Chapitre 8 : La Vie d'une Femme Forte
CHAPITRE 8
La Vie D'une Femme Forte
Au Xe Siècle, en Scandinavie, quand le soleil se lève, se tient un petit domaine féodal, avec deux hectares de terrain autour. A l'intérieur de ce domaine, se tient une grande femme, belle, pas très musclée, aux cheveux longs et bruns réunis par une natte, âgée d'à peu près une trentaine d'année, habillée en robe bleue foncée de lin, descendant jusqu'aux chevilles. Positionnée devant une marmite, qui contient de la soupe, elle la touille, en ajoutant des légumes, pendant que ça cuit sur un chaudron bouillant.
Après avoir fini de préparer sa soupe, dans son séjour, elle s'assoit sur un tabouret face à une table, pour se mettre à tisser et coudre du linge pendant une quarantaine de minutes. Par la suite, elle va se mettre un tablier, se dirige derrière sa maison où dans un enclos, il y a des moutons et des porcs, tous séparés. Leur donnant à manger des grains et de l'eau, tirée d'un grand récipient d'eau de pluie, elle poursuit ses tâches, en jardinant et s'occupant des choux, de l'avoine et de l'orge. Soudainement un homme, chauve, barbe longue, grand de taille, avec les yeux bleus et assez corpulent, apparaissant derrière elle, lui déclare :
- Randi, le déjeuner était parfait comme d'habitude.
- Pourtant, tu n'as pas remarqué, j'ai rajouté un nouvel ingrédient.
- Je ne vais pas te mentir, je n'en avais rien à faire. Le plus important pour moi, c'est que ça soit bon. Réplique l'homme à Randi, la femme qui n'a cessé d'être en activité depuis le lever du soleil, en se mettant face à elle.
- Tu ne changeras jamais Falko.
- Pourquoi je le ferais ? Demande Falko, en souriant, pendant que sa femme travaille la terre.
- Sors de ma vue, c'est bon, tu me fatigues ! Répond-elle, en souriant tendrement, sans porter son regard sur lui.
- Je vais pécher avec les autres. Je ramènerais plein de poissons pour ce soir.
- Bonne idée ! A plus tard. Exclame Randi, en recevant un baiser sur la joue de la part de Falko.
Falko part en direction de la côte maritime, pendant que Randi continue à jardiner, en creusant la tête vers le bas. Pendant qu'elle récupère des légumes qu'elle met dans son panier, vient trois enfants, deux garçons, un grand d'à peu près 15 ans, blond, et un plus petit de 7 ans, lui avec des cheveux bruns, et une fille, de 10 ans, avec les cheveux blonds, qui passent devant elle, en marchant dans son potager.
- Veland, Haldor et Signi ! Qu'est-ce que je vous ai déjà dit à propos des terres ?
- De ne pas marcher dessus. Répond la fille, avec un regard dirigé vers le sol.
- Oui Signi ! Et donc ? Qu'est-ce que vous faites là ?
- On marche dessus, désolé maman. Répond le plus grand des garçons.
- Bon, pas grave. Vous allez ou comme ça les enfants ?
- En ville pour lancer des choses pourries sur le prisonnier. Répond le plus petit garçon.
On peut y aller ?
- D'accord, faites attention à vous ! Haldor, tu surveilles bien ton petit frère et ta petite sœur.
- Oui mère ! Dit Haldor, le plus grand de ses enfants.
Les trois enfants se mettent à courir, en direction de la ville, tandis que Randi s'éternise sur son potager. Après avoir récupéré deux, trois choux dans le sol, toujours le regard vers le sol, en train de chercher d'autres légumes, subitement, elle entend des bruits de pas sur son potager. Enervée de se répéter, elle se met à hurler cette fois-ci :
- LES ENFANTS, NE ME FORCEZ PAS...
Levant sa tête, par surprise, elle discerne trois hommes, masqués, avec des armes blanches. Un des trois hommes donne un coup au menton à Randi, pendant qu'il court, alors qu'elle est genou. Après s'être envolée et être tombée sur le dos, causant un violent coup à l'arrière de sa tête, elle ne réagit pas. De manière floue, elle voit de sa position, les trois hommes passés devant elle, et commence à perdre connaissance.
I
De bon matin, sous un autre lever du soleil, à la campagne, moins éclatant qu'à l'époque de Randi, à l'arrière d'un car, Tyrone y dort, sans personne à sa gauche. Avec le visage presqu'intact, comparé à la veille au soir, qui comporte quelques bleus visibles sur son visage et ses mains également. Sa capuche sur la tête, pour dissimuler cela, il se réveille à cause de son téléphone qui vibre dans sa poche. Le sentant fortement, il ouvre ses paupières, avec un regard perdu, prend son téléphone et répond à son interlocuteur avec une petite voix frêle :
- Oui, Allo !
- Mais tu es passé où encore ? Hurle Miranda au téléphone, qui est dans la chambre de Tyrone.
- Maman ! Ne cries pas dans ma tête, je viens de me réveiller. Se gratte-t-il les yeux pendant qu'il parle.
- Tyrone Cyril Hirst, peux-tu me dire où tu es ? Répète-t-elle, d'une voix ferme et calme.
- Mais je t'ai déjà envoyé un message, je t'ai dit que je vais voir mon ami, Marine, à Orléans toute la journée.
- Mon lapin, tu ne peux pas partir comme ça surtout en ce moment. Parle-t-elle à Tyrone, en ondulant dans la chambre.
- Je le faisais bien avant, je ne vois pas qu'est ce qui a changé.
- Tu sais très bien ce qu'il a changé, Tyrone. Tu ne peux pas partir comme ça avec les multiples accidents que tu as eu.
- Maman, je sais que tu t'inquiètes, mais là je me sens bien, et même les médecins ont dit que je vais bien. Alors j'ai vraiment besoin d'espace et de m'aérer l'esprit. Je reviens ce soir, promis, je suis qu'à Orléans. Ce n'est pas la Colombie.
- Oui, oui, mais tu n'es pas rentré à la maison. Tu n'as pris aucune d'affaire et tu étais où toute la nuit même ? S'obstine Miranda, inquiète pour son fils, en s'asseyant sur le lit.
- J'ai pris un car à vingt-trois heures qui ne m'a pas couté cher parce qu'il fait toutes les grandes villes de Bourgogne et du Centre. Bon maman, j'arrive à Orléans, je te laisse. Je t'enverrais des messages pour te prouver que je vais toujours bien. Bisous.
Tyrone raccroche en soufflant, pendant que Miranda, sa mère, posé sur le lit de son fils, en pyjama, constate qu'il a raccroché. Secouant la tête négativement, elle se met à dire :
- Franchement, pourquoi j'ai voulu un enfant ?
- C'est peut-être parce que tu as vu ton mari et tu t'es dit '' Avec cet homme, j'aurai le plus beau garçon au monde '' ! Déclare Christopher, debout, tenant la porte où il a été spectateur de la discussion entre son fils et sa mère.
- Tu es drôle mon amour, dit donc. Se lève-t-elle, avant de lui demander.
Dis-moi, il est où ? Autant se servir du système de localisation que tu lui as mis.
- Tiens ! Lui montre Christopher, sur l'écran de son smartphone.
Il ne t'a pas menti, il est sur la route d'Orléans. Tu vois que ce n'est pas un menteur.
- Je n'ai pas dit que c'était un menteur, mais bon, heureusement que je m'inquiète pour lui.
- Ben... Maintenant, on sait que ce n'est pas à cause de toi son accident. Sinon, on nous aurait localisés et on aurait subi un assaut. Puis le fait que les médias ne sachent pas l'identité de Tyrone fait qu'on n'a rien à craindre. Alors détends-toi Chérie ? Tyrone a toujours été un gamin surexcité. Arrête-t-il de s'appuyer sur la porte de la chambre.
- Ouais tu as sans doute raison. Répond-elle, en mettant sa bouche sur le côté avec un sentiment d'incertitude, avant de sortir de la pièce avec son mari.
Juste après avoir raccroché avec sa mère, Tyrone, lui, met son téléphone dans sa poche, scrute l'extérieur, voyant le panneau de la ville d'Orléans. Se regrattant les yeux, encore entourés de cernes, il enfile ses écouteurs sans fil et entend une voix de femme, assez grave, à la place de sa musique :
- Je trouve que ce n'est pas bien de mentir de cette manière à sa mère.
Tyrone incline sa tête, distingue Randi, assise d'une manière très élégante avec une robe ample et les cheveux lâchée, au même âge que dans les souvenirs qu'il s'est remémoré précédemment. Il se met donc à parler avec elle, en regardant l'horizon, à vive voix, comme il a ses écouteurs :
- C'est la vie qui veut ça. Je parie que tous les gens du bus ont déjà menti à leurs parents, même toi.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- Peut-être parce que tu es dans ma tête Randi. Et, en fait, enchanté ! Adresse-t-il une marque de reconnaissance, mentalement, à Randi, en tournant, à nouveau, sa tête vers elle.
- Enchantée Tyrone. Fait-elle de même à son tour, avec un léger sourire.
- Tu le prononces comment ton prénom sinon ? Lance Tyrone, toujours dans sa tête.
Parce que j'ai tes souvenirs en tête, mais je l'ai mal retenus.
- Le « Ran » tu le prononces comme si tu dis Renne puis le « di » c'est comme tu le prononces.
- D'accord, je retiendrais.
Ne semblant pas intéressé par la venue de son esprit, il reste évasif dans ses propos et préfère continuer à admirer la ville d'Orléans à travers la fenêtre du bus.
Après avoir quitté le périphérique d'Orléans, en remarquant cette ville qui s'est développée sur la rive nord de la Loire, puis contemplant la grande Cathédrale de la ville et le Pont Royal, Randi l'interrompt et initie à nouveau la conversation avec lui :
- Ta mère a réagi d'une manière inattendue à propos de ton départ ? Tu ne trouves pas ça bizarre ?
- Non et je m'en fous. Préfère-t-il continuer à parler à Randi dans sa tête.
Je l'ai déjà prévenu que je pars, je trouve que c'est déjà pas mal. Sa tendance, à vouloir me bloquer, me fatigue. Elle n'a jamais fait ça, ce n'est pas maintenant qu'elle va commencer.
- Après, c'est une mère, tu ne peux pas lui en vouloir. Réplique Randi.
- Excusez-moi jeune homme ! Une femme âgée, installé dans la rangée opposée à Tyrone, le coupe dans sa discussion avec Randi.
Je vous observe depuis tout à l'heure et je vois toutes ces vilaines blessures sur votre visage et votre main. Vous allez bien ?
- Oui, madame, ne vous inquiétez pas, je vais bien. Je fais du sport de combat et ce sont les risques du métier quoi. Lui répond, en souriant faussement, Tyrone.
- Elles sont quand même très visibles vos blessures, ça ne vous fait pas mal ? Persiste la femme.
- Non, non. Tout va bien madame, mais merci quand même.
- D'accord, bon rétablissement alors ! Souhaite-t-elle, en recevant un signe de tête de la part de Tyrone.
- Heureusement qu'il y a des gens qui s'intéresse à ton état. Revient dans la conversation Randi.
Sinon, ça va vraiment tes blessures ?
- Oui, en vrai, j'ai des petites douleurs, mais ça va. Ryuku avait vraiment raison, me reposer a permis de soigner très rapidement mes blessures. Exprime-t-il mentalement, en regardant ses mains qui ont presque guéries comparé à hier.
- Elles n'étaient pas très profondes aussi, c'est pour ça.
- Tu rigoles là ? Tu n'as pas dû voir le combat, ils m'ont balancé contre des murs, j'ai eu des coups de batte de baseball, des entailles et pleins d'autres choses. Et tu oses me dire que ce n'est pas profond. Rappelle Tyrone à Randi.
- Arrête de faire la victime ici ! Dans la vie, il y a de pires blessures.
- Excusez-moi Madame, on n'a pas la même vie.
- C'est sûr. Déjà, si c'était moi qui dirigerais ta vie, je ne serais pas parti comme ça à Orlea pour aider une inconnue.
- Déjà, c'est Orléans ? Pas Orléa. Corrige-t-il Randi mentalement.
Et de plus, je fais ce que je veux à ce que je sache.
- Moi je te le dis en tout cas, je ne suis pas Ryuku, si on te kidnappe ou autre, je ne te défendrais pas. Tu pars aider une femme que tu as rencontrée en asile pour éviter que ta mère te voie dans cet état. Avertie Randi, sur un ton assez maternel.
C'est juste pitoyable !
- Merci de me prévenir. Tu es adorable toi, dis donc.
- Je suis une femme, écoutes ! Déclare Randi à Tyrone, en lui faisant un clin d'œil.
- Et si on parlait de ta vie Randi ? Même de vos vies à tous ? J'ai l'impression que vous êtes tous mort jeune ? C'est dingue, je suis destiné à mourir jeune, donc.
- Je ne suis pas mort jeune, moi. Je suis morte vers les 70 ans, exactement.
- Mais pourquoi alors, je te vois aussi jeune comme-ci tu avais 25 ans ?
- Parce que c'est moi qui ai décidé d'être vue jeune. Répond Randi, avec une attitude fière.
Je me sens beaucoup plus belle et ça me convient.
- Je ne savais pas que le physique comptait tant que ça pour les femmes vikings ? Mais c'est vrai que tu es différente comparé à ton souvenir. Enfaite, en parlant de Vikings, tu...
- Ne parle pas de ton Ragnar ! Hausse-t-elle directement la voix.
Je n'ai pas envie de discuter de ça avec toi. Même s'il faut admettre que l'acteur, qui le joue, est grave plaisant à regarder.
- Flemme ! Je ne vais pas discuter de ça avec toi.
- Je sais comment te taire. Se met-elle à sourire, de façon narquoise.
- Toutes manières, on arrive là ! Précise-t-il mentalement à Randi, pendant que le bus commence à stationner dans la gare routière.
On sera enfin si c'est un traquenard comme tu penses.
Tyrone se rhabille et prend son sac sous le siège. Attendant que le bus se gare pour pouvoir se lever, les passagers du bus entendent le chauffeur énoncé, via les haut-parleurs :
- Nous vous remercions d'avoir choisi notre compagnie pour ce voyage, Paris-Orléans. Il est actuellement 6 heures 55, nous sommes désolés du retard engendré et nous vous souhaitons une bonne journée.
Debout, avec son sac à dos, Tyrone fait la queue tranquillement pour sortir du bus. Dans la foule extérieure et au milieu du lieu d'attente, il cherche Savannah visuellement, mais il ne la trouve pas. Il observe une nouvelle fois pour voir s'il ne l'a pas ratée, malgré ça, il ne la voit toujours pas donc Randi déclare, en jaillissant derrière lui :
- Tu vois, j'avais raison. Elle n'est pas venue. Il ne fallait pas que tu viennes à Orléans.
