Chapitre 3
« Un soleil n'éclipse pas un soleil. Un soleil n'est jamais éclipsé que par des lunes. »
Victor Hugo.
Je pense que cette soirée a été la plus mouvementée de ma vie. Je n'aurai vraiment pas dû accepter TOUTES les bières que l'on me proposait...
Je pense que je suis encore plus saoule que l'amie de Klarckson et Keiron.
D'ailleurs... Où sont Keiron et Klarckson ?
Je regarde autour de moi. Je suis encore dans la taverne de l'auberge, entourée de verres vides. Le parquet est couvert d'homme ivre mort. Certains sont encore « debout » et commande à nouveau des bières. Sauf qu'il n'y a personne au bar...
Le tavernier a dû en avoir marre de les entendre crier et chanter, les verres d'alcool à la main.
Je passe à côté de ceux qui crie sur le tavernier imaginaire sans essayer de les faire taire, même si j'aurai bien envie de le faire, vu la migraine qu'ils me donnent avec leur cri incessant.
Arrivée dans le couloir menant aux chambres, je me demande (enfin) comment je vais faire pour savoir où est la bande des trois.
J'entrouvre toutes les portes du couloir en espérant voir Keiron ou Klarckson.
Je cru entendre la voix de Keiron à travers une porte. J'ouvris la porte en question mais je me retrouvai nez à nez avec Priscilla (allias l'homme qui était en fait une femme).
- Oh ! Bonjour... euh... il faudrait peut-être te trouver un prénom, non ?
- Sûrement mais là, ce n'est pas ma priorié.
- Ah oui... tu veux voir le Soleil avant de faire quoi que ce soit...
- Hein ? Co-comment tu sais que je veux voir le Soleil.
Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours rêvé de voir le Soleil. Mais ce rêve est bien trop ambitieux. Même les plus riches ne peuvent même pas espérer ne serait-ce que d'en avoir une photo.
- Eh bien tu me l'avais dis hier, après ta 20e ou 21e bière...
Je soupire. Comment ai-je pu dire ça ? On ne donne pas ses rêves les plus fous à es inconnus. Surtout quand les rêves en question sont irréalisables.
- Oublie ça, tu veux ? Pour l'instant, je dois retrouver Keiron, Klarckson et la fille bourrée dont je ne connais même pas le nom.
- Je crois qu'ils sont dans la chambre 089, mais je n'en suis pas sûre. Et pour la fille bourrée dont tu ne sais même pas le nom, je crois qu'elle s'appelle Kassandra.
- D'accord, merci pour les infos.
Je sors de la pièce pour aller rejoindre mes compagnons. Avant que je ne puisse partir vers leur chambre, Priscilla me retint par le bras et me dit :
- Ne t'inquiète pas pour ton rêve, je t'aiderai à le réaliser.
Elle me lâcha le bras en me faisant un clin d'œil puis rentra dans sa chambre.
J'étais un peu abasourdie par ces paroles donc je ne me penchai pas sur la question et parti sans demander plus d'explications.
Je finis par trouver Klarckson, Keiron et Kassandra dans la chambre indiquée par Priscilla.
- Que fait-on maintenant ? leur demandai-je.
- Ce serait bien si on te trouvait un prénom, dit Keiron d'une voix endormie.
- Je pensais à Kate, dit Kassandra.
- Non. Il faut qu'il corresponde à sa situation. Donc il doit commencer par un « -z » ou un « -y », expliqua Klarckson.
- Je sais, s'écria Kassandra ! Je propose Zya.
- Zya... je murmure. J'aime bien.
- Sans plus ? demanda Klarckson.
- Va pour Zya, dit Keiron. En attendant, on a encore quelques trucs à faire. Et on a besoin de toi, Zya.
- Pour faire quoi ? demandai-je, méfiante.
- Ne t'inquiète pas, dit Kassandra d'un air qui, justement, m'inquiétait.
Kassandra le prit par la main et me tira à travers les couloirs de l'auberge.
Elle s'arrêta devant une porte et toqua. La personne qui ouvrit était une vieille femme à l'air endormi.Je sors de la pièce pour aller rejoindre mes compagnons. Avant que je ne puisse partir vers leur chambre, Priscilla me retint parle bras et me dit :
- J'ai besoin de toi, la vieille, dit Kassandra en rentrant dans la chambre.
- Tu aurais pu prévenir, sale gamine, répondit la vieille femme.
Kassandra m'entraîna dans la chambre avec elle. Elle se dirigea vers la cuisine et se servit...
Euh...
Une sorte de liquide sombre dégageant de la fumée et sentant amer.
- Tu veux du café ? me proposa Kassandra.
- Euh... je ne sais pas ce que c'est du café.
- Sérieux ?! Mais tu vis dans une grotte ou quoi ?
