5. Pozidono
Lorsqu'un nouvel Aar'on arrive au pouvoir, son premier devoir est de partir à la chasse au Kili'an. À chaque Aar'on correspond un Kili'an, mais nombreux sont ceux à n'avoir jamais trouvé le leur. Une fois capturé, le Kili'an doit être dressé, sans quoi à jamais il restera sauvage. – Journal intime du premier Aar'on –
*****
En tant que capitaine de son escouade, Kili'an prenait très à cœur son rôle de chef. Même si, dans la hiérarchie militaire, son échelon n'apparaissait qu'au neuvième des treize rangs que comptait l'armée spatiale, il était très fier de diriger une petite équipe. Et puis surtout, de tous ses compagnons, c'était lui le plus gradé, et ça, c'était la classe. En plus, prenant ses ordres directement de l'Aar'on, le chef suprême de la Fédération, il pouvait agir à loisir dans les quatre grands domaines qu'étaient la police, le sol, l'air et la douane sans avoir rendre de compte aux quatre chefs d'État-major. Mieux, il n'avait même pas à craindre les remarques du grand Khass-Kouil – chargé par le conseil des douze de surveiller tout ce petit monde – ni même à obéir au petit Khass-Kouil – nommé par l'assemblée des représentants pour contrôler le grand Khass-Kouil –. Bref, de tout Vojolakta, il était à la tête de l'unité la plus libre, et c'était souvent l'éclate totale. Chargé par son maître d'une nouvelle mission, il convoqua ainsi tous ses subordonnés pour l'appel traditionnel précédant le décollage. Avec un ton solennel dans la voix, il les héla les uns après les autres :
– Soldat Androïde de jeuxvideoage et de dispute amicale ?
– Présent !
– Lieutenant Mécanicienne-traître de génie ?
– Présente !
– Sergent Intelligence artificielle prétentieuse et inutile ?
– Vous serez puni pour avoir osé dire ça !
– Ok, présent donc. Et enfin, Caporal-chien de protection ?
– WAF !
– Parfait, tout le monde est là ! Yun'ah, allume les machines, on décolle ! En route pour le système Soldane !
L'arrivée d'un nouveau membre dans l'équipage n'était pas passée inaperçu. Dès qu'elle le vit, la mécanicienne du groupe lâcha un « Kromeugnon » sonore indiquant qu'elle était plus que jamais sous le charme. Mart-1, lui, proposa de tester l'animal aux divers jeux vidéo embarqués, ce à quoi Kili'an répondit négativement : c'était le rôle de son androïde, et le sien seul, de se faire ratatiner et humilier par sa personne kilianesque lors des longs voyages à travers Vojolakta, qui duraient souvent plusieurs heures.
Les progrès de l'Humanité en matière de déplacement à haute vitesse permettaient en effet de rejoindre deux points très éloignés de la galaxie en moins d'une journée Horusienne. Les plus grands cerveaux ayant depuis longtemps démontré que tout était relatif et dépendait du point de vue de l'observateur, le premier Aar'on avait déterminé que le sien serait prépondérant sur celui de tous les autres et avait ainsi défini de nouvelles règles au niveau de la physique. Les légendes racontaient que, plongé dans le Regard de son Kili'an, il avait créé les premiers Vorticos, des sortes de trous noirs reliant des points distanciés de la Galaxie, comme si l'espace-temps lui-même n'était qu'une feuille qui se tordait dans tous les sens et dont les extrémités pouvaient se toucher. Ses successeurs s'étaient ensuite attelés à la lourde tâche d'explorer ce monde nouveau et de référencer toutes les zones viables de Vojolakta – finalement assez peu nombreuses –, permettant ainsi à l'humanité de se lancer dans la conquête spatiale. Mais si les Vorticos permettaient sans trop de problèmes les sauts de système en système, il fallait encore gérer les déplacements à l'intérieur même de ces derniers, forcément toujours trop longs. La solution fut rapidement trouvée : si rien ne pouvait aller plus vite que la lumière dans l'espace, alors il suffisait de se servir des courbures déformant l'espace lui-même pour surfer dessus. Ainsi naquit le surf sidéral, permettant de franchir quelques milliards de kilomètres en quelques heures. Seul point qui continuait de poser problème : les accrochages, nombreux et souvent causés par des pilotes du dimanche. Enfin, personne ne savait ce que représentait le mot dimanche, absent de tous les calendriers, mais personne n'avait trouvé de raison de meilleure expression. En cas de litiges, les pauvres malheureux qui s'étaient tamponnés avaient deux solutions pour régler leurs différends : se battre à mort sur la planète viable la plus proche ou remplir un constat. Devant la lenteur effroyable de l'administration, souvent incapable de rendre une décision avant le décès de l'une ou l'autre des parties, c'était le duel qui était le plus souvent choisi. Cela amenait toujours un peu plus de sel aux voyages. Enfin, encore fallait-il que les maladroits ne préfèrent pas tout simplement fuir, ce qui était encore la solution qui permettait d'économiser le plus de temps et d'énergie, même si elle déplaisait toujours étrangement à Kili'an. Surtout quand son vaisseau se faisait emboutir l'arrière-train.
