Miku se redressa d'un coup, à perte de souffle. Oui, de souffle, oui. C'était une sensation étrange. Elle ne voyait ni son reflet, ni son créateur, ni un de ses amis, rien. Pas même ce vide noir d'encre. Elle voyait... quatre murs qui l'entouraient. Des murs... réalistes. Elle était emmitouflée dans une couverture, dans laquelle elle pouvait ressentir une douce chaleur. Elle n'était pas dans sa tenue habituelle. Elle portait ce que les réels appelaient des pyjamas. Et pour couronner le tout, elle avait un sac à dos. Elle paniqua, en sueur. Où était-elle ? Étais-ce une nouvelle mise à jour ? 

   Notre idole aux cheveux bleus se rassura de la seul façon qu'elle savait ; chanter "levan Polkka". 

 « Dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp, dapp... a lapp dapp dapp a dibi din labba dip dan din lan den lan do wa ba... - » 

  Elle s'arrêta net. D'ailleurs, où était son objet fétiche, celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui ? Elle se dégagea de la couverture et sortit de son lit. La fatigue la fit bâiller. C'était bien la première fois qu'elle ressentait cette émotion. Ses pieds n'étaient pas dans le vide, non, ils touchaient un carrelage froid. Elle s'affola pour la seconde fois depuis quelques minutes et se mit à courir, où était son poireau, son précieux poireau ? 

   Soudain, elle trébucha. Elle avait glissé sur quelque chose de vert. Son poireau. Elle le ramassa et exprima sa joie par des rires triomphaux, c'était tout ce qu'elle savait faire. Elle joua la majorette avec, tourbillonna, le lança en l'air... 

   Un « bip » répétitif et désagréable coupa son moment de jubilation. C'était quelque chose qu'on appelait plus communément un réveil. Furieuse et tête brûlée qu'elle était, elle fit taire cette machine en tapant dessus avec son poireau. Une fois ceci fait, elle s'affala sur son lit et contempla le plafond. 

 « Je suis où ? » 

  Elle connaissait quelques mots des réels pour savoir dire ça. Enfin, peu. Elle avait du mal à tourner ses phrases correctement. 

 « Miku, espèce de grosse patate flemmarde ! Lève-toi, il est bientôt sept heures et demi ! » 

   Cette voix la fit sursauter. La surprise, voilà autre chose. Cette émotion lui faisait un peu peur. Elle écarquilla les yeux. Cette fois, elle devait l'admettre, elle la reconnaissait. C'est pas... 

 « GUMI ?! » 

   Elle se releva brusquement. C'était bien la jeune fille aux cheveux verts mi-longs qui étaient à l'entrée de la chambre, les bras croisés, un grand sourire amusé aux lèvres. 

 « Bah ouais ! C'est pas le voisin ! » rigola Gumi. 

NDA :

Gumi :