Chapitre 19  

- Tu es sûre qu'elle viendra ? Demanda Okura.

- Elle me l'a promis, j'espère qu'elle tiendra parole, lui répondit Maru.

- Qu'est ce que vous complotez encore ? Demanda alors Ryo.

- Euh, rien, rien... fit Maru.

- Yuri-chan va passer te voir, lâcha Okura. Maru l'a convaincu de passer avant concert. Elle ne devrait pas tarder.

Maru lui lança un regard noir mais Tacchon s'en fichait. Il ne voulait pas que Ryo se mette encore en colère et préféra donc tout lui avouer maintenant. Le plus grand des Kanjani quitta ensuite la pièce. Maru s'attendait à ce que Ryo essaie une nouvelle fois de le frapper mais il n'en fit rien. A la place, il resta au milieu de la pièce, les yeux écarquillés, ne s'attendant pas à cette nouvelle.

- Tout va bien Ryo-kun ? Fit-il en s'approchant de son ami prudemment.

- Qu'est ce que je vais lui dire ? Merde Maru, t'aurais dû m'en parler. Je vais encore me ridiculiser, je sais pas quoi lui dire.

- Ben, tu commences par je suis désolé, c'est un bon début.

Maru essaya de positiver et sourit, comme toujours alors que Ryo, lui, semblait être gagné par le stress. Il ne l'avait jamais se mettre dans un tel état, surtout pour une fille. Il en conclut qu'elle devait vraiment unique pour que Ryo se rende malade juste pour une simple discussion.

- Je doute qu'un simple désolé, soit suffisant, lui expliqua Ryo.

- Il s'est passé quoi au juste entre vous ? Demanda Maru.

Le jeune homme sentait que Ryo était sur le point de tout lui raconter. Etait-ce la venue de Hana qui le rendait vulnérable ? Maru profita qu'ils soient seuls dans la loge pour tenter de lui tirer les vers du nez. Il voulait savoir ce qui s'était passé entre Hana et Ryo. Pourquoi s'évitaient-ils depuis deux semaines, que s'était-il passé pour que Hana quitte la ville ? Ryo avait-il fait quelque chose de grave ? Maru imaginait tout les scénarios possible, le comportement auto-destructeur de son ami lors des dernières semaines laissait supposer qu'il se sentait responsable, mais de quoi exactement ?

- Ryo, tu me racontes ce qui se passe entre toi et Hana ?

- C'est compliqué...

- Pourquoi elle vivait chez toi ? Demanda Maru.

- Comment tu es au courant de ça au juste ?

- C'est Yamapi, il a gaffé l'autre jour.

- Celui-là, si je l'attrape, il va m'entendre.

Maru se creusait les méninges pour le faire parler mais Ryo était plutôt d'un naturel secret. Visiblement, il n'était pas prêt à lui raconter tout l'histoire. Il décida donc d'encourager son ami plutôt que de savoir comment il s'était mis dans une telle situation.

- Tout à l'heure, tu as dit avoir tout fait foiré, c'est l'occasion de te rattraper. Elle n'aurait jamais accepté de venir si elle ne ressentait rien pour toi.

- Elle me déteste. C'est foutu je te dis.

- Le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine, c'est l'indifférence.

- Tu m'expliques Monsieur le philosophe.

- Si elle n'éprouvait rien pour toi, elle t'aurait simplement ignorée, elle n'aurait jamais quitté son boulot et son appartement. Si elle n'arrivait plus, ne serait-ce que vivre à côté de chez toi, c'est qu'elle t'aime, enfin peut-être. Je ne sais pas qu'elle ressent pour toi mais tu ne la laisse pas indifférente.

Ryo écoutait son ami, se demandant comment il pouvait être d'accord avec lui. Ce raisonnement tenait la route mais il avait du mal à imaginer que cela pouvait être aussi simple. Il trouvait Maru bien optimiste. Il connaissait assez peu Hana mais savait qu'elle avait un caractère bien trempé. Il ne suffisait pas de se présenter devant elle, la bouche en coeur en demandant pardon.