– Nan Yun'ah, on s'en va pas, j'veux me battre ! Donne-moi les commandes, on va lui foncer dessus ! CHAUFFARD ! J'vais t'apprendre à respecter le code de la route spatiale, moi ! Et la priorité aux blonds, c'est pour les chiens ? CONNARD ! Non, pas toi Link'o... couché... Rha, merde, il s'est enfui... Je suis sûr que c'était une Fame. Ce sont toujours les Fames qui conduisent le plus mal... Que ? Moi, misogyne ? Pas du tout, j'sais même pas ce que ça veut dire ! Nan, mais j'ai pas la haine des Fames, c'est juste qu'on devrait pas donner le permis à une espèce âminale qui se reproduit avec la bouche, c'est tout !
Les Fames avaient beau être une espèce mineure originaire de la planète Lug du système Soljude, leur beauté, leur appétence pour la sexualité recréatrice et leur maladresse naturelle leur avait valu d'être bien souvent moquées et tournées injustement en dérision par les autres habitants de la Fédération. Et ce malgré leur intelligence largement supérieure à la moyenne. Ce que le jeune soldat blond leur reprochait, surtout, ce n'était pas tant de ne pas savoir faire un créneau entre deux lunes que d'avoir souvent essayé de charmer SON Aar'on, ce qui était parfaitement inacceptable. En même temps, à leur décharge, il fallait aussi admettre que l'Aar'on était particulièrement irrésistible, mais ça, c'était une autre histoire.
– Nan mais franchement, c'est pas comme si on avait besoin de Fames, quoi... – baragouina, vexé, le pauvre capitaine. J'suis sûr que j'suce mieux qu'une Fame...
L'orage passé, tout l'équipage profita de la longue file d'attente devant le Vortico menant à Soldane pour se rassasier. Mart-1 se contenta d'un verre d'huile de vidange et Link'o d'un immense os de Tyrafailinisaures à ronger. Yun'ah et Kili'an, en tant qu'Humains, décidèrent de faire un vrai repas. Outre le saint Nutella qui composait la base de l'alimentation de toutes espèces développées, les voyageurs pouvaient être adeptes de deux modes de restauration différents. Le premier était la cuisine ancienne, très à la mode sur Thot et Horus. Elle consistait à bouffer tout ce qui était comestible en termes d'animal et de végétal – au risque et péril du consommateur – après transformation culinaire. Le deuxième, plus pratique dès qu'on parcourait de longues distances, consistait à pratiquer le touche à touche, à savoir se débrouiller avec ce qu'on avait sous le coude pour extraire des composés au niveau moléculaire et mélanger le tout pour faire un plat convenable. Le code nutritif, qui indiquait ce qui était possible ou non de faire en matière gastronomique, était d'une grande largesse : il n'y avait que six articles. Dans les faits, tout était bectable à l'exception des espèces dotées du regard, à savoir les Âminaux et les Âminêtres. 84 536 exceptons culturelles venaient cependant amender cette règle, afin de ne pas causer la condamnation de certains animaux qui n'avaient cure des lois quand ils avaient faims.
