Chapitre 4 : Brasier






Chapitre 4 : Brasier





J'ouvre difficilement les yeux. Il doit être encore très tôt car seulement quelques timides rayons de soleil filtrent à travers les rideaux.

D'ailleurs ... ces rideaux, ce ne sont pas les miens. Malgré la faible luminosité je me rends très vite compte que je ne suis pas chez moi.

Sélène, fais marcher ton cerveau. Je me souviens du saut en parachute, du repas, de l'hélicoptère et puis ... Et puis plus rien.

Ça y est, je panique complètement. Mon cœur s'emballe. Ma respiration se fait de plus en plus courte et rapide, tellement que ma tête en tourne. Pourquoi je ne me souviens de rien ? Où suis-je ? Pourquoi est-ce que ça m'arrive à moi ?

Alors que je me précipite pour sortir du lit dans lequel je suis, je me prends les pieds dans la couette. Je tombe sur le sol dans un bruit sourd. Je frotte mon dos endolori et entends des bruits de pas se dirigeant vers la chambre où je me trouve. Mon sang se fige dans mes veines. Le temps est comme suspendu et le bruit des pas résonne presque douloureusement dans mes oreilles.

C'est comme ça que je vais mourir ? Kidnappée puis assassinée ? Qui pourrait bien m'en vouloir à ce point ? Je ne ferais pas de mal à une mouche.

Pourquoi ? Pourquoi ? Pour- ?

La porte s'ouvre doucement et je croise mes bras devant mon visage. J'attends une seconde, puis deux puis trois puis toujours rien. Tout en tremblant comme une feuille, je décroise mes bras et regarde vers la porte.

Dans l'entrebâillement de cette dernière se trouve un Ace confus, en pyjama, les cheveux ébouriffés et les yeux entrouverts.

- « Sélène ? Tout va bien ? Qu'est-ce que tu fais ? » Me demande-t-il entre deux bâillements.

- « Qu'est-ce que je fais ? La vraie question est : qu'est-ce que TU as fait ? »

Je commence à imaginer différents scénarios plus rocambolesques les uns que les autres. Je suis tellement énervée après la passivité d'Ace face à la situation que je commence à prendre absolument tout ce qui me passe sous la main pour le lui lancer dessus. Je grimpe de nouveau sur le lit pour me saisir des coussins tout en le gratifiant de divers jolis noms d'oiseaux.

Un coussin. Puis deux. Puis le réveil de la table de chevet. Tout y passe.

Je vais pour me saisir d'un cadre avec une photo de famille que je distingue vaguement dans la pénombre. Ni une ni deux, Ace qui n'avait pas bougé jusqu'ici se jette sur moi pour m'empêcher de jeter le cadre.

- « Pas ça. » Me dit-il tout en se mettant à califourchon au-dessus de moi.

- « Ace lâche moi. »

- « Je tiens encore à la vie alors je ne te lâcherai pas tant que tu ne seras pas calmée. »

- « Ace je vais- »

- « S'il te plaît avant de dire que tu vas me tuer laisse-moi au moins m'expliquer. »

Tout en étant toujours au-dessus de moi il commence :

- « Hier soir tu t'es endormie pendant le trajet. J'ai eu beau te secouer dans tous les sens tu ne voulais pas te réveiller. Je n'ai jamais vu quelqu'un dormir aussi profondément. » Ricane-t-il.

Voyant que je ne rigole absolument pas il se reprend et continue :

- « Hu-hum, je disais donc que je n'ai pas réussi à te réveiller et je n'ai pas eu d'autres choix que de te ramener chez moi. Je t'ai installée dans ma chambre et j'ai dormi sur le canapé. »

Après ces mots il se remet à bailler. La pression sur mes poignets se desserre doucement tandis que son corps s'alourdit contre le mien.

- « A-Ace ? »

Pas de réponse.

Il vient littéralement de s'endormir sur moi. Cet homme n'est pas croyable.

J'essaie de le pousser tant bien que mal. J'arrive à me dégager de sous lui. Je roule sur le côté avant d'être rattrapée par deux bras puissants qui ramènent paradoxalement très délicatement mon dos contre son torse.

- « Dors ... Il est cinq heures du matin ... » Marmonne-t-il.

