Chapitre 3 - Douleur Vive
Chapitre 3 : Douleur Vive
Au XVIIIe siècle, sur la propriété de Tom, l'esclavagiste qui détient un grand nombre d'esclaves sur ses terrains, dont Quelot, débarque une diligence, peint d'un blanc brillant, conduit par deux chevaux. Positionné face au grand escalier de son palace, celui-ci y sort, avec une longue veste bleue et un jabot de la même couleur. Il observe les alentours de sa propriété où d'un côté il y a des esclaves, dont des enfants de plus de 14 ans, qui travaillent dans les champs, quand d'autres travaillent dans la construction de plusieurs habitats.
Sur cet instant, Tom aperçoit Charles, le chef des gardes qui surveillent les esclaves. Il le rejoint et, eux deux, en train de marcher vers l'arrière du palace, initient la conversation :
- Je pars une semaine et il y a déjà des problèmes ? Je t'écoute !
- Patron, vous savez très bien d'où vient le problème. Emet Charles à Tom, d'un ton timide, en accélérant le pas.
Les esclaves ne veulent pas travailler avec lui, comme ils savent qu'il est privilégié. Mes hommes et moi n'osons plus le fouetter depuis que vous avez viré un de mes hommes parce qu'il l'a fouetté au visage.
- Tu sais très bien ce que j'essaye de faire avec lui.
- Je sais, mais patron, il nuit fortement à l'efficacité des esclaves et de mes hommes aussi. Donc je n'avais pas le choix de l'enfermer ici.
Face à une cuve souterraine, Charles ouvre un cadenas avec ses clés et soulève une trappe où Quelot est à l'intérieur, attaché de la tête au pied, dans un quatre mètres carré. Celui-ci, avec son regard empli de haine, lève ses yeux, face à la lumière du soleil qui l'aveugle et Tom lui déclare :
- Quelot ! Quelot ! Quelot ! Tu sais que tu commences à m'emmerder. On va devoir avoir une réelle discussion toi et moi.
I
En 2021, dans un parc municipal de la banlieue parisienne où se promènent de nombreuses familles et de passant, avec des enfants qui jouent, également, sur les aires de jeux. Posté sur un banc, avec sa capuche sur la tête, dissimulant partiellement son visage, Tyrone examine les personnes autour de lui, plus spécifiquement, une jeune femme qui passe avec sa poussette et un joggeur. Il ne les lâche pas du regard, allant jusqu'à les dévisager, puis il est interrompu dans sa concentration par un homme âgé qui court après un enfant. Soudain, il remarque sur sa droite, qu'il y a une femme, portant des lunettes, qui est, avec lui, sur son banc. Il ne lui porte pas d'importance et reprend ce qu'il fait en regardant à nouveau le joggeur et la femme avec sa poussette. Zachary, son esprit, étant un agent de la C.I.A, surgit à sa gauche et lui demande :
- Alors mon grand, tu les as remarqués ?
- Non, mais stop ! Là, c'est bon ! Directement, le lieu, où ils sont, se dissout et laisse apparaître la demi-sphère mentale de Tyrone. Celui-ci, exaspéré, se redresse et continue à dire à Zachary.
Ça ne sert à rien, ça fait trois heures qu'on s'entraîne là-dessus et ça n'a abouti à rien.
- Je te rappelle que c'est toi qui voulais être entraînés sur mes compétences et mes acquis. Lui évoque Zachary, en croisant les bras, avec le regard porté sur l'attitude de Tyrone.
- Oui, mais c'est lassant !
- Tyrone, ce que je t'apprends, c'est le minimum vital pour survivre et si tu ne maîtrises pas ça, ben... Tu peux laisser tomber.
- On verra ça après, mais j'ai vraiment mal à la tête à cause de ses conneries.
- D'accord, intervient à son tour Magnus, de nulle part.
Mais est-ce que tu as remarqué, qui sont les faux espions ?
- Oui, c'est le joggeur et la femme avec son bébé.
- Non, ce ne sont pas eux ! Pfff Tyrone, on dirait que l'enseignement, que je t'ai procuré pendant ces trois heures, n'a servi à rien et pourtant, c'est toi qui me l'as demandé. Lui reproche Zachary.
- Comme je vous ai demandé d'approfondir vos connaissances par rapport au monde d'aujourd'hui. Leur rappelle Tyrone.
- Oui, on sait tous mis au boulot. Mais toi aussi, tu as ta part de responsabilité et ça commence par avoir les bases de la contre-surveillance et du contre-espionnage.
- Je suis tout à fait d'accord avec eux, Tyrone. Entre en scène Imala, entre eux trois, pour poursuivre les propos de Zachary.
Tu dois continuer ton entraînement.
- Demain promis... Déclare Tyrone, l'air alarmé.
Mais là, j'ai d'autres chats à fouetter. Magnus et Zachary, continuez à vous perfectionner sur vos capacités. Magnus, toi, les véhicules et la mécanique pendant que toi...
- Oui, l'informatique, je sais. L'interrompt subtilement Zachary.
- Cool ! Imala vient, faut qu'on parle.
Tyrone laisse Magnus et Zachary, dans cette partie du dôme mentale, pour partir avec Imala qui lui demande :
- Et maintenant ?
- Faut que j'aille m'entraîner avec Quelot sur la gestion de la douleur.
- Tu devrais aller parler à Anne avant ça, elle est encore chamboulée par l'échec de son opération. Conseille Imala à Tyrone, pendant qu'ils rejoignent une autre pièce dans la demi-sphère blanche.
- Ce n'est pas le plus important Imala.
- Je te rappelle que tous tes esprits sont importants mais bon... C'est de t'entraîner sur la douleur, ta priorité. Tu sais quelle réponse, il va te donner ? Lui demande-t-elle, avec un petit sourire narquois.
- Oui, je sais, Quelot va me dire...
- NON ! Quelot, poursuivant la phrase que Tyrone a prononcée à Imala, couché dans son espace intime du dôme, le regard vers le plafond, avec seulement Tyrone.
Je refuse, je t'ai laissé faire ton speech, mais je ne suis pas partant dans ton plan d'unification.
- Arh... Quelot, je ne te demande pas d'être mon ami. Emet Tyrone, en se rapprochant de lui.
J'ai juste besoin que tu m'apprennes comment faire pour ne plus ressentir la douleur et courir aussi vite que toi.
- Gamin, j'ai aucune envie de courir avec toi et je n'ai pas appris à ne pas ressentir la douleur, je l'ai acquis malgré moi. Et je ne souhaite même pas au blanc de subir ce que j'ai vécu pour soi-disant « ne plus ressentir la douleur ». Explique Quelot, d'un ton rébarbatif.
- Certes, ce n'est pas faux. Mais je suis sûr que tu as les prérequis pour que je ressente beaucoup moins la douleur parce que ce n'est pas évident de fuir, après s'être fait défenestrer ou après m'avoir cassé le bras.
- Oui, mais gamin, la douleur ce n'est pas physique, c'est aussi mental. Tu sais comment ça marche la douleur vis-à-vis du corps ? Change-t-il de position, en s'asseyant face à lui.
- Parce que toi, tu sais, tu es un scientifique, tu connais la physiologie ? L'interroge Tyrone, de manière rhétorique.
- Faut dire que j'ai suivi les formations d'Anne, à l'époque, sur la douleur. Bref, tout est dans la tête au niveau de la douleur. Par exemple, c'est comme quand tu te blesses, tant que tu ne vois pas la blessure, tu ne ressens pas la douleur de celle-ci. C'est bon, tu es convaincu ?
- Je savais ça Quelot, mais moi, je te demande de me former sur le fait de ne pas ressentir la douleur.
- Il n'y a pas de formation là-dessus. Lui répète Quelot, en se recouchant, pendant que Tyrone s'appuie sur le mur pour lui parler.
A la place, tu devrais te préoccuper de Savannah parce que pour moi, tu veux t'entraîner pour ne pas penser au fait qu'elle soit morte.
- Elle n'est pas morte ! Affirme Tyrone à Quelot, sans hésitation, avec toute même un minimum d'inquiétude dans son regard.
- L'avenir nous le dira gamin, mais pour moi, malheureusement, c'est sûr que...