Après un repas où Kili'an avait une fois de plus fait fi des règles spécifiques qui le concernaient, l'équipage put reprendre sa route jusqu'à arriver paisiblement jusqu'à Pozidono. D'une taille importante, la planète avait comme particularité d'être complètement recouverte d'eau. Située à bonne distance de son soleil Timée, elle avait vu se développer un bouillon de vie particulièrement remarquable, ce qui expliquait qu'elle soit rapidement devenue un enjeu majeur de la conquête spatiale en tant que réserve de nourriture. Ses plus grands monstres, de la famille des Mastropizodonosorus, faisaient jusqu'à cent mètres de longueur et de graisse. Et ils étaient nombreux, très nombreux.
Cependant, si les Ashtars s'étaient eux aussi intéressées au système Soldane, qui avait ainsi été le théâtre de luttes violentes, c'était surtout pour la planète voisine de Critias, très proche de son étoile et au climat des plus volcaniques. Même si l'établissement de la vie y était particulièrement compliqué, ses richesses en minerais – notamment en diamant et en certains alliages très résistants – en faisait un lieu particulièrement revendiqué. Mais au final, ce fut l'humanité et sa Fédération d'espèces alliées qui l'avaient emporté, comme partout ailleurs.
Une fois que l'équipage eut amerri sans encombre, Kili'an grimpa sur son vaisseau pour organiser un concours de plongeon les fesses à l'air, auquel seul Link'o accepta de participer avec lui. Le soleil Timée commençait à s'effacer à l'horizon. L'éclat bleu et sombre de la lune Clito – qui gravitait à quelques centaines de kilomètre seulement de sa planète – éclairait de tout son scintillement les mers de Pozidono.
L'eau était fraîche et peu salée, ce qui ne manqua pas de réjouir le capitaine du Swinton. Avec ces teintes bleues et vertes à perte de vue, le paysage lui semblait magnifique, même si l'absence de terres immergées pour se rouler dans le sable et faire la sieste était un manque non négligeable. Après s'être amusé à jouer à cache-cache-si-j'te-choppe-j'te-bouffe avec quelques espèces locales qui faisaient trois ou quatre fois sa taille, l'adolescent attrapa l'échelle que lui envoya Yun'ah pour rentrer se changer dans son vaisseau. Il était là pour une mission, quand-même, et il avait tout intérêt à la mener à bien. Accompagné de son androïde, de son chien et de sa mécanicienne, il plongea dans une petite capsule sous-marine jusqu'au plus profond de l'océan, croisant sur sa route une colonie d'Atlans. Pacifiques, ces derniers invitèrent les visiteurs à séjourner dans leur cité pour la nuit avant de les conduire le lendemain à la capitale des Humains, une base située à quelques lieux de là. Ravis, le jeune blond accepta la proposition, officiellement pour s'assurer que l'espèce âminale locale ait une bonne image des envoyées de l'Aar'on, officieusement pour faire ripaille aux frais de la princesse. Un seul petit problème se posa : si la ville des Atlans était faite à partir d'un cristal magnifique et semblait d'une modernité folle par rapport à ce qui pouvait exister ailleurs dans l'univers, elle était surtout complètement immergée, ce qui pouvait poser quelques problèmes à des Humains normaux pour s'y déplacer, y respirer et s'y nourrir, même avec la ©Végéscratch la plus élaborée. Seuls Yun'ah et Kili'an, qui maîtrisaient leur regard, purent ainsi sortir de leur capsule en s'entourant dans leur sphère focale d'une chape d'air sec, et ainsi profiter d'une bien agréable soirée.
Devant le raffinement déployé par ces êtres à l'allure d'un subtil mélange de poissons, de dauphins et d'Humains, la mécanicienne ne put que rester choquée devant le statut d'Âminal qui leur était accordé. À ses yeux, ils méritaient largement d'être reconnus à l'échelon supérieur. Devant sa colère, un jeune Atlans, âgé d'à peine quelques années, lui transmit ses pensées les plus profondes en lui touchant le front avant de s'en aller nager librement avec quelques-uns de ses frères :
– Nous ne pouvons pas vivre hors de l'eau, alors à quoi bon ? Tant que les Humains respectent nos océans, nous préférons cohabiter et collaborer avec la Fédération plutôt que de prétendre à des droits dont nous n'aurions pas l'utilité.
