CHAPITRE DEUX : IROS

Planète Terre, an 2501, vingt-cinq août.


— Plus vite ! s'écria Rintus, l'Amiral de son Clan.

Iros se précipita vers ce dernier afin de le frapper à la tête, se prépara à feinter mais n'eut pas le temps d'esquiver le coup de pied qui s'enfonça dans son estomac.

Il s'écroula à terre.

Ils combattaient depuis deux heures et le jeune homme blond n'avait pas réussi à le toucher une seule fois. Il ne faisait qu'encaisser les coups sans réussir à les éviter ni à s'en défendre.

— C'est pitoyable ! aboya l'Amiral qui désespérait de voir son élève tomber à terre à chaque coup porté.

— Et tu espères battre tes ennemis avec ce niveau ? Foutaises, tu te feras écraser avant d'avoir pu esquiver ! rugit-il en saisissant Iros par le col.

— Tant que tu ne m'auras pas touché, tu continueras ! Et frappe-moi, bon sang, on dirait que tu as peur de me faire mal ! J'ai beau avoir le double de ton âge, je ne suis pas une chiffe molle, alors tu vas te remuer ! brailla Rintus en frappant à nouveau le jeune apprenti.

Celui-ci, à bout de souffle, le corps douloureux et le visage cabossé, se releva péniblement. Il asséna un nouveau coup à son adversaire mais celui-ci se déplaça à gauche et l'évita sans difficulté tout en lui mettant un revers dans les côtes. Iros gémit de douleur mais retint le cri qui menaçait de s'échapper de ses lèvres éraflées. Il s'approcha à nouveau de son maître avec la furieuse envie de le toucher, et se précipitant dans sa lancée, perdit l'équilibre dès que celui-ci fit un pas vers la droite pour éviter le choc.

— Minable ! Aucun équilibre, aucune précision, aucune rapidité, aucune force ! Du guerrier, tu n'en as que l'apparence mais pas l'expérience ! vociféra son entraîneur.

Iros, dont l'apparence faisait peine à voir, sentit son cœur battre plus vite. Il n'avait jamais été doué au corps à corps. En fait, en se faisant cette réflexion, il dut admettre qu'il n'était doué dans aucun art militaire.

Il s'approcha lentement de l'Amiral, espérant lui porter le coup fatal, quand un sifflement aigu se fit entendre.

Ils échangèrent un regard surpris, n'étant au courant de rien pouvant justifier l'usage du glas.

Ce dernier ne sonnait que pour des événements exceptionnels ou des décès et, aucune expédition n'ayant eu lieu depuis longtemps, il aurait été étonnant qu'il fusse utilisé pour cette fonction.

— La chance te sourit, il semble que l'entraînement doive s'écourter pour aujourd'hui, mais n'espère pas t'en sortir comme ça. Demain, dès six heures du matin, ici et en tenue de combat ! l'avertit Rintus.

Il lui fit un signe de la main et s'engouffra sur le chemin qui menait au camp où devaient se trouver les autres humains.

Iros poussa un soupir de soulagement et partit rejoindre les douches collectives où il pourrait enlever toute cette sueur dégoulinante. Avec la chaleur étouffante, rien n'était plus épuisant et plus éprouvant qu'un combat en extérieur, un après-midi de plein soleil.

Le jeune homme prit le chemin de sa case ; une maison en forme d'igloo faite à base de terre, de boue ainsi que d'herbes sèches ; s'empara de vêtements de rechange et de sa serviette puis se précipita vers les douches.

Il passa sans s'arrêter devant les cases formant le camp. En dehors de ce dernier, le désert s'étendait à perte de vue, témoignage incontestable de l'état actuel de cette planète. Une terre desséchée, où le sable et la poussière avaient remplacé l'eau et la verdure. Les ressources naturelles restantes se faisant rares, elles étaient devenues l'objet de convoitise des dix Clans.

Une fois aux douches, Iros se déshabilla sans attendre et s'exposa, nu, sous les jets d'eau tiède. Il sentit les gouttes perler sur sa peau laiteuse. L'eau coulait en continu sur sa chevelure d'un blond clair salie par la poussière et la sueur.

