Chapitre 20
– J'aimerais qu'on discute tranquillement autour d'un repas. Si ça te dit, on ira au Confidentiel demain soir à vingt heures. Tu te joindras à moi ? Lui proposé-je.
Gaby me regarde et semble en plein débat intérieur. Pendant ce temps, le stress monte. J'ai peur qu'il refuse ma proposition. J'aurais quand même l'air d'un con. Le beau brun souffle un bon coup avant de finalement prendre la parole.
– C'est d'accord.
– Génial. Merci d'accepter. Déclaré-je.
– Si je veux que ça s'arrange entre nous, il faut bien que j'accepte. Mais je suis content de passer du temps avec toi. Malgré tout, tu me manques. M'avoue-t-il timidement.
– Tu me manques aussi. Murmuré-je.
– À demain Charlie.
– À demain Gabriel.
Il me fait un petit salut de la main et je le lui rends avant de rentrer chez moi. Je ferme ma porte et me pose, dos contre elle. Je ferme les yeux et souffle un bon coup. Voilà une bonne chose de faite. J'espère que tout se passera bien et qu'on va pouvoir avancer. Je ne dis pas qu'il faudra qu'il me pardonne directement. Je sais que ça prendra du temps mais si ça se passe bien, ça sera déjà une belle victoire. Je serai sur la bonne voie. J'ouvre les yeux et tombe nez à nez avec mon père. Je sursaute car je ne l'avais pas entendu s'approcher ce qui fait qu'il se moque de moi.
– Arrête de te moquer tout le temps de ma gueule. Râlé-je.
– En même temps, il y a matière.
– Parfois je me demande si tu es bien mon père.
– Je peux t'assurer que c'est bien le cas. Ajoute-t-il. Sinon, ça s'est passé comment avec Gabriel ?
– Bien. Il a accepté de venir diner avec moi demain alors il faut que je réserve une table pour vingt heures.
– C'est bien s'il a accepté.
– Oui comme ça, je vais pouvoir lui parler et essayer de me faire pardonner même s'il ne va pas le faire directement. Je sais que ça prendra du temps mais le plus important c'est que cette soirée se passe bien. Expliqué-je.
– Oui, c'est le plus important. Et je pourrai le rencontrer quand ? Demande mon père. Parce que le voir en photo, ce n'est pas pareil que de le voir en chair et en os.
– Je verrai bien comment ça se passe demain et je ferai en fonction. Lui fais-je part.
– Ça me va.
– Tu repars quand ? Demandé-je.
– Tu veux déjà te débarrasser de moi ? Questionne-t-il avec un faux air offusqué.
– Mais non. C'est juste pour savoir.
– Je ne sais pas encore. Tu vas mieux mais j'attends que ton sourire revienne. Dit-il.
– Et si ça prend du temps ?
– J'attendrai. Je te l'ai dit Charlie, je resterai ici le temps qu'il faudra. Je mets de côté mes responsabilités le temps que tu ailles parfaitement bien. Me rassure-t-il.
– Merci. Murmuré-je.
– C'est normal.
Mon père me sourit avant de me prendre dans ses bras. Je sais que je vais bientôt aller mieux car si ça se passe bien avec Gaby demain, je vais de nouveau sourire. Je vais reprendre espoir. Je vais tout faire pour ne pas perdre mon brun. Je ne sais même pas si on est encore en couple. J'ai peur de lui demander et de tomber de haut s'il me dit qu'on est séparé. Il a dit qu'il avait besoin de temps mais ça ne veut pas dire automatiquement que c'est la fin de notre couple. Mais même si on n'est plus ensemble pour le moment, je sais qu'il n'ira pas voir un autre type comme moi je ne le ferai pas. On s'aime alors pourquoi aller voir ailleurs ? Ça serait complètement idiot. Mon père se sépare de moi et on va dans ma cuisine pour boire quelque chose.
– Tu vas t'habiller comment ? Demande mon père.
– Je ne sais pas encore. Je l'emmène au Confidentiel. C'est un restaurant romantique alors je pense m'habiller bien avec une chemise et un pantalon assorti.
– Mets ta chemise bordeaux avec un pantalon noir et tes chaussures marrons. Ça sera parfait. Me propose-t-il.
– Tu es sûr ? Demandé-je.
