21. Yum

Un Kili'an n'a pas besoin d'oreiller. Pour se reposer, c'est sur des genoux qu'il préfère poser sa tête. Il adore se faire grattouiller le crâne en étant au plus près de son bonbon préféré – Journal intime du premier Aar'on –

*****

Space Force One était le nom donné au croiseur interstellaire de l'Aar'on. À chaque nouvelle intronisation, on remettait à l'élu les symboles de son pouvoir : cape, diadème, épée, permis de chasser du Kili'an, titre de propriété de tout Vojolakta et clé de son vaisseau pour ses petites balades et missions diplomatiques. Neuf, ce dernier était souvent sponsorisé par les plus grandes sociétés fédérales. En temps de guerre, le Space Force One était une machine de destruction capable de résister à des assauts nucléaires. En temps de paix, les entreprises de divertissement prenaient la suite des armuriers. Jacuzzi, piste de bowling, spa privatif, salle de dressage kilianesque, cinéma, cuisines dignes d'un grand restaurant... rien n'était trop beau quand il s'agissait de flatter l'homme qui décidait des différentes taxes applicables dans la galaxie.

Kili'an, lui, aimait beaucoup ce palais flottant, même s'il préférait quand même de loin son petit Swinton et sa dizaine de cabines. Mieux valait être capitaine chez soi plutôt que tenu en laisse chez les autres. D'ailleurs, et c'était forcément un signe, l'Aar'on avait eu tellement peur de le perdre qu'il ne lui enleva pas ses chaînes de tout le voyage. Serrer fortement entre ses mains cette petite lanière qui le liait à son trésor blond l'apaisait. Ce ne fut qu'après avoir vérifié à coup d'ordres stupides – assis, couché, donne la patte, ouvre la bouche, avale... – que l'adolescent n'était ni cassé, ni traumatisé et qu'il n'avait pas non plus subi de lavage de cerveau visant à le retourner contre la Fédération que le maître de Vojolakta l'invita à le rejoindre sur la large banquette qui faisait le tour de sa cabine. C'était de loin le commandement que le petit blond préférait. Enfin, après tant de tortures, il pouvait se reposer, ce qu'il fit en s'allongeant à côté de son maître et en posant sa tête sur ses genoux. Immédiatement, les doigts du brun se glissèrent dans sa chevelure flavescente. Ce massage de crâne lui tira quelques ronronnements. Même s'il ne connaissait pas encore sa destination finale, il se sentait enfin bien, comme si le cauchemar perpétuel qu'il venait de vivre depuis une vingtaine de chapitres touchait enfin à sa fin. Malheureusement pour lui, son propriétaire lui fit remarquer qu'il n'était pas dans un roman et qu'il était plus que jamais temps de botter les fesses des ennemis de l'Humanité. Kili'an grogna. L'Aar'on lui caressa le visage. Le beau soldat se calma et afficha un large sourire. Dans ces conditions, oui, c'était d'accord, il voulait bien sauver Vojolakta. Ainsi se passèrent de longues heures silencieuses, un brun assis à dorloter son petit blond en regardant les étoiles, et un petit blond allongé à se laisser faire sans rien demander d'autres, jusqu'à ce qu'enfin l'Aar'on se décide à poser la question qui le torturait intérieurement depuis qu'il avait appris le kidnapping de son bien aimé.

– Il ne t'a pas fait mal ? Adri'an ? Il n'a pas essayé de te féconder ?

– Meeeeeeeh – répondit l'adolescent en rougissant. j'suis pas fécondable, j'suis un garçon... Non, il n'a rien fait, il voulait que je m'offre à lui, mais moi, j'voulais pas ! Eh, c'est pas parce que la moitié de la Fédération ou presque veut me passer dessus que je ne sais pas me tenir ! Il m'a juste donné des coups de pieds, mais moi, dès qu'il me tournait le dos, j'lui tirais la langue ! Il a rien capté !

De rage, l'Aar'on serra les cheveux qu'il avait dans la main, déclenchant un « aie » sonore de la bouche du martyrisé, avant de se ressaisir et de lâcher une légère larme sur le front de son amant adoré.

