Des cris d'enfants retentissaient dans la forêt. Au fur et mesure les cris devinrent des murmures puis le silence les remplaça. Aiko Hatake, de son nom de mariée, activa ses Byakugan et son sceau placé derrière l'oreille. Les Byakugan n'étaient d'aucune utilité. Mais grâce au sceau, elle perçut quelques vibrations du à des portes qui claquaient et des bruits de pas.

-J'ai réussi à avoir leur position. Hideo, va chercher ton père !, lui ordonna Aiko.
-Quoi ? Non, je t'accompagne !
-Hors de question, c'est trop dangereux. Il faut que tu ailles prévenir ton père, tout de suite, pour qu'il vienne nous aider.
-Mais maman...
-Tu réfutes les ordres ?, dit-elle sur un ton autoritaire. Si tu veux sauver Eirin et Teruki, fais ce que je te dis. Je peux m'en sortir jusque là.

Hideo leva les yeux au ciel puis disparu dans un écran de fumée. Aiko soupira et se mit à courir en direction du bruit qu'elle avait entendu.
Eirin et Teruki étaient ligotés et bâillonnés dans une pièce fermée à clé. La fille se rapprocha de son frère et ce dernier comprit immédiatement ce qu'elle attendait de lui. Il se plaça de sorte à ce qu'il puisse lui mordre le pouce. Elle passa son doigt sous le tissus qui bâillonnait son frère jumeau et il mordit le doigt de sa sœur de toutes ses forces. Quand cela fut fait elle se laissa tomber à terre.

-Technique d'invocation !, s'écria-t-elle à travers le tissus qui l'empêchait de communiquer proprement.

Depuis son entrée à l'Académie, Eirin avait appris à maîtriser la technique d'invocation alors même que son frère aîné en était incapable. Un petit chien brun nommé Pakkun fit son apparition. Voyant que son invocatrice ne pouvait pas s'exprimer à cause du tissus qui entourait sa tête, il lui défit.

-Merci Pakkun. Peux-tu défaire nos liens à Teruki et moi, s'il-te-plait ?
-Il n'y a pas de quoi. Je m'en occupe. Mais comment vous vous êtes retrouvés ici ?
-Pas si fort... Il y a des ennemis dans la pièce d'à côté... On était dans la forêt avec maman et Hideo, puis on s'est fait attaquer. On a essayé de riposter mais au moment où nous avons baissé notre garde, ils nous ont kidnappé. Tu sais à l'Académie, on nous forme pas spécialement au combat, heureusement que papa et maman nous ont appris quelques techniques... Merci encore Pakkun, déclara Eirin en se frottant les poignets.
-Merci Pakkun, dit Teruki en se courbant légèrement. C'est quoi le plan maintenant ?
-Je ne sais pas trop... Ce qui est sûr c'est que nous n'avons aucune chance de les vaincre si nous nous y mettons tous les deux.
-Ça, c'était évident.
-Je vais essayer de voir si des renforts ne sont pas très loin.

Eirin activa ses Byakugan et Teruki en fit de même.

-Impossible de voir quoi que ce soit, c'est frustrant, râla Eirin.

Teruki activa le sceau placé derrière son oreille pour tenter de percevoir une autre présence que celle de leurs ennemis. En ce concentrant bien, il entendit des pas de courses venant du dehors.

-Il y a une personne qui se dirige vers nous. Je pense que vu l'intensité du bruit ça doit être maman.
-Où est Hideo ?
-À mon avis, maman a du l'envoyer chercher papa.
-C'était sans doute la meilleure option, commenta Pakkun.

De son côté, Hideo Hatake était déjà au village. Il fonçait vers le bâtiment du Hokage où son père devait se trouver. Naruto l'avait reçu, c'était pour cette raison que Kakashi ne les avait pas accompagné dans les bois. Le jeune homme trouva son père qui, vraisemblablement, devait à peine sortir du grand bâtiment où Naruto Uzumaki exerçait son rôle de Hokage septième du nom.

-Hideo ? Où est ta mère et les jumeaux ?, demanda Kakashi inquiet de ne pas voir le reste de la famille.
-Eirin et Teruki ont été kidnappés pendant que des ennemis nous ont affrontés, maman et moi. Maman est déjà partie à la recherche des jumeaux mais elle a tenu à ce que je vienne t'appeler en renfort.
-On n'a pas une minute à perdre, s'écria Kakashi visiblement contrarié qu'on s'en prenne à sa famille. Tu vas me mener jusqu'à l'endroit où vous étiez.

