Chapitre 2 - Soins d'urgence

Chapitre 2 : Soins d'urgence

- Je crois que j'aurai besoin de plus qu'un jus de fruit. Se lève le prêtre Kanté, les mains en l'air, fixant Miranda qui est peu d'inquiète, avec son arme pointée sur lui.

Puis-je ? Lui montre-t-il, avec son index, le minibar.

- Ce n'est pas trop catholique, mais faites.

- Merci bien. Se déplace-t-il vers le minibar, après avoir reçu l'autorisation de Miranda qui la menace.

C'est vraiment quelque chose que j'adore dans notre monde, ceux qui nous différencient de l'animal, en autre. On arrive à se respecter même dans ces moments de haine.

- Mon père, je m'en contre-fiche !

Le prêtre Kanté sourit doucement, en entendant cela, face à son minibar. Devant ces boissons alcoolisées, il propose à Miranda :

- Un verre sinon ?

- Non merci, mais je veux bien qu'on aborde un sujet parce que je n'ai pas de temps à perdre. S'assoit-elle sur un fauteuil, mais qui ne lui empêche pas de cibler le prêtre.

- Tant pis, commence-t-il à revenir à sa place, avec son verre de whisky.

Mais par contre Miranda, tu sembles être pressé par le temps par rapport à quoi ?

- Au contraire, juste que je me lasse facilement.

- Je comprends, mais avant de parler affaires. Souhaite savoir le prêtre, en s'asseyant à son tour.

Comment tu as pu rentrer ici ? Mon presbytère est protégé et surveillé par...

- Par 4 gardes. Ouais ben... Après notre discussion, je vous conseille d'appeler un docteur pour eux.

- Logique quand on y pense. Hoche-t-il la tête, en reconnaissant sa défaite.

Qui aurait pu croire que Tyrone était si déterminé, pour ne pas dire... Emmerdant ?

- C'est à propos de ça que je suis venue vous parler. Réplique Miranda au prêtre, toujours en train de le menacer, pendant qu'il prend une gorgée de son whisky.

Je suis moi aussi déterminé, même plus que mon fils. Au point où je suis venu en personne vous...

- Me quoi Miranda ? Tu es venu me menacer et tu crois que ça, ça va m'obliger à arrêter ma quête contre ton fils. Mais oui Miranda, c'est beau de rêver, tu es une espionne russe et moi, je suis à la tête d'une organisation criminelle. Tu crois qu'à cause de ça, tu me fais peur ?

- Je ne le crois pas, je le sais. Affirme-t-elle, d'une manière satisfaite, en le voyant, encore une fois, siroté son verre.

Mais je n'ai jamais dit que je veux que vous arrêtiez votre quête contre Tyrone, même si ça me faciliterait la vie.

- Alors qu'est-ce que tu veux Miranda ? S'interroge-t-il, en posant son verre sur la table de chevet devant lui.

Parce que j'imagine que depuis que Tyrone est devenu un ennemi public, tu n'es pas restée sur place à attendre que le monde sache que tu es une espionne russe.

- Je veux conclure un pacte, car, oui, pendant cette semaine, j'ai cherché le pourquoi, le comment, le où et le quand des évènements qui ont entouré mon fils... Toutes ces questions liées à son histoire.

- Et quelles sont les réponses qui ont conclu à ce que tu viennes me rendre visite chez moi... Au risque de ta vie Miranda ? Croise-t-il les jambes, en portant une forte intension envers Miranda.

Parce que j'aimerais savoir comment tu sais pour ''Exécutif''.

- Mon père, ou plutôt Exécutif, pendant que vous vous acharnez sur mon fils, j'ai remis mon statut d'espionne en place pour vous surveiller. Lui détaille Miranda, avec son arme en main, face au prêtre.

J'ai pris en compte toutes les informations que j'avais sur place et j'ai fait le lien. J'ai d'abord mis en avant le fait que Tyrone voulait me dire quelque chose le jour de son accident, qui m'a mené à enquêter sur ça. Quand j'ai su comment l'accident s'est fait, les réponses n'étaient qu'à porter de main. Porte-t-elle un regard accusateur envers le prêtre, qui est totalement attentive à ses propos.

Cela m'a permis de retracer les actions qu'a faites mon fils depuis le début de sa croisade. Tout ça a abouti, à connaître La Constitution. Faut dire que vous étiez bien dissimulés dans la société, franchement, vous méritez des félicitations. Mais bon... A partir de là, j'ai suivi l'unité de la B.A.C et vous. J'ai ainsi compris comment vous fonctionnez. Maintenant, comme je connais très bien les criminelles, à des moments où ils sont dans une impasse, je sais qu'ils peuvent s'en prendre à n'importe qui pour garder leurs biens. Alors je souhaite que mon mari, ma famille et les proches de ma famille ne soient pas mêlées à votre affrontement contre mon fils et moi-même.

- Pour tout le respect que j'ai pour toi Miranda, je refuse cette requête. Exprime le prêtre à Miranda, d'une manière assez joyeuse.

Ton fils a voulu jouer au jeu du chat et de la souris avec moi sans prendre en compte les conséquences du jeu. Et comme toute souris, parfois, il me nargue, en passant de moi sans que je puisse l'attraper. Donc si un jour, je dois mettre un gruyère pour l'attraper, je le ferais si tu comprends la référence.

- J'ai compris la référence comme j'ai compris quel type de chat vous êtes mon père. Je vous ai examiné, je sais comment vous fonctionnez. Je sais aussi que ce n'est pas vous qui avez mis en place l'accident du bus, parce que vous refusez de faire des morts pour rien. Je sais que c'est votre Judiciaire, enfin le Commissaire Général Larson, qui a orchestré cela.

- Bravo ! Félicite-t-il Miranda, en agitant les mains.

Tout ça donc va me mener à quoi ? M'empêcher d'employer le kidnapping de vos proches.

- Ah non, mais le fait de tuer une nouvelle fois des innocents ira contre vos principes, mon père. Souligne, de manière élégante, Miranda à Kanté, en croisant à son tour ses jambes face à lui.

J'ai également deux raisons pour lesquelles vous devriez respecter mon pacte. D'abord, la première, c'est que je tuerais votre organisation, au sens propre et au sens figuré, de manière à ce que vous en payiez de votre vie.

- Parce que tu ne me feras pas ça si je tue ton fils, Miranda.

- Non... Juste vous. Je vous tuerais simplement si vous tuez mon fils. Le sang appelle par le sang, voilà ! Votre organisation, je n'en aurai rien à faire si Judiciaire et vous mourrez.

- D'accord ! Enonce-t-il, avec une certaine frayeur sur son visage, en reprenant son verre pour boire.

Et la deuxième raison, c'est quoi ?

- Je n'ai aucune envie de vous le dire. Simplement, faites-le parce que j'ai des ressources qui rendront votre vie infernale. Je précise bien sur le ''rendront'' et pas de ''qui peut rendre'' pour que vous voyiez la différence.

Ceci rend le prêtre tendu, en finissant son verre de whisky, pendant que Miranda se lève, arme en main. Alors le prêtre reprend sa réflexion envers Miranda :

- Mais, par exemple, qui me dit que Christopher n'est pas au courant de l'histoire, voir qu'il n'est pas dans le coup avec ton fils et toi ?

- Parce qu'il n'a rien à avoir dedans...

- Donc tu as que formé ton fils. C'est ça ? Mais pas ton mari. Lui coupe-t-il la parole, en reposant son verre, cette fois-ci, vide.

- On peut dire ça.

- De toute façon, je déterminerai de moi-même si ton mari est totalement innocent.

- Comment ça ?

- Ah, tu ne le sais pas ? Se lève-t-il pour être à la hauteur de Miranda, les mains dans les poches.

Ton mari se fait interpeller par l'unité du général Larson, en ce moment même. Il va se faire interroger sur votre passé et le tien surtout. On sera aussi tôt si ton mari est vraiment innocent. Et ensuite, j'aviserais pour ton pacte.

- Bien ! Range-t-elle son arme derrière son dos, dans un étui bien caché.

Alors bonne enquête. Et la prochaine qu'on se reverra mon père, ça sera beaucoup moins amical alors préparez-vous.

Miranda tire sur les manches de ses vêtements pour les remettre en place, avant de se diriger vers la sortie, en passant près de sa table de chevet. De ce fait, le prêtre la regarde s'en aller puis il lui demande quand elle est face à la porte de son couloir :

- J'imagine que mon flingue, qui est posé derrière le minibar, a été déchargé ?

- Je vous laisse vérifier cela. Au revoir mon père.

Miranda, sortie du presbytère, le prêtre se rue vers son arme, derrière le minibar. Il constate rapidement que son arme est chargée depuis le début. Ayant le visage serré, il se met à se dire :

- La garce ! Il prend aussitôt son téléphone et appelle Octobre qui est dans le QG, face à ses ordinateurs :

Dites-moi qu'on a eu Tyrone, Monsieur Octobre ?

- Ils ne l'ont pas eu, ils reviennent à l'instant au QG.

- Bien, bien... Bon... J'ai eu la visite de notre chère espionne.

- Et alors Exécutif ?

- J'ai eu de bonnes informations, mais j'en veux d'autres, comme savoir ceux que va donner l'interrogatoire de mon ami Christopher.

- C'est pour bientôt Exécutif. Lui répond Monsieur Octobre, en ayant devant lui, les images de Christopher, qui embarque dans une voiture de police près de chez la tante de Tyrone.

- Parfait ! Raccroche le père Kanté, en reprenant sa veste et sa montre pour sortir de son presbytère.

I

Dans la forêt de Fontainebleau, cet immense massif boisé, caractérisé par un sol contenant majoritairement du sable, avec des rochers d'escalade, occupant un quart de la forêt, qui forment de longues chaînes. Sur un des nombreux circuits de la forêt, près d'un des sentiers les plus élevés, ayant une vue sur la moitié de l'environnement et sur la ville de Fontainebleau, une jeune femme en tenue de randonnée rétro, avec un gros sac à dos, un débardeur et un treillis vert kaki, surgit, en courant, d'un chemin balisé.

Essoufflé, main sur les hanches, contemplant la merveilleuse vue face à elle, cette femme se retourne, et se dévoile Miranda Hirst, la mère de Tyrone, plus jeune, en l'an 1998, qui crie :

- Alors ? Je t'ai perdu en route.

- Tu es beaucoup trop rapide pour moi. Entend-elle cette voix d'abord, avant que celle-ci se révèle être Christopher Hirst, le père de Tyrone, lui aussi très jeune, qui parle et qui avance vers elle, en sortant de ce chemin.

Faut vraiment que je me remette au sport.

