Chapitre 15 - Le Procès
Dans l'un des bureaux du dernier étage du bâtiment de la Néo-Société, une réunion, avec deux hommes et deux femmes, se tient, où la tension est palpable. Le professeur Jackson, arrivant dans la salle d'un pas léger, l'air agacé, déclare, d'un ton pressé :
- Bon, je pourrais savoir qu'est-ce qui vous pousse à faire une réunion d'urgence à 9 heures du matin, alors que j'avais demandé aujourd'hui à ne pas être dérangé ?
- Oui, nous le savons. C'est à cause du procès de Monsieur Hirst ? Affirme l'homme le plus âgé du groupe.
- Exactement, donc je ne comprends pas qu'est-ce que je fous là ? Se place-t-il en bout de table, plaçant ses poings contre la table, pour les regarder froidement.
- Parce qu'on doit parler de Monsieur Hirst !
- Et vous trouvez que c'est le moment ? Demande le professeur, d'un ton agressif, à l'homme âgé.
- Tout à fait ! Docteur Jackson, nous avons analysé les finances... Nous voulons savoir ce qui vous pousse à mettre plus d'un quart de notre budget à la surveillance et à l'étude de Monsieur Hirst ?
- Hmm... Tourne-t-il son regard contre le deuxième homme, d'une trentaine d'année, qui vient d'intervenir.
Monsieur Pattel, c'est bien ça votre nom ? Celui-ci hoche la tête, ainsi le professeur poursuit.
Parfait, vous avez fait quoi comme études ? C'est quoi vos diplômes ?
- Vous le savez très bien... J'ai un master en finance et en comptabilité.
- Félicitation à vous ! Imaginez que moi, ayant eu un doctorat sur le comportement humains et sur l'Histoire des Hommes, je viens vous poser des questions sur l'approche multidisciplinaire de l'étude des sciences du comportement ? Vous allez réagir comment ?
- Ce n'est pas la question. Répond Monsieur Pattel, en hésitant face à l'imposant Professeur Jackson.
- On est d'accord, vous allez me prendre pour un fou ! Donc vous, qui travaillez dans la finance, vous me demandez les raisons de mettre de l'argent sur Monsieur Hirst ? C'est simple, ce gamin est l'avenir.
- Parce qu'il est un Vitae ? S'immisce l'une des deux femmes, en tailleur, queue de cheval.
- Je vous adore, Madame...
- Kruger.
- Excusez-moi, mais oui, Madame Kruger, c'est parce qu'il est un Vitae. Vous êtes bien renseigné.
- Normale, je ne m'intéresse pas qu'aux dépenses. Ajoute Madame Kruger, avec un ton assurant.
- On devrait plus discuter vous et moi.
- On veut savoir ce que Monsieur Hirst va changer dans le monde alors qu'il est malade du Vitae ? Qu'est-ce qui peut nous apporter ? Entre en scène l'autre femme, en demandant cela au Professeur.
- Le salut ! Laisse-t-il un silence, avant de se mettre à rire.
Bref... Je n'en sais rien, je travaille là-dessus et vous m'empêchez de faire de ce travail !
Quand on a mis toutes nos ressources sur les prémices du COVID, d'Ebola, des attentats en France, les fuites de Pétrole en 2019, etc. Et que vous avez reçues des milliards sur votre compte parce qu'on était à l'avant-garde sur ce problème ! Vous ne me posiez pas autant de question.
- Normale, on savait que c'était du concret... Détaille Monsieur Pattel au Professeur.
Mais Monsieur Hirst, c'est un homme accusé de meurtre, de violence contre des forces de l'ordre, avec une maladie psychiatrique, inconnu et presque fantastique. Donc on s'interroge sur votre lucidité à l'étudier ?
- Vous savez quoi ? Quand Monsieur Hirst nous rapportera des milliards, je suis sûr que vous reviendrez vers moi, en vous excusant. Et je vous demanderais de me les redonner ces milliards... Ça vous va ? Imposant un long silence, celui-ci se complait, en souriant narquoisement.
Intéressant, je vous entends plus ! Maintenant, foutez-moi la paix que je bosse pour vous rapporter vos salaires. Emet-il, en sortant de la pièce, d'un pas déterminé.
Retrouvant son fils, qui l'attend dans le couloir, en train de regarder le procès de Tyrone en live sur son smartphone.
Alors mon fils, j'ai raté quelque chose ?
- Pour l'instant, non ! Lui rapporte Steve, d'une voix posé, en enlevant un de ses écouteurs.
L'avocat de Tyrone n'est pas présent et ils lui ont accordé 30 minutes d'attente.
- Je ne suis même pas étonné que Législatif l'a piégé. Vraiment, leur plan, d'avancé le procès, a bien fonctionné et Tyrone va peut-être finir en prison. Déclare le professeur Jackson, en marchant avec son fils, vers son bureau.
- A part s'il a prévu un plan pour le contrer Papa.
- Je veux bien voir ça ! Ouvre-t-il la porte de son bureau, avant de laisser passer son fils.
Installons-nous pour vérifier l'avenir de Monsieur Hirst.
I
Le regard perdu, Tyrone, dans sa cellule en verre, perçoit rien de son environnement jusqu'à qu'on lui crie dessus :
- Monsieur Hirst ? MONSIEUR HIRST ?
- Oui, excusez-moi ! Revient-il à lui, en se concentrant sur les dires du Juge.
- Où est votre avocat, Maitre Berlandes ? Demande le Juge, en se montrant crispé.
- Je ne serai vous répondre Monsieur Le Juge. Répond-il, en se concentrant sur le public, où sa mère lui fait un signe péjoratif du visage.
Et à ce que je vois, mes proches n'en savent rien non plus.
- Nous devons commencer votre procès, nous ne pouvons plus attendre, je vais devoir vous appeler un avocat commis d'office, en attendant le...
- Mon pote, alors on y va ? Intervient Ryuku, assis par terre, qui l'interrompt dans son écoute du Juge.
- Tytyboun, tu ne peux pas faire ça...
- Monsieur le Juge... Décide-t-il de lui couper la parole, ainsi qu'à Ryuku et Anne.
J'ai une requête à vous demander.
- Laquelle ?
- Je souhaiterais me défendre seul.
- Monsieur Hirst, provoque-t-il le rire de l'équipe du procureur, tandis que le Juge reprend.
Lors d'une cour d'assises, l'accusé doit avoir obligatoire un avocat à ses côtés.
- Je sais, j'ai étudié le droit.
- Alors pourquoi me demander cette requête ? Ce n'est pas comme ça que vous aurez ma sympathie.
- Je ne souhaite pas avoir votre sympathie... Rectifie Tyrone, en prenant une voix plus convaincante.
Je souhaite avoir toutes mes chances lors de mon procès et un avocat commis d'office ne m'aidera pas ! Sans parler, que je peux me défendre seul, comme le précèdent qui date de 1990 sur une affaire de meurtre... L'affaire Razon, unique en son genre.
- Vous êtes bien renseigné Monsieur Hirst. C'est vrai que dans cette affaire, Monsieur Razon s'est défendu seul pour un crime pour meurtre parce que sa victime était une diplomate étrangère et qu'on lui a permis cela pour terminer au plus vite le procès. Admet Monsieur Juge, en retraçant les faits.
Donc bravo à vous, mais vous savez que dans cette affaire, l'accusé avait perdu ?
- Je le sais bien.
- Eh bien Monsieur Hirst, moi, je ne compte pas faire ça ! Je refuse votre demande... Dévoile-t-il à Tyrone, qui abaisse la tête, immédiatement, l'air dévasté, avant qu'il reprenne sur un ton plus jovial.
Par contre, je peux accepter une seule proposition : si vous souhaitez être accompagné d'un proche où vous vous répartissez la parole, je peux vous accorder ce droit de vous défendre.
- J'accepte ! N'hésite-t-il pas en répondant, au Juge, rapidement.
Puis-je prendre Monsieur Mana pour m'accompagner lors de ce procès malgré le fait qu'il soit dans la liste des témoins ?
- Monsieur Hirst, ça seul le procureur peut vous répondre... Cible-t-il Monsieur Finlet pour leur indiquer.
Acceptez-vous la proposition ?
- Nous l'acceptons. Se dresse le procureur, autour de ses collègues, avant de se rassoir aussi vite.
- Vous l'avez votre réponse, mais est ce que Monsieur Mana accepte ? Demande-t-il à James, qui se lève, à son tour, pour répondre.
- Je l'accepte !
- Très bien... S'adresse-t-il à Tyrone, pendant que James est accompagné d'un policier jusqu'à la table de la défense.
Je tiens à vous rappeler les risques de ne pas avoir d'avocats, monsieur Hirst...
- Je les connais Monsieur le Juge, même Monsieur Mana doit les connaitre.
- J'oublie que vous avez fait du droit et que Madame Richemonde a été votre enseignante. Daigne-t-il un léger regard vers elle qui se trouve au fond de la salle, avant de reprendre.
Eh bien, j'aime votre audace. Je vous propose alors dix minutes pour préparer la plaidoirie ainsi que votre organisation, au niveau du temps de parole. Soumet le Juge, en remarquant James qui s'installe face à lui.
- Merci Monsieur le Juge ! Acquiesce Tyrone, en se faisant guider par un autre policier pour rejoindre James à la table de la Défense.
II
- Ce gamin me fascine, mais vraiment ! Avoue le père Kanté, sur sa chaise, dans leur nouveau QG, en admirant Tyrone qui prend l'initiative de se défendre.
- Vous avez l'air tendu Législatif ? Demande Monsieur Octobre, en voyant Franck Berlandes qui se présente contrarié.
- Je n'avais pas prévu ça. Emet Législatif, avec les sourcils froncés.
Il devait prendre un avocat commis d'office qui aurait capoté son procès.
- D'habitude, tu prévois tout. Mais je t'avais dit de ne pas le sous-estimer, avec Tyrone, on peut rien prévoir.
- Je ne l'ai pas sous-estimé, mais ce salopiaud n'était pas même là pour se préparer au procès. Il peut que perdre. Souligne Franck à Kanté, qui sourit à sa remarque.
- C'est toi qui le dis, mais malgré son regard larmoyant, il a l'air déterminé ton salopiaud.
- Etre déterminé dans un procès ne signifie pas qu'on gagnera Exécutif.
- Hum... J'ai hâte de voir si ton plan fonctionne, parce que là tu vas voir un vrai joueur, mon ami ! Croise-t-il les bras, satisfait de voir la suite du procès.
III
A Nuremberg, en septembre 1949, au sein du tribunal militaire américain, se tient un procès qui s'initie. Dans une salle bondée, le juge instaure l'introduction de ce procès, en frappant avec son marteau, ainsi le procureur se lève et initialise sa déclaration préliminaire.