II
- Savannah Tush est mort ! Exprime une journaliste, l'air neutre, sur un plateau de télévision, au sein d'une émission d'information, continuant la phrase de Quelot.
C'est une exclue qu'on vous annonce. Aujourd'hui, dans les alentours de 13 heures, Savannah Tush, la complice de l'ennemi numéro 1, qui a été retrouvé mourant dans une rue, s'est fait hospitaliser, mais elle a succombé à ses blessures. Nous allons ainsi nous entretenir avec la capitaine de la B.A.C qui parlera au nom des forces de l'ordre, qui n'abandonnent pas les recherches...
Rétrospectivement, ce magazine d'information qui est diffusé sur un écran plat, dans la maison d'Océane où Christopher visionne cela. Entendant la sonnerie, il se lève, se dirige vers la porte d'entrée et l'ouvre. Il aperçoit James et Steph, les salue et ils rentrent tous à l'intérieur. James, qui remarque ce flash spécial à la télévision, se renseigne :
- Il se passe quoi pour encore avoir un flash spécial ?
- Tu n'as pas entendu les informations. L'amie de Tyrone, qui l'aidait dans sa fuite, Savannah, est morte !
- Quoi ? Se décompose James, en devenant directement pale et posant sa main sur la table, la plus proche, pour se soutenir, choqué par la nouvelle.
- Qu'est-ce qui t'arrive mon chou ? Tu la connaissais ? Demande Steph, inquiète, pour son homme, en plaçant sa main sur son dos.
- Euh... Ouais, je l'ai vu une fois sans...
- Ne dis plus rien, intervient Christopher, de manière stricte, en croisant les bras.
Vaut mieux pas qu'on sache comment tu l'as connu, si on nous interroge surtout toi, Steph.
- Oui, c'est vrai. Au temps pour moi ! S'excuse Steph, en massant le dos de James.
Sinon ça va ? Tu t'en remettras James ?
- Ouais, c'est l'effet de l'annonce, disons... Exprime James puis il s'adresse à Christopher.
J'étais venu de base pour vous dire bonjour, mais maintenant... C'est quoi la suite ?
- On attend que Miranda gère l'affaire. Maintenant que Tyrone est seul, sa mère n'a pas le choix que de le rejoindre et nous, on s'arme de patience, en veillant à ne pas approfondir nos problèmes.
- Je n'aime pas trop ce plan Christopher !
- Tu t'y habitueras. Mais tu sais pour qui je m'inquiète maintenant que ma femme est considérée comme une espionne russe ? Réclame-t-il à James.
- Pour qui ? Ne saisit pas James.
III
Au siège de la DGSI, dans la ville du , au deuxième étage, au sein du pôle « technologies de l'information et de la communication » où se tient une grande pièce aménagée avec de nombreux bureaux individuels agencés pour des informaticiens, qui travaillent pleinement.
Jimmy, le frère de James, y rentre, en installant un silence imposant, où tous les informaticiens, face à leur bureau, ne cessent de lui porter des regards approbateurs. Le sentant sur sa personne, il préfère l'ignorer avec un sourire jaune et va s'asseoir vers son bureau. Installé, face à un collègue, ventru, aux joues joufflues, avec des lunettes à verre épais, celui-ci lui déclare, en voyant le faciès navré de Jimmy :
- Salut Jimmy, toujours la bête noire de l'équipe ? On dirait.
- C'est ce que je vois. Exprime Jimmy à son collègue, en jetant des coups d'œil à gauche et à droite.
- Faut dire que tout le bâtiment sait que la mère de l'ami de ton frère est une espionne russe. Il pense tous que tu es un ennemi de la nation.
- Déjà, elle est ex-espionne russe. Lui reformule Jimmy.
Et les gens pensent ce qu'ils veulent.
- Tu ne peux pas leur en vouloir, une espionne russe et l'ennemi numéro 1 font partie de ton entourage. C'est suspect, un peu, Jimmy, surtout que toi, tu es en approbation.
- Je ne vais pas débattre avec toi, là-dessus.
- Mais moi, je veux bien en débattre avec vous, Monsieur Mana. Surgit un homme, en costard, au corps élancé, avec une attitude hostile et un ton écrasant.
Jimmy se retourne, découvre cet homme et, avec un léger sourire sincère, il émet :
- Oh Lieutenant Roque, Bonjour ! Que me vaut cette visite à 9 heures du matin ?
- Bonjour Monsieur Mana, venez avec moi, je dois vous interroger à propos de l'affaire Tyrone Hirst et de sa mère, Miranda Hirst.
- Mais bien sûr, je vous attendais depuis 2 jours. Se lève Jimmy pour partir avec lui.
A vous l'honneur, je vous suis.
Jimmy et le lieutenant sortent ainsi de la pièce, une nouvelle fois, sous le regard accusateur de ses collègues.
IV
Dans un bâtiment pour particulier quelconque, un coursier, tenant un sac avec de la nourriture, attend devant l'entrée. Directement, Tyrone ouvre la porte de ce bâtiment, alors que ce n'est pas là où il se cache. Le coursier alors lui demande :
- Bonjour, c'est vous la commande A56 ?
- Oui, c'est moi.
- Tenez !
Tyrone contrôle son sac et remercie le coursier qui s'en va, sans s'occuper de son identité. Après avoir quitté le coursier et l'avoir payé en liquide, Tyrone retourne à l'intérieur, descend au sous-sol en prenant un sandwich à l'intérieur du sac et mange une bouchée.
- WAH ! C'est tellement bon ! Se dit-il à lui-même, en savourant son repas.
- Faut dire que c'est incroyable ce monde avec les services de livraison de bouffe. Intervient Zachary, à ses côtés, en marchant avec lui.
On peut être le meilleur des espions avec ça. On commande à manger quand on veut, en toutes discrétions. Et grâce à ces galeries souterraines, tu peux aller dans ce bâtiment récupéré ce que tu veux. Savannah et toi, vous avez trouvé une bonne planque.
- Merci Zachary. Continue-t-il à manger son sandwich, en passant par un passage souterrain, afin d'atteindre cette planque.
Sinon, Quelot est toujours indisposé à m'aider ?
- Toujours ! Débarque Quelot, avec Zachary et Tyrone.
- Zachary, dis-lui, s'il te plaît... Remarque Tyrone soudainement qu'il a disparu, alors qu'il continue à marcher dans le passage souterrain.
Le salopard, il s'est barré. Bref, Quelot, il faut que je sache qu'elles sont les techniques pour ne plus souffrir de douleur ?
- Bon gamin, je vais t'expliquer un truc, développe Quelot alors que Tyrone est arrivé à la planque.
Avoir des douleurs de n'importe quelle sorte, mentale ou physique, si tu ne le sais pas encore, ce n'est pas comme la joie ou la terreur. Donc ce n'est pas possible, à part si tu as une anomalie génétique qui t'empêche d'avoir des douleurs. A ce que je sache, tu n'as pas ce genre d'anomalie ?
- Non, je ne l'ai pas. Répond Tyrone, en prenant une gorgée de son soda, assis sur la table.
- On est d'accord, donc oublie parce que tu ne peux pas apprendre à ne plus souffrir.
- Mais toi, tu as bien réussi à ne plus avoir de douleur, donc je peux réussir. Réplique Tyrone à Quelot, sur un ton convaincu, en posant sa cannette sur la table.
- Gamin... Lui précise, de manière hargneuse Quelot, en se rapprochant de lui.
Je n'ai pas réussi ou appris à ne plus être douloureux. C'est à cause du fait que j'ai été esclave et que j'ai subi de nombreuses atrocités. Pour avoir ce que tu souhaites, tu veux vraiment que je te fasse endurer près de 20 ans d'esclavage parce que tu as subi quelques blessures contre La Constitution.
- Euh... Se trouve-t-il dégoûté, et n'ayant plus faim à cause des argumentations de Quelot.
Tu n'as pas tort, mais c'est des capacités qui sont clairement un avantage pour moi.
- Si tu le dis, mais apprends que la douleur passe par le mental et pas par les blessures physiques. Lui éclaircit Quelot, pendant que Tyrone prend son téléphone crypté pour naviguer sur le net.
- Tu as l'air de t'y connaître, tu vois que tu peux...
