Chapitre 16
Chapitre 16
- Hana, je t'adore, tu le sais. Tu es ma meilleure amie et tu peux rester ici aussi longtemps que tu veux.
Yuri Hana releva la tête de son manga en direction de son amie Komori Ayumi. Elle la connaissait par coeur et elle savait que lorsqu'elle commençait ses phrases par des flatteries, ce n'était jamais bon signe.
- C'est quoi le problème ? Demanda Hana.
- Tu es là depuis deux semaines, je suis ravie de ta présence et...
- Tu pourrais éviter de tourner autour du pot ? Tu me stresses quand tu fais ça.
- Cela ne tiendrait qu'à moi je...
- Ayumi-chan, vas droit au but, je t'en supplie.
- Si tu veux rester, il va falloir que tu payes ta chambre !
Ayumi ferma ensuite les yeux, prête visiblement à recevoir un coup ou une remarque assasine de la part Hana. Cette dernière n'en fit rien. A la place, elle se leva de la chaise et s'approcha d'elle. Ayumi pensait que cette demande l'aurait davantage énervée.
- C'est juste une histoire d'argent, pas de soucis, je vais...
Hana ouvrit ensuite dans son porte-monnaie mais s'aperçut qu'elle n'avait pas grand chose. Quelques pièces de 100 yens se battaient en duel. Elle tendit à son amie le seul billet qu'elle avait en sa possession, soit 5000 yens.
- Je suis désolée Hana-chan mais tu occupes une chambre de l'auberge. On voulait bien t'héberger quelques jours mais on a dû refuser des réservations parce qu'on ne savait pas si tu avais encore besoin de la chambre et...
- On ? Tu veux pas dire Tsukusa-san plutôt ? Demanda Hana sceptique.
Hana squattait depuis deux semaines mais elle ne pensait pas qu'on lui en ferait si vite la remarque. Après sa dispute avec Ryo, elle avait tenté de reprendre une vie normale, faire comme si rien ne s'était passé mais elle avait toujours en tête l'image du garçon. Elle savait qu'en restant à Tokyo et surtout en vivant à côté de chez lui, le calvaire aurait été quotidien.
Elle opta pour une solution radicale pour éviter de le croiser : quitter la ville. Le lundi suivant la dispute, elle se rendit à son travail et présenta sa démission. Tout le service fut surpris de cette annonce, Hana était une dingue de travail. Fubuki-san, sa supérieure, celle qui lui menait la vie dure, était à la fois ravie et déçue de la voir partir. Les jeunes femmes se détestaient cordialement, Fubuki-san était heureuse de voir sa rivale quitter le navire mais déchanta rapidement lorsqu'elle se rendit compte du travail énorme que faisait son assistante et qu'elle devrait désormais faire toute seule.
Hana avait ensuite pris la route pour Hiroshima, pour retrouver la seule personne sur laquelle elle pouvait compter : Ayumi, sa meilleure amie depuis des années. Et bien que leur amitié fut remise un temps en question lors de son retour au Japon, Hana savait qu'il ne fallait pas lui en tenir rigueur et qu'elle restait sa seule véritable amie, elle était comme sa famille.
Hana déchanta un peu lorsqu'elle comprit que maintenant, lorsqu'on disait Ayumi, il fallait aussi ajouter Tsukusa, son mari. Le courant passait difficilement entre eux malgré la bonne volonté de Ayumi. Hana tentait de faire un effort, après tout, si Ayumi l'avait choisit, c'est qu'il avait quelque chose en plus mais elle se demandait encore quoi.
Cela faisait donc deux semaines que Hana profitait de l'auberge familiale héritée de la famille de Tsukasa et dont ce dernier et désormais Ayumi avaient la gérance. Hana aidait parfois à la cuisine mais voyant qu'elle faisait plus de mal que de bien, elle fut prier d'aider ailleurs. Elle passait alors le plus clair de son temps à profiter des onsens des lieux et dormir.
Sur le coup, elle n'avait pas pensé aux conséquences en fuyant littéralement la capitale.. Elle avait agit sur un coup de tête Mais aujourd'hui, elle réalisait qu'elle se retrouvait sans emploi et dans l'incapacité de profiter de son appartement.
- Hana, si tu veux rester ici, il va falloir trouver un job. Sinon, tu peux toujours rentrer à Tokyo, dans ton appart.
- Je ne peux pas rentrer, tu le sais bien ! S'emporta son amie.
- Alors travailles ! Si tu veux rester, c'est 20 000 yens par semaine, et c'est un prix d'ami ! J'ai appris que l'office de tourisme recherchait des guides, tu pourrais poser ta candidature.
- J'y connais rien en tourisme moi ! J'ai fait des études en management !
- Tsukasa a parlé de toi, le responsable est d'accord pour te rencontrer. Tu as rendez-vous demain.
- Hors de question d'être pistonné par ton mari ! S'exclama Hana. Je n'irais pas à ce rendez-vous.
- Si tu refuses, je te balance dans le prochain train direction Tokyo.
- Mais où est passée la gentille Ayumi ?
