C’était un mardi après midi très sombre, le temps était à la pluie dans la ville de Môle Saint Nicolas et j’étais assise près du feu à cette époque de l’année où il fait habituellement très froid. Soudainement j'ai décidé d'aller jeter un œil sur la cour. Pendant que j'y étais, j'ai senti la terre tournée avec moi de façon bizarre. J’ignorais ce qui se passait et puis je me suis dit que c’était un malaise au moment où je voyais mon grand frère sortir à toute allure de la maison en criant : « c'est un tremblement de terre, c’est un tremblement de terre ». Moi j'avais douze ans à l’époque et j'ignorais complètement ce que c’était un tremblement de terre, j’ignorais que la nature pouvait être violente à ce point et je rigolais en pensant qu'il hurlait pour rien. Il me parlait de 1842, mais j'ai continué à rire en pensant qu’il inventait des histoires pour me faire peur. Mais en fait, c’était seulement après quelques heures quand mes parents sont rentrés que j’ai commencé à réaliser que ce n’était pas juste une partie de plaisir. On a entendu à la radio que beaucoup de gens étaient morts, que de nombreux bâtiments se sont effondrés, c’était une nuit un peu triste jusqu’à ce qu’on appelle ma mère pour lui dire qu'on a pas retrouvé sa sœur et ses deux cousines qui habitaient la même maison puisque leur maison s’est effondrée. La tristesse nous a envahit en ce moment, j'ai senti la détresse planée sur notre maison en ce mardi soir, tout le monde pleurait dans un petit coin. En quelques secondes la nature nous a enlevé des êtres chers à nos cœurs et a emporté avec lui tous ses beaux souvenirs qu’on gardait d'eux. En quelques secondes des enfants étaient devenus orphelins et des mères pleuraient seules au beau milieu de la nuit à la recherche de leurs gamins. Douze janvier est un jour inoubliable pour cette génération, un jour où on n'a vu nos rêves s'envoler, nos espoirs partir en fumée, notre vie chambouler, un jour où la peur s’est emparée de notre être en constatant que notre vie ne sera plus jamais comme avant, un jour sans couleurs, sans merci. Un jour de deuil, de pleurs, un jour où personne n’était vraiment à l'abri, certains ont juste été sauvés de justesse, un jour qui a tremblé la terre, mais aussi nos entrailles, nos coeurs, et qui a laissé des souvenirs d'une noirceur indélébile...Une pensée à tous ceux qui étaient victimes ou qui ont perdu un proche ce jour là, soyez forts!!!

Salut!! C'est un petit texte que je viens d'ecrire en mémoire de tous les victimes de ce fameux jour. Je sais que chaque haïtien a été victime d'une façon ou d'une autre, moi j'ai perdu mon cousin et ma cousine qui était enceinte de deux enfants et aussi ma tante, c'est peut être pas le cas pour vous, mais ce jour ne peut pas ne rien vous dire aussi. Alors, je vous dis bon courage!!💖💖