Tyrone, soudainement, se trouve sans voix, et s'écroule à terre. Versant des larmes, il lâche son téléphone et laisse apparaître la page qu'il a lu où il y a écrit « La complice de l'ennemi public n°1 morte au cours d'une opération chirurgicale destinée à la sauver ». A genoux, désespéré, n'émettant aucune phrase, Tyrone a le regard vide, empli de tristesse et de chagrin, en apprenant la mort de son ami.
- Et gamin ? Enonce Quelot, d'une voix calme, en posant sa main sur son épaule.
Mais Tyrone repousse sa main directement, en restant crispé et chagriné, toute en gardant son regard vide, choqué par l'annonce. Entre colère et tristesse, Tyrone ne cesse de respirer ouvertement, avec ses mains sur le sol, qui tremble faiblement, pendant que Quelot reste stoïque en lui souhaitant :
Toutes mes condoléances, gamin ! Je suis vraiment désolé pour toi... Tyrone reste sans réaction pourtant, Quelot poursuit.
Mais, en soit, la vie est malhonnête. Toi qui voulais apprendre à ne plus ressentir la douleur, tu es en plein dedans avec ce qu'on appelle la pire douleur, c'est-à-dire, la douleur de la perte d'un proche.
V
A l'intérieur de la propriété de Tom, dans son salon agencé de manière très élégant, avec des tableaux accrochés et une couleur orange vive sur les murs, des gardes y amènent Quelot. Le posant de force sur une chaise mal entretenu, au milieu de ce salon, ayant que des meubles immobiliers de première classe, Quelot, irrité, entouré de ces deux gardes, reste silencieux. Attendant, il découvre, ensuite, Tom qui vient avec son costume 3 pièces de l'époque en blanc écarlate et ordonne :
- Messieurs, vous pouvez nous laisser.
- Mais monsieur...
- J'ai dit FOUTEZ MOI LE CAMP ! Répète Tom, en s'asseyant en face de Quelot sur son canapé en bois laqué. Ses hommes se regardent en panique puis décident de s'en aller par obligation alors Tom les remercie.
Merci messieurs. Quand ces gardes sont à l'extérieur du salon, Tom se met à converser avec Quelot.
Bonjour Quelot, comment tu trouves mon salon ?
- Allez-vous faire foutre !
Tom se met à rigoler grandement puis lui réplique :
- J'adore ça chez toi Quelot ! Ton franc parlé et tout... Bref, je t'ai amené dans mon salon pour qu'on discute sérieusement. Est-ce que tu sais ce que c'est ? Lui demande-t-il, en sortant un gros recueil pesant près de 2 kilogrammes. Quelot l'examine attentivement et secoue la tête péjorativement, en guise de réponse.
D'un côté, c'est normal, ce gros machin, c'est l'édit du Roy. Plus connu, sous le nom de Code Noir. J'imagine que tu ne sais pas, c'est quoi aussi ?
Quelot ne répond pas, mais reste dans l'incompréhension alors Tom poursuit son éloquence, en maintenant le recueil.
C'est vrai, tu peux ne pas le savoir. C'est un ouvrage contenant des articles sur les dispositions réglant la vie des noirs dans les colonies. Il a été écrit afin de régler les problèmes posés par l'esclavage et respecter les esclaves qu'on possède avec des droits, etc. Pour empêcher, aussi, d'éventuels problèmes dans les colonies comme la supériorité numérique « deux noirs face à un blanc », les embuscades, le des « » et patati et patata... La priorité de ça, c'est d'assurer ainsi un bon approvisionnement de l'Europe, en produits tropicaux et, aussi, vous donnez des droits pour que vous soyez calme.
- Pourquoi vous me dites tout ça ? Ne comprend pas Quelot.
- Parce que mon cher Quelot, pour un nègre, tu m'intéresses fortement. Du coup, je vais faire quelque chose d'exceptionnelle avec toi.
- Qui est ?
- Te faire comprendre grâce à ce code que tu mènes une belle vie. Concrétise Tom, en caressant le code noir.
- En quoi ça va me permettre d'avoir une belle vie alors que je n'ai aucune liberté ? Requiert Quelot, de façon suspicieuse.
- Simple, commençons par le début. Prend-il le recueil et commence à lire, en croisant ses jambes.
Les premiers articles ne sont pas importants vus qu'ils parlent de religion, étape que tu as déjà faite en arrivant ici et en te faisant baptiser. Quelot fronce les yeux, en écoutant attentivement les propos qui vont suivre, après avoir tourné plusieurs pages.
Voilà un sujet plus substantiel, le droit des esclaves. Ecoute Quelot. Les maîtres seront poursuivis si les esclaves ne sont point nourris, vêtus et entretenus. Puis si un des esclaves du maître est malade, infirme ou autre, le maître se doit de le nourrir et lui apporter des soins jusqu'à sa mort ou son rétablissement. C'est les articles 26 et 27 si tu souhaites le savoir. Alors Quelot, est ce que tu as vu ici qu'on n'a pas respecté cela ?
Mais il ne souhaite pas lui répondre, en ayant les traits du visage serré face à Tom donc, celui-ci poursuit, avec une grande sérénité, en voyant la réaction de Quelot.
Merci de confirmer que je suis un bon maître. Maintenant, passons à mes droits, à nous les maîtres.
Il prend un temps, tourne les pages et lit :
Les maîtres peuvent châtier les esclaves s'ils ont une raison valable. Les maîtres ont le droit de les fouetter et de les enchaîner s'ils jugent bons de le faire, mais ils ne doivent ni les torturer, ni les mutiler sans motif valable, encore moins de les tuer sous risque de punition ou de sanction.
- Ahahahahaha ! Se met à rire Quelot, en entendant ces dernières phrases et continue en disant :
Mais oui !
- Bon, j'avoue que beaucoup ne les respectent pas et, moi-même, j'essaye de changer ça. Mais je ne tue pas sans raison... Bref, Quelot, est ce que tu vois où je veux en venir ?
- J'en sais rien et sachez que vous pouvez aller encore vous faire foutre. L'insulte à nouveau Quelot.
- Tu vois Quelot, se lève Tom, en posant sa main sur son crâne.
C'est de ça que je veux parler. Ça fait 1 an et demi que tu es ici pourtant, tu es toujours aussi désobligeant avec mes hommes et avec moi, alors que tu es nourri et logé. Et d'après ce code, tu mérites d'être fouetté pour tes actes. Et moi, est-ce que je t'ai puni pour tes insultes ? NON !
Quelot se trouve alors inquiet quand il descend sa main jusqu'à son cou, en haussant la voix d'un ton calme. Puis quand il sent que Quelot a perdu son envie de l'insulter et qu'il est anxieux, il sort de la pièce, en disant avec le sourire, toute en prenant la direction de la sortie.
Bien, j'aime mieux. Prépare-toi. Finis les rigolades Quelot et au travail !
VI
- J'adore ce plan que vous me proposez, Exécutif. Emet un homme italien, via un appel vidéo.
- Moi aussi, je signe pour ce programme que vous voulez instaurer en Finlande. Accorde une femme des pays nordique, à partir d'un appel vidéo.
En retrait, se tient le prêtre Kanté, posté, les bras croisés face à un écran projetant ce double appel vidéo, dans le QG de la Constitution. En compagnie de Monsieur Octobre, qui s'occupe des taches informatiques, le prêtre continue son entretien téléphonique :
- Parfait ! Comme vous avez pu voir, nos rendements dans tous les marchés illégaux en France n'ont jamais été aussi élevés, car on détient l'offre à 100%. Si vous faites affaire avec moi, je vous garantis des résultats comme sur nos marchés, une richesse inestimable, mais vous devrez vous soumettre à nos conditions. Nous sommes bien d'accord ?
- Nous le sommes ! Répond en même temps la femme des pays nordiques et l'italien.
- Bien, je vous enverrais mes émissaires et on finalisera les marchés sur place. Vous ne le regretterez pas. Déclare Kanté, en faisant signe qu'il met fin à la communication.
Monsieur Octobre coupe l'appel vidéo pendant que le prêtre Kanté commence à sortir de la pièce, mais Octobre l'intercepte, avant qu'il franchisse la porte :
- Mon père, avant de partir, Judiciaire vous a appelé suite au message que vous lui avez destiné.