– Je ne laisserai plus jamais personne te faire du mal... – murmura-t-il. Allons récupérer ton équipage et, ensuite, rentrons sur Thot préparer notre riposte. Je t'offrirai la tête des deux Ztékojs sur un plateau d'argent, tu pourras uriner sur leurs cadavres avant qu'on les donne à bouffer à je ne sais quelle espèce.

– Oooh... – lâcha le blond en s'imaginant cette scène un peu dérangeante. Ou sinon, on pourrait juste les tuer après les avoir torturés, non ? Je sais pas, moi, tout le cérémoniel d'humiliation, ça me gêne, j'me sens pas à l'aise... J'aime pas faire du tort aux gens, j'trouve que c'est pas gentil...

– Et si je te disais qu'après avoir craché sur leurs corps, je t'offrirais tous les jeux vidéo que tu désires ? – sourit le brun.

– ON VA LEUR DÉCHIRER LA GUEULE ! – s'exclama alors le fidèle soldat en pensant à la douce récompense qui l'attendait. Ah putain, j'ai la patate là ! Qu'on m'apporte une tenue de combat et un fleuret...

– Oui, il serait peut-être temps que tu reprennes tes habits de combat. – confirma son maître avec une certaine affection. Ces chaînes te vont bien, mais elles risquent de restreindre tes mouvements pendant la bataille. À partir de maintenant, nous nous battrons côte à côte. L'Aar'on et son Kili'an, comme l'ont fait nos illustres prédécesseurs...

Après le passage de quelques Vorticos et un peu de surf sidéral, le Space Force One arriva calmement aux abords de Yum. Là où sa lune Chac semblait avoir perdu une part importante de son océan, créant de multiples ilots nouveaux, la belle Yum s'était couverte de lacs et de mers intérieures. Ce n'était certes pas la première fois que des planètes connaissaient d'énormes chamboulements, mais celui-ci se révélait particulièrement destructeurs vu d'en haut. Des dizaines de villes, des bâtiments, des sculptures, la grande pyramide inversée de Yum de plus de cinq cents mètres de haut, héritage de la civilisation Kekchi pré-fédérale... tout avait été balayé et noyé sous les flots. L'opération Noé s'était bel et bien soldée par un déluge emportant tout sur son passage. Mais ici, pas de Dieu ancien et oublié pour justifier le carnage. C'étaient deux Ztékojs au lien puissant qui s'étaient rendus coupables d'un crime contre l'Humanité et tous les Âminêtres.

Avant de descendre du vaisseau qui s'était posé en plein milieu du cratère où il avait combattu Clé'o, Kili'an accrocha la manche de l'Aar'on. Il avait une dernière chose à lui demander. Une chose importante avant de se battre à nouveau à ses côtés. Magnifique dans ses beaux habits verts, il rayonnait de l'extérieur, mais c'était bien la peur qui l'imprégnait de l'intérieur.

– Dis... Après, quand tout sera fini... tu m'aideras à retrouver mon frère ? Tu m'as toujours bien dit toute la vérité, hein ? Sur le berceau de l'Humanité, tout ça...

Bloqué dans son élan, l'Aar'on tremblota et posa sa main sur la carlingue pour soutenir son corps que ses jambes ne portaient plus. De la main gauche, il serra sa poitrine comme pour s'empêcher de ressentir les horribles sentiments qui parcouraient son organisme. Le bien de tous dans cette foutue Fédération sur laquelle il n'avait jamais voulu régner était son Ithaque, la voix douce et sincère de son Kili'an était son chant des sirènes. Longue et douloureuse était son Odyssée à travers les douze systèmes. Monstrueux étaient les sacrifices auxquels il devait consentir. Il s'en voulait souvent de ne pas avoir toujours été l'homme qu'il aurait voulu être. Il s'en voulait de ne pas tout simplement pouvoir se poser sur un lit et aimer sans relâche. Sa condition d'Aar'on s'accompagnait de grands devoirs.

