🤍chapitre 11🤍

👻Un premier pas vers la première rentrée de classe👻


Le 2 septembre 2005 :

Ce jour-là, les rues de Saint-Malo regorgeaient de petits monstres avec des tailles et des physiques variés pour chacun.
 
L'unique objet qu'ils avaient en commun était des sacs à dos de plusieurs coloris. À l'intérieur de ceux-ci se trouvaient obligatoirement des cahiers avec des trousses remplies de stylos et d'autres affaires utiles, mais ces petits monstres n'étaient pas bien sages. Alors, certains d'entre eux cachaient dans une poche secrète des jeux comme des billes, des cartes et plusieurs autres objets.
 
Pour l'amusement, sans que leurs parents se doutent de rien, car leurs yeux étaient aveuglés par la pureté et l'innocence que dégageaient leurs enfants.
 
Ils étaient, sans exception, tous enthousiastes parce que la rentrée des classes débutait par cette belle matinée ensoleillée. Ils allaient retrouver la cour de récréation pour revoir leurs amis après ces longues vacances.
 
Parmi eux, quelques-uns étaient peu heureux de devoir retourner en cours et supporter les heures interminables à écouter leurs professeurs. Certains barbants plus que d'autres, ils n'étaient pas les seuls à faire leur rentrée, car les parents, eux aussi, reprenaient la voie du travail.
 
C'était pour cette unique raison que la route était bouchée pratiquement partout. Il y avait ceux qui emmenaient leurs enfants à l'école et d'autres qui partaient au travail avec l'espoir de ne pas arriver en retard, pour ne pas recevoir les foudres de leurs chefs dès le premier jour.
 
Dans ce brouhaha de klaxon, avec les voix insupportables des conducteurs, qui se hurlaient dessus comme des poissonniers, c'était avec une certaine admiration que les passants sur les trottoirs observaient une magnifique limousine. Celle-ci peinait d'avance dans cet embouteillage, ce qui laissait la chance à certains de se rincer l'œil sur ce véhicule de collection rarissime.
 
À l'intérieur de l'habitacle étaient installés à l'arrière deux jeunes enfants du même âge. Ils n'étaient pas frère et sœur, car aucune ressemblance n'était frappante entre eux.
 
La petite fille avait de longs cheveux noirs jusqu'au bas du dos légèrement bouclés et ses yeux ressemblaient à deux pierres précieuses, d'un bleu étincelant de malice et d'intelligence.
 
Le petit garçon était l'opposé de celle-ci, avec ses cheveux blonds d'une couleur comme un champ de blé et ses yeux d'un marron presque chocolat qui étaient un régal. Dans ceux-ci brillait sa ténacité et son côté doux, bien qu'il soit un homme, comme disait souvent son père d'une voix froide quand celui-ci ne se comportait pas de façon correcte.
 
Les deux enfants ne jouaient pas ensemble, chacun contemplait son côté de vitre avec une certaine attention. Chacun plongé dans leurs songes pour ne pas penser que bientôt, ils seraient abandonnés dans un établissement inconnu pour la première fois, car ces deux petits n'avaient jamais mis un pied dans une école. Ils faisaient leur apprentissage à la maison avec une enseignante rien que pour eux.
 
Ils étaient protégés du monde extérieur jusqu'à ce que brusquement cet élément change parce que leur bienfaitrice a pensé qu'ils devraient être lâchés aux lions. Pour qu'ils puissent évoluer et ne pas être couvés dans un cocon.
 
Cette bienfaitrice n'était nulle autre que madame Alessandro, installée sur le siège passager. C'était discrètement du coin de l'œil qu'elle observait sa nièce Cassie avec ce jeune bonhomme prénommé Williams. Le fils d'Edgar, son fidèle chauffeur, qui savait garder son calme dans toute situation comparée à elle.
 