- Ah ! Revient-il face à l'écran pour les appels vidéo.
D'accord, mets-le en ligne, s'il te plaît, Octobre.
Le père Kanté, s'asseyant face à la caméra, attend d'avoir la tonalité pour son appel vidéo avec le général pendant que celui-ci, dans sa voiture, en pleine concentration durant sa conduite en ville, remarque que son téléphone, posé sur le socle, vibre. Il appuie dessus sur l'icône vert et accepte l'appel :
- Kanté, tu me réponds enfin.
- Disons que je planifie nos projets d'avenir. Tu as reçu mes messages ?
- Oui, j'ai reçu. Je m'apprête à le suivre là, je suis en direction de l'hôpital. Répond le général, en se garant sur un parking de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
- Tout ce que je te demande, c'est de faire attention. L'objectif, c'est la discrétion. Personne ne doit savoir.
- Je sais bien, c'est moi qui aie initié ce plan. Rappelle-t-il au prêtre Kanté.
- Vrai, mais là, on a un avantage. L'avantage de tous savoir et d'avoir une avance sur Tyrone, en récupérant...
- Oui Kanté, je sais ! L'interrompt-il, en prenant son téléphone sur son socle.
- J'arrête de te superviser alors, fais ce que tu as à faire ! Nous, on va visionner l'interrogatoire du frère de l'ami de Tyrone et voir s'il savait quelque chose. Clarifie le prêtre Kanté, en fronçant les sourcils, avec un regard pétillant.
- Tenez-moi au courant alors. Sort-il de sa voiture.
Moi, j'y suis arrivé. A bientôt !
Le prêtre Kanté fait signe à Monsieur Octobre de couper l'appel et lui demande sur sa chaise :
- Octobre, je veux bien la caméra de surveillance de l'interrogatoire de Jimmy Mana, s'il te plaît.
- C'est déjà fait !
Monsieur Octobre, qui a prévu le coup, obéit et met la vidéo en direct live pendant que le prêtre Kanté se remet à l'aise, en croisant les jambes, pour se concentrer sur l'interrogatoire que va subir Jimmy. Au même moment, le général Larson se dirige à l'intérieur de l'hôpital, où est le corps de Savannah, après être descendu de sa voiture et avoir traversé le parking.
Dedans, il rejoint les ascenseurs, avec sa tablette en main, il observe le tableau qui indique les services médicaux de l'hôpital et s'attarde, en souriant, sur la morgue qui est au sous-sol. L'ascenseur présent, il y rentre et va aux derniers étages.
A destination, le Général Larson atterrit directement dans un pôle de l'hôpital, surveillé avec une entrée à code. Au sein de ce service à unité fermé où il n'y qu'une chambre au bout du couloir avec trois soignants, le général va voir l'infirmière, signe un registre sur une tablette électronique puis va vers l'unique chambre. Cette chambre, qui est surveillée par deux membres des forces de l'ordre, laisse passer le général puis celui-ci, à l'intérieur, se réjouit face à la personne sur le lit.
- Bonjour Mademoiselle Tush, avez-vous reçu mes prières ? Déclare le général face à Savannah, qui est en vie, menottée aux bras et aux jambes, qui ne semble pas satisfaite de la situation, en le voyant devant lui.
VII
Au cœur du siège de la DGSI, dans une pièce destiné aux interrogatoires, Jimmy y est installé, attendant le lieutenant qui est venu le chercher. Dans une petite pièce, juste à côté, avec un écran pour visionner l'interrogatoire, est présent l'agent De Marnes et le consultant Jonathan Mitchell qui patientent que cet interrogatoire débute.
- Vous avez intérêt à suivre cet interrogatoire Monsieur Mitchell et a décelé les failles de ce hacker parce que maintenant, c'est une quasi-certitude que ce jeune homme doit être complice de Tyrone.
- Han ! Dites-moi, pourquoi ce n'est pas vous qui l'interroge ? Se renseigne le consultant.
- Parce que vu que c'est un hacker pour la DGSI, ce n'est pas à nous de l'interroger, mais à un de leurs agents. Et vu qu'ils ont une technologie de pointe pour les interrogatoires, avec leurs super-détecteurs de mensonge, c'est eux qui gèrent. Explique l'agent de Marnes, sur une voix désagréable.
- Ah d'accord ! On sent une pointe de jalousie... Mais attendons que ça commence.
- Eh ben, ça commence. Regardent-ils arriver le lieutenant Roque entré, via la vidéo de surveillance.
Celui-ci s'installe face à Jimmy, avec d'autres collègues qui préparent le matériel et commencent à lui poser des patchs et des fils sur lui. Prêt à être interrogé par le lieutenant, et avec l'aval de ses collègues qui valident que le matériel est fonctionnel, celui-ci initie son interrogatoire.
- Je vous rappelle comment se passe les procédures. Je pose les questions, vous y répondez sans poser de question, sous peine de sanction. Avez-vous compris ?
- Oui Lieutenant !
- Commençons. Vous connaissez la procédure, je vais vous poser des questions pour calibrer l'appareil : Votre nom ? Prénom et date de naissance ? Initie-t-il son interrogatoire avec Jimmy.
- Jimmy Mana, né le 1 mars 1996.
- Où habitez-vous ?
- A Aubervilliers.
- Avez-vous déjà commis des crimes dans votre vie ?
- Ahah ! Rigole Jimmy faiblement au lieutenant Roque.
Oh que oui, sinon je ne serais pas ici.
- Bien ! Monsieur Mana, avez-vous été en contact avec Tyrone Hirst depuis votre dernier interrogatoire ? Débute-t-il sérieusement l'interrogatoire envers Jimmy.
- Non, je n'ai pas eu de contact avec lui.
- Est-ce que votre frère a été en contact avec lui ?
- D'après moi, non.
- Et d'après, autre chose que vous ? Insiste le lieutenant, en posant ses coudes sur sa table face à lui.
- J'en sais rien, mon frère me dit pas tous.
- Donc, c'est possible qu'il puisse discuter avec Tyrone Hirst ?
- Tout est possible, mais je ne pense pas. Adjure Jimmy, sur un ton très serein.
- Et êtes-vous attristé par la mort de Savannah Tush ?
- Non, je ne la connais même pas. Répond sincèrement Jimmy au lieutenant.
- Mais vous connaissez Miranda Hirst, la mère de Tyrone Hirst ? Saviez-vous qu'elle était une espionne ?
- Non, je ne savais pas.
- Comment ça se fait ? Persiste le lieutenant Roque.
- Parce que ce n'est pas le genre de question qu'on pose quand on rencontre les parents de l'ami de son frère.
- Travaillez-vous avec elle ? Où a-t-elle accès à vos identifiants sur les serveurs de la DGSI ?
- Non et non, parce que moi-même, j'ai du mal à les retenir, ce n'est pas par moi qu'elle les aurait eu. Puis, pour avoir accès au serveur d'ici, faut venir à la source, c'est-à-dire, venir ici, au siège.
- Pour une espionne russe, ça n'aurait pas été un problème. Affirme le lieutenant Roque, en ne lâchant pas du regard Jimmy.
- C'est vrai, mais vu que je n'ai jamais eu de problèmes avec mes identifiants et d'intrusion dans le serveur, je considère qu'elle ne les a pas eus. Certifie Jimmy, avec un petit sourire narquois.
- D'accord ! Attendez !
Le lieutenant se lève pour parler discrètement avec ces collègues qui gèrent le polygraphe tandis que le consultant et l'agent De Marnes font un compte rendu de cet interrogatoire vis-à-vis de leur ressentie.
- Dommage que les gens qu'on interroge ne doit pas se plier à ses conditions. Bref Monsieur Mitchell, vous en pensez quoi ?
- Il n'a pas menti.
- Je ne vous ai jamais entendu dire autre chose depuis que vous êtes avec nous. Vous êtes sûr que vous êtes efficace dans ce boulot ? Demande ironiquement Jérôme De Marnes, voyant qu'ils ne sont jamais sur la même longueur d'onde.
- Bien sûr, réponse claire, sans hésitation, pas de bégayement... Argumente légèrement le consultant.