Hideo et Kakashi se mirent aussitôt en route. Jamais le sixième du nom n'avait couru aussi vite de sa vie.
Aiko fit irruption dans le repère ennemi. Teruki et Eirin se tenaient prêts à intervenir. Les deux enfants forcèrent la porte par leur technique Shoton.

-Teruki ! Eirin !
-Mais comment ont-ils pu sortir ?
-Pas question de les laisser s'échapper !

Teruki activa ses Byakugan et se tint près pour attaquer. Un premier ennemi fonça sur lui, le garçon l'évita pour mieux lui asséner un poing souple dans le dos. L'ennemi trébucha vers l'avant et Teruki forma des piques de cristal qu'il enfonça dans les deux chevilles de son adversaire pour l'empêcher de se relever. Ce dernier hurla de douleur.
En tout, sept ennemis se trouvaient dans le repère. La famille était donc en infériorité numérique et Aiko priait pour qu'Hideo et Kakashi trouvent rapidement les marques qu'elle avait laissé pour les mener jusqu'ici. En attendant, elle devrait compter sur le peu de techniques maîtrisées par ses enfants, et les siennes pour retenir leur adversaire. Aiko, Eirin et Teruki se regardèrent et hochèrent la tête. Ce n'était pas le moment de flancher. « Je compte sur vous, les enfants » pensa très fort Aiko en composant un mudra. Les jumeaux firent de même. C'était le moment où jamais de montrer que les entraînements après les cours à l'Académie portaient leurs fruits. Teruki recouvra son corps d'une fine couche de cristal et s'occupa de combattre au corps à corps, sa spécialité. En effet, le garçon maîtrisait le Taijutsu du clan Hyuga ainsi que celui que son père lui avait enseigné, il était devenu presque aussi doué que sa mère dans ce domaine. Il était aussi doté de fortes capacités sensorielles et était le seul en la capacité physique de supporter le sceau spécial qui permettait d'avoir une ouïe plus fine que n'importe qui d'autre. Eirin, de son côté, créa de longues pointes de cristaux qu'elle tira sur ses adversaires sans relâche. Elle fit d'autres signes de mains et fabriqua un shiruken de cristal. La jeune fille était celle qui maniait le mieux le cristal, même si ses deux frères possédaient aussi cette affinité de chakra. À son âge, elle maîtrisait déjà la plupart des techniques impliquant l'utilisation du cristal. Mère et fille combattaient ensemble, utilisant leur technique Shoton contre leur adversaire tandis que Teruki venait d'activer ses Byakugan de nouveau, pour continuer de combattre avec les techniques du clan Hyuga. Néanmoins, leurs ennemies leurs tenaient toujours tête et Aiko était très inquiète. « Si Kakashi et Hideo ne rapplique pas dans moins de trois minutes, nous serons perdus » se dit-elle tout en essayant de rester concentrée sur ses adversaires. Trois ennemis avaient déjà été mis hors d'état de nuire et Aiko les avait enfermés dans un cristal qui, s'il explosait, désintégrerait ses victimes. C'est pile au moment où Aiko venait d'enfermer un quatrième ennemi que Kakashi et Hideo firent leur apparition.

-Désolé pour l'attente !, cria Kakashi à l'intention de son épouse. Je vois que vous ne nous avez pas attendu !

Désormais les ennemis avaient perdus l'avantage mais ils ne semblaient pas pour autant s'en soucier plus que cela.
Hideo fit quelques mudra et choisit d'effectuer une première technique Doton. Un mur de terre se dressa devant Eirin et Teruki qui semblaient épuisés.

-Je prends le relais !, leur cria-t-il en souriant.

Quelques mudra plus tard, deux Hideo se jetèrent sur deux des ennemis. Le vrai en profita pour effectuer une technique Raiton. Il fit un clin d'œil à son père et Kakashi l'imita.

-Raiton: Flash Violet !, crièrent père et fils au même instant.

Deux courants d'électricité violets vinrent terminer leurs courses sur les deux ennemis auparavant bloqué par les clones d'Hideo. Alors que le dernier ennemi allait se jeter sur lui, Hideo fit un mudra à la hâte envoya un coup de pied renforcer par du cristal qui propulsa son ennemi à l'autre bout du repère. L'aîné de la famille Hatake était considéré comme un génie. Il avait la capacité d'utiliser tant le Shoton que le Raiton ou le Doton. De plus, il avait un bon Taijutsu, sans même avoir les Byakugan et il était le seul à pouvoir utiliser le Genjutsu: Bulle Spatio-temporel.
Aiko enferma les trois autres ennemis dans un cristal similaire aux autres formés auparavant pendant le combat. Elle courut vers ses deux enfants, suivit de Kakashi et Hideo, et ils se serrèrent dans les bras.

