Chapitre 17 - Un Plan

Après avoir dépassé la ville de Châteauroux, conduisant calmement sur une route départementale, Tyrone reste pensif, au volant de sa voiture, en songeant à tous les évènements qui viennent de se passer dans sa vie. Se rappelant de l'accident du bus jusqu'au procès, en passant par la mort de Myriam et Savannah, Tyrone se met à entendre soudainement à sa droite :

- Où tu vas mon pote ? Tournant sa tête, il découvre que c'est Ryuku, sur le siège passager, qui énonce ces mots, mais il décide de ne pas répondre.

- Il n'a toujours pas envie de parler le Jeremy.

- Tu sais, si tu l'appelles par un nom qui n'est pas le tien, il n'aura toujours pas envie de nous parler. Se ramène Quelot sur la banquette arrière, après les propos de Magnus qui est à sa gauche.

- Attends, mais on doit faire quoi pour qu'il nous parle ? Le frapper ?

- Essaye ! Moi, je n'ai pas envie qu'il m'étrangle. Se dédouane Quelot à Magnus.

- Non mais mon pote, tu peux me parler à moi... Insiste Ryuku, touché par l'ignorance de Tyrone.

Je ne sais même pas ce que tu vas faire.

- On dirait qu'on va le savoir... Emet Magnus, qui admire Tyrone, en train de stationner devant un grand corps de ferme où la verdure est lumineuse grâce au soleil.

Il vient de se garer.

- C'est beau comme cadre. Avoue Ryuku, qui est stupéfait par la beauté de la ferme.

- Mouais, ça fait très champ de coton.

- Arrête de voir le côté négatif. Déclare Magnus, en laissant Tyrone sortir de la voiture et qui continue à les ignorer.

Profite, on dirait que ça fait un moment que je n'ai pas profité de l'extérieur.

- Mais sérieux ? Pourquoi il ne veut pas nous parler et pourquoi il est ici. Se demande Ryuku, en observant Tyrone qui toque à la porte de cette maison.

- Attends, on va savoir. Déclare Magnus, qui croise les bras, en ayant hâte de découvrir la raison de sa venue.

Tyrone, qui patiente devant cette porte, où ses trois esprits sont derrière lui, perçoit une jeune femme de son âge, à la peau ébène, ayant une silhouette assez fine, au visage fin et portant un afro volumineux.

- Salut !

- Tyrone ? Est surprise cette femme, en le discernant, comme-ci elle titube, après l'avoir vu.

Mais comment ?

- C'est qui cette femme ?

- Tu es sérieux Magnus ? Demande Ryuku à Magnus, suite à la question qu'il vient de poser.

Mais tu étais où pendant toute la vie de Tyrone ?

- Il y a tellement mieux à faire que de le surveiller. Les Marvel, Fringe, One Pièce, Naruto, 12 Monkeys, The Leftovers... La vie sentimentale de Tyrone est nulle, sans parler que sexuellement...

- Et arrête toi, je n'ai pas envie de savoir ce que tu penses. Développe Quelot, en lui faisant signe avec la main, pour cesser de parler.

- Ah, mais c'est Marina ?

- Mec, il n'y a jamais eu de Marina dans la vie de Tyrone. Se montre lassé Ryuku, en révélant tout à Magnus, qui s'est trompé une énième fois, pendant que Quelot est concentré sur la jeune femme.

Cette femme, c'est Clara, la seule et unique femme que Tyrone a aimé.

I

Début du 18e siècle, à la frontière du Rwanda et de la République Démocratique du Congo, Quelot, avant qu'il ne soit esclave, se trouve couché en plein milieu de la forêt, détendu par la brise du matin, mais soudainement, il se met à entendre une femme qui crie :

- Et que faites vous ici ? C'est dangereux ! Regardez, il y a des serpents.

Subitement, les serpents sortent et se présentent à vue, mais ne se dirigent pas vers Quelot, mais en direction de cette femme. Remarquant qu'une dizaine de serpents va vers elle, Quelot se dresse rapidement et court aussi vite que rampe les serpents, après avoir crié :

- Nom de...

Attrapant la femme par la taille, celui-ci, avec elle sur son épaule, se met à balancer un liquide par terre qui repousse immédiatement ces serpents. Mais sur ses gardes, il les examine longuement, avant d'être sûr de lui et de lâcher la demoiselle qui se met à crier :

- C'était quoi ça ?

- C'est un mélange d'ail, de poivre et d'huile de citronnelle. C'est un moyen répulsif très efficace contre les serpents. Déclare Quelot, en surveillant toujours les serpents aux alentours.

- Non, qu'est-ce que vous foutez là ? Autour de ces serpents...

- Et vous ? Ignore-t-il sa question, en répétant cela pour cette femme.

- J'étais allé chercher du tissu au village d'à côté, mais je vous ai vu par terre, dans ce champ entouré de serpents.

- Mais ce n'est pas le problème... Arrête-t-il de surveiller les serpents pour se concentrer sur cette discussion, en réprimant la demoiselle.

Vous êtes inconsciente de passer par là !

- Et vous alors ?

- Je sais ce que je fais.

- Je fais ce que j'ai envie de faire, moi ! Réplique fièrement la dame, en récupérant son panier.

- Hum... Bon, quoi qu'il arrive, ils sont partis. Vous pouvez y aller, vous êtes imprégné de ce produit, les serpents ne viendront pas vous attaquer pendant au moins 4 heures.

- Je l'espère, j'ai des courses à faire. Dit-elle, sans beaucoup de conviction.

- Il est où votre tissu en fait ?

- Je dois aller le récupérer.

- Mais vous êtes de quel village ? S'interroge Quelot, en la relookant.

- Chez les Bakongo.

- Oh moi aussi ! Ouvre-t-elle les yeux, satisfait de retrouver un des tiens.

- Sérieux ? Se montre-t-il plus sceptique que la demoiselle face à sa joie.

Je ne vous ai jamais vu pourtant.

- Je dirais de même. Emploie-t-elle un sourire sincère face à un Quelot sérieux.

- C'est quoi votre nom ?

Yama ! Enchanté ! Et toi ? répond-elle, avec toujours le même sourire, sans que Quelot réagisse alors qu'il vient de rencontrer la femme de sa vie, après avoir révélé son vrai prénom.

II

Près du bâtiment de la famille Mana, Miranda sort de l'intérieur, avec son téléphone contre l'oreille, en se présentant irrité, sur le trottoir qui est vide de personne.

- Mais bon sang, où tu es ?

- Bonjour Miranda ! Comment tu vas ? Moi ça va merci ! Enonce James, d'un ton léger, au bord de sa voiture, installé sur le siège passager.

- James, pourquoi tu n'es pas chez toi ? Insiste Miranda, en rentrant dans sa voiture.

- Parce que je suis sorti, Miranda.

- Tu peux revenir chez toi ? J'ai besoin de toi ! Tyrone est parti et je veux savoir où il est. Persiste Miranda, en s'installant sur le siège du conducteur.