C'était compliqué de ne pas perdre son sang-froid dans ce brouhaha et d'avancer à l'allure d'une limace. Heureusement que la température était clémente, car c'était moins lourd à supporter cette situation.
 
Elle regrettait presque son choix d'avoir inscrit ces deux-là à l'école primaire. Cette décision a été mûrement réfléchie, parce que finalement pour des enfants de six ans. Ce n'était pas la meilleure décision de vouloir les enfermer dans une cage dorée pour leur éducation, car couper du monde qui les entoure ne va pas permettre de les aider dans leur avenir.
 
Elle avait payé une somme importante pour les inscrire dans un des établissements. Pour cette rentrée scolaire, parce qu'elle s'était occupée aussi de William, pour qu'il ait la chance de continuer sa scolarité.
 
Madame Alessandro n'aurait pas imaginé une seule seconde avoir la charge d'un autre enfant. Ces derniers jours, c'était avarié qu'elle avait un minuscule morceau de son cœur, qui n'était pas insensible à la cruauté du monde.
 
Quand elle a appris par hasard, grâce aux bruits de couloir dans son agence, que la mère de ce bonhomme a été hospitalisée pour une maladie irréversible, elle était secouée qu'elle a eu conscience du comportement étrange d'Edgar. Ce dernier ne lui avait rien dit sur le sujet, car elle se souvient comme si c'était hier.
 
Le premier jour que madame Alessandro l'avait embauché pour être son chauffeur personnel. C'était avec sévérité qu'elle avait récité les règles en or pour un employé : être ponctuel, pas d'absence et les problèmes familiaux, c'était hors de l'agence.
 
Elle ne pouvait pas le blâmer d'avoir respecté ses consignes à la lettre, mais ce petit bout de son cœur avait souffert d'apprendre qu'il avait dû arrêter l'école pour son fils. Qu'il a dû aussi trouver un deuxième travail pour payer les frais médicaux.
 
Alors, sans une once d'hésitation, c'était avec un geste surprenant qu'elle lui avait proposé que William puisse avoir le privilège d'étudier avec Cassie. Celle-ci s'ennuyait de ne pas avoir d'ami de son âge, ce qui était compréhensible.
 
Donc, madame Alessandro avait compris qu'elle pouvait faire d'une pierre deux coups pour aider ce bonhomme et, par la même occasion, trouver un ami à sa nièce.
 
Elle avait eu la surprise de constater que ces deux-là s'entendaient à merveille pour se compléter.
 
Tandis que Cassie était une enfant capricieuse et exigeante, c'était l'inverse pour William, car celui-ci, son tempérament était très différent, plutôt calme et réfléchi.
 
Ils se faisaient du bien mutuellement, quoique leurs caractères soient totalement opposés. Ça ne faisait rien, parce que l'un calmait le tempérament de feu de l'autre et celui-ci poussait celui-ci à ne pas être trop gentil envers les autres pour se protéger.
 
 
Madame Alessandro baissait son regard sur ses mains fines et moins pâles que d'habitude, car les fortes chaleurs avaient fait bronzer sa peau après les douloureux coups de soleil.
 
Sa manucure de ses ongles était d'une perfection d'un rouge sang brillant, ceux-ci se mélangeaient avec sa tenue, qu'elle avait choisie minutieusement pour que chaque affaire soit harmonieuse ensemble.
 
Elle portait ses fidèles talons aiguilles d'un noir comme sa jupe, la seule couleur qui flashait. C'était son chemisier de soie bleu nuit, un de ses coloris préférés.
 
Elle ramenait d'une seule main ses longs cheveux noirs sur son épaule droite. C'était la seule ressemblance qu'elle avait avec sa nièce, leurs cheveux, car la nuance de leurs yeux n'était pas la même. Tandis que Cassie avait un regard d'un bleu clair, contrairement à celui de madame Alessandro, qu'elle tirait d'un bleu vert plutôt.
 
