Chapitre 12
« Si vous voulez une place au Soleil, il faudra vous résigner à supporter quelques coups de Soleil »
Abigail Van Buren.
Je me réveillai pour la première fois de ma vie dans un lit correct. Il ne faudrait pas que je m'habitue à ma prison dorée. Anaïs entre dans la pièce avec le petit-déjeuner.
- As-tu bien dormi ?
- Oui, pour la première fois de ma vie.
Elle me regarde bizarrement, comme ci j'avais fait une blague très déplacée.
- Évite de parler de ton ancienne vie ici.
- Pourquoi ?
- Je te le dirai plus tard.
Elle regarde un coin de la pièce avec un air méfiant.
Elle me tendit un papier.
Je vais vraiment finir par faire une crise de nerf.
Je. Ne. Sais. Pas. Lire.
Je m'apprêtai à le dire mais elle m'intima de me taire avec un petit geste.
- Mais... commençais-je
- Chut !
- Je...
- Tais-toi !
J'abandonnai l'idée de lui faire remarquer que je ne pouvais pas lire son message. Elle sortit rapidement de la salle. Je déposai le mot sous mon oreiller en me disant que je réglerais ce problème plus tard. Je mange tranquillement le petit-déjeuner qui m'avait été servi.
Je sortis de mon lit et me dirigeai vers la salle à côté de ma salle qui m'avait été indiquée par Anaïs la veille.
Dès que je fis mon entrée dans la salle, l'odeur de parfum m'agressa le nez. Une jeune femme aux cheveux acajou se retourna et me fit un grand sourire.
- Bonjour ! Je suis styliste et je vais m'occuper de votre apparence pendant votre séjour ici.
- Bonjour... et merci... je suppose...
Elle laissa un petit rire s'échapper de sa bouche maquillée.
- Ne t'inquiète pas, tu ne vas pas trop souffrir. On va commencer par faire ta coiffure.
Elle jeta un coup d'œil à mes cheveux et écarquilla les yeux. Ça ne m'étonne pas, je n'ai jamais vraiment pris soin de mes cheveux.
- Euh... je vais les laver et faire un soin. On avisera après.
Pendant environ une heure elle mettait divers produits sur ma chevelure, les rinçait, les enduisait d'huile, les rinces à nouveau... etc.
Au bout d'un certains temps à répéter ce manège, elle finit par me montrer le résultat. Je découvre aujourd'hui que j'avais les cheveux ondulés et châtains. Je ne sais pas vraiment quoi en penser, je ne connais pas la mode.
- Maintenant je vais te donner la robe que j'ai choisie pour toi.
C'est une robe qui m'arrive aux pieds, grise avec une ceinture argentée.
Une fois la robe enfilée, la syliste tourne autour de moi en regardant chaque détail de la robe.
- Parfait. Pour aujourd'hui je vais juste laisser tes cheveux lâchés.
- J'ai une question.
- Vas-y, pose-la.
- Comment tu t'appelles ?
Elle me regarda, avec une lueure de surprise dans les yeux.
- On ne me pose pas souvent la question... en fait tu es la première qui me pose la question. Pourtant il y a eu beaucoup de personne avant toi... dit-elle d'un air pensive.
Comment ça « il y a eu beaucoup de personne avant toi » ?
Elle avait dû remarqué mon air interrogateur puisque qu'elle s'empressa ce qu'elle venait de dire.
- Enfin... ils n'avaient pas la même mission que toi ! Et il n'y en a pas eu autant que ça ! dit-elle rapidement.
Elle soupira.
- Bref, je m'appelle Marie-Lou.
J'entendis la porte s'ouvrir brutalement. Marie-Lou se retourna vivement et s'écria :
- Ajeff ! Qu... qu'est-ce que tu fais là ?
Je ne l'avais jamais vu autant en colère. En fait, je n'avais jamais vu quelqu'un atant en colère dans ma vie.
- Où est Priscilla ? cracha-t-il rageusement.
- J-je ne sais pas.
- Regarde les caméras.
Elle resta à cligner des yeux quelques secondes. Son regard passa de Ajeff à moi. Puis de moi à Ajeff. Pour finalement retomber sur moi.
Ajeff soupira en se massant les tempes.
- Tu ne sers absolument à rien, Marie-Lou. Tu es virée.
Il fit un petit geste vers la porte, comme pour dire à Marie-Lou de dégager. Je vis une larme couler sur la joue de Marie-Lou. Son visage reflétait l'incompréhension totale.
- Qu-qu-quoi ? M... Mais j'ai toujours travaillé ici...Vous... vous ne pouvez pas me virer comme ça...
- Bien sûr que si, je le peux, dit-il exaspérer.
Elle fondit en larmes et s'écroula par terre.
- J-je vous en prie ! Ne me faites pas de lavage de cerveau ! Je ne dirais rien à personne !
- Je n'ai pas le choix.
Il se tourna vers un coin de la pièce.
- Walid, venez la chercher.
Il soupira à nouveau et remit une de ses mèches en place. Il sortit un petit miroir de sa poche et tâche de se refaire sa coiffure. Il parut se rappeler de ma présence et soupira à nouveau.
- Que fais-tu encore ici ?
- Euh...
- Tais-toi, tu m'épuises, dit-il avant de soupirer une énième fois.
Il s'adossa à un mur de la pièce. Moi je ne savais pas quoi faire. Ajeff était en train de noter sur un petit carnet et Marie-Lou sanglotait toujours par terre.
La porte s'ouvrit à nouveau, laissant place à... un tas de muscle ?
- Vous m'avez demandé, monsieur, demanda le tas de muscle de sa voix grave.
- Oui, débarrasse moi de ça, dit Ajeff en désignant Marie-Lou qui était toujours en train de sangloter à terre.
Je crus voir passer une lueur de tristesse passer dans les yeux du tas de muscle. Il se saisit de Marie-Lou et la porta sur son dos. Il s'apprêtait à partir lorsque Ajeff dit :
- Et, Walid !
Walid se retourna et regarda Ajeff.
- Oui ?
- Tu t'occuperas d'elle, dit-il avec un petit sourire malsain.
Je pus lire de l'horreur dans les yeux de Walid. Qu'est-ce que Ajeff entendait par « s'occuper d'elle » ?
Il sortit de la pièce sans un mot. Ajeff se tourna vers et me scruta de haut en bas, les yeux plissés.
- Cette robe te va plutôt bien.
Il tourna les talons et sortit lui aussi de la pièce.
Je m'assis sur le tabouret derrière moi, ne comprenant pas la scène qui venait de se dérouler sous mes yeux. Je n'eus pas le temps de me reposer plus de quelques secondes que Rédouane entre prestement dans la pièce
Il s'arrêta devant moi et me prit par le col. Il me souleva de terre et me secoua.
- Pourquoi t'es pas venue ? Cria-t-il presque.
- Ve-venue où ?
- Le mot de Anaïs, siffla-t-il d'un air mauvais.
Je soupirai, excédée.
- Je. Ne. Sais. Pas. Lire. Dis-je en insistant sur chaque mot.
Rédouane écarquilla les yeux et me lâcha. Je tombai bruyemment sur le sol. Rédoune se gratta la nuque en rougissant un peu.
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