- Hana, ce boulot, c'est un moyen d'arrêter de ruminer. Tu passes tes journées à penser à Nishikido-san et j'en ai assez de te voir broyer du noir. Je veux que tu arrêtes de penser à ce connard égocentrique et que tu redeviennes la fille forte que j'ai toujours connu. Oublies cette starlette à la noix et penses à toi !
Hana sourit en l'entendit dire ces mots. Ayumi était une personne très douce et très bien elevée. Elle n'avait pas l'habitude d'être si vulgaire. Lorsque que c'était le cas, c'était lorsqu'elle était énervée. Elle savait que son amie était concernée par ce qu'elle endurait. Elle lui avait raconté toute l'histoire et comme elle, Ayumi n'arrivait pas à croire que Ryo ait pu être si cruel.
Ayumi avait raison. Il était temps qu'elle se reprenne en main, elle n'avait jamais laissé personne lui dicter sa vie, moins encore un homme. Et ce n'était pas avec Ryo que ça allait commencé. Elle avait passé assez de temps à pleurer une relation qui n'avait même pas commencé.
* * *
Ce matin-là, lorsque Ryo arriva à l'agence, il savait qu'il allait sûrement avoir quelques remarques de la part de son manager. Il y avait ce magazine people qui n'avait rien trouvé de mieux que de publier une photo de lui endormi aux côtés d'une jeune fille qui dans un long article racontait leur rencontre, leur relation et quel goujat il avait été en la larguant. Il ne souvenait même pas du nom de cette fille, pourquoi aurait-il fait l'effort de s'en souvenir, elle n'était qu'un plan cul sans importance.
Il aurait dû être plus vigilant, il aurait ainsi éviter cette mauvaise publicité. Mais ces derniers jours, son esprit était plutôt occupé par Hana et les soirées nocturnes à répétition n'étaient qu'un moyen pour tenter de l'oublier. Ces sorties ne l'aidaient pas à oublier sa voisine et lui apporteraient aujourd'hui pas mal d'ennuis. Il ne pensait pas que les membres de son groupe seraient les premiers à l'engueuler. Lorsqu'il entra dans la salle de réunion, il vit six paires d'yeux se braquer sur lui.
- Ryo, c'est quoi ça ? Demanda le leader du groupe en montrant l'article du magazine people. Tu pouvais pas faire gaffe !
- Je savais pas qu'elle avait fait des photos. Me fixez pas comme ça, je suis pas le seul dans cette pièce à m'amuser la nuit.
- Mais tu es le seul à te faire choper ! Fit remarquer Shota.
- Cette nana était complètement barge. On a couché quelques fois ensemble et elle s'imagine tout de suite que l'on sortait ensemble, tenta de se justifier Ryo.
- Tu pourras essayer de t'expliquer avec Johnny-sama. Le manager nous a dit qu'il exigeait que tu ailles le voir dès ton arrivée, lui apprit Yu.
Nishikido savait que ce n'était pas bon signe. Le grand patron qui voulait lui parler, il allait passer un mauvais quart d'heure. Il prit donc la direction du bureau de Johnny-sama, histoire de savoir quelle sanction il allait devoir supporter.
* * *
Hana entra dans la salle télévision de l'auberge. Elle alluma le poste et se laissa tomber dans le canapé. Elle était exténuée par sa journée. Cela faisait une semaine qu'elle jouait les guides et bien qu'elle adorait rencontrer les touristes et leur faire découvrir la ville d'Hiroshima, elle ne s'était toujours pas faite à ces chaussures vernies, certes très jolies mais qui n'étaient pas adaptées. Elle passait son temps debout à piétiner et à courir après les visiteurs perdus. Elle avait les pieds en compote et tandis qu'elle tentait de les soulager en les massant, elle regarda la chaîne locale. Soudain, elle vit la bande annonce pour l'émission à venir et réalisa que l'invité était Nishikido Ryo. En le voyant sourire à la caméra, elle s'apprêtait à balancer la télécommande sur le poste mais fut arrêté par Ayumi qui calma le jeu en lui prenant l'objet.
- Ma télé ne t'a rien fait.
- Désolé mais dès que je vois la tête de cet abruti, j'ai des envies de meurtres.
- Tu lui en veux toujours ? Chercha à savoir son amie.
- Il est tellement borné, il ne m'a pas laissé en placer une. Dois-je te rappeler les horreurs qu'il m'a dit ?
- Il a quand même essayer de s'excuser, dans son mot il...
- Au fait, je t'ai pas raconté, fit Hana pour changer de sujet, j'ai eu une super promotion. Tu te rends compte, en une semaine ! Je vais m'occuper des touristes VIP, finit les groupes de lycéens en sortie scolaire. C'est génial, non ?
- Oui, génial, répéta Ayumi.
* * *
Plus tard dans la soirée, Ayumi était au lit avec son mari. Elle était préoccupée par Hana qui faisait comme si tout allait bien. Elle savait que c'était faux, elle la connaissait par coeur. Comme à son habitude, Hana fuyait les problèmes en se jetant à corps perdu dans le travail. Et cette promotion obtenue en une semaine n'avait pas étonnée Ayumi. Hana travaillait comme deux et ne comptait pas ses heures. Elle avait toujours le sourire face aux clients mais cette joie de vivre n'était pas naturelle. Elle se forçait, Ayumi savait qu'elle n'était toujours pas remise de ce qui c'était passé avec Ryo.