C'était ce détail-là qui les différenciait, mais ça n'empêchait pas que les personnes pensent avec certitude que cette petite était sa progéniture, bien que les journalistes, ces vautours. On osait faire un article sur sa vie et donc celle de sa nièce. Sans remords, elle avait fait taire cette affaire jusqu'au tribunal avec son avocat.
 
Elle n'a eu aucun répit pour se concentrer sur ce qui pesait dans son cœur fait de pierre. Cette petite colombe qu'elle ne pouvait oublier, car désormais ses pensées étaient toutes dirigées vers celle-ci.
 
Ses yeux se fermaient brièvement, éblouis par quelques reflets du soleil bien haut dans le ciel d'un bleu sans nuages. Cela allait être une belle journée pour débuter ce mois de septembre. C'était comme un nouveau départ cette rentrée, pour tous, puisque c'est là qu'on décidait souvent de se lancer. Dans de nouveaux projets, ou encore faire de nouvelles rencontres. Savoir qui nous sommes pour vivre plein de nouvelles choses.
 
La vie n'était pas faite pour n'avoir que des regrets, parce qu'il fallait la croquer pour la savourer et aimer ce qu'elle pouvait nous offrir.
 
La limousine émit un ronronnement, ce qui signifie qu'Edgar l'a redémarrée pour avancer, peut-être lentement, mais c'était déjà ça. Les routes se débouchaient pour permettre à la circulation de rouler d'un rythme presque normal. Avec un peu de chance, ils pourraient arriver à l'heure à l'établissement.
 
Elle jetait un coup d'œil dans son rétroviseur pour observer les deux Chenapans derrière. Ils étaient bien sages, sa nièce affichait un air confiant sans montrer ses émotions, contrairement à William qui n'arrêtait pas de se tortiller les mains d'un air nerveux.
 
Au fond de son cœur, bien profondément, madame Alessandro espérait que rien n'arriverait à ces deux-là, car bien qu'elle le répète souvent, elle préférait ne pas avoir d'enfants mine de rien. Elle s'était quand même attachée à eux d'une certaine manière.
 
D'une main habile, Edgar tourna à gauche dans une ruelle dégagée pour aller à l'établissement. Elle avait fait une sélection sérieuse des écoles primaires et visité plein pour élargir son choix. C'était hors de question pour elle de choisir à l'aveugle, car elle voulait le meilleur pour eux.
 
Donc sa décision s'était portée sur un établissement. Il était placé d'une certaine façon pour permettre de profiter de la nature, parce que non loin de l'école, il y avait une prairie et l'ensemble des enseignants semblait être correct.

Après de longues recherches qu'elle avait demandées à son avocat, aucun d'eux n'avait un casier judiciaire. Les activités qu'ils proposaient pouvaient être enrichissantes, alors, sans une once d'hésitation, elle s'était lancée pour faire les dossiers.
 
Maintenant que la limousine était garée sur le parking devant, c'était avec révélation qu'elle se disait qu'effectivement son choix était le meilleur.
 
Sa main se posa sur la poignée avec crainte de sortir pour accompagner ses deux sauterelles à l'intérieur, car déjà, ils étaient dehors avec Edgar. Pour observer avec admiration l'école, et sa fierté était déjà dans le mille, elle aimait voir les personnes admirer ses décisions.
 
Elle prit son téléphone sans une once d'espoir que la nounou lui ait envoyé un message : celle-ci avait pris des semaines de congé, parce qu'elle a eu une nouvelle radieuse d'être enceinte.
 
Madame Alessandro ne trouvait pas que c'était une bonne nouvelle plutôt même le contraire, puisque désormais, elle ne pouvait plus compter sur celle-ci pour garder les enfants.
 
Elle laissait échapper un soupir à fendre l'âme et c'était à contrecœur qu'elle sortait finalement, parce que les chenapans s'impatientaient.

Quand ils prenaient chacun une de ses mains, c'était doucement qu'elle s'avança avec une posture élégante et une mine sévère.
 
