Chapitre 7 : Le Combat d'une Vie
CHAPITRE 7
Le Combat d'une Vie
De bons matins, sous les nuages brumeux de Paris, Tyrone, qui fait son footing, en passant de bâtiment en bâtiment, court tranquillement sur les différents trottoirs autour des passants. Ses pensées se remémorent ce qu'il s'est passé depuis la soirée où il a vu ces corps éventrés et le meurtre commis par la Constitution. Mentalement, à la vitesse dont il court, il revoit les corps éventrés, le meurtre dans le sous-sol, l'accident du bus et les morts à l'intérieur du bus. Réfléchissant fortement à cela, il se met à transpirer, en accélérant de plus en plus vite.
Quelques mètres après, il passe devant un poste de police. Essoufflé, il s'y tient debout, main sur les genoux, observant fixement le bâtiment, l'air de se demander « Est-ce que je dois aller dire à la police ce que j'ai vu et ce que je pense ? ». Secouant la tête, il remonte ses manches et reprend sa course. Sur son parcours, il continue à réfléchir, se souvenant de l'asile, des propos de Quelot sur le fait de ne pas dire ce qu'il sait parce que ça pourrait amener à un résultat que personne ne souhaite. Egalement, il se remémore l'interview où il a appris la mort du Docteur Mando très rapidement.
Arrivé devant un complexe sportif, avec de nombreux terrains, dont un, composé de tribunes, Tyrone se dirige vers le stade. Aux tribunes, il se met alors à faire des montées-descendantes grâce aux escaliers, mais il continue à être envahi par ses pensées. Là, il se rappelle de ce que Magnus lui a énoncé '' que le meurtre du Docteur Mando n'est pas une coïncidence ''. A force de penser à ça, pendant qu'il remonte les escaliers, il s'énerve et, en haut, il se met à crier de toutes ses forces. Exténué, après son cri, il se colle au dos d'une rampe, accroché au mur, pour reprendre son souffle, tout en regardant l'horizon sur la pelouse et les bâtiments en arrière-fond. Quelques secondes après, un homme, caucasien, d'une trentaine d'année, un peu plus grand et plus costaud que Tyrone, débarque devant lui et le salue :
- Bonjour, jeune homme ! Tyrone lui répond de même, avec un signe de tête, en étant essoufflé, ses mains sur le genou et l'homme poursuit, en lui demandant.
Dites-moi vous avez l'heure ?
- Euh... Oui ! Répond-il, en regardant sa montre, toute en reprenant son souffle.
Il est...
Soudainement, l'homme attrape Tyrone par le cou en lui coupant la parole. Sentant sa force, Tyrone n'arrive pas à émettre de son. Contre le mur, l'homme lui ordonne, d'une voix ferme :
- Donnes la montre !
Apeuré, ne comprenant pas ce qu'il se passe, Tyrone essaye de s'exprimer, mais n'y arrive pas du fait qu'on l'étrangle. Malgré ça, Tyrone se débat, en essayant de lui donner des coups de pied, mais ça ne fonctionne pas. L'homme le balance ainsi par terre et Tyrone glisse sur le sol, en se cognant contre une bordure de siège. Il se rapproche de Tyrone et lui crie :
Je veux que tu me donnes...
Tyrone, par terre, en plus d'être épuisé par son footing, n'entend pas toute la phrase de l'homme à cause du choc. Tandis que son agresseur s'avance, Tyrone, lui, aperçoit progressivement un petit garçon asiatique, d'un mètre quarante et habillé, en tenue noire traditionnelle japonais. Ne saisissant pas, il émet un mot, avec beaucoup de mal :
- Mais...
- Pas de panique ! Rassure le garçon asiatique, en levant son pouce, avec un petit clin d'œil.
Je suis Ryuku, ton cinquième esprit et je suis là pour toi, mon pote.
- Tu ... Es ... Quoi ? Demande Tyrone, à voix basse et très lentement, alors qu'il voit la main de Ryuku s'approcher de ses yeux.
I
Fin du XIe Siècle, au Japon, sur un paysage entouré de verdure et de montagne, avec des routes en terres, se tient une petite maison en bois, isolée. Devant cette maison, dans un environnement très calme et apaisant, Ryuku, âgé de sept ans, qui est plus jeune que quand il a été face à Tyrone. Courant dans une allée de jardin couvert de dalle, Ryuku se place face à un arbre de sept mètres de haut. Le regardant longuement, il se met à l'escalader. Avec peu de mal, il l'escalade lentement, grâce aux appuis de l'arbre. Après avoir parcouru près de 2 mètres, un moment, son pied droit glisse. Paniqué, il se tient, de toutes ses forces, sur ses appuis où il s'agrippe. Ne tombant pas, il se remet alors à souffler de soulagement, en observant, en dessous de lui, un instant, et il se remet à franchir l'arbre, sur le champ. En étant à plus de trois mètres de haut, il décide d'arrêter et va sur une branche. Debout sur la branche, marchant de pas en pas, il finit par s'asseoir et contempler la vue, en étant émerveillé.
Un homme, assez âgé, avec des cheveux longs blancs, qui se déplace lentement, sort de la maison, semblant rechercher quelqu'un et crie :
- Ryuku ! Ryuku !
Ayant entendu son nom, Ryuku observe en bas, aperçoit l'homme et lui réplique :
- Je suis là mon oncle ! Sur l'arbre !
- Oh, mais que fais-tu là-haut ? Descends, nous allons déjeuner ! Ordonne son oncle, effrayé de voir Ryuku là-haut.
Ryuku se lève de la branche où il est assis, y marche de pas en pas, reprend les mêmes appuis et commence à descendre de l'arbre pendant que son oncle l'observe avec inquiétude. Mais après avoir parcouru la moitié de la hauteur qu'il a effectuée, il glisse violemment et chute. Son oncle, proche de l'arbre, ne peut que le voir en train de tomber et crie de peur, en réagissant, avant de le rattraper, en faisant un bond.
- Ryuku, vraiment, je t'ai déjà dit de ne pas faire ça. Réprimande son oncle, soulagé après avoir rattrapé son neveu, avec ses deux mains.
Je suis trop vieux pour ces bêtises.
- Désolé mon oncle ! S'excuse Ryuku, avec son oncle, à terre.
- Je t'excuse, allons manger. Ta tante nous attend.
Relâchant Ryuku, tous les deux, avec un peu de difficulté, dû au choc, se dirige vers la maison. En allant, côte à côte, son oncle lui déclare :
- Si tu manges respectueusement tout le repas de ta tante, je t'annoncerai une belle surprise.
- Quelle surprise ? Demande-t-il joyeusement.
- J'ai dit, après le repas. Répète son oncle, en rentrant dans la maison avec Ryuku.
A l'intérieur de la maison, dans une petite pièce très colorée, Ryuku, sa tante et son oncle sont posés à genoux face à une grande table basse où se tient une grande assiette avec le repas. Affamé, Ryuku commence à se servir avec sa petite assiette, mais sa tante, lui donne une tape sur le dos de sa main, avec ses baguettes pour manger, et le sermonne :
- Ryuku, si tu veux devenir un homme, respecte les règles et patiente pour manger.
- Oui ma tante ! Exprime, d'une faible voix, Ryuku.
- A toi l'honneur pour faire l'Itadakimasu alors si tu es pressé de manger. Lui dicte sa tante.
Ils se mettent alors à fermer les yeux, joignent leurs mains et Ryuku émet :
- Itadakimasu !
Sa tante et son oncle le répètent également, et restent dans cette position une trentaine de secondes. Puis ils redisent à l'unisson « Itadakimasu », une nouvelle fois. Fini, Ryuku prends ses baguettes et se sert dans le grand plat, mais sa tante le frappe, à nouveau, avec ses baguettes. Ryuku, gémissant de douleur, son oncle le blâme :
- Ryuku, tu sais bien qu'on ne se sert pas avec ses baguettes, on utilise les baguettes de table ! Je ne veux plus qu'on te reprenne ou sinon tu n'auras pas ta récompense.
- Oui mon oncle, désolé ! S'excuse-t-il en baissant la tête.
Ainsi, ils peuvent se mettre à manger tous ensemble, dans les bonnes coutumes. Quelques minutes, après avoir mangé, l'oncle de Ryuku lui déclare :
- Bien mon garçon, tu as bien respecté les règles. Tu mérites ta récompense, on ira après avoir débarrassé.
Ryuku sourit à l'attente d'avoir sa récompense, avant qu'eux tous, par la suite, débarrassent les ustensiles et la nourriture.
Plus tard, sur une grande prairie avec un petit dôme en bois, à deux étages, l'oncle de Ryuku et lui-même y sont positionnés devant.
- Je t'ai trouvé ton sensei. A toi de me prouver que tu le mérites maintenant. Lui annonce, son oncle, en pointant du doigt l'édifice.
- Un... Vraiment ? Se met-il dans un état de stupéfaction, en entendant cela.
- Oui Ryuku, Vraiment ! Tu vas pouvoir t'entrainer.
- Merci mon oncle, merci, merci ! Répète-t-il, en enlaçant son oncle.
J'en ai la volonté. Je ne te décevrais pas.
Excité, Ryuku se met à courir en direction de la maison, en sautillant dans tous les sens. Tandis que son oncle l'observe, avec une grande fierté et un léger sourire aux lèvres.
II
Retour au complexe sportif où Tyrone est en train de se faire agresser. À terre, son agresseur le soulève, avec ses deux mains, par son sweat et lui crie :
- Donne-le-moi ou tu vas le regretter !
- Ai... Aidez-moi... S'il vous plait ! Supplie Tyrone, d'une voix basse.
- Personne ne t'aidera ! Précise son agresseur, en le retenant.
- Ne l'écoute pas. Déclare Ryuku, avec sa voix enfantine, mais ferme.
Je suis là pour t'aider.
- Comment ? Demande Tyrone à Ryuku, à voix basse, toujours avec sa voix gémissant de douleur.
- De quoi tu parles ? S'interroge son agresseur.
- Je peux t'aider parce que je suis un ninja ! Enonce Ryuku, avec fierté.
Ryuku, alors, met deux de ses doigts sur les yeux de Tyrone. Celui-ci, toujours haussé par son agresseur, ouvre grandement les yeux puis les ferme, d'un coup. L'agresseur, surpris, continue à tenir d'une main Tyrone et lui hurle dessus, en lui mettant des claques :
- Réveille-toi petit enfoiré ! Je n'en ai pas fini !
- Tu as raison ! Ouvre-t-il ses paupières amplement, avec un changement de pilosité, devenant marrons clairs, alors qu'il a les yeux marron foncé.
On n'en a pas fini.
Soudainement Tyrone, lui donne un coup de paume à toute vitesse en pleine gorge. Son agresseur recule d'un pas, vu la violence du coup, et n'arrivant plus à respirer, il met sa main autour de son cou, par réflexe. Quant à Tyrone, il se met, étonnamment, à observer son corps et ses mains, en disant :
- J'ai pris possession de ton corps, tu en avais bien besoin, on dirait.
- Ryuku ? Demande Tyrone à lui-même, qui a pris la place de ses esprits.
- Oui, c'est moi qui te contrôle. Répond Ryuku mentalement, ayant maitrisant son corps.
Maintenant, laisse-moi gérer et admire le spectacle.
- Quoi ? Ne saisit pas Tyrone.
L'agresseur, qui a repris sa respiration, commence à monter au créneau. Se relevant, il sort son arme, s'apprête à le pointer sur Tyrone, mais, contrôlé par Ryuku, celui-ci l'anticipe et donne un coup de pied sur sa main qui tient le fusil, en le faisant tomber, en bas de l'escalier. Après cela, l'agresseur sort rapidement un couteau et se met à attaquer Tyrone, qui esquive ce coup, en se baissant. Ryuku, ainsi, le frappe, avec la paume de sa main droite, sur le pli du coude qui fait que l'agresseur crie de douleur, en jetant son couteau. Ryuku, dans le corps de Tyrone, poursuit avec un enchainement de coup de poing sur les avant-bras de l'agresseur qu'il utilise pour se protéger le visage. Décidant de placer un double coup de paume violent sur son abdomen, de face, il le fait reculer sur près de deux mètres.
Ryuku balance le couteau avec son pied dans le bas des escaliers. L'agresseur, lui, sonné par le coup, se met à s'énerver encore plus, avec un regard ardent, et relance le combat. L'attaquant avec un coup de poing, Ryuku se protège avec son avant-bras puis contre-attaque, en lui donnant un coup de pied mais l'agresseur surprend Ryuku, en stoppant sa jambe avec son autre main. L'agresseur se met à l'attraper avec son autre main libre puis, avec toutes ses forces, il lance Ryuku contre le mur.
Ryuku, à terre et sonné, dû au choc contre le mur, aperçoit Tyrone, qui lui ordonne :
- Eh, lève-toi, ce n'est pas fini.
- Ne me donne pas d'ordre ! Déclare mentalement Ryuku, la main contre le crâne de Tyrone.
Déjà, je contrôle ton corps qui est fatigué d'avoir couru et, en plus, je n'ai pas l'habitude de combattre avec ton corps, alors laisse-moi tranquille.
- Ouais, mais je ne veux pas mourir et vu comment il t'a soulevé... Souligne Tyrone, apeuré voyant la force de cet homme.
Je n'ai vraiment pas envie de mourir aujourd'hui.
- Et je te rappelle qu'ici, c'est moi l'enfant donc pleurniche pas... Lui fait-il cette remarque qui calme aussitôt Tyrone.
Avec le corps de Tyrone, Ryuku se relève, craque son cou, tandis que l'agresseur arrive pour lui donner un coup de poing, mais Ryuku chope son poing, le tourne avec une telle violence qu'on l'entend se déboiter de l'intérieur. Hurlant de douleur, Ryuku continue, en prenant son avant-bras et le fait voltiger, par terre. Sur le sol, Ryuku, qui tient complètement son bras, lui fracture le bras en le tordant à nouveau, qui lui provoque une douleur plus intense, avant d'enchainer en un dernier coup de poing au visage qui le fait tomber dans les pommes.
Ryuku prend une grande inspiration après ce combat, observe autour de soi, toujours dans le corps dans le Tyrone, puis décide de descendre les escaliers. En bas, il laisse Tyrone reprendre possession de son corps. Tyrone, retrouvant dans son corps, se sent alors étourdi. Prenant appui sur une rampe, il crie de douleur, dû au choc provoqué sur son dos lors du combat. À genoux fatalement, en mettant ses mains sur son dos, il prend conscience qu'il a été contrôlé. Ryuku apparait, face à lui, et l'informe :
- Je sais, tu ressens la douleur du combat, la fatigue, la souffrance et tout ça en même temps. Mais là, on n'a pas le temps de se reposer, ce gars va se lever et nous, il faut qu'on soit loin de lui.
- Mais... Mais... Mais comment ? S'interroge Tyrone, encore bouleversé.
- Je t'expliquerai plus tard, mais là, il faut que tu partes d'ici. Je ne peux pas contrôler ton corps éternellement. Donc cours, Tyrone, cours ! Ordonne Ryuku sérieusement, avant de se mettre à sourire.
J'ai toujours rêvé de sortir cette phrase.
Tyrone regarde en arrière, terrifié, par les évènements qui viennent de se passer. Avec un fort sentiment d'incompréhension, Tyrone se redresse difficilement, et décide d'obéir aux consignes de Ryuku, en courant, avec beaucoup de mal, dû à ses différentes blessures.