– Parfaitement. Ça te va bien cette tenue et d'après ce que tu m'as dit, Gabriel aime bien quand tu t'habilles de la sorte alors raison de plus.
– D'accord. Je mettrai ça alors. Dis-je finalement.
– Parfait alors. Me répond-il en souriant.
Je souris à mon père et on continue de parler de tout et de rien. Mes journées ne passent pas tellement vites puisque je ne vais pas travailler mais je ne suis pas seul donc ça me passe un peu le temps. Mais comment ça sera quand il sera parti ? En plus, je suis presque sûr que je vais me faire virer donc bon. Je vais quand même rester ici pour Gaby. Je n'ai pas envie de partir donc voilà mais il faudra que je me trouve un autre travail. Je ne vais pas laisser mon père payer mon loyer même s'il a de l'argent. Ça ne se fait pas.
Depuis que j'ai demandé à Gabriel de venir diner avec moi, je stresse et je me demande si je ne vais pas encore une fois tout gâcher avec ma débilité. J'ai peur de mal faire. J'ai l'impression que c'est mon premier rencard avec lui alors que non. Mais ça revient au même. C'est comme si on devait réapprendre à se connaitre. Je suis actuellement dans ma salle de bains en train de me préparer. Je me lave, m'habille, me parfume et me coiffe avant de me regarder une dernière fois dans mon miroir et sortir de la pièce. Mon père m'attend dans le séjour. Il me scrute de bas en haut et lève les pouces en l'air avant de déclarer.
– Tu es parfait ! Il va tomber sous ton charme ton petit français.
– J'espère. Soufflé-je.
– Ne t'en fait pas. Ça va aller, j'en suis certain. Me rassure-t-il.
– On verra bien.
Je souris timidement à mon père avant de le prendre dans mes bras. Je prends mon portefeuille ainsi que mon portable et sors de chez moi. Mon père me souhaite bonne chance avant que je ne franchisse le seuil de la porte. Gabriel n'est pas encore sorti. Je fais les cent pas devant l'ascenseur quand j'entends sa porte s'ouvrir et se refermer. Je me stoppe et le regarde. Il me sourit timidement et je le lui rends.
– Salut. Murmure-t-il.
– Salut. Tu vas bien ? Demandé-je.
– Ça peut aller et toi ?
– Pareil. On y va ? Lui proposé-je.
– Allons-y.
On se sourit avant de prendre l'ascenseur et de descendre au rez-de-chaussée. On ne parle pas jusqu'à ce qu'on s'installe dans ma voiture. Durant le trajet, on parle de banalité en écoutant de la musique. Il se détend et à cette vue, je fais de-même. On ne parle plus durant les cinq dernières minutes qui nous séparent du restaurant. Je me gare où je trouve de la place et on sort du véhicule. On se dirige dans le silence jusqu'à la bâtisse. On entre et je dis que j'ai réservé sous le nom de Connagan. Je n'allais pas dire O'Donoghue alors que c'est un lieu public. Je ne suis pas prêt à le dévoiler même si techniquement, beaucoup de gens connaissent ma tête à cause de la fameuse photo. Un serveur nous dirige vers une table un peu isolée. Je ne voulais pas être à la vue de tout le monde. J'aime bien être tranquille. On regarde les menus et on passe commande avant qu'on ne discute tranquillement.
– Pourquoi Connagan ? Demande-t-il.
– C'est le nom de famille de ma mère. Je passe plus inaperçu que si je disais O'Donoghue. Expliqué-je.
– Je vois. Mais ton vrai nom de famille, c'est quoi ?
– O'Donoghue. Connagan c'est juste pour me faire moins repérer.
– Ah d'accord. J'ai l'impression que tu es un étranger. M'avoue-t-il.
– Mais je suis toujours le même Gaby. C'est juste que je ne t'aie pas dit qui était mon père. Si tu veux, tu peux me poser toutes les questions qui te trottent dans la tête. J'y répondrai sans te mentir. Lui proposé-je.
– Ça me va.
Au même moment, le serveur revient avec nos boissons en attendant nos plats. Je trouve ce restaurant vraiment beau. On s'y sent bien et c'est vraiment romantique. D'habitude, je ne viens pas dans ce genre d'endroit. Ce n'est pas que je ne suis pas romantique, au contraire, mais j'aime bien être dans l'intimité. C'est encore plus magique. Nos plats arrivent quelques minutes plus tard et en attendant, on n'a pas parlé. Gaby goute son plat avant qu'il ne reprenne la parole.