Le garçon ne savait pas quoi penser. Si Maru avait raison, pourquoi l'avait-elle complètement ignoré la veille, lors de la visite touristique ? Cela signifiait-il qu'elle ne l'aimait pas ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête de Ryo. Il ne savait plus quoi penser. En réalisant qu'il allait bientôt se retrouver en face à face avec elle, il commença à paniquer. Il préféra éviter la confrontation, ne sachant pas à quoi s'en tenir et chercha à quitter simplement les lieux.

Maru tenta de l'en empêcher mais Ryo avait déjà pris la poudre d'escampette. Il ne prit pas la peine de le rattraper et s'arrêta sur le pas de la porte lorsqu'il vit une jeune femme qui semblait comme figée. Il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part. En quelques secondes, il retrouva dans sa mémoire, ce joli minois. Il s'agissait de Komori Ayumi, la meilleure amie, il avait vu sa photo dans le dossier remis par le détective privé qu'il avait engagé pour enquêter sur Hana.

- Eh mais vous êtes l'amie de Yuri-san, je vous reconnais !

- Je ne crois pas que l'on ait été présenté, lui répondit plutôt froidement la jeune fille.

Maru fut surpris par le ton rude de la jeune fille qui contrastait avec ses traits fins. Il ne trouva rien à dire et se contenta de sourire, cherchant sûrement à calmer Ayumi qui fronçait désormais les sourcils. Elle comptait bien avoir une discussion avec ce petit fouineur de Maru qui s'était permis de venir jusqu'à son auberge pour rechercher Hana.  

*

* *  

Une fois à l'extérieur du bâtiment, tandis que Hana se plaignait de la brutalité de son voisin, Ryo tentait de rassembler son courage. Il avait une nouvelle fois agit sous le coup de l'impulsion en l'entraînant ici. Lorsqu'il l'avait vu sur le pas de la porte, il fut pris de court et plutôt que de se retrouver à ne pas savoir quoi dire, il lui prit la main pour l'emmener ailleurs. Il espérait qu'en chemin il trouverait quelque chose à dire mais finalement, une fois à l'extérieur du bâtiment, contraint de s'arrêter, il se retrouva de nouveau face à Hana, encore plus vulnérable.

- T'es pas un peu fou ? S'écria Hana.

- Je suis désolé, fit Ryo se remémorant le conseil de Maru.

Hana se retourna vers Ryo. Alors qu'elle s'apprêtait à lui dire ces quatre vérités, elle n'arriva plus à faire sortir un seul mot. Le regard ténébreux du garçon la déconcertait. Elle tentait de se ressaisir mais Ryo se rapprochait d'elle. Elle recula à la même vitesse que lui mais sa fuite s'arrêta lorsqu'elle atteignit le mur. Elle se retrouvait bloquée. Elle cherchait un moyen de s'échapper mais elle n'arrivait pas à détacher ses yeux de ceux de Ryo. Ce dernier se rapprochait toujours. Elle se retrouva alors dos au mur, tandis que le visage du garçon se rapprochait du sien. Il était si près qu'elle pouvait voir son reflet dans la prunelle des yeux du garçon.

- Je suis désolé, répéta Ryo.

Hana était piégée, physiquement et émotionnellement. Ryo était quasiment sur elle, quelques centimètres les séparaient à peine, il était positionnée de façon à que Hana ne puisse pas bouger. Mais cette dernière phrase réussit à briser la barrière qu'elle s'était pourtant construite autour de son petit coeur brisé. Elle était touchée par Ryo qui lui semblait sincère. C'était la première fois qu'il admettait ses torts devant elle. Elle le savait borné, Hana savait donc quel sacrifice c'était pour lui de dire ces quelques mots.