III
Au même instant, dans les bâtiments de la B.A.C, au sein d'une grande salle où des agents travaillent, la Capitaine Stéphanie Guen arrive, avec en main sa tablette numérique, et hausse la voix en claquant des mains :
- Bonjour à tous, je vous demande que deux minutes de votre attention. Tous les policiers s'arrêtent et certains se lèvent, afin de l'écouter.
Sachez que vous allez avoir un futur commissaire général dans deux jours et que je n'aurais plus ce poste en intérim. Vous aurez un général de l'armée parisienne, il prendra la responsabilité de cette unité. Sourit-elle, en finissant sa phrase.
Donc je pense qu'on va vraiment travailler dès son arrivée. Tout le personnel rigole légèrement et la Capitaine reprend :
Oui, rigolons un peu, ça ne fait pas mal surtout en ce moment. En tout cas, soyez prêt pour son arrivée, je n'ai pas envie d'être recadré pour l'organisation du bureau. Compris ?
- Oui Capitaine ! Disent-ils tous à l'unisson.
- Super, reprenez le boulot.
Tout le personnel reprend ses diverses activités, tandis que le capitaine s'approche d'une policière, pour lui demander doucement :
Dites-moi, vous avez vu l'agent Benatia ?
- Oui, je l'ai vue Capitaine, elle doit être dans le bureau au fond. Quand je suis arrivée ce matin, elle y était déjà.
- Merci agent.
La Capitaine se dirige vers le bureau où est Myriam. Travaillant farouchement sur son dossier du meurtre du Docteur Mando, elle examine des photos holographiques de la scène de crime et des documents sur son passé ainsi que des appels téléphoniques placardés sur un écran mural. Attentive dans son analyse, elle entend la Capitaine toquée. Entrant, elle remarque aussi un nombre de cartons excessif et des documents papiers accrochés au mur.
- Bonjour Myriam. On vous a donné pas mal de dossier pour le meurtre du docteur ? Vous n'avez pas eu de document numérique ? Demande-t-elle à son agent.
- Bonjour Capitaine. Non parce que d'abord, je suis de la vieille école, j'aime avoir des documents affichés devant moi. Deuxièmement, les papiers sont des dossiers liés à l'accident du bus, je n'ai pas fini avec. Ma priorité, c'est bien le meurtre après je me remettrais là-dessus.
- C'est noté ! Bon, dites-moi ça avance comment cette affaire de meurtre ? Avance-t-elle, en scrutant les documents numériques que lit l'agent Benatia.
- Ben, depuis hier, rien d'important. Précise Myriam, restant assise par terre, sans détourner son regard de ses documents.
J'ai cherché le lien avec le Docteur Connors et je n'ai aucun résultat, ils sont juste collègues. J'irai le voir dans une heure, j'ai pris un rendez-vous avec lui et je vois la fille du Docteur Mando ce midi pour avoir des renseignements.
- Ce n'est pas étonnant que vous n'ayez aucun résultat pour le Docteur Connors. Il nous a même appelés hier, après l'interview, pour nous dire qu'il est à notre entière disposition.
- Oui, mais Capitaine, pour moi ça ne veut rien dire sincèrement. Ajoute Myriam, d'un ton convaincue.
- Je peux le comprendre. Mais sinon ça n'a pas avancé quoi ?
- Non ! Admet l'Agent Benatia, sans tourner son regard, vers son capitaine.
Mais c'est du vrai travail de pro. De plus, je suis seule à travailler sur ça, et Jérôme est en formation donc je ne peux pas avancer très vite.
- Vous pouvez travailler avec n'importe qui ici, mais c'est vous qui aviez décidé de travailler seule Agent Benatia. Faut assumer maintenant, donc allez faire vos recherches et tenez-moi informée s'il vous plait, surtout avec le Docteur Connors. Déclare, d'un air sérieux, la Capitaine Guen, en sortant du bureau.
Seule à présent dans son bureau, Myriam, en allant prendre son manteau, se dit à elle-même :
- S'ils étaient compétents mes collègues, je travaillerais avec eux, mais bon... Et elle termine sa phrase, en partant.
IV
Arrivé devant son appartement, Tyrone, épuisé et en sueur, avec ses écouteurs sans fil aux oreilles, se positionne devant son portail à code. Il se met à taper, d'une vitesse ahurissante, le code sur le boitier numérique, passe la porte, mais vers l'ascenseur, il ressent alors une vive douleur, au niveau des lombaires. Plaçant sa main dessus, il se tortille pour soulager la douleur. Devant les portes de l'ascenseur, subissant la douleur intense, Ryuku apparait à ses côtés et Tyrone le remercie, avec du mal à cause de sa douleur, attendant l'arrivée de l'ascenseur :
- Je crois... Oh putain mon dos... Que je ne t'ai pas remercié de m'avoir sauvé.
- Pas de soucis, de toutes façons, j'ai aussi sauvé ma vie parce que ta vie, c'est la mienne.
- Ouais, ouais. C'est vrai. Dit Tyrone, en avançant dans l'ascenseur et en appuyant sur le 8ème.
- Mais c'est cool, maintenant tu crois en nous ? Poursuit Ryuku, qui contemple Tyrone se soutenir aux accoudoirs de l'ascenseur.
- Ouais, on va dire ça. Mais je ne comprends pas que mon dos me fasse si mal, vous ne m'avez pas dit que je guéris rapidement.
- Tu as réussi à courir jusqu'ici, en ayant un peu mal au dos...
- UN PEU ! Coupe Tyrone, en criant.
Tu rigoles, j'ai super mal.
- Oh, c'est bon, ne me crie pas dessus, je t'entends. Et de toute façon, c'est normal que ta douleur soit plus forte, ton corps se refroidit et a perdu de son adrénaline. En plus, on t'a dit que tu guérissais vite, pas que tu guéris instantanément.
Se passant la main dans les cheveux, il essaye de reprendre sa respiration.
Enfaite pourquoi tu es allé courir ? Tu ne viens pas de sortir de l'hôpital, enfin de deux hôpitaux, ce n'est pas prudent, je trouve. Lui demande Ryuku.
- Oui, c'est vrai, mais j'avais envie de m'aérer l'esprit vu que vous ne me laissez pas respirer ! Exprime Tyrone, en haussant la voix, pendant que l'ascenseur s'arrête à son étage avec une dame âgée qui attend devant les portes. La découvrant, il se met à faire semblant d'être au téléphone, avec ses écouteurs :
On se reparle après mon pote, je viens d'arriver ! Appuie-t-il sur le bouton de son kit main sans fil et s'adresse ensuite à la dame.
Bonjour Madame Beauréné.
- Bonjour Tyrone ! Parle la dame, qui avance à l'intérieur de l'ascenseur, tandis que lui y sort.
Comment ça va aujourd'hui ?
- J'ai eu des jours meilleurs, madame.
- Comme tout à chacun, bonne journée Tyrone ! Lui souhaite-t-elle pendant que les portes battantes de l'ascenseur se ferment.
Tyrone poursuit son chemin vers le loft, ouvre la porte de chez lui, avance dans son salon silencieusement, et soudain, sa mère surgit par derrière. Le frappant plusieurs fois, à coup de cuillère en bois sur sa tête, elle crie :
- IMBÉCILE ! Mais où étais tu passé ? Je me suis fait un sang d'encre.
Se protégeant le visage et le crâne, il émet à sa mère pour se défendre, pendant qu'elle continue à le frapper :
- Arrête ! Arrête ! J'étais juste parti courir !
- Courir ? Courir ? Se questionne-t-elle, en arrêtant de le frapper quelques secondes. Puis elle le refrappe, en haussant plus la voix et Tyrone se retrouve, ainsi, à terre pour mieux se couvrir.
Quelle idée d'aller courir alors que tu es sorti de l'hôpital, il n'y a même pas deux jours ?
Miranda arrête de frapper Tyrone et s'éloigne de lui, en marmonnant dans sa bouche. Ryuku lui déclare, en apparaissant à genoux, au côté de Tyrone :
- Tu vois, elle pense comme moi, tu n'aurais pas dû aller courir.
Tyrone se lève, en mettant sa main derrière sa tête où sa mère l'a frappé, et déclare à sa mère :
- Maman, j'avais simplement envie de courir. Je me sens bien, j'avais envie de décompresser, c'est tout. Puis il s'adresse à Ryuku dans sa tête :
Et merci de m'avoir défendu, toi. Maintenant, j'ai encore plus mal.
- Par contre là, je ne t'aurai pas aidé, je frapperais jamais ta mère, mon pote.
- Bonne initiative ! Admet Tyrone mentalement à Ryuku.
Puis sa mère reprend la discussion, ayant un air de désarroi :
- Tyrone, olala ! Mais mon lapin... Tu ne prends pas conscience du danger ou tu le fais exprès ? Se présente-t-elle débordé, avant de reprendre calmement.
Bon va te préparer, tu as rendez-vous avec le docteur Connors.
- Mais...
- Je ne veux pas t'entendre Tyrone, va te préparer tout de suite ! Hausse-t-elle la voix.
Tyrone fonce dans sa chambre, sans débattre avec sa mère, et Ryuku l'accompagne en lui parlant :
- Tu vois, elle n'a même pas remarqué que tu t'es battu, ça prouve que tu guéris assez vite. Sinon, j'adore ta mère, mais en même temps, elle arrive à me faire peur, c'est normal ?
- Tu n'es pas le seul dans cette situation, mon ami. Répond Tyrone dans sa tête, en rejoignant sa chambre.
Tu n'es pas le seul !
V
A l'hôpital, quelques heures après, dans un bureau médical composé d'une table avec un ordinateur, de tableau et des photos placardées aux murs sur des cadres numériques, ainsi que deux chaises de chaque côté de la table. L'agent Benatia, attendant sur la chaise du côté patient, regarde un message sur son téléphone qu'elle a envoyé « Bonjour ma puce, comment tu vas ? » en ayant reçu aucune réponse depuis 2 jours. Après cela, rentre le Docteur Connors dans la pièce, ainsi elle se met à ranger son téléphone. Se levant, avec le sourire, elle lui serre la main. S'asseyant ensuite, face à face, la discussion commence par les propos du médecin :
- Désolé Inspecteur du retard, j'avais une urgence.
- C'est Agent, pas inspecteur... Mais bon, ne vous inquiétez pas, ce n'est pas un problème, j'ai tout mon temps. Précise Myriam.
- Ok, je retiendrais, Agent.
- Sinon, parlons de cette tragédie Docteur Connors. Engage Myriam.
- Oui alors... Rend triste successivement le docteur Connors.
J'étais vraiment abattu quand j'ai appris la mort du Docteur Mando. Exprime-t-il, avec les traits du visage affaissés et un regard funeste.
- Toutes mes condoléances Docteur. Déclare-t-elle sincèrement puis elle lui demande.
Est-ce que vous étiez proches ?
- Oh que oui, de base, on était collègue, mais avec le temps, on était devenu très ami. Je connais sa famille et elle connait la mienne. Mais pourquoi cette question ?
- Je vous demande cela parce qu'on a retrouvé vos empreintes sur son poignet gauche.
- Normal, Répond-il, avec un sentiment d'incompréhension sur son faciès.
La dernière fois que je l'ai vu, c'était il y a deux jours, elle se plaignait d'une douleur au poignet et j'avais remarqué que c'était un hématome. Pour que je sache ce que c'était, il fallait que je touche son poignet.
- D'accord, donc vous l'avez vu la dernière fois il y a deux jours, comme il est aussi dit dans votre déposition ? Hochant positivement la tête, en guise de réponse, l'agent Benatia continue son questionnement, en insistant.
Vous vous êtes disputés à la fin de votre service ?
- Quoi ? Ne saisit pas le Docteur Connors, en fronçant les sourcils.
- Vous voulez que je répète ? Fronce-t-elle en retour aussi ses sourcils, en ayant un regard appuyé vers lui.
- Non, mais je ne comprends pas la question. On ne sait pas disputés. Vous pouvez...
- Et vous étiez où il y a deux jours entre 23 heures et minuit ? Interrompt Myriam.
- J'étais chez moi, dans mon lit. Mais attendez ? Vous me suspectez d'être son meurtrier ? Se trouve-t-il bouleverser par ces questions.
- J'enquête juste et je prends des informations.
- Si vous me suspectez, arrêtez-moi ou sortez parce que je n'ai pas accepté cet entretien pour me faire accuser du meurtre de mon amie. S'énerve le docteur Connors, en mettant les coudes sur la table.
- Si vous le prenez comme ça, je vais vous laisser. Merci d'avoir répondu à mes questions Docteur Connors. Se lève-t-elle de sa chaise.
Celui-ci, contrarié, préfère ignorer complètement l'agent Benatia qui sort de la pièce. Celle-ci, dans le couloir de l'hôpital, marche en direction de l'ascenseur, en regardant son téléphone, guettant si elle a une réponse de son interlocuteur. Mais, devant l'ascenseur, alors que les portes s'ouvrent, elle y voit Tyrone et sa mère. Surprise, elle les salue timidement en disant « Bonjour » avec un sourire serré, à cause de la petite altercation qu'elle a eu auparavant avec Miranda. Par la suite, Tyrone et sa mère lui répondent pareil puis elle lui demande alors qu'ils sortent de l'ascenseur :
- Je suis contente de te voir Tyrone, j'ai l'impression que tu vas mieux ?
- Votre impression va disparaitre Agent quand vous saurez que ce petit malin est allé faire du footing alors qu'il sort du coma. Déclare la mère de Tyrone, toujours énervée du comportement de son fils.
- Maman ! Exprime Tyrone, mécontent que sa mère déclare cela.
- Quoi ? C'est faux ? Cherche-t-elle à confirmer pendant que Tyrone secoue la tête avec le visage serré.
- Elle n'a pas tort, ce n'est pas très intelligent de ta part ! Ajoute l'Agent Benatia, tous postés devant les portes de l'ascenseur.
- Ouais, vous n'êtes pas la seule à me le reprocher. Émet Tyrone, en regardant sa mère d'un regard trompeur.
Et sinon votre enquête sur l'accident avance ?
- Toi qui es en droit, tu dois savoir que je n'ai pas le droit d'en parler avec des civils.
- Oui, c'est vrai. Au temps pour moi.
- Pas de soucis, bonne journée à vous alors, je dois y aller, j'ai du travail. Leur souhaite l'agent Benatia, en rentrant dans l'ascenseur.
- Merci à vous aussi. Remercient Tyrone et sa mère, à leur tour.
- Avant Tyrone, Myriam fouillant dans sa poche.
Je réitère ma demande, mais si tu as le moindre souvenir, appelle-moi sur mon numéro professionnel ! Tiens, si tu as perdu ma carte.
Tyrone surprend l'agent Benatia, en sortant sa carte qu'elle lui a donné précédemment, avant son hospitalisation à l'asile. Se mettant à sourire naturellement, elle range sa carte pendant que les portes de l'ascenseur se ferment entre Tyrone, sa mère et elle.
Ensuite, Tyrone et sa mère se dirigent dans la salle d'attente. Miranda va parler à la secrétaire tandis que Tyrone va s'asseoir sur les chaises de la salle où il y a que deux personnes qui patientent. Apercevant Ryuku, étant assis sur le siège à côté de la place où il va s'installer, qui lui demande :
- C'est bizarre, en vrai, je me demande pourquoi ce type nous a attaqués ?
Tyrone cogite, un instant, en s'asseyant, et répond dans sa tête à Ryuku :
- Je me suis posé exactement cette même question. Tu en penses quoi toi ?
- Je pense beaucoup de choses, ça peut être les hommes qui gardaient les corps éventrés.