- Oui, je te le conseille, mais ça fait ton charme. Pose-t-elle sa main sur sa joue, quand il est face à elle. Elle incline ensuite sa tête vers l'avant et l'embrasse une lèvre à la fois de manière douce. Ainsi, elle lui propose, en regardant la vue et abordant le bord de ses rochers.

Bon, allez, profite de ton réconfort après l'effort que tu viens de faire. Admire-t-elle avec des étincelles dans les yeux, le soleil descendant sur le foret.

Faut admettre que ce paysage est magnifique. Non ?

- Plus magnifique que ça ?

Miranda, ne voyant pas Christopher à sa gauche, ni sa droite, se meut en arrière, et aperçoit Christopher, genou à terre, tenant, dans sa main, une bague dans un coffret. Celle-ci s'y trouve troublée, les deux mains jointes contre sa poitrine face à Christopher qui s'apprête à faire sa demande :

- J'imagine que tu connais ma demande... J'ai passé deux ans et demi magnifique à tes côtés... Je, je ne me vois pas passé ma vie sans toi, maintenant. Miranda Leveck, veux-tu m'épouser ?

Elle sourit, avec beaucoup d'innocence, et répond :

- Oui, je le veux. Euphorique à l'entende de son « oui », Christopher se lève, l'embrasse d'un seul coup, de manière exaltante, et se montre heureux tel un enfant. Miranda continue à sourire bêtement puis elle reformule :

Mais mon ange, est ce que tu es sûr de le vouloir ?

- Euh... Se calme-t-il sur-le-champ, ne comprenant pas sa question.

Qu'est-ce que tu essayes de me dire là ? Bien sûr que je suis sûr.

- Je pense qu'il faut que je te montre quelque chose ? Suis-moi. Attrape-t-elle la main de Christopher très vite, en courant vers le chemin auquel ils sont venus.

Christopher ne comprend pas ce qu'il se passe et demande, en se faisant traîner par Miranda, qui a une belle force dans ses bras :

- Et ? Mais tu m'emmènes où là ?

Une heure après, dans un couloir rempli de garde-meuble industriel, Miranda conduit Christopher à l'intérieur. Celui-ci semble être perdu, en la suivant, puis observe méticuleusement le lieu, en lui demandant :

- Bon Miranda, tu vas me dire ce qu'on fait ici ?

- On y arrive, soit juste patient... S'arrête-t-elle face à un store d'un box de stockage.

Nous y sommes. Elle ouvre le store, en déverrouillant le cadenas posé dessus. Le store déroulé, Christopher est stupéfait par ce qu'il voit. Miranda perçoit cela, le câline légèrement et lui évoque :

Ouais, si tu veux qu'on se marie, faut qu'on commence par les bases et ça commence ici.

II

Dans un entrepôt désaffecté, vide et lugubre, très peu éclairé, tenant un sac où apparaît dessus une croix rouge désignant les services médicaux, Tyrone est avec Savannah, presqu'évanouie, dans ses bras. Face à une grande table de trois mètres de long, sortant un produit désinfectant de son sac, en continuant à tenir d'une seule main Savannah, il se montre accaparé par le temps, en propulsant ce produit sur la table. Posant délicatement le corps de Savannah, Zachary apparaît en face de lui pour le questionner :

- Qu'est-ce que tu fais, Tyrone ?

- Je ne sais pas. Enlève-t-il ses mains du dos de Savannah, après l'avoir porté.

- Tyrone, ressaisis-toi s'il te plaît.

- Je te dis que je n'en sais rien. Elle m'a dit d'aller à la planque, alors je suis venu ici. Répète-t-il à Zachary à vive voix, en regardant la plaie de Savannah, qui est compressée dans un tee-shirt enroulé.

- C'est très intelligent, dis donc. Sinon son hémorragie, tu la soignes comment parce que moi, je ne suis pas médecin ? Lui demande Zachary, pendant qu'il regarde Savannah, dans les vapes.

- Moi aussi, je ne suis pas médecin, mais on peut la sauver.

- On peut la sauver ? Cherche-t-il la confirmation de la part de Tyrone, avec les sourcils froncés, et sa main tendue vers l'abdomen de Savannah.

Déjà, tu as fait un garrot sur son ventre. On est déjà mal barré parce que ça, c'est hyper dangereux.

- Mais il permet juste de faire la compression sur la plaie et je n'ai fait pas un garrot, ça ressemble plus à un corset. Se justifie Tyrone à voix haute, auprès de Zachary.

- Même ! Enlève-moi ça et compresse la plaie avec tes mains, s'il te plaît.

Tyrone s'exécute de suite, puis Magnus se manifeste au pied de Savannah, l'air curieux.

- Elle respire au moins ? Demande-t-il, avec un ton très sérieux.

- Oui, elle respire lentement, mais elle est inconsciente. Répond Tyrone à Magnus, en restant les mains posées l'une sur l'autre sur la plaie abdominale de Savannah.

- Et la balle est ressortie ?

- Non !

- Alors on est vraiment dans la merde. Emet Magnus, en croisant ses bras.

- Tu aurais dû l'emmener à l'hôpital. Appuie Zachary à Tyrone.

- Elle m'a dit...

- Oui, Savannah t'a dit de l'emmener ici, mais dans ces moment-là, faut être lucide mon grand. Atteste Zachary, pendant que Tyrone poursuit sa compression de plus en plus fort, avant de répéter.

Tu aurais dû l'emmener à l'hôpital !

- L'emmener à l'hôpital ! Reformule Tyrone, de manière abrupte à Zachary.

Et c'est moi qui ne suis pas lucide. On est recherché, je te rappelle et tu veux que je l'emmène aux urgences où les flics se pointeront.

- C'est mieux que sa mort, en tous cas. Maintenant tout ce qu'elle risque avec nous, c'est une septicémie ou un choc hémorragique, c'est-à-dire la mort.

- Sans parler du fait qu'une balle ça bouge et que tu as déplacé Savannah, ce qui est déconseillé lorsqu'on s'est pris une balle. Enonce Magnus, en affirmant les propos de Zachary.

- Comment tu connais ça toi ? L'interroge Tyrone, transpirant de plus en plus.

- Je te rappel que j'étais pirate. Des balles, j'en ai reçu et j'en ai tiré aussi. Je sais ce que ça fait. Mais là, on ne devrait pas parler de moi.

- Très bonne parole Magnus pour une fois, le mal est fait, de toute façon. Déclare Zachary, en proposant une solution.

Elle a eu les premiers secours effectués avec tes compressions, mais l'hémorragie est toujours importante. Là, c'est trop tard pour emmener Savannah aux urgences parce que les hommes de Kanté savent qu'elle a reçu cette double balle. Donc il faut qu'on enlève la balle de nous-même, qu'on veille à voir s'il n'y a pas de lésions à l'œil nu et qu'on ferme la plaie, sans apporter de complication.

- Et comment on peut faire ça ? Toi-même, tu l'as dit, on n'est pas médecin. Souhaite savoir Tyrone, avec les mains qui tremblent à force de compresser.

- C'est vrai, on n'est pas docteur et on n'a pas de médecin avec nous, mais on a mieux. Pointe Magnus du doigt devant lui.

Tyrone incline sa tête, en direction de ce que vise Magnus. Voyant ainsi Anne, qui est apparu dans une tenue bleue de chirurgien jetable.

- Salut Tyty ! Je suis prêt !

- Non pas elle. Surtout pas elle, tu veux que Savannah décède ? Se met à crier faiblement Tyrone, pour montrer son opposition à leur solution.

- Kimberly ...

- C'est Tyrone mon prénom, Magnus ! Et en plus, c'est un prénom de fille. Est-il de plus en plus crispé, en entendant, une nouvelle fois, que Magnus ait oublié son prénom.

- Ouais, ouais, on sait ! Néglige-t-il brièvement les propos qu'a prononcés Tyrone contre lui, avant de relater sur un ton convaincant.

Écoute, nous, on connaît cette femme, elle est devenue infirmière parce que c'était rare, voir improbable qu'une femme soit médecin à la période des nazis. Alors elle s'est résignée, mais moi, j'étais là pendant l'ensemble de sa vie et j'ai vu de quoi elle est capable. Et même folle, elle est aussi intelligente que nous, c'est même la plus intelligente d'entre nous. Donc si, moi, je devais faire confiance à quelqu'un pour me sauver d'une opération chirurgicale, je la choisirais parce que quand elle est concentrée sur une tache médicale, ça attenue sa folie, comme tu as pu le voir parfois.

- Magnus... Je suis désolé, mais je n'ai pas confiance. Formule Tyrone sur un ton mélancolique, rendant Anne navré de ne pas contenter les aprioris de Tyrone.

- Alors ait confiance en nous Tyrone. Anne est la seule qui peut le faire. Intervient Zachary pour défendre les propos de Magnus.

Tyrone reste sceptique, en mordant ses lèvres. Ses mains continuellement posées sur le corps de Savannah, finalement, il acquiesce leurs propositions, en contemplant Anne, qui lui fait un petit sourire pour le rassurer. Sa main sur son épaule, Anne lui dit :

- Je ferais de mon mieux Tyty. Prend-elle possession de Tyrone qui a, maintenant, les yeux bleus d'Anne, après avoir cligné ses paupières.

Anne, dans son corps, Tyrone, quant à lui, se retrouve, face à la tête de Savannah, en mode esprit, comme le sont les esprits. Ainsi, il lui réclame, d'un ton inquiet, mais confiant :

- Anne, je ne te demande pas de faire de ton mieux, mais sauves-là.

Anne approuve de manière très lucide puis prend un gel désinfectant, se lave les mains avec, avant d'injecter, dans le cou de Savannah, un produit anesthésiant qu'elle a pris dans le sac de secours. Posant ensuite des patchs sur l'ensemble de son thorax pour la scoper, via l'écran du smartphone de Tyrone, qu'elle trouve également dans son sac de secours. Après avoir vu les paramètres vitaux de Savannah qui s'affiche, elle déploie un champ stérile avec un trou qu'elle place autour de la plaie par balle de Savannah, elle l'étale stérilement par la suite une tonne de matériel chirurgicale dessus puis Anne passe de la bétadine dermique sur tout le long de la plaie, avant d'enfiler ses gants stériles, en annonçant :

- Que la fête commence !

III

Dans leur salon, face aux informations télévisé, abordant que la thématique qu'ils intitulent « Miranda, la mère de l'ennemi public numéro 1, ancienne espionne russe ». Affichant également l'horaire « 23h56 », James et Jimmy, les deux frères et amis de Tyrone, regardent cela :

- C'est moi Jimmy où on va de surprise en surprise dans cette histoire ?

- Disons que le mot surpris est très surfait avec la famille Hirst. James et Jimmy sourient faiblement à propos de cela, avant que Jimmy relance sur ce même sujet.

Mais c'est fou, Miranda qui est une espionne russe, c'est un genre de twist impensable.