- Alors non, je ne peux pas revenir. Et Tyrone est parti sans qu'il ne nous l'ait dit, c'est qu'il n'a pas envie qu'on sache où il est. Arrête-t-il d'employer le ton de l'humour, en devenant de plus en plus irritable.

- Attends, tu vas vraiment laisser ton ami être dehors ?

- Oui, je vais le laisser. Miranda, si tu viens vers moi comme ça, c'est que tu regrettes un de tes choix. Tu l'as laissé partir, alors qu'il t'a dit qu'il veut partir ?

- Ce n'est pas ça la question... James, j'ai besoin que tu localises mon fils.

- Et moi, Miranda, j'ai besoin que tu me laisses respirer une journée, sans entendre le nom de ton fils. Si Tyrone a enlevé toutes les localisations, c'est qu'il n'a pas envie d'être localisé. Emet James, en perdant de plus en plus son calme.

Là, actuellement, j'ai d'autres problèmes que les tracas de Tyrone.

- Les tracas de Tyrone...

- Miranda, arrête, je n'ai pas le temps pour ça ! Lui coupe-t-il la parole, en étant agacé par les directives de Miranda.

Tyrone va bien. Fais confiance à ton fils, il a besoin d'un temps pour lui... Laisse-lui au moins ça.

- Qu'est-ce qui t'arrive à me parler aussi frontalement ? Est-elle surprise par le ton de voix, exprimé par James.

- Disons que j'ai des problèmes, moi aussi. Se calme-t-il très facilement.

- Tu parles comme un homme qui va rencontrer sa belle-famille. Déclare-t-elle, en ne saisissant pas sa réaction.

- On va dire que ça s'en rapproche ! Exprime James, avec un regard pensif sur le paysage.

- Bien, je te laisse alors !

- Je te recontacte demain si possible !

- Merci, bonne journée ! Raccroche-t-elle, en regardant son téléphone et en actualisant une nouvelle fois la localisation de son fils, mais qui ne mène à rien.

Pendant ce temps, James, qui continue à admirer l'extérieur, voyant ces champs de tournesols à perdus de vue, après avoir rangé son téléphone dans sa poche, entend d'un seul coup :

- Alors elle va bien ma belle-mère ?

- Ce n'est pas drôle... Déclare James, avec un regard attristé, à Steph qui conduit depuis le début.

Et ce n'est pas le moment de faire ce genre de blague !

- Et pourtant, mon amour, on vient d'arriver. Se gare-t-elle devant une grande propriété, où il y a près de 4 voitures stationnées.

- On ne peut pas rentrer chez toi plutôt ?

- Non, c'est fini... Tu as plus de raison d'esquiver cette rencontre. Jette-toi dans le grand bain.

- Et quel bain ? S'interroge-t-il, en regardant le magnifique jardin qui vient d'être tondu.

- Tu as collaboré avec Tyrone contre une organisation terroriste... Tu as participé à un des procès les plus médiatisé... Cite-t-elle toute les actions de James, avant de lui demander :

Et tu as peur de ce qu'il va t'arriver là ?

- Oui !

- Alors, prends ta peur, accepte là, fais en ta force et sors de ta voiture, James Mana. Ordonne Steph, d'un ton autoritaire, en enlevant sa ceinture afin de sortir.

James, constatant que sa copine part, s'empresse de se détacher, avant de partir de sa voiture. Rejoignant Steph qui lui a mis une belle distance, celui-ci demande à sa copine, en remettant en place sa tenue, afin d'être présentable.

- En fait, je dois dire quoi ?

- Rien, laisse-moi juste te présenter. Pose-t-elle sa main sur l'épaule de James, avant de débarquer devant un homme et une femme, noire, habillés de manière très chic.

Papa, maman, je vous présente mon copain : James !

III

Au sein du Vatican, dans une de leurs quelques cellules pour la détention provisoire, le prêtre Kanté est allongé sur un lit d'appoint jusqu'à qu'un garde vienne le réveiller. Détendu, il se fait accompagner dans une salle d'interrogatoire. Celui-ci, dedans, retrouve le Préfet qui l'a menotté et qui l'accueille :

- Mon père Kanté, ou plutôt Kanto Odeke de votre vrai nom, enchanté de faire votre connaissance.

- C'est réciproque, Monsieur le Préfet, ou plutôt Alain Waser de votre vrai nom. Reste-t-il face à la porte de la salle d'interrogatoire où le garde surveille ses agissements.

- On est bien informé tous les deux. Enlevez-lui les menottes. Ordonne-t-il au garde, qui obéit immédiatement et qui les laisse dans cette pièce, par la suite. Alors que le préfet initie son interrogatoire, deux hommes, en tenue ecclésiastique, observe l'entretien.

Alors passons le stade des présentations. Pourquoi êtes-vous ici ?

- J'ai besoin de discuter avec le Cardinal. Répond-il, en s'installant sur sa chaise, d'une façon très à l'aise, après avoir croisé ses jambes.

- Pas le pape ? S'installe-t-il, à son tour, face à lui pour entamer sérieusement leur entretien.

- Non le cardinal ! Répète-t-il, calmement, avec un léger sourire, en regardant la vitre teintée où les hommes d'église examinent l'interrogatoire.

- Pourquoi ?

- Ce n'est absolument pas votre problème ! Répond Kanté, avec une voix douce, sur un ton provocant.

- Eh ben, je ne vois absolument pas pourquoi le cardinal viendrait. Je vous rappelle que vous êtes l'homme le plus recherché au monde. Un prêtre qui a fondé une organisation criminelle ! Qu'est-ce que vous vous attendiez en venant ici ?

- Reconstruite mon empire ! Avoue-t-il, en joignant les mains et posant, en même temps, ses coudes sur la table.

Nous sommes dans le lieu parfait pour cela. Là où les miracles s'accomplissent avec en prime, la capitale où est né le plus grand des Empires.

- Vous allez finir dans une prison secrète du Vatican et torturé jusqu'à mort en vienne. Lui réplique le préfet, en ne plaisantant plus avec le prêtre Kanté.

- Intéressant ! Vous voulez m'interroger sur quoi ?

- Sur vos liens avec la criminalité et surtout ce qui s'est passé à l'abbaye de Lérins...

- Je peux tout vous raconter alors, sans être torturé alors. Tend-il les jambes et pose-t-il ses mains derrière la tête, pour développer.

Je peux même commencer par une histoire assez marrante qui aborde 4 évêques d'Amérique du Sud, plus précisément, du Pérou, qui ont drogué et séquestré une vingtaine de femmes. Pourquoi ? Pour les vendre et les utiliser dans un trafic sexuel. Et vous voulez savoir quel grand homme a fait disparaitre cette histoire ? Ah oui, j'ai oublié, un des femmes était la fille du...

- Bonjour ! Intervient, directement, un des deux hommes qui a examiné l'interrogatoire.