- Monsieur le Juge, cette dame, ici, présente, est face à vous pour répondre de ses actes lors de la Guerre. Ainsi, durant ce procès, nous vous démontrons que Madame est complice de crime contre l'humanité, avec des expériences à Natzweiler sur l'ictère infectieux, la stérilisation de masse de personnes et sur l'ypérite. Nous vous le prouverons à travers des témoignages, des documents écrits et des enregistrements... L'ensemble de ces preuves sont choquant, perturbant, écœurant et Monsieur le Juge, vous serez que la prison est destinée à cette femme.
Le procureur, ainsi, termine son discours, en retournant s'asseoir alors que l'avocat de la Défense, se dresse à son tour pour argumenter sa réquisition devant le public.
- Oui, c'est vrai que ma cliente est une nazie, mais est-ce que ça l'a défini ? Je ne crois pas. Ma cliente est une soignante, est une infirmière, elle a été dépendante et soumis aux nazis. Au cours de ce procès, je vous le prouverais face à la défense du procureur, Monsieur Le Juge, je vous assure que cette femme n'est pas coupable et est un dommage collatéral de la guerre !
Dès lors, l'avocat de la Défense se rassoit et observe sa cliente, qui est assise à sa gauche qui n'est autre qu'Anne, l'esprit de Tyrone, lors de son ancienne vie.
IV
- Ok... Ok, tu crois que c'est la meilleure solution ? Demande Tyrone à James, de retour, durant son procès, alors qu'ils se sont préparés à la hâte.
- On peut jouer comme ça mon frère, mais ça va être compliqué !
- Monsieur Hirst ! Monsieur Mana ! Intervient Le Juge, en observant le duo, avec de la lassitude.
Je vous ai laissé plus de quinze minutes, vous êtes prêts ?
- Oui, nous sommes prêts ! Répond Tyrone, calmement, au juge, en stoppant sa discussion avec James.
- Très bien, merci ! Je vous écoute comment vous vous organisez ?
- Je ferais la déclaration préliminaire... Prend la parole James, en faisant une pause, après avoir vu les personnes qui sont venus assistés au procès.
On se partagera moitié-moitié la contre-argumentation et les témoignages, et Monsieur Hirst fera la plaidoirie.
- Très bien, je valide ce choix. Je tiens à vous rappeler les consignes...
- Tyrone... Apparait Imala, somptueusement à sa gauche, pour lui demander, coupant sa concentration pendant que parle le Juge.
Est-ce que James a les épaules pour ce jeu ?
- Ce n'est pas un jeu, Imala. Répond froidement Tyrone, en gardant un regard sérieux face au juge.
- Pour toi, ça s'en rapproche, mais lui, c'est autre chose, c'est proche d'un défi ! Pire...
- Il réussira !
- Tu en es sûr ? Il a bégayé juste en répondant à une simple question. S'interroge Imala, en se montrant inquiet.
- J'ai jamais été aussi sur de moi ! James est l'homme de la situation ! Ne doute jamais de lui !
- Je te l'ai dit ! Ce duo n'échouera pas ! Surgit Randi, à son tour, pour certifier ces propos.
- Monsieur Hirst ! Est-ce que vous avez compris ?
- J'ai entendu Monsieur le Juge ! Lui répond Tyrone, après qu'il l'ait coupé dans sa réflexion.
- Parfait ! Ainsi, il s'incline vers la table de l'équipe de Monsieur Finlet et prend une grosse voix.
Monsieur le Procureur, nous vous écoutons !
- Merci Monsieur Le Juge. Ainsi, Monsieur Finlet se lève, en tirant sur ses manches, et dévoile :
Aujourd'hui, messieurs et mesdames les jurés, vous aurez le devoir d'écouter, de juger objectivement cette affaire parce qu'avant même de rentrer ici, le procès avait déjà commencé. Il a commencé depuis un moment même... Au moment où l'opinion publique était témoin des actes de Monsieur Hirst. Bien évidemment, tout ce que vous avez entendu, n'est pas recevable, mais c'est aujourd'hui que vous devez entendre nos propos. Monsieur Hirst est ici parce qu'il est accusé de meurtre, par préméditation, sur le Général Larson, connu à présent comme Judiciaire dans l'organisation criminelle de La Constitution. Il l'a certainement fait par vengeance, mais ça reste un meurtre. Et nous l'accusons également de violence envers les représentants de l'autorité publique, tentatives de meurtre envers les représentants de l'autorité publique, refus d'obtempérer et coups et blessures volontaires contre des individus. Ne vous laissez pas attendrir par le contexte, mais sur les faits. Merci !
Celui-ci salue le public, en faisant un hochement de tête. Retournant à sa place, il observe James, avec un large sourire qui le déstabilise. De suite, il se lève pour contre-argumenter :
- Voilà ! Euh... Se met-il à émettre quelques mots, en voyant à nouveau, le nombre présent dans la Salle.
Oui, c'est vrai, Monsieur Hirst, mon ami, que je considère comme un frère... Begaye-t-il, en ravalant sa salive, sans remarquer que le procureur ricane. Perdant ses moyens, il incline son regard vers Tyrone, qui hoche simplement la tête, avec un regard encourageant. Dès lors, James fait de même et essaye de se reprendre.
Non, excusez-moi, je n'ai pas l'habitude. Je ne sais pas gérer le stress. Je ne sais même pas pourquoi Monsieur Hirst veut de moi en tant que faisant fonction avocat. Mais il m'a choisi, c'est qu'il a plus confiance en moi que moi-même. Se met-il à reprendre son souffle, en ayant une voix de plus en plus affirmée.
Soyons sérieux, Monsieur Hirst ne nie pas avoir commis certains de ces actes, c'est un fait ! Il serait et je serais un menteur si je vous disais le contraire, mais on vous prouvera qu'il ne l'a pas fait par envie, par besoin, par nécessité, par vengeance ou etc... Non, il l'a fait parce que c'était la seule solution pour lui de vivre, il l'a fait simplement par légitime défense. Comment pouvait-il faire face à une organisation criminelle qui contrôlait la police et avait mis sa tête à prix ? Comment pouvait-il se défendre ? Impose-t-il, cette fois-ci, un silence volontaire pour que le Jury digère la moindre de ses paroles.
Eh bien, vous l'entendrez au cours de ce procès où nous prouverons que l'accusation se trompe sur leur présumé coupable. Merci bien ! Salue-t-il le juge et les jurés, d'un air timide, avant de retourner s'asseoir à côté de Tyrone.
- Bien joué mon frère !
- Merci... Tu as eu chaud ? Demande James à Tyrone, après l'avoir remercié, en s'asseyant.
- Il n'y a que toi qui as eu peur. Moi, j'étais confiant et je prépare déjà ton contre-témoignage. Se met-il, d'un air assidu, à écrire sur un bout de papier.
V
Dans sa sphère mentale, Tyrone se retrouve avec Imala et Zachary autour de lui pour préparer les témoignages à venir.
- Si tu la joues ainsi, tu pourrais que te faire piéger !
- Donc je devrais jouer l'arrogant, Zachary ? Demande Tyrone, en posant son fessier sur le sol.
- Non, plutôt l'idiot. Argumente Zachary, en croisant les bras.
Dans un procès, avec un jury, l'important c'est comment ils te perçoivent ? Et en général, le jury n'aime pas les arrogants.
- Encore une fois, on n'est pas dans un faux procès. Tu dois faire en sorte de provoquer leur sympathie. Développe Imala, à la suite de l'argumentation de Zachary.
- C'est vrai que tu as une tête qui provoque la sympathie. Intervient Quelot, qui est planqué derrière eux.
- Je t'emmerde Quelot ! L'insulte Tyrone, avant de se reconcentrer sur sa conversation.
Bref... Ok, on se la joue timide ! Très bien... Commençons !
Ainsi, Tyrone ferme les yeux pour retourner dans la réalité. Voyant James à la barre, le Juge initie le procès :
- Débutons avec le premier témoin, nous vous écoutons Monsieur Finlet.
Celui-ci se lève, observe la salle, en tirant sur sa toge, avant de prononcer :
- Je suppose que vous vous demandez tous pourquoi commencer avec Monsieur Mana, alors qu'on n'a pas annoncé les faits. Mais quoi de mieux pour narrer les actes de Monsieur Hirst contre la nation... Se place-t-il devant le jury pour finir son élocution, alors que le juge se concentre sur Tyrone, qui ne prononce aucun mot.
Que de mettre en avant son acolyte de crimes !
- Monsieur Hirst ! S'immisce le Juge, en fronçant les sourcils.
Ça fait deux fois que Monsieur Finlet fait des ouï-dire... Vous ne comptez pas objecter ?
- Ben... Ce sont ses mots. Seul, lui, le pense. Emet naïvement Tyrone.
- Mais vous êtes d'accord avec Monsieur Finlet ?
- Non ! Ce n'est pas avéré. Répond Tyrone au juge.
- Donc objectez, s'il vous plait. Exige le Juge, d'un ton autoritaire, avant de s'adresser à Monsieur Finlet.
Reprenez.
- Monsieur le Juge, je n'ai pas dit ça dans le vent, j'ai des preuves, mais avant, tout je veux contextualiser. Explique, d'une voix posé, le procureur.
Tout a commencé avec Monsieur Hirst qui s'est fait piéger par la constitution. Alors qu'ils ont lancé les forces de l'ordre contre lui, celui-ci a dû mettre en place des stratégies pour s'en sortir et qui aurait pu l'aider à fuir les caméras ? Marque-t-il une pause pour que le public ait le temps de viser sa cible.
Oui, vous avez compris ! C'est bien Monsieur James Mana, le frère de Jimmy Mana, étant un hacker pro, condamné et travaillant pour l'état. Se tourne-t-il pour poser une question à James.
Donc Monsieur Mana, avez-vous aidé Monsieur Hirst ?
- Oui ! Affirme James au procureur.
- Comment ?
- En lui trouvant les rues et les routes où l'influence est faible. Sans caméra, bien sûr.
- En piratant les réseaux routiers ?
- Objection : Ouï-dire ! Enonce Tyrone, d'un ton faible.
- Accordé !
- Au temps pour moi, s'absout le procureur, avant de reformuler sa question à James.
Comment avez-vous trouvé ces rues et routes peu influentes ?
- Suffit juste de taper sur Internet. Toute ma génération sait faire ça. Révèle James, avec un sourire forcé.
Je peux vous montrer si vous voulez.
- Hum... Donc vous ne savez pas pirater un site web ou autre ? Poursuit-il son interrogatoire contre James.
- Non, je n'ai pas appris à pirater.
- Merci, je suis content que vous ayez répondu cela. Celui-ci s'empresse de rejoindre sa table, prend sur la table une photo avec un PC et la présente aux jurys, avant de la montrer à James.