- Ben... Maintenant, je trouve assez logique, au contraire. Je comprends comment Tyrone connaît les techniques de combat et de contre-espionnage. Miranda a dû le former. Lui ment James, en se rappelant le fait que Tyrone lui a raconté qu'il est une réincarnation, mais aussi pour le protéger et ne pas le faire passer pour un fou.

- Hum... Sans oublier le fait que Miranda a ce genre de charisme qui fait froid dans le dos à chaque personne qui s'approche d'elle... Tout s'explique.

- L'effet Miranda... Emet James, avec une petite crainte dans sa voix.

Mais toi, tu vas avoir des problèmes, côtoyez une espionne russe va nous causer, encore plus de problèmes, surtout pour ton boulot.

- Ouais, travaillez pour l'état français, en étant en contact avec une ancienne espionne russe, ce n'est pas bon pour le business comme on dit. Certifie Jimmy à son petit frère, mais dans un ton plus léger et moins craintif que James.

Mais ça ne changera pas de mon quotidien donc, c'est cool. Faudra juste passer le test du polygraphe qui sera plus rodé, j'imagine.

- Donc, demain, ça va être chaud pour toi.

- Un peu ou peut être après-demain voire la semaine prochaine, mais je me soucie plus de Christopher là. Entame-t-il un autre sujet avec James.

Je me demande s'il était au courant.

- Je me demande surtout s'il a été arrêté ? Parce que la Constitution doit être derrière son dos.

Soudainement, ils reçoivent un appel téléphonique sur le smartphone de James. Celui-ci le prend pendant qu'il chargeait, s'aperçoit que c'est Océane, la tante de Tyrone, qui l'appelle. Il montre alors à son grand frère, qui est son interlocuteur qui l'appelle, et Jimmy lui déclare :

- Tu vois, quand on parle du loup. Réponds-lui.

- Allô Océane. Ça va ? S'adresse James à Océane, en répondant à son téléphone.

- Non, ça ne va pas. Est-ce que tu es au courant pour Christopher ? Se renseigne Océane, en se montrant ébranler par quelque chose, assis sur sa chaise de jardin, à l'extérieur de sa maison.

- Océane, je ne vois pas de quoi tu parles pour Christopher. Mais pour Miranda, si. Réplique James, en mettant le haut-parleur pour que son frère entende.

- Je t'assure, que ce n'est pas le plus important ce qu'on dit sur Miranda. Ils viennent d'arrêter Christopher pour obtenir des renseignements, mais vu comment ils sont à l'affût... J'ai peur qu'ils fassent pires. Exprime-t-elle, avec une voix apeurée à James.

- Comme l'inculpée de complicité. Dit Jimmy, sur une voix dépitée.

Malheureusement, on ne peut rien faire Océane, tu le sais ?

- Jimmy, tu es là ? Oui, je sais ça, je le sais bien... Se gratte-t-elle les yeux, avec la larme à l'œil.

Mais je tenais à vous informer de cela.

- Merci bonne soirée Océane ! Et si tu as envie de parler ou que tu as besoin de compagnie, on est là.

- Merci James et Jimmy, vous aussi, n'hésitez pas ! Raccroche-t-elle, en pleurant dans son jardin.

- On fait quoi du coup ? Demande James à son frère, après qu'elle est raccrochée et avoir rangé son téléphone dans sa poche.

- Je ne sais pas, mais je vais me coucher petit frère. Demain, j'ai sans doute une lourde journée qui se prépare et connaissant la famille Hirst... Se lève Jimmy pour aller en direction de sa chambre.

Mais surtout Miranda, elle a une solution à ce problème. Alors, bonne nuit frérot.

- Bonne nuit !

Tandis que son frère est parti se coucher, James, froissé après cet appel, se montre directement déterminé, prend alors son ordinateur sur la table de chevet face à lui, active les brouilleurs et démarre un piratage internet sur le site officiel de la bibliothèque municipale de Porte de Bagnolet.

IV

Sur le parking du bâtiment de la B.A.C, au volant de sa voiture qui est à l'arrêt, Katia suit également les informations sur son téléphone, où elle lit un article disant « La famille Hirst : Un criminel + Une espionne russe et c'est quoi la suite ? ». En le lisant, elle se montre chagrinée, sur une allure songeuse, surtout qu'elle a rencontré et apprécié la compagnie de Miranda et Tyrone. Surpris, ensuite, par le général Larson qui toque à sa vitre de voiture, après l'avoir fait sursauter sur son siège, elle abaisse la vitre et lui dit :

- Tu es chiant, pourquoi tu me fais toujours peur comme ça ?

- Disons que c'est drôle. Accorde, en souriant, le General Larson, appuyé contre la portière.

Tu as mon repas ?

- Oui, tiens ! Lui fait-elle parvenir un sac contenant à manger.

- Merci ma belle.

Elle dissèque du regard le général Larson, qui vérifie son repas dans le sachet, puis elle lui demande, d'un ton innocent :

- Dis-moi Jerry, c'est vrai que c'est une espionne russe, la mère du criminel que tu recherches là ?

- Oui, c'est vrai ! Arrête-t-il de regarder le sac et se concentre sur sa conversation avec sa belle-fille.

Tu as l'air vraiment intéressé par cette histoire ? Tu me caches quelques choses ?

- Euh... Non, juste qu'on en parle beaucoup à l'université et voilà quoi... Explique, en peu de mots, Katia au général.

- Allez, rentre Katia ! Ton cher beau papa a beaucoup de choses à faire, en plus, d'avoir un nouveau qui intègre mon unité spéciale et là, il va se présenter ce soir, donc je serais trop occupé. Souhaite une bonne nuit à ta mère. D'accord ?

- T'inquiète. Bonne soirée.

Tandis que Katia décolle dans la minute, laissant son beau-père au parking. Celui-ci commence à partir pour rentrer dans leur bâtiment. A la suite, après avoir parcouru plusieurs mètres et passé des feux de signalisation sur une impasse, Katia aperçoit une voiture banalisée de police où Christopher est présent à l'arrière, menotté. Le remarquant sans que Christopher ne s'en rende compte, elle détourne sa tête très vite sur la route face à elle et se met à avoir une expression interrogative durant sa conduite sur la raison de l'arrestation du père de Tyrone.

V

A l'intérieur du bâtiment de la B.A.C, dans une salle de conférence, où se tiennent, autour d'une table ronde, l'agent De Marnes, la Capitaine Stéphanie Guen et le consultant nommé Jonathan Mitchell, étant arrivé dans ce lieu, il y a moins de deux heures. L'agent de Marnes, demande alors, après avoir regardé à plusieurs reprises sa montre :

- Où est le Commissaire Général ? Parce que, moi, je n'ai pas de temps à perdre, Christopher Hirst arrive dans le bureau dans quelques minutes et je dois préparer mon interrogatoire.

- Calmez-vous agent De Marnes, il arrive. Cherche la capitaine Stéphanie Guen à tempérer Jérôme.

Puis à ce même moment rentre le général Larson, après avoir déposé son repas au frais. S'installant sur une des nombreuses chaises, il s'excuse auprès d'eux trois :

- Je suis désolé du retard, j'étais allé chercher mon repas. Monsieur Mitchell, je vous en prie.

- Merci bien. Émet le consultant, en se levant et en ajustant sa veste de son costume.

Le préfet m'a convoqué dans cette équipe pour comprendre la mentalité du jeune Tyrone Hirst et vous permettre d'avancer dans cette affaire qui dure. Je suis Jonathan Mitchell, comme vous le savez, criminologue et consultant pour les forces de l'ordre pour analyser le comportement des criminels. J'ai déjà commencé mon analyse de votre suspect Tyrone par rapport aux dossiers et à ses actes...

- Et donc ? Moi, je ne comprends pas pourquoi on vous a appelé ? J'ai vu le jeune Hirst tuer l'agent Benatia. Il est coupable, c'est tout. Affirme le général Larson, en leur mentant.

- Sans vous manquer de respect, c'est votre parole Commissaire Général Larson. Lui explique le consultant, d'un ton calme, mais avec de la conviction.

Je n'ai absolument pas confiance en la parole d'autrui. Moi, je me fie aux actions d'un d'individu, aux langages corporel, aux yeux des individus, à son comportement et aux propos des personnes s'ils correspondent à tout cela. Je serais si vous dites la vérité ou...

- Attendez ! Vous voulez quoi là ? Vous me cherchez, c'est ça ? Se lève le général Larson, irrité par les allusions de Monsieur Mitchell sur lui-même.

Comment vous osez me parler ?

- Calmez-vous Commissaire Général ! Hausse la voix la Capitaine Guen sur lui.

- Désolé, si je vous ai blessé Commissaire Général Larson, mais c'est la vérité. Si je suis le meilleur dans mon boulot, c'est parce que je suis le plus objectif dans mes analyses et que je ne crois pas les propos de mes collègues. Je crois juste en les faits et ma déduction. Ainsi, je peux déduire ou se trouve les suspects que je recherche.

- C'est pour ça que vous n'avez pas remarqué que Madame Hirst était une espionne, alors que vous avez passé deux bonnes minutes avec elle. Riposte le général Larson, en se rasseyant.

- Je savais que vous alliez me sortir cet argument. Et je l'admets, elle m'a bien eu. Je tiens à vous rappeler que l'homme peut faire des erreurs, mais qui ne se serait pas fait avoir ? Même vous, vous l'aviez laissé sortir de votre poste.

- Oui, mais nous, on ne se proclame pas criminologue sur l'analyse du comportement des criminels. Continue le général Larson à répliquer au consultant, de manière condescendante.

- Pas faux, mais laissez-moi vous montrer quelque chose. Appuie-t-il sur un bouton d'une télécommande qui affiche un hologramme de lui et Miranda, à partir des vidéos de caméra surveillance.

Regardez comment Miranda se tient et comment elle me regarde. Elle ne fuit pas mon regard, elle n'a pas une attitude qui pousse à vouloir s'enfuir et ne présente aucun signe de peur de se faire attraper. Au contraire, elle se comporte comme une innocente, elle a une attitude tout à fait normale.

- Donc, pour vous, elle n'est pas une espionne ? Demande la Capitaine Stéphanie Guen au consultant, intéressé par ses arguments.

- Au contraire Capitaine, je pense que c'est une très bonne espionne parce que ce comportement, elle l'a mis en place, qu'après m'avoir rentré dedans. Alors qu'avant, comme on peut le voir là... Montrant l'hologramme de Miranda qui sort du bâtiment, la veille, avant qu'ils se heurtent.

Vous voyez, elle sort sereinement du bâtiment, toute en veillant sur les alentours, comme-ci elle était sous alertes. Ça, je ne pouvais pas le voir... Mais si j'ai pu le voir, en moins de deux heures seulement à partir de vos caméras de surveillance. Imaginez ce que je peux faire si je vois tout en live.

