Chapitre 5
PDV Caroline
Je me réveille encore une fois complètement perdue, je ne comprends pas ce qui s'est passé hier, j'étais comme paralysée. Les images s'entrechoquent dans ma tête, telles un film en noir et blanc pour lequel je suis la spectatrice et l'actrice à la fois. C'est comme une sorte de cauchemar dont on ne se réveille jamais.
Mes jambes sont lourdes et immobiles, j'ai comme une sensation étrange que le poids du monde s'abat sur moi. En regardant bien, je suis toujours dans la chambre de cette fille qui m'a fait ressentir tant de choses...Malheureusement, je ne saurais dire si c'était de bonnes ou de mauvaises sensations.
Une étrange impression me parcourt le cœur, comme un sentiment de malaise, l'impression d'avoir perdu quelque chose de précieux. Mon innocence, peut-être bien... Pourtant, ce n'était pas ma première fois. Mais cette fois-ci... cette fois, c'était différent. Si étrange... Si peu conventionnel, si peu moi.
- Hé ho, tu m'écoutes ?
Sa voix me sort brusquement de mes pensées. Je me penche alors vers mon interlocutrice, qui se tient debout face à moi, vêtue d'une jupe rouge dans un style écossais, avec un magnifique body en dentelle. Je ne peux m'empêcher d'observer son magnifique visage. Elle est blonde aux yeux bleus, avec un nez long et fin. Ses lèvres, délicatement ourlées, forment un parfait baiser d'ange, accompagnées de deux superbes fossettes. Elle a une véritable taille de mannequin, grande et superbement fine. Si le corps parfait avait une définition, ce serait sans nul doute le sien.
Je sens alors une main se poser de nouveau sur mon épaule, me tirant à nouveau de ma réflexion.
- Oh pardon, je... je suis désolée pour hier... dis-je honteuse, le regard rivé vers ses cuissardes. Elle me relève doucement le menton de ses doigts fins, plongeant ainsi ses yeux dans les miens. Cela me procure un frisson parcourant le long de ma colonne vertébrale, s'échouant dans le creux de mes reins.
- Pourquoi t'excuses-tu ? Tu n'as fait qu'obéir au maître. Et puis, c'était très bien.
Sans attendre de réponse, elle dépose un doux baiser sur mon front avant de tourner les talons et de quitter la pièce. Elle ne me laisse même pas l'opportunité de m'exprimer.
Me revoilà seule. C'est alors qu'une chose m'interpelle. Elle n'a pas fermé la porte à clé ! C'est le moment ou jamais ! J'enfile rapidement un haut et une jupe posés sur la chaise de son bureau. Je me lève précipitamment, enfilant un haut et une jupe posés sur la chaise du bureau. Je ne prends même pas le temps de vérifier mon apparence dans le miroir, ni de mettre des chaussures. Je dois fuir, c'est ma seule chance. Je dois courir vite et fuir le plus loin possible. Il faut que je sorte de cet enfer, je dois retrouver mes parents, reprendre ma vie là où elle s'est arrêtée.
Je ne sais pas vraiment où je suis, donc impossible de savoir où aller. Je me suis réveillée hier matin dans une chambre, sans savoir comment j'étais arrivée là... Je vais devoir faire vite et trouver la fenêtre la plus proche, ne pas me poser de questions, même si je suis à un étage élevé, ce sera mon unique chance de le fuir.
Pas le temps de me poser des questions, c'est ma chance de fuir. Mes mains tremblent, mais j'attrape la poignée et je me mets à courir, à perdre haleine. Un couloir interminable s'étend devant moi. Je tourne à droite, puis à gauche, encore tout droit. Pendant de longues minutes, je cours, mais je ne comprends pas. Je ne vois ni fenêtres, ni portes. Où suis-je ?
Mon souffle devient court, mes jambes me lâchent presque. Cela fait des minutes, peut-être des heures, que je cours. Mais rien. Aucune porte, aucune fenêtre. Personne. Pas un bruit. Personne pour me venir en aide.
- Reviens, petite sotte ! crie une voix rauque derrière moi. Cette voix me semble familière.
Je ne réponds pas et je continue de pousser sur mes jambes. Si je m'arrête, je signe mon arrêt de mort. Mon cœur bat à tout rompre, mes jambes me brûlent, mais je force. Je cours aussi vite que je peux, refusant d'abandonner. J'entends des pas se rapprocher de plus en plus vite. Alors que je pensais que tout était fini, j'entrevois une lueur d'espoir : un ascenseur.
Je pousse une dernière fois sur mes jambes, mon souffle se fait de plus en plus court, mes jambes fléchissent sous la douleur, mais je ne peux me résoudre à abandonner, j'y suis presque. Alors que ma main n'est plus qu'à quelques centimètres, je tends le bras dans un dernier élan d'espoir et d'adrénaline.
Puis, un bruit sourd retentit. Une douleur vive s'abat sur ma jambe droite. Je perds l'équilibre et tombe brutalement, la tête en avant. Le sol me heurte de plein fouet. Puis plus rien, le noir total...
Je me réveille brusquement en hurlant. Ma main semble gênée par des liens, ma jambe droite me fait terriblement souffrir, je n'arrive pas à la bouger correctement... Chaque mouvement me transperce d'une douleur aiguë et lancinante. Un cathéter est planté dans mon bras droit, relié à une poche de perfusion suspendue au-dessus de moi, certainement une sorte de drogue pour mieux me violer... En levant les yeux, je constate que je ne me trouve pas dans la petite chambre de la dernière fois. Je suis allongée sur un lit situé au centre d'une pièce blanche, vide de tout meuble à l'exception d'un petit meuble métallique sur lequel sont posés des ustensiles de chirurgie. De chirurgie ?!