-Je suis tellement heureuse que vous alliez tous bien, dit-elle soulagée.
-Vous nous avez fait peur, s'écria Hideo.

Kakashi ne dit pas un mot. Son cœur battait très vite. Il avait eu tellement peur pour Eirin, Teruki et Aiko.

-Ne me faites plus jamais ça..., murmura Kakashi qui avait du mal à digérer ce qui venait de se passer.
-Rentrons à la maison, proposa Aiko.

La famille se leva et ils quittèrent tous le repère. Kakashi ne quittait pas sa famille des yeux et s'était mis en retrait pour être sûr que personne ne viendrait les attaquer à nouveau. En arrivant au domicile familial, Hideo, Teruki et Eirin demandèrent à leurs parents s'ils pouvaient superviser leur entraînement. Ils acceptèrent. Les enfants voulaient pouvoir mieux gérer en cas d'une nouvelle attaque. Aiko et Kakashi se donnèrent à fond pour faire progresser un peu plus leur progéniture. Finalement, la kunoichi quitta le terrain d'entraînement près de chez eux, pour commencer à préparer le dîner et il ne fallut pas longtemps pour qu'elle soit rejoint par le reste de la famille. Eirin proposa son aide pour préparer le dîner. L'ambiance chaleureuse de la famille n'avait pas changé malgré les événements de la journée. En voyant ces enfants qui étaient en train de rire avec Aiko, le coeur de Kakashi se réchauffa. C'était de ce genre de vie dont il avait toujours rêvé secrètement. Il comprit plus que jamais auparavant pourquoi son père avait préféré sauver ses camarades plutôt que de suivre les ordres. Aujourd'hui, ce n'était pas des camarades que le ninja avait dû aider mais sa femme et ses enfants et cela, même s'il n'était pas censé partir attaquer d'autres ninja sans en recevoir l'ordre du Hokage.
Quand les enfants furent endormis, Kakashi monta à l'étage et vit Aiko qui regardait au travers de la porte d'Hideo.

-Il s'est démené, aujourd'hui..., chuchota Aiko toujours en train de fixer son fils.
-C'est un véritable héros, répondit Kakashi. Il tient de sa mère.
-Tu veux rire ? Son courage et sa détermination, c'est en te voyant faire qu'il l'a forgé.

Elle referma la porte minutieusement pour ne pas le réveiller et fila voir Teruki.

-J'aime le voir dormir paisiblement... Ça me rassure de savoir qu'il est avec nous.

Teruki avait le sommeil lourd depuis toujours. Il ne bougeait pas trop pendant la nuit et ne se découvrait jamais.

-C'est un brave garçon même s'il semble toujours très sérieux. Il manque de confiance en lui.
-J'aurais préféré qu'il prenne d'autres qualités de moi..., soupira Kakashi.
-Ce n'est pas toujours mal...

Aiko referma la porte et se dirigea vers la chambre d'Eirin. Contrairement à son frère jumeau, Eirin bougeait sans cesse dans son sommeil.

-Elle n'a pas enlevé son masque !, s'écria Aiko en fronçant les sourcils. Cette petite est incorrigible !
-Chut, tu vas la réveiller !
-Tu savais qu'aujourd'hui elle a invoqué Pakkun ?
-Vraiment ? Sincèrement, ça ne m'étonne pas trop. Elle a l'habitude de faire appel à lui..., dit-il évasif.

« Eirin », quand elle était née, ça avait été une évidence pour le couple, leur fille porterait un nom vraiment significatif, peut-être même plus significatif que ceux qui avaient été attribués aux garçons. Kakashi tenait à sa fille comme à la prunelle de ses yeux. Non pas que les garçons ne comptaient pas, mais il avait un rapport différent avec elle. Il ne savait pas vraiment comment l'expliquer.
Aiko ferma la porte et le couple descendit dans le salon. Ils s'assirent côte à côte et la kunoichi déposa sa tête sur l'épaule de son mari.

-Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie.
-Pourquoi ?
-Ça n'est pas évident ?, murmura-t-elle.

Pour toute réponse, il tourna la tête vers elle, releva légèrement le visage de sa femme, caressa tendrement sa cicatrice sur sa joue droite, en se rappelant du jour où Aiko lui avait avoué qu'elle l'aimait. Kakashi la regarda intensément en se répétant en son fort intérieur qu'il était le plus chanceux des hommes et déposa un léger baiser sur ses lèvres.