Mais il y a quelque chose qui m'intrigue ?
- Quoi ?
- On dirait qu'il n'est pas convaincu.
- Par rapport ? Ne saisit pas l'agent De Marnes vis-à-vis des propos du consultant.
- Il ne cherche pas à s'étendre sur le sujet, alors qu'il pourrait dire des mots pour le défendre.
- Et alors ?
- Je prends juste note.
Le lieutenant Roque, ainsi, débarque là où ils sont et leur confirme avec beaucoup de certitude :
- Jimmy Mana n'a rien à voir avec votre affaire, encore une fois. Le polygraphe s'est révélé négatif. Désolé, mais n'hésitez pas à nous rappeler si vous avez d'autres questions à lui poser.
Jérôme le remercie, avec des airs péjoratifs, et il part de la pièce avec le consultant.
VIII
A l'hôpital, ou Savannah est hospitalisé, mais surtout en vie, contrairement à ce que disent les medias, le général face à elle, tablette en main, initie la conversation :
- Qu'est-ce que ça fait de goûter à la mort, Madame Tush ?
- Et vous qu'est-ce que ça fait d'être un membre de La Constitution ? Réplique Savannah, dans un état compressé dû aux menottes.
- Vous êtes directe ? Tyrone vous a informé, donc ? Très bien. Hoche-t-il la tête doucement, en se parlant à lui-même, après avoir fermé la porte à double tour.
Savannah, ne cherchant pas à lui répondre, observe les alentours, la structure, le personnel et les forces de l'ordre en dehors de la chambre, avant de lui demander d'un ton calme :
- Pourquoi m'avoir fait passer pour morte ?
- Pour que votre ami soit pris de court.
- Alors Tyrone vous fascine vraiment ? Insiste Savannah, en fronçant les sourcils.
- Hum, si vous le dites... En tous cas, c'est vous qui êtes là ? Parlons de vous Madame Tush ? Aborde le général, en allumant sa tablette électronique.
- Vous voulez savoir quoi ? Où est Tyrone ? Je n'en sais rien et si je le savais, je ne vous le dirais pas.
- Non, je veux savoir qui vous êtes ? S'avance-t-il vers le bord du lit de Savannah.
- Vous le savez déjà. Affirme Savannah au général, en regardant droit devant elle, le mur.
- Oui, Savannah Tush... Se met-il à lire son dossier civil sur la tablette.
Ex des forces spéciale de l'armée, professionnel du combat rapporté et sniper, avec 10 morts à son compteur. Pas la meilleure dans l'armée, mais a su se faire une place dans une unité de l'armée. Femme décorée, qui a été marié à un flic, ayant des antécédents de violences sur vous.
- Bien commissaire général. J'avais raison, vous le saviez déjà. En plus de ça, vous savez lire. Alors...
- Alors ? Pourquoi suivre un criminel comme Tyrone Hirst. Joint-il les mains, derrière son dos, avec un regard attentif.
- Parce qu'il ne l'est pas tous simplement. J'ai pu le voir quand votre ami « l'exécutif » a essayé de me tuer et il ne fait pas trop dans la légalité.
- Je vous propose un plan, suggère le général Larson, avec un court sourire machiavélique.
Du fait que le monde pense que vous êtes morte, dites-nous tous sur Tyrone et ses plans contre mon organisation afin qu'on récupère le téléphone.
- Et je gagne quoi ? Cherche à savoir Savannah en lui portant, enfin, un regard droit dans les yeux.
- La liberté ! On vous donnera une nouvelle identité pour n'importe quel endroit dans le monde à nos frais, bien évidemment.
- C'est très intéressant ! Mais Sorry not Sorry, ça sera sans moi. Réplique Savannah sereinement.
- Bien, je ne vais pas vous forcer. Déclare le général Larson, en commençant à partir de la chambre.
- C'est tout ? Je m'attendais à plus de hargne de votre part. Exprime Savannah, en le voyant partir.
- Pas besoin, je vous conseille de profiter de cette journée. Les accidents ça arrive.
Savannah s'inquiète, en entendant les propos ambigus du général et reste sur ses gardes. En dehors de la chambre, le général, lui, appelle Monsieur Octobre, en lui ordonnant :
- Octobre, programme moi une équipe réduite. On va kidnapper Savannah sous la surveillance de l'état.
- Je vous programme ça, mais vous ne voulez pas qu'on prenne les mercenaires. Conseille Monsieur Octobre, face à son ordinateur, via ses écouteurs sans fil.
- Non merci, je n'aime pas ces hommes et ils ont prouvé qu'ils ne sont pas si compétents que ça. Répond le général Larson à Monsieur Octobre, en rejoignant le couloir pour l'ascenseur.
- Ce sont pourtant eux qui ont mis Savannah à l'hosto. On a avancé grâce à eux.
- Oui, mais c'est pour ça que je préfère faire le boulot par moi-même et pouvoir interroger plus durement Madame Tush, sans réelle surveillance. Assure le général face à l'ascenseur qu'il attend.
- Bien, ils seront là à 20 heures ! Obéit Monsieur Octobre, avec le prêtre Kanté en arrière, qui regarde l'interrogatoire de Jimmy.
Le général raccroche et rentre dans l'ascenseur pour sortir de l'hôpital, pendant que Monsieur Octobre planifie le programme du général.
IX
Retour à la planque où se trouve Tyrone, toujours dans un second état, complètement dans les vapes, le regard vide face à un mur sombre alors qu'Imala, Anne et Ryuku sont autour de lui en train de le consoler.
- Mais Tyty, ça va ?
- Il ne te répond pas depuis une heure et c'est maintenant que tu demandes ça. Répond Ryuku à Anne.
Mais Imala, l'annonce de la mort de Savannah l'a vraiment troublé.
- C'est normale, la mort a souvent des conséquences des plus... morose. Exprime timidement Imala, mais elle se reprend en disant :
Toutefois, finis le temps des pleurs et du deuil. Ça fait une heure qu'il est comme ça et il faut qu'il se reprenne.
- Ben... Nous, on peut rien faire. Moi, je lui parle depuis une heure et il ne me répond pas. Je crois qu'il m'en veut, c'est à cause de moi qu'elle est morte. Intervient Anne, en étant à genoux face à Tyrone.
- Et pourtant, tu lui parle de ses réflexions du jour. Mais je pense qu'il t'en veut
- C'était quoi les réflexions ? Demande Imala à Ryuku.
- Pourquoi stériliser l'aiguille qui va servir à faire une injection létale à un condamné à mort ?
- Faut dire que c'est une bonne question, mais bon, QUELOT ! Crie Imala soudainement, en le voyant apparaître dans la foulée.
Sors-le de son nuage, s'il te plaît.
- Il t'entend. Tu as qu'à le sortir toi-même. Réplique Quelot à Imala.
- S'il m'entendait, il m'aurait répondu. Donc, parle lui et fait le revenir à la réalité, s'il te plaît Quelot.
- Donc moi, je suis thérapeute. Exprime-t-il, avec un certain mécontentement.
- Quelot, fais-le juste, s'il te plaît. On te laisse. Anne et Ryuku, venez avec moi.
Quelot, lassé, après que Ryuku, Imala et Anne soient partis, se met devant Tyrone en restant debout, les bras croisés et lui énonce :
- Alors gamin, tu as fini ta crise ? Mais Tyrone reste toujours avec ce regard vide et sans émotion.
Gamin, ressaisis-toi. On a d'autres chats à fouetter. Comme retourner à la planque et s'y cacher jusqu'à que ton piratage soit achevé. Voyant que Tyrone ne lui répond, il se met à son niveau et hausse le ton.
Tu veux vraiment la jouer à ça, je te connaissais plus solide que ça. Tu es là à te morfondre pour une femme que tu connais à peine.
- Quelot ! La Ferme ! Prononce enfin Tyrone.
- Au moins, j'ai réussi à te soutirer quelques mots. Bon, debout gamin, on se reprend et on se met au boulot. La mort, ce n'est pas évident, mais le temps du deuil viendra ensuite.
- Tu sais ce que c'est ? Hein ? Demande-t-il, avec son air snobe.
Tu sais ça fait quoi de perdre quelqu'un ?