- Hana-chan, je suis désolé... Et si on on faisait comme si rien ne s'était passé !

- Arrêtes !

Les larmes commençaient à rouler sur les joues de Hana. Ryo passa sa main sur le visage de la jeune femme pour les effacer mais Hana la repoussa. Cette phrase prononcée par Ryo, elle ne pouvait pas l'entendre. Elle ne voulait pas l'entendre. Elle le repoussa alors brutalement, il ne chercha alors pas à la retenir.

Il la regarda retourner dans le bâtiment. Il resta quelques minutes dans la ruelle déserte, déçu de voir que ses sentiments n'étaient pas partagés. Il s'attendait à tout sauf à voir Hana fondre en larmes et fuir de la sorte. Il venait de se faire rejeter mais trouvait le comportement de Hana étrange. Bien qu'elle ne réponde pas à sa déclaration clairement, il ne pouvait pas s'enlever de la tête qu'elle mentait. Il avait bien vu qu'elle fuyait son regard lorsqu'elle l'avait repoussé. Il n'arrivait pas à croire que ce ne soit pas réciproque. Il ne savait pas expliqué pourquoi, mais quelque chose en lui, lui intimait l'ordre de s'accrocher, de ne pas abandonner la partie.

Cela faisait déjà un petit moment qu'il cogitait lorsque la porte s'ouvrit, le sortant brusquement de ses pensées. Il s'agissait de Ayumi qui semblait à bout de souffle, et pour cause, elle courait partout à la recherche de Hana.

- Où est Hana ?

- Je ne sais pas ! Elle s'est enfuit.

- Qu'est ce que tu lui as fait ?

Ayumi semblait hors d'elle. Ryo se demanda pourquoi la jeune fille semblait si inquiète.

- Rien, je te jure !

- Si elle s'est enfuit, c'est pas par plaisir, idiot !

- C'est elle l'idiote, pas moi ! S'exclama Ryo qui n'aimait pas beaucoup se faire traiter d'idiot par une quasi inconnue.

- Excuses-moi ? Je peux savoir de quel droit tu te permets d'insulter ma meilleure amie ?

- C'est elle l'idiote, je lui fait ma déclaration et elle ne trouve rien de mieux que de me laisser en plan.

- Baka ! Qu'est ce que tu lui a dit exactement, mot pour mot ?

- En quoi ça te...

- Qu'est ce que tu lui a dit ? Demanda Ayumi en agrippant Ryo par le col de sa chemise.

- Je suis désolé, si on on faisait comme si rien ne s'était passé.

En voyant Ayumi en venir en main, il préféra coopérer. La jeune femme lâcha l'idole, comprenant alors la réaction de son amie. Elle n'était d'ailleurs pas rassurée. Ryo ne comprenait plus rien, il réalisa seulement que quelque chose clochait car Ayumi se tût soudain. Elle semblait de plus en plus préoccupée. Il tenta de savoir pourquoi elle était si tendue, elle lui expliqua alors rapidement la situation.

- Cette phrase, c'est exactement ce que lui a dit Koichi. Mot pour mot.

- Je savais pas, désolé. Et puis sérieusement, cela commence à dater son histoire avec ce gars, non ? Pourquoi elle a réagit comme ça ?

- Parce que Koichi a prononcé cette phrase quelques minutes avant leur mariage. C'est ce qui lui a dit lorsque Hana a découvert qu'il la trompait depuis des mois et qu'il s'apprêtait à l'épouser uniquement pour son héritage.

- Et comment j'aurais pu le savoir, hein ?

- Tu ignores beaucoup de choses sur Hana et je crois qu'il faudrait mieux que ça reste ainsi. Tu es aussi toxique que ce mec, ne l'approches plus jamais !

- Ce n'est...

- Jamais ! Répéta Ayumi, lui lançant des regards emplis de haine et de colère.

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Merci de vos nombreux commentaires. La suite (et bientôt la fin) sera publiée prochainement.