Non. Tout ça, ce n'étaient que des foutaises... Dans son cœur, dans sa vie, il n'y avait que Kili'an. Tant qu'il pouvait rester dans les bras de son ange pour l'éternité, les autres pouvaient bien tous disparaître. Le véritable problème était son inavouable sentiment d'impuissance.

En théorie, bien sûr qu'il savait comment retrouver et sauver Cédlic. C'était même fort simple. Ce qui l'avait fait disparaître pouvait le faire revenir. Mais en pratique, un léger détail rendait les choses compliquées. Depuis cette nuit-là, plus rien n'avait jamais été pareil. Il avait perdu sa force, il avait perdu ce lien, cette magie qui rendait tout possible. La flamme dans le cœur de son Kili'an s'était éteinte. Il lui fallait la rallumer. Il ne savait tout simplement pas comment faire.

– Oui... – lâcha-t-il d'une voix rassurante. On cherchera un moyen... on le trouvera... Et pour le berceau de l'Humanité... Nous irons sur Susanoo, et après... je t'expliquerai tout...

Apaisé par ces mots, l'adolescent blond voulu afficher sa motivation et sa dévotion. Se recoiffant de la main, il se jeta en sautillant sur le sol et se mit à soulever chaque caillou à sa portée pour voir si un de ses camarades n'était pas caché dessous avant de se rendre compte que c'était quand-même complètement ridicule. Alors seulement il se tourna vers son maître et le héla vigoureusement :

– Ils sont où mes copains ? Ils ont survécu quand même ?

– ... On peut dire ça comme ça – répondit l'Aar'on. Tu vois les tentes là-bas ? C'est un des nombreux hôpitaux de fortune chargés de sauver les blessés. Mais le travail des secours est compliqué, les morts et les disparus se comptent par centaine de millions. Des Kekchis notamment, mais aussi des humains, des Avs et des Voduos de passage... Et encore, tout ça sans compter les espèces âminales et animales.... Tout a été noyé à des centaines de kilomètres à la ronde, sauf ce cratère créé pendant votre combat qui a repoussé l'eau au-delà...

De loin, ce massacre était le plus violent et ignoble depuis la fin de la guerre contre les Ashtars, sous le vingt-et-unième. Intérieurement, Kili'an bouillait de rage. Même si lui et son équipe avaient évité le pire, leur intervention tardive s'était soldée par la mort de bien trop d'innocents. L'armée régulière, encore plus lente, n'était arrivée qu'après la bataille pour faire le ménage. Toute la zone était à présent scellée. Quelques rouges semblaient avoir été tués, de rares autres capturés. Quant au principal responsable de toute cette agitation, le Ztékoj Clé'o, il semblait s'être volatilisé.

– Kili'an ?

Se baladant seul dans les décombres à la recherche des siens, Kili'an entendit une voix mi-masculine, mi-féminine qu'il connaissait bien. Il eut à peine le temps de se retourner qu'il se retrouva avec Camill autour de son cou. Avec lui, Link'o s'agitait en aboyant de satisfaction à la vue de son Humain de compagnie préférée. Derrière, une Kekchi se tenait, droite, l'air triste et malheureux.

– Tu es vivant... on a eu si peur...

– Où sont les autres ? – demanda le capitaine en serrant son soldat dans ses bras.

– Yun'ah est grièvement blessée mais elle est en vie, Mart-1 s'occupe d'elle. Après que tu te sois fait kidnapper, les antihumains sont arrivés en force aider leur chef et on a été pris en sandwich... On a cru qu'on y passerait tous. On a tous été faits prisonniers et menés devant Clé'o. Benj'am gisait inconscient à ses pieds... Il allait nous exécuter sauvagement, jusqu'à ce que Man'on arrive...

– Man'on ? – demanda le blond.

– C'est moi... – se présenta la Kekchi. Je suis la maîtresse de Clé'a...

Cette simple révélation fit briller d'une rage verte et folle les yeux de Kili'an. Son arme tendue au poing et sa ©Végéscratch se transformant en monstre de lierre, il se jeta sur l'ennemi pour lui arracher quelques informations de la bouche. Pointant son fleuret sur le cœur de la Kekchi, il la menaça en hurlant :

– Tu es une antihumaine toi aussi ? Parle où je te tue ! Qu'entends-tu par maîtresse de Clé'a ?