- J'ai directement pensé à eux moi aussi. Je me dis que ce n'est pas une coïncidence qu'on m'attaque, le lendemain de la mort du Docteur Mando.
- Mais il a dit quelque chose que je n'ai pas compris.
- C'est vrai ! Mais j'étais tellement sonné que je n'ai pas entendu. Toi, tu l'as entendu ? Demande Tyrone mentalement à Ryuku.
- Olalala ! Tyrone ! Tu n'as toujours pas compris. Ce que tu vois, on le voit, ce que tu ne vois pas, on ne le voit pas. C'est la même chose pour tes autres sens, donc si tu n'entends pas...
- Vous n'entendez pas aussi, j'ai compris le délire Ryuku.
- Exact ! Lève-t-il son pouce pour Tyrone.
- Et vous entendez même quand je dors ? Relance Tyrone, dans sa tête.
- Ben oui, on entend, c'est logique parce que tes oreilles ne sont pas bouchées.
- Ouais, tout semble facile pour vous. Est-il désorienté, en se frottant les yeux.
Continuant à cogiter sur la situation, Tyrone prend son sac à dos, sort de son sac la montre que Magnus a volé, en prenant possession de son corps. Examinant, en détail, la montre, il se met à toucher à tous les boutons sans que la montre réagisse.
- Peut-être que c'est celui à qui tu as pris sa montre qui est venue t'attaquer ? Soumet comme hypothèse Ryuku pendant que Tyrone joue avec.
- Oui, c'est vrai, mais je ne vois pas comment un petit professeur peut décider de m'attaquer pour une montre. En tout cas, si tu as raison, j'attendrai de pied ferme ce connard de Magnus qui m'a fait voler cette montre.
- Ah oui, je te comprends, même Imala n'est pas contente. Je peux te le dire.
- Hum ouais, bref, mais je ne vois pas pourquoi il chercherait à me tuer pour ça. Déclare Tyrone, en mettant la montre dans sa poche arrière de son pantalon.
- Qui sait ? En tout cas, tu as beaucoup d'ennemis pour ton âge mon pote.
- Attends deux minutes, c'est dans le Japon antique qu'on t'a appris à parler comme ça ? S'interroge Tyrone sur le langage de Ryuku, qui ne correspond pas à l'époque de sa naissance.
Et de plus, ce n'est pas totalement ma faute pour mes ennemis.
- Ce n'est pas de la mienne non plus. Et non, ce n'est pas là-bas que j'ai appris, c'est plutôt grâce à toi que je parle comme ça. Répond Ryuku, d'un air toujours aussi enfantin.
Mais c'est bien, tu commences à te familiariser avec tes capacités, tu es arrivé à comprendre mes souvenirs et surtout, tu sais que je suis du Japon antique. C'est fou !
- C'est vrai ! Le remarque Tyrone, un peu fière de lui.
Mais en fait, tu as quel âge ? Parce qu'en général vous vous montrez à l'âge où vous êtes mort si j'ai bien compris et toi, tu es vachement jeune.
- Je suis mort à mes 13 ans à peu près donc j'ai 13 ans. Et c'est normal, ce sont les risques du métier en étant ninja.
- Wah ! Mais...
Et là, Tyrone sent la main de sa mère qui l'interrompt dans sa conversation avec Ryuku. Secoué par elle, il l'entend avec une forte voix :
- Et je te parle !
- Oui, oui, oui ! Répond précipitamment Tyrone à Miranda.
Excuse maman, j'étais dans mes pensées.
- Ouais, bon dans quelques minutes, le Docteur Connors va te voir donc réveille-toi et arrête d'être dans tes pensées.
- Hum ! Secoue-t-il la tête pour lui répondre puis il reprend sa discussion dans sa tête, avec Ryuku, en plaçant sa main sur son épaule, où Miranda l'a secoué.
C'est vraiment chiant d'être autant déconnecté de la réalité quand je vous parle. Il n'y a pas moyen de pas être autant dans les nuages, en parlant avec vous ?
- Non, malheureusement, donc faut faire avec. C'est comme quand tu réfléchis et qu'on vient te parler, on te coupe dans ta réflexion. Là, c'est exactement pareil.
- Si tu le dis, sinon on disait quoi ?
- Arrête de me parler et discute avec ta mère, déjà dans la voiture, vous ne vous parliez même pas. Clarifie Ryuku.
- Je connais ma mère, et ce n'est pas le moment de lui parler, alors je te parle. Donc tu préfères cette époque ou celui du Japon du dixième siècle ?
- Sincèrement... Réfléchis Ryuku, un instant.
Cette époque est plus cool ! Il n'y a rien à dire.
- Je t'aurais serré la main si je pouvais. Tu es un bon type toi. Ryuku lui répond alors en faisant un clin d'œil puis Tyrone reprend son questionnement mentalement.
Et pourquoi tu es devenu « ninja » ?
- Parce que c'était la classe à l'époque ! Répond en souriant Ryuku
- Tu es vraiment un enfant. Sourit bêtement Tyrone, sans se faire voir.
Non, sérieusement ?
- Parce que j'en avais envie.
- Hum... Fatigué de voir que Ryuku ne lui dit pas la vérité, Tyrone change de sujet.
Tu es mort au combat ? Si tu es mort aussi jeune.
- Tu es vraiment intelligent. C'est exactement ça, je suis mort en mission.
- Et tu es mort comment ?
Ryuku sourit et ne répond pas à Tyrone. Ne comprenant pas, il lui répète toujours dans sa tête :
Pourquoi tu souris ? Tu n'as pas entendu ce que j'ai dit, comment tu es mort ?
Gardant la même attitude, Ryuku fait signe à Tyrone, de se retourner, avec son index. Quand il se retourne, il remarque le Docteur Connors, sortir de son bureau, qui crie faiblement :
- Monsieur Hirst !
- On est là ! Répond la mère de Tyrone, en se dressant.
Un peu surpris, Tyrone se lève en vitesse et Ryuku, restant assis, lui déclare :
- Force mon pote pour ton entretien. On est ensemble !
L'entendant, Tyrone réagit que physiquement, en lui faisant un signe de tête, mais n'interagit pas vocalement avec lui. Allant dans le bureau du docteur Connors avec sa mère, ils s'assoient face au siège du Docteur Connors qui commence son rendez-vous, en s'excusant :
- Je suis désolé du retard, j'ai eu un contretemps ! S'assoit le médecin, visiblement triste.
Comment vas-tu, Tyrone, depuis ?
- Je vais bien, Merci.
- Ah bon ? Malgré ça, tu as été en asile psychiatrique ? Comment ça s'est fait ? Interroge le Docteur Connors.
- Comment vous savez ça ? Est surpris Tyrone.
- Un bon service médical, mais surtout un bon médecin se doivent d'avoir des transmissions quotidiennement sur ses patients. Donc comment ça se fait que tu sois allé en asile ?
- C'était une erreur, c'est même pour ça que je ne suis pas resté plus de 2 jours, mais vous le savez bien.
- Oui, mais Tyrone il n'y a pas de fumée sans feu. Ajoute le Docteur Connors.
- Et surtout qu'il ne vous a pas dit qu'il s'est permis d'aller faire un footing ce matin. Intervient posément Miranda.
Tyrone souffle, en se grattant le front, et ne répond pas à l'intervention de sa mère, sachant que cela ne servirait à rien. Le médecin, surpris par cette information, réplique :
- Tyrone ? Tu sais qu'il faut respecter les consignes qui sont : pas de sport, pas d'activité physique, ni d'alcool et pas de stress. Déjà que vous avez l'autorisation de sortir et d'aller en cours.
- Le con, s'il savait ! Jaillit Ryuku, par terre, sur un air joyeux.
Ta vie est remplie de stress en ce moment.
- Oui je sais, mais je me sens bien, même très bien. Répond sereinement Tyrone au docteur, en ne pouvant pas répondre mentalement à Ryuku.
J'ai également aucune raison de faire tout ça : voir l'infirmière, les médicaments ou encore de venir vous voir. Vous l'avez vu, j'imagine, dans mes résultats sanguins que vous avez pris hier soir par votre infirmier ?
- C'est vrai que j'ai prescrit un bilan sanguin et j'ai eu les résultats. Regardez par vous-même. Le docteur tourne l'écran de son ordinateur et leur présente les résultats du bilan.
Ils sont excellents, rien de grave. Par contre ils sont hors normes sur certains points : votre taux de leucocytes, votre équilibre acido-basique est parfaitement dosé, le taux de glutathion et vos dosages en vitamine C sont très au-dessus de la norme. Sans parler du fait que ton épiderme, la couche superficielle de la peau la plus externe, est plus solide que...
- Docteur ! Interrompt Miranda, affichant une expression d'incompréhension.
Ce n'est pas que je ne comprends pas ce que vous me dites, mais c'est trop flou pour nous donc allez à l'essentiel, s'il vous plait.
- Oui ! En bref, tout ceci est peut-être ce qui t'a permis de survivre Tyrone. Mais le problème, c'est qu'en théorie, tous ces excès peuvent être mortels dans un sens.
- Alors pourquoi je ne suis pas mort ? Que ça soit pour l'accident ou à cause de ma biologie. Se questionne Tyrone.
- Très bonne question. C'est ce que mes meilleurs élèves et les meilleurs chercheurs se demandent. Souligne le docteur Connors, en regardant la mère à Tyrone, qui se montre soucieux, en appuyant sur certains propos.
Mais je précise, j'expose votre dossier médical, sans dire votre prénom.
- Merci ! Remercie Miranda, d'une voix sèche.
- Mais j'ai une question pour vous, Tyrone. Demande le Docteur, avec réticence.
Si vous le voulez bien... Je vous propose de faire des examens plus poussés pour déterminer comment vous avez pu survivre à cet accident et surtout comment êtes-vous revenue à la vie ? Est-ce que vous...
- NON ! Stoppe Miranda, surprenant Tyrone et Ryuku, mais aussi le Docteur qui ne s'y attendent pas.
Je vous ai déjà dit que je n'accepterai pas ça.
- Ecoutez Madame Hirst ! Se justifie le médecin, en soignant ses mots, par peur de sa réaction.
Votre fils est majeur et libre de faire ses choix... Si je lui demande, c'est pour son bien. Donc Tyrone que voulez-vous faire quoi ?
Tyrone, observe sa mère, longuement et silencieusement, qui parait très sérieuse et furieuse. Malgré cela, elle dit d'un ton contrarié :
- Réponds-lui mon lapin. Le docteur veut savoir ton choix.
Se mettant à avoir les traits du visage serrés, en attente de la réponse de Tyrone, il lui déclare :
- Je refuse Docteur, je n'ai pas de temps à perdre avec vos examens, j'ai rien de hors norme. J'ai eu de la chance, c'est tout !
Ryuku derrière Tyrone, se met à lever les poings et les secoue, en souriant, satisfait de la réponse qu'a donnée Tyrone. Quant à Miranda, elle ne présente pas de joie sur son faciès, mais expose une certaine fierté après sa réponse, alors le médecin acquiesce et reprend :
- Bien, c'est comme vous le souhaitez. Au moins je vous demanderais juste de vous lever Monsieur Hirst pour vous examiner et après, on a fini.
Tyrone approuve et se laisse faire. Une dizaine de minutes, après avoir fait sa consultation, le Docteur Connors finit son entretien, en les accompagnants à la sortie et développe à Tyrone et Miranda :
- On se voit bientôt alors Tyrone. Prends soin de toi... Ah oui, on arrête les visites infirmières et le traitement, mais faudra venir au rendez-vous hebdomadaire au minimum. D'accord ?
- Oui, super docteur. Au revoir. Salue Tyrone, en ne cessant de mettre sa main sur son épaule, à cause de la douleur due à son combat du matin.
- Tu vois, tes blessures ont disparu, le médecin n'a rien vu. Intervient Ryuku, pendant que Miranda et Tyrone quittent le médecin, en marchant dans les couloirs, remarquant que Tyrone place sa main sur son épaule.
Tyrone ne préfère pas répondre à Ryuku, puisque sa mère et lui vont en direction de l'ascenseur tandis que le Docteur Connors prend un autre patient. Dans le couloir, Miranda énonce :
- Merci de m'avoir écouté mon lapin, tu as fait le bon choix. Je te l'assure.
Tyrone l'entend, en cogitant sur cela. De suite, Ryuku survient et lui recommande :
- Mon pote, ne demande surtout pas à ta mère pourquoi elle ne voulait pas que tu fasses ses examens ? Parce qu'elle pensera automatiquement que tu te sens mal. En plus, te connaissant, tu ne vas pas réussir à lui mentir très longtemps. Actuellement, on...
- Il n'y a pas de soucis maman ! Répond Tyrone à sa mère tendrement puis, après avoir soulagé sa mère, il parle à Ryuku mentalement, avec un air confiant.
T'inquiètes Ryuku, je me laisse plus avoir par mes sentiments.
Épaté, Ryuku sourit et disparait pour laisser Tyrone et sa mère discuter tranquillement :
- Avant de te déposer en cours, je vais récupérer mon colis à l'église. Ok ?
- Bien, ça me va.
- Mais je suis content que tu sois en bonne forme, même si ce n'est pas commun ta situation, mon lapin.
- Ouais, moi aussi maman ! Hoche la tête Tyrone, en se rapprochant des ascenseurs pour sortir de l'hôpital.
VI
Au bâtiment de la Néo-Société, le Professeur Jackson range des petits ustensiles dans son bureau. Étant plus propre qu'hier, où il l'a saccagé après s'être énervé contre le fait que Tyrone a volé sa montre, débarque l'homme qui l'a agressé, les bras ballant et marchant difficilement avec un visage à moitié ensanglanté, accompagné de Steve, le fils du professeur. Ces deux-là s'avancent vers le bureau du professeur qui est debout et qui les observe. Surpris de l'état de l'agresseur de Tyrone, celui-ci leur demande :
- J'espère que vous avez récupéré ma montre, vu les séquelles que vous avez ?
L'agresseur regarde le fils du professeur, d'un air paniqué, et voyant qu'il le fixe et qu'il ne répond pas, Steve lui fait une remarque :
- Ben alors, répond à mon père. Ce n'est pas moi qui t'ai posé la question.
- Je peux avoir une réponse, s'il vous plait ? Hausse la voix le professeur Jackson.
- Excusez-moi Professeur, comme je l'ai dit à votre fils, le gamin s'est défendu et m'a mis à terre. Je n'ai pas pu prendre la montre, ni même savoir où elle est.
Là le professeur rigole, de manière sincère, en se tenant les côtes. Rigolant jusqu'à aller s'asseoir sur son siège, Steve, ainsi, sourit légèrement, en entendant son père :
- On a eu la même réaction, finalement. C'est un rigolo celui-là, hein papa ? Pose-t-il sa main sur l'épaule de l'agresseur de Tyrone.
Dans ce petit moment de fou rire, même l'agresseur se met à rire de plus en plus. Remarquant qu'il rit, étendu sur sa chaise, le Professeur s'arrête de rire et se reprend sérieusement, en montant la voix petit à petit :
- Je vois que ça vous fait rire aussi ? Tant mieux ! Moi, j'aimerais bien comprendre comment vous avez pu perdre contre un PUTAIN DE GAMIN ?
- Euh... Je n'en sais rien Monsieur ! Panique-t-il directement, en ayant un mouvement de recul.
Il s'est défendu comme un vrai... Ninja. Je ne pouvais rien faire contre lui.
- Donc vous... Fait semblant le professeur de ne pas comprendre.