- Moi, vous me fatiguez déjà. Exprime le Général Larson, après avoir baillé, qui contamine discrètement l'agent De Marnes.

- Pas moi ! La capitaine Guen intervenant pour soutenir le consultant face aux réticences qu'apportent le général et l'agent De Marnes.

Voyons voir de quoi êtes-vous capable ? Si la préfecture vous a envoyé, c'est qu'ils savent ce qu'ils font.

Puis un de leur collègue toque à leur porte :

- Excusez-moi, mais je suis venu vous avertir qu'on a installé Monsieur Christopher Hirst dans la salle d'interrogatoire numéro 4. Il est prêt.

- Merci de l'information ! S'en va le collègue, avant que Jérôme poursuive, en se levant.

Bon, le consultant, on va voir si vous êtes meilleur que le polygraphe alors. Préparez-vous, je vais bientôt aller interroger le père de notre criminel, qui est aussi le mari de l'espionne que vous adorez.

- Hum... Je suis prêt ! Et vous, vous l'êtes tous ? Demande le consultant, en visant surtout du regard le général Larson, qui répond, en l'observant de la même façon.

- Alors allons-y. Propose la capitaine Guen, en menant la danse pour sortir de la pièce, constatant cette tension palpable entre le Général Larson et le Consultant.

VI

Sur scope, via un téléphone portable affichant sa fréquence cardiaque et sa pression artérielle, Savannah est totalement inconsciente, après l'injection d'un anesthésiant général. Dans le corps de Tyrone, face à Savannah avec sa plaie par balle, Anne est entourée de son hôte, positionné vers sa tête, de Magnus vers ses pieds et de Zachary à l'opposé d'elle. Scalpel en main, Anne se met au travail et commence à faire une mini-incision, en se parlant à voix haute :

- On peut déterminer que la balle est entre le flanc gauche et la région ombilicale. Du fait que la balle ait pu se déplacer, à cause des différents mouvements fait par toi, Tyrone, je préfère pratiquer une incision pour explorer la cavité et savoir s'il y a des lésions pour éviter d'autres complications.

- Wah ! Se montre-t-il abasourdir, face à la lucidité que présente Anne durant cette opération chirurgical clandestine.

Tu m'impressionnes Anne ?

- Arrête de la déconcentrer, Tyrone ! L'ordonne Zachary, pendant qu'Anne pratique sa mini-incision de trois à quatre centimètres.

- Mais...

- Tu sais quoi ? Tu devrais aller dans le dôme et nous laisser bosser convenablement. Propose Zachary à Tyrone, après l'avoir interrompu.

- Quoi ? Tu es sérieux là, Zachary.

- Oui, tu as bien entendu.

- Mais pourquoi, moi, je dois m'en aller pendant que vous vous êtes ici ? Vous servez à quoi là déjà ?

- Moi, j'ai connu les blessures par balle, en tant qu'agent spécial de la C.I.A et ancien soldat, je sais les conséquences que ça peut amener. Magnus aussi le sait, mais plus encore, vu qu'on n'a pas d'imagerie, on a besoin d'avoir une bonne vue sur les plaies intérieures de Savannah. Et comme Magnus est celui qui a une vue parfaite, c'est ce qu'Imala m'a dit, il est important qu'il soit là. En parlant d'Imala, à ta place, on préfèrera l'avoir à nos côtés pour canaliser Anne, si besoin.

- NON MAIS C'EST QUOI CETTE MANI DE PARLER QUAND JE BOSSE ? Crie Anne, après avoir placé de grosse compresse autour de son incision, avec sa pince à clamper dans les mains.

- Désolé Anne ! Tu peux reprendre. Emet Zachary, en faisant signe de partir à Tyrone, qui résigne et part sous la contrainte, se faisant remplacer par Imala.

- Allons-y ! Déclare Imala à tous, surtout à Anne.

Anne, n'hésite pas, on est comme ton équipe de soin.

- Parfait ! Insère-t-elle sa pince à clamper à l'intérieur de l'incision, avec sa main droite, après l'avoir écarté, avec une pince écarteur, placé dans sa main gauche pour fouiller à l'intérieur de sa laparotomie.

Tyrone, expédié de force dans la demi-sphère blanche, se retrouve avec Randi, Ryuku et Quelot qui observent eux aussi sur les murs qui affichent l'opération chirurgicale, à travers les yeux d'Anne. Tyrone, plus intrigué par la présence de Quelot, émet :

- Quelot est présent ? Qué pasa ?

- Il n'y a rien à la télé et là, on a le droit à une opération chirurgicale donc voilà... Répond Quelot, avec une certaine ironie dans sa vie.

Mais surtout, il y a des paris en place ?

- Un pari sur quoi ? Leur demande Tyrone.

- Sur la réussite ou l'échec de l'opération conduit par Anne. Révèle Randi, posé de façon détendue, face à l'opération qu'ils visionnent.

- Ouais, c'est pour ça qu'on est séparé en deux groupes. Ajoute Ryuku, à distance de Randi et Quelot.

Moi, je dis qu'Anne va réussir, alors que Randi et Quelot pense le contraire.

- Vous êtes vraiment des sans-cœur. Mais bon connaissant Quelot, ça ne m'étonne pas de son choix, mais toi Randi ?

- J'ai un bon instinct et les circonstances sont simples, beau gosse, il y aura des complications. Explique Randi à Tyrone, avec une certaine simplicité.

- On peut reprocher beaucoup de choses aux enfants, mais leurs bons espoirs, c'est toujours revigorant. Donc je vais parier aussi et je me mets du côté de Ryuku. S'assoit-il à ses côtés, en se mettant contre Randi et Quelot.

Randi sourit narquoisement, en le voyant faire cela puis Tyrone, en train d'observer l'opération via les yeux d'Anne, leur demande subitement :

En fait, c'est quoi qu'on gagne ?

- On ne gagne rien, mais le perdant va devoir regarder une série qu'il déteste et sera obliger de la finir. Pour toi, ça sera Game Of Thrones. Lui répond calmement Quelot.

- Flemme, on est vraiment des geeks.

- Dixit le geek en personne. Réplique Quelot à Tyrone, sans présenter d'expression joyeuse.

- Et vous, c'est quoi vos séries ? Cherche à savoir Tyrone à propos de Randi, Quelot et Ryuku.

Tous sourient, mais ne lui répondent pas et poursuivent leur visionnage de l'opération. Ils aperçoivent Anne, ainsi, en train de fouiller à l'intérieur de l'abdomen de Savannah. Veillant à ce qu'elle est de bonne constance, Anne se met à énoncer à Magnus, Zachary et Imala :

- L'important, c'est que la balle ne rentre pas dans l'intestin qui peut amener à une occlusion. Faut aussi savoir si la balle n'a pas causé de lésion. C'est pour ça que j'ai fait une laparo, parce qu'une plaie par arme à feu a souvent de mauvais pronostics. Donc Magnus, il ne faut pas hésiter si tu vois des lésions ou un truc suspect ?

- Je n'en ai pas vu pour l'instant. Mais on les reconnaît comment ?

- Tu l'aurais vu s'il y en avait, je ne m'inquiète pas, à part si tu n'as pas de superbe yeux. Puis elle se concentre, semble avoir atteint sa cible et sort directement la balle.

Je l'ai eu ! Maintenant, on a trois problèmes qui vont sans doute arriver et qu'il faut prévenir à tout prix, en dehors du sang qu'elle vient de perdre et qu'elle va perdre. Il faudra qu'elle ait une transfusion sanguine à l'avenir. L'avantage, c'est que Tyrone est donneur universel en étant O- donc la priorité n'est pas là.

- Bien ! C'est quoi les 3 complications ? Demande Imala.

- C'est difficile à évaluer de manière exacte, la gravité d'une plaie par balle se base sur ce qu'on peut voir. Les dégâts internes pourraient être graves, même si le point d'entrée est petit. C'est pour ça que j'espère que Magnus n'a rien raté. Observe-t-elle Magnus, d'un regard accusateur, qui fait l'innocent puis elle reprend tout en compressant la plaie.

Mais bon, les tirs de balle provoquent trois complications de types de traumatismes : la pénétration avec la destruction de la chair par le projectile, la cavitation qui sont les dégâts provoqués par l'onde de choc de la balle dans le corps et la fragmentation, provoquée par les éclats du projectile ou les plombs.

- Tu fais comment pour les prévenir ? S'informe Zachary, qui fixe Anne manœuvrant face à l'incision.

- Je ne peux pas. Dans le sac de secours, il n'y a que des ustensiles de soins, de l'adrénaline, des bêtabloquants, des drogues, de l'anticoagulant, mais rien qui permet de soigner cela. Et...

- Euh Anne, il y a un problème. Magnus, qui lève son doigt vers le scope, avec les gros yeux.

- Mince ! Constate-t-elle que Savannah est en tachycardie et se met à s'alarmer.

L'hémorragie est revenue et elle est plus forte, mais pas au point d'impact.

- Hémorragie Interne du coup ! Soumet Zachary qui a comme réponse de la part d'Anne, un hochement de tête pour signifier qu'il a raison.

On fait quoi alors, Anne ?

- Injection de vitamine K ! Pas le choix, faut lui donner un antihémorragique ! Mais il lui faut une transfusion au plus vite.

Anne, alors, sans se soucier de l'hygiène, prend son produit pharmaceutique dans le sac de secours et commence à l'injecter, tandis que dans la demi-sphère blanche, Tyrone visionne cela avec détresse. Il semble paniquer, en serrant fort son poignet, stressé que son ami est sur le point de mourir, alors que Quelot, lui, déclare en se grattant le menton :

- On dirait qu'on va gagner notre pari !

VII

Dans le quartier général de La Constitution, Octobre et le mercenaire Marco, debout, quelques mètres les séparant, sont en pleine engueulade :

- J'aimerais savoir comment Tyrone a pu faire le lien entre les égouts et les conduites faites pour les constructions des travaux publics... Mais surtout comment il en a profité ?

- Ce n'est pas moi le maître d'opération Monsieur Giorno, c'était vous. Donc sachez à qui vous rejetez la faute ? S'adresse Monsieur Octobre, qui est d'humeur désagréable, envers Marco.

- Je le sais déjà, c'est à nous. Lui précise Marco, en lui tapotant l'épaule.

- Pas nous et pas moi ! C'est que vous les fautifs ! Je vous ai donné ce que vous m'aviez demandé. C'est tout ! Lui rectifie-t-il, en fixant furieusement l'index de Marco, qui a tapoté son épaule.

- Je comprends mieux maintenant... Se met Marco à dévisager Monsieur Octobre de haute en bas, sur un ton condescendant.

Je comprends complètement alors pourquoi vous avez raté la piste de Tyrone depuis une semaine. Vous êtes incompétent tout simplement !