– Parle-moi de ta mère.
– Il n'y a pas grand-chose à dire. Je ne l'ai pas connu. Avoué-je.
– Comment ça se fait ? Me demande-t-il.
– Tu es fan de The Script mais tu ne connais pas cette histoire ? Comment ça se fait ?
– Pour être honnête, je m'en fous complètement de la vie des membres des groupes que j'aime. Je préfère me concentrer sur leur musique que connaitre leur vie. C'est plus intéressant. Répond-il.
– Tu es vraiment incroyable. Si j'avais dit qui j'étais à quelqu'un d'autre, il aurait fait des recherches sur moi. C'est rare de voir des gens qui s'en foutent de la vie des autres. Je trouve ça vraiment génial. Ajouté-je.
– On n'est pas tous pareil. Alors, pour ta mère ?
– Elle est morte après m'avoir mis au monde. Elle a pu me prendre dans ses bras d'après mon père. Les médecins l'ont emmenée au bloc mais n'ont pas pu la sauver. Elle avait fait une hémorragie. Expliqué-je.
– Oh... Je suis désolé Charlie. Je suis complètement maladroit je...
– Non. Tu ne pouvais pas savoir et il fallait bien que tu le saches. Je t'assure que je voulais te dire qui était mon père mais j'avais tellement peur de ta réaction. Peur que tu t'intéresses à moi pour lui. Peur que ça change quelque chose entre nous. Finis-je par dire.
– Ça n'aurait rien changé et tu sais pourquoi ?
– Non.
– Parce que je t'aime Charlie. Même si tu m'as fait du mal, je t'aime. M'avoue-t-il avec la voix qui se casse.
– Moi aussi je t'aime Gaby et je suis désolé.
– Je le sais mais il faudra que tu fasses plus qu'un diner pour te faire pardonner et montrer que je peux avoir confiance en toi.
– Ça va de soi. Déclaré-je.
– Tania m'a dit que ton père était là.
– Oui et il voudra te rencontrer. Balancé-je.
– S-sérieux ?
– Oui. Il ne va pas te manger rassures-toi. Il est même capable de te prendre pour son pote. Il est comme ça avec moi des fois. Essaie-je pour détendre l'atmosphère.
– Il doit être cool.
– Il l'est. C'est le meilleur.
Le diner se poursuit et on parle de tout et de rien. On rigole, je lui parle de mon père, du groupe. Je ne lui cache rien. C'est fini, je ne lui cacherai plus rien. J'ai eu trop peur de le perdre. Je sais que ce n'est pas encore gagné mais je suis sur la bonne voie, je le sens, je le sais. On finit de manger et je paie le diner avant qu'on ne sorte. On remonte dans ma voiture et on continue de rire tout le long du trajet. Je passe une excellente soirée. J'aimerais qu'elle ne se termine jamais mais malheureusement, toutes bonnes choses ont une fin.
On arrive à notre immeuble. Je me gare sur ma place de parking et on sort. On marche côte à côte jusqu'à l'entrée de la bâtisse. On est proche, nos bras se frôlent et ça me fait un bien fou. Je me sens directement mieux. On monte dans l'ascenseur et une fois devant nos portes, Gaby se tourne vers moi et dépose ses lèvres sur le coin de ma bouche.
– J'ai passé une excellente soirée. Merci pour tout. Me dit-il.
– Moi aussi j'ai passé une excellente soirée. Merci d'avoir accepté. Réponds-je.
– On se voit demain ?
– Avec plaisir.
Il me sourit avant de revenir déposer, délicatement, ses lèvres à la commissure des miennes. Je me sens renaitre. Il me salue une dernière fois avant de rentrer chez lui. Un énorme sourire prend place sur mon visage. Putain qu'est-ce que ça fait du bien. Je suis sur la bonne voie. Bientôt, on sera de nouveau réunis.
Hey ! Voici le chapitre vingt de mon histoire ^^ J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à voter et commenter ^^
- Que pensez-vous du chapitre ?
- Gabriel qui accepte l'invitation de Charlie ?
- Le père de Charlie ?
- Le diner ?
- La fin de soirée ?
- Comment ça va se passer entre Charlie et Gabriel ?
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