Voici la preuve qui le prouvera ? Qu'est-ce que c'est Monsieur Mana ?
- Mon ordinateur !
- Quand est-ce qu'on a pris votre ordinateur pour en faire une photo dans les pièces à conviction ?
- Quand Monsieur Hirst est venu me surprendre à la bibliothèque et après m'être fait arrêter, par des policiers qui ont cru que j'étais complice, alors que je ne l'étais pas. Se justifie James face au procureur.
- Vous n'étiez pas son complice donc ?
- Objection : Il a déjà répondu. Intervient Tyrone, de manière timide.
- Je peux confirmer Monsieur le Juge pourquoi j'insiste.
- Très bien. Rejetez ! Répondez Monsieur Mana. Accorde le juge en ordonnant cela à James.
- Comme je l'ai dit, je ne savais pas que Tyrone était là, donc je n'étais pas son complice à ce moment-là.
- Alors expliquez-moi pourquoi c'est la première fois qu'on vous voit dans ce lieu ? On a le témoignage de la bibliothécaire et les vidéos de surveillance qui prouve que vous n'alliez jamais à cette bibliothèque. Persiste Monsieur Finlet à James.
- Je savais très bien que vous direz ça. Et il y a une explication logique.
- Laquelle ?
- Que Tyrone m'ait suivi tout simplement et qu'il a vu l'opportunité de venir me parler quand il a vu que j'étais dans cette bibliothèque.
- Ce sont vos dires, mais vous avez une explication sur le fait que toutes vos données dans votre portable ont été supprimées ?
- Simple, mon frère ne m'a pas appris à hacker, mais m'a appris à toute sauvegarder dans un stockage privé et donc, comme Snapchat, tout ce que je fais sur mon ordinateur quand j'ai fini est totalement détruit et effacé.
- Pourquoi faites-vous ça ? S'interroge le procureur, en étant curieux d'entendre sa réponse.
- Parce que je n'ai pas confiance en internet, même si ça reste une bonne source d'information.
- Alors vous n'avez aidé Tyrone en aucun moment ?
- Illégalement, aucune fois ! Répète-t-il pour affirmer ses propos.
- Nous laisserons le jury en décider, merci Monsieur Mana. Accorde le procureur, en retournant s'asseoir.
Le juge, levant ses yeux vers Tyrone, qui ne bouge pas, fronce les sourcils et se met à lui demander calmement, mais sur un ton agacé :
- Monsieur Hirst, vous ne contre-interrogez pas ?
- Non pas besoin, Monsieur le juge.
- Vous êtes sur ?
- Oui Monsieur le Juge !
Le juge, ainsi, dans l'incompréhension fait signe à James de retourner à sa place. Celui-ci, retrouvant sa place, s'interroge également et ne peut s'empêcher de poser cette fameuse question à Tyrone, tandis que le juge prépare la suite du procès :
- Frérot, pourquoi tu n'as pas contre-interrogé ? Il n'avait aucun argument, tu aurais pu...
- Mon gars, fais-moi confiance. Contre-interroger n'aurait mené à rien ! Mais là, j'ai besoin que toi, tu te concentres. Le prochain tour, c'est toi qui contre-interroges et il faut que tu sois vif, comparé à moi.
- Euh... Bien, on va voir alors ! Dit James, en expirant pour prendre du courage.
Le Juge, quant à lui, convoque le prochain témoin à la barre. Le procureur, ainsi, se dresse et se retrouve devant Miranda.
- Madame Hirst, commençons par une question simple, pourquoi vous avez appris à votre fils à se défendre et à se battre de la sorte ?
- Parce qu'il est mon fils et que j'ai des ennemis ! J'ai besoin de savoir que mon fils peut se défendre, si les Russes retrouvent ma localisation.
- Oui, rappelons que Madame Hirst est une espionne russe, enfin ex-espionne russe, qui est aujourd'hui une réfugiée politique protégé. Bravo à elle qui a obtenu cela, il y a très peu de temps, alors que son fils était emprisonné !
- Objection Monsieur Le Juge : Les propos de Monsieur Finlet n'apportent rien aux procès de Monsieur Hirst. Se lève James, pour argumenter cela.
- Accordé.
- Ok... Acquiesce le procureur, en se frottant la moustache avec son index, avant de reprendre.
Avez-vous appris à votre fils à vous déplacer furtivement dans les rues parisiennes ?
- Pas que dans les rues parisiennes.
- Qu'on note que le témoin accorde que son fils maitrise le contre-espionnage. S'adresse-t-il aux greffiers, avant de se reprendre son interrogatoire envers Miranda.
Mais dès lors, pourquoi votre mari ne savait pas cela ? Pourquoi, Madame Hirst, votre mari n'était pas aux courants de l'entrainement de votre fils ?
- Ce n'est pas comparable... Mon fils, c'est mon sang.
- C'est gentil pour votre mari ! Et pourtant aujourd'hui, il est toujours à vos côtés ?
- Objection : Monsieur Finlet ne parle pas de l'accusé. Se dresse, à nouveau, James pour parler au juge.
- Excusez-moi... L'interrompt le procureur, afin de contrer James.
Ma question a un but, à savoir l'impact de Madame Hirst sur son fils.
- Rejetez Monsieur Mana, nous vous écoutons Monsieur Finlet.
- Merci, remercie-t-il le Juge, en s'avançant vers Madame Hirst.
J'en viens à l'influence qu'à votre fils sur vous. Pourquoi, par exemple, êtes-vous allé neutraliser des hommes et des infirmières à l'hôpital pour libérer Madame Tush ?
- Je pense que vous oubliez que Madame Tush était emprisonné par la Constitution, donc j'ai voulu éviter qu'elle meure, même si j'ai échoué vu qu'elle est morte. Réplique Miranda, d'un air sérieux, au procureur.
- Mais vous ne me répondez pas ?
- Je suis allé la sauver.
- Et pourquoi ? Vu le résultat ?
- C'est quoi cette question à la con ? Pose-t-elle la question à Monsieur Finlet, sans s'en rendre compte, avant de reprendre son calme, avec une grâce qui la représente tant.
Désolé pour le langage Monsieur le Juge.
- Que je ne vous reprenne pas. Concède-t-il à Miranda.
- Je vais reprendre ma question, avez-vous agressé des forces de l'ordre et étiez-vous le complice de votre fils ?
- Agresser, c'est un grand mot, mais je me suis défendu et j'ai aidé mon fils lorsqu'il avait besoin.
- Et ça alors ? C'était pour vous défendre ? Prend-il une télécommande pour déployer un écran. Dessus, l'ensemble du tribunal assiste aux vidéos de caméra de surveillance où Miranda interroge Madame Nive, sous la menace d'une arme à feu, pour savoir si elle est Législatif.
Alors Madame Hirst, je ne nous entends pas ?
- C'était pour avoir des informations. Reformule Miranda.
- En menaçant des représentants de l'état ? Ce n'est pas très légal.
- Je me suis excusé et j'ai compris que je suis attaqué à la mauvaise personne. La preuve, elle n'a pas porté plainte. Se justifie Miranda, pendant que Tyrone se concentre discrètement sur les membres du jury.
- Mais ça n'empêche que vous avez menacé au nom de votre fils ? Insiste le procureur, avec un sourire malicieux envers Miranda.
- Oui et ? Répond-elle, en employant un regard sérieux.
- Ben, c'est un crime Madame Hirst et vous affirmez que vous le faites pour votre fils !
- Je ne l'ai pas menacé au sens propre, je suis juste venu lui parler.
- Avec une arme ?
- Pour me protéger !
- Hum... Retourne-t-il s'asseoir, en gardant son sourire.
Merci pour votre témoignage. Dit-il, en laissant la place à James pour le contre-interrogatoire.
- Le témoin est à vous Monsieur Mana.
- Merci Monsieur Le Juge. S'avance James, pour se rapprocher afin de distinguer chaque juré durant l'explication de Miranda.
Madame Hirst, j'ai qu'une seule question à vous poser, pourquoi avoir fait tous ces actes pour votre fils ?
- Parce que la police et les forces de l'ordre étaient sous la coupe de la Constitution. Je me devais de faire justice moi-même pour protéger et sauver mon fils.
- Vous-même ? Répète James afin qu'elle développe, en s'arrêtant de marcher.
- Oui parce que si je n'avais pas fait cela, mon fils serait mort !
- Ainsi, de la légitime défense ! Merci madame Hirst ! Remercie-t-il Miranda, avant d'aller s'asseoir, pendant que le Juge autorise Miranda à retourner s'installer sur le banc du publique. James, quant à lui, à coté de Tyrone, lui émet son avis :
On a été trop doux pendant cette première partie. Les jurys ont vu des armes et des vrais actes... Nous on a que nos arguments... Qui sont parfois un peu trop bancal.
- Ne t'inquiète pas frérot ! C'est le début et, en plus, ce procès ne se fie pas qu'aux preuves... Continue-t-il à observer, d'un œil, le jury.
Regarde-les ! Ils se sont déjà fait un avis. Aujourd'hui, on est là juste pour leur enlever des doutes ou leur confirmer des faits.
- Tu es trop confiant.
- Si tu savais, au contraire...
- Tu m'intrigues... Pourquoi tu n'es pas plus investi dans le procès ?
- Stratégie de manipulation ! Répond-il succinctement à James, en arrêtant de regarder le jury.
Si tu passes pour le meilleur, les gens te détestent, alors que si tu fais le faible, les gens compatissent.
- D'accord, je vois où tu veux en venir. Jouons alors à ta façon alors ! Acquiesce James, en attendant le prochain témoin.
- Je ne comprends pas moi... Pourquoi Tyrone joue le procès comme ça. Surgit Ryuku, derrière Tyrone, en compagnie de Zachary.
- Imagine, tu es l'élève, premier de la classe, qui veut prouver qu'il a fait ses devoirs etc. Tous les autres vont te détester parce que tu te crois supérieur à eux. Maintenant imagine, l'élève calme, qui ne perturbe personne, qui intervient que quand les profs veulent qu'ils interviennent et surtout qui ne cherche pas à se mettre en avant, en étant sympa avec tout le monde : en général, c'est l'élève apprécié de tous. Lui donne Zachary, comme exemple, afin que Ryuku comprenne.
- Tu veux dire que Tyrone veut attendrir le jury ?
- Tu as tout compris Ryuku !
- Intéressant et maintenant ? Il va continuer... Parce que cette carte ne fonctionnera pas sur le long terme.
- Non Ryuku, là, on passe à la second étape...
- Qui est ? Demande Ryuku, curieux, à Zachary
- Jouez à l'école buissonnière, mon gars ! S'entremêle Tyrone, mentalement, en disant ça sur un ton ferme.