Aussitôt lavé, il revêtit des vêtements propres et mit les anciens dans la bassine prévue pour le linge sale. Il regarda son reflet et put constater, pour l'énième fois, sa blancheur peu commune pour un habitant du désert. Ses yeux d'un bleu azurin translucide brillaient plus fort que d'habitude. Il était le seul humain à posséder des iris aussi clair que ça, et s'ils étaient d'une beauté rare, ils étaient surtout très fragiles et très sensibles à la lumière du soleil. Ils étaient constamment plissés et ses cheveux blonds qui cachaient son front servaient aussi à protéger ses prunelles. Il mesurait un mètre quatre-vingt-deux et pesait soixante-douze kilos. Son corps musclé était endolori par les coups de Rintus, les bleus qui parsemaient son torse ne se comptaient pas mais il savait qu'ils partiraient dans les jours qui suivraient.

Le jeune homme appartenait au Clan de l'Épée Bleue, un des dix clans qui occupaient la Terre en l'an 2501.

Aujourd'hui, les terriens qui l'habitaient, réduits au nombre de douze milles, devaient survivre pour résister au climat aride, au vent fort et destructeur des Terres Infinies et devaient s'allier pour trouver comment se nourrir, s'abreuver, et se reproduire.

Ainsi, avec le temps, dix Clans s'étaient constitués, celui de l'Épée Bleue, de la Lame Blanche, du Bouclier Vert, de La Lance Sacrée, du Sabre Doré, de l'Arc Enchanté, de la Dague Argentée, de la Flamme Rouge, de l'Arme Salvatrice et du Poignard Ensorcelé.

Gagnant les batailles mais perdant la guerre, ils s'entretuaient mutuellement.

Iros, soupirant, se dirigea vers le centre du camp afin d'y rejoindre ses amis.

Peinte avec le sang des ennemis, la devise du Clan était affichée en grand à l'entrée de la place : Qu'ils nous haïssent pourvu qu'ils nous craignent.

Il rejoignit Merys et Esteb qui observaient le Clan. La place était bondée, signe que tout le monde avait daigné offrir de sa présence.

— Qu'est-ce qui se passe ? interrogea Iros en mettant ses deux bras autour du cou de son amie.

— Je sais pas mais ça doit être important si tous les généraux sont là, répondit cette dernière, un adorable sourire enfantin aux lèvres.

Iros n'avait jamais été très sociable mais il s'était vite entendu avec les deux frangins.

Esteb, l'aîné de deux ans, était aussi brun que sa sœur était rousse, avait les yeux d'un gris clair quand sa sœur les avaient d'un gris si profond qu'ils paraissaient noir la nuit, avait un corps musclé et ferme quand sa sœur, petite et fluette, avait l'allure d'une adolescente en pleine croissance. Seulement, malgré les apparences, s'il avait l'avantage de la force brute, il perdait quasiment à tous les coups contre sa sœur, plus rapide, plus précise et plus souple.

Physiquement, ils n'avaient rien en commun mais mentalement, il n'y en n'avait pas un pour rattraper l'autre. Toujours fourrés dans les coups les plus traîtres, ils embarquaient Iros à chaque plan. Ils ne manquaient pas d'ingéniosité quand il fallait se moquer, rire ou tendre des pièges aux autres. Tout le monde se laissait berner par la figure d'ange de Merys.

Avec son visage rond et ses joues rebondies, ses grands yeux noirs et ses petites lèvres rose pâle, elle avait tout l'air d'une enfant, seule sa voix, une voix de femme dénotant avec son physique, lui attribuait et justifiait son statut de « femme », mais c'était dans son esprit que germait les idées les plus farfelues de toute la bande.

— En rang ! hurla l'Amiral, de sa voix grave et puissante.

Iros et ses deux amis n'eurent pas le temps de se dire un mot qu'ils se mirent en position, formant deux rangées bien distinctes, laissant, au milieu, une entrée libre.

L'Amiral Clerc, de son prénom Rintus, passa lentement au milieu des hommes, dévisageant avec une lenteur calculée tous les humains du Clan.