– Arrête Kili'an ! – s'exclama Camill. Elle nous a sauvé la vie ! Écoute-la avant de vouloir la transformer en Sushi !

Sans doute encore plus choqué que par cette information que par la précédente, l'adolescent lâcha son arme et s'assit par terre. Il détestait ces situations ambiguës où il avait l'impression de ne rien comprendre. Pourtant, ce n'était pas compliqué ! D'un côté les gentils – lui et son équipe, en gros –, de l'autre les méchants ! Pourquoi tout le monde n'arrêtait pas de toujours vouloir complexifier les choses, sérieusement ?

– Pardon... – gémit la Kekchi en baissant la tête. Je comprends ta colère, Humain... et je la partage. Mais est-ce que tu connais l'histoire du peuple Ztékoj ?

– Moi ?– souffla le blond. J'suis plutôt math en fait... J'ai toujours eu des notes moyennes en Histoire, mais en même temps, c'est vachement compliqué, même si c'est l'Aa'chouchou qui l'a écrite.

– Je vois... – soupira son interlocutrice. Eh bien, pendant la guerre, les Ztékojs sont tombés face au vingtième Aar'on, le Valeureux, père du Héros qui a vaincu les Ashtars. On dit beaucoup que le vingt-et-unième n'aurait jamais pu réaliser son œuvre si son prédécesseur n'avait pas soumis Solmanassé... Enfin, ce fût quand-même sous son règne, avant le combat final, que fut décidé du sort des Ztékojs. Le choix de leur refuser l'Âmination est politique. C'était un message envoyé au Bottel'ron et à ses armées : pas de paix, pas de pardon. Mais personne n'a jamais songé ni trouvé utile de réparer cette injustice...

– Attends... – la coupa Kili'an. Comment ça, injuste ? Ce sont des Âminaux, ils sont traités comme tels ! Certains, dociles, ont même intégré l'armée spatiale, si c'est pas la preuve qu'ils sont bien traités... Donc en fait, t'es bien de leur côté ? Si tu oses t'opposer à l'Aar'on, je te tue...

– Non ! – s'énerva Man'on. Je sais juste reconnaître la vérité quand je la vois ! Je ne prends pas comme une vérité absolue tout ce que l'Aar'on prétend ! Les Ztékojs ont été traités et dominés plus durement que tous les autres Âminaux, pour les empêcher d'un jour se rebeller. Pourquoi ? Parce que les Humains et les Kekchis les craignent ! Les Ztékojs sont intelligents, raffinés, puissants et insoumis... Mon peuple voulait les écraser pour assurer sa propre survie. Ils nous avaient trop fait souffrir, nous leur avons rendu la pareille, en pire. Quant à Clé'o et Clé'a, ils n'étaient que des enfants quand ma famille les a achetés pour nous servir. Ils avaient mon âge, nous avons été élevés ensemble... c'était normal que je sympathise avec eux, je n'étais pas d'une génération qui avait connu les horreurs de la guerre. Malgré nos différences, je pense que je les aimais tous les deux... Ma faute est d'avoir partagé avec eux un savoir qui n'aurait jamais dû leur être offert, au lieu de les laisser dans l'ignorance comme leurs semblables. Je voulais qu'ils connaissent leur culture, leur histoire, qu'ils soient fiers de leur peuple... Au lieu de ça, ils se sont mis à nourrir une haine monstrueuse contre leurs maîtres, Humains et Kekchis. Un jour, après m'avoir tout deux embrassée, ils se sont rebellés, ont assassiné toute ma famille sauf moi et se sont enfuis. Plus tard, j'ai découvert qu'ils avaient rejoint l'anti-humanité et leur avaient prêté allégeance... et je n'ai plus eu la moindre nouvelle, jusqu'à ce massacre...