- Tu as l'air soucieuse ce soir, remarqua son mari.
- C'est Hana, elle pense toujours à Nishikido. Lorsque j'ai voulu en parler avec elle, elle s'est emportée et a finalement changer du sujet.
- Elle fait le coup à chaque fois, pourquoi tu t'obstines avec ça ?
- Parce que c'est mon amie. Parce que Nishikido était le premier homme qu'elle a laissé s'approcher d'elle depuis Koichi. Je pensais qu'elle allait enfin mieux. Je ne peux la laisser sombrer de nouveau.
- Cette fois c'est différent non ? Avec Koichi, ils étaient sur le point de se marier. Avec ce Nishi... c'est quoi son nom déjà ?
- Nishikido-san.
- Avec Nishikido-san, ce n'était pas si sérieux. Elle l'oubliera vite, tu verras.
- Je suis pas sûre. Je veux dire, elle a quitté son job à cause de lui ! Son job c'est sa vie... La dernière fois qu'elle a voulu changer de vie de la sorte, c'était à cause de Koichi. L'histoire se répète.
- T'inquiètes, elle va rebondir, encore une fois. Elle est intelligente et c'est une battante. Et puis tu es là pour l'aider. Je sais que tu l'as considère comme ta soeur, alors tu peux compter sur moi. Moi non plus, je ne la laisserais jamais tombé.
Ayumi sourit en attendant les paroles de son mari. Elle ne s'était pas trompée en choisisant Tsukasa, elle en était convaincue chaque jour un peu plus.
- J'ai dit quelque chose de drôle ? Demanda-t-il.
- Non, j'aimerais juste que Hana t'entende. Elle comprendrait pourquoi je suis tombeé amoureuse, répondit-elle avant de l'embrasser.
* * *
- Ces photos ternissent ton image, celle des Kanjani et également l'agence ! Cria Johnny. A cause de cette histoire, nous venons de perdre un contrat de publicité et je ne te parle même pas des annonceurs qui menacent de nous quitter. Nishikido-kun, sois tu arrêtes tes conneries soit je serais obligé de mettre un terme à notre collaboration.
- Vous voulez me virer ? Murmura presque Ryo surpris de cette décision.
- C'est ce qui arrivera si tu ne fais pas plus attention. Ce que tu fais durant ton temps libre, je n'en ai rien à faire, tu peux sortir avec une nana voir plusieurs, je m'en fous, c'est ta vie privée. Je veux juste que cela n'arrive plus aux oreilles de la presse.
- Cela n'arrivera plus. Je vous le promets.
- Je le sais bien. La seule solution pour éviter ses dérapages c'est de t'éloigner de Tokyo.
- Hé ? S'écria Ryo.
Voilà comment Ryo s'était retrouvé coincé à Hiroshima. Il était arrivé une semaine avant les autres membres de Kanjani. Ils devaient reprendre leur tournée dans cette ville. Pour tenter de se refaire une image convenable, Nishikido avait parcourut les plateaux télés de la ville où il y faisait notamment la promotion des concerts à venir. Il enchaînait les interviews radios, magazines et fit quelques séances photos. Le soir, il était consigné à l'hôtel, il avait bien tenté de sortir en ville, mais le manager qui l'accompagnait apparaissait d'on ne sait où pour lui montrer à chaque fois, le papier qu'il avait signé auprès de Johnny et qui l'engageait durant son séjour à Hiroshima, à ne pas sortir le soir. Nishikido avait l'impression d'être redevenu un gamin qui ne pouvait pas sortir sans demander la permission.
Le garçon commençait sérieusement à déprimer. Lorsqu'il ne travaillait pas, il était coincé dans sa chambre d'hôtel pour composer. Il s'était en effet également engagé à terminé sa chanson solo pour le prochain album, chanson qu'il aurait dû rendre depuis plusieurs semaines. Ryo grattait quelques accords sur guitare, nota quelques notes sur son cahier avant de finalement tout rayer. Il trouvait cela tellement nul. Il se leva et s'apprétait à prendre son autre guitare mais rapidement son esprit se mit à divaguer. Il ne put s'empêcher de penser à Hana en fixant cette guitare, celle qu'elle lui avait offert.
Refusant de laisser Hana une nouvelle fois lui retourner la tête, il décida de sortir pour se changer les idées. Il ne fut pas étonné de voir son manager dans le hall accourant vers lui en le voyant partir.
- Où allez-vous Nishikido-san ? Vous avez terminé votre chanson ? Je vous rappelle que vous devez la rendre pour...
- Je suis pas inspiré. J'étouffe dans cet hôtel, je vais me balader.
- Dans ce cas, je viens avec vous.
Nishikido ne chercha pas à négocier, il savait qu'il n'arriverait pas le faire changer d'avis. De toute façon, il était payé pour le fliquer toute la semaine, il le laissa donc faire son travail et sortit de l'hôtel et commença à marcher à travers la ville sans but précis.
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