- C'est à moi que vous parlez ?

- Quoi ? Tu vas me faire quoi ? Se lancent-ils tous les deux des regards glaciaux, face-à-face.

L'homme au chapeau sait se battre ?

- Vous ne doutez pas une minute de ce que je peux vous faire Monsieur Giorno.

- Et il ne le sera pas ! Débarque de nulle part, très décontracté, le père Kanté dans la pièce, avec un nouveau verre d'alcool, à la main.

Bref, ton équipe et toi, Marco, avaient échoué ce soir, c'est un fait. Tu veux rejeter la faute sur Monsieur Octobre ? Tu vas te faire un bon ennemi surtout que toi... Tu peux avoir tes propres informations avec ton hacker, qui n'a pas remarqué ce lien que Tyrone a décelé.

- Tu as tout écouté à ce que je vois ? Est peu surpris Marco par son arrivé, en arrêtant le face à face entamé avec Octobre.

- Presque !

- J'ai cru que tu étais rentré chez toi Kanté ? Demande Marco, en observant le prêtre Kanté, posé, son verre face à un écran d'ordinateur, avant de rejoindre directement Octobre, qui s'assoit à ses côtés.

- C'est ce que je devais faire avant qu'une espionne russe soit venue chez moi.

- De qui tu parles mon père ?

- De la mère de Tyrone qui est espionne russe, mais on a bien discuté, c'était intéressant quand on prend du recul. Exprime-t-il d'un air songeur à Marco, en buvant son verre, toujours face à l'écran.

- Je veux bien voir la photo de cette femme, s'il vous plaît, Monsieur Octobre ? Requiert Marco, debout derrière eux deux.

- Tenez ! Octobre présente la photo de Miranda, via un rétroprojecteur holographique à partir de son ordinateur.

Marco porte un regard interrogatif sur le visage de Miranda. Pendant quelques secondes, il fait le tour de l'hologramme et suppose :

- C'est bizarre, mais elle me dit quelque chose cette femme. On dirait que je l'ai déjà rencontré. Puis il revient vers Octobre et Kanté.

Bon bref, je pense avoir la solution pour attraper le jeune Tyrone et en finir. On kidnappe un de ses proches et on le menace : le téléphone contre la survie d'un de ses proches qu'on a kidnappé.

- Le plus drôle, c'est que c'est de ça qu'on a parlé. Se décline Kanté vers lui.

Et moi, je refuse de kidnapper des gens. Je ne fais pas ça, je trouve déjà que j'ai assez de moyens pour ne pas prendre en otage des gens innocent.

- Innocent ? Se marre Marco, en pratiquant un rire forcé, pendant qu'Octobre et Kanté l'observent dans cet état, avec un certain jugement péjoratif sur leurs regards.

Venant de votre part, c'est drôle...

- Oui, on sait après l'accident de bus, je n'ai pas à dire cela bref... Par contre, on suivra éventuellement ton plan, si son père est impliqué.

- Comment on serait ça ?

- Son père vient d'être arrêté et va être interrogé par l'unité du Général Larson. On va voir en direct l'interrogatoire et on sera s'il est impliqué ou pas. S'engage le prêtre Kanté envers Marco.

- Et s'il ne l'est pas ?

- On abordera une autre solution et cette fois-ci, j'espère que ton équipe et toi serez à la hauteur de la mission, à la place d'accuser mes hommes de vos erreurs. Sinon si vous échouez encore, je promets qu'il y a des répercussions que vous n'assumerez pas.

- Hum... Bien ! Ne semble-t-il pas effrayé par la menace de Kanté, ainsi, il s'assoit sur une des chaises et déclare :

Sinon je veux bien voire aussi l'interrogatoire du père de Tyrone.

- Vous avez déjà pris place à ce que je vois. Constate-t-il, avant d'ordonner à Monsieur Octobre.

Je vous en prie, mettez la vidéo surveillance de la salle d'interrogatoire. Et aussi, faites-moi savoir si les gardes que Miranda a neutralisés devant chez moi, vont bien pour qu'on puisse leur donner un cours de formation sur comment me protéger ?

- Bien chef ! Affirme Monsieur Octobre, en affichant de suite la vidéo surveillance, en direct de la salle d'interrogatoire. Le prêtre Kanté s'installe à la gauche de Marco et ils visionnent attentivement cela.

VIII

Posé sur une chaise, en attendant de se faire interroger, Christopher est seul dans la salle d'interrogatoire, les mains dans les poches, en reluquant la pièce, coin par coin. Alors que le général Larson, le capitaine Guen et le consultant Jonathan Mitchell le considèrent avec attention, à travers le miroir sans tain, attendant que l'agent De Marnes initie son interrogatoire. Par ailleurs, le consultant, qui porte un regard consciencieux sur le général, lui pose comme question :

- Et vous, Commissaire Général Larson, vous n'interrogez pas ?

- Non, je préfère faire comme vous... Analyser. Répond le Général Larson à Monsieur Mitchell, sans exercer d'intérêt pour lui.

- Et vous analysez quoi ?

- Si on est face au coupable ou pas.

- Vous vous basez sur quoi pour déterminer cela ? Insiste le consultant.

- Mon instinct !

- AH ! Voyant que le général a cette tendance de dissimuler son visage, le consultant alors poursuit : Voyons voir si votre instinct est bon.

Successivement, l'agent De Marne entre dans la salle d'interrogatoire, se pose tranquillement face à Christopher, en s'asseyant, et introduit son enquête :

- Comment allez-vous Monsieur Hirst ?

- Bien merci ! Dites-moi qu'est-ce que je fais ici ? Se renseigne Christopher, sur un ton calme.

- Je pense que vous le savez très bien.

- Ma femme ?

- Exactement Monsieur Hirst. J'imagine que vous saviez pour son pédigrée en tant qu'espionne ?

- Non !

- Et qu'est-ce que ça vous a fait d'apprendre cela ? Demande l'agent De Marnes à Christopher, qui est bien calé sur sa chaise.

- Quoi ? Vous êtes psy maintenant Agent De Marnes ? Lui réplique-t-il, avec un petit sourire nerveux.

- Non, je cherche juste à vous comprendre. Moi, j'aurai été furieux, en découvrant sur internet ou à la télé que ma femme est une ancienne espionne russe.

- Chacun réagit à sa façon. Ce sont ceux qu'ils nous différencient.

Pendant que le capitaine Guen et le général Larson fixent l'attitude et surveillent les mots qu'émet Christopher. Le consultant lui s'intéresse intensément à ses jambes et ses pieds, sans divulguer d'hypothèses.

- D'accord et votre fils alors ? D'après nos sources, il a affronté une bande rivale ce soir même. Vous êtes au courant ? Aborde-t-il un autre sujet, lors de son interrogatoire contre Christopher.

- Comment vous voulez que je sois au courant ? Je vous rappelle qu'en début de soirée, j'ai été interpellé par vos hommes.

- Mais ça n'empêche pas qu'il vous informe de cela, surtout que vous avez pu apprendre que votre femme était une espionne, en début de soirée aussi.

- C'est différent, c'était dans les informations. Tapote-t-il silencieusement la table du doigt.

- Mais ça aussi ça a été relaté dans les informations.

- Ah bon ? Pas vu, mais tant mieux pour vous. Préfère-t-il éviter le regard de l'agent De Marnes.

- Vous n'avez rien à me dire sur votre fils, du coup ?

- Ecoutez, mon fils est considéré comme un criminel et je ne sais pas ce qu'il fait, en ce moment même. Mais tout ce que je sais, c'est que mon fils est dehors et que moi, je suis ici sans savoir pourquoi ? Reprend-il sa respiration, après avoir dit cela, très vite, tout en tripotant les manches de sa chemise longue.

Donc Agent De Marnes, est-ce que je suis suspect d'un crime ?

- Non, vous ne l'êtes pas.

- Alors est ce que je peux partir ?

- Non ! Répond sèchement l'agent De Marnes, en voyant que Christopher se racle la gorge, de plus en plus.

Vous êtes le père d'un homme recherché, marié à une ancienne espionne étrangère du territoire français. Par la loi, je peux vous retenir pour une quête d'information pendant 24 heures.

- Ok, bien alors je veux mon avocat. Exige sans perdre du temps Christopher.

- D'accord. Se dresse l'agent De Marnes.

Alors je reviendrais quand vous en aurait un.

L'agent De Marnes sort directement de la pièce, pendant que le prêtre Kanté avec Marco et Monsieur Octobre visionnent intégralement l'interrogatoire via les caméras de surveillance. Kanté, alors, en conclut, éprouvant un peu de satisfaction :

- Ok, c'est bon ! Monsieur Octobre, je veux qu'on puisse avoir Christopher et qu'on l'enferme ici.

- Vous allez vite en besogne mon père. Déclare Marco calmement avec les jambes tendues vers l'avant.

- Pourquoi tu dis ça ? Se lève-t-il à côté de Marco, ne saisissant pas pourquoi il n'est pas d'accord.

Tu n'as pas vu le même interrogatoire que moi. Christopher est complice de Tyrone. Je le connais, je sais s'il dit la vérité.

- Et tu te bases sur quoi ?

- Sur ce que j'ai envie de me baser.

- C'est bien, ça prouve vraiment que tu n'es pas objectif. Affirme Marco, satisfait de lui.

Ce gars ne semble pas coupable.

- Et ils semblent quoi ?

- Je n'en sais rien, mais je ne pense pas qu'il est dans le coup. Attendons un peu parce que sincèrement, pour moi, ça ne dérange pas de séquestrer et de torturer ce pauvre type pour avoir mon payement. Mais toi mon père, est ce que tu accepterais de participer à la torture d'un innocent ?

Il ne lui répond pas, en remuant sa langue, à l'intérieur de sa bouche, contre sa joue. Puis Marco poursuit, en constatant cela :

J'ai bien raison alors. Attendons !

Pareillement, l'agent De Marnes, revenu dans la pièce avec le miroir sans tain, se met donc à dire au Commissaire Général Larson, au Capitaine Guen et au consultant :

- Il est complice !

- Je le pense aussi. Emet le général Larson, très rapidement.

- Idem, ces réponses indirectes paraissent comme des signes de culpabilité. Rajoute la capitaine Guen.

Le consultant se met à rire faiblement, à propos de leurs hypothèses, mais ceci aiguille l'intérêt de ses collègues. Après avoir rigolé un petit instant, le consultant Jonathan Mitchell déclare, quand ils se mettent à le regarder longuement :

- Et après, on se plaint de la capacité de nos forces de l'ordre. Je comprends mieux.

- Quel est votre problème Monsieur Mitchell ? Demande la Capitaine Guen.

- Mon problème est simple. Ce gars n'est ni coupable ni innocent pour l'instant. Assure le consultant à eux trois.