Alors que Man'on pleurait, Kili'an écoutait. La cruauté de ces satanées bestioles était sans limite ! Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'ils avaient ignoblement raison. Sans doute les commentaires fortement déviants de Yun'ah avaient fini par l'atteindre et que, lui aussi, il commençait à remettre en cause les fondements même de la Fédération. Mais admettre cela aurait été un crime de lèse-majesté envers l'Aar'on, un geste plutôt malvenu dans son cas. Et puis, sérieusement, la politique le gonflait. À ses yeux, il y avait bien plus important : ses amis.

– Et après ? Où sont Geb, où est Benj'am ?

– On ne sait pas... – sanglota Camill. Gabri'el avait décidé de s'occuper seul de Clé'a sur Chac, il n'a pas donné signe de vie depuis son combat... Quant à Benj'am... Tout s'est passé quand Man'on s'est interposée. Clé'o allait tous nous tuer, elle l'a supplié d'arrêter ce massacre, il était complètement inconscient de ce qu'il faisait... Alors qu'il allait la transpercer de ses lames, il s'est arrêté et s'est saisis de son propre crâne, comme s'il souffrait...

– Et Benj'am, alors ? – pressa Kili'an.

– Tandis qu'il était toujours inconscient sur le sol, Éclergie, son Regard Particulier s'est éveillé... Ses yeux arc-en-ciel se sont mis à briller, et sa sphère focale toute entière s'est remplie de lumière. On était aveuglés, on ne voyait rien, mais on l'entendait hurler, comme si des aiguilles transperçaient tout son corps. C'était la première fois qu'on entendait le son de sa voix, il semblait souffrir... Son corps était entouré d'énergie pure. Clé'o s'est fait projeter au loin, plusieurs rouges sont tombés, puis il s'est écroulé à nouveau inconscient. C'est à ce moment-là que Clé'a est arrivée. Elle était gravement blessée, comme si elle s'était battue contre un monstre... Son seul réflexe fut de récupérer son frère et de s'enfuir juste avant l'arrivée de l'Aar'on et de son armée... Mais au moment de grimper dans son vaisseau, elle a attrapé Benj'am par les cheveux et l'a emporté avec elle. Je suis désolé, Kili, on ne pouvait rien faire...

Horrifié par ce qu'il venait d'entendre, l'adolescent tapa des poings sur le sol. C'était immonde. Ce crime... il ne pouvait pas l'accepter. Et pourtant, il se sentait si faible et inutile que cela lui donnait envie de gerber. Il avait promis au feu père de l'enfant qu'il le protégerait. Il avait lamentablement échoué. Et le pire, c'était que pleurer n'aidait en rien. Quelque chose s'était brisé. Toutes les pensées négatives qu'il avait refoulées depuis des années remontaient d'un seul coup à la surface. Il était bon pour sombrer. Heureusement, une main apaisante se posa sur son épaule. En silence, l'Aar'on l'avait rejoint. Il se voulait rassurant.

– Le pouvoir d'Éclergie, le RP de ce gamin, est de produire de l'énergie pure. C'est une véritable pille électrique vivante... Je l'avais pressenti lors de notre rencontre, les deux Ztékojs s'en sont aussi rendu compte. Calme-toi, ils ne le tueront pas, il est bien trop utile pour cela. Mais ils vont sans doute essayer de l'utiliser... au prix de certaines souffrances que je ne souhaite à personne. Nous devons agir. Rentrons vite sur Thot, j'ai un mauvais pressentiment... Yun'ah et Mart-1 utiliseront le Swinton pour nous rejoindre quand ils seront sur pied. Toi, Camill et Lin-ko, vous venez avec moi dans le Space Force One. On a assez perdu de temps...

Obéissant sans la moindre conviction, l'adolescent aux cheveux dorés se releva. Son visage fermé indiquait une colère qu'il n'avait jamais connue jusqu'alors. La guerre était plus que jamais déclarée. Et lui, il n'était qu'un simple pion dans des manœuvres qu'il ne comprenait pas.

Se retournant une dernière fois, l'Aar'on apostropha la Kekchi qui n'avait pas osé bouger.

– Toi, viens avec nous. Les autres m'ont raconté que tu connaissais bien nos ennemis, tu pourrais nous être utile.


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