Quelot se met ainsi à cogiter, en le contemplant tristement, et repense automatiquement à son passé.
Le lendemain après son entrevue avec Tom, Quelot est remis sur les champs, à travailler avec les autres esclaves. Concentré sur leur travail, tous les esclaves entendent l'arrivée d'un carrosse. Quelot, lui, s'arrête de travailler, en regardant Tom venir vers le carrosse. Celui-ci ouvre la portière et tient une femme noire par la main. Quelot, intrigué par cette femme, qui n'arrive pas à distinguer à cette distance, décide de s'avancer, malgré que celui qui le surveille crie :
- Et négro, reviens travailler !
Mais Quelot n'entend rien, trop subjuguée par cette femme. Plus il rapproche, plus il découvre que cette femme est Yama, sa compagne, qu'il a vu, pour la dernière fois, dans leur village, avant que les marchands les capturent.
- YAMA !
Celle-ci, au côté de Tom, entend son nom et se tourne, en reconnaissant son homme. Les deux, ainsi, court, en oubliant leur situation d'esclave, pour s'élancer avec une telle joie et une telle fougue que Quelot l'a soulevé sans forcer, en retrouvant le sourire. Pendant qu'ils sont dans ce moment de retrouvaille, les gardes commencent à se rapprocher d'eux, armes en main, en les ciblant, mais Tom, le propriétaire, leur fait signe de la main, afin qu'ils se calment et baissent leurs armes pour pouvoir regarder ce moment de bonheur, avec un sourire machiavélique.
- Mais tu fais quoi ici ? Demande Quelot à sa femme, les yeux dans les yeux, son front contre le tien.
- Je ne sais pas, j'étais dans une maison d'esclaves. Il y a cinq jours, on m'a dit qu'un homme a payé pour m'avoir et me voilà ici.
- Si tu savais comme je suis content de te revoir ! Si tu savais comme je...
Soudainement, le bruit d'un fusil retentit et une balle atteint le crâne de la femme Quelot. Celui-ci se retrouve aspergé de son sang et contemple sa femme qui s'écroule à terre, sans émettre une réaction. Au sol, après avoir eu un temps de réaction assez court, il s'agenouille et lui tient la tête en criant :
- AHHHHHH ! YAMA !
Puis il observe tous les gardes qui courent vers celui qui a tiré et qui est, finalement, un esclave noir. Se faisant attraper par le personnel de Tom, qui lui ont sauté dessus pour récupérer l'arme qu'il a volée à un garde, Quelot, tenant sa femme morte, lui demande sur un ton haineux :
- Mais pourquoi tu as fait ça ?
- Parce que c'est tout ce que tu mérites, espèce de nègre maison. On sait tous que tu as les faveurs du maître, on t'a vu aller dans son salon... Puis les gardes l'emmènent, l'empêchant de finir sa phrase, mais il poursuit en criant.
ON T'A TOUS VU ! ET MAINTENANT TA FEMME...
Versant des larmes pour elle, Quelot reste alors étendu, affligé, devant le corps de sa femme, en lui tenant toujours la tête.
- Oui, c'est bien, ce que je disais, tu comprends ce que je vis. Intervient Tyrone à Quelot, en revenant dans la réalité, l'un face à l'autre.
- Ok gamin ! Bien, tu veux repartir sur ce sujet ?
- Non pas du tout, mais ce n'est pas ma faute si ma vie est forte semblable à la tienne. Souligne Tyrone à Quelot, encore les genoux à terre, dans un état défaitiste.
- On a rien de semblable, toi et moi.
- J'ai perdu une proche qui a fait passer sa vie avant moi et toi, tu avais perdu ta femme. Je considère que nos vies ont des points communs.
- A la différence que toi, tu n'as pas un maître sur ton dos. Rajoute Quelot pour contextualiser.
- Mais j'ai la mort qui rôde autour de moi. Lève-t-il ses yeux, contre Quelot, avec détermination.
- C'est vrai, mais ce n'est pas pour autant que tu peux te permettre de te morfondre comme un bambin, alors qu'il y a même pas 2 jours, tu nous as fait un sermon sur comment on doit se comporter et évoluer.
- Tout a changé maintenant qu'elle est morte ! Hausse-t-il la voix, en serrant le poing.
- Parce que faire cette opération clandestine n'a pas engendré cette motivation.
- Si, ça l'a engendré... C'est pour ça que je soutiens que c'est MA FAUTE ! Crie Tyrone en se levant.
- Non, c'est la faute du tireur et de La Constitution. Se jeter la faute sur soi, après la mort d'un proche, c'est commun à l'homme. Développe Quelot sur le même ton que Tyrone, mais avec un air moqueur.
''Oh c'est ma faute si elle est morte'', ''j'aurai dû l'être là'', ''j'aurai dû l'emmener à l'hôpital'', ''j'aurai dû répondre au téléphone quand elle m'a appelé et blablabla...'' Le problème, tu sais, c'est quoi ? C'est que les gens comme toi n'avancent pas dans la vie avec cette mentalité, les gens meurent et vivent, c'est le propre de l'homme. C'est peut-être ta faute, mais se morfondre ne va pas la ramener.
- Tu peux parler toi ? C'est vrai que ce n'est pas faute si ta femme est morte. C'est vrai que si tu étais un esclave doux et obéissant, elle ne sera pas morte. Tu as raison, ce n'est pas ta faute si ta femme est morte.
- Tu as l'air énervé hein ? Réplique Quelot, en se frottant les mains, après avoir émis un petit sourire.
- Qu'est-ce qui te fait rire ? S'énerve vivement Tyrone, les yeux contre ceux de Quelot.
- Dis-moi, tu es remplie de douleur, en ce moment ? Change-t-il de sujet directement.
- Bien sûr ! SAVANNAH EST MORTE !
- Excellent ! Tu veux que je te dise la vérité, oui, c'est ta faute. C'est totalement ta faute si elle est morte. Tu es responsable, si elle ne t'avait pas rencontré et participé à ta guerre, elle serait en vie. Mais tu as joué les héros et on en est là. Toi, triste et abattu du meurtre de ton ami, mais surtout, tu es enivré par la douleur et c'est ça, le plus drôle. Pourtant, tu voulais apprendre à être insensible à la douleur ? Hein ? Première leçon pour être insensible, faut déjà connaître la réelle douleur. Bravo, tu vis ta première leçon. Maintenant, réfléchis sur ça, ferme-là et dégage devant moi. Pousse-t-il Tyrone, qui tombe sur ses fesses.
A terre, Tyrone se trouve à cogiter sur les propos de Quelot et celui-ci aperçoit Imala, les bras croisés, qui hoche la tête, péjorativement. Il avance vers elle délicatement, en lui affirmant :
Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu voulais qu'il arrête de se morfondre, c'est fait ! Il est énervé, maintenant. De plus, c'est lui qui voulait apprendre à être insensible à la douleur et ben... Voilà, faut toujours commencer au bas de l'échelle !
Dans la foulée, Quelot disparait, en ressassant son passé, et se revoit devant le corps de sa femme, du temps de sa vie antérieure. Affligé et à terre, tenant le cou d'Yama, Quelot pleure à chaud de larme. Tom, après que ses hommes ont emmené l'esclave qui a tué Yama, se rapproche de lui, s'agenouille et lui déclare :
- Quelot, je vais devoir prendre son corps et tu vas reprendre ton boulot.
- Mais pourquoi ? Pourquoi il a fait ça ? Se questionne Quelot, avant de s'énerver.
Je vais le tuer !
- Parce que je lui ai demandé et non, tu ne pourras pas le tuer.
- Quoi ? Ne saisit pas Quelot en lâchant la nuque de sa femme naturellement.
- Oui, désolé, c'est un coup monté contre toi. J'ai cherché ta femme pour la tuer devant tes yeux et c'est réussi ! Et cette esclave-là, qui a tiré sur ta femme, aura comme récompense son émancipation.
- Mais... Se trouve offusquer Quelot face à Tom.
- Oui, je sais, c'est troublant, non ? Sourit Tom, de manière machiavélique.
Et oui, les meurtres sur les esclaves sont interdits par la loi, mais ce n'est pas moi qui ait tiré et personne pourra le prouver, parce qu'il n'y a que toi et moi qui savons la vérité.