- Et comment vous savez ça ? S'intéresse le général Larson, d'une attitude péjorative.

- Parce qu'en dehors de ces mots qui sont très suspect, son comportement dit autre chose et comme par hasard, vous vous ne fiez pas au polygraphe qui n'indique rien de particulier.

- On s'y fie, mais vu que sa femme a réussi à déjouer le polygraphe, je me dois d'écarter la fiabilité du polygraphe. Évoque l'agent De Marnes au consultant.

- D'accord, c'est un argument plus que plausible. Mais son comportement, ça, ne ment pas et je vais vous le prouver. Allez l'interroger Agent De Marnes, une nouvelle fois, mais cette fois-ci, ne lui laissez pas de chance et sortez-le de sa zone de confort.

- Comment ça ? Commissaire Général ? Hausse-t-il les mains légèrement, ne sachant pas s'il peut obéir au consultant.

Euh... Je ne peux pas, il a demandé un avocat.

- Faites-le agent De Marnes. Exige le Commissaire Général, un peu désemparé.

- D'accord Commissaire Général ! Jérôme De Marnes accepte et sort, ainsi, de la pièce pour reprendre son interrogatoire à la méthode que tu lui as recommandé le consultant.

IX

Anne, dans le corps de Tyrone, submergée par la pression dû à la décompensation de Savannah durant l'opération, se trouve en train d'examiner l'incision encore ouverte pour savoir d'où provient l'origine du problème. Examinant l'intérieur minutieusement avec l'aide visuelle de Magnus, elle ne trouve absolument rien. Alors Zachary, qui les scrute, demande :

- Qu'est-ce que tu fais, Anne ?

- Je ne trouve rien. Je ne sais pas d'où provient ce choc hémorragique. Et merde... Reconnait-elle quelque chose qui l'a fait encore plus paniquer.

Son pouls et sa saturation font que baisser. Faut lui donner de l'oxygène. Compresse-t-elle la plaie de toutes ses forces avec sa main gauche et en prenant le BAVU, avec sa main droite, pour lui donner de l'oxygène.

- Anne faut qu'on trouve la solution.

- Comment tu veux que je trouve la solution Imala ? Lui déclare Anne, dans tous ses états.

J'utilise un BAVU sans oxygène déjà, je ne sais même pas si c'est efficace. En plus, il y en a différentes sources d'hémorragie, soit à cause de l'onde de choc de la balle, soit à cause du mini éclat de la balle etc... C'est peut-être ma faute... Là, c'est...

- Anne ! Surgit Tyrone à la gauche d'Anne, qui a cessé de faire tout mouvement et qui semble être dans les nuages. Il se met à la secouer en disant :

Concentre-toi ! Faut pas qu'elle meure !

- Tyty, c'est foutu ! Pleure-t-elle, la tête vers le sol.

Je suis désolé... Elle va mourir...

- Quoi ? Non, reviens à toi, Anne, tu peux y arriver.

- Tu n'aurais pas dû me faire confiance. Exprime-t-elle à Tyrone, en étant complètement ailleurs, ayant arrêté de prodiguer des soins sur Savannah.

- Arrête Tyrone ! S'entremêle Imala, en plaçant sa main sur l'épaule de Tyrone pour l'écarter, avant de se rapprocher d'Anne pour lui ordonner :

Retourne te reposer, c'est très bien ce que tu as fait.

Disparaissant, Tyrone, qui reprend systématiquement la possession de son corps, refait illico ce qu'Anne a pratiqué sur Savannah. Il déclare à Imala, qui est à côté de Zachary et Magnus, toujours présent :

- Mais pourquoi tu l'as renvoyé ? On a besoin d'elle.

- Elle ne servira à rien. Anne, quand elle est démunie, elle se met à avoir des délires et des hallus. Écoute-moi, on a bien joué au docteur et maintenant, c'est l'heure de revenir à la réalité. On l'emmène de suite à l'hôpital, tu surélèves ses jambes et tu lui donnes de l'oxygène avec la bonbonne qui est dans la voiture. D'accord ? Parce que je ne veux pas qu'elle meure aussi.

- Ok Imala. Se fait-il une raison.

Tyrone alors prend Savannah dans ses bras, toute en ayant une main contre sa mini-incision pour faire pression et une autre avec le sac de secours. Il se dirige, en marchant rapidement, vers la petite camionnette, avec énormément de terreur extrême sur son visage.

X

Alors que l'Agent De Marnes revient dans la salle d'interrogatoire pour revoir le père de Tyrone, le général Larson avec le capitaine Guen et le consultant, comme le prêtre Kanté avec Marco et Octobre sont attentif à ce qu'il va se passer au cours de cet interrogatoire. Arrivé dedans, l'agent De Marnes entreprend, avant de s'installer :

- Désolé de vous offusquer Monsieur Hirst, mais j'ai été obligé de venir vous parler d'une hypothèse avec vous.

- Vous savez que du moment où j'ai demandé un avocat...

- Oui, toutes vos paroles sont irrecevables. Je connais mon boulot Monsieur Hirst, mais je veux juste discuter avec vous. Précise l'agent De Marnes, en tenant le dos de sa chaise.

- Hum... Faites donc. Lui accorde Christopher, le fait de s'asseoir pour l'écouter.

- Je vous remercie ! Enonce l'agent De Marnes, en s'asseyant.

Donc, là, quand je suis sorti, j'ai réfléchi sur votre situation et j'en ai parlé avec mes collègues. Et franchement, j'en ai conclu une belle hypothèse. Je me mets à votre place, si vous me le permettez. Se concentre Christopher sur les propos de Jérôme.

Imaginons, ma femme, que j'ai chérie et aimée, ne m'a jamais révélée qu'elle est une espionne et elle m'a caché cela pendant plus de vingt ans. Mais ça veut aussi dire qu'elle peut me cacher d'autres choses, des mensonges, des tromperies, un enfant caché peut être etc... Christopher, en entendant cela, plisse les sourcils et soutient son regard contre lui, alors que ses pupilles sont contractées, avec les bras sont allongés.

Cette espionne qu'est votre femme a, sans doute, entraîné dans sa magouille, au sens figuré, mais aussi au sens propre, votre fils, en lui apprenant à se défendre face à des ennemis qui viendront les menacer. Ainsi, Tyrone, par rapport à l'apprentissage de votre femme, en a vu le moyen de se faire de l'argent et de contrôler un trafic de drogue régional. Grace à son intelligence aussi, il savait que c'était possible et se défendre quoi qu'il se passe...

- LA FERME ! Crie de haine Christopher contre l'agent De Marnes, avec un ton attristé, en posant ses mains sur la table.

Je ne veux pas vous entendre blasphémer sur ma famille. OK ?

- A ce que je vois vous n'êtes pas d'accord avec moi ?

- Non pas du tout et si vous voulez savoir, ma femme m'a caché ça, c'est vrai. S'exprime Christopher avec franchise, en se penchant légèrement vers lui, buste en avant, dans une allure plus détendue.

Mais elle me l'a caché, en mentant sur autre chose. Après ma demande en mariage qu'elle a accepté, elle m'a demandé de la suivre dans un lieu, où elle cachait plein de dossiers. Elle m'a ensuite dit que si je veux me marier avec elle, c'est avec une réfugiée politique yougoslave. Qu'elle est venue en France parce qu'on lui a promis de la protéger ici. Mais que la menace, qu'on vienne s'en prendre à sa famille et à elle, reste probable. Qu'il fallait que j'accepte ça si je me marie avec elle et je l'ai accepté. Souffle-t-il, en se grattant l'un de ses sourcils.

Alors oui, j'ai eu une certaine frustration, même une énorme frustration, en sachant que ma femme est une espionne. Savoir que j'ai passé ma vie avec une femme qui m'a menti sur sa vraie personnalité, j'aurais préféré qu'elle ne me dise rien, plutôt qu'un mensonge comme subterfuge pour la vraie raison de son exil.

Pourtant, je peux certifier que mon fils n'est pas ce que vous pensez simplement parce que je connais mon fils et je ne vous dis pas une de ses phrases typiques qu'on sort d'habitude. C'est la vérité. J'aime mon fils comme Miranda doit aimer son fils, et si c'est vrai que Miranda l'a entraîné, il serait que faire du trafic de drogue exposerait sa mère un jour ou l'autre face à ses ennemis Outre-France parce que le trafic de drogue n'est pas éternel, et même un imbécile serait ça. Donc, pour moi, ça confirme que mon fils n'est pas le criminel que vous pensez et si vous n'avez pas compris ça... C'est grave.

- Alors vous pensez qu'on a piégé votre fils ? Demande l'agent De Marnes, intéressé par l'élocution de Christopher.

- Bravo Agent De Marnes. On commence à toucher du bois.

Le consultant, dans la pièce à côté, croise les bras et demande au général et au capitaine, d'une voix très fière :

- Alors vous continuez à avoir le même avis sur Monsieur Hirst ?

- Dites-moi ce que vous avez perçu à la place de faire le mystérieux. Lui réclame le général Larson, en se montrant offusqué par la situation.

- Il n'a rien à voir dans cette histoire. Il est juste le bon mari piégé par sa femme. Explique méthodiquement le consultant Jonathan Mitchell, en présentant les signes et les arguments de sa théorie.

D'abord, il s'est montré gêné, ne voulant pas être contre sa femme. Il le montrait, en raclant sa gorge et en tapotant sur la table. Mais le plus intéressant, c'est la suite, il présente tous les signe de la colère dans sa voix, à cause des suppositions de l'agent De Marnes, mais ce n'est pas de la colère au sens propre, c'est plus une colère qui montre de la honte parce qu'il s'est fait avoir. Ce n'est pas surjoué, regardez, ses veines ressort quand il sert le poing, tellement il est en colère. Et même sur son cou, son artère ressort, ses sourcils qui se plissent et son visage est serré. Ces signes naturels sont rarement possibles d'imiter. De plus sur son polygraphe, on montre une exacte concordance entre ses mots et son comportement, car on peut voir qu'il s'est montré honnête avec son buste qui prouve qu'il est détendu quand il parle. Surtout, il a soulevé un point important, celui vis-à-vis de son fils à sa mère, qui n'est pas faux.

- Eh, le consultant... ça ne veut rien dire tout ça. Hausse-t-il légèrement la voix contre lui.

Je me fie à mes propres yeux et j'ai vu Tyrone tirait sur un de mes agents donc...

- Certes General, mais je peux affirmer que Monsieur Mitchell n'a pas tort, je pense que le père dit la vérité. Intervient le Capitaine Guen, en ne lâchant pas du regard Christopher et son agent.

- Ah bon ? Bien... Abdique le général, en mettant ses mains sur ses hanches.