Vous n'êtes pas un ninja. La prochaine fois, j'en prendrai un. Merci du conseil. Déclare le Professeur, en sortant une arme à feu et en lui tirant en pleine tête.
Son corps tombant par terre nettement et son sang éclaboussant un minimum sur lui, Steve réagit, en s'essuyant le visage :
- Papa, tu le tues quand il est à côté de moi ? Tu pouvais attendre un peu.
- Excuse-moi Steve, mais travailler avec des incompétents me fatigue.
- Je peux le comprendre.
- Sinon je veux savoir, comment on va le retrouver maintenant ? Demande le Professeur à son fils.
- Je n'en sais rien. On aurait pu le retrouver facilement avec notre logiciel dans ta montre, mais, là, ça va être plus difficile. J'irai le chercher personnellement avec un de mes hommes de confiance pour assurer le job.
- Bien. Je te rappelle que cette montre contient les secrets du monde que personne ne doit savoir.
- Je le sais bien papa et je vais t'appeler une équipe de nettoyage pour le corps de ce malheur. Ce n'est pas très esthétique un corps dans un bureau ! Prononce Steve, en s'en allant.
- Attends, mais comment ce gamin a pu mettre à terre un homme comme lui ? C'est tous des anciens de l'armée nos hommes de main pourtant ? S'interroge le professeur, en prenant une balle de tennis, qui est posée sur son bureau.
- Je ne peux pas t'expliquer, je n'ai eu aucun antécédent sur lui, sans ta montre. Et de plus, s'il a réussi à voler ta montre, c'est qu'il sait se défendre surtout quand on est un voleur.
Développe Steve, en tenant la porte de sortie.
- Pas faux, je te laisse t'occuper de ça. Merci pour tout Steve, et s'il te plait, ne fais pas comme lui et n'essaye pas de le tuer dans un lieu public.
- T'inquiète Papa. Faut déjà que je le trouve avant de vouloir le tuer. Sourit-il, en sortant du bureau de son père pendant que lui joue en lançant, contre le mur, sa balle de tennis alors que le corps de l'agresseur de Tyrone git dans son bureau.
VII
À l'arrière de l'église du prêtre Kanté, dans une petite maison dans l'enclos de l'église, avec un hall composé d'un comptoir d'accueil et des sièges, une heure après avoir quitté l'hôpital, Tyrone et Miranda y patientent. Ryuku, debout, faisant la taille de Tyrone, déclare :
- Et tu sais, je me souviens de ce jour, quand tu avais 8 ans et que tu jouais à chat avec tes copains. Franchement, j'adorais ce jeu, j'aurais aimé être à ta place...
Tyrone exprime un visage interrogatif, en écoutant Ryuku, et lui demande mentalement :
- Mais pourquoi tu me dis ça ?
- Je voulais détendre l'atmosphère. Vous êtes tous tendus ici.
- Comment tu veux qu'on soit heureux alors que toi et moi, on sait que quelqu'un veut me tuer et surtout qu'il y a, à peine, quatre heures, je me suis battu violemment.
- Pas faux, mais bon, moi, je suis qu'un enfant donc je pense qu'à m'amuser.
- Mouais, un enfant qui a vécu un millénaire... Exprime Tyrone, n'étant pas d'accord avec lui.
Mais d'un côté, c'est bien ce qu'il me faut, un moment d'amusement.
Tyrone aperçoit une nonne, arrivée avec une petite boite en carton devant eux, qui leur énonce :
- Tenez Madame Hirst, vos colis avec vos bougies.
- Merci ma sœur ! Tyrone, vu que tu as la force de faire un footing, va prendre la boite dans les mains de la dame ! Lui ordonne Miranda, qui s'est levée.
Montrant qu'il est agacé, après avoir soufflé, Tyrone se dresse à son tour et se force à prendre la boite. Sortant de la pièce d'accueil tous les deux, ils découvrent le prêtre, en train de parler avec un homme, en tenue d'électricien. Celui-ci les aperçoit, heureux de les voir, en fixant que Tyrone. Laissant l'électricien faire son travail, le prêtre les salue, en se rapprochant d'eux :
- Oh les Hirst, comment allez-vous ?
- On va bien merci et vous ? Répond Miranda, pendant que Tyrone porte une forte attention à cet électricien qui se déplace et sort de son champ de vision.
- Je vais bien. Alors Tyrone, on dirait que tout va bien pour toi ?
- Presque tout, on va dire ! Répond Tyrone, en souriant jaune pour avoir bonne figure.
- Soit pas pessimiste, mon fils ! Déclare le Prêtre Kanté, en le tapotant le bras.
- Qu'il respecte déjà les consignes des médecins, après je lui accorderai le droit de pas être pessimiste ! Déclare Miranda, pendant que Tyrone secoue la tête, excédé d'entendre sa mère dire cela.
- Toujours aussi dure Miranda. C'est un jeune, laisse-le profiter de sa vie.
- Merci mon père. Remercie sincèrement Tyrone.
Enfin, quelqu'un qui me comprend.
- Vous dites cela mon Père, mais vous ne savez pas ce qu'il fait depuis sa sortie de l'hôpital. Il ne fait que m'apporter des problèmes.
- Il a fait quoi ? Il a retrouvé la mémoire et a décidé de s'amuser à l'excès du fait qu'il sache qu'il a survécu à la mort... Je ne trouve pas que c'est une mauvaise chose. Suppose le prêtre.
- Et ben, non mon père, le pire, c'est qu'il n'a pas même retrouvé la mémoire, ça lui donnerai une bonne excuse. Mais là, monsieur s'amuse à aller courir et faire des sorties improvisées.
- Au final, il n'y a pas de conséquence grave, c'est l'important ma chère Miranda. La rassure le prêtre Kanté, en voyant Tyrone, fatigué d'entendre ces remontrances envers sa personne.
- Enfaite, ton dos ça va ? Intervient subitement Ryuku à la gauche de Tyrone.
- Tu crois que c'est le moment Ryuku ! Est surpris Tyrone de l'intervention de Ryuku, en parlant dans sa tête.
Là, je suis en pleine discussion et oui ça va mon dos, la douleur est passée. Je ressens même plus la douleur.
- Désolé, mais au moins, tu as guéri vite ! Dit-il, en faisant sourire Tyrone.
Et surtout, sans mentir, ça m'ennuie tout ceci. Je pense que tout le monde s'ennuierait en étant à ma place. C'est pour ça que je suis intervenu.
- Ouais, à part qu'il a fini en asile comme vous le savez ! Miranda qui poursuit la discussion avec le prêtre, après que Ryuku intervienne.
- Oui, c'est vrai. Mais maintenant il a l'air stable mentalement... Hein, tu es stable Tyrone ? Accentue le prêtre.
- Oui, ne vous inquiétez pas, ça va mieux. Répond Tyrone, d'un air fatigué.
- Je suis content pour toi, Tyrone. En tout cas, si tu as des problèmes ou si tu as envie de parler, viens ici. C'est le sanctuaire de Dieu, lieu de protection et d'inspiration, on t'accueillera et on pourra se faire une partie d'échec comme avant.
- Je prends note, merci mon père.
- Je t'en prie, et toi aussi Miranda, tu es la bienvenue. Précise le prêtre Kanté.
- Mon père, vous savez que ce n'est pas mon genre.
- Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, ma chère Miranda. Lui rappelle le prêtre.
- Pas faux !
- Allez, je vous laisse. Bonne journée à vous les Hirst.
- Merci à vous aussi, remercie Tyrone et Miranda, en même temps.
Alors que le prêtre Kanté s'en va, en direction de l'électricien, Tyrone et Miranda se dirigent vers leur voiture et parlent, en attendant d'y parvenir :
- Dis-moi, je te dépose où ? À l'université ou chez James ?
- Dépose-moi plutôt devant le restaurant chinois près de l'université, s'il te plait, je dois aller manger avec une amie. Après, j'irai en cours. Propose Tyrone.
- D'accord, n'oublie pas...
- Si j'ai un problème, je t'appelle. Je n'ai pas oublié maman. C'est bon !
- Tu retiens bien, mon lapin ! Déclare Miranda, en ouvrant son coffre de voiture pour Tyrone.
Mais je ne rigole pas, rentre à l'heure, cette fois-ci et soit vigilant.
- Oui mamounette ! Enonce Tyrone ironiquement, en mettant la boite dans le coffre, avant qu'ils s'installent à l'intérieur de leur voiture.
VIII
Dans un quartier de la banlieue parisienne, à l'intérieur d'un pavillon, dans le salon plus précisément, une jeune femme, aux cheveux roux et une coupe au carré, de taille moyenne, débarque dans cette pièce, le téléphone à l'oreille, et continue sa conversation, en allant s'asseoir sur un fauteuil face à une table basse, avec des pots de fleur autour d'elle :
- Son enterrement n'est pas tout de suite, son corps est à la morgue et la police m'a dit qu'il le garde jusqu'à la fin de l'enquête. Je ne peux rien y faire.
La femme écoute la personne lui répondre avec une voix énervée, pendant qu'elle farfouille sur sa tablette numérique face à elle et répond après :
Toutes façons, je ne peux clairement rien faire comme je t'ai dit. Le mieux, c'est d'attendre et que j'aide la police au maximum, donc arrête de me crier dessus !
Et à la fin de sa phrase, elle entend la sonnette d'entrée de son pavillon. Se redressant, elle regarde par la fenêtre, aperçoit une voiture banalisée et dit à son interlocuteur :
Je t'appelle après, je crois que c'est la police, je dois leur parler. Bisou !
Raccrochant, elle range son téléphone dans sa poche, regarde attentivement qui est chez elle puis décide d'ouvrir sa porte. Quand elle le fait, elle découvre l'agent Benatia qui se présente :
- Bonjour Mademoiselle Mando ! Je suis l'Agent Myriam Benatia. C'est moi qui vous ai appelé hier soir.
- Bonjour, oui je me souviens, je vous en prie, rentrez !
Myriam rentre doucement à l'intérieur, en contemplant l'intérieur. La fille du Docteur Mando lui montre qu'elle peut s'asseoir sur le canapé et l'agent Benatia s'y place face à elle.
- Vous voulez un café, Agent Benatia ? Lui propose-t-elle.
- Non merci Mademoiselle Mando.
- Vous pouvez m'appeler Léa. Réplique gentiment la jeune demoiselle.
Et vous ne voulez pas autre chose ? Gâteau ? Biscuit ?
- Non merci, c'est vraiment gentil. Je ne tiens pas à vous embêter plus que ça.
- Vous ne m'embêtez pas. Aborde Léa Mando, de manière pressée.
Je vous propose qu'on commence alors, car j'ai un rendez-vous dans quelques heures.
- D'accord, mais premièrement, je voudrais vous dire toutes mes condoléances pour votre mère. Lui souligne Myriam, très gentiment.
- Merci ! Dit-elle en ayant dans la seconde, un regard maussade et en versant une larme.
C'était vraiment très dur hier quand j'ai appris sa mort par vos collègues. Ma mère était tellement quelqu'un d'aimable et compréhensive...
- Je peux l'imaginer, j'ai aussi perdu ma mère, il y a longtemps. Prend-elle une petite pause pour laisser place au silence avant de reprendre doucement.
En tout cas, sachez que la police s'investit à fond dans cette affaire, mais dites-moi, votre mère était ou semblait inquiète ces derniers jours ?
- En vrai, je ne sais pas du tout, je discute avec elle que par téléphone parce que je fais mes études en Suède. Pour vous dire, je suis arrivé ce matin, elle ne paraissait pas inquiète, mais pas sereine aussi.
- Comment ça ? Se met-elle à sortir son téléphone pour prendre des notes.
- Ma mère, en général, cache bien ses émotions. Donc percevoir ce qu'elle ressent n'a jamais été facile. Mais ses deux dernières semaines elle m'appelait sans trop donner de nouvelle, elle parlait vite et brièvement alors que d'habitude, elle me raconte ses journées en détail.
- Vous pensez savoir pourquoi ? Demande-t-elle, en écrivant ce qu'a dit Léa.
- Pas du tout. Je ne peux pas vraiment vous aider là-dessus.
- Ce n'est pas un problème, je suis qu'en quête d'information. Déjà, je pense que vos informations vont nous orienter.
- C'est à dire ? S'interroge la fille du Docteur Mando, en croisant ses jambes, l'air intéressée.
- Vous le serez bien assez tôt. Répond l'agent Benatia, sans trop en dire.
Et dites-moi votre mère a un ordinateur privé qu'elle utilise ou/et un bureau de travail ? Peut-être qu'elle a laissé des indices sur son meurtrier dessus.
- Euh... Réfléchit Léa.
Il y a son bureau au fond. Si vous voulez, je vous y accompagne.
- Parfait je veux bien, merci.
Les deux femmes vont dans le bureau du Docteur Mando, au fond de la maison. Devant la porte qui est fermée à clé, Léa l'ouvre avec une de ses clés dans sa poche et elles entrent dedans. Ce bureau, étant assez sombre et poussiéreux avec une fenêtre, fermée par les stores, contient de nombreux cartons remplis de papier et de classeur. Directement, elle demande l'autorisation à Léa après qu'elle est allumée la lumière :
- Est-ce que je peux me permettre de fouiller un peu ?
- Oui bien sûr, attendez, je vais aérer et ouvrir les stores ?
Pendant qu'elle fait cela, Myriam initie sa fouille librement dans les cartons, petit à petit, en se mettant à inspecter également sa bibliothèque. Après quelques instants, elle ne trouve rien de pertinent et demande à Léa qui est restée sur place :
- Je n'ai rien trouvé de phénoménal, mais je peux emporter certains cartons ?
- Bien sûr, je peux même vous aider à les porter si vous le souhaiter.
- Merci mademoiselle Mando.
L'agent Benatia commence à prendre un carton, et là, en soulevant un des cartons, elle constate qu'il a un ordinateur portable en dessous. Surprise, elle interroge Léa, en lui présentant cela :
- C'est à votre mère l'ordinateur ?
- Je n'en sais rien... Je n'ai jamais vu cette tablette, agent Benatia.
- Intéressant ! Est intriguée l'agent Benatia.
Je peux le prendre ?
- Oui bien sûr agent Benatia !
- Merci Léa ! Je vous le rapporterai après l'investigation. Remercie l'agent Benatia en prenant, avec l'aide de Léa, les cartons et l'ordinateur jusqu'à sa voiture.
IX
Dans un restaurant asiatique, à quelques kilomètres de l'université, avec très peu de personnes en train de manger à l'intérieur, une heure après s'être séparé de sa mère, Tyrone, avec Katia, mangent ensemble et ont presque finit leurs repas.
- Oui et maintenant j'ai réussi à faire des études de biochimie structurale et génomique. Ce n'est pas facile tous les jours, mais bon, j'y arrive.
- Anh ! Exprime Tyrone, en se souciant peu de la discussion qu'il a avec Katia.
Et sinon, c'est quoi ces études ? Ça débouche sur quoi ?
- C'est des études pour apprendre le génome humain et les éléments biochimie. Ça peut déboucher dans des laboratoires ou même en tant qu'expert scientifique pour la police.
- Ok ! Exprime Tyrone, en mangeant le reste de son repas, toujours sans montrer d'intérêt.
Et tu veux travailler ou du coup ?
- Dans la police ! J'espère. Répond Katia, en voyant le peu intérêt de Tyrone.
- Pourquoi la police ?
- J'ai des proches dans la police et ça m'a toujours intéressée.
- Ok ! Lâche Tyrone, avec les coudes sur la table et sa main tenant sa tête.