VI
De retour, dans les souvenirs d'Anne, où son procès a débuté. Son mari, Henrik, est à la barre et le procureur se dresse pour initier son témoignage :
- Monsieur Bodmann, d'abord comment avez rencontré votre femme ? L'accusé, Anne Bodmann ?
- Je l'ai rencontré au cours de la guerre, dans un hôpital militaire. Répond, timidement, Henryk au procureur, en lâchant des coups d'œil, dirigé vers sa femme.
- Que faisiez-vous durant la guerre ?
- Je sauvais des vies, je soignais des partisans.
- Des partisans Nazis ? Reformule le procureur, en insistant fortement sur sa voix. Mais vu que Henryk prend du temps pour répondre, celui-ci lui rappelle :
Vous pouvez répondre... Nous savons tous ici que vous avez été innocenté par cette cour pour vos actes dans cette guerre. Donc Monsieur Bodmann, vous pouvez répondre sereinement à la question.
- Oui, j'ai soigné des militaires Nazis.
- En compagnie de Madame Bodmann ?
- Oui essentiellement, c'est comme ça qu'on s'est rencontré lors d'une opération.
- Donc vous affirmez que Madame Bodmann est complice de Nazi ? Concentre-t-il son regard vers Henryk.
- Comment peut-on être complice en moment de guerre ? On fait ce qu'on nous demande ? Se montre-t-il consterné par la question, en étant inquiet par sa question.
- Répondez à la question, Monsieur Bodmann. Intervient le Juge, avant que le procureur fasse cette demande.
- Elle n'était pas complice, elle soignait des soldats blessés... Elle faisait son travail.
- Très bien... Se déplace-t-il autour, en cogitant un instant, pour observer la salle et l'accusé, avant de reprendre :
Et vous avez dit que vous faisiez ce qu'on vous demandez ? Vu que vous étiez son supérieur, est ce qu'on a demandé à Madame Bodmann de tuer des hommes/femmes qui ne sont pas de vos camps ?
- Objection : C'est une manipulation. Surgit l'avocat d'Anne, en levant rapidement de sa chaise.
- Monsieur le Juge, c'est le témoin qui a ouvert la voie, j'ai juste poursuivi.
- Refusé ! Donne-t-il son verdict face à la requête de l'avocat d'Anne, avant de s'adresser à Henryk.
Répondez à la question Monsieur Bodmann.
- Excuse-moi... Chuchote-t-il à voix basse, au point que seule Anne arrive à lire cela sur ses lèvres. Puis Henryk décide de répondre à la question, d'un ton timide.
Oui, elle l'a fait, mais...
- Merci beaucoup pour votre répondre, retourne-t-il à sa place, en ayant entendu la réponse d'Henryk.
J'ai fini avec le témoin.
- Mais...
- Monsieur Bodmann, se dresse l'avocat d'Anne, pour le contre témoignage, avant qu'Henryk soit entendu sans qu'il soit autorisé à parler.
Pourquoi Madame Bodmann a-t-elle fait ça ?
- Nous étions avec les Nazis, quel choix avions-nous ? Si on n'obéit pas, on meurt.
- Vous faisiez ça pour sauver votre vie ?
- Objection : Il oriente le témoin. Aborde le procureur, calmement, sûr de lui, en restant sur sa chaise.
- Je reformule, exprime autrement sa question, avant que le juge accorde ou pas l'objection.
Dans quel but, alors, acceptiez-vous de commettre ces crimes ?
- Pour vivre ! Admet Henryk, avec un regard larmoyant.
- Et avait-il d'autres solutions que de tuer des gens ? Se rapproche-t-il d'Henryk pour l'examiner lors de sa réponse.
- Il y en avait, mais quand on les tentait, on risquait nos vies. Parfois, on était surveillé donc des solutions, il n'y en avait pas des masses.
- J'ai une dernière question, au vu des questions sur votre relation avec ma cliente, qu'est-ce qui vous a plu chez elle au point de vous marier ?
- Elle me montrait la beauté de l'humain, elle rayonnait, elle était tellement merveilleuse autour du chaos, sans elle, je serais devenu pire qu'un monstre. Enonce-t-il, avec un large sourire sur son visage, comme-ci des souvenirs merveilleux réapparaissent dans son esprit.
- Merci Monsieur Bodmann.
- Puis-je ajouter une dernière question ? Demande le procureur au Juge, en se levant, après que l'avocat d'Anne ait fini son contre-témoignage. Ainsi, le Juge accepte et celui-ci hoche la tête, en guise de remerciement.
Pour ne pas oublier, nous cherchons à condamner Madame Bodmann de crime contre l'humanité. Puis-je vous soumettre une illustration au témoin ? Le juge lève sa main pour acquiescer à sa proposition.
Merci. Imaginez une personne qui pratique des expériences, torture votre famille, dans un but malveillant, vous diriez qu'elle est innocente ?
- Non... Mais ce n'est pas pareil. Ne sait-il quoi répondre à la question du procureur.
- En quoi ? Parce qu'elle était obligée ? Mais la douleur de la famille est là...
- Mais la douleur d'Anne, aussi, est présente. Réplique Henryk, en ayant le visage serré, face à la persistance du procureur.
Il ne faut pas croire qu'elle vit bien la mort de ces personnes.
- Je n'en doute pas, mais vous, vous pardonnerez cette femme ? Cette femme qui a torturé un membre de votre famille ? S'acharne-t-il verbalement sur Henryk afin d'avoir sa réponse.
- Euh... Je ne sais pas.
- Je précise mon illustration pour avoir une réponse concrète Monsieur Bodmann. Réitère-t-il soigneusement.
Imaginez que votre mère meurt d'une injection de poisson volontaire ? Est-ce que vous pardonnez ?
- Euh...
- Vous êtes sous serment, Monsieur Bodmann. Lui signifie le procureur, en élevant la voix.
- Je ne pense pas... Au premier abord, non ! Avoue Henryk, en baissant le regard.
- Merci ! J'ai fini avec le témoin. Se présente fier le procureur qui vient de rendre Anne, tendu par la suite.
VII
Assistant à l'installation de l'Agent de Marne, Tyrone analyse l'ensemble de la pièce, dont le jury, avec de nombreuses personnes qui sont noirs, maghrébins et asiatiques. Veillant sur chaque détail, il se concentre sur le procureur qui amorce le témoignage, en se plaçant face à la tribune.
- Agent de Marne, rappelez-nous votre rôle dans l'affaire Hirst ?
- J'étais l'agent en charge d'abord de l'attentat du bus, où était victime Monsieur Hirst. Au début, avec ma collègue défunt, on voulait que son témoignage, mais les preuves nous ont orientés sur le fait qu'il était le maitre d'œuvre d'une organisation criminelle. Mais ma collègue, avant de prouver le contraire, s'est fait tuer et directement, on a supposé que c'était Tyrone le tueur. Malheureusement, on s'est fait manipulé et aujourd'hui, on sait que Monsieur Hirst a été la victime de La Constitution.
- A vous écouter, on dirait que Tyrone est innocent de ses inculpations ? S'interroge le procureur.
- Bien évidemment ! Lui répond clairement l'agent de Marne.
- Alors expliquez-moi pourquoi il y a des plaintes de violence contre Monsieur Hirst ?
- Il s'est défendu et a dû employer la force pour se défendre, au point de blesser gravement mes collègues. J'en suis désolé pour eux, mais c'est ce que j'aurais fait à la place de Tyrone.
- En tant que policier ? Vous acceptez qu'on fasse justice soi-même ?
- Non, mais quand la police est corrompu, que faire ? Répond-il par une question à Monsieur Finlet.
- Parler à des instances au-dessus des policiers, prendre un avocat, dénoncer les corruptions à la presse... Fin, il y a plein de solution où on n'attaque pas les forces de l'ordre. Vous auriez aimé qu'on vous attaque quand vous faites juste votre boulot ?
- Non, je n'aimerais pas... Mais sa réaction est compréhensible.
- Ah bon ? Se met-il à sourire, en allant chercher un écran tactile, où il présente un document, sur sa table. Pourtant, dans votre rapport, vous décrivez Monsieur Hirst comme un manipulateur, un génie du mal et un terroriste. Vous l'avez même exprimé dans une interview télévisée.
- Je sais ce que j'ai dit, et je me suis rétracté aussi. Réplique l'Agent de Marne, avec les sourcils froncés.
- Bien... Donc vous accepterez que des gens puissent être violents avec vos collègues pour un refus d'obtempérer ? C'est bien ça ?
- Non ! Je n'ai pas dit ça...
- Donc vous dites quoi Agent de Marne ? Persiste le procureur, d'un ton acharné.
- Que la situation pour Tyrone est diffèrent.
- En quoi ? Hausse-t-il la voix contre l'Agent de Marne.
- Je ne serais l'expliqué, mais vu que je suis impliqué, je sais que Monsieur Hirst ne mérite pas cela.
- Moi, je n'y vois que la subjectivité, et non de l'objectivité. Se lasse-t-il de cette conversation, en reprenant sa tablette pour retourner à sa place.
J'en ai fini, Monsieur Le Juge.
Constatant le procureur qui va s'asseoir, Tyrone se lève à son tour pour le contre-interrogatoire et se rapproche de la tribune :
- Bonjour Agent De Marne, je veux d'abord vous demander... Combien de personnes ai-je tué ?
- Une seule personne, le général Hirst ! Répond vivement l'agent de Marne.
- Combien de blessé dans les forces de l'ordre ai-je fait ?
- 16 !
- Combien parmi ceux-là ont été de la Constitution ?
- Plus de la moitié.
- Vous avez un chiffre bien précis ? Poursuit-il ses questions à l'Agent de Marnes, en persistant calmement.
- Oui, 14 !
- Merci beaucoup ! Hoche-t-il la tête, en plaçant ses mains dans ses poches.
J'ai une dernière question... L'agent Benatia, paix à son âme... Pourquoi pensait-elle que j'étais innocent depuis le départ ?
- Une question d'instinct ! Elle ne trouvait pas les preuves cohérentes vis-à-vis de ton attitude et de ta personnalité.
- Et pourquoi vous ne l'avez pas écouté ?
- Parce que le plus souvent, elle montait facilement au créneau et n'avait pas les mêmes façons de travailler que nous... Se gratte-t-il le front, avec son pouce, en prenant conscience de ce qu'il vient de dire.
Fin... J'étais resté sur une mauvaise impression, alors qu'elle avait un champ de vision plus large que nous, où elle a décelé que toi, Tyrone, tu étais innocent.
- C'est tout pour moi ! Retourne-t-il s'asseoir, tandis que le procureur secoue la tête pour affirmer qu'il n'a pas de question.