Comprenant que je suis emprisonnée pour de bon, j'arrête de lutter. Tout doucement, de son corps émane une enivrante chaleur qui enveloppe le mien. Je sens son torse se coller contre moi au rythme de sa respiration. Involontairement, ma respiration se synchronise avec la sienne. Mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine quelques instants auparavant calme sa course effrénée. Une inspiration ... Une autre puis je sombre dans le sommeil.

Après ce qui me parait quelques heures, je me réveille ... Seule.

Encore emmitouflée dans la couette je m'étire doucement avant qu'une délicieuse odeur trouve son chemin jusqu'à mes narines.

Du bacon. J'en mettrais ma main à couper.

Encore dans mes habits de la veille, je m'extirpe du lit et me décide à ouvrir la porte. Derrière celle-ci se trouve un appartement spacieux digne d'une vitrine de magasin. Le salon est immense et un luxueux canapé en velours trône au milieu de la pièce. Je laisse l'odeur guider mes pas et finis par atterrir dans une cuisine à l'américaine. Sur le bar se trouvent plein de plats aussi appétissants les uns que les autres : du bacon, des œufs brouillés, de l'avocat et des pancakes.

- « Si madame veut bien se donner la peine d'arrêter de baver et prendre place sur un tabouret. » Me dit Ace tout en finissant de préparer deux bols avec des fruits et du yaourt.

Je ne me fais pas prier et m'installe devant l'assiette avec le bacon. Pas bête la Sélène.

Un fois qu'Ace s'est installé à son tour, nous commençons à manger. Il m'explique alors qu'il a son avion à prendre dans une heure pour rencontrer un client à Tokyo et qu'il ne pourra pas me ramener chez moi. Aucun de nous deux n'aborde le sujet de ce qui s'est passé ce matin. Je pense que l'un comme l'autre nous ne savons pas trop quoi en penser.

Une fois ce paradisiaque petit déjeuner englouti, Ace m'appelle un taxi et monte quant à lui avec son chauffeur direction l'aéroport.

Une fois arrivée dans mon appartement je décide de me préparer un chocolat chaud et de m'enrouler dans un plaid pour lire. Après tout, c'est ce à quoi devait ressembler mon week-end à la base.

En temps normal, je devrais être la plus heureuse sur Terre en faisant cela mais aujourd'hui j'ai ce sentiment bizarre qui danse au fond de ma poitrine ... Comme un vide qui se creuse petit à petit.

La journée se termine lentement et je m'endors difficilement. Ma nuit est agitée, je me bats avec mes draps et mes pensées n'arrivent pas à trouver le repos.

7h. Mon réveil sonne. Mon crâne me fait un mal atroce mais je m'efforce de me lever et d'aller me préparer.

TING ! Me voilà arrivée au bureau. L'iconique chaise en cuir d'Ace m'attend. En son absence je suis celle qui va gérer l'entreprise cette semaine. Il m'a confié des tâches diverses et variées. Je suis littéralement les yeux et la voix de cette entreprise pour 5 jours.

Je prends place sur le siège, croise mes jambes et me saisis des accoudoirs. Ça peut paraître bête mais me trouver dans le siège du patron me fait sentir au sommet du monde.

Pour la première fois de ma vie, je me sens ... Puissante.

La semaine se passe sans grands évènements. J'enchaîne les tâches qui m'ont été confiées sans grandes difficultés. Les employés me traitent littéralement comme si j'étais Ace.

Je me sens puissante ... Puissante mais seule.

Depuis dimanche, je dors mal. Lire ne me procure plus autant de plaisir qu'avant et je commence à perdre l'appétit. Ce vide dans ma poitrine se transforme petit à petit en un gigantesque trou noir aspirant tout sur son passage. Ace n'est plus là pour me lancer ses légendaires petits défis qui pimentent mon quotidien depuis maintenant trois semaines. Seulement cinq petits jours sans lui et me voilà déjà nostalgique.

- « Il me manque. » Je soupire la tête allongée contre le verre glacé bureau.

À peine ces mots sortis de ma bouche, je réalise à quel point notre relation a changé. Au début, je ne voyais Ace que comme un capricieux millionnaire doublé d'un monsieur je-sais-tout. Puis un défi après l'autre, il a su fragiliser et faire tomber les remparts que j'ai placé tout autour de mon cœur.

Maintenant, me voilà comme une âme en peine, privée de nos instants volés ... Sa main sur la mienne, ses yeux dans les miens ... J'en veux encore ... J'en veux plus.

La sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées. La tête toujours contre le bureau j'apporte l'appareil devant mes yeux.

Ace.

Je me redresse brusquement en manquant de faire tomber mon portable au passage. Je me racle la gorge puis décroche.

- « Allo ? »

- « Bonsoir Sélène, je t'appelle parce que je veux que tu sois la première à savoir. » Commence-t-il.

La première.

- « Je viens de signer le contrat à l'instant avec notre client. Avec ça Nova Corporation est définitivement ancrée dans le marché du divertissement japonais ! Pour fêter ça j'organise une fête demain soir quand mon vol aura atterri. »

- « Hu-hum très bien, tu me dis ça pour que je me charge des invitations ? Du traiteur ? »

- « Non pas besoin j'ai déjà tout prévu. Je veux seulement que tu viennes. »

Une soirée. J'essaie d'éviter ça depuis le début. Mes collègues ont essayé à maintes reprises mais j'ai toujours réussi à m'esquiver.

- « Ace ... Comment dire ... Je n'aime pas vraiment les soirées. »

Je joue la carte de l'honnêteté parce qu'avec Ace j'ai compris qu'il avait toujours un coup d'avance.

- « Je sais. Mais tu as oublié ? Tu m'as donné un mois de ta vie. En plus, je suis sûr que mes petits défis te manquent. »

- « Non, pas du tout. »

Menteuse.

- « Sélène ... Tu as sauté d'un avion en vol et tu vas me dire qu'une soirée te fait encore peur ? Tu n'as rien à craindre, tu connais tout le monde dans l'entreprise et personne ne te forcera à boire si tu n'en as pas envie. J'y veillerai. Je te le promets. »

- « D'accord, c'est une promesse alors. À demain Ace. »

- « À demain Sélène. »

Après avoir raccroché, je rassemble mes affaires et finis de ranger le bureau pour que tout soit bien en ordre au retour d'Ace au bureau Lundi.

Je décide de rentrer à pied pour prendre un petit peu de temps pour moi. J'ai accepté d'aller à cette soirée sur un coup de tête mais plus j'y réfléchis plus je me torture l'esprit. J'aime garder le contrôle dans tout ce que je fais dans ma vie et les soirées sont pour moi le paroxysme de l'incontrôlable. L'alcool fait tomber toutes les barrières et je ne suis pas sûre d'être prête à abaisser les miennes. Que cela me plaise ou non, Ace est le seul à avoir ce pouvoir sur moi.

Une fois rentrée, je prends une douche, mange peu et décide de fouiller mes placards pour trouver ce que je vais porter demain soir. En parcourant mes robes du regard, mon regard se pose sur la robe rouge que j'avais portée au gala.

Je la sors de la penderie et alors que je la prends entre mes mains les souvenirs affluent. Notre danse ... Nos corps l'un contre l'autre.

Ne trouvant pas mon bonheur et la nuit portant conseil, je me dirige vers mon lit. Sans grande surprise je me retourne une bonne centaine de fois avant de trouver un sommeil peu réparateur. Quand je me réveille, le soleil est déjà haut dans le ciel et mon petit déjeuner est en réalité plus un repas de midi.

Je me fais couler un bon bain chaud puis y ajoute des huiles essentielles, des sels de bains et des pétales de fleurs. Instagram n'a qu'à bien se tenir. J'applique un masque sur mon visage et fais trempette pendant 30 bonnes minutes. Une fois sortie, je sèche mes cheveux et décide de les boucler puis de les ramener en une queue de cheval haute.

Le temps file à une vitesse folle, il est déjà presque 17 heures et la soirée commence à 20 heures.

Cette soirée étant ma première, autant y aller à fond. Je veux leur en mettre plein les yeux, ou plutôt l'éblouir lui. J'applique un fard à paupière rouge métallique, un eye-liner noir et un rouge à lèvre rouge sang.

Après au moins 300 défilés devant mon miroir, j'opte pour une robe crayon noire à bustier et des stilettos assortis. Pour les bijoux, je préfère rester simple et mon choix se porte vers un ras-de-cou très fin en or blanc serti d'un petit diamant en son centre et deux petits diamants comme boucles d'oreilles. Ils brillent et c'est tout ce dont j'ai besoin.

La température environnant le 0 degré dehors et n'ayant pas envie de finir en mister freeze en sortant j'enfile un trench coat noir que je noue sur le devant.