Mais ça n'empêche que j'ai vu Tyrone faire ce que j'aie dit. Et qui ne nous dit pas qu'il sait aussi bien mentir comme sa femme ?

- Pas faux, mais sur ce que j'ai pu voir, c'est un simple homme qui s'est retrouvé avec une femme qui a de gros problèmes. Ça ne vous servira à rien de le retenir. Puis il porte un regard plus agressif sur le général, en lui disant :

Mais vous, par contre, General, je ne comprends pas, vous êtes totalement sur la défensif. Va savoir pourquoi ?

Le général ne préfère pas lui répondre, tourne son regard vers l'interrogatoire et garde la tête baissée, laissant le consultant intrigué par l'attitude du général.

A ce même instant, Marco, avec le prêtre Kanté et Octobre, émet :

- Sincèrement, je ne suis pas le plus doué pour voir qui ment et qui dit la vérité, mais ce type est complètement une truffe et il s'est fait avoir par sa femme.

- Chef, je pense pareil.

- Pas besoin de confirmer cela Monsieur Octobre. Le père Kanté, dit cela, en se mordant la lèvre inférieure avant d'admettre.

Dans toute la famille Hirst, j'ai plus d'affinité avec Christopher et ça se voit qu'il est dépassé par les événements. Il a vraiment été pris de cours, mais il a ajouté un problème à notre mensonge sur Tyrone. Se gratte-t-il le menton, le temps d'un instant.

Monsieur Octobre, envoyez un message au General Larson pour lui dire de relâcher Christopher Hirst, il n'est pas dans le coup. On va devoir mener une opération plus sauvage pour capturer Tyrone.

- Laquelle ? S'informe Octobre à propos du futur plan du prêtre.

Le père Kanté sourit malicieusement, en guise de réponse à sa question.

Quelques secondes plus tard, le général Larson lit le message d'Octobre, d'une manière vexé, qu'il vient d'envoyer dans la pièce, avec Guen et le consultant. Il se résigne puis appuie sur un interphone, qui est en lien avec une oreillette transparente, placé sur l'oreille de l'agent De Marnes :

- Agent De Marnes, vous pouvez autoriser Monsieur Hirst à quitter le bâtiment. On n'a plus aucune question pour lui.

L'agent de Marnes obéit, pendant que le général Larson décide de sortir de la pièce, sans dire un mot, en laissant la capitaine Guen et le consultant Jonathan Mitchell.

XI

Tyrone, en train de conduire rapidement, avec Savannah, qui est couchée sur la moquette du coffre de leur camionnette, avec les jambes surélevées et un masque lui procurant de l'oxygène, ainsi qu'une transfusion sanguine entre Tyrone et elle. Oppressé et crispé, Imala s'assoit sur le siège passager pour lui rappeler :

- N'oublie pas que tu ne peux pas aller devant et dans un hôpital.

- Je sais, Place-t-il un écouteur dans ses oreilles, en essayant de respirer un bon coup.

Je mets mon kit main libre pour ça.

- Pour ? S'interroge Imala.

- Attends !

Directement, Tyrone entend un retentissement de tonalité où, au bout de deux secondes, il perçoit la voix d'une femme :

- Bonjour, Urgence Pompier, j'écoute.

- Bonjour madame, je m'inquiète là, je suis avec une dame à terre où il y a des sangs qui sort de son ventre, je ne sais pas quoi faire. Elle ne respire peu, voire pas du tout. Venez vite, on est à la rue du 14 juillet au Kremlin Bicêtre.

- D'accord, monsieur, ne paniquez pas et compressez là où ça saigne avec un bout de vêtement.

- Bien ! C'est ce que je fais. Ment Tyrone à son interlocutrice des urgences.

- Très bien et dites-moi, quel est votre nom ? Cherche à savoir l'urgentiste.

Tyrone raccroche immédiatement et s'adresse à Imala, d'une manière tendue, mais sans sourire :

- Voilà !

- Pas mal ! Tu es loin de l'adresse ? Demande Imala.

- Non elle est juste devant là. Pointe-t-il du doigt devant lui.

- Espérons alors que les pompiers ne prennent pas tous leurs temps alors. Désire-t-elle pour Tyrone et eux.

- Je le souhaite aussi. Tourne-t-il sa tête, en veillant sur Savannah et sur le scope qui chute de moins en moins vite, lui provocant une légère panique sur son faciès.

XII

Face à l'accueil du poste de la B.A.C, Christopher récupère ses effets personnels, transmis par un policier au comptoir. Accompagné de l'agent De Marnes, pendant que Christopher enfile sa veste, il lui rappelle :

- Je vous répète les consignes, en tant qu'époux de Madame Miranda Hirst...

- Oui, je ne quitte pas la ville, je reste à disposition pour vous et je vous déclare si je change de lieu d'habitat. Poursuit-il les instructions, après avoir coupé l'agent De Marnes.

- Bien, vous avez retenu.

- Ouais ! Et sinon, c'est quand je retrouve mon loft ? S'informe Christopher.

- Le temps qu'on finisse notre enquête.

- Et vous prenez moins d'un mois pour fouiller un appartement lors d'une enquête ?

- Euh... Réfléchit l'agent De Marnes, n'ayant pas la capacité de lui répondre.

- Ouais, bref, je peux y aller ? Demande-t-il à l'agent De Marnes, en montrant la sortie.

- Je vous en prie. Vous rentrez comment ?

- Je vous en pose des questions. Quitte Christopher, sans le regarder.

Pendant qu'il sort du poste, Jérôme De Marnes l'observe de manière sceptique et contrarié. Retournant après dans son bureau, Christopher, lui, devant l'entrée du bâtiment, aperçoit d'abord la barrière qui retient les journalistes, mais qu'ils ne le reconnaissent pas à cause du peu de lumière présent devant l'entrée, vu qu'il fait nuit. Figé sur place afin de remettre ses habits en place, en souriant très discrètement pour se cacher des caméras surveillance, toute en regardant au loin, il se remémore ses souvenirs du jour de sa demande de mariage.

Dans son souvenir du jour où il a demandé en mariage Miranda, Christopher face au box de celle-ci, contenant des ordinateurs première génération, des cartes géographiques de certains continents sur le mur, des photos d'individus, des dossiers et des cartons ayant l'inscription « Confidentiel » ou « TOP SECRET ». Christopher s'avance donc, en effleurant les objets présents, contemple tous ces documents et ces appareils sophistiqués pour les années 1998.

- Miranda qu'est-ce que...

- Je ne serais le définir, c'est un peu comme mon bureau ou un QG, mais parfois, je le considère comme mon lieu de détente. Développe Miranda, en employant l'humour.

- Ton bureau pour quoi Miranda ? Qu'est-ce que tu me caches ?

- Je ne te cache rien, au contraire. Lui sourit-elle, en s'avançant vers lui.

C'est un lieu où je stocke toutes les informations que j'ai accumulées dans ma vie. Je suis recherché par de hautes instances, des instances qui ont de gros moyens et je suis obligé de me cacher.

- C'est-à-dire ? Ne saisit pas Christopher.

- Je suis une espionne russe Christopher... Enfin une ancienne espionne. J'ai travaillé pour le KGB et le FSB depuis l'Age de 14 ans jusqu'à 24 ans.

- Hein ? S'appuie-t-il sur la grande table installé dans le box, choqué par l'annonce de Miranda.

- Oui, tu as bien entendu. Sans me vanter, j'ai été... Enfin, je suis la meilleure espionne que la Russie ait eue. Je n'ai jamais échoué une mission au point où j'ai récolté tellement d'informations qu'à mes 24 ans, le FSB a décidé de mettre à la retraite.

- La retraite, c'est au sens propre ou... Il regarde sa femme qui lui fait comprendre que ce n'est pas la retraite qu'il connaît.

D'accord, j'ai compris et ensuite ? Demande-t-il à Miranda, en continuant à s'appuyer sur la table, avec une appréhension pour la suite.

- J'ai compris ça très vite qu'ils voulaient m'éliminer donc du coup, je les ai éliminés avant et je me suis enfui en France. J'avais les moyens de m'enfuir et de me faire une nouvelle identité donc je l'ai fait. Un an et demi après, je t'ai rencontré.

- Ok, ok. Se gratte-t-il la tête.

Pourquoi tu me dis ça que maintenant Miranda ?

- Tu es un homme tellement bon et tellement unique que je ne me peux pas me permettre de te faire rentrer dans ma vie, sans te prévenir du danger. Exprime Miranda, avec un regard franc et des expressions faciales vivantes, qui démontrent son intérêt, en direction de Christophe.

- Et tu me proposes quoi ? Parce que s'il y a un danger, tu as une solution pour lutter contre ce danger.

- Exactement. Christopher, dès que je t'ai rencontré, j'ai eu un coup de foudre, j'ai vu le meilleur en toi, qui m'a permis de me rendre moi-même meilleur. Je n'ai aucune envie de te laisser partir. Malheureusement, de manière objective, cette vie, que tu auras avec moi, sera dangereuse si tu veux qu'on se marie, donc je comprendrai si tu pars.

- Viens-en aux faits, s'il te plaît Miranda. Exerce-t-il une pression envers elle pour avoir sa réponse.

- Je ne vais pas t'apprendre à te battre, tu n'as pas besoin de ça pour survivre. Pour survivre, dans l'avenir et aujourd'hui, il faut savoir jouer avec les mots, être tenace, mentir comme si on disait la vérité à des moments où il faut savoir mentir. Et moi, je vais t'apprendre à faire cela pour être un excellent espion... Juste en dessous de moi. Sourit-elle timidement, ne faisant pas rire Christopher.

Je vais passer le temps qu'il faut, mais au final, tu vas tellement bien mentir que même Dieu hésitera sur le fait de savoir si tu lui mens ou pas, sans blasphémer bien sûr.

- Donc c'est pour ça que tu parlais peu de ton passé...

Miranda se rapproche de Christopher, place sa main derrière sa nuque, et lui dit à voix basse contre son oreille :

- Christopher, tu veux te marier avec moi pour le meilleur et pour le pire comme on dit. Je ne peux pas te laisser vivre dans ma vie, sans la connaître, et tu ne peux pas vivre cette vie, sans avoir les atouts pour y survivre.

Elle l'embrasse alors avec passion et tendresse, puis quand leurs lèvres ne sont plus l'une contre l'autre, elle lui reformule :

Alors veux-tu vraiment être marié avec moi, cette espionne russe, et être mon futur mari ? Sans mentir, je veux cruellement passer ma vie avec toi et je le prendrai mal si tu refuses, après mes révélations, mais je comprendrais.

- J'ai une question ? Demande immédiatement Christopher.

- Laquelle ?

- Si on a un enfant, lui aussi, tu lui feras cet entraînement ?

- Non, parce que notre ou nos futurs enfants auront rien à voir là-dedans. Répond Miranda sèchement, avec de la conviction.