Ainsi, l'agent de Marne quitte la tribune et laisse la place à Madame Richemonde. Installée, le procureur se dresse et amorce son témoignage.
- Madame Richemonde, nous vous avons convoqué pour votre expertise d'analyse du comportement et votre expérience en tant qu'avocat lors de procès. Et surtout, vous avez été le professeur de Monsieur Hirst.
- Oui exactement, mais je n'entends pas de question. Réplique-t-elle aisément face au procureur.
- Normale, je n'ai pas fini. Nous souhaitons discuter du compte-rendu que vous avez rédigé sur Monsieur Hirst. Première question, est-il un homme dangereux ?
- Oui, il l'est !
- En quoi ? Cherche-t-il à ce que Madame Richemonde développe.
- Rasta... Enfin Monsieur Hirst est un homme autodidacte, qui comprend facilement quand quelque chose cloche, qui analyse facilement grâce à sa mémoire photographique et qui a peur de l'ennui aussi.
- Tout cela, ensemble, peut causer quoi ?
- Des actes héroïques qui peuvent être basé sur du bon sens, mais qui crée des dommages. C'est le propre des personnes qui se font justice eux-mêmes.
- Où voulez-vous en venir ? Insiste le procureur pour étayer la réponse de celle-ci.
- Que les actes violents, même positif, causent des dommages de type collatéral, c'est pour cela que la loi existe. Expose-t-elle au procureur, d'une façon méthodique.
- Pour en revenir à Monsieur Hirst, est ce que l'attitude que vous décrivez le représentait lors de vos cours ?
- Objection : Pourquoi s'intéresser aux passés de Monsieur Hirst ? Intervient James, fougueusement.
- Le jury se doit d'avoir une vue d'ensemble sur Monsieur Hirst pour établir sa personnalité. S'adresse le procureur au Juge.
- Rejeté ! C'est pertinent comme propos. Madame Richemonde, nous vous écoutons.
- Oui, l'attitude de Tyrone que j'ai décrit le représentait quand je l'ai connu. Il était tellement aisé dans les cours que je baissais ses notes pour le booster à faire mieux.
- Donc, depuis le début, vous saviez qu'il pouvait être dangereux ?
- Oui, je savais qu'il pouvait l'être ! Confirme Madame Richemonde, avec une droiture propre à elle.
- Avez-vous été surpris des agissements de Monsieur Hirst contre la police ?
- Non !
- Merci beaucoup, je laisse la parole à la défense. Finit-il son élocution afin que James puisse faire son contre-témoignage.
- Bonjour Madame Richemonde... Se met-il debout, le sourire aux lèvres, en admirant son ancienne tutrice.
D'abord, je tiens à dire que je suis heureux de vous revoir.
- Merci Monsieur Mana, c'est réciproque. Lui adresse-t-elle le même sourire sincère.
- Commençons par la base... Pose-t-il sa première question, en s'avançant d'un pas ferme vers Madame Richemonde.
Je vous connais et vous nous aviez bien appris le fonctionnement d'un procès. Et la première règle, que vous nous aviez instruit, était que dans le travail, faut être objectif, est-ce vrai ?
- Oui Monsieur Mana, je confirme.
- Super, donc on ne sait pas votre avis subjectif et c'est ce que je souhaite aborder...
- Objection : Quel est l'intérêt d'avoir son avis subjectif ? Exprime le procureur, en coupant James.
- Parce que l'avis subjectif de Madame Richemonde est important surtout vis-à-vis de son expérience.
Certes, les données et les chiffres sont rédhibitoires, mais dans la science du comportement, le subjectif est nécessaire pour les théories. Se justifie James, avec une éloquence claire, qui satisfait Tyrone, toujours soucieux du jury.
- Intéressant... Le juge, hochant la tête, poursuit :
Objection rejetée. Poursuivez Monsieur Mana.
- Madame Richemonde, de manière objective, comme on a pu comprendre tous ici, Tyrone est quelqu'un de dangereux vis-à-vis de son intellectuel, etc. Mais de manière subjective, quel est votre ressenti ?
- Tyrone ne ferait pas de mal à une mouche... Délivre-t-elle, avec un large sourire, comme-ci elle a attendu de le dire.
Sauf si cette mouche compte lui faire du mal.
- Comment avez-vous déduit cela ? Questionne-t-il, soigneusement, Madame Richemonde, en se rapprochant du jury pour les examiner un à un.
- Tyrone, désolé, j'ai déjà du mal à l'appeler avec son prénom donc son nom de famille... Se reprend-elle.
Bref, c'est une personne qui régit sa vie sur le bien de ses proches, car il saisit leur potentiel et souhaite qu'il s'améliore.
- D'accord, mais d'où vous avez déduit cela ? Insiste, posément, James qui surprend Madame Richemonde.
- Ok, par exemple, toi ? Cible-t-elle James du doigt, avant de débuter son argumentation.
Tyrone t'a permis d'être l'homme que tu es, il a vu ton potentiel et savait que tu étais talentueux. Et pour réussir à ce que tu deviennes l'homme devant moi, il a joué la compétition et la concurrence avec toi.
- Pas faux, mais vous m'avez appris aussi des théories comme le fait qu'une personne a souvent des raisons pour leurs raisons. Observe-t-il son ancienne instructrice, afin de voir sa réaction pour sa prochaine question.
Donc laissez-moi vous demander quelle est l'autre raison d'avoir baissé les notes de Tyrone ?
- Je vous ai bien appris Monsieur Mana. Secoue-t-elle la tête, fièrement, face aux questions de James.
Certes, ça aurait permis à Tyrone de se surpasser, mais surtout en tant que noir, s'il veut atteindre ses objectifs, il devra se surpasser. Mieux que ça, Tyrone est quelqu'un qui est destiné à devenir exceptionnel. Je refusais de le laisser gâcher son potentiel parce qu'il était feignant de se dépasser.
- Ainsi, j'ai une dernière question, pourquoi un homme comme Tyrone défierait l'autorité et irait jusqu'aux mains avec les forces de l'ordre alors que dans votre compte rendu, on comprend que Monsieur Hirst est un surdoué ?
- Pour se défendre... Parce que la violence était son seul moyen de se défendre.
- Merci beaucoup !
- Puis-je ? Se lève le procureur, pendant que James retourne à sa place, en sollicitant le Juge, qui acquiesce à sa demande.
Merci. Revenant au milieu de la scène, il joint les mains pour lui demander :
Madame Richemonde, vu qu'on aborde votre subjectivité, en tant qu'avocate... Monsieur Hirst, au vu des actes qu'il a commis et de l'expérience que vous avez, pourrait-il récidiver ?
- Sincèrement, s'il est dans les mêmes conditions, au vu de mon expérience, bien sûr, il n'hésitera pas. Donc, oui il peut être à nouveau violent avec ceux qu'ils le cherchent.
- Merci, j'ai ma réponse.
- Putain ! Murmure James, en serrant le poing, après avoir entendu la réponse de Madame Richemonde après que le procureur soit satisfait d'avoir eu le dernier mot.
Il nous a eues, on s'en était bien sorti... Mord-il sa lèvre inférieure, en contemplant le procureur qui ne cesse de sourire.
- N'en doute pas, tu t'es bien débrouillé. Rien n'est perdu. Prochaine étape, c'est mon tour. Emet, sereinement Tyrone, étant concentré sur la greffière.
- Tu es sur de vouloir aller à la barre ? Ce n'est pas bon de faire ça.
- Finis l'école buissonnière, on assume notre acte maintenant. Soutient-il à James, en lui faisant un hochement de tête.
VIII
Anne, installée à la barre, la tête baissée, songe en attendant de faire son témoignage. Debout, son avocat se place face à elle et commence à la faire témoigner :
- Madame Bodmann, vous avez décidé de témoigner et je salue votre force. Lui fait-elle un hochement de tête dans le même temps, où celle-ci répond de la même manière.
Expliquez-nous comment ça s'est passé ? Comment avez-vous pu commettre ces actes durant la guerre ?
- Comment vous dire ? Ce n'est pas descriptif... Ne trouve-t-elle pas les mots, aux premiers abords.
Pendant la guerre, on apprend qu'on n'est pas les ennemis, qu'on est les gentils. Que si on ne fait pas tel chose, c'est sur nous qui le feront. On nous apprend que sauver une vie Nazi est comme sauver une part de nous. Je ne peux pas donner de mots sur comment ça s'est passé, je faisais ce qu'on me demandait par peur de me faire tuer. Comme-ci j'étais en pilote automatique... Donc comment j'ai pu commettre ces actes, je n'en sais rien...
- Madame Bodmann, que ressentez-vous vis-à-vis de vos actes durant la guerre ?
- Je ressentais tout ! Vraiment tout... Je ressens tout ! Répète-t-elle, plusieurs fois, l'air triste à son avocat.
Comment ne rien ressentir quand tu sauves des vies et que ces vies vont soit tuer ou être tué ?
- Alors pourquoi le faire ? Lui demande l'avocat, en croisant ses bras.
- Mais pourquoi pas ? On ne cesse de me demander pourquoi ? Mais je l'ai fait parce que c'était l'unique chose que je pouvais faire. Je suis infirmière, je procure des soins, je suis même la meilleure dans ce domaine. Donc je sais que faire ça et mes supérieures le savent. Exprime Anne, avec beaucoup de passion, dans sa voix.
- Pendant cette guerre, avez-vous fait un acte dont vous êtes fière ?
- Fier... Reformule-t-elle, sur un ton consterné.
Qui est fier d'avoir été en guerre ? Je pourrais jamais être fier de quoi que ça soit... J'ai vu des gens mourir.
- A cause de vous ?
- En partie, oui ! Avoue Anne, en versant une larme, qui ne cesse d'être examinée par l'ensemble des personnes présente.
- Vous avez des remords ?
- Et pas qu'eux... J'ai aussi énormément de regret.
Ainsi, son avocat lui fait un nouveau signe de tête pour la remercier de son témoignage, en allant à sa place pour laisser la parole au procureur.
- Bonjour Madame Bodmann, d'abord, je tiens à vous féliciter, rare sont les nazis qui assument de prendre la parole. Aborde sincèrement le procureur, en venant vers Anne, qui lui secoue la tête positivement.
Et pour cet honneur, je ne vous poserais que quelques questions. La première est : Est-ce que vous attendez qu'on vous pardonne Madame Bodmann ?
- Non, parce que je ne m'arrive même pas à me pardonner. Répond vivement Anne.
- Donc vous souhaitez qu'on vous comprenne et qu'on s'apitoie sur votre sort.
- NON, pas du...
- Alors que cherchez-vous ? Parce que vous ne voulez pas être coupable. Coupe-t-il la parole à Anne, promptement, sans lui donner le temps de réfléchir.