Je suis prête.

Ces mots je n'arrête pas de les répéter dans ma tête devant mon miroir. Je crois que j'essaie de me donner du courage pour ce qui est à venir.

- « Il faut que j'arrête. Tout va bien se passer ... Ace me l'a promis. »

C'est l'heure. Je monte dans un taxi mais me retrouve complètement coincée dans les embouteillages. Génial. Je vais arriver en retard alors que tout le monde sera déjà là-bas.

Ace a privatisé un rooftop pour l'occasion. Lui et sa folie des grandeurs ne changeront probablement jamais.

J'arrive à 21h et la fête bat déjà son plein. Je cherche Ace du regard mais il y a foule. Alors que je suis sur le point d'abandonner mes recherches, je me retrouve face à ce que je redoutais. Il est là, assis sur un canapé, entouré de deux filles qui lui grimperaient dessus si elles le pouvaient. Il rit à gorge déployée puis son regard rencontre le mien.

À ce moment précis, je ressens un mélange de tristesse et de désillusion. À quoi est-ce que je m'attendais ? Après tout je ne suis qu'un défi ... Un putain de défi de plus sur sa liste.

Je voulais tellement y croire ... Croire qu'enfin quelqu'un allait prendre ma main et ne plus la lâcher, croire que cette fois personne n'allait me trahir, croire que j'avais enfin le droit au bonheur.

Mais non. Non. Non. Non. Non. Non !

Si mes yeux ne pleurent pas, mon sang n'est que larmes qui inondent mon cœur. L'air ne manque pas sur ce toit mais je me noie. Mon corps me semble peser des tonnes.

Je refuse de couler.

Je suis tombée amoureuse du diable. Très bien. Mais vous savez ce que l'on dit ? Quand une femme se venge, le diable s'assoit et apprend.

Ace, ce soir je vais t'apprendre.

Toujours mes yeux plongés dans les siens, j'ôte d'un mouvement dramatique de la main le manteau qui cachait jusqu'ici ma tenue. Je le laisse tomber doucement à terre. Les gens sont tellement occupés à boire et danser que personne n'y prête attention. Ace ne me lâche pas des yeux.

C'est ça, ne me quitte pas du regard. Le show ne fait que commencer.

Le jeune homme de l'accueil de Nova Corporation s'approche de moi avec un verre dans chaque main. Cette dernière semaine j'ai appris qu'il s'appelle Aaron, qu'il a 25 ans et qu'il est célibataire. En effet, en l'absence d'Ace il m'a ouvertement draguée mais j'ai repoussé toutes ses avances.

- « Whaou Sélène tu es magnifique. Tiens, je t'ai pris un verre en te voyant arriver. » Me crie-t-il dans l'oreille pour que je l'entende malgré la musique.

Je prends le verre et bois son contenu d'une traite tout en ne lâchant pas Ace des yeux. La boisson me brûle la gorge mais je fais bonne figure. Dans ma lancée, je me jette dans les bras d'Aaron, le remercie et lui propose d'aller danser tout en faisant un sourire en coin à un Ace maintenant fulminant.

Retour à l'envoyeur mon garçon.

Je fais le demi-tour le plus dramatique qui puisse être afin de tourner le dos à Ace et de rejoindre la piste de danse.

L'alcool fait son effet plus vite que je ne le pensais. J'aurais définitivement dû manger avant de venir. Je me sens euphorique et balance mes hanches de gauche à droite tout en rigolant avec Aaron depuis bien 30 minutes. Curieuse, je me retourne vers l'endroit où se trouvait Ace en arrivant. Il n'est plus là, sûrement en train d'ajouter des noms à son tableau de chasse.

Je reporte mon attention vers mon partenaire de danse qui décide d'attraper mes mains pour me rapprocher de lui. Il est beau garçon mais ses mains sur les miennes ne me procurent aucun plaisir, pas le moindre papillon dans le ventre. Il pose ses mains sur mes hanches puis les retire aussi vite. Intriguée mais soulagée, je le regarde et malgré la pénombre et les néons colorés j'arrive à voir son expression très distinctement. Il regarde derrière moi et il est terrifié.

À mon tour, je me fige et sens très clairement ladite présence juste derrière mon dos. Aaron prend ses jambes à son cou et me laisse plantée là. La présence se rapproche et se transforme en un souffle brûlant dans mon cou. Ayant très bien compris qui est derrière moi, je n'ose plus bouger. Mon nouveau moi alcoolisé et rempli d'assurance est parti en courant avec Aaron. Je sens qu'on dépose mon manteau sur mes épaules et sursaute.