— D'ici quelques instants, le Chef viendra ici et se présentera à vous. J'exige de vous que vous soyez silencieux et respectueux !

Sa voix percuta les hommes à la manière d'un fouet.

Le Chef du Clan était un mystère. Personne n'était capable de lui trouver un visage, de le décrire, c'était presque un « mythe », une légende. Face à cette ignorance flagrante, les rumeurs, infondées comme fondées, fusaient dans tous les sens, preuve ultime que le Chef était un inconnu pour son propre Clan.

Et si certains hommes avaient tenté de le renverser, malgré ce mystère qui l'entourait, les généraux et l'Amiral continuaient de placer dans le Chef une confiance aveugle, démesurée, et totale.

Iros sentit un courant d'air froid, chose rare en ce mois d'août, lui traverser l'intégralité du corps. Il observa les autres membres du Clan et se rendit compte qu'il n'était pas le seul à trembler. Une bourrasque glaciale souleva des nuages de poussières et les cheveux d'Iros voltigèrent dans tous les sens.

Il se figea et, presque aussitôt, cessa de respirer. Il réalisa, à ce moment-là, qu'aucun battement de cœur, ni souffle ne venait déchirer la douce mélodie du silence.

Tous les hommes, femmes, enfants et vieillards s'étaient tus en même temps. Personne n'aurait osé interrompre cette absence totale, presque irréelle, de bruit.

Comme un seul homme, tout le Clan se retourna d'un seul mouvement, et assista, tel un spectateur ébloui et muet, à la vision d'un étranger.

Durant quelques minutes qui parurent durer une éternité, ils attendirent tous, silencieux, obéissants, craintifs et immobiles que quelque chose se passe.

Un milliers de paires d'yeux contemplèrent l'étranger marcher, avec lenteur et dans un silence absolu, à travers l'allée.

Personne n'osait respirer, tous retenaient leur souffle, ils attendaient. Qu'attendaient-ils ainsi ? Personne n'aurait su le dire.

Lorsque l'inconnu, d'un geste souple et fugace, retira sa capuche, ils assistèrent, victime de leur propre incompréhension, à la vision d'une femme à la peau de neige.

Une peau d'un blanc immaculé, si blanche qu'elle en devenait presque lumineuse, un visage ovale aux pommettes relevées et aux lèvres d'un rouge sang. Deux yeux d'une couleur époustouflante. Deux prunelles d'un éclat sidérant, renversant, d'une couleur invraisemblable. Or. Deux pupilles couleur or. Un doré saisissant et d'une teinte si ardente qu'Iros sentit sa gorge se nouer.

Un visage à l'image de la perfection, une peau de porcelaine, des cils courbés et d'un noir intense, un nez fin et droit, une longue chevelure de jais tombant à l'intérieur de sa cape.

Iros n'avait jamais autant été hypnotisé par un visage. L'aura qui se dégageait d'elle n'avait rien de délicat. C'était un halo à l'état pur, débordant d'une sensualité et d'une dangerosité à l'état brut. Par-dessus l'érotisme qui se libérait de son corps, le danger qui émanait d'elle était si primitif qu'elle terrassait tous les humains par sa simple présence.

Elle n'avait rien d'humain.

Lorsque sa voix pure et d'une sensualité bouleversante emplit l'espace, Iros sentit les battements de son cœur s'accélérer.

— Je me présente : Ocrélia, chef de votre Clan depuis bientôt deux cents ans. Je suis ici car je participerai et dirigerai la future et dernière expédition dans les Terres Inconnues. Je vais aller droit au but : ce ne sera pas aussi facile que tout ce que vous avez pu faire jusqu'à maintenant. Avant, vous ne preniez aucun risque et restiez dans votre zone de confort. Ce ne sera pas le cas avec moi. D'ici deux jours, nous nous enfoncerons en plein milieu des Terres Infinies et nous ne nous arrêterons pas avant d'avoir trouvé ce pourquoi nous sommes partis. Vous serez face à un désert aride, avec des températures et des vents extrêmes et des ennemis qui peuvent vous attaquer à tout moment. Vos chances de survie sont d'autant plus faibles que vous ne savez pas vous battre. Votre niveau de combat ne vous permet pas de vous défendre face à un adversaire. Vous vous ferez massacrer, tous, sans exception et, dans le désert, il n'y aura personne pour vous secourir. Vous ne pourrez compter que sur vous-mêmes et sur votre instinct de survie. Vous avez toujours vécu dans votre zone de confort. Demain, vous briserez ce cocon, peut-être au prix de votre vie.