- Je cherche à vivre avec mes démons. Lui confesse Anne, en ayant le regard abaissé vers le sol.
- Et comment vous le ferez ?
- C'est vous qui en déciderez.
- Je peux Monsieur Le Juge ? Se dresse son avocat, en demandant l'autorisation de poser une question, tandis que le procureur reste devant la tribune d'Anne.
Madame Bodmann, dis-nous pourquoi vous voulez être non-coupable ? Et ne pas assumer vos actes ?
- Parce que je suis soignante. Je veux continuer à sauver des vies et mettre en avant mes compétences.
- Désolé, je suis obligé d'intervenir et reprendre mon contre interrogatoire. Souligne le procureur, en cherchant l'approbation du Juge, après la réponse d'Anne.
Madame Bodmann, vous ne sauviez pas des vies, du coup, durant la guerre ?
- Bien évidemment, mais pas comme j'avais prévu.
- Hum... Avez-vous tué durant la guerre, en tant qu'infirmière ?
- Euh...
- N'oubliez pas, vous êtes sous serment. Rappelle-t-il à Anne, sans lui laisser la moindre seconde pour cogiter à sa réponse.
- J'ai dû en tuer un... Reconnait Anne, timidement, sans réussir à finir sa phrase, en ayant les yeux brillants.
- Comment ça, vous en avez dû en tuer un ? Vous n'êtes pas sur de vous ? N'en démord pas le procureur, malgré la tristesse d'Anne face à ses questions.
- Parce que pour moi, indiscrètement, en sauvant la vie de certains, c'était pour leur donner une seconde mort.
- D'accord, mais comment avez-vous tué cette unique personne ?
- C'était un homme, un militaire français, il était blessé à la jambe, on devait le soigner, mais le soigner signifié qu'il allait se faire tuer plus tard au cours d'un interrogatoire de l'armée. Pleure-t-elle, à nouveau, pour narrer ce qu'il s'est passé durant la guerre.
Cet homme me faisait penser à mon père, je n'ai pas eu la force de lui sauver la vie pour qu'ils soient tués... J'ai donc décidé de le tuer, en lui injectant de la morphine à forte dose. Personne ne l'a remarqué, mais je l'ai fait. Je l'ai fait parce que j'en avais marre de voir des gens souffrir... Mon devoir, c'est d'accompagner et je ne le faisais plus... Je me dois de sauver des vies pour compenser mes actes à présent.
- Merci pour votre témoignage ! En finit le procureur.
Directement, l'avocat d'Anne accorde qu'il n'a plus de question et le Juge l'autorise à retourner à sa place pour entendre leur plaidoirie.
IX
Suite du procès de Tyrone, celui-ci, installé à la barre, se prépare à recevoir les questions de James, qui s'adresse d'abord au Juge.
- Monsieur le Juge, puis-je appeler mon ami par son prénom, j'aurais du mal à l'appeler Monsieur Hirst ?
- Bien sûr Monsieur Mana. Je vous autorise.
- Merci ! Remercie-t-il le Juge, avant de se diriger vers Tyrone, pour débuter le témoignage.
Tyrone, je veux qu'on ne revienne pas sur le pourquoi, les causes et les conséquences de tes actes, on les a vu et revu... Moi, je veux savoir le comment ?
- Le comment ? C'est-à-dire ? Ne saisit-il pas la question de James, en prenant une expression d'incompréhension.
- On a su pourquoi tu t'es défendu face à la police et l'organisation de la Constitution, on a su les causes et les conséquences de cela, mais comment tu t'es défendu ? Je veux ta vision là-dessus.
- Ah ! Ben... D'abord, je m'enfuyais. C'est la première chose que je faisais, je ne voulais pas blesser les gens. En m'enfuyant, j'esquivais souvent les coups pour me défendre. Mais parfois, je devais me battre, je frappais, je neutralisais pour éviter de tuer... Mais voilà, j'ai dû tuer une fois aussi. Avoue-t-il difficilement.
- Que penses-tu de tes actes ?
- Quels actes ?
- Tous ! Tous tes actes ! Répète-t-il pour lui présenter l'importance de sa réponse.
- Je pense simplement que j'ai tout fait pour survivre... Parce que mes ennemis étaient prêts à faire pire.
- Et toi ? Tu trouves que tu as fait pire qu'eux ? Etaye-t-il plus ses questions pour son ami.
- Oui, malheureusement, j'ai dû parfois faire comme eux sur certains points.
- Comme ?
- Le meurtre, le vol et la violence envers d'autres.
- Mais, au final, si tu pouvais changer la moindre chose durant ton enfer, tu changerais quelques choses ?
- Aucunement ! Parce que si je change la moindre chose, j'aurais pu mourir.
James lui fait un hochement de tête et retourne à sa place, tandis que le procureur se lance dans le contre-interrogatoire, avec un large sourire.
- Bien, vous parlez de vous défendre... Enonce-t-il, d'un ton fier, d'un pas lent, en avançant vers Tyrone, après avoir pris une télécommande pour afficher une vidéo de surveillance.
Je trouve ça intéressant pourtant sur ces images, je ne trouve pas que vous vous défendez ?
Visionnant la vidéo qui montre Tyrone qui tire sur le général, celui-ci et même James sont interloqués par le contenu. Egalement Miranda, Christopher et l'agent de Marnes sont surpris, car il n'aperçoit pas le détonateur qu'avait le Général Larson face à sa Tyrone lors de sa mort.
- Objection : Cette vidéo... Nous ne la connaissons pas ! S'octroie James, en se levant, furieux.
- Comment ça ? Se demande le Juge.
- Ces images, Monsieur le Juge, ne sont pas les vraies.
- Il a été authentifié par notre service informatique, Monsieur Le Juge. Se justifie le procureur.
- Pourtant, nous, on a la vraie.
Ainsi, James transfère la vidéo sur le rétroprojecteur et présente les mêmes images, sauf que cette fois-ci on aperçoit que le général Larson qui détient un détonateur.
- Monsieur Le Juge, ce n'est pas possible. Interfère le procureur.
- Où avez eu cette vidéo ? S'interroge le Juge.
- Source anonyme !
- La preuve est donc irrecevable. Que le jury ne prenne pas en compte cette vidéo. Ne tergiverse-t-il pas sur les propos de James, avant d'ordonner au procureur.
Monsieur Le Procureur, poursuivez ?
- Monsieur Hirst, admettez-vous avoir tué volontairement le Général Larson ?
- Oui, j'ai tiré pour le tuer. Emet Tyrone, en faisant signe à James, avec sa main, pour ne pas faire objection.
- Merci de l'admettre.
- Je n'admets rien du tout, je les ai tués pour me défendre. Je savais qu'il n'aurait pas été en prison et qu'il aurait tous fait pour tuer ma famille et moi.
- Et les autres membres de la Constitution ? Ils n'auraient pas tenté de te tuer.
- Lui, je lui ai pourris la vie donc normale qu'il ait plus la haine. Les autres membres savent que ce sont les règles du jeu. Développe Tyrone, pour lui résumer la situation.
- Et pas le prêtre Kanté ? Lui qui était un ami de votre famille ?
- Kanté voulait se débarrasser du Général, donc je le vois mal, maintenant être en conflit avec moi.
- Comment savez-vous cela ?
- C'est lui qui m'a donné la piste du Général Larson.
- Une piste pour pouvoir le trouver et le tuer ? Persiste le procureur, tandis que l'ensemble de la salle est attentif à ce témoignage musclé.
- Ouais.
- Donc quand vous avez tué le Général, c'était prémédité ?
- Yes !
- Que la cour note que l'accusé a dit « Oui ». Surprenant la salle, dont le jury, Le Procureur n'en finit pas et insiste.
Dès lors, pour vous, c'était toujours pour votre défense ?
- Je l'ai fait uniquement pour me défendre. Formule soigneusement Tyrone, qui suggère de l'interrogation de la part du jury.
- Merci Monsieur Hirst, j'ai fini.
- Je peux intervenir ? Souhaite James, en levant la main, pour le juge qui lui fait signe de la baisser et qui l'autorise à prendre la parole.
Merci, je n'ai que 2 questions... Tyrone, vous avez tué que le général Larson pendant qu'on vous traquait ? C'est bien. Tyrone lui confirme cela et ainsi James poursuit :
Et combien ont essayé de te tuer ?
- Alors ça, c'est plus simple, mais je dirais une quinzaine voir une vingtaine, même trentaine.
- Le ratio est bien lisible dans nos esprits. Merci Tyrone. Lui fait-il un clin d'œil, avant de se rasseoir.
Son témoignage finit, celui-ci revient au côté de James pendant que le Juge discute avec sa greffière.
- Frérot, dis ce que tu penses ? Se renseigne Tyrone.
- Malgré nos bonnes paroles, je pense que c'est mort. Accorde James, l'air dépité.
- Vous aussi vous pensez ça ? Demande-t-il mentalement à Imala et Zachary qui ont surgi subtilement.
- Je ne sais pas comment tu vas prouver que tu n'es pas coupable. Tu as avoué avoir tué le général de plein gré quand même. Lui rappelle Zachary.
- Sans parler du fait que tu ne t'es pas montré hésitant dans tes propos.
- On verra alors ! On verra ! Hoche-t-il la tête aux paroles d'Anne, en repensant à ces propos, mais également au procès d'Anne.
X
Simultanément, lors de ces deux procès, la fin approche et les plaidoiries se mettent en place. Ainsi, le procureur du procès d'Anne, en 1948, prend la parole, alors qu'il est en plein milieux de la scène :
- Messiers les juges, aujourd'hui vous avez écouté les témoignages de nombreuses personnes, dont l'accusée et son mari. Nous avons découvert une femme qui était sous l'emprise d'une ancienne nation xénophobe. Cela ne l'excuse rien, absolument rien. Un crime est un crime, même si on a subi un lavage de cerveau. Prend-il une pause, avant de reprendre pour mettre l'accent sur ces trois derniers mots.
Mais est-ce un lavage de cerveau ? A ce qu'on a entendu, Madame Bodmann s'est juste senti menacé, mais était conscience de ses actes. Elle était consciente de participer à des actes terribles et d'être complice des Nazis. Ne vous laissez pas impressionné par la beauté de cette femme, par sa douceur et par sa profession, elle a peut-être des remords, mais si les Nazis avaient gagnés, les aurait-elle eus ? Se met-il à toiser Anne.
Comme une personne qui a été prise en flag, après avoir trompé son partenaire... Merci bien !
Retournant à sa place, le procureur du procès de Tyrone succède à celui de 1949 pour initier à son tour la plaidoirie.