- « Suis-moi. Tout de suite. » Me grogne Ace presque dans l'oreille.

Qui a eu l'idée de se venger déjà ? Moi ? Bravo Sélène. Championne. Je ne sais pas trop pourquoi mais j'obéis et le suis. Il me tourne le dos, ne dit pas un mot et chacun de ses pas me fait sursauter. Nous arrivons devant sa voiture et toujours sans me regarder il dit entre ses dents :

- « Monte. »

Je m'exécute. J'attache ma ceinture et il démarre en trombe. Si la voiture avait des ailes, on serait déjà haut dans le ciel.

Le trajet se déroule dans un silence électrique. La tension est si palpable qu'on pourrait s'en saisir. Aucun de nous deux n'émet le moindre son et mon cœur ne va pas tenir longtemps dans ces conditions.

Mon souhait est entendu et Ace se gare violemment devant chez moi. Je n'ai pas le temps de dire ouf qu'il est déjà sorti. Il m'ouvre la portière de manière tout aussi violente. Ça y est, il commence à me retaper sur le système celui-ci.

Je sors de la voiture et me plante devant lui en attendant qu'il arrête de détourner le regard.

- « C'est bon tu as fini ton petit numéro Ace ? »

Pour le meilleur comme pour le pire j'ai enfin son attention. Pourquoi le pire me direz-vous ? Eh bien ... Étincelle, braise, timide flamme, oubliez tout ça. Maintenant c'est un véritable brasier qui consume ses yeux.

- « Tu ne me fais plus peur tu sais. »

- « Ah vraiment ? » Me dit-il tout en me coinçant dangereusement entre lui et la voiture.

- « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu fais comme si tu en avais quelque chose à faire de moi ? Une seconde on dirait que je t'intéresse puis la suivante tu es dans les bras de deux autres femmes. Je suis censée ne rien te dire ? Toi tu aurais le droit de t'amuser avec elles et pas moi avec Aaron ? »

- « Oh ... Vous vous appelez par vos prénoms maintenant ? » Lance-t-il clairement au bord de la rupture.

- « Mon dieu Ace mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?? » Je lui crie au visage.

- « Toi. C'est toi que je veux. »

Sur ces mots, ses lèvres rencontrent ou plutôt se crashent sur les miennes. Je marque d'abord un temps d'arrêt, le temps que mon cerveau traite ce qui est en train de se passer puis je m'abandonne. Ses mains agrippent mes hanches pour me plaquer encore plus contre la voiture et les miennes saisissent ses cheveux.

Le temps s'arrête. Il n'y a plus que son corps et le mien ... Son cœur et le mien.

Je ne veux pas que ça s'arrête mais l'air commence à me manquer. Nos lèvres se détachent mais ne s'éloignent pas pour autant. Il est essoufflé, moi aussi, mais aucun ne lâche l'autre. Ses yeux océans scrutent les miens.

À cet instant ... Je veux qu'il cartographie mon âme de ses yeux et mon corps de ses mains. Mais, d'un coup, il se décolle de moi, comme soudainement conscient de ce qu'il vient de faire. Pour la première fois, je peux lire de la peur sur son visage. Il passe ses mains tremblantes dans ses cheveux et ses yeux n'arrivent pas à se fixer sur un seul point.

- « Ace ? »

- « Je-je dois y aller. »

Aussitôt dit aussitôt fait. Ses phares sont déjà bien loin.

Il m'a dit vouloir vivre tel un ouragan pour vivre sa vie pleinement. Je dirais plutôt que tel un ouragan, il détruit tout autour de lui. Et moi ? J'ai foncé dedans la tête la première.

Note de l'autrice : Déjà je suis désolée pour l'attente, pardonnez-moi ! (Ne vous en faites pas ma mère et ma meilleure amie m'ont tapé sur les doigts pour vous 😂)

J'ai repris mes études depuis le 1er Septembre et j'ai été prise par pas mal de choses, snif.

Le prochain chapitre sera le dernier de VIVRE, je ne sais pas encore sa date de publication (je fais au plus vite promis) et je peux vous dire de préparer vos petits cœurs ! Voilà voilà merci d'avoir lu ce chapitre !

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