Chapitre 1
« On se retrouve plus volontiers du côté du Soleil levant que du Soleil couchant »
Proverbe Danois.
Je me demande si quelqu'un sur cette Terre a déjà vu le Soleil.
J'ai déjà entendu des femmes de mon village parler d'un livre que toutes les personnes riches ont lu, qui décrit à la perfection le Soleil et l'extérieur. Lorsque je leur ai demandé plus d'informations sur le livre en question, elles ont éclaté de rire... Elles disaient que je ne pourrai pas le lire, idiote comme je suis et que personne n'acceptera de m'en faire une lecture.
Je ne me suis jamais sentie aussi idiote.
Tout simplement car je savais qu'elles avaient raison.
Je ne serai pas en mesure de le lire.
Puisque je ne sais pas lire.
J'envie les enfants de personnes riches qui peuvent se permettre d'aller à l'école, de pouvoir apprendre, découvrir chaque jour de nouvelles choses.
Moi, je suis condamné à ne jamais comprendre les panneaux de circulation, à ne pas pouvoir lire de livres.
À me sentir idiote toute ma vie.
ET je ne suis pas la seule dans ce cas : à part les riches, personnes n'a eu l'occasion de mettre les pieds dans une école.
Comment fait-on pour vivre ? C'est une bonne question.
Certains me la pose avec une once de tristesse dans la voix, d'autres avec de la pitié mais le plus souvent, on me la pose de façon moqueuse.
Il paraît que dans les années 2000, dans certains pays quasiment tout le monde pouvait aller à l'école car elle était gratuite. La plupart des enfants faisaient un métier qui leur plaisait et travaillait seulement à partir de 15 ans environs.
Après... ce ne sont que des rumeurs. Il ne faut pas imaginer un monde paradisiaque quand on n'a même pas le droit de rentrer dans un hypermarché. Souvent on va au marché de la calamité. Son nom résume plutôt bien son ambiance chaotique. C'est dans ce genre d'endroit que les accidents intentionnels se déroulent. Le nombre de morts écrasés dans ce marché est très élevé. Mais étant donné que nous ne sommes que le bas peuples, les riches ne font pas attention à notre petite vie de pauvres illettrés.
Je suis en ce moment même assise dans la rue. La chaleur écrasante m'empêche de faire le moindre mouvement sans le regretter amèrement quelques secondes après.
Depuis que le Soleil a gagné en puissance en aspirant des planètes, nous sommes obligés de vivre sous des sortes de verrières épaisses qui nous empêchent de voir le ciel.
Les verrières sont très épaisses dans les villes du haut peuple. Mais dans les quartiers dépravés du bas peuple, les verrières sont beaucoup plus fine, nous obligeant donc à vivre sous une chaleur insoutenable.
Les seuls qui ont le droit de se « prélasser » sous les verrières du haut peuple, se sont les serviteurs. Et encore, on ne peut pas dire qu'ils aient le temps de se prélasser, toujours obliger de courir d'un bout à l'autre des demeures pour assouvir les besoins capricieux des riches.
Je travaille partout et nul part à la fois. Mon parcours professionnel n'est qu'une succession de petits travails dans des boutiques, des champs, des bars...
Je regarde le clocher qui surplombe la ville. Cinq heures du matin et la ville est déjà en effervescence. Tout le monde essaye d'éviter la chaleur étouffante. Je me lève et me dirige vers les champs. Y aura-t-il du travail pour moi aujourd'hui ? Je n'en suis pas sûre, malheureusement.
Je marche pendant quelques minutes avant d'apercevoir les champs qui s'étendent jusqu'à perte de vue.
- Tu es enfin là ! Je commençais à penser que tu étais partie chercher du travail à un autre endroit, dit une voix que je reconnais bien.
- Élise ! Ce n'est pas parce que tu gères les emploies dans les champs que tu es obligée de me crier dessus, je lui réponds.
- C'est la troisième fois cette semaine que tu es en retard. Je pense que je vais arrêter de te garder tu travail de côté.
- Méchante !
Je connais Élise depuis que j'ai 4 ans. Quand ma mère et mon père ont été exécuté, elle a tout fais pour rendre ma vie plus facile. Donc ça fait maintenant 10 ans qu'elle me garde su travail pour que je puisse gagner un minimum ma vie.