- Messiers, Mesdames les jurés, ne vous laissez pas amadouer, Monsieur Hirst est coupable des accusations contre lui. Il le dit lui-même, il a préféré la violence à la conversation, il a préféré tuer plutôt que sauver... Il préfère se faire justice soi-même. Si tout le monde faisait cela, le monde serait en sang. Nous avons des lois pour permettre d'avoir une société courtoise. Je ne dis pas que je ne le comprends pas, mais je dis qu'il y a d'autres solutions que d'envoyer des forces de l'ordre en réanimation ou à la morgue. Il doit être coupable de ses crimes pas pour être un exemple, mais qu'ils saisissent que les actes ont des conséquences.
Finissant là-dessus, Tyrone admire le procureur qui lui laisse la place, en ne pouvant s'empêcher d'alterner les souvenirs qu'il a du procès d'Anne.
- C'est vrai... Tyrone, au travers les yeux d'Anne, revoit son avocat qui la défend lors de la plaidoirie.
Madame Bodmann a participé de son âme et conscience à ses actes, personne n'a menti là-dessus. Mais on ne juge pas qu'une femme sur des actes, mais sur le contexte et l'environnement. Cette femme a sauvé des vies, et peut continuer à en sauver. Cette femme va déjà vivre avec le sentiment d'avoir participé aux meurtres, ainsi qu'aux tortures de victime de guerre. Elle va vivre avec ces remords et ces regrets qui vont la hanter... Ravale-t-il sa salive pour mettre de l'émotion dans la plaidoirie d'Anne.
N'est-ce pas le pire des châtiments ? Ma cliente, en tout cas, assume et est prête à entendre son verdict. C'est pour cela qu'elle n'a pas hésité à témoigner... Merci de nous avoir écoutés.
Concentré sur ce discours, il en oublie que c'est à son tour de faire la plaidoirie. Sécoué par James, Tyrone revient sur terre et lui hoche à la tête, pour lui signifier qu'il est prêt.
- Et voilà, on y est. Se lève tranquillement Tyrone, en commençant à s'avancer vers la scène.
Le procureur a raison, les actes ont des conséquences. C'est parce que j'ai vu un meurtre commis par la Constitution que je suis devant vous. C'est parce que j'ai survécu à un attentat commis par la Constitution que je suis devant vous. Prend-il une voix plus douce à présent.
C'est parce que je me suis défendu que je suis ici devant vous. Mes actes ont cette conséquence, celle de faire mon procès. Vous voulez savoir, je suis, sans doute, destiné à aller en prison. Ce que j'ai fait, n'est pas acceptable dans notre société. C'est un fait... Observe-t-il le juge, d'un regard attendri, avant de se tourner vers le Jury.
Mais il y a d'autres faits, avant ce procès, je pensais que je mettais que défendu face à l'adversité... Face à la mort. Mais au fil du procès et surtout après le témoignage de Madame Richemonde, j'ai compris une chose, si je suis face à vous, c'est parce que la France est raciste ! Ainsi, toutes les personnes présentes, le juge, le jury, le procureur, même sa famille et James se montrent surpris par ces derniers propos.
Ouais, certains diront que c'est ma dernière solution, que je suis fou et que je tente un coup de poker, mais je n'y crois pas. La France n'accepte pas ce terme. Ils disent qu'il n'y a pas de race, que des étrangers ou des résidents du pays... Mais même quand on est résident de ce pays, on ne se sent pas intégré. Je n'ai jamais ressenti ça, parce que j'ai une mère blanche qui m'a appris à ne pas différencier un noir, un arabe, un asiatique, etc. Mais la vie fait qu'on se doit de les différencier, parce que la société l'a ancrée et j'ai constaté que j'étais dans le déni. Et comme la société, voire pire, les forces de l'ordre sont également raciste. Pensez-ci... D'abord au témoignage de l'agent De Marnes qui parlait de sa collègue. Elle n'a pas été prise au sérieux et pourquoi ? Son origine... Mais également, si j'étais blanc, que je me serais défendu de la sorte, est ce que j'aurais fini ici ? Fixe-t-il soudainement un jury qui est noir de peau, qui secoue la tête, en l'écoutant.
Je vois que vous me comprenez, vous.
- Objection : Il parle à un juré plus particulièrement. Se présente furieux le procureur, en se levant de sa chaise.
- Oh non, Monsieur Finlet ! Je parle aussi à votre collègue à côté de vous... La pointant du doigt, cette femme à la peau noire, il se met à sourire, en développant son argumentation pour calmer le procureur qui observe que tous ceux qui n'ont pas la peau blanche adhèrent au discours de Tyrone.
Mais aussi à la femme derrière vous, à ma prof, à mon ami James, à toutes les personnes étrangères de ce pays présent ici. Oui, le problème, c'est que certains s'octroient le droit de penser que si on se plaint de racisme, on n'est pas légitisme. Mais vous voulez savoir ce que le général Larson m'a dit quand il a appris que j'avais comme intention de les dénoncer... Sort-il la télécommande pour afficher un document audible sur l'écran.
Je pense que les audios ont plus de poids que mes mots.
Ainsi, toute la salle se met à entendre un enregistrement de la conversation qu'ont eu Tyrone et le Général Larson avant qu'il ne soit recherché. Celui-ci lui a dit, quand ils étaient au restaurant « Il sait insulter comme tous les jeunes de son âge. Allez, fous le camp, il te reste quatre minutes de liberté... Et pense bien à tes amis Théo ou Adama parce que toi... Tu n'aurais pas d'hashtag pour te soutenir. »
Ouais, vous avez bien entendu le grand Général Larson ! Maintenant, comment le prendre ? Comment accepter cela ? Dit-il, avec beaucoup de rancœur dans la voix, au point où le procureur ne cherche pas à objecter, alors que l'enregistrement de Tyrone n'est pas dans les pièces à convictions.
J'avais tellement peur que je n'ai pas pris en compte ces quelques mots. Mais au final, on ne considère même pas nos combats sur nos droits...
Comment voulez-vous, après avoir entendu ça, que je reste calme, que je ne cherche pas à être violent face à des gens qui n'ont pas eu de pitié contre des gens sans défense, qui ont été agressés à cause de leur couleur de peau. J'aurais pu devenir un Zyed, un Bouna, un Adama... un Nael, mais au finale, je suis toujours Tyrone. Comme je l'ai précédemment dit, oui, j'ai tué un homme, oui, je le referais si nécessaire, vous avez vu des preuves qui vous l'indiquent, mais soyez vous-même. Ici, on n'est pas juste là que pour parler légitime défense, on est là pour rétablir une vérité... Que le monde n'est pas prêt à accepter que la police française est raciste et c'est comme ça que La Constitution a réussi à se hisser dans les plus hautes instances de notre société. Parce que qui de mieux qu'une personne racisée comprenant comment fonctionne le système français et ses failles. Le prêtre Kanté le savait et voulait que je sois dans cette mauvaise position. Maintenant, à vous de voir si je dois être une énième conséquence de ce système mal régi. Merci beaucoup ! Instaure-t-il un froid glacial au sein du tribunal, en allant s'asseoir.
Retournant à sa place, il ne peut qu'entendre les mots de Quelot qui n'a pas lâché une minute de son discours :
- Quand tu parles de cette façon, je me dis que tu n'es pas une cause perdue... Gamin ! Tyrone se présente sérieux, mais intérieurement, il ne peut s'empêcher d'être heureux d'avoir tout donné lors de ce moment.
XI
En attente du verdict, Tyrone ne cesse d'avoir en tête le verdict du procès d'Anne.
- Nous avons délibéré, Madame Bodmann, je vous en prie, mettez-vous debout. Visionne-t-il, à travers les yeux d'Anne, celle-ci qui se lève pour entendre sa sentence.
Pour l'accusation de complicité de crime contre l'humanité... Madame Bodmann vous avez été nommée :
« COUPABLE » !
Anne, ainsi, souffle l'air défaitiste, mais accepte le verdict, et reste stoïque face à l'annonce. L'ensemble de la salle se montre satisfait de la sentence, mais Anne n'arrive pas à les entendre, encore sous l'effet de l'annonce. Mais le Juge poursuit, en tapant avec son marteau, qui fait revenir sur terre Anne.
Madame Bodmann, je tiens d'abord à vous dire que cette décision a été prise à l'unanimité. Le pardon ne peut être accepté quand on participe à sauver des vies afin qu'elles se fassent torturer. Et votre crime, même si, c'est parti d'un bon sentiment reste un meurtre. Je sais, on était dans une période de guerre, donc il fallait faire cela, ce n'est pas mon premier rodéo. Appréhendant, Anne se met à respirer de plus en plus fort.
Madame Bodmann, si je vous dis ça, c'est qu'exceptionnellement, vous serez condamné à Quatre Ans de sursis... Surprise, Anne ne peut s'empêcher de lâcher un faible sourire, mais le raccroche très vite, en écoutant plus sérieusement le discours du Juge.
Par contre, avant vous aurez une période d'abrogation en prison ferme. Au vu de vos compétences, je souhaite que vous vous rachetiez au sein de société, en gardant votre titre d'infirmière. Vous irez travailler la journée et après, vous retournerez en cellule. Au vu de votre évolution, si ça fonctionne, je vous laisserez sortir de prison.
- Merci Monsieur Le Juge... Merci ! Se met-elle à verser une larme, en le remerciant sincèrement.
Je ne vous décevrais pas.
- Si vous le faites, faites le pour votre rédemption, c'est tout ce que je vous demande ! Anne lui accorde avec un simple hochement de tête.
Bon courage alors Madame Bodmann ! Celle-ci quitte, ainsi, la salle, raccompagnée par des gardes, en jetant un dernier coup d'œil à son mari, pour lui signifier son amour.
XII
Le Lendemain après-midi, Tyrone et l'ensemble de ses proches sont de retour au tribunal pour entendre le verdict. Le Juge, installé sur sa chaise, admire le retour des jurés et s'adresse à eux :
- Mesdames, Messieurs les Jury, avez-vous délibéré ?
- Oui Monsieur le Juge ! Emet un des membres du juré, après s'être dressé autour d'eux.
C'est moi qui prendrai la parole pour le groupe.
- Nous vous écoutons alors ! Annonce le juge, avant de s'adresser à Tyrone.
Monsieur Hirst, je vous en prie, levez-vous !
Tyrone, debout, reste droit, le regard attentif contre le mur, en attendant la sentence :
- Pour l'inculpation de meurtre, par préméditation, sur le Général Larson, nous jugeons l'accusé...
NON COUPABLE ! Ainsi, la surprise envahit Tyrone, avec un léger soulagement.
Pour l'inculpation de violence envers les représentants de l'autorité publique... NON COUPABLE !
Pour la tentative de meurtre envers les représentants de l'autorité publique... NON COUPABLE !
Les poings serrés, en entendant leur décision, Tyrone ne souhaite qu'exploser de joie.