Continuant à être désintéressé, après avoir fini son repas tranquillement, il reste dans cet état pendant que Katia, voyant son comportement, essaye, malgré elle, de tenir la conversation :
- Et toi, tu as cours tout à l'heure, hein ? Tu finis à quelle heure ?
- Je ne sais pas, sans doute à 18 heures. Répond-il, avec peu de gaieté.
- Ah ok. Déclare-t-elle, en baissant les yeux et en se grattant les cheveux.
Pendant près d'une minute où ils ne se disent rien, Tyrone, lui, préfère passer son temps sur son téléphone tandis que Katia l'observe en attendant une réaction. Exaspérée de vivre cette situation, Katia lui demande :
Ça va sinon ? Tu ne t'ennuies pas trop parce que moi, je m'ennuie un peu, voire totalement.
- Ben... Tu as qu'à parler. Assure Tyrone, avec un visage voulant dire '' C'est logique ''.
- Je trouve que tu es un gamin sur ce coup ! Intervient Ryuku d'un seul coup, au côté de Tyrone.
Ce n'est pas cool pour elle. Et c'est un gamin qui te le dit.
- D'accord ! Déclare Katia, en hochant péjorativement la tête.
Tu sais quoi, je ne le prends pas mal. Mais je vois que ça t'a vraiment fait mal que je t'ai recalé. Tu es un homme quoi... C'est normal ! Ton égo a été touché quoi.
- Tu n'es pas bien ! Proteste vigoureusement Tyrone en remettant son téléphone dans sa poche.
Si tu crois que ça m'a fait quelque chose, c'est mal me connaitre.
- Tu as fait une phrase avec plus de dix mots, enfin. Devient-elle joyeuse, en voyant qu'il a été touché.
Je sais comment te faire parler au moins, mais je ne peux pas te connaitre plus si tu ne discutes pas avec moi.
- Elle t'a eu là ! Revient Ryuku, en souriant, dans le champ de vision de Tyrone.
Elle est maline, elle a su te faire parler.
- Je ne vois pas de quoi tu parles ! Répond Tyrone à Katia, mais aussi subtilement à Ryuku.
- D'accord beau gosse ! Pose-t-elle son téléphone sur la table de manière à ce que ça s'entende.
On va jouer à un jeu, on se raconte une histoire de nos vies qu'aucun de nos proches ne connaissent. Tu seras le seul à savoir et inversement, si tu joues le jeu. Je commence et si tu en as envie, tu fais comme moi. Comme ça, on repart à plat et on démarre sur une bonne relation.
- Pourquoi pas ? Honneur aux femmes ! Indique Tyrone, en ouvrant les bras.
- Je sais déjà que tu ne vas pas rien raconter. Emet Ryuku, en s'asseyant sur la table à 45° degrés de Tyrone.
Celui-ci sourit, en entendant Ryuku dire cela, puis Tyrone met sa main sous la table, en serrant le poing pour qu'ils fassent une poignée de mains. A posteriori, Katia commence à narrer son histoire, avec les yeux qui deviennent progressivement rouges, avant même qu'elle parle :
- Bon, alors c'était quand... J'avais 9 ans... Euh, je sortais d'un cours de danse avec ma copine, son père m'avait ramené chez moi. En me déposant chez moi, après être sorti de la voiture, il est reparti pour rentrer chez lui aussi. Normal quoi... Reprend-elle sa respiration.
- Ouais ! Ébruite Tyrone pour montrer qu'il écoute, avant qu'elle poursuive.
- Et quand je me suis mise à marcher pour rentrer chez moi, j'ai trébuché. Son père m'a, sans doute, vu tomber par son rétroviseur central, donc il n'était pas concentré sur la route...
Là, elle se met à verser une larme et s'arrête de parler. Le remarquant, Tyrone se rapproche d'elle et s'assoit à ses côtés pour la rassurer. Ryuku regarde, avec intérêt, Tyrone, changé de place, qui apaise Katia, en mettant sa main sur l'épaule :
- Si tu n'as pas envie de me le raconter, tu n'es pas obligée. Ne te fais pas mal.
- Non, j'ai envie que tu vois.
- Que je vois quoi ? Ne comprend-il pas sa phrase.
- Que tu peux me faire confiance ! Tyrone acquiesce, donc elle continue son histoire.
Bon, ben... Comme il n'était pas concentré, il n'a pas vu le stop, je pense et il l'a passé sans s'arrêter et là une voiture les a fauchés.
Dans cet instant, Tyrone inspire fort, et écoute, plus qu'attentivement l'histoire de Katia, avec Ryuku qui est tout aussi soucieux.
Au final, son père est mort. Mon amie vit loin avec sa mère parce qu'elle a dit à sa mère que son père me regardait pendant que j'étais tombée... Elle pense que c'est ma faute si son père est mort. J'ai vécu avec ce sentiment de culpabilité toute ma vie et je continue à vivre avec ce sentiment à certains moments de ma vie, malheureusement.
- C'est horrible ! Affirme sincèrement Tyrone.
Je n'ai vraiment pas de mot pour te comprendre ou te consoler.
- Je suis du même avis que toi, mon pote ! Relate Ryuku, en étant également triste.
Elle ne mérite pas que tu lui mettes un plan alors qu'elle s'est vraiment dévoilée à toi.
- Je ne compte pas lui faire ça ! Répond-il à Ryuku, mentalement.
- Ne dis rien ! Reprend Katia, en ayant les yeux scintillant et des larmes qui coulent.
De toutes façons, je ne voulais pas que tu me conseilles, je voulais juste que tu m'écoutes.
- Merci pour ta confiance alors.
- Tyrone ! Propose Ryuku, en étant le plus sérieux possible, avec sa voix enfantine.
Raconte-lui une période de ta vie difficile, s'il te plait. N'importe laquelle mais une situation. Je peux comprendre que ta vie, en ce moment, n'est pas facile avec tout ce qui se passe. Le combat de ce matin, l'accident d'y a deux semaines et le fait qu'on pense tous que quelqu'un veut ta mort, mais écoutes. Pour quelqu'un qui subit beaucoup de douleur dans sa vie, partager ce n'est pas une mauvaise chose. Je ne te dis pas de parler de nous, mais plutôt...
- Oui, j'avais compris ! Tyrone lui coupe la parole mentalement, avant de s'adresser à Katia.
Je crois que c'est à mon tour. Sourit-il, en direction de Katia.
Allons-y, mais je te dois t'avouer que mon histoire n'est pas aussi forte que la tienne.
Sur ce visage, assez triste, Katia se met à sourire aussi de plaisir et accorde à Tyrone :
- Tant que tu me parles, je suis partante.
- Cool ! Développe alors Tyrone, en continuant à sourire.
Commençons. C'était le jour des résultats pour le brevet, après avoir vu que je l'avais, je suis parti aux Antilles voir ma famille du côté paternel. Dans l'avion, j'ai rencontré une fille qui était placé à côté de moi, on a discuté et tout. A la fin du vol, on s'est passé nos numéros, on s'est vu plein de fois là-bas vu qu'en plus on habitait dans la même ville. Donc tout s'est fait naturellement et on a fini par sortir ensemble. Le truc, c'est que comme en France, elle habitait dans le sud et moi sur Paris. Ce n'était pas simple. Au début, je me suis dit « Tranquille, c'est qu'une amourette de vacance ». Mais au final, je crois que je suis vraiment tombé love de cette fille. Parle-t-il, en ayant un regard ébahi porté, avec un sourire béat.
C'était étrange pour te dire, mais bon... Prend-il son souffle, l'espace d'un instant.
A la fin des vacances, je ne voulais pas la quitter, au sens propre et figuré. Mais quand on est rentré en France, même si on discutait tous les jours le premier mois, je savais qu'on ne se verra pas avant des années. Et moi, je ne voulais pas perdre mon temps dans ce genre de relation. Alors je l'ai appelé et je lui ai proposé qu'on arrête pour ses raisons-là... Que la distance est dure etc... Et, elle, m'a simplement répondu « Ok ». Tyrone se met à rire doucement et enchaine avec les yeux qui brillent.
En vrai, je m'attendais pas du tout à cette réponse, ça m'a blessé en y pensant, mais j'ai compris pourquoi cette réponse, un mois après. J'ai trouvé son Facebook par mes égards et j'ai vu qu'elle était en couple depuis 1 an avec un autre gars.
Katia, surpris, ouvre ses yeux, de plus en plus focalisée par l'histoire de Tyrone, en bafouillant :
- Mais...
- Oui, j'ai réagi pareil. Hausse-t-il les épaules et les sourcils.
Ecoute, certaines personnes sont fortes pour faire semblant d'éprouver des sentiments et se jouer des autres. Que veux-tu ? Après ça, j'ai eu du mal à faire confiance, surtout dans une relation sentimentale. J'étais plus dans l'amusement avec les filles et je continue à le faire. Le truc que personne ne sait malgré mon soi-disant côté « homme à femme » dû à ça, c'est que je me suis senti comme un raté, comme un nul. Tous les jours, on me rappelait que j'avais un Q.I exceptionnel de 182, et pourtant... Je n'ai pas su voir qu'on se foutait de moi, on peut dire ce qu'on veut, mais rater sa vie sentimentale comme rater une vie étudiante, sportive ou autre, c'est l'un des pires sentiments. Pour ma part, moi c'était la vie sentimentale qui m'a changé.
En finissant sa phrase, il se secoue la tête doucement, cogitant sur son passé, tandis que Katia lui proteste pour détendre l'atmosphère :
- Je crois qu'on est ex-aequo toi et moi. On devrait y aller avant qu'on se mette à faire de ce lieu une séance de thérapie.
- Tu as raison. Atteste Tyrone, en souriant, avant d'aller payer.
Debout, Tyrone distingue Ryuku qui lui fait un signe du pouce et il lui répond un faisant un clin d'œil. Tyrone s'en va payer et Ryuku commence aussi, à cet instant, à repenser à son passé.
X
Retour au XIe siècle où Ryuku, qui est toujours en train de courir en direction de la maison de son futur maitre, arrive et perçoit un vieil homme asiatique, chauve, avec une longue tunique orange et se présentant comme un moine.
Ryuku s'arrête sur son palier, le fixe avec un regard admiratif, il se met à le saluer, en recouvrant son poing droit avec sa main gauche et en baissant la tête, très rapidement. Directement, d'une voix calme, mais ferme, le moine lui ordonne, sans bouger :
- Recommence ta salutation Wakai ! Tu as été trop vite.
Déçu de s'être fait reprendre pour son premier contact avec son sensei, Ryuku exprime aucune gaieté et recommence avec plus de lenteur son geste. Et malgré ça, le moine se secoue la tête négativement et lui ordonne :
- Arrête ! Rentre, on va voir si tu es meilleur pour l'entrainement.
Prenant conscience que son futur maitre est déjà énervé de voir qu'il ne fait pas les salutations dans les règles, Ryuku rentre dans le dôme, accompagné de celui-ci, qui est devant lui. Face à une cour ouverte, où il y a une plateforme de huit mètres de côtés, avec, à l'intérieur, de nombreux matériaux d'entrainement, une fontaine et des outils de combat. Ryuku, impressionné, reste stupéfait et sourit de plaisir. Le moine, alors, lui dicte des actions à effectuer, pendant qu'il avance vers la fontaine :
- Wakai, tu vois ce récipient d'eau là-bas ? Ryuku acquiesce pour confirmer qu'il l'a vu.
Bien ! Frappe l'eau avec la paume de ta main. Tu es autorisé à changer de main quand tu frappes l'eau, si tu le souhaite. Dernière chose, si en frappant l'eau, le récipient se vide, tu vas la remplir dans la fontaine. Compris ?
- Oui. Et je fais ça combien de temps ? Pas longtemps ?
Le moine décide de ne pas lui répondre, en allant s'asseoir par terre, à quelques pas du récipient d'eau, avant de fermer les yeux. Ne le voyant pas répondre, Ryuku secoue la tête négativement et se met à rejoindre ce récipient d'eau. Face à cela, Ryuku palpe attentivement l'eau dedans, puis, quand il se sent prêt, il se met à taper l'eau de sa paume.
Pendant près de deux heures, Ryuku continue de frapper l'eau avec détermination, mais là, le récipient est vide à cause des coups de paume sur l'eau donc il va remplir le récipient à la fontaine. Durant cela, le moine le contemple en douce et Ryuku revient avec. Refrappant l'eau, à nouveau avec sa paume gauche, le moine, se dit à lui-même à voix haute :
- Qu'est-ce qui m'a donné un Wakai aussi lent et aussi ignare ?
Ryuku l'entend et n'en prend pas compte, malgré que ça le touche et l'énerve, donc il se remet à frapper, avec plus de fougue.
Plus de trois heures passent, le soleil s'apprête à se coucher dans ce paysage montagneux, et Ryuku est toujours en train de s'entrainer à taper l'eau.
Ses paumes, étant rouges, saignant presque, il s'arrête un instant pour reposer ses mains, en se mettant à respirer fortement et rapidement, dû à l'épuisement.
- Déjà fatigué ! Se lève le moine.
Tu es vraiment un grand incapable. Je le savais dès que je t'avais vu.
- Quoi ? Demande Ryuku, en entendant cette énième remarque contre lui.
- En plus d'être un incapable, tu n'entends pas. Ben bravo, je perds vraiment mon temps. On se demande vraiment qu'est ce qui te motive pour être un Shinobi. Déclare-t-il cela pendant que Ryuku commence à avoir la larme à l'œil.
Et de plus, tu n'as aucun sens du ninja. Franchement, c'est désolant.
Ne comprenant pas ces remarques blessantes sur sa personne, il s'énerve. Pleurant à chaudes larmes, il frappe une dernière fois l'eau dans le récipient, avant de sortir du dôme du moine en fuyant, en toute hâte, de toutes ses forces, sans se retourner.
XI
Au bâtiment de la B.A.C, Myriam, dans son bureau, qui est en train de lire des documents écrit provenant des cartons du Docteur Mando, analyse, à la limite du possible, les preuves pour avoir une piste sur son meurtre. Se mettant à surligner des paragraphes, plusieurs fois, il y a des mots qui reviennent tel que « La République ». Là, rentre son collègue Mike, le Spécialiste d'investigation, avec l'ordinateur du Docteur Mando et il lui déclare pendant qu'elle poursuit sa lecture des documents :
- Hé belle orientale ! J'ai une bonne nouvelle et une très bonne nouvelle pour toi.
- Ne m'appelle pas comme ça... Plus jamais ! Réplique-t-elle, en arrêtant de lire ces papiers.
Sinon, commence par la bonne nouvelle Mike !
- Tu n'es pas drôle. Je comprends pourquoi on te déteste ici. Déclare-t-il, en vexant Myriam, avant d'énoncer les nouvelles.
Bon, j'ai trouvé des informations sur son ordinateur. C'est des PDF, des articles de journaux ou des recherches informatiques tous en lien avec...
- La République ? Myriam finissant la phrase de Mike.
- Exact comment tu sais ? Demande Mike. Myriam lui répond, en prenant deux feuilles, et avec son doigt, elle lui montre les mots qu'elle a surligné « La République ».
Tu es toujours aussi acharnée dans ton boulot Myriam. Mais bon, revenons à l'essentiel, au vu de ce que j'ai lu, on peut penser que c'est une organisation, mais il y a très peu d'information, on ne sait pas leur but, ni leur fonctionnement ou encore si cette organisation existe. Pour ma part, ça ressemble à une bonne vieille théorie du complot.