Quelot commence à bondir sur Tom, mais celui-ci sort un petit fusil pour le stopper, tandis qu'il lui fait signe aussi de regarder derrière lui, où il y a un des gardes de Tom qui pointe son arme contre lui.
Quelot, faut que tu apprennes, ça fait plus d'un an et demi que tu me fatigues à ne pas obéir. Te faire fouetter, t'emprisonner, t'empêcher de manger te font rien donc j'ai pris une nouvelle initiative. Maintenant Quelot, tu vas te mettre au boulot ou tu vas faire encore jouer les négros sauvages ?
Quelot le regarde, avec une rage dans les yeux, se lève pour le regarder dans les yeux, afin de répondre franchement à Tom :
- Allez-vous faire foutre !
- Je t'adore, ça ne change pas ! Après avoir rigolé, dû aux propos de Quelot, il s'adresse à son garde.
Toi, emmène-le et pas de nourriture pendant deux jours. Il comprendra tôt ou tard.
Quelot est donc emmené par le garde, tandis que Tom est face au corps de Yama, en lui fermant les yeux tendrement.
X
Dans le sous-sol de l'hôpital où est Savannah, des hommes portant des charlottes et des masques de protection de type chirurgical, en tenue de soignant hospitalier, arrivent devant le général Larson qui attend face à l'ascenseur, qui mène au service médical spécial. Face à lui, il leur ordonne :
- Bien messieurs, ordre de mission : '' Récupération et Extraction de Savannah Tush ''.
- Oui Judiciaire ! Répondent les trois hommes à l'unisson.
- Parfait. En position ! Précise le Général, en faisant les codes pour avoir accès à l'ascenseur.
Pendant ce même instant, dans l'unité médicale sécurisée où est Savannah, une infirmière, avec des cheveux blond platine, portant un masque chirurgical, elle aussi, qui dissimule parfaitement son visage, avec un chariot de soins à ses côtés, se dirige vers la chambre de Savannah. Interpellés par les membres des forces de l'ordre, face à la chambre de Savannah, l'un d'eux demande à l'infirmière :
- Qu'est-ce que vous allez faire ?
- Rien de fou, juste changer la base de sa perfusion.
- D'accord, mais pourquoi ce masque madame ? Demande l'agent, en examinant, professionnellement, du regard l'infirmière.
- Oh, c'est parce que je ressors d'une grippe, je ne veux pas contaminer mes collègues ou mes patients.
- Vous pouvez, pour elle. Exprime le garde, en parlant de Savannah.
Elle mérite même plus que ça.
- Ce n'est pas mon boulot de juger, messieurs. Admet l'infirmière, en s'appuyant son chariot
- Ah, on est juste des comiques. Vous le seriez si vous étiez du service. En parlant de ça, pourquoi vous êtes dans ce service aujourd'hui... Demande-t-il, en lisant sur le badge de l'infirmière son nom.
Madame Cohen ?
- C'est la direction qui m'a mis là pour remplacer ma collègue ! Désolé, c'est allé très vite, mais j'ai aucun objet coupé ou piquant comme veut la procédure et j'ai signé la décharge de confidentialité.
- Pas de soucis, on fait juste notre boulot. Bon, on arrête de vous embêter, vous pouvez passer.
La femme les remercie et rentre dans la chambre. Dedans, conduisant son chariot de soins, elle salue Savannah, qui est concentrée attentivement, les yeux dirigés sur le mur en face d'elle.
- Bonjour Madame Tush.
- Bonjour ! Répond-elle, en dévisageant l'infirmière.
- Comment allez-vous ? Pas de douleur.
- Euh, je vais bien merci. Vous êtes la première à me demander ça. Reste intrigué Savannah par l'infirmière.
- C'est mon boulot, madame. Reprend sincèrement l'infirmière masquée, en changeant la base de sa perfusion.
- Mais vos collègues n'ont pas été comme ça, sans doute parce que je suis complice du soi-disant ennemi numéro 1. Réplique Savannah, en surveillant l'acte de l'infirmière.
- D'après la loi, tant que vous n'avez pas été jugé, vous êtes présumé innocente donc, vous êtes une quelconque patiente pour moi.
- Merci pour cette gentillesse infirmière.
- Je vous en prie, si vous avez un problème, n'hésitez pas à sonner. Réplique-t-elle en partant, avec son chariot, mais en faisant tomber sur son lit, une épingle de ses cheveux.
Savannah, qui la récupère, naturellement, la prévient doucement, afin de ne pas alerter les agents, placé devant la porte :
- Madame, eh, vous avez laissé tomber ça.
Elle sourit, s'arrête de marcher, puis lui murmure, avec ambiguïté, sans se retourner :
- Gardez-le et préparez-vous, le soir est arrivé ! Fuit-elle très vite la chambre, avec subtilité.
Savannah, ne saisissant pas sur l'instant, décide toute même d'attraper l'épingle et commence à déverrouiller les menottes sur son bras gauche. Tandis qu'au même moment, le général Larson, derrière ses hommes, sont dans l'ascenseur.
Ce même ascenseur arrive directement dans l'unité médicalisé où est Savannah et, quand l'ascenseur arrive à destination, ils se mettent à neutraliser le peu de personnel présent avec leur taser, sans hésitation et sans qu'ils puissent réagir. Tous neutralisés, dont les forces de l'ordre, le général Larson sort de l'ascenseur.
Pendant que lui et deux de ces hommes rentrent dans la chambre de Savannah, le dernier de ces hommes coupe les caméras et supprime leur trace, mais celui-ci se fait attaquer par l'infirmière masquée, qui est venu consulter Savannah. Celle-ci le neutralise, en lui injectant un produit anesthésiant dans le cou et le cache dans un placard. Alors qu'au sein de la chambre de Savannah, le général, les mains derrière son dos, avec sa posture droite, autour de ses hommes, lui déclare :
- Comme vous le voyez Madame Tush, je suis venu avec mon équipe.
- Ouais, vous êtes bien entourés ! Fusille-t-elle du regard, les hommes et le Général.
- Merci, bon Savannah... Que voulez-vous ? Me dire où est Tyrone et le téléphone ? Ou vous faire torturer par mes hommes pour avoir ses réponses ? Propose-t-il comme ultimatum à Savannah.
- Je me suis préparé pour la deuxième solution. Donc GO !
- Messieurs, à vous ! Ordonne-t-il de la neutraliser, en agitant les mains.
Les deux hommes sortent immédiatement leur fusil taser, les pointent sur Savannah, mais celui le plus éloigné reçoit un patch électrocutant et s'écroule à terre pendant que le plus proche de la porte arrive à tirer sur Savannah. Néanmoins, celle-ci, qui a libéré son bras gauche, prend l'oreiller et l'utilise comme bouclier. Subjugué par cette scène, l'homme, le plus proche de la porte, reçoit par surprise un coup de semelle sur son visage qui le fait voltiger contre la rembarre du lit et tombe dans les pommes. Celle qui lui a mis ce coup est l'infirmière masquée qui enchaîne, en frappant le général, pourtant celui-ci ne laisse pas piéger et attrape par le cou l'infirmière. Il l'emporte et la cogne contre le mur, mais elle ne se laisse pas faire et le frappe au genou, avec son pied, qui le fait chuter et poursuit avec un coup de genou contre son nez. Le général Larson, sonné par le choc, se reprend directement un coup de pied, en pleine joue, qui l'assomme fatalement.
Quand l'infirmière lève ses yeux, après son combat avec le général, elle décèle Savannah, debout, qui a enlevé ses menottes avec l'épingle et qui l'observe.
- Qui es-tu ? Demande Savannah à l'infirmier, essoufflé.
- On n'a pas le temps pour les questions. Soit tu me suis, soit tu meurs. Soumet l'infirmière, toujours masquée, à Savannah, en remettant ses vêtements en place.
L'infirmière se dirige, sans intermédiaire, en dehors de la chambre et Savannah, remarquant les dégâts qu'a faits celle-ci, décide de la suivre, en voyant aussi l'équipe médicale, tous évanoui. Eux deux, alors, prennent l'ascenseur qu'ont pris le général et ses hommes.
