Se relever

- Salut, Harry.

- Salut, 'Mione. Alors c'est bon, je peux sortir ?

- Oui, c'est bon.

- Super ! On y va ?

- Oui. Tout le monde t'attend à table.

- Cool.

- Harry ? Ça va s'arranger.

- Je ne sais pas, 'Mione. Je ne sais vraiment pas.

Ce qu'il ne savait pas, c'est que sa meilleure amie était décidée à l'aider, coûte que coûte. Mais il aurait pu s'en douter. Il la connaissait depuis 8 ans et avait eu le temps de connaître son entêtement digne d'un Hippogriffe.

****************

- Harry ?

Il ne répondit pas.

- Tu devrais rentrer, tu vas attraper froid.

Il haussa les épaules. Il voulait rester là. La lune était belle sur le lac.

- Met ça, au moins.

Une cape se posa sur ses épaules.

- Harry ? Parle-moi. Ça fait une semaine que tu ne dis plus rien.

C'était vrai. Il n'avait pipé mot depuis sa sortie de l'infirmerie.

- C'est dur, Hermione., dit-il d'une voix cassée. C'est si dur.

- Je sais. Je le vois bien. Mais tu ne fais rien. Ça fait 3 semaines, quand même.

- Je ne peux rien faire.

- Si. Tu peux aller le voir. Ou lui écrire.

- Non. C'est trop tard.

- Il n'est jamais trop tard, Harry. Jamais.

Elle s'éloigna de lui en lui rappelant :

- Ne rentre pas à point d'heure non plus.

****************

Malheureusement, Harry retrouva son Meilleur-Ami-Le-Plafond-Blanc deux jours plus tard. Pour Hermione, c'était la goutte de trop. À la sortie du cours de Potions qu'iels avaient en commun avec les Serpentard, la Gryffondor décida de prendre les chose en main et glissa à l'oreille de Ron :

- Fais comme si tout était normal. Pour Harry.

Son petit-ami sembla comprendre et elle s'exclama, alors qu'iels passaient devant les Serpentard qui se rendaient à leur salle commune :

- Oh non, Ron ! J'avais complètement oublié !

- De quoi donc ?

- J'ai dit à Harry qu'on viendrait le chercher à l'infirmerie maintenant, mais j'avais oublié qu'on avait cours de Sortilèges !

- Mais il pourrait très bien sortir tout seul !

- Non, Mme Pomfresh a dit qu'il devait être accompagné, elle ne veut pas le laisser partir pour qu'il se retrouve à l'infirmerie deux minutes après.

- Ah ! Et ben il attendra.

- Mais il va nous détester !

- Mais non, Hermione, avec le soutien qu'on lui a fourni pendant ces trois dernières semaines, le connaissant, il veut qu'on arrête de s'occuper de lui.

- Mais quand même...

Hermione remercia intérieurement Ron et iels s'éloignèrent vers leur prochain cours. Elle n'avait pas fait ça sur un coup de tête, non, elle avait beau être à Gryffondor, elle restait Hermione. Cette dernière semaine, elle avait beaucoup observé Malefoy, avec l'aide de ses ami·e·s, et de Luna notamment. 

Cette Serdaigle qui semblait constamment dans les nuages, tarée, dans son monde, qui ne semblait pas vraiment faire attention aux gens qui l'entouraient, mais qui savait une quantité inquiétante de choses sur toute la population de Poudlard, qui ferait attention à elle ? Et il s'était avéré que Malefoy avait de grosses cernes, il était fatigué, il ne mangeait plus, il n'écoutait plus en cours, ses notes n'étaient plus ce qu'elles étaient, même en Potions... 

Un soir, Luna était venue voir Hermione pour lui rapporter ce qu'elle avait surpris dans une conversation entre Zabini et Parkinson. Apparemment, Malefoy se rendait presque malade, il ne leur parlait plus, et les seules fois où il dormait, il murmurait le prénom de quelqu'un·e de bien précis, que les deux Serpentard n'avaient malheureusement jamais nommé·e. 

Mais Hermione était sûre que c'était d'Harry dont il s'agissait. Alors qu'elle était passée devant Zabini et Nott la veille, ceux-ci l'avaient regardée d'un air bizarre, sans l'insulter, sans animosité, presque hésitants.