Un silence accueillit sa déclaration, preuve irréfutable que tous avaient conscience du danger.

— Auparavant, nous vous laissions l'opportunité de choisir si oui ou non, vous vouliez participer aux expéditions. Demain, vous n'aurez pas le choix. Peu importe votre volonté, si vous ne remplissez pas les critères, vous ne partirez pas. Je ne tiens pas à m'encombrer d'humains dont les chances de survie sont nulles. Si vous êtes enceintes, handicapés, trop vieux, trop jeune, trop faible, trop gros, malades où que vous n'avez pas les capacités physiques, vous resterez ici. Vous avez déjà peu de chance de vous en sortir, inutile de partir si vous êtes sûrs d'y rester.

Sa voix trancha l'air et tous retinrent leur souffle, comme bloqués au niveau des poumons. Personne n'était en mesure de dire si, oui ou non, ils souhaitaient partir.

Ne pas partir signifiait être faible tout comme partir signifiait pouvoir mourir d'un moment à l'autre.

— Sur ce, je vais vous laisser.

Sans un mot de plus, elle rabaissa sa capuche sur sa tête et fit demi-tour.

Le Clan, encore sous le choc, la regarda partir.

Quelques minutes après son départ, les hommes semblèrent reprendre vie et le bruit revint dans le camp. Très vite, les chuchotements devinrent des cris et le silence disparut sous les conversations, rires et respirations.

Cependant, on pouvait encore sentir dans l'air une sorte de tension, signe qu'ils n'avaient pas rêvés. Les cris paraissaient surfaits, l'inquiétude gagnait du terrain, les hommes, angoissés, parlaient et riaient pour espérer oublier, mais les mots restaient gravés dans l'esprit de chacun.

Les rires sonnaient faux, c'étaient des rires désespérés, le rire de ceux qui voulaient faire comme s'il n'y avait jamais rien eu.

— Vous pensez y participer ? demanda, l'air réellement curieux, Merys en s'approchant d'Iros.

— Viens par là, grommela ce dernier en saisissant la jeune femme pour la porter sur ses épaules.

— Lâche-moi ! s'écria son amie en cognant de ses petits poings d'enfant et en faisant preuve d'un sérieux incroyable pour ne pas rire.

— Toujours aussi faible sœurette, ricana le frère en regardant avec un amusement non dissimulé sa sœur se faire transporter sur le dos de son ami.

Celle-ci riposta en tirant la langue, comportement si enfantin que le concerné, au lieu de se sentir insulté, éclata de rire.

Iros, avec gaîté, observa les deux frangins se taquiner et toujours avec Merys sur son dos entreprit de se diriger vers leur petit coin de paradis.

Ils arrivèrent là où ils se retrouvaient toujours lorsqu'ils devaient se rejoindre en cachette, à l'abri des vieillards et des gamins qui couraient dans tous les sens.

Ils se posèrent à l'abri des regard, un endroit où personne n'osait s'aventurer car c'était à la limite des Terres Infinies.

Les Terres Infinies, qui auraient tout aussi bien pu s'appeler le Désert Infini, se déployaient sur des milliers de kilomètres. Une étendue de sable, de poussières, de cailloux et de vide. Une plaine si étendue qu'elle semblait n'avoir pas de fin.

L'atmosphère aride et étouffante était devenu le meilleur ennemi des hommes. Les vents dévastateurs emportaient tout sur leur passage : sable, poussière, cailloux, humains et espoir. Le sable s'infiltrait dans les vêtements, les vents fouettaient les corps et la poussière brûlait les yeux.