- Oh enfin... Je vous attendais Cardinal Roche ! Se met-il à sourire, en voyant le Cardinal qui est un homme âgé, d'une soixantaine d'années, chauve et petit de taille.

- Monsieur que faites-vous ici ? Se trouve déstabilisé le préfet Waser, en le voyant apparaitre.

- Je trouvais cette histoire intéressante, mais je suis sûr que Monsieur Odeke a de meilleures histoires ? S'avance le Cardinal, avec une démarche assurée et une attitude sereine.

Car vous êtes venus me voir pour en raconter une spécialement, j'imagine.

- Exactement ! Je veux qu'on aille se balader dans la grande Archivum Secretum ?

- Pour quelle raison ? Vous voulez lire un livre ?

- Non Cardinal... Se remet-il en position pour se montrer sérieux.

Mais je veux qu'on parle du Aureum Volumen, car je sais que le Vatican est au courant de son existence ! Directement, le Cardinal et le Préfet se jettent un coup d'œil, qui leur donne des frissons, ainsi Kanté le remarque et en profite :

Magnifique, je vois que ça vous parle. Allons à la bibliothèque !

IV

James, assis dans le jardin, contemple les invités de cette fête familiale. Sentant qu'il est dévisagé par l'entourage de Steph, il préfère prendre son téléphone et se concentrer sur autre chose, jusqu'à que sa demoiselle débarque face à lui.

- Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu fais le timide. Lui demande-t-elle, en posant sa main sur l'écran de son téléphone.

- Parce que je le suis... Range-t-il son téléphone, en regardant Steph de haut.

Et surtout que j'ai l'impression d'être dans un terrain hostile.

- Ma famille n'est pas hostile !

- Ma puce, je te résume la situation et je t'en prie, assieds toi, tu vas voir ça de mon point de vue. Prend-il sa main, afin qu'elle s'assoit à côté pour lui expliquer sa vision.

Je suis en couple avec la dernière d'une fratrie. J'ai été complice d'un présumé criminel. Et aujourd'hui, je suis entourée de trois de tes frères qui ne font que me toiser et qui sont sur le point de me tuer quand tu viens me parler. Je ne parle pas de ton père, le célèbre diplomate de la Malawi, qui a l'air de me juger, parce que je suis avec son unique fille.

- Et alors ? Je suis seul dans ce combat. Se demande Steph, en fronçant les sourcils.

Moi, je suis quoi ?

- Toi, tu es en terrain connu, ma puce.

- Soit satisfait, au moins, je pourrais t'aider... Se lève Steph, en attrapant ses deux mains pour qu'il se mette debout à son tour.

Surtout qu'on va aborder la partie la plus difficile de cette réunion de famille.

- Laquelle ? Ta grand-mère... Se questionne James, en se montrant inquiet par la réponse.

- Le diner ! Ma grand-mère, elle n'est pas là ! Lui admet Steph, en souriant.

Bon... On y va, mon amour !

Emmené de force à l'intérieur de la maison, James ravale sa salive, en ne sachant pas comment va se passer ce moment. Tous installés sur la table, en train de manger l'entrée, James essaye de garder son calme, en respirant lentement, aux côtés de Steph jusqu'à que le père de celle-ci se met à lui poser comme question :

- Alors Monsieur Mana, que souhaitez-vous après vos études ?

- D'abord, je veux obtenir mon diplôme Monsieur Maulidi. Répond timidement James, en posant sa fourchette, pour être concentré sur la conversation, avant de regarder la famille de Steph avec la mère de Steph, le père et ses 3 frères.

Mais j'hésite entre notaire ou agent immobilier ?

- On aurait cru que tu voulais devenir avocat pour la mafia. Déclare le frère, le plus jeune, en faisant rire ses deux grands frères.

- Les enfants, arrêtez ! Exige, d'un ton autoritaire, la mère de Steph.

- Je suis sérieux, je souhaite savoir si c'est un rêve ou une idée ? Revient à la charge le père de Steph.

- Ce n'est ni l'un ni l'autre, la vie est trop courte pour que je me fixe un tel objectif, Monsieur Maulidi... Alors que je peux accomplir plus. Déclare James, sur un ton incertain.

- Donc vous voulez que je vous laisse avec ma fille sur ces arguments ?

- Papa ! Intervient Steph, avec le poing serré, furieuse d'entendre cela.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Ne comprend-il pas la réaction de sa fille, avant de s'en prendre à James.

Ce jeune homme vient devant nous et me sort sa réplique à l'eau de rose, comme-ci j'étais une femme qui recherche les poèmes de Baudelaire.

- J'ai répondu à votre question.

- Tu as répondu, mais tu n'as pas donné une réponse qui me convient. Surgit le grand frère de Steph, dans la discussion, sur un ton arrogant.

- Parce qu'il y a une bonne réponse ?

- Oui Monsieur Mana, lui accorde Monsieur Maulidi, en posant ses mains sur la table, pour qu'il comprenne sa vision et qu'il saisisse son discours.

Dans notre monde, toute a une réponse et quand on n'a pas de réponse, c'est qu'on n'est pas sûr de soi. Et je refuse que ma fille voue sa vie avec un homme qui n'a rien à faire de sa vie, à part soutenir un justicier qui défie la loi, mettant potentiellement en danger ma fille.

- Alors déjà, Tyrone n'est pas un criminel et je vous interdis de parler comme ça à James ! Se dresse Steph, en criant sur sa famille pour défendre James, tandis que celui-ci décide de ne plus parler, en se concentrant sur sa respiration, pour esquiver la discussion, afin que le sujet se tasse.

V

A l'intérieur de la maison de Clara, l'ex-copine de Tyrone, celui-ci est posé contre la fenêtre, en admirant le paysage.

- Il est où Magnus ? Se demande Ryuku, qui est derrière Tyrone, à Anne qui est présente.

- Il a dit que ça l'ennuyait les débats sur la mode, donc il est parti. Répond Anne à Ryuku, allongé sur la table du séjour, les yeux contre le plafond.

- Il n'est pas là pour parler de mode. Qu'est-ce que tu racontes Anne ?

- Mais tu n'en as pas marre de discuter avec une folle. Surgit Quelot, en parlant à Ryuku.

Tu ne vois pas que le gamin va enfin pouvoir discuter avec Clara.

- C'est moi que tu traites de folle ! Se redresse-t-elle, étant surprise par les mots de Quelot.

Mais les deux l'ignorent rapidement pour écouter Clara, qui accueille Tyrone, avec un verre de soda.

- Alors ? Qu'est ce qui t'amène chez moi ?

- Je te remercie. Récupère-t-il le verre, en suivant Clara pour discuter sur les fauteuils, en face à face.

J'avais besoin de voir quelqu'un qui ne me jugerait pas et qui me connaitrait un minimum.

- Dans quel but ? S'interroge-t-elle, en s'asseyant la première, toute en observant la réaction de Tyrone lors de sa réponse.