Pour le refus d'obtempérer... NON COUPABLE !
Et pour coups et blessures volontaires contre des individus... NON COUPABLE !
- Mais Comment ? Se met à crier l'avocat Franck Berlandes, dans son QG avec le prêtre Kanté et Octobre.
- Tyrone t'a devancé et t'a pris de court. Se dresse le prêtre Kanté, lassé par ce qu'il vient de voir.
- C'est impossible !
- Et pourtant, la preuve est là... Lui met en évidence le prêtre Kanté, avant de se rapprocher des consoles d'ordinateur.
Monsieur Octobre, préparons notre fuite, avec l'innocence de Tyrone, ils vont être encore plus sur nos côtes.
- De quoi tu parles, quelle preuve ? Revient-il sur les mots que lui a laissés le prêtre Kanté.
- Franck, c'est fini, tu as perdu !
- Je veux que tu me répondes ! Crie Législatif, furieux de voir le prêtre Kanté fuir et qui ne lui relève pas sa pensée.
- Tu n'as toujours pas compris... Sourit le prêtre Kanté, avant de lui relever ce qu'il cache au plus profond de lui.
- Putain, tu as gagné ! Frérot, tu as gagné ! Surgit James, derrière Tyrone, en le secouant, émue par le verdict.
Tu me surprendras toujours ! Tu as réussi à battre tous les pronostics.
- C'est génial ! N'arrive-t-il pas à se rendre compte qu'il est non coupable.
- Bravo Monsieur Hirst ! Apparait Madame Richemonde, en serrant la main de Tyrone.
Vous avez gagné un procès sans utiliser la loi. Bravo à vous !
- J'ai eu la meilleure prof, faut dire.
- Hum... Bien joué ! Secoue-t-elle la tête, en lui disant au-revoir, fière de son exploit, une nouvelle fois.
Par la suite, l'ensemble de ses proches, Jimmy, sa tante, son père, ses cousins viennent le féliciter en lui faisant un câlin ou en lui serrant la main. Subtilement, il distingue sa mère, au loin, qui se montre intrigué donc Tyrone se dirige vers elle et celle-ci ne peut s'empêcher de lui poser la question :
- Toi, tu me dois des explications Tyrone Cyril Hirst ?
- Tu n'es pas contente que je sois innocenté ? Emploie-t-il un sourire narquois face à sa mère.
- Dis-moi, tu le savais ? Garde-t-elle toujours son faciès étonné face à son fils.
- Savoir quoi ?
- Que Franck est de La Constitution ! Ne peut-elle pas s'empêcher de dire ce qu'elle pense à son fils.
- Laisse-moi rentrer à la maison et je t'explique maman ! Lui fait-il un clin d'œil, en rejoignant James.
- Comment il aurait pu le savoir ? Demande Franck Berlandes, en apprenant de la part de Kanté que Tyrone a su qu'il est Législatif.
- Qu'est-ce que j'en sais ? Moi ce que je peux te dire, c'est qu'il a bien été formé pour son procès donc il t'a piégé et a dû anticiper que tu vas le trahir ! Ainsi, je peux que penser qu'il le sait. Soumet le prêtre Kanté.
Maintenant, on fout le camp. Lui ordonne-t-il, en jetant de l'essence afin d'y mettre le feu, avant de sortir.
XIII
Réunis enfin chez eux, la famille Hirst fête la sentence de Tyrone. Tous ont bu, mangé et discuté ensemble, en profitant du retour à la vie normale pour Tyrone. Mais très vite, tout le monde s'en va et seul James reste. A côté de Tyrone, se sentant dévisagé par Miranda, James lui murmure :
- J'ai l'impression que ta mère n'attend qu'une chose.
- Oui, elle veut des explications, mais j'attendais que tout le monde parte.
- Et maintenant, on peut tout lui raconter. Tyrone acquiesce et les deux décident d'aller s'asseoir autour de Christopher et Miranda pour leur donner leur explication.
- Très bien ! Souffle Tyrone, prêt à tout révéler à ses parents qui n'attendent que cela.
Ok... Le début, tout a commencé le jour où James s'est fait arrêter par la police à la bibliothèque.
- Plus exactement quand Franck est venu me sortir de garde à vue. Poursuit James, le récit que narre Tyrone.
Instinctivement, j'ai pensé à mes tonnes de recherche sur Législatif et je me suis rappelé d'un détail. Son cabinet privé, mais pas lui en personne, a défendu en justice des entrepreneurs immobiliers qui ont perdu et ont cédé un terrain à l'état, qui a été ensuite vendu dans une vente aux enchères.
- C'est quoi le lien ? S'interroge Christopher, alors que Miranda reste silencieuse et attentive à l'histoire.
- La constitution a toujours su être minutieuse, ils interviennent de manière subtile. Ils ne prennent pas part à une bataille aux premiers plans. Mais ce qu'ils font, c'est prendre des intermédiaires.
- Oui, mais ça n'explique pas comment tu as su que c'est lui à partir d'un terrain. Insiste Christopher, mais Miranda pose sa main sur son genou pour lui faire signe d'être patient.
- Papa, c'est simple ! Parce que ce terrain était la cité où le Général Larson a tué l'agent Benatia. Ils ont tous fait pour avoir ce terrain, en incluant une perte dans la société responsable de la cité.
- Du coup, j'ai cru que c'était une erreur. Mais au final, j'ai fait des recherches sur lui et quand Tyrone et moi, on a compris que la secrétaire du ministère n'était pas impliquée. Il ne pouvait qu'être le suivant dans notre liste.
- Mais c'est qu'à partir de cet élément que vous l'avez suspecté ?
- Oui, avec la Constitution, pas le choix de se baser que sur un élément. Et à partir de là, on a préparé un plan contre lui. On a travaillé sur son passé, sans rien trouver malheureusement. Répond Tyrone à son père.
- Donc, depuis le temps, vous ne m'avez rien dit les garçons... Si vous m'aviez dit...
- Maman, c'est toi qui nous l'as présenté... Nous même, on a douté sur ce qu'on a trouvé, parce que ça nous a étonné que toi tu n'es pas vérifié que ton allié était un ennemi. On avait déjà du mal à y croire et on n'avait rien trouvé de concret, il avait juste des dettes, que tu as remboursées, mais rien de plus. Justifie Tyrone, d'une manière attendrissante, pour ne pas brusquer sa mère.
- Et qu'est-ce qui a confirmé qu'il était dans La Constitution pour vous ?
- Le procès ! Répond James à Christopher.
Le fait qu'ils soient avancés nous a donné déjà une belle piste. Le fait qu'il soit aussi impliqué... Pourquoi ? Il n'avait rien à gagner sur ce procès, même avec l'avocat le plus médiocre, qui bosse un peu dessus, on pouvait gagner d'avance avec Tyrone et moi. Donc, on a bossé en parallèle sur le procès.
- J'ai aussi utilisé mes esprits pour préparer ce procès. Tous étaient anticipés. J'avais prévu les fausses images et tout. Rajoute Tyrone, en étant entouré d'Anne, d'Imala et Zachary.
- Tu es fascinant, mon fils.
- Merci papa !
- Ok, maintenant, faut qu'on retrouve Législatif. Se lève Miranda, qui se présente tendu.
James...
- Non maman ! La stoppe-t-il immédiatement, d'un ton directif.
- De quoi ? Non ?
- Je suis fatigué, je suis plus recherché, je suis innocent, je veux retrouver ma vie maman. La constitution, ce n'est plus mon problème. Enonce Tyrone, d'une voix exténuée.
- Tyrone, ils sont toujours en liberté et ils sont potentiellement dangereux. Ils pourraient nous tuer et...
- Mais la police sert à ça ? Non ! J'ai assez donné, j'en peux plus... Verse-t-il une larme, inconsciemment, en avouant cela à sa famille, tandis que ses esprits restent silencieux face à son discours.
Je ne suis pas un super-héros maman. Je veux juste retrouver ma vie. Se dresse-t-il pour partir en direction de sa chambre.
Bon, je vous laisse, je suis fatigué. Part-il du salon, en les laissant, alors qu'il présente un visage brisé et qui se décharge enfin de tout son poids. Tandis que sa famille et James l'observent partir, sans savoir quoi faire.
XIV
Au même moment, au sein du bâtiment de la Néo-Société, le professeur Jackson et son fils sont dans les couloirs afin de se rendre à l'extérieur. Ainsi, Steve prône à son père :
- Le Jeune Hirst s'en est sorti. Encore une belle surprise.
- Tu l'es vraiment ? Surpris ? Demande rhétoriquement le professeur Jackson, en souriant.
- Il confirme son statut.
- On est d'accord là-dessus, mais il n'est pas prêt. Indique étrangement le professeur Jackson, en prenant l'ascenseur.
Même nous... Est-ce que nous même on est prêt ?
- Encore moins, mais la constitution est fini. Tyrone n'aura plus de défi. Soumet Steve, en appuyant sur le bouton de l'ascenseur.
- Non, ne pense pas ça mon fils. La Constitution est plus forte que ce que tu crois. Ils ont une certaine force dans cette société. Ça sera fini quand Kanté décidera d'arrêter ou quand Tyrone y mettra un terme.
- Peut-être un peu des deux.
- Qui sait ?
- Professeur Jackson, s'il vous plait, voit-il débarquer une femme qui l'a attendu au pied de l'ascenseur du rez-de-chaussé.
Vous n'avez pas signé le document sur la plateforme Mirabel.
- Oui bien sûr ! Prend-il la tablette, afin de lire ce qu'il doit signer.
- Je t'attends dans la voiture. Propose Steve, en se dirigeant déjà vers l'extérieur.
Acquiesçant, le professeur se met à lire le document et pendant ce temps, Steve patiente pour sa voiture devant le bâtiment, à la vue de son père. Signant le document, il se met à dire à la secrétaire, pendant que le voiturier se gare devant Steve et qu'il commence à ouvrir la portière :
- Voilà, envoyez-moi une copie sur... Mais soudainement, la secrétaire et lui ressentent une grosse explosion. Brisant la baie vitrée, à cause du souffle, le professeur Jackson se voit expulser. Sonné, il se retrouve dans une épaisse fumée et décèle rien autour de lui.
Steve ! NON ! Fonçant pour repérer son fils, celui-ci le trouve par terre, propulsé à plusieurs mètres, car c'est leur voiture qui a explosé. Brulé au 4e degré, à genou à côté de son corps, il se retient de toucher, par peur d'être brulé, en criant :
Appelez une ambulance, VITE ! Criant, mais personne ne l'écoute alors qu'il n'y a pas que Steve de blessé.
Ne meurs pas mon fils ! Ne meurs pas ! Supplie-t-il à son fils, alors qu'il ne respire à peine.
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