Chapitre 11


« Un rayon de Soleil vaut tout les livres du monde »

Christian Bobin

J'étais en ce moment même en train de prendre le thé avec la personne la plus riche de ce monde. Moi, une pedzouille, était dans la verrière n°1.

- Je vais tout t'expliquer, dit Ajeff avant de prendre une gorgée de son thé. On a dû t'informer, à l'armée, que des personnes vivaient en dehors des verrières.

Je hoche la tête.

- C'est totalement vrai. Je fais partie de ses personnes, d'où ma couleur de peau... atypique. Vous ne pouvez pas aller dehors à cause de votre peau qui n'est pas assez résistante. Mais je pense avoir trouvé un moyen pour que certains habitants des verrières aillent dehors. Priscilla m'a parlé de ton cas. Et je compte te permettre d'aller dehors.

J'écarquillai les yeux. Il serait vraiment prêt à faire ça pour moi ?

- Mais ça ne sera pas gratuit.

Je fronce les sourcils. Que va-t-il me demander en échange de la réalisation de mon rêve ?

- Je voudrais que tu aides les personnes du dehors.

Je ne comprends rien de ce qu'il dit.

- Je... je ne comprends pas, dis-je, méfiante.

- Le Soleil continue de devenir de plus en plus puissant. Même si nous sommes plus résistant à la chaleur, il nous sera bientôt impossible de vivre dehors. C'est pour ça que je suis venu vivre ici. J'ai besoin que tu ailles dehors pour m'aider à emmener ma famille sous les verrières.

Je restai sous le choc. Je ne savais pas quoi répondre. C'était tellement de choses à la fois.

- Tu... tu peux y réfléchir Zya... dit doucement Rédouane.

- Non. Il faut que tu te décides maintenant, dit Ajeff d'un ton sec. J'ai besoin de toi maintenant.

- Laisse la respirer un peu, Ajeff. Tu imagines ce que ç fait de savoir tout ça d'un coup ? répondit Rédouane d'un ton légèrement énervé.

J'entends Ajeff soupirer bruyamment.

- D'accord... je te laisse jusqu'à... demain soir. Demain soir, tu me donneras ta réponse.


Rédouane me prit délicatement l'épaule et me pousse légèrement vers la porte. Je vis Jane et John qui attendaient près de la porte. Jane me sauta littéralement dessus.

- Alors ? Alors ? Comme ça s'est passé ? demanda-t-elle.

- Elle n'a pas encore accepté, dit Rédouane d'un ton sec.

Le regard de Jane s'assombrit. Je ne pensais pas voir un regard aussi haineux dans ma vie.

Elle partit à moitié en courant. John me lança un regard plus que dédaigneux.

- Tss, dit-il sèchement avant de partir dans la même direction que Jane.


Rédouane me prit doucement le bras.

- Sache que dès que tu diras que tu n'as pas encore accepté la proposition de Ajeff, tout le monde te détestera dans cette maison. Enfin.... presque tout le monde.

- J-je comprends pas... pourquoi tout le monde devrait me détester.

- Parce qu'ils veulent tous que les habitants de dehors puissent vivre sous les verrières. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que Ajeff compte mettre en sécurité seulement sa famille. Cet écrivain est moins bon que ce qu'on voudrait.

Je ne sais pas quoi lui répondre. Je suis sous le choc. J'imaginais Ajeff comme quelqu'un de généreux, ne voulant que le bien de son peuple. Mais apparemment il veut plus son bonheur que celui des autres.

Mais...

La majorité des humains sont comme ça.

Plutôt que de cherchez le bonheur des autres, ils cherchent leur propre bonheur.

Je ne peux pas les critiquer : c'est exactement ce que je fais.


- Une servante va venir pour te mener à ta chambre, dit Rédouane.

- D'accord...

- Je te laisse ici, elle ne devrait pas tarder à arriver.

Il partit, me laissant au milieu de ce couloir richement décoré. Les pas de Rédouane sur le sol de marbre retentissaient encore quelques secondes, puis ce bruit s'évanouit. Je suis totalement seule dans ce couloir, seulement accompagnée par les tableaux de personnes que je devrais sûrement connaître si j'étais allée à l'école. Je m'approche de ses visages hostiles peins sur les toiles.

Je n'ai pas le temps de continuer ma contemplation de ses visages immobiles que quelqu'un m'appelle.

- Mademoiselle Zya ?

Je fais demi-tour et aperçois une jeune femme blonde vénitienne aux yeux bleus verts en habit de soubrette. Elle court dans ma direction et s'arrête devant moi, essoufflées.

- Bonjour. Je m'appelle Anaïs et je serais votre servante dans cette maison.

- Euh... bonjour...

- Suivez-moi, je vais vous conduire à votre chambre.

Elle se met en route à travers les couloirs, ses pas résonnant sur le sol. Elle s'arrêta devant une grande porte de bois sombre. Elle fouille das son décolté et en sortit une petite clé argentée. Elle ouvrit la porte avec la clé et se poussa en m'intimant d'entrer d'un geste.

J'entrai dans la pièce spacieuse et restai bouche-bée. Tout était magnifique. Du lit à baldaquin rond jusqu'au lustre en cristal finement sculpté. La chambre était dans les tons bleu clair, argenté et blanc.


Elle était plutôt vide. Il n'y avait que le lit à baldaquin et une grande armoire comme meuble. Il y avait tout de même un grand miroir attaché au mur.

- Alors, il y a plusieurs tenues dans l'armoire. Ça va des tenues de jour jusqu'aux nuisettes. Pour tout ce qui est maquillage, tu devras venir chaque matin dans la salle à droite de ta chambre, pareil pour la douche.

- Euh... du maquillage ?

- Tu ne sais pas ce que c'est le maquillage ?! s'écria-t-elle, horrifiée.

- Ben... non...

- Ciel ! Le maquillage c'est... fait pour embellir le visage. Toutes les femmes en mettent.

- Ah non, pas toutes...

- Comment ça ?! Qui n'en met pas dans ce monde ?

J'avais failli oublier qu'elle avait toujours vécu chez les riches. Une vie de strass et de paillettes...

- Les pauvres, Anaïs. Les pauvres ne mettent pas de maquillage.

- Ah oui... je les avais oublié.

J'espérais bien qu'elle ne se rendait pas compte du fait que ses paroles étaient atroces. Je ne lui ai pas fait la remarque car je sais très bien qu'elle ne comprendra pas.

- Bon... tu as des questions ?

- Pourquoi je dois me maquiller ?

- Ça me parait évident : tous les habitants de la verrière n°1 se doivent d'être parfait. Ils ne suivent pas la mode, ils sont la mode.

- Mais je croyais que personne ne pouvait vous rencontrer...

- C'est vrai, mais il arrive que nous laissions volontairement s'échapper quelques informations sur notre mode de vie. Tu as d'autres questions ?

- Non, c'est bon.

Elle me tend plus plusieurs feuille.

- C'est le plan de la villa. Il y a une dixaine d'étage donc fait attention à ne pas te perdre. Ta chambre est dans le 4e étage. Le premier étage est réservé aux domestisques. Si tu cherches Ajeff, ses appartements sont dans le dernier étage. Tu manges où tu veux, pas besoin de nous prévenir de l'endroit.

- Comment vous allez faire pour savoir où je suis ?

- Il y a des caméras partout dans la villa. La sécurité avant tout.

Donc je serais surveillée 24h/24...


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