Et puis, les signes lui paraissaient à présent évidents. Malefoy avait eu une tête de déterré les deux premières semaines de la rentrée, puis il avait paru plus détendu et heureux... Cette période correspondait parfaitement avec les disparitions d'Harry. De toute façon, même si cela n'avait pas été si sûr, Hermione l'aurait quand même fait. Pour essayer. Pour Harry.

*****************

Harry relut le petit bout de papier, où était écrit en une citation sa doctrine de vie que quelqu'un·e - sûrement Hermione - avait laissé dans sa cape. Il le remit dans sa poche et regarda par la fenêtre, s'amusant du fait qu'Hermione lui rappelait ainsi qu'il devait appliquer cette règle, même si c'était juste pour des histoires de cœur. 

Il voyait que le soleil était là, juste derrière les nuages qui avaient cessé de pleuvoir 45 minutes auparavant, et il lui semblait qu'il lui fallait juste souffler dessus pour faire apparaître la lumière. Mais il était bien, là, immobile et au chaud. La porte de l'infirmerie s'ouvrit.

- Ah, vous voilà, j'ai faillit vous attendre ! J'ai faim, moi ! Qu'est-ce que vous... Oh. Malefoy.

Son cœur avait brusquement dévalé son corps, entraînant à sa suite son sang et ses tripes. Partir, il devait partir. Tant pis si Ron et Hermione n'étaient pas là. Il ramassa son sac et traversa la salle blanche à grands pas, espérant de tout son être que le Serpentard venait juste chercher il ne savait quelle potion. Malheureusement, le blond lui attrapa le bras quand il passa devant lui.

- Potter.

Il s'arrêta.

- Ça...ça va ?

- Très bien. Tu veux bien me lâcher ? Je dois aller manger avec des gens.

Il se dégagea d'un coup sec et continua sa marche, essayant de ne surtout pas penser à cette main sur son poignet, ce contact, si ferme et pourtant si doux... Non, ne pas penser à ça, ne pas penser à lui !

- Potter, attend !

Non, il n'attendait pas, il n'attendait rien du tout !

- Potter !

Il se retourna vivement, contre son gré.

- Quoi ?

- Ça fait 3 semaines, Potter.

- Oui, effectivement, Malefoy. C'est bien, tu sais compter.

Le masque du garçon tomba, laissant place à son vrai visage, celui qu'Harry connaissait, celui de leurs rencontres nocturnes... Ne pas y penser, il ne devait pas y penser !

- Je t'ai attendu., murmura le blond.

Harry supposa que le bruit de verre brisé était celui de son cœur. Pourtant, il réussit encore à résister, à être blessant.

- Et ben je suis pas venu.

- Pourquoi ?

- Parce que c'est comme ça.

- Donc quand tu me disais que tu arrêtais, c'était aussi notre amitié ?

Les larmes montèrent à une vitesse hallucinante et Harry reprit sa marche, ignorant de toutes ses forces les bruits de pas de Malefoy derrière lui.

- D'accord. Qu'est-ce que je t'ai fait, Potter, pour que tu arrêtes du jour au lendemain ?

Il lui avait volé son cœur !

- Rien.

- Donc tu es parti pour rien ?

- Oui.

La Grande Salle. Il devait entrer dans la Grande Salle. La fin du couloir était proche, et puis il fallait juste tourner et-

- Potter !

- Mais quoi, à la fin ?!

- Tu me manques, bordel !

Harry se figea, puis secoua la tête en reprenant son chemin. Impossible.

- C'est ça. Et moi, je suis Merlin. C'est pas moi qui te manque, Malefoy, c'est juste mon corps ! C'est pas que je te manque, c'est que tu es en manque ! 

- Potter ! Arrête-toi !

- Je n'ai rien à te dire !

- Et bien moi si ! Et tu vas me faire le plaisir de m'écouter et de me répondre !

- Et qu'est-ce que tu as de si important à me dire, Malefoy ?, s'exclama-t-il en se retournant vers le jeune homme.

- Tu me manques ! Tu me manques, espèce de crétin, et tu t'en fous ! Ou est passé le serviable Gryffondor ? Hein ? Tu me manques !