- S'ils ont tué le docteur Mando, c'est que ça n'est pas une. Souligne Myriam.
- Pas faux et toi dessus, tu as trouvé quoi ? Demande Mike, en s'asseyant et posant l'ordinateur sur le bureau.
- Moi rien, comme toi, tous les articles et les documents parlent économie, politique ou sur la société, mais la manière dont c'est cité, fait penser à notre République française quoi. Développe Myriam, en se mettant face à Mike.
- C'est à peu près ce que j'ai trouvé.
- Mais du coup, ta bonne nouvelle n'est pas vraiment bonne, on n'avance pas là. Précise Myriam, en s'étirant le visage avec les mains.
- C'est pour ça que j'ai une très bonne nouvelle ! Accentue Mike, en prenant sa tablette et en montrant une vidéo dessus à Myriam qui lui fait ouvrir les yeux et hausser les sourcils.
J'ai eu la même réaction que toi, je pense que tu as ton suspect maintenant.
- Et comment ? Est satisfaite l'agent Benatia, en prenant son manteau immédiatement.
Je vais voir le juge pour un mandat d'arrêt, envoie cette preuve sur mon téléphone s'il te plait. Et Mike... Finit-elle sa phrase, avant de sortir du bureau.
Tu es vraiment le meilleur. Ne change pas.
Myriam sort illico de son bureau tandis que Mike, qui est resté à l'intérieur, se montre satisfait. Laissant l'ordinateur du Docteur Mando ici, il commence à sortir aussi de la pièce, en disant :
- Je sais, je suis le meilleur.
XII
Le ciel s'assombrissant, dans l'université où Tyrone est inscrit, celui-ci sort d'une salle de cours, la tête sur son téléphone. Recevant un message de Katia qui lui a écrit « Je t'attends à la sortie de l'université », il décide alors de se diriger vers la sortie. Quand il est arrivé en dehors des clôtures de l'université, il aperçoit Katia et se joint à elle.
Face à elle, autour d'une foule d'étudiants, il lui demande :
- Tu vas bien ?
- Bien, merci ! C'était comment les cours ? Questionne également Katia.
- Bof, c'était des cours. Et toi ?
- Idem, et en fait, il est où James ? Il n'était pas en cours avec toi ?
- Non, je ne sais pas où il est, je lui ai envoyé un message aujourd'hui, mais il m'a répondu « T'inquiètes » donc je me suis pas inquiété. Répond Tyrone à Katia.
- Ah les mecs, vous êtes vraiment forts. Est-elle frappée de stupeur par tant d'inquiétude de la part de Tyrone.
Sinon, je n'ai pas pensé à te le dire, mais j'ai passé un excellent moment avec toi au restaurant.
- C'est vrai ? Ben moi aussi, même si l'atmosphère était très triste à la fin. Résume Tyrone. C'était assez original.
- Ouais ! Sourit-elle.
Mais faut dire, j'ai réussi à te faire parler aussi.
- J'admets que tu m'as bien eu. Mais...
- Je ne veux pas aller trop vite. Interrompt-t-elle Tyrone, en le surprenant.
Tu sais, j'ai vraiment envie de te connaitre pour l'instant. Alors avant d'entamer un quelconque flirt, je veux qu'on devienne amis, en prenant notre temps, si ça te convient ?
- Euh... Parfait ! Tu m'as enlevé les mots de la bouche... Je suis d'accord. Précise Tyrone, avec un léger sourire, mais très surpris par ces propos.
- Super, je tenais à te le dire en face. Je ne voulais surtout pas que tu le prennes mal.
- Pas de soucis.
Tyrone se met à tendre sa main, Katia la regarde, un instant, puis rigole doucement, avant de lui faire un bisou sur la joue, en lui disant :
- Continues à jouer à ce jeu-là. Allez, il va faire nuit, moi, j'y vais. On se capte par message.
Il la salue, en retour avant de se quitter. Tyrone, seul, se dirige vers la gare routière à pied, en enfilant ses écouteurs et marchant, avec un grand sourire.
Arrivé à la gare routière, attendant à l'emplacement de son bus, entouré d'une dizaine de personne, il entend via les haut-parleurs de la gare :
- Mesdames et Messieurs, votre attention s'il vous plait, en raison d'un mouvement social, toutes les lignes de bus sont momentanément suspendues.
- Hé Merde ! J'avais oublié. Se dit Tyrone, à haute voix, autour de passagers qui attendent aussi et s'énervent par la suite, après avoir entendu l'annonce.
La nuit établie, sous le ciel pollué de Paris, Tyrone décide de s'en aller. Marchant dans une avenue, cette fois-ci, remplie de personne qui se promène, soudainement, il voit apparaitre Ryuku, qui lui fait remarquer :
- Et c'est moi ou tu t'es fait « Friendzoné » ? Comme vous le dites, les jeunes ?
Avec ses écouteurs dans les oreilles, il lui répond à vive voix, en se moquant de son langage :
- Je t'emmerde ! Et je te rappelle que tu es aussi jeune que moi.
- Oui, mais ça ne répond pas au fait que tu t'es fait friendzoné.
- Toutes façons nous savons, tous les deux, que j'ai jamais voulu sortir avec elle donc ce n'est pas de la friendzone. Et en plus, comme l'a dit un grand homme, la friendzone est un endroit... Puis il commence à devenir de plus en plus nerveux à se justifier face à Ryuku.
Mais merde, je suis en train de m'expliquer avec un gamin que je suis le seul à voir.
Toutes les personnes, passant à côté de Tyrone, le fixent bizarrement, après avoir dit la fin de sa phrase malgré qu'il ait ses écouteurs, faisant croire qu'il discute avec quelqu'un. Mais il ne le constate même pas et Ryuku lui conseille :
- Et calme toi, n'oublies pas que tu parles à haute voix.
- Oui, c'est vrai ! Se calme-t-il vite, en remarquant enfin que les passants le dévisagent alors il se met à changer de sujet avec Ryuku.
Et tu étais de bon conseil tout à l'heure, même si je lui en aurais parlé sans tes dires.
- J'aime tes remerciements franchement pas trop modeste et tout. Ironise subtilement Ryuku.
- Vous arrivez à faire de l'ironie les esprits. Non, pas mal !
- On n'est pas que des esprits mon pote. Mais sinon, ton histoire... Tu sais celle que tu as racontée à Katia, je ne l'avais pas vu comme ça.
- Comment ça ? Tu étais dans ma tête toute ma vie, donc tu dois connaitre mes ressentis et mes peurs ? Le questionne-t-il, en changeant de trottoir et se dirigeant dans une rue, un peu plus vide, à l'intérieur d'un quartier rempli de bâtiment assez délabré.
- Dis-toi que, dans la sphère spirituelle, chacun de nous, on a une sorte d'espace privée et, comme nous, certaines de tes pensées ou ressentis que tu veux garder pour toi... Ben... Tu le gardes vraiment pour toi quoi, si j'ai bien compris. Tente-t-il d'expliquer à Tyrone, en marchant tranquillement tous les deux, après avoir passé un passage piéton.
- Je vois. Mais bon, du coup, regarde, moi aussi, j'ai eu aussi le souvenir de ton premier entrainement. En plus de subir un entrainement pas facile comme ça pour ton âge, j'ai ressenti toutes tes émotions durant ce souvenir, surtout de l'écœurement. Révèle Tyrone, en l'observant avec bonté.
- C'était l'époque qui le voulait malheureusement, j'ai laissé paraitre mes sentiments à travers mes souvenirs ! Tu sais, c'est aussi bizarre pour nous, ce truc de réincarnation. Personne n'est préparé à ça. Se justifie Ryuku, en perdant sa bonne humeur enfantine.
- On est d'accord là-dessus. Mais, à propos de ton entrainement, tu avais la détermination ? C'est le principal, non ? Et on dirait que ton maitre ne prenait pas en compte cela.
- Tu sais, tu n'as pas toute l'histoire, je crois. Tu comprendras petit à petit quand ta conscience s'habituera aux partages de souvenirs et acceptera l'idée des réincarnations. Ignore-t-il la question de Tyrone, en abordant un autre sujet à cause du lieu où ils se tiennent.
Mais sinon pourquoi tu es venu dans cette rue ? Elle est louche, elle ne fait pas peur, mais bon, je ne vois pas autant de personne que sur l'autre rue.
- Je passe tout le temps ici, c'est plus rapide et les gens de cette cité, je les connais. J'aurai aucun problème ici, mais dis-moi comment ça se passait les entrainements à ton époque ? Parce que la manière dont tu as fui ton entrainement, c'est totalement compréhensible. Revient Tyrone sur sa question qui semble tracasser Ryuku, après s'être expliqué, en remarquant aussi qu'il n'y a personne sur son passage.
- Ecoute, il fallait que je m'instruise. J'avais beaucoup de mal avec les règles et un bon combattant à l'époque, il fallait d'abord qu'il respecte les règles, avant de savoir se battre.
- Mais en soit si tu as la volonté, c'est le plus important. Ne saisit pas Tyrone, en parlant toujours à voix haute comme s'il passe un appel audio dans un silence ténébreux.
- Non, à mon époque, le respect, c'était ça le plus important.
- Et pourquoi ?
- Parce que de base, le respect permet de nous empêcher de nuire à ce que nous devons évaluer et faire, mais aussi, c'est un précurseur de confiance. Souligne Ryuku, en passant avec Tyrone juste devant l'entrée d'un bâtiment détérioré.
- En quoi, c'est...
Brusquement, par derrière, Tyrone se fait prendre par la gorge, en étant tenu par le coude d'un agresseur et, avec son autre main libre, il la place contre la bouche de Tyrone. Surpris, il essaye de se débattre mais en vain, comme il l'a quand même emmené à l'intérieur de cet immeuble désaffecté. A l'intérieur, dans un long couloir avec deux portes à chaque extrémité et un escalier au milieu du couloir, Tyrone commence à s'évanouir du fait qu'on l'empêche de respirer.
- Ryuku, j'ai besoin d'aide ! RYUKU ! Se met-il à dire mentalement.
S'évanouissant succinctement, les paupières de Tyrone se ferment, puis s'ouvrent dans la seconde. Le regard qui a changé, Ryuku, dans le corps de Tyrone, instantanément, frappe, avec son pied, les phalanges du pied de son nouvel agresseur. Celui-ci pratique un mini mouvement de recul, où Ryuku en profite pour le frapper une nouvelle fois avec son pied sur sa jambe.
Le lâchant, à cause de la douleur, Ryuku enchaîne avec sa paume contre son torse, qui le repousse, avec une force brutale, de plusieurs pas. Reprenant possession de son corps un moment, Tyrone observe attentivement son agresseur, aussi grand et plus musclé que lui, en lui demandant :
- Putain, mais vous êtes qui ? Et vous me voulez quoi ?
- Un jeune homme comme toi, combatif et voleur, doit savoir pourquoi on l'attaque continuellement ? Apparait le fils du Professeur Jackson derrière Tyrone, qui le prenne, en sandwich dans le long couloir du bâtiment vide.
- Voleur ? Mais de quoi vous parlez ? S'interroge Tyrone, en se retournant pour voir Steve, le fils du professeur.
- Il fait le malin, en plus, réglons lui son compte et prenons la montre JC.
- La montre ? Répète Tyrone, en ne comprenant pas.
Steve, tenant dans sa main une batte de baseball et J.C, son coéquipier, quant à lui, sort des couteaux de ses poches et en maintient un dans chaque main. Tyrone constate que la menace est proche et se met à respirer intensivement. Ryuku, surgissant face à lui, se met à hocher la tête d'un air certain et il prend ainsi possession de son corps. Enlevant son sac à dos, qu'il pose à terre délicatement, après avoir rangé son téléphone dedans, il le pousse avec son pied sur sa gauche rapidement tandis que ses assaillants se lancent à l'offensive sur lui.
J.C lance, dans un premier temps, son couteau sur Tyrone et Ryuku, qui possède son corps, l'esquive, en basculant juste sa tête sur la gauche, mais Steve, dans son dos, commence à lui donner un coup de batte. Néanmoins, Ryuku l'intercepte, en l'attrapant de sa main gauche tandis que J.C arrive avec l'intention de lui donner un coup de couteau. Ryuku cherche à esquiver, mais se fait une entaille et, dans l'instant, il reçoit un coup de poing de la part de Steve qui le fait voltiger contre le mur. Toujours dans le corps de Tyrone, Ryuku se lève vite, mais, avec une forte douleur au dos, il se dirige vers J.C qui pointe son couteau sur lui. Celui-ci s'apprête à lui redonner un coup, mais Ryuku agrippe son poignet, le tort, occasionnant le lâchement de son couteau. Dans le même temps, il se prend un coup de pied de la part de Steve qui lui cause un bond de quelques pas en arrière. Ryuku, à l'intérieur de Tyrone, à terre, commence à se dire avec Tyrone, à ses côtés, tel un esprit :
- Je ne vais pas y arriver, je n'ai pas la force et je ne suis pas assez bon pour les battre tous les deux, en même temps.
- Qu'est-ce que tu racontes Ryuku ? Je ne veux pas mourir, J'ai plein de film à aller voir.
- Sérieusement ? Tu penses à ça ? Là ? Maintenant ? L'agresse Ryuku mentalement, avec un ton fort, en appuyant ses poings contre le sol.
Ryuku se relève, reprend sa respiration et les deux hommes le réattaque ensemble. Enchainant des coups de poings contre lui, celui-ci les contres avec sa garde qui le protège plusieurs fois de leurs coups. Soudainement, Ryuku se baisse vite et leur donne un coup de pied circulaire qui fait tomber J.C, mais Steve l'esquive en sautant. Au cours de son saut, il lui porte un coup de pied où Ryuku le contre par ses paumes mais Steve poursuit avec un autre coup de pied latéral au visage qui le fait se cogner par terre.
Steve, ensuite, attrape Tyrone par son tee-shirt, et lui redonne un coup de pied qui le fait voltiger, en traversant un mur en béton, fortement fissuré. Sonné et blessé partout, surtout au visage, Ryuku essaye de se remettre debout, avec énormément de mal. Ayant réussi difficilement, Steve arrive en courant, lui donne un coup de genou au ventre qui lui fait cracher précipitamment peu de sang, puis il l'attrape par le cou et le balance par une fenêtre.
À terre, après s'être fait défenestrer, Ryuku se montre très douloureux, gémissant, dans une ruelle, très mal éclairée, entres deux bâtiments. N'arrivant même plus à se lever, avec le corps de Tyrone, dû aux blessures, Ryuku se met à se plaindre à vive voix :
- Je suis un raté... Arh ! Je n'y arriverais pas, ils sont trop forts pour moi... J'ai trop mal !
- Ne dis pas ça Ryuku, j'ai vraiment besoin de toi ! Supplie Tyrone, en ayant une expression du visage désemparé.
- Je n'y arriverais pas !
Ryuku, écoute... Déclare Tyrone pendant que Ryuku s'évanouit petit à petit.
XIII
Au XIe siècle, en pleine nuit, après avoir fui son entrainement, Ryuku se retrouve, en train de pleurer, au pied de l'arbre duquel il s'est amusé à monter le matin même. Son oncle, de loin, l'entend pleurer. Quand il le rejoint, il s'assoit à côté de lui et initie une conversation :
- Mon Chisana, je vois à tes larmes que l'entrainement ne s'est pas bien passé.
Il continue à pleurer, sans répondre à son oncle, et lui-même le questionne sur son entrainement :
Parles-en. Dis-moi ce qui s'est passé Ryuku ?