Madame Alessandro sentait à ce moment précis que tous les regards étaient dirigés vers eux et que les mères chuchotaient entre elles, envieuses de la beauté foudroyante de celle-ci, parce que sans le savoir. Elle était au milieu d'un nid de vipères, mais hélas, pour ces reptiles, une lionne ne reculait devant rien.
 
Elle laissait Edgar s'agenouiller devant son fils, qu'il prit par les épaules d'une oreille discrète. C'était avec curiosité qu'elle écouta son monologue.
 
— Will, n'oublie pas, tu dois rendre fière ta mère et ne déçois jamais madame Alessandro. Sois un homme, murmura-t-il à l'oreille de sa progéniture. Avant de lâcher ses épaules pour retourner à la limousine, car la première règle d'or de son contrat était de ne jamais être éloigné de ce véhicule.
 
Madame Alessandro sentait que William lui lâchait la main et, à ce moment précis, elle comprenait à quel point ses épaules devaient lui peser devant l'attente que son père avait pour lui.
 
Comment être un homme quand on était encore juste un enfant innocent ?

Avec une certaine tendresse, c'était délicatement qu'elle passa un bras autour des épaules de William pour le rapprocher d'elle, car ce petit n'avait pas besoin de pression, mais seulement d'être aimé.
 
— Les enfants, la tête haute et on avance sans baisser le regard, souvenez-vous toujours de ne jamais vous laisser faire, murmura-t-elle avec une voix douce avant de faire le premier pas en direction de l'école avec eux. C'était avec une certaine fierté qu'elle les couvait du regard, parce qu'ils adoptaient la même attitude qu'elle.
 
Madame Alessandro eut du mal à retenir un sourire épanoui sur ses lèvres. Certainement que Brandon,  aurait dit que ses deux garnements étaient des futurs Alessandro. Bien que l'un n'ait pas le même sang, mais est-ce que ce liquide était bien important ? Le principal, c'était l'amour et pas les liens du sang.
 
Ils entraient dans l'établissement et les yeux des deux petits s'agrandissaient au fur et à mesure qu'ils s'avançaient dans les couloirs ici. C'était un vrai labyrinthe, les murs étaient recouverts de tableaux différents. Ce lieu faisait ressentir un réel bien-être.
 
Chaque enseignant qu'ils croisaient les saluait avec un sourire de gaieté et c'était si grand que sur le toit. Il y avait même un potager, une chose qui ravit William pour son amour du jardinage. Cassie, ses yeux s'émerveillaient à la vue de la salle de danse, aussi immense que celle où elle allait pour étudier cet art artistique.
 
Madame Alessandro sentait son cœur se gonfler d'un petit drôle de sentiment, car elle était heureuse de voir ces deux-là aimer cet endroit. Cela l'a rassurée de savoir qu'ils allaient apprécier d'étudier ici avec d'autres enfants de leur âge.
 
Ils arrivaient dans la salle destinée à leurs sessions, une enseignante vint les saluer et l'aura qu'elle dégageait était bienveillante, ce qui mettait les enfants à peu près à l'aise.
 
Elle leur désignait une table pour qu'ils s'assoient avec les autres parents et enfants. Madame Alessandro prit une chaise un peu éloignée des autres pour ne pas se mélanger avec eux, car elle sentait bien que sa présence n'était pas la bienvenue.
 
 
L'enseignante prenait place avec eux après avoir fermé la porte, mais avant de commencer son monologue par rapport au règlement strict de l'établissement, quelques coups se firent entendre.
 
La porte s'ouvrit sur une jeune femme de taille moyenne, celle-ci semblait essoufflée. Sûrement d'avoir dû courir pour ne pas arriver en retard, mais par manque de chance, ce n'était pas le cas avec une voix remplie de douceur. Elle s'excusait auprès de l'enseignante, celle-ci, avec politesse, montrait encore des sièges vides.

 
🤍Nombre de mot : 2388🤍

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top