- Tu as 14 ans. Il faut que tu te responsabilises. À ton âge, tout le monde a déjà assez de maturité pour vivre seul. Mais toi, je suis toujours obligée de te réserver du travail.
- Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse si tu m'aimes beaucoup ?
Elle soupire, exaspérée.
- Dépêche-toi.
Je me dirige vers la remise pour prendre le matériel qu'il reste.
Je m'acquitte tranquillement à ma tache, qui consiste pour l'instant à retourner la terre, malgré la chaleur étouffante. Personne ne porte de chapeau, tout simplement car il n'y a pas de Soleil.
Je lève les yeux vers le ciel. À quoi peut bien ressembler le Soleil ? À quoi peut bien ressembler le ciel ?
Je regarde chaque jour le ciel en espérant voir un jour autre chose que ce blanc trop propre, trop humain.
On m'avait dit un jour que le Soleil produisait beaucoup de lumière et qu'il était blanc. Certains pensent qu'il ressemble à une sorte de trou dans le ciel, un trou dévoilant une partie d'un monde merveilleux. Les rumeurs disent que si jamais on arrivait jusque ce trou dans le ciel, on pourrait vivre dans ce monde merveilleux qui nous semble interdit. Ce toit blanc nous empêche de voir ne serait-ce que la couleur du ciel.
Et si... ces rumeurs étaient fausses ?
Et si le ciel n'était qu'une grande étendue blanche ?
Je ne préfère pas penser à ça. J'ai toujours rêvé de voir le Soleil et je compte bien le vois, coute que coute.
J'entends un fort vrombissement.
- Eh toi là-bas ?
Je me retourne et aperçois un groupe de jeune dans ce qui avait dû être une voiture à une époque.
Je les déteste. Car ils se croient au-dessus de tous les travailleurs.
Contrairement à moi ou Élise, ils n'ont pas besoin de travailler. Leurs parents gagnent assez avec leur emploie pour les empêcher d'user leurs petites délicatement inutiles.
- T'es muette ou quoi ? me demande un des garçons.
- Qu'est-ce que vous voulez ? je réponds avec un ton de défi.
- Juste faire passer le temps.
- J'ai du travail. Foutez-moi la paix.
- Oh... c'est mignon. Elle est travailleuse.
Ses amis ricanent tous, suivant la cadence de celui sui semble être le meneur.
Ils s'approchent de moi en prenant bien soin de piétiner les récoltes avec leur grosse botte noir chargée de décorations chers et inutiles.
Une fille avec un percing à l'arcade sourcilière me prend le bras.
- Ben alors, on dirait que t'es pas en position de force... dit-elle avec un sourire sadique.
- On va s'amuser un peu, déclare un garçon aux cheveux verts en me prenant l'autre bras.
Ils ricanent tous un bon coup.
Pathétiques...
L'un d'eux sort un petit couteau suisse. Je ricane intérieurement. Si ils voyaient le gros couteau de boucher que je dissimule sous mes vêtements, ils ne seraient pas là à se distraire.
- Alors ma jolie, quel âge as-tu ?
- Ça ne te regarde pas, je réponds sèchement.
- Ça vaaa... détends-toi.
Il approche le couteau de mon visage et retire le foulard recouvrant mes cheveux avec le bout de la lame du couteau.
Je le regarde droit dans les yeux.
- Alors... comment tu t'appelles ?
- À la prison de Canterville, on m'appelle détenue DI098.
- Ton vrai nom.
- Je n'ai pas de prénom.
Ils ont l'air assez déconcerté par mon aveu. Apparemment ils ne savent pas qu'on ne donne pas d'identité à ceux qui mourront d'une mort prématurée.
- Mais... comment t'appelle-t-on alors ?
Je fais un petit sourire moqueur.
- C'est simple : on ne m'appelle pas.
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Bijour/ bonsoir,
Voici une nouvelle histoire !
Alors, alors... oui je sais que j'écris plusieurs histoires en même temps, que c'est pas bien, au niveau de la concentration.
Mais si j'ai envie de faire plein de trucs en même temps et que du coup mes projets avancent trèèèèèès lentement, eh ben j'ai le droit. La liberté !
Libérééééééé, délivréééééé !
Oula... je pars dans des délires chelous, faudrait p't'être que j'ferme ma gueule...
À bientôt !
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