Chapitre 27.
Après mon départ, j'étais occupée à errer dans les rues, les mains dans les poches, sans avoir conscience de la direction où mes pas m'emmenaient.
La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, j'étais fatiguée, mais pourtant, la force de continuer à marcher était toujours présente. Je pensais alors à cette situation, avec plusieurs scénarios inimaginables qui se retournaient dans ma tête.
Mes pensées furent vite coupées, quand mon cellulaire se mit à vibrer dans la poche de mon jean. En attrapant celui-ci, je vis qu'un numéro inconnu tenta de me joindre. J'hésitai, puis finalement, pris l'appel :
« Allô ? » demandais-je, plus qu'exaspérée qu'un inconnu vienne me déranger.
Un souffle se fit entendre de l'autre côté du fil. Alors que j'allais raccrocher, pensant que c'était une blague, la personne prit la parole :
« Tu penses pas qu'on devrait s'expliquer ? »
À l'entente de la voix de la rousse, mon cœur rata un battement. Décidement, jamais je ne pourrais l'éviter.
« Très mauvaise idée », grognais-je.
Je n'avais pas envie de discuter avec elle, tout était clair.
« Ecoutes.. souffla-t-elle, je t'ai montré ça, juste pour que tu saches que Thomas cachera toujours des secrets.. »
Je ricanais, ça je l'avais très bien compris.
« Et je sais que qu'il y a plein de choses dont tu ignores sur lui..
- Peut-être, la coupais-je, mais je m'en contre-fiche. C'est vrai quoi. On a tous nos secrets et Thomas m'en parlera quand il en aura envie. Maintenant, bye. »
Je raccrochais instantanément. J'étais maintenant prête à faire face à un Thomas remplit de secrets. Et j'attendrais le temps qu'il faudra pour qu'il me les révèle, même si ça pouvait prendre des années.
Je relevais la tête et constatais que mes pieds m'avaientt emmené alors devant l'immeuble de Thomas. Je soupirais et traçais ma route, déterminée à rentrer chez moi.
Une fois la porte franchit, je m'affalais sur le canapé, et décidais de faire un tour sur les réseaux. En allant sur Twitter, je vis que j'avais plusieurs notifications, étranges, mon compte était inactif.. puis en cliquant j'aperçus plusieurs commentaires et je ne comprenais pas. C'est seulement en voyant que j'avais été identifié sur une photo que je compris. Thomas avait posté de lui et moi au chalet. Mon cœur se fendit littéralement en mille morceaux. On semblait tellement heureux sur cette photo. Je ricanais sans vraiment le vouloir, et je sentis une larme rouler le long de ma joue. J'essuyais cette dernière du revers de la main et me recroquevillais sur moi-même.
Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même et j'avais bien conscience de moi ; cependant j'étais prise de remords. Je n'en voulais pas à Thomas. En réalité, je m'en voulais. Je m'en voulais d'être aveugle, de ne pas voir que Thomas avait des secrets ; je m'en voulais d'être stupide au point de ne pas chercher à le comprendre et je m'en voulais de l'aimer à en mourir.
Après plusieurs minutes de réflexion, je pris mon courage à deux mains et cherchai la date du mariage et Thomas sur internet. Avec un peu de chance, l'information avait déjà fait le tour des réseaux.
J'avais deux jours pour me préparer. J'irai me pointer au mariage comme une femme paumée, et m'opposerai à ce mariage.
« En espérant que ce soit comme dans les films.. » me murmurais-je à moi-même.
Même si c'était un mariage forcé, je ne pouvais pas laisser filer l'homme dont j'étais tombée amoureuse entre mes doigts. Il en était hors de question. J'avais besoin de lui.
Mon téléphone s'alluma, signe que j'avais reçu un message.
De Calypso : Depuis que tu es partie c'est la guerre entre les deux frangins.. Thomas tien vraiment à toi tu sais.
J'étais à la fois contente et triste. Contente que Thomas tiennes un minimum à moi, mais aussi triste que ces deux derniers s'embrouillent sûrement à cause de moi. C'était déjà pas l'amour fou entre les deux, donc maintenant toutes chances que les deux se reparlent étaient envolées.
Mon téléphone se remit à vibrer :
De Calypso : Maintenant arrête de te morfondre deux minutes et va le rejoindre.
Ma sœur avait raison. Je devais arrêter de me plaindre, d'être aussi têtue et égoïste. D'un pas décidé, je me levais et remis ma veste, avant de réagir et de me rendre compte que je n'avais aucune idée d'où était Thomas, du moins, s'il était encore chez Isabella. Et comme si ma sœur avait lu à travers mes pensées, elle m'envoya le lieu.