Mais mes enfants... Je les protégerais du mieux que je peux, ça sera ma priorité, c'est une promesse.

- Tu as l'air convainquant. De toute façon, est ce que je pourrais avoir une meilleure femme que toi dans ma vie ? Demande-t-il, en regardant tendrement Miranda, avec un léger sourire.

- Jamais ! Emet-elle, avec le même sourire, envers lui, en lui caressant la joue.

- Alors commençons l'entraînement... Accepte-t-il, sous le charme de Miranda, qui le rend joyeux.

Voyons voir si je mentirais aussi bien que Dieu se demandera si je lui mens.

Retour à la réalité, Christopher, après avoir repensé à cela, contemple la caméra sans montrer de signe de joie, s'avance pour trouver un moyen de transport et quand il est loin de quelconque caméra, il se met à sourire de gaieté, en repensant à son interrogatoire où il les a bernés. Tandis que Miranda, postée sur le toit opposé, ayant observé son mari depuis le début, à travers des jumelles, exprime, avec une grande fierté :

- On a pris plus d'un an, mais tu as réussi mon amour. Tu as réussi à berner un pro de l'analyse du comportement, et même plus. Sourit-elle naturellement, avec beaucoup d'émotion dans son regard.

J'ai donc eu raison de me marier avec toi. Mais maintenant, je vais devoir respecter ma parole et protéger mon fils. Je sais que tu ne m'entends pas, mais sache que je n'échouerais pas.

Elle regarde ainsi son téléphone, en veillant sur son mari qui disparaît de sa vue, avant de quitter elle-même le toit.

XIII

Durant ce même instant, dans l'hôpital du Kremlin Bicêtre, à l'intérieur des urgences, au sein de leur couloir, une équipe soignante transporte sur un brancard, en urgence, Savannah et une des soignante émet :

- C'est une patiente trouvée dans la rue, à quelques kilomètres d'ici. Elle a une petite laparotomie chirurgicale sur une plaie par balle, sans sortie d'orifice, qui saigne peu. Elle est en détresse respiratoire et n'est pas consciente. Glasgow à 8.

- D'accord, envoyez là au docteur Jorne et préparez là au bloc sur-le-champ. Mais faites-lui une écho en urgence pour voir si elle n'a rien dans l'abdomen. On verra après pour le scanner. Ordonne, sans délai, le médecin des urgences.

- Oui docteur ! Répond un des soignants, qui transporte Savannah.

- Attendez, stop ! Requiert le médecin.

S'arrêtant tous de la transporter, sur place, le médecin examine approfondissement le visage de Savannah puis l'un des soignants lui demande :

- Pourquoi on s'arrête Docteur ?

- Vous ne la reconnaissez pas cette femme ? Établit le médecin à son équipe.

C'est Savannah Tush, la complice de Tyrone Hirst, l'ennemi public numéro 1.

- Ah oui !

- Bon emmenez là au bloc, faites ce qu'il y a à faire et opérez là. Moi, je vais appeler la police et mettre en place, en leur procédure. S'arrête-t-il et regarde-t-il son équipe soignante partir, avec son téléphone bureautique dans les mains, prêt à appeler les forces de l'ordre.

XIV

Tyrone, revenu dans la planque où il a opéré Savannah, se trouve affliger, après l'avoir déposé sur un banc pour que les pompiers l'emmènent à l'hôpital, sans savoir ce qui va lui arriver. Il pose le sac de secours et son propre sac sur la table, en contemplant les deux sacs, toujours avec cette attitude tracassée et dans la seconde d'après, il se met à avoir un regard aigri et déterminé. Décidant de s'asseoir par terre, dos contre la barre de table, il ferme les yeux.

Il se retrouve ainsi dans son dôme spirituel blanc où vivent ses esprits. Seul, dans la pièce principale, il se met à hurler dedans :

- OH ! VENEZ TOUS ! On doit parler !

Aucun ne se vient sur son ordre alors Tyrone tape du pied et du poing contre les structures plusieurs fois et très fort, en répétant les mêmes mots. Tous alors se ramènent, d'une démarche énervée, l'un après l'autre.

- Et Terry, c'est quoi ton problème ?

- C'est Tyrone mon prénom Magnus ! Puis il fait le décompte et remarque qu'il en manque un.

Et où est Quelot ?

- Il est là où il est. On n'en sait rien, man. Lui répond Magnus, en se plaçant aux côtés de Tyrone, avec les autres esprits.

- QUELOT ! Ramène-toi ici. On doit parler et tu vas participer à la discussion.

- Il ne va pas venir, mon pote. Emet Ryuku, en s'allongeant par terre.

- Il va venir ! Affirme Tyrone, en tapant deux fois plus fort sur le mur de la demi-sphère, avant que celui-ci, irrité, débarque subitement.

Tu vois Ryuku, il est là !

- Wah, il a ramené Quelot. Pas mal. Il doit être furax pour nous parler tous comme ça et ça doit être important aussi.

- Je l'espère pour lui, parce que je ne suis pas d'humeur. Rajoute Quelot, en les rejoignant autour de Tyrone, après les propos de Ryuku.

Tous se placent autour de lui. Anne, elle, comparée aux autres, se trouve gêner avec la tête baissée, sans dire un mot. Tyrone alors reprend quand ils sont tous installés :

- D'abord, au contraire de ce que vous pensez, je ne suis pas vénère, en tous cas, pas contre vous. Vise-t-il du regard Anne, qui se présente attristé.

- Pourquoi on devrait se sentir visé par tes énervements ? Se demande Quelot.

C'est ta faute, pas la nôtre.

- Je sais Quelot. Il n'y a pas de raison à ce que vous vous sentiez visé, c'était mon choix. Mais maintenant faut qu'on mette en place des règles et des objectifs.

- C'est-à-dire ? Intervient Zachary, intrigué par ce qu'énonce Tyrone.

- Certains d'entre vous m'ont conseillé de me battre contre la constitution quand d'autres m'ont proposé de fuir. J'ai choisi l'affrontement... C'est mon choix et je n'ai pas de regret, mais j'ai énormément de remords. On a perdu l'agent Benatia, et là Savannah... Maintenant, elle est entre la vie et la mort. Sans doute de ma faute... Non, c'est à cause de moi, parce que j'étais trop orgueilleux et confiant, mais je vous propose de changer ça.

- Et comment beau gosse ? On ne change pas sa nature comme ça. Soulève Randi à Tyrone, en mettant en avant ce problème, après son discours navrant.

- Non, mais on peut apprendre à survivre d'une meilleure façon, en s'améliorant et en s'entraînant.

- S'entraîner sur quoi ? Prend part Imala.

- Tout. Regarde-t-il Anne, toujours chagriné d'avoir échoué dans l'opération de Savannah, en s'avançant vers elle, avant de lui faire un câlin subitement pour lui murmurer.

Je ne t'en veux pas Anne. Tu as fait de ton mieux et j'ai l'impression que cet acte lui sera favorable tout même. Puis il la lâche, en poursuivant pour les autres.

J'ai remarqué des lacunes aujourd'hui sur les compétences d'Anne qui m'a fait comprendre que vous tous, vous aviez des lacunes aussi. Du coup, si vous en avez, j'en ai aussi et ça m'impacte.

- Arrête de tourner autour du pot et dis-nous ce que tu veux gamin ! Lui ordonne Quelot, qui se montre impatient.

- Je veux que dès maintenant, vous et moi, on s'entraîne sur tout et qu'on soit au point sur certains changements qu'il y a eu par rapport à vos anciennes vies. Tyrone proclame alors ses directives d'abord à Imala, en parlant à eux tous.

Imala et moi, allons travailler notre capacité à se souvenir, faire de nos souvenirs une diapo pour que vous puissiez apprendre ce qu'il nous manque. Je pense avoir vu beaucoup de choses dans ma vie qui me permet d'être un homme dangereux pour La Constitution. Mais aussi, on verra comment on peut faire pour être une équipe parfaitement synchro à tout point. D'accord Imala ?

- Je suis ok !

- Bien ! Quelot maintenant... Se place-t-il face à lui, avec une petite réticence dans ses gestes, mais un sentiment de devoir lui dire cela.

On va s'entraîner sur notre vitesse de course, je sais que tu cours vite, mais aussi sur la gestion de la douleur. Malheureusement être esclave, à cause des coups physiques que tu as subie, a montré clairement que tu es moins sensible à la douleur et je veux pouvoir l'être, moi aussi, au moins sans pouvoir faire appel à toi.

- Mouais !

- J'ai au moins une réponse. Anne, passons à toi... Exprime-t-il, après la réponse concise de Quelot.

Grâce à internet et à mes souvenirs et ceux d'Imala de ma vie, on va revoir les bases des médecines, les nouveaux matériaux, les nouveaux médocs, etc. Pour que tu sois le meilleur soignant, si on a un problème comme ça dans l'avenir et qu'on soit clairement plus efficace, mais aussi, s'il t'arrive une crise que je puisse prendre la suite.

Elle lui hoche la tête, mais reste toujours avec ces expressions de visage chagriné. Plaçant sa main sur son épaule, il énonce aux autres.

Magnus, Zachary, Ryuku et Randi, vous quatre, on va apprendre à mieux coordonner nos techniques pour se battre que ça soit dans le combat rapproché avec Ryuku, les moyens de me défendre physiquement avec Randi ou les armes à feu avec Magnus et Zachary. J'ai aussi besoin de m'entraîner avec vous pour être un minimum compétent sur ces bases. Je ne peux pas me reposer que sur vous, il faut que je sois multitâche. Je vais apprendre avec vous les différentes armes dans le monde, les stratégies que tu appris à la C.I.A Zachary. Je veux tout connaître. En parlant de ça, Zachary... S'adresse-t-il plus spécifiquement à Zachary.

Toi et moi, on va vraiment revoir aussi tes compétences informatiques. Faut vraiment être au même niveau que James, parce que je veux vraiment l'impliquer le moins possible dans nos histoires. Celui-ci acquiesce avec une détermination dans les yeux puis il transmet à Ryuku.

Idem pour toi, mon pote, j'ai remarqué que tu avais du mal à te battre avec mon corps, faut qu'on règle ça. Reprend-il sa respiration, en fuyant leurs regards, avec des yeux étincelants, montrant sa fermeté.

Au début, vous vouliez qu'on soit uni et qu'on fasse qu'un seul corps. Aujourd'hui, je suis prêt à le faire. Je vais arrêter d'être ce petit gars imbécile et têtu qui me base que sur des films comme vous le dites et on va devenir ce que La Constitution veut que je sois.

- Et c'est quoi que La Constitution veut que tu sois ? Se montre intéressé Magnus, en souriant machiavéliquement.

- On va devenir leur ennemi numéro 1.


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