- Mon Oncle, ce moine a été vraiment dur avec moi et, en plus, il ne m'aimait pas donc il ne voulait pas m'entrainer. Ça se voyait. Exprime Ryuku, en continuant à pleurer.
- Dis-moi mon Chisana, prend du recul. Réfléchis l'espace d'un instant, et réponds moi, avec une grande clarté. Pourquoi tu crois que ce sensei a été dur avec toi ?
Ryuku réfléchit longuement, et répond à son oncle, en essuyant ses larmes :
- Je crois... Enfin, je pense que c'est parce que je n'ai pas bien respecté les signes de salutation.
- Et c'est tout ?
- Non, je n'ai pas respecté aussi mon sensei, je ne lui ai même pas demandé son nom et je ne me suis pas présenté.
- C'est déjà beaucoup, se remettre en question est le fondement de ton futur entrainement. Mais encore, dans ce que tu as pratiqué, parce que j'imagine que tu t'es entrainé. Comment ça s'est passé ? Insiste son oncle, d'un ton très calme et reposant.
- Mes mains en sont la preuve. Les montre-t-il à son oncle, qui sont rouge vif, pour lui prouver.
J'ai tout fait comme il le voulait et malgré ça, je pense que je ne suis pas fait pour être shinobi.
- Tu te souviens du jour où tu m'as dit que tu veux devenir un shinobi ?
- Oui, je m'en souviens. Pourquoi ? S'interroge Ryuku.
- Je ne voulais pas savoir pourquoi tu voulais être shinobi, même si au fond de moi, je le sais très bien, mais tu étais et tu es déterminé. Avant d'aller à ce premier entrainement, tu l'étais aussi. Je sais que les échecs et le fait qu'on pense qu'on est un raté font qu'on n'a plus de détermination, mais mon Chisana, cet entrainement, c'est ton but pour devenir un shinobi et être un shinobi veut dire que tu combattras toute ta vie. Développe son oncle, d'une manière très sage, toujours posé au pied de l'arbre.
Tu ne gagneras pas tout le temps et ce n'est pas pour ça que tu devras abandonner. Pour être le meilleur, faut que tu considères chaque combat comme le combat d'une vie, comme le Combat de ta vie !
Essuyant ses larmes, Ryuku acquiesce sans dire un mot et se met à avoir un regard ferme :
- Merci mon oncle ! Vous avez bien raison, je ne dois pas abandonner.
- C'est bien, va te préparer, ta tante a bientôt fini le repas. Elle t'attend. Se dresse son oncle, avec lui, en tenant ses hanches, avec une grande fierté dans la tonalité de sa voix.
- Oui mon oncle, merci encore !
Et Ryuku se met à courir, en direction de la maison, en retrouvant sa joie de vivre et son sourire tandis que son oncle reste debout, en l'observant courir, satisfait de son discours.
XIV
Sous la pluie, Ryuku, dans le corps de Tyrone, est aplati contre le sol, chargé de blessure dont des entailles aux bras, des hématomes au visage et partiellement sur le reste de son corps, avec du sang coulant sur la moitié de son visage. En parti, évanoui, dans cette allée, entre deux bâtiments, avec très peu de lumière, dans un calme pesant et la pluie qui commence à tomber violemment, Ryuku entend la voix de son oncle :
- Ryuku, écoutes ! Relèves toi, tu dois gagner ce combat.
- Je ne peux pas, ils sont trop fort tous les deux, mon oncle. Proclame-t-il, encore à terre.
Je ne maitrise pas le corps de Tyrone et je suis qu'un raté comme à mes débuts.
- Alors qu'est-ce qui a fait que tu as réussi à devenir un vrai shinobi ?
- La Détermination ! Affirme Ryuku, en voyant son grand-père comme une hallucination
- Alors aides ton nouvel ami, deviens le garçon déterminé qui a monté cette arbre, et surtout... Déclare son grand-père, mais, de plus en plus, Ryuku remarque que c'est Tyrone, en fait, qui lui parle et qui poursuit les encouragements.
Considère ce combat comme le combat d'une vie...
Ouvrant consciemment les yeux et changeant son regard apeuré en regard enragé, Ryuku soulève la tête, en enchainant la phrase qu'il a interrompue :
- Comme le combat de ma vie... Merci Tyrone !
- C'est normal, je veux vivre et tu es le seul qui peut me le permettre.
- Je ne peux pas te garantir la victoire, mais on va tout faire pour que tu puisses aller voir tes films.
Tyrone sourit, tandis que Ryuku, toujours dans le corps de Tyrone, se lève difficilement en se mettant à respirer et inspirer calmement, pendant que les deux hommes arrivent de chaque côté de cette ruelle. Steve, avec sa batte de baseball du côté gauche et J.C, du côté droit, qui émet d'un ton provoquant :
- Je commence à fatiguer. Steve, on en finit une fois pour toute.
Steve lui hoche la tête, en guise de réponse, et les deux se mettent à foncer sur lui alors que Ryuku poursuit sa respiration lente, en les regardant arriver. Se plaçant de profil, Ryuku croise les bras, pendant qu'ils courent vers lui, puis il fait glisser ses deux mains sur ses deux avant-bras, en même temps.
Steve et J.C, proche de Tyrone, commencent à sauter, prêt à le frapper, mais après avoir relâché ses bras, Ryuku, avec une gestuelle délicate et puissante, met, en même temps, ses deux paumes sur le torse des deux hommes pendant qu'ils sont en l'air et il pivote ses deux mains, en voltigeant les deux hommes de chaque côté, les faisant prendre le mur en pleine face.
- Waouh ! Mais comment tu as fait ça ? Je ne savais pas que j'avais autant de force et de puissance. Est choqué Tyrone, en sautant tout excité.
- Tu n'as pas autant de force Tyrone, je te rassure, mais sinon, arrêtes de me déconcentrer, si tu veux vivre.
Tyrone se tait. Ryuku, quant à lui, voit les deux hommes plaqués contre les murs, et décide d'aller attaquer Steve pendant qu'il est à terre. Steve remarque qu'il arrive vers lui, se redresse rapidement, attaque avec sa batte, mais Ryuku l'esquive, en se baissant. Frappant, directement, le coude de Steve qui lui fait lâcher sa batte, il enchaine ainsi avec un coup de pied circulaire mais celui-ci le réceptionne, puis encastre Ryuku contre le mur et poursuit avec un coup de poing. Pourtant, Ryuku y échappe et contre-attaque avec un double coup de paume à la poitrine de Steve qui le fait reculer. Ensuite J.C déboule derrière Steve et veut frapper Tyrone, mais celui-ci continue à esquiver en s'inclinant du mur. Steve, qui rentre à nouveau dans la confrontation avec son partenaire, combinent les coups de poing sur Ryuku qui arrive à se protéger avec ses paumes en reculant sur une petite distance. Un moment, ces deux-là, se mettent à faire simultanément un coup de pied sauté qui le fait chuter.
Se mettant debout, avec énormément de difficulté, une nouvelle fois, à cause des multitudes de cours qui a encaissé, Ryuku entend Tyrone, qui lui suppose une proposition :
- Bon vu qu'on a du mal à se débarrasser des deux, assomme déjà un des deux comme ça, tu te battras à la régulière et on pourra s'enfuir plus facilement après.
- Merci, tu crois que je fais quoi depuis tout à l'heure. Bon, arrête de parler s'il te plait ! Lui ordonne Ryuku, dans sa tête, avec sa voix d'enfant.
Ryuku, alors, prend une bonne inspiration puis s'élance sur eux. Les deux hommes se préparent à se défendre, mais Ryuku décide de glisser dans sa course entre les deux, jambe en avant, les surprenant. Pendant sa glissade, il frappe avec son pied gauche la cheville de Steve qui se tient à sa droite, en la passant sous sa jambe droite. Celui-ci commence à chuter tandis que Ryuku au même moment, à la fin de sa glissage, se met debout sur les mains, prend la tête de J.C entre ses chevilles puis le fait bondir, en cognant frontalement Steve qui tombe par terre. Après l'avoir fait voler, en tenant toujours J.C, par les pieds, il le fait atteindre le sol violemment et lui donne une rafale de coup de poing. Après deux, trois coups qui le font tomber dans les pommes, soudainement, Tyrone se prend un coup de batte par Steve qui le fait s'écarter du corps de J.C. Ryuku se relève instantanément, se met en garde puis l'attaque avec un coup de poing mais Steve, lui donne un coup de batte à la rotule qui le fait tomber sur le dos puis, Ryuku contre le sol, reçoit un coup si violent que ça casse la batte. Ryuku, dans le corps de Tyrone, se met à hurler de douleur, mais Steve continue, en le frappant avec un coup de pied au ventre qui le déplace de quelques mètres.
Dos contre le mur du bâtiment, gémissant, Ryuku se tord de douleur, mains contre le ventre, tandis que Steve s'arrête de le frapper, l'observe avec un regard supérieur, et le félicite :
- Franchement petit, tu es impressionnant ! D'un côté, je suis bien content que tu ne m'aies pas donné la montre que tu as volée à mon père. On n'aurait pas eu ce joli combat et ça fait longtemps que je n'ai pas eu aussi un combat de ce genre.
En entendant ce que dit Steve, Ryuku et Tyrone ne saisissent pas tous et Tyrone se met à dire, en même temps, en se levant laborieusement et en prenant dans sa poche arrière la montre que Magnus a volée la veille :
- Attends ? Vous m'avez attaqué juste pour ça ! UNE PUTAIN DE MONTRE ! Jette-t-il la montre que Steve réceptionne de sa main gauche facilement, avant de crier, en étant épuisé :
Si c'est pour ça... Gardez-là votre putain de montre et laissez-moi tranquille ! Je n'ai rien à voir dans cette histoire... Je comptais vous la rendre, MERDE !
J.C, qui se lève difficilement, à l'instant, avec des bleus au visage du aux coups de poing de Ryuku, remarque que Tyrone et Steve, avec la montre, discutent ensemble.
- Qu'est-ce que tu attends, Steve ? S'énerve JC, en dénonçant cela.
J'en ai marre de ce gamin, TUONS-LE. Maintenant que tu as la montre, finissons-en !
- Non ! Le stoppe Steve, dans sa lancée, avec sa main, en souriant malicieusement face à Tyrone, qui est dans un sale état.
Il s'est bien battu, il mérite de continuer à vivre, pour l'instant.
- Mais ton père...
- La ferme ! C'est moi qui décide. J.C, d'un coup, se tait et se soumet à l'autorité de Steve qui souhaite à Tyrone, en partant avec la montre et son partenaire.
Tyrone, à une prochaine, bonne chance !
- Mais attendez, s'exprime Tyrone, qui a repris totalement possession de son corps.
Je ne comprends pas, vous avez essayé de me tuer avec l'accident du bus et maintenant vous me laissez en vie. Je veux des explications !
Steve se retourne, le regarde d'un air suspicieux, et lui exprime, en souriant :
- Je ne vois pas de quoi tu parles petit. Mais je peux te donner un conseil parce que je vois que je ne suis pas ton seul « ennemi ». Ryuku et Tyrone alors écoutent songeusement les propos qui suivent de Steve.
Tu devrais arrêter les vols, tu vas vraiment finir par mourir avec ces bêtises Tyrone.
Steve et J.C s'en vont. Soudainement, Tyrone cherche un appui, puis se tient contre le mur et l'autre bras sur ses hanches, ressentant une fatigue intense et de forte douleur dû au combat. Il se met, ainsi, à respirer vite et à gémir de douleur intérieurement.
- Merde, mais qu'est-ce que j'ai mal ? Se plaint-il mentalement de toutes ses forces.
C'est horrible ! Et c'est quoi cette fatigue que je ressens. On dirait une gueule de bois, mais en plus violent.
- C'est normal, ton adrénaline baisse et tu reprends possession de ton corps donc tu ressens cinq fois plus la douleur que la norme. Mais là, on doit partir. Si tu veux vivre, faut que tu t'y mettes toi aussi. Alors va chercher ton sac et ton téléphone puis on rentre pour que tu te reposes. Tes blessures vont se soigner très vite que si tu te reposes. Alors GO ! Explique Ryuku, mais Tyrone se sent trop mal pour bouger, toujours posé contre le mur. Mais Ryuku lui répète, en criant pour le forcer.
GO ! Je t'ai dit.
Tyrone qui se tient le cou, en grinçant des dents, toujours sous la pluie, s'y met et se force à sortir d'ici, en courant du mieux qu'il peut.
XV
Retour au XIe siècle, au moment où Ryuku quitte son oncle après son serment pour l'encourager à continuer son entrainement. Lui-même, toujours debout, admire son neveu rentré chez lui. Après, que Ryuku soit rentré, apparait, derrière l'oncle, le sensei de Ryuku et son oncle déclare, sans l'avoir vu :
- Tu surgis toujours par surpris, toi.
- C'est la base des ninjas d'être subtile et discret, mon ami.
- Je t'assure, tu l'es toujours autant ! Déclare l'oncle de Ryuku, en basculant légèrement sa tête vers l'arrière pour le voir.
- Alors, ça veut dire que c'est toi qui as progressé ?
- En quoi ? Se moque-t-il de lui-même.
Je n'ai jamais été un shinobi donc je ne peux pas progresser.
- Ce n'est pas faux !
- Qu'est-ce que tu fais ici Minato ? Tu es devenu sentimental ? Tu viens voir maintenant tes jeunes shinobi après ton entrainement ?
- Que quand ils ont du potentiel ! Précise Minato, le moine sensei.
- Depuis quand tu as des élèves avec du potentiel ? Interroge son oncle, surpris des dires du sensei.
- Depuis aujourd'hui !
- Wow, c'est la première fois que tu sors un compliment sur un de tes élèves. Mais alors pourquoi tu as été aussi irritant avec lui ? Demande l'oncle de Ryuku, en blaguant avec lui.
- Parce qu'en vrai, on ne change pas les bonnes habitudes.
- Pas faux ! Sourit l'oncle de Ryuku.
Dis-moi alors, qu'est-ce que tu retiens de cet entrainement avec lui ?
- Globalement... Développe le moine, en prenant son temps et regardant l'horizon.
Il y a beaucoup de positif, il est rigoureux, volontaire, déterminé, rempli d'énergie, pas contraignant, de bonne énergie et envieux de connaissance d'art martial. Je ne te parle même pas du bol. Lui montre-t-il le récipient d'eau, qui a une grosse fissure.
Il a réussi à fissurer le bol au cours de son premier entrainement.
- Je savais qu'il allait te plaire. Mais tu as remarqué tout ça en un entrainement où il a tapé dans de l'eau ?
- On voit tout dans le regard. Mais il n'est pas très bon sur les règles de vie que ça soit la salutation ou la politesse. Il ne s'est même pas présenté et ne m'a même pas demandé le nom de son sensei. Reproche Minato.
- Tu ne peux pas lui en vouloir, c'est un petit qui est né il y a même pas 72 lunes. Et de plus, il lui est arrivé un traumatisme comme tu le sais.
- C'est pour ça que je suis aussi fasciné. Je veux le garder et l'entrainer.
- Fasciné en quoi ? En général, tu détestes entrainer. Pourquoi cette fois-ci, c'est différent ? Demande, avec intérêt, l'oncle de Ryuku.