Sans doute tant de sagesse cachait aussi un peu de naïveté. Malgré toutes les lois qu'ils s'étaient fait la spécialité de pondre abondamment, les Humains n'étaient pas connus pour être les êtres les plus respectueux de l'environnement dans tout Vojolakta. Pour rectifier leurs trop nombreuses erreurs, ils avaient cependant érigés Aheqet, planète voisine d'Horus, en tant que sanctuaire pour toutes les espèces menacées. Cela leur permettait de préserver la biodiversité universelle que leurs actes avaient si souvent mis en danger. Sur dix continents séparés par tout autant de mers violentes, ils avaient taché de reproduire la faune et la flore de lieux qu'ils avaient auparavant pris un malin plaisir sadique à saccager, tel Pozidono. Devant le carnage, les Atlans faisaient contre mauvaise fortune bon cœur, quand bien même voir leurs ressources naturelles se faire piller par l'envahisseur était chaque jour un peu plus douloureux. Au moins, quelques arrêtés de sauvegarde et de protection de leurs océans leur avait fait plaisir, à défaut de complètement les rassurer.
Après une bonne nuit de sommeil, Kili'an et ses camarades arrivèrent enfin à la cité-capitale d'Amphitro où l'humanité aquatique avait pris ses quartiers. Pour pouvoir survivre de longues périodes dans des environnements qui leur était à priori hostiles, les Humains avaient utilisées leur science de la génétique. Ainsi, leurs colons s'adaptaient facilement à la vie sur toutes les planètes. Ici et là dans l'univers, on retrouvait aussi des Humains souterrains, des Humains volants et même des Humains robots comme Mart-1, quand vraiment les conditions de vie se faisaient trop extrêmes. D'apparence tout à fait classique, les habitants de Pozidono avaient naturellement développé quelques particularités, comme des branchies au niveau du cou, des nageoires derrières les bras et les jambes et des pieds palmés, ce qui était foutrement moche, d'ailleurs, mais particulièrement efficace pour se déplacer. Pour le reste, à part une très mauvaise habitude de suer comme des monstres dès que leur épiderme était au sec, ils étaient tout à fait normaux.
Sur place, la petite équipe fut immédiatement accueillie en grande pompe par le représentant du système Soldane, au conseil des douze, le Rongé'du. Ce dernier organisa immédiatement une somptueuse réception en son honneur. À lui. Le Rongé'du.
– On n'est jamais mieux servi que par soi-même !
Au cours de cette soirée monotone, les invités eurent droit à de l'eau et du jus de pomme dans des gobelets en plastique ainsi qu'à des Chipsse, sorte de petits animaux plats et salés qui croustillaient sous les dents, pour accompagner le tout. Le maître des lieux, lui, fanfaronna d'excitation en annonçant la suite du programme, après une turlute verbale qu'il se tailla lui-même.
– Faites entrer les poètes !
