~ PЯΣMIΣЯΣ PΛЯTIΣ
Je me baladai dans l'hôpital, disant bonjour aux infirmières. Chantal, l'infirmière en chef, me sourit :
- Bonjour, Emma. Comment vas-tu ?
Drôle de question pour une fille atteinte d'un cancer du poumon. J'inclinai la tête, comme la gentille-adolescente-pas-difficile-pour-un-sou que je ne suis pas :
- Ça peut aller. Et vous ? Pas trop de patients aujourd'hui ?
Je n'avais pas fini ma phrase qu'elle avait déjà filé, occupée à houspiller une nouvelle infirmière qui essayait de rassurer un enfant ayant peur d'une prise de sang. Le pauvre petit garçon était terrifié par l'idée de se faire piquer. Je m'approchai, et lui fis des grimaces. Il se mit à jouer avec mes cheveux, pas encore tombés, et l'infirmière put enfoncer l'aiguille sans problème. Je retournai dans ma chambre, et surfais bêtement sur Internet, m'abrutissant de séries débiles piochées au hasard sur des sites de streaming.
Ma mère m'envoya un message, me disant qu'elle venait me voir dans quinze minutes. Elle enseignait aux petites classes, dans une école primaire juste à côté de ma Maison Blanche, comme j'appelais l'hôpital. Je l'entendis arriver, faisant claquer ses talons sur le sol, avec son sac plein de babioles fabriquées par ses élèves. Elle m'embrassa, speed comme toujours :
- Bonjour, ma chérie. Comment ça va ? Tu as mangé aujourd'hui ? Ton père devait arriver ce soir à Roissy, mais soi-disant que l'avion a du retard. Il y a toujours une raison. Enfin, tu connais ton père...
Oui. Je le connais. C'est d'ailleurs à cause de ça que mes parents ont divorcé, il y a 3 ans. J'avais treize ans, mais leur relation se détériorait depuis mes onze ans environ. Je secouai la tête, impressionnée : ma mère gérait son boulot, ma petite soeur Capucine de 13 ans, sa fille malade, et tout ça, seule. Je ne relevai cependant pas sa remarque à propos de Papa et répondis à ses questions :
- Mon taux de globules blancs a encore baissé, il m'ont fait une injection tout à l'heure. Oui, j'ai mangé ma portion. Capucine va venir me voir ce soir ? continuai-je, tout en redoutant la réponse. Ma mère me regarda, gênée :
- Je ne sais pas, on verra bien.
- Elle ne veut pas me voir, c'est ça ? soupirai-je.
- Ecoute, comprends-la. Elle n'aime pas les hôpitaux, surtout quand sa grande soeur est dedans. Tu sais ce qu'elle m'a dit, hier ?
Sans me laisser le temps de répondre, elle enchaîna :
- Elle m'a hurlé : « Je veux que tout soit comme avant ! Je veux qu'Emma soit avec nous, qu'elle m'emmène au collège, qu'elle revienne à la maison ! Elle me manque et Je-veux-qu'elle-soit-là ! » Je peux essayer de la convaincre, si tu veux.
Je hochai la tête :
- Dis-lui qu'elle me manque terriblement, et que je voudrais la voir dans le parc juste en face.
Ma mère acquiesça, et sauta quasiment sur place lorsqu'elle vit l'heure qu'il était :
- Oh mon Dieu ! Je devais aller chercher la fille de Nathalie à la danse il y a quinze minutes !
Elle décolla de sa chaise d'un seul coup, et fonça chercher Julie à son cours.
Je me couchai, et pleurai : nan, mais quelle merde quand même, mon père n'est jamais là, ma soeur ne supporte pas de me voir, et j'ai un cancer. J'adore ma vie.
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Première partie plutôt courte, mais les prochaines seront plus longues, juré
A bientôt !
Bisouuuus <3
• Chanson : 7 years, Lukas Graham
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