Les virus, plus nombreux que les grains de sable, s'emparaient des plus faibles et les détruisaient. Aucun répit n'était accordé à ceux qui osaient braver la tempête.

Iros, soupirant, se laissa tomber sur un tronc d'arbre desséché et posa Merys à terre.

— Sale traître ! Tu étais censé être avec moi et pas avec mon frère ! accusa, un doigt pointé vers le front d'Iros, Merys, un air faussement farouche sur le visage.

— Désolé, mais ton frère avait un meilleur argument, railla Iros en souriant maladroitement.

— Vous comptez y aller ? interrogea, l'air soudain soucieux, Esteb en regardant ses deux amis.

— Évidemment ! répondit sa moitié sans la moindre hésitation.

— Tu es sûr ? Ça peut être dangereux, riposta son frère la voix pleine d'angoisse.

Iros sourit tendrement. Esteb, malgré tout ce qu'il pouvait dire et laisser croire, aimait sa sœur plus que tout. Il aurait été capable de tout faire pour elle. Il avait beau le nier et ne pas le montrer, ses gestes, sa voix, tout l'indiquait : il était très protecteur envers sa frangine. En fait, Iros n'avait jamais vu deux personnes aussi soudées qu'ils l'étaient. Leur amour était fusionnel, un amour fraternel qui réchauffait les cœurs. Ils se disputaient souvent mais c'était leur manière de se montrer leur amour.

Esteb était joueur, dragueur et blagueur mais, avant tout, il était surprotecteur envers sa sœur.

Merys pouvait parfois le charrier à ce propos comme quoi elle n'était plus une enfant, et pour cause elle avait dix-neuf ans, elle était touchée par cette preuve d'affection.

Iros les connaissait depuis ses treize ans : l'âge où ses parents étaient morts. Avant leur décès, Iros était un garçon solitaire qui traînait toujours dans les jupes de sa mère, de son père où qui, très timide et très peureux, restait enfermé des jours entier dans sa case.

A la mort de sa famille, l'Amiral Rintus l'avait pris sous son aile et Iros avait été forcé de se sociabiliser.

— Et toi ? l'interrogea Esteb en regardant Iros.

— Ouais, je suppose, répondit Iros, pas sûr de ce qu'il avançait.

— Vous savez, je ne pense pas qu'elle plaisantait lorsqu'elle a dit que nous avions toutes nos chances de mourir là bas, avança Esteb, la voix tremblante.

— On dirait que t'as peur, la nargua Merys en s'approchant de son frère.

Celui-ci ne répondit rien et baissa les yeux. Iros ne dit rien parce que ce n'était pas son rôle de le dire mais il savait. Esteb avait peur. Il avait peur pour sa sœur. Il se fichait bien de mourir mais il ne supporterait pas de perdre sa sœur. La perte de ses parents avait été rude pour lui, sa sœur était la seule famille qu'il lui restait. Il ne survivrait pas si elle mourrait.

— Tu sais que je sais me battre ? demanda Merys, voulant rassurer son frère et mettant ses mains autour du visage d'Esteb dans le but de malaxer ses joues.

— Oui, je le sais bien, soupira son frère.

Ce dernier sourit et emprisonna sa sœur dans ses bras avant de la serrer fort contre lui. Iros sourit, attendrit, ces moments là, ceux où ils se montraient tels qu'ils étaient, frères et sœurs, unis, amis et si proches, lui fendait le cœur.

Iros aurait pu se sentir à l'écart mais il n'avait jamais eu ce sentiment d'exclusion car Merys et Esteb s'arrangeaient toujours pour qu'il se sente inclus.

— Viens par là, l'accosta Esteb en se dirigeant vers Iros et en le prenant dans ses bras.

Voilà pourquoi Iros aimait tant être avec eux, il n'avait jamais vu un frère et sa sœur aussi sincères et aussi humains qu'eux deux. Il n'y avait pas de fierté mal placée, pas de secrets, seulement une confiance aveugle.

Ils se prirent tous les trois dans les bras, savourant la chance qu'ils avaient d'être ensemble, vivants et heureux.

— On est une famille tous les trois, chuchota Merys, sincèrement émue.

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