- Elle doit être en retard. Suffis juste d'attendre. Répond Tyrone, dans sa tête, sans être certain.
- En retard ? Tu rigoles, là, Tyrone, nous-même, on est déjà en retard. Comment elle, elle peut être en retard aussi ? Réfléchis un peu.
- Arrête d'être parano, la vie ce n'est pas que des emmerdes. Relativise Tyrone, en continuant à guetter les environs.
Ne renonçant pas à chercher Savannah, Tyrone se pose, à côté d'un panneau où autour de lui, parmi les passagers du bus, leurs proches viennent les chercher pendant que d'autres voyageurs prennent certains bus. Mais ne la trouvant toujours pas, il se met sous un préau, en attendant. Quand il est positionné contre un mur, il sent une main sur son épaule, provenant dans son dos. Ses yeux s'ouvrent grandement, son cœur battant de plus en plus vite et ses mains tremblant doucement, il se retourne timidement. Puis, avec un grand sourire, il découvre que c'est Savannah qui lui dit, essoufflée :
- Excuse-moi Tyrone, je n'ai pas vu l'heure.
- Tu vois, elle est là, faut arrêter de croire que les gens sont tous mauvais. Déclare-t-il mentalement, avec beaucoup de soulagement, à Randi qui lui fait une grimace en retour, avant qu'il s'adresse à Savannah.
T'inquiètes, il n'y a pas de soucis, le bus vient d'arriver donc c'est cool.
- Dixit le gars qui a eu peur parce que Savannah a touché ton épaule. Souligne Randi, gracieusement.
Mais Tyrone n'a pas écouté et se trouve plus attentif à la question que Savannah va lui poser :
- Super, tu as fait bon voyage ?
- Oui, j'ai dormi tout le voyage.
- D'accord. Détaille alors Savannah à Tyrone.
Alors, le programme, c'est qu'on va chez moi, on mange et je te raconte tout.
- Euh... Non, moi, je veux tout savoir et tout de suite.
- Non pas ici, s'il te plait ! Supplie-t-elle, en regardant sur les côtés, l'air inquiet.
- Ben si, ici ! Écoutes Savannah... J'ai fait sept heures de route en bus pour toi alors qu'on ne se connait peu voire pas du tout, mais je l'ai fait. Mais là, je veux savoir pourquoi je suis là ou sinon je rentre chez moi. Impose Tyrone, d'un ton très sérieux.
- Quand tu parles comme ça, ça me donne des frissons, beau gosse ! S'entremêle Randi, avec un petit regard séduisant.
Tyrone regarde Randi, du coin de l'œil, quant à Savannah, avant de répliquer, elle se met à se gratter le front, avant de prononcer :
- Ok, tu veux vraiment en parler ici ? Tyrone lui répond « Oui » en hochant la tête, alors elle reprend la conversation, en parlant à voix basse, un peu douteuse du lieu.
Tu te souviens que je t'avais dit que j'étais femme au foyer ? Acquiesce Tyrone, en étant attentif.
Donc tu peux en conclure que je suis avec un homme, plus exactement, je suis mariée et je suis en pleine procédure de divorce. Mais ce n'est pas ça le pire, j'ai une audience préliminaire entre avocat avant l'envoi d'une requête pour une conciliation dans plus de 6 heures. Mais, le problème, c'est que je n'ai plus d'avocats pour me défendre et finaliser mon dossier parce que mon mari est gendarme. Ce salopard a réussi à influencer tous les avocats de la ville pour qu'ils ne me défendent pas. Alors, j'ai besoin de toi pour gagner mon divorce.
- Ah ouais... Quand même ! Exprime Tyrone, en étant bouche bée, avec Randi qui l'est également.
- Et ben ça, tu vois Tyrone... Réplique Randi, qui semble intéressé par la situation et heureuse, en croisant les bras.
Je ne m'y attendais pas du tout. Et c'est plutôt kiffant.
- Je te rassure, ça me fait pas kiffer l'inattendu et... Cette procédure de divorce ! Lui confirme Tyrone mentalement, avec un ton de voix pas serein.
II
A Paris, au sein de la B.A.C, dans une salle d'interrogatoire séparée en deux, avec une salle où se tient le Docteur Connors, maintenu sur une chaise devant une table et l'autre partie est un petit couloir, où il y a une baie vitrée pour observer l'interrogatoire.
Dans cette même pièce, l'agent Myriam Benatia, installé sur une petite table, contemple, en cogitant, le Docteur Connors, qui est assoupi. Jérôme, le collègue de Myriam, débarque dans la pièce, où Myriam surveille le Docteur, en saluant sa collègue qui réplique :
- Salut Jérôme ! Comment c'était ta formation hier ?
- C'était une formation, rien d'intéressant. Sinon qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Débriefe-moi ! Demande-t-il, en regardant également, les bras croisés, le docteur Connors.
- Ok. Tu vois le cher docteur qui dort, il est devenu le suspect du meurtre du Docteur Mando.
- C'est quoi le mobile du meurtre ? S'intéresse Jérôme.
- Regarde sur la tablette derrière moi.
Jérôme prend alors la tablette et analyse les données pour prendre connaissance du mobile du meurtre sur l'écran. Étonné, il lui demande :
- Mais attend ce gars n'a pas...
- Oui, oui, tu as bien lu son dossier. L'interrompt Myriam, d'un ton calme.
- Merde ! C'est bon, c'est le suspect principal donc. Exprime Jérôme, en souriant, puis reprend, en voyant le visage crispé de Myriam.
Mais je ne comprends pas pourquoi tu fais cette tête ? C'est une affaire jouée d'avance. Non ?
- Le problème, c'est qu'hier, j'ai reçu un appel anonyme, qui m'a totalement fait douter que ça soit une affaire jouée d'avance. Joue-t-elle sur les mots.
- Il disait quoi cet appel ?
- En fait, c'était un message vocal anonyme mais bon... Se redresse-t-elle, en se collant au dos de la baie vitrée pour lui répondre.
En gros, une personne, avec une voix trafiquée, pour ne pas arranger les choses, m'a dévoilé que l'affaire du bus est sans doute liée au meurtre du Docteur Mando avec, en prime, un lieu. Le problème, c'est que je ne vois pas en quoi le docteur est lié aux deux affaires.
- Tu ne t'es pas dit que c'est un canular tout simplement ?
- Si, au début. Affirme Myriam, en observant encore le docteur Connors en train de dormir.
Après qu'on ait arrêté le docteur, j'ai voulu vérifié en traçant l'appel de cet inconnu. J'ai pu localiser le portable. On est allé voir le propriétaire du téléphone, le soir même, qui nous a dit qu'il avait donné son téléphone, à cette heure-ci, à un inconnu qui en avait besoin.
- Tu as plus de détail sur cet inconnu ? Demande Jérôme, en déposant la tablette.
- Malheureusement, non ! Les systèmes de vidéos surveillance étaient en mise à jour au même moment où l'inconnu m'a passé l'appel. Et la description du propriétaire du téléphone sur l'inconnu est floue, il dit qu'il avait sa capuche et comme il faisait sombre et qu'il pleuvait fort, il ne pouvait pas l'identifier. Par contre le propriétaire du téléphone a dit aussi qu'il saignait, mais comme il a plu toute la nuit là où il a passé l'appel, toutes les traces de sang ont disparu. Donc je n'ai aucun moyen de savoir qui est ce type.
- Super, c'est bien d'être réputé la ville la mieux surveillée au monde pour arriver à ce résultat.
- Je ne dirai pas mieux. Lève les yeux l'Agent Benatia.
- Mais attend, il y a un truc bizarre. S'interroge L'agent De Marne.
Je te connais, tu ne doutes pas de toi juste à cause d'un appel manqué. C'est quoi qui te fait penser que l'inconnu, qui t'a laissé un message, a raison ?
- Euh... Hésite un instant Myriam, mais se fie à Jérôme.
En vrai... Parce que Mike et moi, on a fait une découverte dans l'ordinateur caché du Docteur Mando. Là, Jérôme se montre attentif et se présente surpris qu'ils aient trouvé une information.
Elle cachait un ordinateur dans son bureau. Bref dedans, il avait des documents et des fichiers qui parlaient d'une organisation « La République » mais rien n'est officiel. Mais c'est trop de coïncidences pour moi.
- Ouais, bon, c'est intriguant, quoi. Mais, là, on a un suspect, tu veux plus le suspecter... Ce bon vieux docteur Connors ?
- Je ne peux pas négliger cette piste. Puis je pense que ce docteur cache quelque chose donc faut vérifier ça.
Myriam prend la tablette et sort de la pièce. Tandis que Jérôme, qui fixe le Docteur Connors via la baie vitrée, en étant soucieux, s'assied avec les mains dans les poches, en attendant l'interrogatoire que va mener sa collègue.
III
De retour à Orléans, dans l'appartement où habite Savannah, plus précisément dans son salon, celle-ci se place face à sa table à manger, avec des documents papiers dans ses mains, ainsi que du café et des croissants. Rentrant dans cette pièce, avec de nouveaux vêtements et ces locks mouillées, portant une serviette autour de la tête, Tyrone attend sur place, en regardant autour, et lui déclare, en voyant tous ces papiers :
- Je suis toujours autant choqué que les gens utilisent le papier alors qu'on a à des prix abordables des tablettes rétroprojecteurs.
- Le old school, c'est toujours mieux. Réplique Savannah à Tyrone, sans détourner ses yeux de ses feuilles.
Viens t'asseoir et manger. Le café et les croissants sont chauds.
S'installant face à elle, il commence à prendre un croissant et le mange, toujours en étant soucieux par la situation de Savannah. Celle-ci finit de boire son café, en lui faisant un récapitulatif :
Bon Tyrone, j'ai déjà lu certains document et j'ai l'impression que c'est perdu d'avance, donc je me disais...
- Stop ! L'interrompt Tyrone, en ayant un ton impartial.
Ecoutes, j'ai encore beaucoup de mal avec ça. Déjà que tu veuilles que je vienne pour t'aider à faire l'avocat alors que je ne le suis pas, voilà... Puis, enfaite, comment tu as su que j'étais sorti de l'asile ? Ce n'est pas que je ne te crois pas, mais en ce moment, c'est juste un peu le bordel dans ma vie.
- Si tu ne veux pas m'aider, je peux le comprendre. Je ne te force pas Tyrone.
- Je ne t'ai pas demandé ça Savannah, je veux savoir comment tu as su que je n'étais pas enfermé en asile ? Reformule Tyrone, en gardant sa voix impartiale.
- Je n'en savais rien avant que tu répondes. Réagit calmement Savannah.
Si tu n'avais pas répondu, j'aurais su que tu étais à l'hôpital, mais tu m'as répondu. C'est tout.
- Hum Ok ! Tu sais quoi, Savannah ? Mange-t-il une bouchée de son croissant entre deux phrases.
J'ai fait tout ça de chemin pour t'aider donc voyons voir ce que je peux faire avec mon grade d'étudiant. Je t'écoute, dis-moi tout sur ton divorce ?
- Faisons ça, alors je débute. Transmet-elle les documents à Tyrone.
Mon mari, Patrick Russel et moi, on s'est marié en 2019, tout se passait bien dans notre couple jusqu'au mariage. Je vivais avec ma pension de l'armée en tant que réserviste donc financièrement et moralement, je pouvais me satisfaire d'être femme au foyer. Mais après qu'on soit marié, mon cher mari se mettait à me parler mal, m'insulter à tout moment, à me torturer mentalement et...
- Torture Mentale ? C'est-à-dire ? Se renseigne Tyrone, étant heurté par ces révélations, pendant qu'il lit le certificat de mariage.
- Il m'interdisait de sortir, en m'enfermant à la maison, il m'a attaché une fois pendant qu'on faisait l'amour et m'a laissé attacher pendant vingt heures. Il bloquait et surveillait constamment mes comptes bancaires, etc... Il cherchait à tout prix à montrer que c'était lui, le dominant. Exprime-t-elle, avec de l'énervement et de la tristesse simultanément.
- Il t'a déjà battu ? Genre violence physique et coup. Ose-t-il demander à Savannah, en ne prenant aucun ton complaisant, les yeux face à ses documents.
- Euh... Il est trop malin pour ça, disons-le ! Lui relève-t-elle, avec un ton poignant.
Et moi, j'étais trop maline pour répondre par la violence. Ce salopard faisait tout pour me gâcher la vie. Quand je partais pour l'éviter, il envoyait la police pour me chercher et bloquait mes comptes à la banque, comme c'était lui qui les contrôlait. Toute ma vie, avec lui, était contrôlée... Il a même réussi à me mettre sous sauvegarde de justice. Sa torture mentale était parfaite, c'est même pour ça que je me suis fait interner en asile psychiatrique.
- Comment ça ? Pose-t-il les documents, en portant de l'intérêt à la réponse qu'apportera Savannah.
- Tu as bien compris, je me suis fait interner en asile pour pouvoir fuir mon mari et me sentir en sécurité. De plus un asile parisien, c'est loin pour lui, juridiquement parlant. J'ai pu lui échapper un bon moment et préparer mon divorce. Mais le problème, c'est que quand je suis sortie, quelque temps après, mon avocat s'est désisté, en me disant que mon divorce était perdu d'avance. Alors j'ai consulté tous les autres avocats d'Orléans et ses alentours, mais aucun ne voulait m'aider par peur d'avoir mon mari contre eux.
- Tu as épousé un beau salopard alors. J'en suis sincèrement désolé pour toi, mais je ne comprends pas un truc... En général, ce sont les policiers qui ont peur des avocats et là, tu me racontes que c'est l'inverse : En quoi un simple gendarme arrive à faire peur à des avocats ?
- C'est simple, ce n'est pas un simple gendarme. Rectifie Savannah.
C'est un lieutenant général et son petit frère est un juge de la préfecture du département.
- Merde, je vois un peu le bordel. Cogite Tyrone, un instant, après avoir entendu sérieusement les propos de Savannah, avant de poser une question pour l'éclairer.
Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse pour toi ?
- Que tu consultes mes dossiers et que tu arrives à me défendre pour me faire gagner mon divorce.
- Donc tu veux me faire exercer le droit sans avoir l'examen pour le pratiquer ? Demande faussement Tyrone, avec un ton craintif.
Tu sais que c'est un délit de faire ça, puis faut arrêter ce stéréotype de merde qui fait croire que quand on fait du droit, on sera obligatoirement avocat. Pour ma part, j'ai vu qu'un procès dans ma vie et j'en ai vécu qu'un seul procès dans un rôle fictif. Je ne pense pas que je sois ton homme de la situation.
- Je sais très bien ça, mais je n'avais pas vraiment le choix Tyrone. Se soumet Savannah.
- Je saisis, mais là, ma vie est très compliquée et je n'ai pas envie d'avoir un nouveau problème juridique, en plus, derrière mon dos. Je pense que je ne serais pas d'une grande aide, Désolé.
