable. Parfois, elle oublie sa vraie personnalité avec tout ça.

Alors, souvent, j'essaye de la guider pour qu'elle ne se fasse submerger par ses devoirs d'héritière. Je l'observe poser une main sur son ventre devenu légèrement plat pour essayer de camoufler ses petits gargouillements qui ne s'arrêtent pas.
 
— Ma chère Estelle, vous avez un humour à me faire écrouler de rire, heureusement que je sais me contrôler, sinon, à ce moment, je serais morte de rire, sûrement par votre faute. Allez, ma cousinette, allons voir cette belle brochette de la haute société, murmure-t-elle avec une allure élégante, avec une démarche assurée.

Elle me fait un clin d'œil en venant m'aider à avoir une posture assez correcte pour certainement me donner confiance pour affronter ce monde qui ne m'est pas inconnu, mais qui n'est pas le mien. Je sens mon ventre se nouer de nervosité, est-ce que je vais réussir à assurer mon rôle sans causer le moindre souci ?
 
Quand on arrive sur le palier des portes ouvertes, c'est avec ébahissement qu'on ne détache pas nos regards de cette fabuleuse salle. Elle est gigantesque, je ne pense jamais avoir vu une telle pièce de toute ma vie. À une époque, ça devait être pour les bals dansants. Je sens mon corps se refroidir et trembler d'angoisse à la vue du monde installé à différentes tables, et tous ont l'air d'avoir leurs places ici dans ce décor si enchanteur et tellement luxueux.
 
Je ferme légèrement les yeux pour apaiser mes étourdissements, car un sentiment désagréable est venu se loger dans mon cœur pour me donner l'impression d'être en décalé dans un tel lieu.

Je ne sais pas où est ma véritable place. Dans ce monde tellement vaste que même une vie entière ne peut donner la chance de permettre de découvrir certains lieux remplis de mystère qui resteront à jamais des véritables secrets aux yeux de tous. 
 
Je ne sais guère danser au rythme qu'impose la vie. Chacun mène différentes chorégraphies. Grâce à cela, ils trouvent facilement les places qui leur sont destinées. Souvent, pour certains, ils paient le prix pour atteindre ce bonheur absolu qui ferait d'eux des personnes entières. Ça fait bien longtemps que je n'espère plus de recoller les morceaux qui se sont brisés en moi. Les épreuves m'ont appris à vivre avec et à être cette personne que je suis devenue. 
 
Cependant, mon ressenti d'avoir l'impression d'être étrange comparée aux autres n'a jamais diminué. Ils suivent parfaitement les règles de la société avec leurs pas gracieux et délicats. Les miens sont maladroits et incertains. À chaque fois, mes pieds trébuchent face à mes doutes. Je sais que toute ma vie entière, rien ne peut m'aider à trouver ma véritable place dans cette infinité sans fin.
 
Pourtant, la chance m'a souri le jour de ma rencontre avec madame Alessandro. Celle-ci est devenue un véritable pilier dans le chaos qui résume ma vie. Elle m'a guidée sur le droit chemin sans jamais m'égare, grâce à son aide précieuse ; cela m'a permis d'avoir une famille. 
 
Ils m'ont tous appris quelque chose d'exceptionnel pour me relever, à revoir la lumière du jour qui a brisé les chaînes me gardant prisonnière de mes tourments. Ils ont éveillé ma soif de vivre avec plein de sentiments pour m'aider à remonter à la surface. Leurs amours m'ont sauvé des ténèbres. 
 
Je remercie le destin de m'avoir mis sur ma route ces personnes uniques à mes yeux. Ils sont ma véritable famille, bien qu'on n'ait pas le même sang. Ils ont toujours été près de moi, surtout Cassie et William, mes fidèles compagnons mousquetaires de la bizarrerie. 
 
C'est grâce à leurs présences que je suis toujours là, malgré ma peur de ce monde qui m'émerveille. Cela m'a toujours effrayée d'être dans cette foule gigantesque. Ils ont à beaucoup qu'ils sont cruels par leurs méchancetés et leurs préjugés hautains envers les personnes qui ne leur ressemblent pas.
 
Je sais bien qu'on est tous différents. On n'est pas de la même couleur de peau, du même accent et nos physiques sont aussi à l'opposé. Malgré cela, est-ce que ça permet d'être la cible de ces personnes-là ? Est-ce qu'ils ressentent le besoin d'exister à travers leurs mots blessants pour avoir un certain pouvoir sur de telles personnes ?
 
Je me suis juré un peu trop tard, sans doute, de ne plus être cette cible faible pour eux, parce que je refuse qu'un autre ne contrôle mon destin. Plus personne ne va se mettre sur ma route pour me séparer de ceux qui ont réussi à allumer cette étincelle dans ma vie qui a failli s'éteindre plusieurs fois.
 
Grâce à eux, ils me donnent envie chaque jour d'avancer et de continuer à danser. Bien que ça ne soit pas au même rythme que certaines personnes, mais c'est cette valse-là que je veux mener, différente et originale. 
 
Mon souhait le plus cher, c'est de ne jamais être séparé de Cassie et William. Ils sont 
Ma source pour continuer de vivre. Sans eux, je ne suis rien qu'une pauvre âme abandonnée.

je sens la main de Cassie serrée la mienne dans un geste réconfortant ce qui me fais ouvrir les yeux surprise par autant de douceur venant d'elle.
 
— Regarde, tu vois cette dame là-bas à la table de gauche à côté des grandes baies vitrées, elle vient tout juste de piquer une petite cuillère, elle doit penser que c'est de la vraie argenterie. Regarde, ils sont tous imbus de leurs propres personnes, aucune personnalité et rien à leurs enviées. Ce sont juste des bons petits toutous de la société, dit-elle avec un sourire au coin assez méprisable pour ces personnes qu'on observe à la dérobée, dissimulées par l'encadrement des portes.

🤍Nombre de mot : 1643🤍

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