De Calypso : Il est parti, dans un appartement pas très loin d'ici.
Il était rentré chez lui, Isabelle ignorait-elle toujours cette deuxième maison ?
Je courais, les cheveux bataillant dans l'air, comme si ma vie en dépendait. Mon cœur battait aussi vite qu'il le pouvait.
En arrivant devant l'immeuble, j'étais essoufflée, comme si j'avais couru un marathon. J'entrai et me dirigeai directement devant sa porte, attendant de longues minutes devant cette dernière. J'hésitai. Mais pourtant, j'étais sûre de ce que je voulais. Je le voulais lui.
C'était alors la main tremblante que je frappai frénétiquement sur la porte en bois. Je me mordillais la lèvre jusqu'à en avoir le goût amer du sang dans la bouche.
Un Thomas le regard perdu et les cheveux en bataille se trouvait dans l'entrebaîllement de la porte. Il fut surpris de me voir, au vu de son expression sur le visage. La bouche légèrement entre-ouverte, il semblait vouloir dire quelque chose mais ce fut confus.
- Je peux entrer ? Demandais-je alors en prenant les devants.
Il hocha la tête en se déplaçant sur le côté pour me laisser entrer. Connaissant déjà les lieux, je n'eus pas de mal à trouver le salon.
- Tu veux boire quelque chose ? Me demanda Thomas d'une voix tremblante.
Je me doutais qu'il repoussait le moment où on allait devoir parler. C'était normal, avoir une discussion sérieuse n'était pas toujours cool. Alors, j'acquiesçais d'un signe de tête.
Thomas revient quelques secondes plus tard avec deux canettes de coca. On s'installa sur le canapé en silence, chacun regardant un point fixe sur le mur. Le silence était pesant. Aucun de nous deux n'était prêt à faire le premier pas. Alors que j'allais me lancer, je fus rapidement coupée par Thomas.
- Tu sais.. je suis vraiment désolé pour tout ça.. tu ne me mérites pas et-
- Non, le coupais-je, tu dis absolument n'importe quoi ! Okay, peut-être que je ne te mérite pas et alors ? Ça changes quoi sérieux ? Rien ! Rien ne pourra changer les putains de sentiments que j'ai envers toi ! Oui, parce que tu m'en fais voir de toutes les couleurs mais pourtant je suis toujours là, à te pardonner et à t'aimer. Parce que oui, je suis sûre d'une chose, Thomas.. c'est que tu mérites d'être heureux et d'être aimé. Alors, j'accepterai les choix que tu feras, même si ces derniers sont difficiles. Mais juste une chose, tu n'as pas le droit de jouer à mon cœur.. ça je ne le supporte plus.
Sans m'en rendre compte, des larmes avaient dévalé à toute vitesse sur mes joues, ma voix était cassante, comme si prononcer de simple mot m'était devenu difficile. Ma respiration était saccadée et mon cœur tambourinait dans ma poitrine. Thomas me fixait de son regard sombre, sans la moindre expression sur son visage.
Devant son silence, je compris qu'il ne voulait pas de moi, et que je devais le laisser se marier, comme il se devait.
D'un pas décidé, je me levais, prête à laisser derrière moi celui qui avait réussi à faire battre mon cœur d'un amour puissant. Je regardai une dernière fois mon premier amour avant de me diriger vers la porte.
- Cassia..
Je me retournais, les larmes encore au bord des yeux. Thomas se tenait debout, devant moi à quelques centimètres. Ses yeux faisaient des allers-retours entre mes yeux et ma bouche. D'un geste vif, il prit possession de mes lèvres en me faisant bousculer en arrière. Mon dos heurta le mur mais la douleur n'était rien à côté de se baiser passionné. Nos lèvres mouvaient ensemble, mes mains se baladaient dans ses cheveux que j'ai tant aimés.
Tous nos sentiments, notre rancoeur, notre désir se sentait dans ce baiser. À bout de souffle, nous nous séparâmes et Thomas dessina des cercles à l'aide de ses doigts sur mes joues. Ses yeux brillaient d'une lueur que je n'avais jamais vue auparavant. Je tentais de reprendre ma respiration, lorsque mon cœur arrêta tout mouvement.
- Je suis amoureux de toi, Cassia Torres.
*
Voici le chapitre 27, j'ai mis du temps à l'écrire et j'en suis désolée. Si tout se passe bien, il devrait rester deux chapitres avant l'épilogue. Votre avis?
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