S'excuse-t-il, juste avant que son téléphone se mette à retentir. Se levant pour répondre, il sort de table, en prenant son croissant, bien qu'il ait découragé Savannah :
Excuse-moi, on reprend après. Prenant son téléphone, il répond sans regarder qui s'est qui l'appelle.
- Salut frérot, c'est comment ? James, au bout du fil, couché sur un canapé, est posé dans un salon, qui n'est pas le tien.
- Oh James ! Attends, deux secondes ! Il met sa main sur le micro du téléphone et s'adresse à Savannah.
Je peux aller sur ton balcon pour parler à mon ami ? Je reviens après.
Répondant d'un signe de la tête, un peu dégoutée après que Tyrone n'accepte pas de l'aider, celui-ci se dirige sur le balcon de l'appartement, pendant que Randi surgit, en lui demandant avant qu'il s'adresse à James :
- Hey, tu vas parler à James ?
- Oui, pourquoi tu me demandes ça ? S'interroge mentalement Tyrone, en ouvrant la porte du balcon.
En plus, tu étais où toi ? Tu ne rentres pas dans les discussions d'autrui comme tes potes ?
- Non, moi quand quelque chose m'emmerde, je me tire. Je n'ai pas de temps à perdre. Mais sinon, passe le bonjour à James pour moi ?
- Hein ? Tu es malade ou quoi ? Ne comprend-il pas la demande de Randi.
- Ah oui, c'est vrai, on ne se connait pas, dommage. Comme par hasard, le jour où je peux le voir, on est Orléans. Pfff ! Soupire-t-elle sincèrement.
Je n'ai pas de chance.
- Tu es en train de raconter quoi ? Tu n'es pas tombée amoureuse de mon pote là ? Souhaite-t-il savoir, en se posant sur le balcon.
- Bien sûr que si ! Juste l'imaginer fait sans doute frémir toutes les femmes donc le voir, c'est le plaisir absolu.
- Oh flemme, c'est bon ! Laisse-moi discuter avec mon pote, Randi, s'il te plait. Finissant cette discussion avec elle, il reprend sa conversation avec James au téléphone, posant ses coudes sur l'accoudoir et contemplant la grande Place du Martroi de là où il est.
Putain James, tu étais ou toi depuis hier ?
- J'étais là où je devais être frérot. Bon, pourquoi tu m'as appelé autant de fois hier ?
- Je voulais savoir où tu étais, c'est tout. Lui répond Tyrone, en continuant d'observer la vue qu'il y a sur Orléans et cette place remplie de passant.
- Je savais que tu ne pouvais pas vivre sans moi, mais frérot, je serai toujours là pour toi ! Rassure-t-il faussement Tyrone.
- Tu me fatigues.
- Je sais, et toi, ça raconte quoi ? Tu fais quoi ? Demande James, en changeant de position sur le canapé où il est.
- Je suis à Orléans et toi ?
- Je viens de me lever là. Tu fais quoi là-bas ?
- Je suis venu aider une amie, mais finalement, je pense que je ne pourrais pas l'aider.
- Toujours aussi défaitiste à ce que je vois ou peut-être juste feignant. Je dirais un peu des deux. Souligne James, en se moquant de lui.
- Lâche-moi un peu, mec. Tu sais même le service et je n'ai pas envie d'être dans une merde, tout simplement. Exprime Tyrone, en étant peu soucieux de la situation de Savannah.
- Pourtant, si je me souviens bien, tu as toujours été le plus fort quand tu as été dans la merde. Donc fonce mec et aide là, surtout si c'est pour une bonne cause. Qu'est-ce que tu as à perdre ?
- Ma vie sans doute ! Réplique Tyrone, en ne jouant sur les mots.
- C'est ça qui t'empêche d'aider ta pote. Toi et moi, on sait que tu as fait pire que ça. Donc frérot va et montre-leur qui est Tyrone Hirst, après tout, si on te demande de l'aide, c'est que tu es la solution. Non ?
- Mouais, tu n'as peut-être pas tort. Secoue-t-il la tête, en réfléchissant sur les paroles de James.
Pourquoi pas ? Essayons. Toi, tu es l'ange gardien de quelqu'un. Merci, je vais faire de mon mieux... Bon, salut et passes une bonne journée. Le remercie-t-il en raccrochant.
- Mais attends, tu dois faire quoi, au juste ? Demande James dans le vide puisque Tyrone a raccroché, le laissant dans le silence quelques instants, puis il regarde son téléphone, en disant.
L'enfoiré, il a raccroché.
James, alors, laisse son téléphone dans ce salon, marche en direction d'une chambre, puis quand il rentre dedans, il porte son regard sur le lit double où il y a une jeune femme. Celle-ci, qui vient à peine de se réveiller, a à la peau ébène, aux regards perçants, avec un maré têt, maintenant ses cheveux et avec de petites cernes.
Oh, tu es déjà réveillé chérie. Déclare James, en admirant tendrement celle-ci.
- Ouais malheureusement. Répond la jeune femme, en serrant son oreiller avec ses bras, avant d'être rejoint par James, qui se colle à elle dans le lit.
À Orléans, Tyrone, quant à lui, retourne dans le salon, en fermant la fenêtre coulissante du balcon. Le sourire aux lèvres, face à Savannah, il lui confie :
- Tu as vraiment de la chance. J'ai réfléchi, je pense que j'ai réagi de manière égoïste alors qu'il y a plus important dans cette affaire... e vais finalement t'aider.
- Super ! Remercie Savannah, en étant d'un seul coup heureuse et retrouvant son sourire étincelant.
Alors au boulot !
Se posant face à Savannah, après avoir pris des papiers, il débute la lecture. Randi, finement, intervient avec un ton admiratif, en s'asseyant sur la table, face à Tyrone.
- James fait de l'effet à tout le monde, même à toi, on dirait. C'est l'homme parfait.
Tyrone tourne de l'œil pour ignorer les propos de Randi et se met à travailler avec Savannah sur son dossier.
IV
Dans la salle d'interrogatoire de la B.A.C, une trentaine de minutes après l'arrivée de Jérôme dans la pièce observatrice face à cette salle, le Docteur Connors est réveillé, debout, faisant le tour de la pièce et ne tenant pas en place, avec ses mains sur ses hanches. De suite, l'agent Benatia rentre et le Docteur Connors se met à lui gueuler dessus :
- Enfin ! C'est inadmissible ! Vous m'avez fait attendre ici toute la nuit.
- Taisez-vous et asseyez-vous ! Ordonne l'agent Agent Benatia, en se plaçant derrière une chaise, avec sa tablette numérique en main.
- Je ne vais pas me taire ! On m'arrête pour le meurtre de mon amie et on me fait poireauter dans cette salle toute la nuit. Quand je serai libre, vous entendrez parler de moi.
- Ecoutez Docteur Connors, moi, je n'aime pas me répéter, donc asseyez-vous immédiatement ! Exprime l'Agent Benatia, après s'être installer sur sa chaise, en ayant pris une voix grave.
- Mmm... Manifeste le Docteur Connors, en se mettant à son tour sur une chaise.
Je vous écoute alors, je veux en finir et rentrer chez moi.
- Ouais. D'abord, vous êtes sûr que vous ne voulez pas un avocat ? Vous pouvez en avoir un d'office.
- Il y a que les coupables qui prennent des avocats.
Jérôme, dans la pièce à côté, observe attentivement, via la baie vitrée, l'interrogatoire mené par Myriam et appuie sur un bouton qui active l'enregistrement vidéo et audio de la salle. Myriam commence, alors, son interrogatoire :
- Si vous le dites, Docteur. Commençons alors, pourquoi avez-vous tué le Docteur Mando ?
- Mais vous écoutez quand je parle. Je n'ai pas tué le Docteur Mando, c'est mon amie, j'aurais aucune raison de la tuer.
- Ah bon ? Et ça alors ? Montre-t-elle avec son doigt la baie vitrée derrière son dos qui se change en écran télévisé.
Ainsi, le Docteur Connors visionne cet écran qui dévoile des photos et des vidéos de ses ébats avec le Docteur Mando. En voyant ces images, le visage du Docteur rougit fortement, se sentant gêné par la situation, et se met à supplier vocalement :
- S'il vous plaît, arrêtez ça... s'il vous plait !
- Alors Docteur... Impose-t-elle le ton à présent lors de cet interrogatoire.
Pour moi, un homme marié, couchant avec une femme qui n'est pas la tienne et qui sait que sa maitresse a gardé des vidéos de leurs ébats. Ça ressemble à un bon mobile pour un meurtre ! Non ?
- Quoi ? Est choqué le Docteur Connors d'apprendre que leur mobile se base sur cela.
- C'est ça votre façon de faire semblant de ne pas être au courant de vos ébats extraconjugaux parce que c'est mal joué.
- Non, je n'ai jamais dit ça...
- Et ben, moi, je vais vous expliquer ce que mon équipe et moi-même en avons conclu.
Liste Myriam en l'interrompant, tandis que l'agent Jérôme de Marnes note toutes les informations sur sa tablette professionnelle.
D'abord, vous couchiez avec elle, par inadvertance ou pas, ensuite elle vous a dit qu'elle a filmé cela, vous lui dites de supprimer, mais le docteur Mando ne voulait pas. Puis un jour, c'est-à-dire le jour de sa mort, elle vous voulait pour elle seule et voulait que vous quittiez votre femme, donc elle a menacé de divulguer ces images à votre femme...
- Quoi ? Mais non, arrêtez ! Hausse-t-il la voix, en tournant sa tête, avec ses mains dessus.
Je n'accepte pas ces diffamations sur ma personne. Oui, j'ai couché avec le Docteur Mando, mais c'était pendant une brève rupture avec ma femme. Ce n'est pas une excuse pour accepter la tromperie, mais c'est arrivé. Je le savais que c'était filmé et nous l'avions accepté tous les deux. Elle ne m'avait pas menacé et je n'avais aucune raison de la tuer pour ça.
- Donc votre femme est au courant que vous avez couché avec votre soi-disant amie ?
- Non, elle ne l'est pas. Elle n'a rien à voir là-dedans. Atteste le médecin, d'un ton furieux.
- Alors ça reste plausible que vous l'ayez tué pour ça ! Ou elle...
- Arrêtez, c'était mon amie, merde ! Crie-t-il, en tapant sur la table et ayant un teint devenu absolument rouge.
L'agent Benatia s'apprête à se défendre, quant à Jérôme, il se prépare à envoyer des collègues, avec son doigt, prêt à appuyer sur un bouton d'urgence. Puis Myriam déclare, avec un ton dur, en se tenant prêt à toute sorte d'agression sur sa personne :
- Ouais, c'est comme ça que vous avez fini par la tuer. Vous vous êtes énervé comme vous le faites actuellement et bing...
Le Docteur Connors se met à regarder l'Agent Benatia, avec ses sourcils froncés. Après un léger échange visuel intense, il tourne sa tête et décide de ne pas lui répondre. Donc Myriam, après s'être levée, se dirige vers la porte, en avouant :
Bien ! Vous ne voulez pas répondre, c'est parfait.
Ne regardant pas Myriam, avec tout de même une grande fureur dans son regard, il préfère rester silencieux, en secouant la tête de gauche à droite. Quant à elle, après être sortie de la salle interrogatoire, vu que le Docteur décide de ne pas lui parler, l'Agent Benatia va voir Jérôme, qui est assis sur la table, gambergeant sur leur enquête. Arrivée, elle le questionne :
- Alors tu en penses quoi ?
- Je ne pense pas qu'il l'a tué, mais il cache quelque chose. Je ne dirais pas, c'est à cause du meurtre, mais c'est important au point qu'il n'ait pas envie d'en parler.
- Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
- L'avocat, il n'en veut pas, alors qu'il sait qu'il est suspecté. C'est bizarre, ce ne sont pas les moyens qui lui manquent en tant que médecin et chef de pôle... Il gagne bien sa vie pour se payer un bon avocat, j'imagine. En plus, ce type de personne sait très bien qu'il faut toujours être accompagné d'un avocat. Mais aussi ce regard à la fin qui peut signifier « Tu ne sais pas où tu mets les pieds ».
- Tu penses qu'il fait partie de cette organisation '' La république '' ?
- Qui sait ? Se demande Jérôme, en tournant sa langue autour de sa bouche et en scrutant sensiblement le Docteur Connors, à travers la baie vitrée.
V
Dans l'appartement de Savannah, Tyrone et elle continuent à travailler sur son dossier du divorce. Après avoir au moins passé plus de trois heures là-dessus, à fond dans leur analyse, Savannah regarde sa montre, découvre qu'il est plus de 11 heures et se renseigne vers Tyrone :
- Tu as vu l'heure. On bosse sur le dossier depuis plus de trois heures et demie, tu veux que je commande à manger avant qu'on parte à l'audience ?
- Oui pourquoi pas. Répond calmement Tyrone.
- Chinois ou Pizza ? Propose Savannah, en prenant son smartphone
- Pizza me va. Je te laisse choisir la garniture, je ne suis pas difficile.
- Parfait. Emet Savannah, en commandant des pizzas sur internet.
Pendant qu'elle fait cela, Tyrone réfléchit sur quelque chose et en parle avec Savannah :
- Sincèrement, perso ça fait trois heures que je stagne. Ça m'arrive rarement, mais là...
- Développe ? Se soucie Savannah, en posant son téléphone sur la table, après avoir validé son achat.
- Ton mari, enfin ton futur ex-mari, c'est un génie... Un génie machiavélique. Tous les arguments que tu as sur lui, seront contrés par le fait que tu étais sous sauvegarde de justice, il y a huit mois ou encore que tu as été en asile psychiatrique. Moralement et/ou Mentalement, ça t'a fait peut-être du bien d'avoir été en asile, mais, judiciairement, ça te fera mal.
- D'acc... D'acc... mais tout ce que je veux. Dit-elle, en se grattant le front, avec ses courts ongles manucurés.
C'est de ne pas perdre mes biens, en allant au procès ou autres. Je veux en finir aujourd'hui, en ayant ce que je demande.
- Oui, je l'entends, Savannah, mais ça va être compliqué comme je t'ai dit.
- Je le sais bien.
- Hum... Cogite Tyrone, en se levant et plaçant ses deux mains sur ses hanches.
Et redis-moi, tu requiers avoir tes biens, ton héritage que tu as gardé de ta mère, ta voiture et la moitié de la vente de votre appartement ? C'est ça ?
- Exact !
- Mais on est dans votre appartement, là ? S'interroge Tyrone, en fixant soigneusement l'appartement.
- Non, je loue cet appartement, je l'ai loué après l'initiation de mon divorce... Répond-elle, en regardant l'attitude de Tyrone.
