Chapitre 3 : Souvenirs d'enfance

J'ai des souvenirs vagues de mon enfance. Je me souviens du parc dans lequel je jouais tous les jours, des vieux bancs cassés sur lesquels les mères de familles s'asseyaient pour discuter et surveiller leurs enfants, de la balançoire pour laquelle tous les enfants du parc se battaient et de cette forêt dont j'avais si peur. 

La peur. Je me souviens avoir toujours eu peur de tout. Cela ne s'arrangea pas lorsque j'entendais des légendes urbaines plus effrayantes les unes que les autres. Je n'ai jamais été fan de ce genre d'histoire et mon cœur battait la chamade dès que quelqu'un en faisait mention. De plus, mon imagination débordante me faisait voir toute sorte de monstres qui me suivaient et m'observaient à longueur de journée, attendant la moindre occasion pour se ruer vers moi et me faire subir je-ne-sais quel mal.

Ma mère m'a toujours interdit que je m'aventure dans cette forêt, me disant que quelque chose de mal pourrait m'arriver. Mais c'était plus fort que moi. Les autres enfants y allaient pour s'amuser à se faire peur tout en me laissant derrière parce que j'avais trop peur. Pour les autres enfants, j'étais une froussarde. Bizarrement, la majorité de mes souvenir était les cauchemars que je faisais. Mes cauchemars se passaient toujours dans ma rue, dans mon école ou dans ce parc. Et dans tous ces cauchemars, j'étais seule et l'endroit où je me trouvais était obscure.

Certains de mes cauchemars paraissaient plus vrais que nature et me faisaient transpirer de peur. D'autres me faisaient totalement paniquer. Terreurs nocturnes, paralysies du sommeil, sensation de tomber dans le vide... J'ai tout expérimenté plus d'une fois et j'étais terrorisée. Un monstre nous surprend et nous fait du mal. On n'arrive pas à courir et le monstre nous rattrape inévitablement. 

Je pensais que je pouvais être en sécurité chez moi, dans mon lit. Mais j'avais tord. Avec l'arrivée d'Internet, on ne peut être en sécurité nulle part. Tout le monde sait qui nous sommes, où nous sommes, ce que nous faisons et bien d'autres choses. Personnellement, j'utilise certains réseaux sociaux de façon anonyme avec un pseudonyme et j'essaye de ne pas laisser fuiter la moindre information sur moi sur le web. Je veux être la plus prudente possible pour éviter de me faire harceler où que quelqu'un s'amuse à me suivre mais... ça n'a pas l'air de fonctionner.

En rentrant des cours, je passe par le parc dans lequel je jouais tout le temps. Il me paraissait beaucoup plus grand lorsque j'étais une enfant mais la forêt, elle, n'a pas changé. Elle est toujours aussi gigantesque. Après plusieurs minutes, je décide d'y entrer pour m'y balader un peu. Pendant ma promenade, j'empreinte un sentier et entends des oiseaux chanter. Quelques petits animaux me barrent parfois la route en passant devant moi. 

Soudain, j'entends un craquement. Je m'arrête et regarde autour de moi et mon regard s'arrête sur une branche d'arbre cassée, comme si quelqu'un était monté dessus mais que cette même personne était trop lourde et est tombée. Pourtant, je n'ai pas entendu de bruit de chute. Je n'y fais finalement pas attention et continue de marcher, pensive. Cette forêt me faisait peur quand je n'avais que 5 ou 6 ans. Ma mère qui m'interdisait de m'en approcher, prétextant qu'il y avait des monstres qui m'attraperaient pour me dévorer.

Plus je m'enfonce dans la forêt et plus je comprends que quelque chose ne va pas. Il y a des bruits suspects. J'entends un rire; celui d'un garçon. Je me retourne aussitôt pour ne voir que très brièvement une silhouette qui semblait courir pour se cacher. Il vaut mieux que je m'en aille et que je rentre. Je rebrousse chemin et commence à retourner sur mes pas pour sortir au plus vite de cette forêt. Je ne fais que quelques pas avant d'apercevoir devant moi, une silhouette. Une grande silhouette. Celle d'un homme... Sans visage...

Je suis comme paralysée et je décide de sprinter dans le sens inverse quand je vois trois autres personnes arriver près de lui. Une de ces trois personnes portait des lunettes oranges, une autre portait un masque blanc et la troisième avait un pull orange... Je cours à toute vitesse sans comprendre ce qui se passe. J'entends les pas derrière moi qui se rapprochent de plus en plus. J'essaye tant bien que mal de trouver la sortie de cette maudite forêt. Dans la panique, je crie à l'aide en espérant que quelqu'un vienne me secourir. Je tourne la tête et vois que les trois personnes me poursuivent encore.

J'essaye à tout prix de les semer et commence à voir ce qui semble être la sortie de la forêt à mon grand bonheur. Je cours encore et vois un homme qui a l'air d'être le garde forestier. Je l'appelle et me précipite vers lui. Une fois arrivée à sa hauteur, je lui demande d'appeler la police car des hommes me courent après mais, quand il vérifie qui est derrière moi, il ne voit... rien... Je ne comprends pas... Je les ai vus... Ils se sont cachés ?

Le garde forestier assure qu'il n'y a personne et me persuade de rentrer chez moi. Une fois dans mon salon, je m'assois sur le canapé et réfléchis à ce qui s'est passé. Ils m'ont poursuivie... Je ne suis pas folle... Je les ai vus et entendus... L'un d'eux... L'un d'eux avait des haches sur sa ceinture... C'est décidé. Je ne retourne plus dans cette fichue forêt; je ne souhaite pas que quelque chose m'arrive si je les recroise.

Je reste là, sur le canapé, à réfléchir à ce qui s'est passé. Je n'arrivais plus à contrôler mes jambes qui bougeaient toutes seules pour que je puisse fuir. Et mon cœur battait si fort qu'il me faisait mal. Je ne pouvais plus réfléchir. Cette peur... Je n'ai jamais ressenti cette peur depuis si longtemps... Depuis que j'étais enfant... J'ai l'impression d'être redevenue vulnérable et sans défense. C'était comme si, tout-à-coup, j'avais à nouveau 6 ans...

Désolée d'avoir mis beaucoup de temps mais voilà ! Je vais écrire plus souvent, promis ! Et je vais essayer de faire en sorte que la suite soit très bien. ^^ Surtout, dites-moi si j'ai fait de petites fautes d'orthographe ou de frappe ou bien si mon chapitre a des lacunes ^^