Harry crut qu'il allait s'effondrer quand il vit les larmes que les yeux argent retenaient tant bien que mal. Ces yeux argent qui pouvaient refléter tellement d'émotions, surtout quand... Stop ! Perdu dans ses pensée, obnubilé par Malefoy, Harry ne vit pas qu'ils s'étaient arrêtés devant la Grande Salle, au pied de l'escalier, que les portes étaient ouvertes et que tout le monde les regardait.

- Explique-moi, Potter ! J'ai le droit de savoir pourquoi tu es parti alors qu'on était bien ! Explique-moi ! C'est à cause de moi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? C'est parce que j'ai cette merde sur le bras ? C'est parce que je suis un Malefoy ?

Harry secoua la tête.

- Mais pourquoi, Potter, pourquoi ? Arrête de m'ignorer, bon sang ! C'est pire que quand on se parlait juste pour s'insulter !

Le Gryffondor détourna le regard, luttant contre les larmes.

- Explique-moi ! Arrête... Regarde-moi, Potter ! Tu ne te rends pas compte combien tu me fais mal ! J'ai mal, Potter, parce qu'elle était belle, notre amitié ! Tu me fais souffrir !

Non, Harry ne voulait pas lui faire de mal, il n'y avait qu'à lui-même qu'il faisait du mal en ayant piétiné leur amitié. Parce que Malefoy ne pouvait pas en avoir à faire de leur amitié. Parce que c'était impossible qu'il en aie quelque chose à faire.

- Explique-moi, Potter !, hurla Malefoy.

- Mais y'a rien a expliquer ! Rien du tout ! C'est comme ça ! Je l'ai décidé, c'est tout !

- Ah oui, alors pourquoi j'ai l'impression que tu vas te mettre à pleurer d'une seconde à l'autre ? J'ai le droit d'avoir des réponses, Potter, pour que je sache au moins pourquoi je souffre !

- Des réponses ? Tu veux vraiment des réponses ? Mais la réponse, c'est que je t'aime, bordel, je t'aime !

Harry resta un instant étourdi par ce qu'il venait de dire. Malefoy cligna des yeux, bouche bée, et Harry mit sa main devant sa bouche. Qu'avait-il fait ? Qu'avait-il dit ? Qu'est-ce qui lui avait pris ? Malefoy fit un pas vers lui, hésitant, toujours sidéré, mais Harry recula vers les escaliers.

- Non..., murmura-t-il. Je n'ai pas... Ce n'est pas... Je dois...

Il s'agrippa à la rambarde des escaliers, un pied sur la première marche, et fit volte-face.

- Harry Potter, arrête-toi tout de suite !, lui ordonna une voix.

Harry n'avait pas pour habitude d'obéir aux gens qui lui gueulaient dessus. Sauf que c'était sa voix, sa voix qui lui avait déjà ordonné de faire des choses beaucoup trop impudiques auxquelles il ne pouvait pas penser, pas maintenant. Et c'est donc sa voix qui le fit s'arrêter. De toute façon, il n'aurait pas pu aller bien loin, les larmes commençaient à brouiller sa vue. Il les chassa d'un battement de cils et, durant ce court laps de temps, Malefoy l'avait rejoint dans l'escalier.

- Hey, Potter, pourquoi tu pleures ?, lui demanda-t-il d'une voix étonnamment douce que lui seul pouvait entendre.

- Je...je...ne me touche pas...je...

- Harry.

Le dénommé releva brusquement la tête. Malefoy l'appelait rarement par son prénom. Sauf quand... Stop !

- Ne pleure pas... Ça ne sert à rien de pleurer alors que tu n'as même pas écouté ma réponse.

- Que... Quelle réponse ? Je ne t'ai même pas posé de question.

- Ce genre de déclaration, ça attend une réponse, non ?, demanda le blond d'une voix mal assurée.

- Je...je ne sais pas. Peut-être. Tu t'y connais sûrement mieux que moi.

Le Serpentard eut un sourire.

- Harry, regarde-moi.

Le Survivant planta ses prunelles dans celles de Malefoy.