- En quelques sortes, répondis-je d'un ton sarcastique.
- Ah oui... j'avais oublié... bon, je vais te faire goûter du café.
Elle me tendit une tasse remplie de café.
- Nan mais te gêne pas surtout.
Je me retournai et aperçus la vieille femme.
- Oh... désolée, dis-je honteuse.
- Pas toi ma belle, toi tu peux faire ce que tu veux, dit la femme d'une voix douce.
- T'es gentille avec elle et avec moi t'es un démon ! Ça s'fait pas ! s'écria Kassandra.
- Parce que toi t'es une sale gosse.
- Bon... j'ai besoin de toi, dit Kassandra en reprenant son sérieux.
- Fais les présentations d'abord, ordonna la vieille femme.
- Pfff... donc, Zya, je te présente Madeleine. Madeleine, je te présente Zya.
- Zya ? Mais... tu es une pauvre ! s'exclama Madeleine, surprise.
- C 'est ça ! Bravo, la vieille ! T'as tout compris ! s'exclama Kassandra.
Je vis Kassandra prendre une gorgée de café. Je me demande quel goût ça a... mais j'ai peur de vouloir en boire lorsque je rentrerai chez moi. Et on n'a pas le luxe de boire du café chez les pauvres.
Je décide finalement d'en prendre une gorgée.
Eurk ! C'est amer ! J'aime pas du tout le goût ! Au moins, je suis sûre que je ne voudrais pas en boire quand je serais rentrée chez moi.
- Qu'est-ce que tu me voulais, Kassandra ? demanda Madeleine.
- On a besoin que Zya entre à l'armée.
- Quoi ?! s'exclama Madeleine.
- Quoi ?! je m'exclamai.
- Zya, il faut que tu sois dans l'armée, déclara Kassandra.
- Mais pourquoi ? lui demandai-je.
- Pendant le temps, on s'est rendu compte que tu étais différente, me dit-elle avec le plus grand sérieux.
- Mais en quoi suis-je différente ?
- Ta peau.
- Comment ça « ma peau » ?
- Ta peau... ta peau est différente. On pense que tu pourrais faire parti des brigades d'extérieur.
Les brigades d'extérieur sont des brigades qui protègent notre monde de l'extérieur. Ce sont les seuls qui peuvent aller dehors. Mais même si leur peau est plus résistante, ils ne peuvent regarder ni le Soleil, ni le ciel. La lumière et la chaleur sont trop puissantes pour tout le monde, même les plus résistants.
- Je pense que ce ne sera pas possible de la faire entrer dans les brigades d'extérieur, déclara Madeleine.
- Pourquoi ? s'écria Kassandra.
- Premièrement, elle est loin d'être prête. Deuxièmement... eh bien... ils n'acceptent pas les pauvres à l'armée.
- Premièrement, elle le sera après le camp d'entraînement. Deuxièmement, vu que tu es une ancienne de la brigade d'intérieur, tu pourrais la faire entrer à l'armée.
- Impossible.
- Tu n'as vraiment aucune volonté.
- Est-ce que je peux donner mon avis ? demandai-je.
- Ferme ta gueule ! J'essaye de te faire un avenir là ! s'écria Kassandra.
- T'as vu comment elle a peur de toi quand tu cris ! Impossible qu'elle survive au camp d'entraînement ! cria Madeleine.
J'en ai marre.
Je suis fatiguée.
Je voudrais juste rentrer chez moi.
- VOUS COMMENCEZ À ME LES BRISER SÉVÈRE LÀ ! ALLEZ-Y ! PARLEZ DE MON AVENIR COMME SI JE N'ÉTAIS PAS LÀ, JE VAIS RIEN VOUS DIRE ! J'AI PAS DEMANDÉ À ÊTRE ICI ! TOUT CE QUE JE VEUX, C'EST RENTRER CHEZ MOI, ET NE PLUS ENTENDRE PARLER DE VOUS.
Et je pars après avoir leur avoir crié dessus.
Je passe devant Keiron et Klarckson en courant. Ils m'appellent mais je les ignore.
Je veux juste partir.
Je sors de l'auberge et cours dans les rues de la ville sans me préoccuper des râles des villageois.
Je cours du plus vite que je peux. Je respire si fort que j'ai l'impression de me déchirer la gorge.
Je suis à bout de soufle.
Ça fait combien de temps que je cours ?
Je regarde le paysage qui m'entoure.
Je suis dans un champ qui devait avant servir à cultiver du blé. Mais apparemment les récoltes ont brûlé.
Je me sens fatiguée.
Usée.
Ce n'est pas uniquement de la faute de Kassandra.
Mais en venant ici, je me suis rendue compte que je serais toujours considérée comme une moins que rien.
Je hurle à m'en déchirer les cordes vocales.
Je serai toujours considérée comme une paysanne.
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