- Pour discuter. Déjà, j'aimerais bien savoir ce que tu es devenu ? Je vois que tu es propriétaire d'une ferme incroyable ! Dit Tyrone, avec un regard émerveillé, en exposant juste son salon.

- Oui... Je gère cette propriété ! Tu te souviens de mon beau-père... Porte-t-elle un regard vers une photo, accroché en plein milieu du salon, où on voit Clara avec un homme et une femme.

Ben... Il est mort et il m'a fait héritière de cette ferme !

- Attends Marius est mort ? Ce Marius qui me faisait des smoothie fruit de la passion et framboise. Est choqué Tyrone, en entendant la nouvelle.

- Ouais... Il était génial ! Il est mort d'un cancer.

- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Je serais venu...

- Tyrone ? Se met à rire, nerveusement, pour cacher une colère qui monte.

Tu m'as quitté, en me disant que tu ne voulais plus me voir, car je gâcherais ta vie. On s'est connu à la maternelle, on était amis depuis et on a décidé de sortir ensemble, parce que James t'a convaincu que j'étais la meuf idéale pour toi. Au final, tu as eu peur parce que tu es tombé amoureux. Tu as vu que James avait raison et tu as décidé de mettre un stop sur notre relation de la pire des façons.

- Je suis désolé ! S'excuse immédiatement Tyrone.

- Tyrone, ce n'est pas des excuses que je cherche surtout 4 ans après !

- Mais ça n'empêche pas que je n'aie été pas sympa...

- Sympa ? Se montre-t-elle offusquée, en entendant ce simple mot.

Tyrone, je pense que tu ne te rends pas compte de ce que tu as fait. Tu oses revenir chez moi, en mode bon ami, alors que tu m'as détruit à, seulement, 18 ans...

- Attends, je ne voulais pas faire ça...

- Tu voulais qu'on parle du bon vieux temps-là ? Tu voulais faire quoi ? Détaille-t-elle, sur un ton agressif.

Qu'on aborde ton côté où tu as l'air perdu, parce que si tu viens me voir, c'est parce que je te connais parfaitement... C'est ça ?

- Oui... Avoue Tyrone, sans chercher à s'expliquer.

- Ouais, comme d'hab... Tu es un putain d'égoïste qui adore se faire passer pour une victime ! Tu veux que je te dise, je ne vais pas pouvoir t'aider. Je n'ai rien à t'apporter ici.

- Mais attends, tu te trompes...

- Non, je ne me trompe pas. Réplique-t-elle, en l'interrompant.

Tu es venu parce que tu ne te retrouves plus et tu penses que j'aurais la réponse. Se dresse-t-elle de son siège, lassée par la discussion.

Oublie, tu n'as gardé que le positif de notre relation et tu t'es souvenu de moi pour tes raisons égoïstes. Moi, je ne te connais plus... Tu es devenu inexistant. Confesse-t-elle à Tyrone, avec une larme à l'œil, mais soudainement, elle entend la sonnette retentir.

Attends, et après, tu dégages de chez moi.

- Elle a raison, j'adore cette femme ! Intervient Quelot, qui a écouté toute la conversation.

- Toi, tu ne soutiens jamais Tyrone.

- Tyrone a été un chien avec elle. Une femme, c'est une perle rare surtout quand elle t'aime et lui, il l'a jeté parce que c'est un putain de narcissique et égoïste. Répond Quelot à Anne, en croisant les bras, avec son regard dénigrant envers Tyrone.

- Il était jeune !

- Pas que ? Il a malheureusement pris ma nature, de ne pas faire confiance aux gens qui lui apportent de l'amour. Surgit à son tour Magnus pour répondre à Ryuku.

- Tu es là toi ? S'incline Quelot pour le dévisager.

- J'ai entendu gueuler, j'ai trouvé ça intéressant !

- Tyrone, excuse-moi, je te présente Jessica. Elle vient de débarquer à l'improviste alors qu'elle devrait être au boulot. Présente Clara, cette femme, du même âge, aux cheveux fourni et en désordre, avec un ensemble sportwear.

- Pas de soucis, je vais partir de toute façon ! Dit Tyrone, en regardant Clara, qui ne peut qu'affirmer de la tête ce qu'il propose.

Moi comme elle a dit, je suis Tyrone, une ancienne connaissance à Clara, on va dire.

- Oh, mais pourquoi tu veux partir ? Prend-elle sa main, pour lui faire une poignée de main.

Je ne connais pas beaucoup d'amis de Clara, enfin aucun même.

- Non, je ne veux pas déranger.

- Tu ne déranges pas ! Emet Jessica, contente de découvrir Tyrone.

- Mon amour, il dérange ! Ajoute Clara, qui n'arrive plus à faire semblant.

- Mon amour ? Révèle Tyrone, directement.

- Ah oui, je ne t'ai pas dit... Tyrone, je te présente ma femme, Jessica !

Bouche-bée, Tyrone ouvre grandement les yeux, en étant heurté par la nouvelle, tandis que Magnus se met à exploser de rire, en se jetant à terre et en pleurant de joie, avec Quelot qui tente de se retenir.

- Ce n'est pas drôle, les gars. Blâme Ryuku, en constatant que Magnus et Quelot se moquent, tandis qu'Anne, elle, se met à taper contre le mur, en tendant son oreille contre l'édifice.

- Un peu désolé, mais on vient d'apprendre que l'ex de Tyrone a décidé de devenir lesbienne après sa relation avec lui. C'est plus que drôle. Essaye Magnus de se remettre, avant d'exploser à nouveau de rire.

- Une vraie mentalité d'homme ça... Appuie Anne, en continuant à être intrigué par ce mur.

Mais remarquant que Tyrone n'exprime aucun mot, Jessica et Clara se regardent inquiet, avant d'exprimer quelques mots :

- Hey, tu vas bien ? C'est l'annonce que je suis...

Mais Tyrone, affecté par la nouvelle, court et s'enfuit de la maison, alors que Clara et Jessica ne comprennent pas sa réaction.

VI

De retour dans les souvenirs de Quelot, au sein de son village au Rwanda, celui-ci marche vers la sortie, autour de quelques passants qui discutent ensemble et qui ne distrait pas Quelot, déterminé à partir d'ici jusqu'à entendre :

- On se retrouve mon héros ?

Quelot, de son jeune âge, frais mais pas souriant, comme à son habitude, se retourne, en apercevant Yama, d'un air surpris.

- Oh ! Comment vas-tu ? lui demande sincèrement.

- Moi, je vais bien comme tu le vois. Et toi ? S'avance-t-elle, vers lui, tenant toujours un panier.

- J'ai vécu de meilleures journées.

- Vu que tu aimes trainer avec des serpents, je ne sais pas si tu en vis des meilleurs. Réplique-t-elle pour le taquiner, mais Quelot ne réagit pas et reste très sérieux.

- Ne t'inquiète pas pour moi.