- Merci, parce que premièrement, je n'avais pas envie d'être face à ton mari s'il arrive à l'improvise. Je n'ai pas la force de me battre... Encore. Déclare Tyrone, en passant la face dorsale de sa main sur son front.
- Heureusement, parce que je ne t'aurais pas défendu. Surgit Randi, face à lui, en lui montrant sa manucure.
- Oh Randi ! Je t'avais presque oublié, dis donc. Réplique mentalement Tyrone puis il remarque ces mains.
Attends, tu as les ongles vernis ? Comment ça se fait ?
- Reconcentre-toi, on te parle beau gosse. Montre-t-elle du doigt vers Savannah.
- Ses bleus sur ton visage ? Entend-il à moitié la voix de Savannah.
- Tu peux répéter ? Je n'ai pas compris ? Demande Tyrone, n'ayant pas entendu la phrase de Savannah du fait qu'il discute avec Randi.
- Je disais que je n'avais pas remarqué ces petits bleus sur ton visage comme tu as parlé de te battre ? Comment tu t'es fait ça ? Répète Savannah, après l'avoir examiné du regard.
- Ah, c'était à mon entrainement de boxe. Ce n'est rien.
- Hum, en général quand on me dit, ce n'est rien, il y a toujours quelque chose.
- Ouais, ouais. Bon, reprenons... Change-t-il radicalement de sujet pendant que Randi, cette fois-ci, reste présente et observe la discussion.
Les seuls avantages qu'on a, c'est que c'est toi qui as demandé le divorce et si je me souviens bien de mes cours sur le Code Civil relatif au divorce, c'est un divorce pour faute vu qu'il n'a pas signé. Également, le fait que tu n'es pas d'enfant, c'est aussi un petit avantage.
- Tu as de vraies bonnes nouvelles quand même ? S'évertue-t-elle à se rassurer face à Tyrone.
- Non malheureusement Savannah. Je ne sais pas comment faire, je ne suis pas un avocat moi. Déjà j'étudie le droit parce que je voulais des études qui ne m'ennuient pas et je t'assure que je m'ennuie dans mes cours.
- Donc, si c'est simple pour toi le droit, tu devrais être capable de le faire Tyrone.
- Tu dis ça pour te rassurer, faut pas se mentir à soi-même, hein ! Se met-il à sourire bêtement, en regardant, un instant, Randi qui est aussi songeuse, avec ses mains sur ses cuisses, avant de poser une question à Savannah.
En plus, comment ils ont pu accepter la procédure de divorce après que tu aies été sous sauvegarde de justice ?
- Bien sûr qu'ils peuvent l'accepter, je ne suis pas en prison non plus. Mon avocat m'avait dit que je pouvais et l'a mis en place donc normal que ça a été accepté.
- Je demande ça parce que je n'ai pas envie que ça se retourne contre toi. Et contre moi aussi par ailleurs.
- Ouais ! Se tire-t-elle les cheveux, au sens figuré, en étant dépitée. Quelques secondes après, les deux cogitent, en faisant la grimace.
Donc on n'a pas de solution ? C'est ça ? Cherche Savannah à l'entendre de la bouche de Tyrone, en étant triste.
- Pas à ma connaissance, désolé Savannah.
Soudainement, ils entendent la sonnette, Savannah se dresse, regarde par un petit écran à côté de sa porte et aperçoit le livreur de pizza. Avant de lui ouvrir, elle s'essuie les yeux avec la face dorsale de sa main.
- Bonjour, tenez votre pizza. Transmet le livreur à Savannah.
Vous payez comment ?
- Par téléphone.
En entendant cela, Tyrone se répète à lui-même, mentalement, en cogitant :
- Un téléphone ? Un téléphone ?
- Toi, tu as une idée ! S'immisce enfin Randi, en percevant les pensées de Tyrone.
- Ouais, j'en ai une. Précise dans sa tête Tyrone, en souriant narquoisement.
Et saches que ça fait plaisir d'avoir quelqu'un dans sa tête qui ne me parle pas H vingt-quatre. D'autant plus que tu fais le va-et-vient, sans me gêner dans mes discussions.
- Pas de soucis, moi, j'ai du mal à contempler des femmes faibles, ce n'est pas mon genre. Je suis plutôt dans un délire de vivre la vie d'une femme forte.
- Ne dis pas ça, je ne pense pas que Savannah, c'est une femme faible. Défend-il Savannah mentalement, en s'adressant à Randi.
Je pense même que c'est le contraire. Elle a tout d'une femme forte... Elle s'est simplement fait piéger et elle n'arrive pas à sortir de ce piège. Tu sais, ces situations-là, la force physique n'est pas utile. Elle te ressemble un peu, en y pensant. De plus, si je me rappelle bien...
- Alors Tyrone ? Savannah qui coupe la conversation qu'a dans sa tête Tyrone avec Randi.
Tu veux laquelle comme pizza. La quatre fromages ou la texane ?
- Euh la texane... Répond Tyrone, un peu désaxé.
Excuse, je ne t'avais pas entendu, j'étais dans mes pensées.
- Tu pensais à quoi encore ? Qu'on allait bien manger avant que je sois dépouillé par mon futur ex-mari. Demande-t-elle, en coupant un bout de pizza pour Tyrone, avec un sourire forcé.
- Je repensais à ton affaire et je pense que tu as une petite chance de gagner, mais c'est risqué. Se rapproche-t-il pour prendre sa part de pizza, en disant cela.
Dis-moi, tu as un ancien téléphone ?
- Ancien comment ? Genre un Nokia ?
- Euh non, plutôt un BlackBerry. Lui précise Tyrone, en mangeant son morceau de pizza, avec le sourire aux lèvres.
- Euh... Laisse-moi vérifier si j'ai toujours mon BlackBerry dans un de mes cartons.
Quittant la table pour chercher le BlackBerry, Tyrone finit sa pizza pendant que Randi lui demande :
- C'est quoi ton plan ?
- T'inquiète pas, j'espère juste que ça passera. Répond Tyrone dans ses pensées.
- J'espère que ça sera intéressant parce que depuis que je suis ici, je m'emmerde un peu. J'aurais préféré voir James.
- Tu vas arrêter avec James. S'exclame Tyrone en pensée, un peu vexé, avant de revenir à la discussion coupée par Savannah.
Mais en fait, je disais que dans mes souvenirs, je me rappelle que tu n'avais pas été une femme si forte face à ses hommes qui t'ont attaqué pour te plier.
- C'est toi qui oses me dire ça alors que contre un seul homme, la veille, tu as dû faire appel à Ryuku pour t'aider.
- Moi, je n'ai jamais dit que j'étais un homme fort. Rappelle Tyrone, en souriant.
Randi sourit doucement en écoutant Tyrone, s'autocritiqué, et ne cherche pas à lui répondre en fuyant le regard.
VI
Retour à l'ère de Randi, dans un petit habitat de la ville scandinave où habitent sa famille et elle. Allongée sur une table, avec les yeux fermés, dans cette pièce, assez sombre, et dans un silence absolu, Randi se réveille tranquillement et cherche à se repérer, en sentant une blessure sur son crâne, qu'elle touche avec sa main. Après avoir senti une douleur au niveau de sa nuque, elle commence alors à être en hyperventilation, et se met en position assise subitement, en installant ses mains contre sa poitrine. Ne saisissant pas ce qu'il s'est passé et où elle est, elle découvre une femme, blonde et petite avec les cheveux lâchés, l'ayant entendu. Venant vers Randi, celle-ci se met à crier sur elle :
- Je suis où là ? Mais qu'est-ce que je fais là ?
- Calme-toi ! Cherche-t-elle à apaiser Randi, en plaçant ses mains sur ses épaules.
Tu as été frappé par des sauvages. Tu vois, je suis qui ?
- Euh... Répond Randi, en regardant longuement la femme.
Elsewith, la Loeknir du village. C'est toi ?
- Bien, ça montre que le coup n'a pas affecté tes souvenirs. Pose-t-elle son index et son majeur sur le front de Randi.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Elsewith ?
- Des sauvages t'ont attaqué et ont volé à l'intérieur de ta maison. Retire-t-elle ses mains sur elle, avant de reprendre son diagnostic.
Bien ! Ta blessure ne saigne plus.
- Merci Elsewith. Remercie Randi, en prenant cela, assez bien, mais encore assez troublée par le choc.
Dis-moi, personne de ma famille n'était dans la maison ?
- Non ? Tu étais la seule !
Soudainement, le mari de Randi, Falko débarque en force dans la pièce, faisant tomber même un petit mobilier et hurle de satisfaction :
- RANDI, PAR ODIN ! Tu n'as rien ! J'ai appris qu'on t'avait attaqué, j'ai couru le plus vite possible pour te rejoindre. Comment vas-tu ?
- Déjà Falko, calme toi aussi et remet ma petite table en place, celle que tu as fait tomber. Ordonne poliment Elsewith, le stoppant dans sa course. Et pendant qu'il la ramasse, elle lui fait un récapitulatif.
De plus, ta femme va bien. Je l'ai soigné directement quand je l'ai reçu.
- Merci Elsewith ! Remercie-t-il le médecin de son comté, en enlaçant fortement Elsewith, après avoir remis la table en place.
Elsewith lui fait un signe de tête pour qu'il la lâche, car elle étouffe presque pendant qu'il l'enlace. Lâchée et reposée à terre, elle dit, en reprenant son souffle et en souriant brièvement :
- Je vous laisse un instant, je te ramène tes enfants Randi pour que tu les voies aussi.
Souriant en retour, Falko s'approche enfin de sa femme, met ses mains sur les joues de Randi, après qu'Elsewith soit partie, et lui demande, d'un ton hargneux :
- Dis-moi qui t'a attaqué ?
- Je n'ai pas eu le temps de les voir et je n'ai même pas le souvenir de comment ça s'est passé.
- Allez, penses-y ! Persiste-t-il, avec un ton fort, en secouant sa femme.
- Arrête toute de suite, de me balancer comme ça Falko ! Commence à s'énerver Randi.
Les enfants de Randi rentrent alors dans la pièce. Les entendant, Falko enlève immédiatement ses mains de Randi, alors que ses enfants s'apprêtent à sauter sur leur mère.
- Mère, Mère ! Disent à l'unisson ses trois enfants, pendant qu'il s'écarte de Randi.
- Venez tous ! Prononce-t-elle à ses enfants.
Falko observe sa femme entrelacée par ses enfants et commence à froncer les sourcils. Randi, continuant à câliner ses enfants, entend sa seule fille, Signi, qui lui demande :
- Maman, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
- On m'a attaqué ma petite et j'ai été blessée. Répond Randi, en lâchant ses enfants.
Mais il ne faut pas avoir peur, je vais bien.
- Mais maman... Interroge son fils ainé, Haldor.
Comment ça se fait que tu ne t'es pas défendue ?
- Euh... Répond Randi, en prenant un moment à répondre parce que durant le même temps, Falko, qui semble être furieux, s'en va de la pièce, laissant sa femme et ses enfants.
Parce que je n'ai pas eu le temps de les voir et de me défendre aussi.
- Je t'aurais défendu mère si j'étais là. Proclame le fils aîné, en essayant de bomber le torse, avec une posture droite.
- Je n'en doute pas mon cher fils... Dit-elle, en se souciant d'avoir vu son mari partir.
Je n'en doute pas !
- Moi, mère, je suis content que tu ne sois pas morte.
- Moi aussi mon petit Veland, je suis surtout contente de savoir que je vais continuer à vous revoir.
- Bon, les enfants. Revient Elsewith dans la pièce.
Je vous demande de sortir, je vais m'occuper de votre mère et il faut qu'elle se repose. Dès la nuit tombée, vous reverrez votre mère chez vous. Rejoignez votre père !
Les enfants obéissent, mais avant, Randi les interpelle :
- Attendez les enfants ! Venez encore dans mes bras.
Les enfants font un dernier câlin à leur mère, qui lui donne le sourire, puis ils s'en vont en disant tous :
- Àurevoir mère.
Dans l'instant où ils sont partis, Randi s'allonge sur la table et Elsewith se met à regarder la tête de Randi pour l'examiner.
VII
Deux heures après, dans les débuts de l'après-midi, Tyrone, habillé avec un costume simple, et Savannah, dans une tenue plus élégante, sont face à un local commercial, situé en centre-ville dans une zone piétonnière, avec un fort passage. Admirant les alentours, en comptant le nombre de personnes autour de lui, les caméras et les routes, il penche ses yeux contre lui, en se grattant le bout du nez. Savannah le dévisage, voyant qu'il est très agité, avant de lui demander :
- Stressé ?
- Ce n'est pas tous les jours que je m'amuse à jouer l'avocat, si tu vois ce que je veux dire. Réplique Tyrone, avant de la questionner.
Tu as bien retenu le plan ?
- C'est toi le maitre à bord. Hein ?
- Ouais. Tyrone, se passant les mains dans ses cheveux, décide de les attacher pour serrer sa queue de cheval, avec ses locks.
Qui ne tente rien, n'a rien alors. Allons-y !
Eux deux rentrent, alors, dans le bâtiment. Tyrone continue à scruter autour de lui, portant son regard sur les écrans de caméras de surveillance dans le comptoir d'accueil, exposant les ascenseurs et les portillons de contrôle. Avant d'être devant les admissions et de passer le portillon, Savannah lui fait une remarque :
- En vrai, il te va plutôt bien le costume que j'avais.
Souriant, avec un hochement de tête, après avoir entendu son compliment, il décide de ne pas y apporter une grande importance. Arrivés aux admissions, Savannah dit à la femme d'accueil :
Bonjour, je viens pour mon audience de 14 heures 30 avec Maitre Leroy.
- Bonjour, oui, vous êtes notés, c'est au premier étage.
Savannah remercie la dame, puis Tyrone et elle passent par le portillon et se font contrôler par les agents de la sécurité. Savannah est la première à se faire contrôler, l'agent de sécurité fouille son sac et n'y trouve rien, donc il laisse la passer. Au tour de Tyrone, vu qu'il n'a pas de sac, l'agent le palpe. Descendant petit à petit, soudainement, il s'arrête à ses hanches, après avoir senti un objet bizarre, en lui ordonnant :
- Monsieur, sortez ceux que vous avez dans votre poche ?
Tyrone obéit et sort, en tremblant, un stylo qui est cassé à l'arrière, c'est pour cela que l'agent trouve qu'il est important de voir l'objet.
- Désolé monsieur, c'est qu'un stylo, j'avais oublié qui était sur moi. S'excuse Tyrone, avec une petite frayeur.
- Il n'y a pas de soucis. Je voulais juste savoir ce qui était aussi piquant. Vous pouvez y aller.
- Merci ! Remercie timidement Tyrone.
Se mettant à lâcher une respiration bruyante, après s'être séparé de l'agent de sécurité, Tyrone rejoint Savannah qui le rassure :
- Ne panique pas, hein. On n'a pas fait le plus difficile.