Successivement, plusieurs Bobos – une espèce âminale des plus stupides parlant l'humain avec un fort accent prétentieux – vinrent déclamer des extraits oubliés des œuvres les plus sombres et inutiles de l'histoire de l'humanité. Certaines, même, comme le Moderato Cantabile, À Rebours de Huymans, et la Bovary, étaient connues pour faire partie du « Corpus Torturis », un ensemble de textes qui avaient été utilisés par une odieuse secte nommée « Éducation Nationale » pour torturer le premier Aar'on. Depuis, ils avaient fort heureusement été interdits dans toute la Fédération. Immédiatement, Yun'ah la mécanicienne se mit à pleurer des larmes de sang, Mart-1 menaça de se raser ses cheveux orange synthétiques et Link'o hurla à la mort. Par chance, Kili'an les sauva tous en utilisant simplement un de ses pouvoirs les plus puissants et méconnus : le penchage de tête sur le côté avec un air niais et la bouche ouverte accompagné d'une incantation magique capable de paralyser les bobos en pleine action : « Jérinkompri ! »
Après cette victoire facile sur la prétention, le nombrilisme, l'égocentrisme et la bêtise, le jeune héros attrapa le Rongé'du par le col et le tira à l'écart, à travers les couloirs de palais fédéral. Ayant perdu assez de temps comme ça et ayant une mission à remplir au plus vite avant de pouvoir rentrer chez son maître chercher son câlin réglementaire, le magnifique blond abreuva son hôte de questions. Était-il un antihumain ? Pourquoi sentait-il si mauvais ? D'où venait sa laideur ? Était-il aussi fainéant que ce qu'on disait sur Thot ? Savait-il où se trouvait son frère ? Où était la présidente qui n'avait pas donné signe de vie depuis son arrivée ? Quelle était la réponse à La Grande Question sur la Vie, l'Univers et le Reste ? La racine carrée de deux, était-il vrai qu'on ne pouvait pas la calculer ? Et pourquoi avait-il si peu de talent ? Et des goûts douteux qui se voyaient jusqu'aux couleurs criardes de sa ©Végéscratch rose saumon ?
– En gros, – conclut l'adolescent, agacé, l'Aar'on veut savoir si vous êtes un criminel qui manigance contre lui et que je dois exécuter en foutant de l'hémoglobine partout ou si vous êtes juste un gros naze prétentieux inutile et sans intérêt. Donc si vous pouviez m'aider et me répondre au lieu de baragouiner dans votre barbe, on gagnerait du temps !
– Je ne vous permets pas ! – rétorqua le fier légat. Vous et votre Aar'on, vous n'êtes que deux ignobles gamins incultes. Le monde existait bien avant vous et se porterait mieux sans vos histoires ! Vous êtes inutiles et insupportables, vous...
Utilisant son RP Chlorophyli sur sa ©Végéscratch verte qui semblait plus vivante et tranchante que jamais, Kili'an n'avait pas laissé le temps à l'imbécile de finir sa phrase. Il avait préféré lui perforer le ventre d'un coup sec et violent. Immédiatement et sous les plaintes suppliantes du Rongé'du qui se tordait de douleur, des Bobos qui traînaient là vinrent admirer l'énorme tache rouge qui coulait à même le sol et qu'ils qualifièrent immédiatement d'art post-moderne-excentriquo-fabuleux-tu-vois. L'air un peu déçu par ce dénouement un brin simpliste, le jeune soldat fit signe à ses coéquipiers qui l'avaient suivi qu'il était temps de s'en aller.
– Fausse alerte, c'est pas un antihumain, c'est juste un abruti. Il ne représente strictement aucun danger, on peut rentrer faire notre rapport... Link'o, arrête de faire pipi sur le monsieur ! Link'o ! Non, pas popo, Link'o ! Rho le vilain chienchien ! Méchant chienchien qui a fait ses besoins sur un membre du conseil ! C'est mal, papa est en colère ! Papa va crier ! Oui, le mordre, tu as le droit, mais pour le reste, non, il faut respecter les grandes personnes, c'est important le respect !
Après avoir grondé son caporal-chien, le capitaine et les siens rejoignirent sans trop de problème leur vaisseau qui les attendait à la surface. Il faisait nuit noire. Dans le ciel, la lune Clito brillait d'un bleu tellement intense que rien d'autre ne semblait exister tout autour. C'était comme si une force irrésistible attirait Kili'an vers cet astre pas étrangement proche... Oui, il en était persuadé, il lui suffisait de tendre le bras au-dessus de sa tête pour pouvoir le toucher...
– Eh merde... – s'exclama Yun'ah en comprenant ce qui était en train de se passer. Arrête de rêver Kili, on vient de se faire prendre par la marée... Viens te mettre à l'abri avant de te prendre une vague... Zut, trop tard...Tiens, celle-là, elle est pour nous...
Assommé par la déferlante qui l'avait projeté d'un coup violent contre la carlingue du Swinton, l'adolescent se fit emporter au loin par l'échange d'eau entre Pozidono et Clito, phénomène somptueux qui arrivait à chaque fois que les deux astres s'approchaient trop près l'un de l'autre.
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