- Oh, j'imagine que ta femme s'inquiète assez pour toi. Aborde-t-elle un sujet, en voyant la tenue de Quelot qui est toujours aussi sale.

- Je n'ai pas de femme et je préfère que personne ne s'occupe de moi. Affirme Quelot, avec un regard fuyant, cherchant à fuir la conversation.

- Pourquoi ? S'interroge Yama, en voyant son attitude.

- Qu'est-ce que j'en sais ? Et toi alors ? Pourquoi tu n'es pas chez toi ? Avec ton homme ? Il doit être heureux vu que tu lui apportes toujours de belles choses avec ton panier. Change-t-il de sujet, en visant son panier.

- Parce que les hommes ne me méritent pas. Lui répond clairement Yama, d'un ton ferme.

- Une belle pensée pour ton âge.

- Si tu savais... Exprime-t-elle sur un ton timide, avant d'aborder une autre thématique.

Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu m'avais dit que tu n'étais pas de mon village.

- J'étais venu voir un ami pour lui rendre service et là, je vais me reposer et retrouver ma sérénité.

- C'est qui ton ami ?

- Tu ne dois pas le connaitre, mais il s'appelle Bakhao.

- Qui ne connait pas Bakhao ? Ajoute-t-elle, en le poussant légèrement, qui le fait exprimer un court sourire.

- Pas faux, dis comme ça. Mais celui-ci arrête de sourire et reprend son regard en direction de la sortie de la ville.

Je vais devoir te laisser Yama, heureux de t'avoir revue.

- A la prochaine ! Lui souhaite-t-elle, avec un large sourire, tandis que Quelot s'en va, sans lui daigner de l'attention.

VII

Toujours assis autour de la famille de Steph, James continue à entendre sa belle-famille qui l'assomme de critique, mais celui-ci préfère rester dans sa bulle.

- Bon, vous en avez pas marre de parler de James, à côté de lui, en plus, comme-ci il n'était pas là ? Vous avez quel âge ? Lève la voix Steph, lassée de les entendre parler sur son copain.

- Pourquoi ? Ton homme ne sait pas répondre ? S'interroge son grand frère, en employant un large sourire moqueur.

- James sait répondre. Il ne veut pas dire des réponses qui peuvent vous heurter et me blesser surtout.

- Qui l'empêche ? S'interroge le paternelle de Steph.

- Vous n'en avez pas marre ? Continue-t-elle à défendre James, avec autant d'intensité, pendant que celui-ci fixe le sol, en expirant rapidement.

- Non, c'est plutôt drôle.

- Moi, rien ne me fait rire là-dedans. S'adresse le père de Steph, après l'intervention du cadet.

Je veux savoir ce que ce jeune homme va apporter à ma fille.

- Ce n'est pas ton...

- Oh ! Est surpris le père, en voyant enfin James qui intervient pour calmer Steph.

Le jeune homme décide de reprendre la parole.

- Non, je trouve que votre fille n'a pas à vous accorder une minute. Dit James, d'un ton calme et clair.

- Euh... J'ai du mal saisir jeune homme.

- Je reformule, vous répondre ne mènerait à rien, à par satisfaire votre égo. Explique, à nouveau, James, en soignant chaque mot, qui surprend également Steph.

- J'ai bien compris alors, mon cher jeune homme, sortez de chez moi ! Se dresse-t-il, en pointant son doigt vers la sortie.

- Ok, se lève, à son tour, James, avec un regard déterminant.

Mais laissez-moi vous dire un mot. Vous vous attendez à ce que l'homme de votre fille a un objectif, mais, moi, j'ai un plan ! Un plan bien fixé ! Celui d'être la meilleure version de moi-même. Prend-il un ton, de plus en plus convaincant, qui fait taire l'ensemble de la famille de Steph.

Vous me jugez parce que je suis l'ami d'un homme qui a été suspecté de plusieurs crimes et parce que je suis le frère d'un hacker. Très bien, c'est votre choix, j'ai toujours été jugé dès mon enfance et je sais ce que c'est. A-t-il les yeux écarlates, en exprimant cela.

Mais aujourd'hui, j'ai plus l'âge de me faire juger par des gens qui n'ont pas vécu ¼ de ma vie. Vous savez, votre fille m'a convaincu d'aller aider Tyrone, alors que je ne voulais pas, et aujourd'hui, je suis fier d'être à ses côtés dans ma vie, car elle me permet d'être un meilleur homme. Mon plan avec elle est complexe et à la fois simple... Oui, parce que je ne suis pas là à promettre du bonheur et de la joie. Les personnes réalistes savent qu'être en couple avec une personne, c'est comme prendre le bateau, sans savoir si on affrontera une tempête, mais je ferais tout pour qu'on s'en sorte et qu'elle soit toujours l'unique survivante.

- C'est donc ce genre d'homme que tu ramènes chez moi ? Demande le paternel, en ne ciblant pas du regard James.

- Ouais, et j'aime beaucoup... Surtout quand il s'exprime devant vous tous, pour vous la fermer.

Ainsi, le père de Steph hoche la tête à la réponse de sa fille, tandis que tout le monde préfère être silencieux, sauf la mère qui sourit à la répartie de James.

- Monsieur Mana, excusez-moi, mais vous avez gagné un point. Je vous laisse vous asseoir afin de savoir si vous avez d'autres bon côté.

- Je prends ! Merci ! Remercie-t-il le paternel, en s'asseyant, qui rend fier Steph, lui faisant un clin d'œil afin qu'il sache qu'il vient de passer déjà l'étape de la rencontre avec sa belle-famille.

VIII

Admirant la ferme de Clara, Tyrone s'est réfugié sur un ponton qui donne vue sur une étendue d'eau artificielle. Pensif, avec les sourcils froncés et le regard perdu, il se met à entendre soudainement :

- Enfin, j'ai retrouvé l'enfant prodige !

Se retournant, il découvre Jessica, la copine de Clara, et s'interroge, en restant assis :

- Comment vous m'avez retrouvé ?

- C'est notre propriété quand même et tu n'as pas pris ta voiture donc, tu ne pouvais qu'être ici. S'assied-elle à côté de Tyrone, délicatement, en faisant un cercle pour cibler le corps de ferme.

- Elle est où Clara ? Se demande Tyrone, avant de se réviser, en se levant.

Fin, bref... Ce n'est pas important. Je vais prendre ma voiture et partir.

- Fais donc, au contraire, je te pousse à partir. Déclare-t-elle, en restant dans sa position, en admirant cette mare si calme.

- Tu as l'air de me détester ? S'interroge Tyrone, debout, face au dos de Jessica, en n'ayant plus envie de retourner à sa voiture.

- Te détester ? Non... Emet-elle, en ayant un regard sincère vers l'étendue d'eau, comme-ci elle admire ses souvenirs.

Parce qu'en vrai, sans toi, je n'aurais pas rencontré la femme de ma vie, mais par contre, je t'en veux de l'avoir autant blessé et de continuer à la blesser.

- A ce point ?