Arrivé au parking, Savannah la suit jusqu'à une voiture teintée, elles montent dedans et partent ensemble. Assez éloignées de l'hôpital, Savannah examine du regard l'infirmière qui conduit et veut obtenir les réponses à ses questions :
- Bon, tu vas me dire qui tu es ?
Soudainement, elle freine en plein milieu d'une intersection, brusquant Savannah qui, à cause du freinage, pose ses mains sur le tableau de bord pour amortir l'effet.
Mais vous êtes folle !
Après avoir crié sur l'infirmière masquée, ne saisissant pas ce qu'elle fait, elle tourne sa tête pour la voir, mais celle-ci a son arme pointée contre Savannah, qui lève naturellement ses mains, et avant qu'elle émette le moindre mot, l'infirmière lui tire dessus. Recevant un patch électrocutant en plein front, Savannah s'évanouit alors que l'infirmière reprend sa route, en rangeant son arme. Enlevant, ensuite, son masque, elle dévoile son identité qui n'est d'autre que Miranda Hirst, la mère de Tyrone.
Alors que dans l'hôpital, à l'intérieur de l'unité médical destiné à Savannah pour cacher sa fausse mort, le général Larson s'éveille et discerne vaguement que Savannah est partie. Furieux, il retrouve son énergie, malgré le coup qui lui a provoqué une épistaxis, se rapproche de ses hommes, en traînant du pied puis les réveille, en les secouant. Eveillé, à moitié sonné à cause du patch électrocutant, le général leur ordonne :
- Vous deux, trouvez votre collègue et foutez les camps ! Moi, je vais arranger les choses.
Ses hommes hochent la tête et obtempèrent sans réfléchir, pendant que le général Larson, posé contre le mur, appelle la Capitaine Stéphanie Guen, sur un ton essoufflé :
- Capitaine, préparez une conférence de presse pour moi, dans une quarantaine de minutes !
- Pourquoi commissaire général ? Demande-t-elle, installé, dans son bureau.
- Les hommes de la constitution ont attaqué l'hôpital et ont récupéré Savannah Tush ! Choquée par l'annonce, elle se lève sur-le-champ en écoutant la suite des propos du général Larson.
Il n'y a pas de blessé, ne vous inquiétez pas, mais il faut en finir et mettre en place un programme contre Tyrone et son organisation ! J'ai un plan et pour ça, je dois parler à la population.
- Je vous prépare ça de suite alors !
Le général remercie la capitaine Guen, puis raccroche. Inspirant fortement, il reprend de l'énergie en contemplant le personnel soignant et les membres des forces de l'ordre, avant de se remettre à marcher vers eux afin de les réveiller et les prévenir de ce qu'il s'est passé, pendant que les deux hommes partent, sans leur coéquipier qui a été caché par Miranda.
XI
Dans l'appartement des frères Mana, James, posé sur son canapé, naviguant sur son ordinateur portable, mis sur ses genoux, approfondit continuellement ces recherches sur La Constitution. Soudainement, son frère rentre à la maison, dépose sa veste sur le porte-manteau puis va le saluer :
- Salut frérot, alors cette journée ?
- Disons que ça va. J'ai appris pour Savannah, je suis un peu touché vu que c'est l'ami de Tyrone, mais bon, et toi ?
- Désolé pour toi ! Moi ça va, j'ai eu enfin ce petit interrogatoire. Lui révèle Jimmy, en s'asseyant à ses côtés, en relâchant tout son poids.
- Après 2 jours enfin. Ils ont voulu te faire cogiter. Sourit-il face à son écran d'ordinateur, avec, en fond sonore, les propos d'une journaliste retransmis sur leur télévision.
- On va dire ça. C'était assez relax, je trouve, mais il avait envie de vérifier si j'étais lié aux activités de Tyrone et Miranda.
- Et donc ? Se tourne James pour observer la réponse de son frère.
- Si je suis là, c'est qu'ils savent qu'on est innocent. Tend-il ces jambes, l'air satisfait.
- Cool... Enonce James, après avoir repris ses recherches informatiques, en étant intrigué par un article sur un site internet où il y a écrit « Conférence de presse du général Larson à propos de la Constitution ».
Il se met à la lire très sérieusement, oubliant son frère, puis Jimmy remarque que celui-ci est concentré, alors il le questionne, en claquant des doigts :
- Et oh ! Il t'arrive quoi petit génie ?
- Je crois... Puis il fronce sérieusement les sourcils, en lisant, et déclare, en se levant pour sortir de l'appartement.
Je t'en parlerais un jour, mais pas là. Laissant son frère seul dans le salon où, dans la seconde qui suit, la télévision affiche un flash spécial.
Dans la planque, Tyrone, s'appuyant sur la table, est encore tendu après les propos que lui a sortis Quelot, alors Imala initie la conversation avec lui :
- Je suis désolé pour toi, Tyrone. Savannah était une bonne personne. Je suis aussi désolé de t'avoir envoyé Quelot, je pensais que c'était la solution pour t'éveiller.
- Ne t'excuse pas Imala. Tu as eu raison, la vérité fait mal et il me fallait une bonne dose de douleur pour comprendre que la vie n'est pas rose. Affirme Tyrone, sur un ton mélancolique, avec son regard vide.
- Quelot a sa manière de parler, mais il ne ment jamais. Déclare Imala, en se posant près de lui.
- Ah ça, je le sais bien. Puis le téléphone crypté de Tyrone se met à sonner, il cogite un instant, en apercevant cela, place le mode « appel sécurisé » et répond.
Allô !
- Tyrone, c'est moi. Répond James en bas de son bâtiment, face au préau, avec un téléphone jetable.
Ecoute, on va perdre de temps, déjà, toutes mes condoléances pour Savannah !
- Merci, mais James, si c'est pour ça...
- Non, ce n'est pas pour ça, Interrompt-il Tyrone, sur une voix agressive.
Dis-moi que tu as vu les dernières infos.
- Euh... Non.
- Alors regarde toute de suite. Ordonne James, en se posant sur la rambarde du préau.
Tyrone remet son téléphone face à ses yeux, observe les infos, constate la conférence de presse faite par le général et écoute la retransmission, qui est face à l'hôpital :
- Il y a une heure, Tyrone et ses hommes de la constitution ont commis un assaut à l'hôpital Kremlin-Bicêtre et ont réussi à récupérer le corps de Savannah Tush. Aujourd'hui, les forces de l'ordre décide d'instaurer un plan noir et met une opération nommée « Projet chasse à l'homme ». Il y aura un surplus des contrôles d'identité, plus de militaires sur Paris et ses alentours, également une surveillance accrue par les forces de l'ordre...
Tyrone remet son téléphone contre ses oreilles et déclare, en étant déconcerté :
- Bah... Ce n'est pas moi qui ai fait ça, James.
- Ce n'est pas le problème Tyrone, je t'ai appelé... Tu n'as pas remarqué quelque chose de louche ?
- Il t'a appelé pour le projet chasse à l'homme qu'il a prononcé. Intervient Zachary derrière lui.
Tu te souviens de ça, j'espère ?
- Me dis pas que...
- Et oui ! Répond, inquiet, Zachary à Tyrone, qui lui parle dans sa tête.
Dans l'instant, il se met à serrer les dents, sentant un mauvais présage, et entend James qui reprend sa discussion avec lui :
- Je t'ai appelé pour...
- Le projet chasse à l'homme ! Coupe-t-il la parole à James, en étant toujours dérouté par cette information.
- Oui, ça me rassure alors, tu as toujours bonne mémoire. Mais au cas où, le projet chasse à l'homme est un des dossiers dans la montre que tu avais volé au professeur Jackson. Lui rappelle James, en surveillant les environs, par peur, d'être espionné.
- Oui, oui, je me souviens. Mais James, dis-moi que tu as des infos pour moi, parce que tu prends un gros risque, en m'appelant ? Souhaite Tyrone de plus en plus tendu par cette annonce.
- Je crois que j'en ai, mais je pense surtout que c'est le moment pour qu'on se voie parce que si ce « projet chasse à l'homme » porte bien son nom, tu es foutu frérot !
Diligence : Voiture hippomobile pour le transport en commun.
Jabot : 'une , .
Epistaxis : saignement du nez
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