- Faut que je fasse surtout attention aux mots que je vais employer et toi, si tu ne paniques pas, tant mieux, mais moi, je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Réplique Tyrone, en allant prendre l'ascenseur.
- On n'est jamais habitué. Ajoute Savannah.
Attendant devant l'ascenseur, entouré de personne qui marche dans le couloir, Randi apparait face à Tyrone, dans une nouvelle tenue plus sobre, et lui pose une question, avec énormément de curiosité :
- Pourquoi tu fais tout ça ? Même si je suis contente que tu soutiennes la cause des femmes.
- Randi, je n'ai pas envie de te répondre sérieusement, surtout là. Répond Tyrone, mentalement.
- D'accord, je peux comprendre, tu as une petite pression quoi. Le nargue-t-elle, en souriant, de manière subtile.
- Tu as tout compris. Affirme Tyrone, en rentrant avec Savannah dans l'ascenseur. Appuyant sur le bouton « 1 », ils patientent pour atteindre l'étage et il demande à Randi.
Vous pratiquiez vraiment la médecine à l'époque des Vikings ? Ça m'a toujours intrigué.
- Tu te poses vraiment cette question-là alors que tu risques la prison ? Et oui, on la pratiquait avec de la magie.
- Oui, ça fait baisser ma pression de parler... Attends, tu m'as parlé de magie, quel genre de magie ?
- Tout ça, c'est un secret de notre peuple, tu n'as pas à le savoir. Comme je n'ai pas à savoir les raisons de pourquoi tu aides cette femme. Réplique-t-elle à Tyrone en souriant faussement.
- Tu es aussi chiante que tes collègues dans ma tête, Randi. Souligne Tyrone mentalement.
Je suis sûr que tu ne sais pas c'est quel genre de magie, c'est pour ça que tu dis ça.
- Ouais ? Si tu le dis grand génie que tu es. Mais bon, prépare-toi, tu arrives et t'inquiètes beau gosse, je vais contempler à fond ce spectacle, cette fois-ci. Exprime Randi, en mettant sa main sur son épaule.
- Je ne m'y ferais toujours pas au fait que je peux vous sentir physiquement alors que vous n'êtes pas là. Où Randi lui répond, en faisant son fabuleux clin d'œil.
À l'étage, Savannah et Tyrone sortent de l'ascenseur délicatement, en se dirigeant à droite. Savannah remarque son mari, Patrick Russel, avec un autre homme, au loin. S'avançant vers eux, l'homme, au côté du futur ex-mari de Savannah, tend la main vers eux, en se saluant :
- Bonjour, je suppose que vous êtes Madame Tush ?
- Oui, exact. Bonjour. Répond Savannah à l'avocat puis elle s'adresse à son mari, avec une certaine froideur.
Bonjour à toi, Patrick.
- Bonjour Savannah. Répond celui-ci, avec la même froideur.
- Bonjour. Puis tend la main l'avocat vers Tyrone.
Je me présente Maitre Leroy, avocat de Monsieur Russel.
- Enchanté, je suis Monsieur Hirst, j'accompagne Madame Tush. Annonce Tyrone, sur un ton très calme, en serrant la main de Patrick.
- Bien. Explique Maitre Leroy.
Comme vous le savez, pour la sécurité et le bien-être de cette audience, vous êtes priés de mettre vos téléphones et vos papiers d'identité aux mains de l'agent de sécurité, au bout de la pièce. On les récupéra quand les deux parties seront en accord... Ou pas ? On est ok ?
Tous acquiescent, par la suite, puis vont vers l'agent de sécurité qui surveille l'entrée d'une porte. Chacun leur tour, ils déposent leurs téléphones et leurs papiers d'identité même Tyrone qui dépose son IPhone et ses papiers. Celui-ci après, rentre dans la pièce, avec un regard ferme.
VIII
Dans l'appartement où est James, au cœur de la cuisine, la copine de celui-ci, prépare à manger. Rentrant dedans, James se colle derrière elle et l'embrasse tendrement sur le cou. L'entourant dans ses bras, il lui dit, en voyant ce qu'elle cuisine, d'un air insatisfait :
- Tu me donnes du riz et du poulet ? Ce n'est pas un peu stéréotypé, Steph.
- Peut-être, mais c'est le plus rapide et le plus simple. Répond Steph, sa copine.
- Ce n'est pas faux.
- Et si tu n'es pas content mon chéri, la prochaine fois, c'est toi qui cuisineras.
- Je vais retourner m'asseoir. C'est mieux. S'en va-t-il, en levant les mains, avec une expression rieuse.
Quelques minutes après, le repas préparé, James et Steph sont sur la table du salon, où ils voient l'horloge affichée « 14h30 ». Mangeant ensemble, de manière conviviale, ils se mettent à discuter :
- En fait, James, qui as-tu appelé ce matin ?
- Ce matin ? Répète-t-il, en ingérant la nourriture, qu'il a eue dans la bouche.
- Oui, quand tu es parti appeler quelqu'un et que tu m'as réveillé, en bougeant du lit.
- AH ! J'avais oublié... Exprime James, en finissant ce qu'il a avalé.
Attends, il s'est passé une matinée depuis, tu aurais pu me demander ça quand je suis revenu.
- Tu sais très bien chéri que je suis totalement imprévisible comme femme. Affirme Steph, en mettant une bouffée de son repas dans sa bouche, avec charisme et sourire.
- Pour une hôtesse de l'air, ce n'est pas normal. J'espère que tu ne le fais pas avec les passagers de l'avion.
- Je le fais quand c'est nécessaire et quand certains passagers sont irrespectueux.
- Comment tu fais pour avoir ton boulot avec ton franc-parler ?
- Tu n'as pas besoin de savoir ça, James. Moi, je veux que tu répondes à ma question, c'était qui que tu as appelé ce matin ?
- Tyrone ! Répond aussitôt James.
- Hum... Hausse-t-elle les sourcils, en souriant, avant de boire une gorgée de son verre d'eau.
Ta véritable copine, hein !
- Flemme ! Je ne répondrais même pas à ton attaque. Est vexé James, en continuant à manger.
- Sinon... Demande-t-elle, en ayant une petite voix hésitante et timide, mais en souriant malicieusement aussi.
C'est quand tu me le présentes ? Parce que ça fait six mois qu'on est ensemble et je ne connais personne de ton entourage.
- Parce que je comptais te le présenter, avant son accident de bus, mais là, c'est trop tôt, je pense. Assure James, toujours mécontent de sa remarque.
Et vu comment tu rigoles, je n'ai pas du tout envie de ça.
- Oh, mais je rigole chouchou. Et ton grand frère ? Tu lui en as parlé ?
- Tyrone et lui, c'est pareil, ce sont mes frères, tu le sais bien. Je te les présenterai, en même temps.
- Je prends note. Mais pourquoi tu l'as appelé aussi tôt ? Insiste Steph.
- Il m'a appelé toute la journée d'hier. J'ai répondu vite fait hier, mais comme j'étais avec toi, je n'ai pas pu lui parler et de plus, en ta présence, tu es mon centre du monde.
- Bon, arrête tes blablas, ce n'est pas ton style, du tout. Donc réponds à ma question. Ordonne d'une voix ferme Stéphanie.
- Tu es dure. Dit, d'une voix attendrissante, James.
- C'est ça que tu as aimé en moi. Non ?
- Pas faux et j'ai déjà répondu à ta question. Hier, il m'a appelé, je n'ai pas pu parler longtemps avec lui et là, j'en ai profité pour discuter. Rien de particulier, en plus, il me racontait qu'il était à Orléans, qu'il y était pour régler un problème et qu'il ne savait pas s'il devait le régler ou pas. De plus, cette imbécile est sortie de l'hôpital, il y a même pas une semaine. Bref, je ne comprends pas comment il fonctionne, en ce moment, surtout.
- Il vit sa vie, écoute. Tu ne peux pas lui empêcher ça.
- Je n'ai pas dit ça, mais il croit que la vie, c'est un film parfois ! C'est triste, il a tellement de potentiel. Présente-t-il une expression du visage songeur, en posant ses couverts.
- C'est donc pour ça que tu l'as encouragé à régler ce problème ?
- Mais comment tu... Il se met à avoir les traits du visage serrés et réplique :
Steph ?
- Excuse-moi chérie, mais tu parles si fort au téléphone, je ne peux que t'entendre de la chambre.
- Si tu le dis... Mais oui, je l'ai encouragé à aider son ami.
- Pourquoi tu l'as aidé alors que tu sais très bien qu'il n'est pas en état ? Ou même pourquoi tu n'as pas averti ses parents ? Dans l'hypothèse où il n'a pas informé ses parents qu'il est là-bas. Se pose comme question Steph, en joignant les mains.
- Parce que je lui en ai fait la promesse de rien dire, mais surtout Tyrone m'a sauvé la vie et celle de mon frère aussi. Tu le sais très bien, je te l'ai raconté. Pour moi, ça serait comme une trahison d'en parler à ses parents. Prononce James calmement, sur un ton nostalgique.
- Et s'il est en danger... Demande Steph.
Tu feras quoi comme choix ?
- Là ça serait différent, mais à présent, il fait ce en quoi il est le meilleur ?
- Il est le meilleur en quoi ?
- Être le mec qui fait douter tout le monde. Affirme James, avec un léger sourire mélancolique.
- Alors j'ai vraiment hâte de le rencontrer. Précise Steph, en finissant de manger.
- Pas moi ! Dit-il, en souriant.
- En tout cas, on peut dire ce qu'on veut, mais il semble être un bon ami, sur ce que tu me dis.
- Ouais, on peut dire ça. Rappelle James, en tournant de l'œil, après avoir fini le repas.
Mais ce n'est pas un ami, c'est mon frère.
- Alors où est le mal ? Buvons à la santé du Tyrone.
Stéphanie et James, alors, se servent à boire et trinquent pour Tyrone, en se regardant fixement avec un large sourire.
IX
En pleine audience, dans une simple pièce avec une table et deux chaises de chaque côté, inclue des fenêtres qui laissent la lumière extérieure éclairée le lieu. Tyrone et Savannah, assis l'un à côté de l'autre, sont face au mari de Savannah et son avocat. Transpirant peu, Tyrone observe l'avocat de Patrick, qui prend la parole, après avoir sorti des papiers :
- Pour rappel, cette audience a pour but de mettre un accord entre les deux parties et savoir si nous avons besoin de passer par le stade « Conciliation ». Nous sommes bien d'accord ?
- Oui ! Répond Tyrone, le menton levé, face à lui.
- Bien, voici le contrat que j'ai établi avec mon client pour votre cliente. Transmet-il à Tyrone.
Le prenant, il lit le contrat pendant une bonne minute, mais après avoir fini, il se met à rire doucement de plus en plus fort. Tous, dont Savannah, se mettent à le toiser, ne comprenant pas pourquoi il rigole. Celui-ci, ainsi, pose le contrat et émet :
- Wah ! Vous êtes des comiques ! Ne changez pas !
- Je vous prie de rester corrects Maitre Hirst. Recommande l'avocat du futur ex-mari de Savannah.
- Ah bon ? Et vous, vous êtes corrects ? Ce que je viens de lire, c'est inadmissible. Monsieur ne veut pas aussi le corps de Madame Tush tant qu'on y est... Attendez, c'est fou, il demande trois quarts de l'héritage de Madame Tush, sa voiture, et l'appartement. Déjà que Madame Tush n'est pas riche et vit sur une pension de réserviste... Vous voulez l'anéantir mentalement si ce n'est pas déjà fait. Plaide Tyrone, en voyant Savannah dégoutée du contrat que son mari a établi.
- Pas de supposition erronée. Développe l'avocat adverse.
Je vous rappelle que Monsieur Russel a participé à des entretiens sur l'état physique et mental de Madame Tush. Il a passé beaucoup de son temps avec sa femme pour son bien-être moral, il lui a payé des affaires et ces suivis médicaux pendant sa sauvegarde de justice, sans parler des congés sabbatiques qu'il a posés pour elle. Maintenant qu'elle demande le divorce, c'est tout à fait normal que Monsieur Tush soit dédommagé financièrement.
- Wow ! Quel homme ! Continue-t-il à rire doucement, toujours observée par Randi, comme une spectatrice, posé, les jambes croisées, le long de la table.
Dixit l'homme qui torturait sa femme.
- Tu as osé dire des choses comme ça sur moi ? Crie Patrick, son ex-mari, sur Savannah.
- Calmez-vous Monsieur Russel ! Ordonne Maitre Leroy à son client puis il parle à Tyrone.
Et vous, ne faites pas d'allégation sur mon client sans preuve.
- Normal que je n'ai pas de preuve, Monsieur est un expert en la manière, hein ? Déclare Tyrone, en faisant des sourires provoquant à Patrick Russel.
Ça fait quoi de mettre sa femme en sauvegarde de justice sans raison, ou la priver de son argent et de ses droits...
- Stop ! Arrêtez ces allégations ? Interrompt l'avocat de Patrick, qui s'énerve également.
- Attendez, j'ai mieux, Monsieur Russel s'amusait à insulter, à rabaisser, à dévaloriser et mieux, discréditer Madame Tush devant la loi. Parce que votre rhétorique pour pouvoir gagner ce divorce, j'imagine, elle se base complètement sur des arguments dérisoires comme la sauvegarde de justice et/ou son internement volontaire en HP pour fuir votre client.
- La ferme ! Intervient Patrick, en regardant Savannah et se levant.
C'est quoi toutes ses conneries. Savannah ! Je t'ai insulté et rabaissé ? Tu verras, après ce divorce que j'aurai gagné, je te ferais pire que la torture mentale.
Restant droite face à lui, alors qu'il le regarde de haut, Savannah ne présente pas de signe de peur, mais se met à respirer fort par les narines. Quant à Tyrone, il la défend, en se dressant lui aussi :
- Monsieur Russel, maitrisez-vous et asseyez-vous, tout de suite ! Et vous Maitre Leroy, calmez votre client parce qu'avec tout ce qu'il vient de dire à Madame Tush, elle pourrait porter plainte contre lui. Je suis témoin de son agression verbale envers elle.
- Oui, vous avez raison. Monsieur Russel va se calmer, il s'est juste emporté. Énonce l'avocat, en plaçant sa main sur l'avant-bras de son client pour tirer dessus afin qu'il s'asseye.
Et je vous rappelle qu'ici, il n'y a pas d'enregistrement. Donc, je ne suis pas témoin de cela. Ça sera notre parole contre la vôtre.
Tyrone sourit faiblement à sa remarque et entend Randi, à sa droite, toujours dans la même position, qui surveille l'audience depuis le début :
- Dans quel monde vit-on avec des connards pareils qui soutiennent ce genre de violence ? J'espère que ton plan est en place parce qu'ils méritent bien d'aller se faire foutre ces connards.