- Mon cher, tu oublies ce que tu as fait ? Se tourne-t-elle, enfin, en voyant Tyrone qui est songeur.

- Non, je n'ai pas oublié, je l'ai balayé de ma vie parce que j'ai eu peur de l'avenir.

- Au moins, tu l'admets. Mais la manière dont tu l'as balayé ne ressemblait pas à une peur de l'avenir. C'était plutôt, qu'elle était un problème dans votre couple.

- Oui, j'ai fait une connerie. Avoue Tyrone, en revenant s'asseoir sur le ponton, l'air affligé.

- Non, une connerie, c'est quand on fait tomber un verre par terre et qu'on cherche à nettoyer les preuves, sans rien dire. Toi ce que tu as fait, c'est que tu as fait tomber le verre et tu l'as laissé par terre, en sachant les risques que ça aurait sur une personne. Reformule-t-elle, en imageant pour Tyrone. Constatant qu'il reste silencieux, elle se complait dans le choix de ses mots.

Ouais, tu ne parles pas beaucoup.

- J'ai compris, tu me veux quoi ?

- Je te rappelle que c'est toi qui es ici ? Donc toi qu'est-ce que tu veux ? Réplique-t-elle à Tyrone.

- J'avais besoin de parler à quelqu'un qui me connait parfaitement... Je crois que je me suis trompé d'endroit. Se blâme-t-il, en regardant ses pieds qui frôlent l'étendue d'eau.

- Oh non, je ne pense pas. Malgré ce que tu lui as fait, elle a une telle estime pour toi. Tu étais pour elle, une personne rayonnante et sincère qui ne voulait qu'une chose, faire rayonner les autres. Mais quand toi, on voulait te faire rayonner, tu paniquais, tu cogitais et tu doutais... S'incline-t-elle vers Tyrone, avec un sourire béat.

Même là, tu sembles tellement triste, tellement en proie avec tes démons, au point de revenir voir la fille que tu as blessé le plus... Pourquoi ? J'ai envie de te demander.

- Parce que je suis un égoïste.

- Oui, c'est sûr. Mais derrière, tu es un partageur. Je trouve que c'est... Incohérent ! Appuie-t-elle spécifiquement sur le mot « Incohérent ».

Elle était ton dernier recours ? Je parle de Clara ?

- Non, c'était mon plan !

- Pour ?

- Pour me sauver ! Admet-il soigneusement à Jessica.

- Pourquoi elle ? Tu n'arrives pas à te sauver par toi-même ? Se pose-t-elle la question.

- Parce que je doute de moi.

- Après tous les exploits que tu as accomplis ? Demande Jessica, en souriant, comme-ci elle ne comprend pas cette absurdité.

- Réussir des exploits pour sa survie, c'est une chose. Etre bien dans sa peau, c'est une autre. Jessica ne cherche pas à contredire Tyrone là-dessus et jette son mea-culpa.

Je vis en me disant que je ne sais pas qui je suis, ce que je veux, ce que je peux être, ce qui me fait du bien... Pourtant je peux être triste et à fleur de peau quand une situation ne me convient pas, alors que je pensais m'en foutre... J'ai besoin qu'on me dit quel est mon problème ! Reconnait Tyrone, en versant une larme.

- Comment tu fais pour régler tes problèmes toi ?

- Comment ça ? Ne saisit pas Tyrone à la question de Jessica.

- Quand tu as un problème à régler, tu le règles comment Tyrone ? Tu sembles très intelligent, et tous tes problèmes, tu sembles les avoir réglés... Donc comment ? Mais Tyrone ne sait pas quoi répondre, donc Jessica préfère insister.

Imagine juste ton dernier gros problème... Comment as-tu trouvé une solution à cela ?

Tyrone, sur ces questions, se met à cogiter pleinement, en oubliant son environnement jusqu'à qu'il trouve l'illumination.

- Mais oui, c'est ça ! Se dresse-t-il rapidement, avec une joie qui transperce son visage.

Je te remercie, tu m'as donné la réponse.

- Oh, eh, ben, tu l'as trouvé. Apparait Clara, inquiète, en les retrouvant.

- Clara, je m'excuse pour tout ce que j'ai fait. Tyrone prend, ainsi, Clara dans ses bras.

Franchement, je n'aurais pas cru, une seconde, que mes actes te blesseraient autant. Je suis désolé ! Tu mérites de me détester.

- Tu t'excuses un peu trop tard. Repousse-t-elle Tyrone, légèrement.

- Mieux vaut tard que jamais. Lui fait-il un clin d'œil, avant de s'en aller, avec un large sourire, en présentant du doigt Jessica.

Mais tu mérites le bonheur et cette femme est la définition du bonheur. Je te souhaite plein de bonnes choses et longue vie. A une prochaine, si Dieu veut.

- Mais tu lui as dit quoi ? Demande Clara à Jessica, en ne comprenant pas l'attitude de Tyrone, qui se montre exalté, en courant.

- Les mots qui faut, ma puce ! Les mots qui faut !

IX

Fondée en 1475, étant une des plus anciennes bibliothèques du monde, le Prêtre Kanté, escorté du préfet, du Carnival et de trois gardes, débarque, via l'ascenseur, au sous-sol, en admirant les Archives secrètes du Vatican. Renfermant des milliers de documents et d'ouvrages dans des cages en verres, sur une centaine de mètres, Kanté avance, en déclarant :

- C'est toujours aussi beau.

- Vous êtes déjà venu ici ?

- Monsieur le Préfet Waser, lui répond le prêtre Kanté, en ne cessant d'être émerveillé par la beauté luisante des archives.

Je suis venu ici plus de fois que vous.

- Impossible.

- Et pourtant, le prêtre Kanté était ce qu'on appelle un futurum cardinalem. Admet le Cardinal Roche, en ayant les sourcils froncés, suspicieux du moindre geste de Kanté.

- Comment ? Il allait devenir cardinal... Mais il n'est que prêtre.

- Oui, j'ai décliné l'offre parce qu'elle était trop belle. Dit Kanté, d'un ton joyeux, en restant ébloui par l'architecture et la luminosité de la pièce.

Mais j'ai été ici pour perfectionner mes connaissances et sur la fin, j'ai décidé de me retirer.

- Pourquoi ? Se demande le préfet, en ne saisissant pas l'opportunité qu'a ratée Kanté.

- Parce que j'ai vu que la religion chrétienne est l'enfer.

- Toi, tu oublies que tu es le diable. Réplique le Cardinal à Kanté.

- Mais dans quel but suis-je devenu le diable ? Lucifer a été banni du paradis, alors qu'il était le porteur de lumière, parce qu'on n'acceptait pas sa vision du monde. Surtout qu'ils ne voulaient pas faire partie de cette secte au sein du paradis.

- Vous faites référence à quoi ? Se demande le Préfet Waser, en voyant le prêtre Kanté qui s'arrête devant l'une des cages en verre.