- Où suis-je ?! Au secours ! criai-je, tétanisée.
Mais rien, personne ne vient, il n'y a personne ici. Je suis seule... Je vais mourir, je le sens... Mes mains sont attachées, mes jambes paralysées par la peur, ma jambe droite m'envoie des douleurs lancinantes... Le seul bruit qui couvre ce silence assourdissant est le léger grésillement du néon... Pitié, que quelqu'un vienne m'aider...
Je me mets à pleurer à chaudes larmes. Je suis terrifiée. Fatiguée. Finalement, l'épuisement me gagne, et je m'endors.
- Debout, gamine !
Une voix rauque, reconnaissable entre mille, me réveille. Pas de doute, c'est bien la gardienne. Mon cœur rate un battement. Je n'ose pas ouvrir les yeux, espérant que tout cela n'est qu'un mauvais rêve.
- Pitié, libérez-moi, vous êtes une femme, vous ne pouvez pas me laisser comme ça, je vous en prie...
- Écoute, ton sort n'est plus mes affaires. Le boss a décidé de te vendre au Hurleur. Il viendra bientôt te chercher. En attendant, il faut s'occuper de toi, de ton corps.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ?! dis-je, la voix troublée, vidée de toute émotion.
Elle s'approche de moi, un sourire cruel étirant ses lèvres. Ses yeux brillent d'une lueur malsaine, remplis de sadisme. C'est alors qu'elle prend mon visage de ses mains, serrant ses doigts sur mes joues, me forçant à plonger mon regard dans le sien.
- Je vais être plus claire, gamine. Tu aurais pu avoir une vie douce ici, surtout que tu lui plais, mais tu as décidé de ne pas obéir, pire, tu as essayé de fuir. Alors, pour que tu comprennes ton erreur, il a décidé de te vendre au plus cruel de tous ses acheteurs. Le Hurleur. Et lui, c'est loin d'être un enfant de chœur, crois-moi. Il va te taper, te violenter, te faire vivre les pires sévices. Il va s'amuser avec ton corps, te mutiler, te violer. Il va faire de toi son jouet, sa chienne, il va te briser jusqu'à ce que tu oublies que tu as un jour été libre. Si tu crois que le boss est cruel, tu es bien loin du compte. Tu vas te retrouver avec des seins difformes, des implants énormes. Et quand il en aura fini avec toi, il te tuera, car tu n'es qu'un jouet, une marchandise. Tu vas comprendre ta place, gamine, crois-moi.
Ses mots résonnent en moi comme un coup de massue. Je sens mes jambes trembler, mon estomac se retourner. L'odeur de tabac qui émane d'elle me donne la nausée.
- Pitié, ne me faites rien, je serai sage, docile. Je... je vais obéir, mais pitié, pas ça...
- Ce n'est pas moi qui vais te préparer, le Hurleur se débrouillera avec toi. Étonnamment, le boss ne veut pas que je m'occupe de toi. Alors amuse-toi bien. Tu vas rester attachée ici pendant deux jours et trois nuits, sans manger. Juste pour que tu sois "belle" pour ton nouveau maître. Il vous aime bien maigres, dit-elle, le rire aux lèvres.
- Mais je vais mourir ! Et mes besoins ? Comment je vais faire ? Non, vous ne pouvez pas me faire ça, je suis humaine.
Alors qu'elle me tournait le dos, elle tourne légèrement la tête.
- Tu n'as donc pas compris ? Tu n'es plus humaine depuis le jour où tu as franchi le seuil du QG.
Elle quitte la pièce en claquant la porte violemment, me laissant seule avec mes pensées. Je reste là, tétanisée et paralysée de peur. Priant pour mourir avant que ces trois jours ne s'achèvent...
Cela fait maintenant un peu plus de 24 heures que je suis enfermée. Heureusement pour moi, une horloge se trouve au-dessus de la porte, me permettant d'avoir un repère sur la temporalité de mon supplice et sur l'échéance de ma mort.
Chaque minute devient un véritable supplice. Je m'ennuie, plus le temps passe, plus je perds des sensations dans les bras. La douleur dans ma jambe droite quant à elle ne cesse d'augmenter, les médicaments ne faisant plus effet... Si seulement je pouvais me lever, ne serait-ce que pour arracher cette horloge du mur afin de pouvoir mettre fin à ma vie et à ce supplice par la même occasion. Un simple éclat de verre me suffirait, ou bien les aiguilles...
Afin de ne pas sombrer complètement dans la folie, je commence à compter tout ce que je peux voir. J'ai compté l'ensemble des dalles du plafond, le nombre de taches de sang sur le sol, le nombre de fois où la lumière de la pièce a clignoté... Je crois devenir folle... Je commence à voir des ombres danser devant mes yeux, alors que la lumière vive du néon ne cesse de m'aveugler. Je ferme les yeux par intermittence, cherchant du répit, mais rien, il m'est impossible de dormir, ma jambe me faisant bien trop souffrir... Je n'en peux plus...
Cela fait maintenant 48 heures que je suis là... Le compte à rebours arrive à sa fin. Ils vont venir me chercher. Je vais devenir un simple jouet dépourvu d'humanité... Je suis perdue...
Un bruit retentit, une clé dans la serrure, un cliquetis. La porte s'ouvre lentement, dans un grincement sinistre. Mon cœur s'arrête. J'essaie de m'asseoir correctement, mais mes muscles sont endoloris par la douleur. Je ne peux presque plus bouger.
C'est la fin, je suis perdue...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top