- Tout est en place ! Maintenant, j'espère que tu comprends pourquoi je l'aide. Parle-t-il mentalement à Randi, qui se montre satisfaite du choix de Tyrone puis celui-ci s'adresse, à vive voix, à l'avocat de Patrick.
Ok, c'est comme ça. Dommage, j'aurai dû laisser mon téléphone sur moi alors.
- Malheureusement, ce sont les règles ! Se satisfait l'avocat.
- Ouais, en tout cas, Madame Tush ne veut pas de ce contrat. Voilà les termes du contrat qu'elle veut. Sort-il le contrat que Savannah veut que Patrick signe et le fait parvenir à l'avocat.
Elle veut garder ses biens pour elle, elle ne veut rien des biens de Monsieur Russel et elle veut la moitié de la vente de l'appartement qu'elle détient avec votre client.
- Oui ! Rigole aussi doucement l'avocat de Patrick, en voyant le contrat.
Vous aussi, vous êtes un comique. Et vous comptez garder cette position ?
- Exactement ! Appuie Tyrone, en restant ferme.
- Alors cet entretien est terminé. Mon client refuse et dès demain, j'envoie une requête pour une conciliation. Au revoir Maitre Hirst et au revoir Madame Tush.
Maitre Leroy et Monsieur Russel se lèvent, rangent ses documents, s'apprêtent à partir, presque devant la porte, quand subitement, en souriant, Tyrone voit Randi qui fait un signe de la tête et il se met à leur répliquer :
- Vous avez mal compris messieurs, je crois... Souffle Tyrone, avant de reprendre.
Je n'ai jamais dit que j'étais avocat ! Moi, je suis juste là pour accompagner Madame Tush.
- Quoi ? Se retourne l'avocat de Monsieur Tush, en ayant la main sur la poignée.
- Oui, vous avez bien compris. Reformule Tyrone, d'un ton serein, alors que Savannah commence à paniquer intérieurement de l'audace qu'il exprime.
Venez-vous asseoir, vous avez gagné, on jouait sur le bluff, mais malheureusement ça n'a pas marché.
- Tu fais quoi, Tyrone ? Demande Savannah, surprise.
- Fais-moi confiance ! Chuchote Tyrone à Savannah, alors que Randi croise les bras et guette ce retournement de situation avec attention.
- Vous savez que vous pouvez aller en prison pour le simple fait de vous êtes fait passer pour un avocat. Lance Maitre Leroy derrière Tyrone et Savannah.
- Je n'ai jamais dit que j'étais avocat comme je l'ai dit précédemment. Tourne-t-il sa tête pour lui répondre.
Et j'aimerais beaucoup vous raconter une histoire avant que Madame Tush signe votre contrat. Ce n'est rien pour ce que ce cher monsieur va gagner pour son divorce.
- D'accord, venez-vous asseoir Monsieur Russel ! Propose l'avocat à son client.
- Quoi ? Qu'est-ce que vous me faites là ? S'interroge Patrick, le futur ex-mari de Savannah. Juste à cause de ça, en allant au procès, on peut gagner plus. Je vais pouvoir lui montrer comment je peux la démolir mentalement et là elle sera à ma merci.
- C'est bien, dites tout ça devant moi et plus fort encore ! Acclame Tyrone, d'un ton joyeux, alors que Savannah se sent de plus en plus sous pression, en commençant à serrer ses poings.
- Venez-vous asseoir ! Ordonne l'avocat, avec énormément de gaieté.
On pourra faire tout ça sans passer par un procès et sans que ça soit médiatisé. Donc asseyez-vous et on arrange le contrat à notre guise vu que ce cher monsieur n'est pas avocat.
Monsieur Russel, tout énervé, acquiesce et eux deux vont, de nouveau, s'installer face à eux. Savannah, qui tient un regard abaissé, fuit le regard de ces deux hommes, furieuse de la tournure que ça a prise. Malgré ça, Maitre Leroy, qui ne s'occupe pas d'elle, propose directement :
- Bon, au vu de cette information et pour votre vie future, je ne dirai rien de cet entretien si vous acceptez la nouvelle close de ce contrat.
- Tyrone, tu avais prévu vraiment ça ? Demande Randi, doutant des choix de Tyrone.
- C'est là que je saurai si mon Q.I est vraiment hors norme. Répond Tyrone à Randi dans sa tête.
Vraiment apeurée, commençant à avoir un teint rouge sur son visage, Savannah regarde Tyrone, qui lui fait un signe de tête, avec un sourire narquois, avant de répondre à Maitre Leroy :
- Ouais comme vous le voulez, mais avant, je vais vous raconter un truc. Je peux me permettre cela vu que vous allez « dépouiller » mon ami Savannah.
- Je veux bien vous accorder ça. Répond, d'un ton joyeux, l'avocat.
- Pourquoi pas, mais ne me faites pas perdre mon temps. Répond également Monsieur Russel.
- Ok. Commençons ! C'était au lycée, en terminal, je crois... Bref, Rapporte Tyrone, en bougeant la tête dans tous les sens et songeant à son histoire.
Il y avait un gars dans ma classe, il avait toujours deux téléphones sur lui, on ne savait jamais pourquoi. Je crois que le premier, c'était un vieux téléphone genre un Alcatel ou un truc un peu mieux, je ne m'en souviens pas trop et un autre téléphone comme un IPhone ou un Samsung. C'était le type qui s'habillait correctement, qui était là pour être en cours quoi. Mais tout le monde se foutait de sa gueule parce qu'il avait deux téléphones, dont le vieux surtout. Et vous savez comment sont les jeunes ? Moi perso, ça ne me faisait pas rire, mais j'ai toujours voulu savoir, sans jamais lui demander. Un jour, en cours, il s'amuse sur son téléphone et la prof le remarque donc elle lui prend son téléphone pour le punir. Et là, ce gars lui donne le téléphone qu'il n'avait pas utilisé, c'est-à-dire, le vieux téléphone. Mais la prof n'a rien remarqué vu que pour tout le monde, en général, on ne se trimballe pas avec deux téléphones sur soi. Du coup, quand il est sorti, il n'a même pas pensé à récupérer son téléphone et c'est que le lendemain que la prof lui a redonné...
- Et ton histoire commence à me fatiguer gamin ! Se met à hausser la voix Monsieur Russel.
- J'ai bientôt fini, ne vous inquiétez pas. Lève-t-il la main pour l'apaiser, en lui faisant un clin d'œil.
Je reprends. Quelque temps après, à peu près... Un mois... J'ai vu que ces notes montaient soudainement à ce gars aux deux téléphones. Je n'ai pas compris pourquoi, et il a fini l'année avec une moyenne au top alors que d'habitude, il était même au niveau que moi. Et c'est quand on a eu notre bac, je lui ai demandé comment il a fait pour rattraper sa moyenne. Et vous savez ce qu'il m'a répondu ?
- Non, on s'en fiche. C'est bon, on s'en va. Crie Patrick, en se levant.
- Calmez-vous Monsieur Russel, il a presque fini. Déclare Maitre Leroy, en le soulageant pour qu'il soit moins tendu.
Reprenez, je vous en prie Monsieur Hirst.
- Merci Maitre. Mais Monsieur Russel, je pense que vous n'allez pas trouver cette histoire inutile quand je vous aurais dit la fin. Parce que ce type, par erreur, quand il a donné son vieux téléphone, il avait également activé l'enregistrement audio. Les deux hommes, ainsi, se mettent à se regarder suspicieusement et se préoccupent plus des propos de Tyrone.
Et ça a duré trois heures, mais c'était assez pour enregistrer des ébats sexuels de notre prof avec un autre prof. Et ce génie, qu'est-ce qu'il a décidé de faire à la place de publier ça sur internet ou les réseaux sociaux, comme tous les jeunes imbéciles de nos jours. Non, lui, il a décidé d'aller voir la prof et de trouver un arrangement pour augmenter sa moyenne à partir de ce chantage... Tyrone prend un temps, avant de reprendre, en ayant une attitude des plus plaisantes.
Aujourd'hui, et ben, les amis, j'ai décidé de faire pareil.
Jetant un téléphone sur la table où le logo d'une cassette s'affiche sur l'écran, pour montrer que ça enregistre la discussion.
Monsieur Russel et son avocat se mettent à ouvrir les yeux et à inspirer fortement. Patrick de suite, se lève, s'énerve, prend le téléphone et le balance contre le mur, en hurlant :
- Petit Enfoiré ! Tu n'as plus rien maintenant. Tu vas faire quoi là ?
- Mon ami... Beaucoup de personnes aujourd'hui ne le savent plus, mais les BlackBerry sont des smartphones donc ils peuvent se connecter à internet, tant qu'il y a de la 3G. Donc l'enregistrement a été envoyé dans mon cloud simultanément. Riposte vocalement Tyrone, avec le sourire, puis il se lève, mains sur la table, en devenant sérieux dans ses dires, tandis que Savannah le contemple de sa chaise, avec moins d'inquiétude et une expression satisfaite.
Vous savez si j'étais avocat, j'aurais vraiment été dans la merde en faisant ça, mais vu que je ne le suis pas. Je n'ai rien à craindre. Malgré ça Monsieur Russel, avec vos menaces, et vous, maitre Leroy, avec votre ''non-envie de témoigner'' pour un délit que vous avez vu et entendu. Vous êtes très mal barrés !
- Tu crois avoir gagné, espèce de sale petit...
- On accepte toutes vos conditions ! Coupe-t-il la parole de son client.
- Quoi ? Est stupéfait Patrick, toujours debout. Randi sourit, en entendant les propos de l'avocat, alors que Savannah et Tyrone restent en alerte.
- Asseyez-vous Monsieur Russel tout de suite !
- Je ne vais pas m'asseoir ! Réplique Patrick face à Tyrone, en le regardant droit dans les yeux.
- Ecoutez on s'est fait avoir en beauté. Si on continue, ils publieront cet enregistrement et on sera foutu tous les deux. Peut-être qu'au final vous gagnerez le procès, mais dehors nous nous ferons lyncher par la presse et nos responsables. Et moi, je ne compte pas me faire lyncher, donc asseyez-vous immédiatement !
Monsieur Russel s'assoit, en étant furieux, tandis que Savannah, après être complètement détendu vu le changement d'ambiance, s'essuie les yeux, en faisant un petit sourire narquois. Maitre Leroy alors s'adresse à Tyrone :
- Qu'est-ce que vous voulez ?
- On veut ce qu'on a demandé au départ. Voilà le contrat de base qu'elle avait et qu'elle veut toujours.
L'avocat le prend, le lit et le transmet à Monsieur Tush, en lui ordonnant :
- Signez-le !
Patrick Russel fronce les sourcils, rougit de rage, en regardant longuement son avocat, et décide de signer les accords du divorce, avant de sortir de la pièce, en balançant sa chaise avec son pied.
L'avocat, alors, n'en prend pas compte, se lève et tend la main à Tyrone, en disant :
- Je ne sais pas ce que vous faites dans la vie, mais punaise, si vous devenez avocat, prévenez-moi parce que je ne voudrais pas vous avoir contre moi. Néanmoins, je vous voudrais plutôt avec moi.
- Malheureusement Maitre Leroy, je n'ai aucune envie d'être comme vous et ma mère ne voudra jamais que j'en soi un.
- Dommage. Remarque-t-il que Tyrone ne va pas lui serrer la main et préfère voir si Patrick a bien signé le contrat, de manière conforme, avant de leur redonner le contrat.
Au revoir Madame Tush et Monsieur Hirst.
Les deux lui font un signe de la tête, après que l'avocat leur a donné le contrat. Quand celui-ci est sorti, Savannah s'empresse de faire un câlin à Tyrone, en s'émerveillant, avec les larmes qui coulent spontanément de joie :
- Tu es un génie, Tyrone ! Merci, merci, tu m'as tellement sauvée, tu ne sais pas comment.
- Je t'en prie, je t'en prie. Prononce Tyrone, avec un grand sourire, pris dans cet enlacement.
- Tu m'épates vraiment, Tyrone. Émet Randi, en caressant la joue de Tyrone, pendant que Savannah l'enlace.
Tu sais, t'entendre et te voir parler comme ça, ça te rend un peu sexy. Bon, pas comme James, mais quand même !
- Flemme ! Répond Tyrone mentalement à Randi, sans pouvoir s'empêcher de l'exprimer en souriant, heureux de sa victoire face à l'avocat de l'ex-mari de Savannah.
X
Retour dans les bâtiments de la B.A.C, l'agent Benatia, arrivant avec un sac contenant à manger, et Jérôme, debout, avec la tablette en main, sont dans la pièce avec la baie vitrée en train de surveiller le Docteur Connors.
- Tu comptes enfin nourrir, le pauvre docteur ? Demande Jérôme, en remarque Myriam avec son sac provenant d'un fast-food.
- Arrête, il a eu un café ce matin. C'est déjà pas mal et j'ai un hamburger pour lui.
- Et qu'est-ce que tu attends pour lui donner son hamburger ? Persiste l'agent Jérôme de Marnes.
Là, rentre, Mike, le spécialiste d'investigation de la police, et il leur déclare :
- Ah, je vous cherchais. J'ai une info pour vous.
- Voilà, j'attendais Mike ! Réplique Myriam à Jérôme, avant de s'adresser à Mike.
Je t'écoute Mike. Qu'est-ce que tu as pour nous ?
- Tenez et regardez !
Sur la tablette qu'il a dans les mains, il leur fait parvenir une vidéo sans son, où ils aperçoivent le Docteur Connors et le Docteur Mando se disputaient dans un parking sous terrain.
- C'est bien nos aimants secrets qui s'engueulent là ?
- Oui, tu as tout compris, Myriam. C'était dans le parking sous terrain de l'hôpital où ils travaillent et sur ceux qui se disent, ce n'est sûrement pas une petite querelle. Répond Mike, en récupérant sa tablette.
- Comment tu peux savoir ce qu'ils se racontent ? On n'entend pas.
- J'ai utilisé un logiciel qui peut lire sur les lèvres. Ça a une fiabilité à quatre-vingts pourcents. Et ils s'embrouillent pour une histoire d'éthique.
- Tu penses que c'est une raison pour tuer une femme ? Une amie ? Questionne Jérôme.
- Je ne suis que le spécialiste informatique. A vous d'analyser et déduire un résultat avec ses vidéos.
- Je vais la déduire sur le terrain. Envoie-moi la vidéo Mike, s'il te plaît, et Jérôme, je te rappelle ce n'est pas très éthique de tromper sa femme. Précise-t-elle, en tendant la main pour recevoir la tablette de Jérôme, pendant que Mike lui envoie la vidéo.
- C'est déjà fait ! Émet Mike.