- Il fait référence à des légendes, voir des contes ! Cherche le Cardinal à changer de sujet, en s'adressant, ensuite, directement à lui.

Mon père Kanté, que voulez-vous ici ?

- Je veux retrouver les 3 pièces d'Aureum Volumen, mon cher Roche.

- Mais qu'est-ce que c'est que cela ?

- C'est un trésor inconnu, que chercher des chrétiens extrémiste, qui menait aux plus grands trésors au monde. Sans parler que ces 3 pièces valent des sous, de manière indépendante. Répond le Cardinal au préfet, avant de poser une question à Kanté.

Qui t'a informé de ça ?

- Ces livres. Pointe-t-il du doigt la cage en verre, en souriant vers le Cardinal.

- On n'a jamais vu cette information.

- Pas à moi, les informations sont dedans et, s'ils n'y sont plus, c'est qu'ils sont dans la zone 3.

- Comment connaissez-vous...

- Si j'accepte, qu'est-ce que je gagne ? Coupe-t-il le préfet, intrigué par la requête de Kanté.

- Je ne divulguerai aucun secret si je ne me fais pas arrêter Roche et surtout... Se tourne-t-il vers le Cardinal, en le regardant droit dans les yeux, avec un sourire narquois.

Vous aurez une part de mes recettes, disons 7%, et un informateur pour votre secte.

- Vous n'allez pas accepter Cardinal Roche ? S'interroge le Préfet.

- Je vous ai demandé quelque chose ? Se montre-t-il exaspéré par la simple voix du Préfet.

Bref, ok, j'y réfléchis. Mais celui-ci se rapproche de Kanté pour poser sa main sur son épaule.

Par contre, je demande autre chose... Rejoins-moi Kanté ! Je ne te veux pas que comme informateur.

- Vous y faites toujours partie ? Pose-t-il un regard intriguant sur la main du Cardinal.

Après l'avoir enlevé, celui-ci hoche la question et ignore sa question, avant de partir, ainsi Kanté ajoute.

J'y réfléchis. Je veux bien retourner dans ma cellule maintenant. Dès lors, ils l'emmènent et Kanté reste souriant, en observant au loin le Cardinal qui sort de son champ de vision.

X

De retour dans la priorité de la famille Steph, alors que la nuit tombe, celle-ci avec James sont dans leur voiture. Prêt à partir, soudain, le petit frère de Steph débarque à la fenêtre du passager, en criant :

- Tu es plutôt cool, beau-frère. Je t'aime bien, à la prochaine !

- Calme-toi, ne l'appelle pas comme ça. Déclare Steph, en étant à la place passagère, où elle a reçu pleinement le cri de son frère aux oreilles.

- Ben quoi... Il a passé l'étape du diner. Il fait partie de la famille.

- Merci, j'apprécie. James hoche la tête, en disant cela, après avoir mis sa main près de son pectoral, proche du cœur, pour lui signifier qu'il est sincèrement touché.

- Bon laisse les, débarque le père de Steph, avec sa femme, à côté de son fils.

Avec ta mère, on doit parler à ce couple.

- Non, moi, je n'ai rien à dire... Précise la mère de Steph, avec une voix enjouée.

À part, faites bonne route et je suis très heureuse de faire enfin ta connaissance James. Et toi, ma puce, tu avais raison, tu es en compagnie d'un super jeune homme.

- Attends, tu le connaissais depuis de temps ?

- Plus longtemps que toi. A toute à l'heure ! Fuit-elle la conversation, en prenant son fils pour laisser son mari avec sa fille et James.

- Eh ben... Tu me caches des choses.

- Papa, je te connais.

- En tout cas, délaisse-t-il ce sujet pour pencher son regard vers James.

Mon garçon, tu m'as surpris, tu as une bonne essence et j'aime ta répartie.

- Papa, merci, mais on doit aller. Intervient-elle, entre eux deux, fatiguée, avec des cernes qui se nourrit au fil de la journée.

- Dernière chose, faut qu'on poursuit notre débat sur l'économie transversale africain, je ne comprends pas toujours pas ton explication sur la force économique de l'Afrique du Sud.

- Avec plaisir, la prochaine fois. Promet James, avec un sourire sincère.

- Bonne soirée papa. Souhaite-t-elle à son père, avant que James démarre. Après avoir fait un grand coucou à son père, celle-ci, alors qu'ils sortent de la propriété, parle à James :

Eh, tu as géré, toi qui stressais. Mais James préfère ne pas répondre, en gardant son sourire.

Tu as raison, reste silencieux. Et maintenant, je t'autorise à penser autre chose. Ferme-t-elle les yeux.

- C'est-à-dire ? Tyrone ? Non, aujourd'hui et demain, Tyrone va se débrouiller. Moi, mon seul plan, c'est toi, moi et du champagne.

- Et un massage, je valide ! Ajoute Steph, en commençant à s'endormir, délaissant James sur la route.

XI

Au sein du Vatican, une heure après avoir quitté le préfet et le Cardinal, Kanté est couché, avec un visage détendu, dans sa cellule sombre et humide. Entendant la porte qu'il ouvre, dans ce silence, il s'éveille et guette qui arrive. Voyant arrivé le Préfet Waser, il exprime un large sourire et déclare :

- Déjà ? Vous n'avez pas pris beaucoup de temps pour réfléchir.

- Oh, faut dire que votre cas est facile à traiter. répond-il, en avançant délicatement vers la cellule.

- Du coup, vous me libérez demain.

- Oui, demain, je vous libère. lui avoue-t-il, en se posant contre le mur qui donne sur la cellule, tandis que Kanté se redresse, avec toujours la même joie sur son visage.

A 11 heures du matin, on vous envoie dans une prison secrète du Vatican, aux Chili.

- Alors ça, je ne m'y attendais pas. Hoche-t-il la tête, avec ce même sourire.

Vous prenez le risque de perdre votre crédibilité ? Celle du Vatican ?

- Non, je prends le risque de jeter la pire ordure en prison. réplique le Préfet, en employant aussi un large sourire.

- Vous risquez de détruire l'institution catholique. Je veux voir Roche. Soumet-il, en baillant.

- Le Cardinal ne viendra pas. C'est moi qui décide. Vous n'aurez aucune réponse. Et vous voulez savoir quelque chose... Se rapproche-t-il de la cellule, en tenant les barreaux, avec un ton puissant.

Je sais où est votre pièce ! Et vous n'allez jamais le savoir. Kanté, ainsi, devient sérieux et fronce les sourcils.

Par contre, avant qu'on vous envoie en prison, moi, j'ai des questions à vous poser et je veux mes réponses.

- Alors ça, je souhaite voir cela !

Le préfet, lui, prône un clin d'œil avant que 5 gardes débarquent pour emmener le prêtre Kanté, afin de l'emmener dans une salle d'interrogatoire.