- Je n'aime pas te voir comme ça, tu sais. Ça gâche la jolie couleur de tes yeux. Et tu sais combien je les aime.

Harry rougit. Oh oui, il le savait très bien.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Parce que je...c'était juste pour...pour...

- Le sexe ?, compléta Drago.

Il hocha la tête.

- Tu crois que je te racontais ma vie juste pour le cul ?

- Je...je ne sais pas... Je sais...j'ai cru...

- Harry ? Moi aussi.

- Quoi ? Toi aussi tu croyais que c'était juste pour-

- Non, moi aussi je t'aime, Harry.

Le Gryffondor regarda fixement le garçon qui se tenait devant lui et serra fort le papier dans sa poche.

- Hé, bugue pas.

- Je...je...

- Tu quoi ? Tu as perdu ta langue ?

- Je...je peux t'embrasser ?

- À ton avis ? On n'embrasse pas quand c'est juste pour le sexe. C'était ça notre règle, non ?

- Oui... Mais...je...tu...

- Mais étant donné que c'est une histoire de sentiments, bien sûr que tu peux, imbécile !

Alors Harry posa ses lèvres sur celles de Malefoy et ferma les yeux alors que le blond répondait à son baiser.

Dans la Grande Salle, 7 personnes applaudissaient très fort aux milieux d'élèves étonné·e·s, dégoûté·e·s, heureux·ses, gêné·e·s, ravi·e·s et soulagé·e·s. Oui, parce que les Serpentard peuvent être soulagé·e·s. Même s'il s'agit de Zabini, Parkinson et Nott qui regardent leur meilleur ami embrasser leur meilleur ennemi. Dehors, le soleil brillait, et un rayon lumineux qui passait par les grandes fenêtres de l'infirmerie vint illuminer le verre brisé par Harry et réparé par Hermione.

Vivre, c'est agir, rester les bras croisés, c'est mourir sans avoir vécu., Henri-Frédéric Amiel

───── ❝ 𝑭𝑰𝑵 ❞ ─────

2193 mots

Publié le Samedi 5 Novembre 2022


Et voilà ! Petit Three Shot sympa, du moins je l'espère ! Je ne sais absolument pas comment il m'est venu, ma main a attrapé mon critérium et s'est mise à écrire toute seule ! J'espère que ça vous à plu !

Gros bisous !

Sacha.

P.S. : En passant, si l'envie vous prend de vouloir lire mes autres histoires...


Mes autres histoires :

Il était temps : Ginmione, vacances 5ème année, lemon, terminée (6 chapitres).

Notion du temps : Nouvelle, fille en prison, terminée mais possibilité d'amélioration du 4ème chapitre (5 chapitres).

Et si on s'aimait ? : Drarry, 5ème année, lemon, terminé (18 chapitres).

Va te faire foutre, Malefoy ! : Drarry, adultes, lemon, terminée (21 chapitres).

N'aie pas peur : Drarry, 8ème année, lemon, en cours

Rantbook d'un·e anarchaqueer, fierx et révolutionnaire : mon Rantbook, OS, sujets sociétaux, discussions/débats, questions philosophiques, en cours

À l'encre de mes veines : tous les petits textes que j'écris, que vous pouvez aussi trouver dans mon Rantbook, mais sans tous les chapitre de racontage de vie inutile, en cours

16 jours sous une branche de gui : Drarry, One Shot, 8ème année, no lemon, terminée

Juste un rencard : Drarry, One Shot, 8ème année, no lemon, terminé

Main dans la main : Nouvelle, 7 chapitres, terminé

Un garçon comme un autre : Drarry, 11 chapitres, 8ème année, lemon bonus, terminée

Je t'aime, et c'est comme ça : Drarry, 5ème année d'Albus Potter et Scorpius Malefoy, lemon, terminée (8 chapitres).

Espèce d'idiot : Drarry, Two Shot, adultes, ne tiens pas compte de l'épilogue, no lemon, terminé.

Tout ça pour du gâteau : Drarry, OS, 8ème année, ne tient pas compte de l'épilogue, no lemon, terminée.


Écrit le Jeudi 17 Juin 2021

Publié du Samedi 22 Octobre au Samedi 5 Novembre 2022

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