Myriam est alors prête à partir avec la tablette dans sa main gauche et le sac contenant le hamburger dans l'autre. Sortant de la pièce pour rentrer directement dans la salle d'interrogatoire, avec le Docteur Connors, qui est en train d'attendre, Jérôme et Mike, eux, observent l'entrevue. Elle, déboulant devant lui, lui balance le sac et déclare :
- Tenez votre repas !
- Merci, même si c'est inacceptable mes conditions d'enfermement. Récupère-t-il le sac, en commençant à manger le sandwich tel un ogre.
- Désolé ! Vous n'êtes pas notre seul suspect dans les bâtiments. S'assoit l'agent Benatia pendant que le Docteur Connors se plaint.
Il y a plusieurs affaires en cours et très peu de personnel pour s'en occuper. Vous devez connaitre ça, vous, à l'hôpital ?
- Oui on connait trop bien cela ! Dit-il, en ayant mangé déjà à la moitié de son hamburger.
- C'est fou ! Dernièrement, je me suis disputée avec un de mes collègues parce que ce petit con avait mal rempli son rapport et dedans, j'étais impliquée. Donc si son rapport nuit à l'affaire, ça nuira aussi à ma carrière.
- Hum... Exprime le Docteur, en ne saisissant pas les propos de l'agent.
- Et vous alors ? Jamais de petites querelles entre collègues ? Insiste l'agent Benatia, en le regardant manger avec plaisir son hamburger.
- Si, comme tout à chacun dans notre boulot. C'est quoi ces questions ? Vous voulez quoi ?
- Juste discuter. Ce n'est pas mieux de discuter en mangeant ?
- Ouais ! Est sceptique le docteur Connors vis-à-vis de l'agent Benatia.
- Moi en tout cas, ce collègue-là, j'avais envie de le tuer. Je crois que vous connaissez ça ?
- Là, je ne vous comprends pas. Arrête-t-il de manger la dernière bouchée de son hamburger.
- Attendez, je vais vous rafraîchir la mémoire. Myriam alors refait passer la baie vitrée en écran de rétroprojection et diffuse la dispute entre le Docteur Mando et lui.
Le Docteur Connors regarde sa dispute avec le docteur Mando où cette fois-ci il y a les sous-titres et on le voit lui dire « Arrête tes conneries ! On n'a pas le droit de s'occuper des affaires qui sont extra-hospitalières. Ces informations, si on les a, on peut finir en prison parce qu'on n'aura pas respecté le droit des patients. ». Le Docteur Mando répond à Connors sur un ton qui semble furieux « C'est pour pouvoir être efficace avec nos patients et arrête, ce n'est pas la mort ». Mais celui-ci lui réplique violemment, en fuyant la dispute « Allez dégages, va mourir, tu me fais chier. Saches que je ne te défendrais pas si ça retombe sur moi et que je ferai tout ce qui est dans mes moyens pour ne pas tomber avec toi. » Elle arrête la vidéo et lui demande avec un air supérieur :
- Alors Docteur Connors ? Vous avez vraiment fait tout ce qu'il faut pour qu'elle se taise. La preuve est faite, elle est morte.
- Arrêtez... Je n'ai jamais voulu faire ça... Je ne l'ai pas dit comme ça... Je voulais juste lui faire comprendre son erreur, au contraire... Semble-t-il dérouté par cette vidéo.
- Vous ne me contredisiez pas en tout cas ? Relance l'agent Benatia.
- Je n'ai pas tué mon amie. On s'est disputé le soir de sa mort, c'est vrai, mais je ne l'ai pas tué ! J'ai prêté le serment d'Hippocrate. Je serai incapable de ceci. Affirme le docteur, en posant son bout de hamburger sur le dessus de la table.
- Et pourtant ? On dirait que vous êtes passé outre votre serment. Admettez-le et on aura fini !
- Je ne peux pas admettre ce que je n'ai pas fait. Se défend le Docteur Connors, sans hausser la voix cette fois-ci.
- D'accord, alors qu'est-ce qui fait que vous avez parlé aussi mal à votre amie ? Change de sujet Myriam.
- Un problème de patient qu'on avait en commun. Elle a eu son dossier dans un autre établissement sans avoir l'accord du patient et de l'autre établissement. Et elle l'a fait en mon nom, en plus, normal que je sois énervé.
- Et c'était sur quoi et quel patient ? S'intéresse l'agent Benatia.
Pendant ce même instant, la capitaine Stéphanie Guen rentre en furie dans la pièce, où on peut voir l'interrogatoire. Enervée, elle demande promptement à l'agent De Marnes, en le voyant :
- Agent De Marne, où est...
Puis celle-ci voit alors Myriam interrogée le Docteur Connors et ressort aussi vite de la pièce sans chercher sa réponse. Alors que l'interrogatoire continue et Myriam se répète, car le médecin n'a pas répondu :
- Dites-moi c'est qui ce patient ? Et d'où provient ce dossier ?
- Vous savez très bien que je ne peux pas vous le donner. Je ne respecterais pas le secret médical. Répond le médecin.
- Intéressant même pour vous sortir d'ici, vous ne le diriez pas ?
- Oui, c'est ça un vrai médecin ! Maintient-il, en ayant un regard certain.
- Et ben, dites que vous l'avez tuée ? Persiste Myriam, avec énormément d'insistance.
- Je ne l'ai pas tuée ! Hausse la voix le Docteur Connors, cette fois-ci.
- Tais-toi Michaël ! Débarque la Capitaine Guen dans la salle, avec beaucoup de fougue.
Ne dis plus un mot, cet interrogatoire est fini.
- Capitaine, mais... Myriam sidérée de voir la Capitaine Guen qui stoppe son interrogatoire.
- Agent Benatia, Sortez d'ici ! On doit parler, TOUT DE SUITE ! Ordonne la Capitaine Guen à Myriam qui sort illico. Puis, quand elle est à l'extérieure, la capitaine s'adresse au Docteur Connors, avec un ton doux.
Michael, ne t'inquiète pas, on viendra te libérer. Attends quelques minutes, s'il te plaît !
L'agent Benatia, dans le couloir, la rage au ventre, attend sa capitaine qui est dans la salle d'interrogatoire avec le Docteur Connors. Jérôme, qui arrive à ses côtés, lui demande, en étant dans l'incompréhension :
- Mais c'est quoi ce bordel ? Pourquoi la Capitaine a interrompu de cette façon l'interrogatoire.
- C'est la question que je me pose. Répond Myriam, avec une voix irritée.
La Capitaine Stéphanie Guen, ainsi, les rejoint et exige directement à ses agents :
- Vous deux, venez dans cette pièce avec moi immédiatement !
Dans la pièce avec la baie vitrée où on peut voir les interrogatoires, l'agent Benatia questionne sa capitaine directement :
- Capitaine, qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi vous avez arrêté l'interrogatoire ?
- Agent Benatia, vous êtes intelligente, mais, en restant modeste, je le suis tout autant que vous, pour pas dire plus. Vous croyez que je vous ai dit de poursuivre l'affaire du bus parce que vous avez de beaux yeux. Non ? Dévoile la capitaine, en pointant du doigt par la baie vitrée le docteur Connors.
Parce que vous voyez ce docteur, à côté, c'est lui qui m'a informé qu'il y avait un survivant et qu'il pourrait nous aider à savoir si c'était un attentat ou un accident, en me transmettant toutes les infos sur l'évolution du survivant. Dans un second temps, ce docteur, je le connais depuis très longtemps. Il est le frère de mon ex-fiancé. Pour finir, il était avec moi le soir du meurtre du docteur Mando.
- Qu'est-ce qu'il faisait avec vous Capitaine ce soir ? Demande curieusement Jérôme.
- On parlait de l'accident du bus, mais aussi sur le survivant de cet accident.
- Quel lien avec l'accident du bus ? Myriam ne comprenant pas.
- Je vous en parlerai demain. Pour le moment, vous rentrez, tous les deux, chez vous. Vous vous reposez parce que demain sera une grosse journée. Et en même temps vous allez réfléchir sur ce que vous avez fait. Ok ?
- Ce qu'on a fait ? Si vous nous l'aviez dit, on ne l'aurait pas interrogé ! Réplique l'Agent Benatia pour se justifier.
- Et si vous m'aviez dit que vous avez un suspect et que c'était lui. Je vous aurais indiqué que c''était une mauvaise piste. Riposte la Capitaine Stéphanie Guen, en haussant la voix.
Maintenant, sortez d'ici pendant que je règle ce merdier avec le Docteur et que j'essaye de le libérer sans qu'il porte plainte contre vous.
Les deux agents partent, déçus de la finalité de l'entretien avec leur capitaine. Dans le couloir, en direction de leur bureau, Jérôme énonce à Myriam, l'air dévasté :
- J'ai l'impression qu'on est dans une merde pas possible.
- Et demain, ça sera encore pire à ce que j'ai pu comprendre. On a été de vrais boulets. Maintenant on n'a vraiment aucune piste.
- Si on a encore la piste de ton organisation secrète là. Rappelle Jérôme à Myriam.
- Ouais, on verra cela demain alors. Lui souligne l'agent Benatia, en rentrant dans son bureau et quittant son collègue.
XI
A l'Orléans, devant le bâtiment où s'est tenu l'audience du divorce, Tyrone et Savannah sont à l'extérieur, content et joyeux. Sur le trottoir, entouré de passant, dans une ambiance à peu près bruyante, Savannah refait un câlin à Tyrone.
- Tu as été merveilleux Tyrone ! Je t'admets que j'ai eu peur, mais mince, qu'est-ce que c'était intense ? Merci ! Merci !
- C'est bon. Ce n'est rien pour moi. Ça m'a fait plaisir. Répond Tyrone, en acceptant son câlin.
- Tu rigoles, ce n'est pas rien. Lâche-t-elle Tyrone, en ressortant son contrat de divorce.
J'allais finir à sec, mais grâce à toi et la signature de cette enflure, je peux retrouver une vie normale et être en paix.
- Tout le plaisir était pour moi.
- Tu devras être avocat parce que WAAAAH... Qu'est-ce que tu es fort. Exprime-t-elle, avec tellement de joie, en rangeant son contrat dans son sac.
Je t'avoue que je n'ai pas compris la moitié de ton histoire, mais WOW, la chute. Magnifique !
- T'inquiètes et oublies ça, déjà ma mère ne voudra pas et je n'ai pas envie d'être un connard sans cœur comme eux.
- Ahah ! Rigole doucement Savannah.
Ah bon ? Parce que sur ce que j'ai cru comprendre, tu étais bien un connard !
- Je regrette de t'avoir fait gagner ton divorce.
- Mais non, je t'embête. Dit-elle, en lui tapotant le bras.
Je t'assure, je suis trop heureuse.
- Je te crois sinon, ramène-moi à la gare. A cette heure-ci, si j'ai mon train j'arriverai le soir chez moi. Donc allons-y, j'ai respecté ma promesse !
- Oui, viens, je t'emmène, tu le mérites. Déclare Savannah.
Après avoir fait deux trois pas en avant, avec autant de personne qui marche, Monsieur Russel, l'ex-mari de Savannah, les poursuit en criant :
- SAVANNAH ! SAVANNAH !
Tyrone et Savannah se retournent, voient Patrick déboulé vers eux. Se mettant alors, en avant pour protéger Savannah, même si Patrick est beaucoup plus costaud que lui, celle-ci lui déclare le temps qu'il arrive, en mettant sa main sur son épaule :
- Je sais me défendre Tyrone.
- J'imagine, pour une militaire, c'est normal, mais laisse-moi faire. Répond Tyrone, d'un air convaincu. Mettant sa main en avant pour contrer Patrick, il lui ordonne, en prenant sa voix la plus grave :
Arrêtez Monsieur Russel ! C'est fini, vous avez perdu ! Laissez tomber !
- Tu la fermes toi, le faux avocat, je ne t'ai rien demandé. Et Savannah, viens ici ! Ordonne-t-il, violemment, sur place, en agitant les mains.
- Je ne viendrais pas. Va te faire voir Patrick ! Dit-elle, d'une voix ferme, en mettant Tyrone sur le côté et en s'affirmant.
- Tu n'es plus mariée et tu fais la folle maintenant, Attends ! Déclare Patrick, en agitant son index.
- Il n'a rien à attendre, vous dégagez d'ici ! Réplique Tyrone, au milieu de cette foule qui s'intéresse à cette dispute publique.
- Répète ! Je n'ai pas entendu. Exige Patrick, en s'inclinant vers Tyrone, avec le poing serré.
- Barrez-vous ! Tout de suite ! Hurle Tyrone, en pointant son doigt dans la direction d'où il est venu.
Monsieur Russel se met à sourire, d'un air narquois, et commence à lancer son poing sur Tyrone. Randi, le voyant à travers Tyrone, prend possession de son corps, en transformant la couleur des yeux de Tyrone en bleu étincelant. Contrant le coup, il chope son poing et lui donne un gros coup de boule en pleine tête. Celui-ci tombe à terre, face aux passants qui se sont mis à observer cette mini-confrontation, Tyrone reprend possession de son corps et retrouve la couleur de ses yeux initiale. Voyant Randi, dans son champ de vision, qui lui fait signe avec son pouce levé, Tyrone se met au même niveau que Patrick et lui déclare :
- Tu vois, quand ta chère ex-femme m'a raconté quel genre de type tu étais, j'ai compris qu'enfaîte tu aimais contrôler la situation, que si on te contrecarrait, tu t'énerverais facilement et surtout si tu perds, genre un divorce, tu craquerais. C'est exactement ce qu'il s'est passé et, du coup, tu n'as même pas vu que tu étais filmé. Lui montre Tyrone, avec son doigt les différentes caméras publiques qui ont filmé la scène.
Comme tu le sais, vu que ces images sont maintenant gardées à vie par la sécurité nationale, je te conseille de plus retenter cela ou sinon elle va porter plainte et ta carrière sera littéralement morte. Voilà ce que sait faire le faux avocat !
Patrick le regarde avec les sourcils froncés et Tyrone finit sa confrontation, en lui ordonnant :
Maintenant dégagez ! Compris !
Patrick se lève, observe autour de lui, voyant cette foule, qui n'attend que de voir un affrontement, prêt à filmer. Celui-ci menace Tyrone, en pointant son doigt sur son cœur :
- Bien, je retiendrais ton nom Monsieur Hirst. On se reverra.
Patrick part alors dans l'autre sens, en bousculant certains passants de l'épaule. Savannah et Tyrone le regardent s'en aller, puis quand la foule se disperse, ils repartent pour aller à la gare. En chemin, Tyrone remercie mentalement Randi, qui marche à côté de lui :
- Merci Randi de m'avoir aidé.
- Je t'en prie, beau gosse.
- Je ne savais pas que...
- Tais-Toi Tyrone et profite de l'instant. On a gagné ! Profère Randi, en faisant un léger sourire songeur pendant que Tyrone et Savannah continuent à marcher le long de la rue pour rejoindre leur voiture.