XII

Proche de la montagne de Virunga, à la frontière du Rwanda, Quelot est positionné sur une falaise. Admirant une vue qui donne le vertige, à plus de 500 mètres du sol, celui-ci reste stoïque face au vide. Sans trembler, il met son pied dans le vide, en prenant une bonne inspiration puis le repose sur le sol. Apaisé sur son visage, il se prépare et se lance pour se jeter dans le vide. Quand soudainement, il se stoppe, en entendant :

- Je t'ai enfin retrouvé !

Quelot, après avoir perçu cette voix, découvre Yama qui sort de nulle part. Furieux, il s'éloigne du bord et s'approche d'elle vivement, en lui demandant, d'un ton agressif.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Et toi alors ? Répond-elle par une question, en examinant l'environnement.

- Je fais ce que je veux, je t'en pose des questions. Agit-il de plus en plus agressif, en observant Yama, qui est concentré sur le bord et la vue.

- Tu voulais mourir Quelot ? lui demande-t-elle, sans mettre une seule retenue.

- Mais qu'est-ce que tu me veux ?

- Je veux t'aider ! Lui adresse-t-elle, enfin, un regard sincère et tendre face à un Quelot, énervé.

Tu me fais de la peine. J'ai compris, toute de suite, quand je t'ai vu dans la prairie à serpents. J'avais des doutes, mais là, plus aucun. Caresse-t-elle sa joue, délicatement.

- Ecoute Yama, on ne se connait pas et je n'ai pas envie de te connaitre. Prend-il sa main pour la repousser.

- Pourquoi ? Pour ma part, j'en ai envie...

- Qu'est-ce qui te donne envie de me connaitre ? Je ne vais rien t'apporter.

- Alors laisse-moi t'apporter ce qui te manque. Attrape-t-elle le visage de Quelot qui fuit le regard de Yama.

- Mais qu'est-ce que tu sais de ce qui me... Soudain, il se tait quand Yama décide de lui faire un câlin. Surpris, il s'interroge, en se laissant faire.

Mais... Pourquoi tu fais ça ?

- Accepte ce moment Quelot, car je t'apporte déjà un peu d'amour... Se blottit-elle de plus en plus contre lui, en le serrant.

L'avenir nous dira ce que je t'apporterai après ! Ainsi, Quelot se détend et se met à verser une larme, en la câlinant.

- Merci Yama !

XIII

Après avoir quitté la propriété de Clara, l'ex de Tyrone, celui-ci, dans sa voiture, se gare sur le parking d'une forêt. Celui-ci prend une corde dans son coffre et se dirige dedans, en suivant les panneaux indiquant « Viaduc ». Découvrant un pont qui donne sur une entendue d'eau qui propage un son apaisant, mais Tyrone ne s'intéresse à peine à la verdure et la beauté de cet environnement. Préférant attacher sa corde à une barrière du pont, après l'avoir serré, il l'attache cette fois-ci autour de son thorax.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Tu ne le vois pas ? Répond-il à Imala, furtivement, en faisant un double nœud à sa corde sur lui-même.

- Mais qu'est-ce qui t'arrive mon gars ? Surgit Ryuku, qui se montre effrayé par ce que compte faire Tyrone.

- J'ai trouvé la solution.

- Avec une corde que tu vas accrocher à ton corps...

- Et pas à ta tête ! Intervient Quelot, après avoir repris les propos de Zachary.

- Je pourrais, mais ce n'est pas mon objectif. Affirme Tyrone, en avançant vers le pont.

- Et c'est quoi ton objectif ? Demande Randi qui apparait, à son tour.

- J'ai compris une chose... Enonce Tyrone, en mettant un pied sur la bordure du pont, pour admirer la hauteur qui donne sur le cours d'eau.

Quand je suis aux portes de la mort, j'arrive à comprendre où sont les problèmes et je trouve des solutions facilement.

- Qu'est-ce que tu me racontes ? Quand tu étais mort dans le bus, tu n'as rien anticipé... Quand le fils du Professeur Jackson voulait te tuer, tu n'avais aucune solution... Lui rappelle Imala, qui éprouve de la peur dans les gestes de Tyrone.

- Vrai, mais il n'y avait rien à faire dans ces situations, par contre quand j'étais prêt, j'ai toujours trouvé des solutions pour ma survie. Appuie Tyrone, avec un regard déterminant vers le sol qui est à 100 mètres de lui.

Et ça, c'était quand je voyais ma vie qui était sur le fil rouge. Mais la question n'est pas là, je ne me sens pas bien et je ne sais pas pourquoi.

- Donc quoi ? Le suicide est la solution ? Lui demande Quelot.

- Il y a que toi qui peux me donner la réponse, tu l'as déjà pratiqué, n'est-ce pas ? Mais Quelot ne dit plus un mot, ainsi celui-ci se tourne pour voir son visage, avant de reprendre.

Ouais, tu ne veux pas en parler. C'est bien le problème, on ne veut pas se dire les choses. C'est pour ça que je ne vous ai pas adressé la parole depuis un bon moment... Mais aujourd'hui, c'est fini. On va discuter tous les 8 !

- On ne peut pas discuter là ? Sans que tu ne tentes de te tuer ? Lui propose Randi, avec sa voix douce.

- Non, je n'ai rien à perdre à mourir ! Et vous ?

- Fais donc ! Je te suis ! S'immisce Magnus, qui se positionne à ses côtés, en admirant aussi le bord.

- Voilà la raison, au bord de la mort, la vraie part des gens se révèle et j'ai hâte de voir si tu dis pareil mon ami Magnus. S'incline-t-il vers lui, qui lui adresse un léger sourire narquois, avant de parler pour eux tous.

Je suis mal, j'ai besoin de répondre, j'ai besoin qu'on parle, j'ai besoin qu'on rentre les mains dans le plat, j'ai besoin d'être moi-même, avec ou sans vous ? Donc je vais le faire et on se retrouve dans la sphère pour un règlement de compte, voir notre dernière discussion.

- Je te suis.

- Tu es sérieuse Randi ? Est choqué Imala, en entendant Randi qui soutient Tyrone.

- Pourquoi pas ? On est dans le mensonge, on n'est pas une équipe, je veux bien discuter dans ces conditions... Peut-être que c'est la solution.

- Moi aussi, ça m'intéresse finalement. Soutient Zachary.

- Vous êtes des fous, Anne vous a contaminé. Emet Quelot.

- Moi, je pense que ce n'est pas la bonne solution. Apparait Anne, subitement, en étant assis sur la bordure du pont.

- Elle devient la plus saine d'esprit. Précise Quelot.

- Je veux aussi discuter ! Rajoute timidement Ryuku.

- Ok, vous voulez faire ça et prendre le risque de mourir ! Se lasse Imala, en acceptant à contrecœur cette solution.

Très bien, on se retrouve en bas Tyrone !

- Ne jamais faire la guerre, surtout pas contre soi-même ! J'ai raté le secret de la survie ! Proclame Tyrone, en sortant cette réplique, avec un regard décisif, avant de se jeter du Viaduc. 

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