XII
La nuit commençant à tomber, après être sortie de chez la guérisseuse de son village, Randi est positionnée devant sa maison, en train de la contempler. Décidant d'y rentrer, elle constate son séjour en désordre. Affectée par cela, elle traverse le séjour, se dirige dans les autres pièces et découvre le même remue-ménage.
Ravalant sa salive, toujours l'air affligée, elle s'avance dans sa pièce à coucher, aperçoit une boîte et la ramasse. Elle regarde à l'intérieur et elle se met à larmoyer à petite goutte. Après cela, elle pose la boîte, et regagne le salon, en décidant de le nettoyer.
Randi commence à se baisser, ramasse les détritus, puis les jette dans un grand récipient. Elle répète ces gestes jusqu'au moment où elle entend un bruit. Se retournant vivement, elle décèle un bouclier en l'air se diriger contre elle. Par réflexe, elle l'attrape avec ses deux mains. Constatant que c'est son mari qui lui a lancé, son visage rougit et elle se met à crier :
- Mais tu es malade ? Qu'est-ce qu'il t'a pris de me lancer ce bouclier ?
- Écoute-moi Randi...
- Non, je ne t'écoute pas. Interrompt-elle son mari, en continuant à crier.
Où sont les enfants ? Et tu as vu ce qu'ils ont fait à la maison ? Ils ont osé voler le collier que ta mère m'a offert. Sur Odin, que la mort leur tombera de ma main.
- Ne t'inquiète pas pour les enfants, ils sont chez mon frère. Et de plus, c'est pour ça que je t'ai lancé ce bouclier Randi.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Explique-toi ? Se calme vocalement Randi.
- Tu sais, je t'ai aimé dès que je t'ai vu. Mais aussi parce que ton caractère m'a surpris. Et quand tu m'as dit ton nom, j'ai compris que tu étais la bonne. Déclare Falko, en s'avançant vers elle.
- Où tu veux en venir ? Lui demande Randi, en fronçant les sourcils.
- Randi, ton prénom, tu sais ce que ça signifie, j'imagine ?
- Oui, ça signifie un bouclier.
- Exact ! Et moi pensant que tu étais le bouclier de la famille. Expose-t-il face à elle, en reprenant le bouclier dans ses mains.
Je me suis dit que tu n'avais pas besoin d'apprendre à te défendre vu ton nom. C'était une erreur de ma part. Je compte bien la rectifier.
Randi fixe son mari prendre le bouclier, pendant un instant, avec un regard sombre. Se dirigeant subitement vers la porte donnant à l'extérieur de la maison, après avoir repris le bouclier dans les mains de Falko, elle manifeste à son mari, en remarquant qu'il ne la suit pas :
- Alors tu attends quoi ? Commençons à réparer ton erreur.
Falko acquiesce, en étant fier de la réaction de sa femme, puis il décide ainsi de la rejoindre dehors, l'air déterminé pour s'entraîner avec sa femme.
XIII
À la gare d'Orléans, sur un quai, avec un afflux minimal de personne, face à un train, Tyrone, en ayant remis ses linges qu'il a eu quand il est arrivé à Orléans, et Savannah sont devant un wagon en train de discuter :
- Tyrone, je te remercie encore pour tout ce que tu as fait. Je n'aurai jamais réussi sans toi.
- C'est sûr. Sans moi, tu serais dans la merde. Ironise-t-il, avec un sourire hautain.
- La modestie, toi, tu ne connais pas, j'imagine ? Réplique Savannah, avec un petit sourire à son tour.
- Pas du tout. C'est quoi même ça ?
- Ahah ! Rigole-t-elle légèrement, avant de prendre de l'argent de sa poche pour lui tendre.
Tiens, tu le mérites, en vrai.
- Quoi ? Non merci, je ne veux pas de ton argent. Tu as déjà payé mon billet de train. Tu m'as nourri aussi et donné des vêtements, c'est déjà assez.
- Non j'insiste, Tyrone. Retend-elle l'argent vers lui.
- Je n'en veux pas. Laisse tomber ! Réclame Tyrone, en repoussant avec sa main doucement.
Par contre, je tiens à m'excuser, je n'aurais pas dû refuser de t'aider simplement par égoïsme alors que tu subissais des violences de la part de ton mari.
Alors Savannah rentre sa main dans sa poche avec l'argent, en disant ensuite :
- Ne t'excuse pas, ça appartient au passé. En tout cas, si tu as un service à me demander, quoi qu'il soit, je viendrais sans hésiter. On a toujours besoin d'une militaire et à ce que je vois, tu as beaucoup de problèmes.
- Qu'est-ce qui te fait penser ça ? Demande Tyrone, avec une certaine gêne.
- Oh, je ne sais pas trop. Devine ! Réplique Savannah ironiquement, en montrant avec sa main son visage pour dire « Ta tête est la définition des problèmes ».
- Ouais, j'ai compris. Ce sont mes bleues et mes petites blessures sur le visage qui te font penser ça, j'imagine ! Répond Tyrone, timidement, en baissant faiblement le regard.
- Les Récentes ou les anciennes ? Lui fait-elle la remarque, en parlant de sa blessure au front causée lors de cette confrontation avec son ex.
- Pas mal ! Sourit Tyrone.
- En tout cas, sache que ma proposition est très sérieuse. Reprend Savannah.
- J'y prends note. Merci.
Soudainement, ils entendent via les haut-parleurs de la gare :
- Le départ du train en direction de la Gare de Paris-Austerlitz est imminent.
- C'est mon train ! Précise Tyrone, en la prenant dans ses bras, une nouvelle fois, puis il lui déclare :
On se recontacte, je t'envoie un message quand j'arrive. Porte-toi bien Savannah !
Apres que Savannah le remercie, Tyrone lui fait un clin d'œil, en reculant, puis il se retourne et monte dans le wagon. À l'intérieur, pendant qu'il marche pour trouver sa place, Tyrone témoigne de sa reconnaissance à Randi dans sa tête :
- Merci Randi, je ne t'ai remercié pas tout à l'heure.
- Tu l'as déjà dit tout à l'heure. Mais c'est normal, on est ensemble. Débarque Randi, avec une autre tenue vestimentaire, qui ressemble à un pyjama, par magie derrière lui.
- Mais je ne parle pas que pour ça. Comparé aux autres, tu n'as pas cherché à me faire chier toute la journée et ça, c'est cool, je tenais à te remercier là-dessus. Puis Tyrone admire Randi, dans sa tenue.
Et sinon, j'adore tes tenues et ton style, très coquette pour une femme viking.
- Merci beaucoup, j'apprécie beaucoup, beau gosse ! Sur l'autre sujet, je t'en prie et les autres ne cherchent pas à te faire chier, ils ont juste différentes façons de te faire progresser. Tu es juste trop égoïste et trop bête aussi pour le voir. Clarifie Randi de manière très directe.
- Avant cette phrase, tu étais mon esprit préféré Randi. Mais Anne va reprendre la première place dans mon top. Revendique-t-il, en continuant à chercher sa place.
- Ryuku n'est même pas numéro un. Il n'aurait pas dû te sauver, hier.
- Flemme ! C'est tout ce que je dirais pour ma défense. Dit Tyrone, en ayant trouvé sa place.
- Mais bien sûr, beau gosse ! Tyrone s'assoit sur son siège, retrouve Randi face à lui, qui a été derrière lui auparavant, et qui poursuit la discussion :
En fait, dans ton histoire que tu as racontée à l'avocat et à l'ex-mari de Savannah, pourquoi le gars avait deux téléphones sur lui ?
- Tu vois Randi, si tu commences à trouver la faille de mes histoires, on ne va pas s'entendre toi et moi. Déclare Tyrone à Randi, mentalement, avec un petit sourire malicieux.
- Que veux-tu ? Je suis ce que je suis devenu !
- En parlant de ça, je me suis souvenu de ta vie, c'est à cause de ses sauvages que tu as appris à te battre et que tu as pu devenir cette soi-disant femme forte ? La questionne Tyrone dans sa tête.
- Oui ça m'a endurci. Je ne peux pas le nier. Répond-elle, en regardant ses mains et serrant, par la suite, les poings.
- Bien ! Et j'ai une autre question ? Comment ça se fait que vous parlez la langue française comme moi ? Alors qu'avant, vous parliez votre langue d'origine ?
- Simple ! Répond Randi, en croisant ses jambes croisées, très gracieusement.
On vit à chaque fois dans le corps de différentes personnes pendant un laps de temps indéfini, normal que notre vocabulaire, notre langage, mais aussi notre comportement change et s'adapte à chaque époque. Donc comme toi, quand tu étais bébé, on a appris ta langue.
- Pas faux. En tout cas, j'adore ce côté de femme viking qui sait se battre et tout, ça me fait penser à...
- Si tu parles encore d'une de tes séries sur ma civilisation, je te tue d'une manière que tu n'imaginerais pas. Interrompt Randi, avec un faciès énervé.
Tyrone sourit, en ayant les mains derrière la tête, et se met à fermer les yeux pour dormir pendant que le train démarre pour rejoindre Paris.
XIV
Dans l'appartement de James, au bout de leur salon, Jimmy, le frère de James, regarde la télé, affalé sur son canapé, en train de boire une bière. James, ainsi, rentre dans l'appartement, découvre son frère devant la télé, jambes allongées, et celui-ci lui déclare sans même porter un regard sur lui :
- Tu étais où toi toute la journée ?
- Chez ma copine ! Répond James, en allant dans la cuisine.
- Toi, tu es bon menteur, tu dis ça juste pour que je ne te pose pas de question.
- Tu as tout compris frérot. Élève-t-il la voix pour que son frère l'entende de la cuisine alors qu'il prend une canette de soda, avant de revenir dans le salon en poursuivant.
Et toi, tu as fait quoi toute la journée ?
- J'étais au taff, faut bien payer pour les factures et tes études.
- Arrête, je suis boursier, tu ne payes rien ?
- Ah bon ? Et la cannette que tu bois ? C'est Macron qui l'a payé. Réplique-t-il, en reprenant une gorgée de sa bière.
- Tu as de bonne repartie, toi. Cherche-t-il à en finir avant de se diriger dans sa chambre.
Je te laisse, à toute.
Jimmy le salue, en augmentant le son de la télévision, tandis que James, qui est dans sa chambre, se dévêt de son manteau et de son pull, en le posant sur un cintre. Allumant son ordinateur portable, il visionne son téléphone, en attendant que son ordinateur charge.
Dans un calme plein, il ouvre sa session, puis se remet à farfouiller dans son téléphone, en mettant de la musique. Subitement, son écran d'ordinateur affiche un gros signal d'alarme avec un triangle rouge. Fronçant les sourcils, il porte un regard curieux, en pianotant dans la foulée sur son ordinateur. Choqué du résultat, il se déclare à lui-même à haute voix :
- Putain, mais dans quelle merde Tyrone s'est mis encore.
XV
Dans l'immeuble de Tyrone, à l'intérieur de l'ascenseur, celui-ci se regarde via le miroir, il distingue que ces bleues et ces petites blessures ont guéri et ont disparu rapidement. Même sa blessure au front, après avoir cogné l'ex-mari divorcé de Savannah, n'est plus.
- Faut dire que tu encaisses bien mon chéri. Apparait Randi, en caressant ses cheveux, après être apparu.
- Ne m'appelle pas comme ça Randi ! Lui répond Tyrone mentalement.
- Oh chéri, tu es gêné. En tout cas, je te souhaite bonne chance avec tes parents. Ça ne va pas être facile.
- Il y a pire, beaucoup plus pire. Déclare Tyrone quand l'ascenseur arrive à leur étage.
- Sinon la prochaine fois, tu me présenteras James.
- Au revoir Randi ! Émet-il, en sortant de l'ascenseur, avec un léger sourire.
- Mais quoi ? Demande-t-elle à Tyrone alors qu'il avance vers sa porte d'entrée et que l'ascenseur se ferme, pendant que Randi reste à l'intérieur, en lui faisant un signe pour lui dire « au revoir ».
Tandis que Christopher, le père de Tyrone, placé face à la table du salon, lorsque sa femme, Miranda lui sert le repas, en lui disant :
- C'est phénoménal, Tyrone n'est toujours pas rentré ?
- Il devrait arriver. J'ai regardé dernièrement sur le logiciel, il revenait sur Paris. Il devrait bientôt...
Tyrone alors rentre, en faisant du bruit, et Christopher reprend :
Quand on parle du loup.
- Salut la famille. Vous allez bien ? Adresse-t-il une marque de civilité à ses parents.
- Bien ! Répond la mère de Tyrone.
C'était comment ta journée à Orléans ?
- Stimulante. Très stimulante comme journée. Persiste Tyrone, avec un petit sourire en coin.
- Bon, va te changer, laves toi les mains et viens manger avec nous pour nous raconter vu que ça t'amuse de partir sans prévenir.
- Orh Maman...
- Oui, je sais. Ajoute Miranda, tenant le plat dans ses mains.
Allez, va te laver les mains et on va manger ensemble.
- D'accord, je ne serai pas long. Attendez-moi, en plus, j'ai faim.
Tyrone se précipite dans sa chambre. Dedans, il reçoit une notification sur son téléphone, la regarde et se dit à lui-même :
- Oui ! Cool ! La bande-annonce de ma nouvelle série.
Il se met alors à allumer son ordinateur, le temps que ça charge pour voir sa bande-annonce. Il va se laver les mains, en attendant, puis enlève son sweat-shirt pour le mettre au sale.
Après avoir fini, il se dirige vers son ordinateur, mais il découvre une série de 1 et 0 en vert sur fond noir via l'écran de son ordinateur. Suspicieux, il essaye alors de faire bouger la souris pour voir la réaction, mais cela ne change rien. Ne comprenant vraiment pas, il commence alors à diriger son doigt vers le bouton « Echap », mais brusquement, il entend une grosse voix derrière lui sur un ton inquiet :
- NON ! N'appuie surtout pas sur ce bouton !
Apercevant un homme indien, grand, avec une haute stature, un regard dominant, une barbe courte et bien taillée, habillé en costard cravate, élégant, mais froid, avec teint bronzé. Tyrone reste figer et celui-ci énonce dans un ton plus agressif :
Je répète, ne touche pas à ce bouton.
- Mais tu es qui toi ? S'interroge Tyrone, en ayant l'index près du bouton Echap.
- Je suis Zachary, le dernier esprit en toi. Et mon grand, si tu appuies sur ce bouton, ton ordinateur va déclencher une explosion et on mourra tous !
Scandinavie : l'ensemble des pays nordiques en incluant le Danemark, la Norvège et la Suède.
Maré tét : Foulard qu'on attache dans les cheveux
Hyperventilation : Respiration de plus en plus rapide
Loeknir : Médecin
HP : Hôpital Psychiatrique
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