- Parce que ce Wakai, au contraire, de tous mes autres disciples, c'est le seul qui est resté malgré mes petites remarques et ma nonchalance. Il n'est parti que quand je lui adressais des critiques directes. D'habitude, les autres quand ils m'entendent les critiquer dans ma barbe, ils s'énervent ou se mettent à pleurer ou encore pire à s'enfuir. Et lui, il n'a pas pleuré pour les critiques, il a pleuré parce qu'il s'est dit qu'il n'aura pas les moyens de faire ce qui le motive à vivre. C'est pour ça que je l'apprécie.
- Tu découvriras encore beaucoup de choses intéressant Minato sur Ryuku. C'est que le début de l'aventure. Je te rassure, prépare toi, il va te surprendre et peut être, qu'il sera aussi ton meilleur élève.
Le Moine se met à sourire et réplique à l'oncle de Ryuku :
- Espérons que, cette fois-ci, tu aies encore raison.
Et les deux hommes se mettent à sourire légèrement, en observant l'horizon.
XVI
Dans les rues de Paris, en pleine nuit où la pluie ne cesse de tomber, avec sa capuche sur la tête, recouvrant bien son visage à moitié ensanglantée, Tyrone marche, en boitant. Soudainement, il décide de s'asseoir par terre puis Ryuku apparait et lui conseille :
- Tyrone, je sais que ta douleur est insupportable, mais faut pas qu'on reste là. Il faut te battre contre la douleur, je ne peux pas tout faire pour toi. Tyrone, ne répondant pas, a subitement les yeux rouges, presqu'avec une envie de pleurer, et un regard très crispé. Ryuku alors continue à parler plus calmement :
Eh, tu m'entends, j'ai mené « Le combat de ta vie ». A toi de mener le tien.
Tyrone hoche la tête plusieurs fois, se mord la lèvre supérieure, regarde aux alentours, aperçoit un homme au téléphone passé devant lui et se lève, en criant :
- Monsieur ! Monsieur ! Bonjour, je peux utiliser votre téléphone s'il vous plait ? J'ai eu un accident de vélo et j'ai cassé mon téléphone. J'ai besoin d'appeler mes parents.
- Euh, oui bien sûr ! Répond l'homme, en voyant l'état de Tyrone.
Mais vous êtes sûr que vous allez bien ?
- Oui, oui, je vais bien. Juste je veux appeler ma mère pour qu'elle vienne me chercher.
- Pourtant, vous saignez aux bras. Souligne l'homme, en remarquant le bras de Tyrone.
- Oui, je sais...
- Je peux vous appeler le SAMU ? Ça peut être grave ! Souhaite-t-il vraiment aider Tyrone.
- Non, je veux juste votre téléphone s'il vous plait ?
L'homme, avec son parapluie dans l'autre main, lui tend son téléphone, avec un visage très inquiet. Il lui prend, s'éloigne un peu de l'homme, sort de sa poche la carte professionnelle de l'Agent Benatia, navigue dans le téléphone du monsieur et là, Ryuku demande :
- Tu fais quoi ?
- Tu as raison sur un point, enfin, c'est ton oncle qui avait raison. Fait part Tyrone à Ryuku, avec énormément de détermination, dans ses geste et ses yeux.
Moi aussi, il faut que je mène le combat de ma vie. J'arrête de me mettre en retrait, mais je vais chercher aussi à me garder en sécurité.
Ryuku l'admire, en passant sa langue sur ses lèvres et secouant la tête, puis sourit en ayant comme un fort sentiment d'honneur pour Tyrone, parce qu'il comprend ce qu'il veut faire.
XVII
Dans un lotissement de la région parisienne, en pleine nuit, l'agent Benatia est dans une voiture banalisée, se protégeant de la pluie, avec plusieurs policiers. Observant une maison à une centaine de mètres d'eux, un des policiers dans la voiture de Myriam pose une question :
- Qu'est-ce qu'on attend merde ?
- Taisez-vous et attendez qu'il... S'arrête-t-elle de parler soudainement.
Là, Myriam et les autres policiers voient un homme, qui arrive en voiture, devant la maison qu'ils surveillent. Tous les policiers, dont l'agent Benatia, alors, reçoivent le signal d'alarme, qu'il faut y aller, et ils se dirigent vers cet homme. Fonçant sur l'homme rapidement, qui est de dos, il entend un grondement dans son dos. Se retournant, cet homme, qui est donc le Docteur Connors, découvre l'agent Benatia, avec ses collègues, et qui crient :
Docteur Connors ! Brigade criminelle, vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre du Docteur Mando...
- Quoi ? Est abasourdi le Docteur Connors, alors qu'il se fait attraper par deux des policiers.
- Vous avez le droit de garder le silence tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Poursuit l'agent Benatia, pendant que ses collègues essayent de lui enfiler les menottes.
Vous avez le droit à un avocat et si vous ne pouvez pas vous en procurer un, un avocat vous sera commis d'office. Avez-vous compris ?
Le docteur Connors, avec deux policiers derrière son dos, reste stoïque, sans dire un mot. Myriam, constatant cela, poursuit sévèrement :
Très bien. Nous allons au poste pour vous interroger.
- Hum... Se résigne le docteur Connors, en voyant deux autres policiers en renfort.
Ok, je vous suis.
Le docteur Connors, menotté, les suit alors à contrecœur. Myriam l'observe précautionneusement partir dans la voiture avec ses collègues. Soudainement, elle regarde son téléphone qui a vibré, remarque qu'elle a un appel manqué d'un numéro inconnu et qu'il y a un message vocal. S'interrogeant sur sa provenance, elle se met alors à l'écouter et elle perçoit une voix trafiquée :
- Agent Benatia, je vous appelle en anonyme pour vous dire que vous êtes sur la bonne voie, sans le savoir, vous êtes peut-être sur une enquête commune. L'accident du bus et le meurtre du Docteur Mando sont liés, tout est lié même, je pense. Trouvez le dénominateur commun et surtout tout a commencé sous le bâtiment 12 de la rue Jean Nohain. Si j'en parle en anonyme, c'est parce que si je divulgue mon identité en public, ils vont me tuer, alors lâchez rien, s'il vous plait, et essayez d'être discrète jusqu'à avoir des preuves fiables.
Myriam, confuse, après avoir écouté ce message vocal, cogite sur place une bonne minute, puis réécoute ce même message vocal.
XVIII
Devant son appartement, Tyrone est mal en point et fatigué. Décidant de s'asseoir, en face de la porte du bâtiment, sur la balustrade, il enlève son sac de son dos. Reprenant sa respiration, pendant qu'il regarde le ciel noir sans étoiles, un instant, il se met, bizarrement, à rigoler tout seul. Là, Ryuku débarque et est étonné du comportement de son hôte :
- Il t'arrive quoi ? Tu es louche, mon pote.
- Moi, je suis bizarre ! Continue-t-il à rigoler d'une façon très moqueuse.
Attends, je me suis battu deux fois en une journée, je me suis...
- Tu es quoi ? Coupe la parole Ryuku.
- Tu peux me laisser terminer. Bref, JE ME SUIS VU « ME BATTRE 2 FOIS EN UNE JOURNÉE ». Accentue Tyrone à voix haute, avec ses écouteurs dans les oreilles, faisant croire qu'il discute au téléphone.
J'ai eu des séquelles de ces combats, j'ai mal partout mais vraiment... J'attends ici parce que je suis sûr que ma mère va tuer, en me voyant dans cet état. J'ai aussi parlé à la police de mes problèmes, alors que je suis poursuivi par des tueurs... Je parle avec des esprits depuis quelques temps et surtout, je suis ''un réincarné''. Alors je peux qu'en rire sincèrement parce que je ne vois pas comment réagir. Tu vois, avant vous, mon problème principal, c'était de valider mon semestre et de choisir une playlist pour mes prestations de DJ.
- Pour un intello comme toi, tu n'arrives pas à valider un semestre, toi ?
- Je t'emmerde Ryuku ! Exprime Tyrone, en souriant et ne lâchant pas son regard sur le ciel.
Je suis vraiment fatigué, PUTAIN ! Attends, tu ne sais pas quoi Ryuku : JE SUIS ENCORE EN VIE !
- Ouais ! Tu l'es, Tyrone. Sourit Ryuku, aussi à son tour dans ce moment de tranquillité, en s'asseyant aussi à ses côtés sur la balustrade.
Et maintenant, mon pote ?
- Je veux vivre, mais aussi retrouver ma vie d'avant. Dit-il, d'un ton mélancolique.
- Ce n'est pas possible, ça... Mon pote, tu le sais. C'est irréversible tout ça.
- C'est bien ça le problème ! Avoue Tyrone, en perdant son sourire.
- Au moins, tu as vu que tu es libre de tes actions et qu'on n'est pas là pour te freiner. Qu'est-ce que ça t'a procuré de dire tout ça à la police ? Lui demande Ryuku.
- Rien, je voulais juste faire mon devoir de citoyen tout en menaçant pas ma vie. Ça me pesait vraiment et maintenant, je me sens libre.
- Je suis content pour toi mon pote alors. Mais bon, il faudrait qu'on rentre, non ?
- Pas tout de suite ! Porte-t-il son regard vers le ciel sombre qui le soulage.
- Tu attends quoi ?
- Un miracle, sans doute. Dit Tyrone à Ryuku, sérieusement.
Cependant, Tyrone entend la sonnerie de son téléphone. L'ayant en main, il constate l'appel d'un numéro qu'il ne connait pas. Il sonde un moment, mais répond quand même avec un air incertain :
- Allo, Bonjour !
- Salut Tyrone, c'est Savannah. Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis la femme que tu as rencontrée à l'asile.
- Oui... Oui ! Savannah, comment tu vas ? Est-il étourdi par son appel.
- Je vais bien merci. Dis-moi, tu te souviens, tu m'avais dit que si j'avais un problème sur une question de droit, tu pourrais m'aider. Euh... Prend-elle son temps, comme-ci elle était timide de demander cela.
J'ai besoin d'aide. Tu pourrais venir, le plus vite possible, qu'on se voit pour ça, genre demain matin ?
- Euh... Ouais, c'est possible. Répond-il, avec un ton pas rassurant.
- Tu es sûr, tu n'as pas l'air d'accord ? Insiste Savannah, posé sur un simple balcon, contre une clôture.
- Si, si je suis d'accord, je suis un homme de parole. Je suis juste surpris par ton appel.
- Oui, j'imagine, c'est vrai que je t'appelle à l'improviste. Mais est-ce que je peux compter sur toi demain ? C'est vraiment important pour moi. Redemande Savannah.
- Bien sûr, mais dis-moi, tu habites où ?
- Orléans !
Tyrone, en entendant Orléans, se met à sourire naturellement et hoche la tête de bas en haut. Ryuku, qui voit Tyrone être content, lui pose alors cette question :
- Qu'est-ce qui te fait sourire ?
- J'ai mon miracle, mon pote ! Répond Tyrone mentalement.
- Hein ?
- On s'en va à Orléans. C'est un super moyen de ne pas montrer mes blessures à ma mère. Affirme Tyrone à Ryuku dans sa tête.
- Attends, tu veux partir à Orléans ? Là, tout de suite ? Alors que tes vêtements sont remplis de tâche de sang, que ton visage l'est aussi avec des blessures partout et que tu as du mal à marcher également. En plus, comment tu veux y aller ? Les gens, qui te verront, vont se poser des questions sur ton état. Argumente Ryuku.
- C'est rien ça, j'ai ma voiture en bas et dedans, il y a toujours des vêtements et de l'eau. Donc je peux me changer et me rincer, en même pas deux minutes. Pour le transport, je prendrais le bus, les contrôles sont rares, donc pas de soucis. Et pour le reste, tu l'as dit toi-même, je guérirais rapidement si je dors. Dans le bus, je peux dormir et ne pas être vu blessé comme il éteint les grosses lumières donc t'inquiète.
- T'inquiète, de quoi ? Tu fais ça parce que tu ne veux pas que ta mère te voie dans cet état.
- Non parce que je suis un homme de parole aussi. Mais aussi parce que je n'ai pas envie que ma mère me voit dans cet état. Continue-t-il la conversation avec Ryuku dans sa tête.
- Alors Tyrone ! Intervient Savannah, en le coupant dans sa discussion avec Ryuku.
Tu m'entends ?
- Oui ! Reviens à la réalité Tyrone.
C'est bon, je viens. Juste est ce que c'est possible de me doucher chez toi à Orléans ?
- Bien sûr.
- Parfait ! Et tu aurais des vêtements pour moi ? Demande Tyrone à Savannah, d'une voix faible.
- Euh... Oui ! Dit-elle, en rigolant gentiment.
Je pense en avoir à ta taille. Même si ta demande est bizarre.
- Super, je cherche un bus et je te dirais quand j'arrive. Mais en fait, pourquoi tu as besoin de mon aide ?
- Je t'expliquerais en face. En tout cas, merci Tyrone.
- Euh d'accord... Je te tiens informé, Savannah.
Raccrochant, Tyrone se met à regarder les horaires des bus pour Orléans sur son téléphone, sans se poser la moindre question, tandis que Ryuku lui demande :
- Tu as l'air d'être sûr de ton coup-là ? C'est bizarre sa demande.
- Très sûr ! Et ne t'en fais pas.
- Alors tu comptes faire comment ? L'interroge Ryuku, se mettant face à Tyrone.
- Regarde, j'ai un bus pour 23 heures ! Il arrive à Orléans à 6 heures vu qu'il fait plein d'arrêt autour de la région parisienne. C'est parfait, je pourrais dormir et récupérer dans le noir. Personne ne verra mes blessures et je serais en paix.
- Tu as tout prévu, on dirait, sans savoir ce qu'elle veut de toi. Mais Tyrone semble ne pas s'inquiéter de cela donc Ryuku abandonne et lui dit.
Bon, ben, on se reverra bientôt mon pote. Déclare Ryuku, en tendant son poing face à Tyrone.
J'ai déjà beaucoup donné aujourd'hui pour toi.
- Ouais, merci beaucoup mon gars ! Le remercie Tyrone, en tendant le poing à son tour également.
Ryuku et lui se font un tcheck puis sourient mutuellement. Tyrone se dresse, tire sur son haut pour le remettre en place et rentre dans l'immeuble, en se disant avec beaucoup de joie :
- En route pour Orléans !
XIX
Dans le bureau du Professeur Jackson, celui-ci est installé sur son canapé, en lisant un livre. Son fils, qui a changé de vêtements et qui est propre, après son combat contre Tyrone, rentre dans la pièce et lui balance la montre, en disant :
- Tiens ! La voilà, ta montre.
- Oh ! S'enthousiasme le professeur, en lâchant son livre et en examinant sa montre.
Mon fils, tu es vraiment le meilleur. La prochaine fois, quand j'aurai un vrai job, je t'enverrais. Alors comment vous avez fait pour dissimuler le corps de ce gamin ?
- On ne l'a pas tué ! Réplique Steve, avec un regard ferme, une posture droite et les mains jointes placé contre son ventre.
- Quoi ? S'énerve-t-il, en se levant de son canapé et en faisant tomber son livre.
Non mais Steve, tu sais très bien ce qu'il y a dans la montre... Non, mais ce n'est pas vrai, je te faisais confiance.
- Si tu savais ! Sourit méchamment son fils.
- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Est intrigué le professeur Jackson.
- Papa, ce gamin, c'est un Vitae !
- Quoi ? Redis-moi ça ? Radote le professeur Jackson, avec la main qui tremble, en ayant entendu le mot '' Vitae ''.
- Oui, tu as bien entendu !
- Comment tu peux savoir cela ? Questionne le professeur, qui se concentre sur les futurs propos de son fils, en décidant de se rasseoir.
- Sa manière de se battre est typique des arts martiaux japonais propre du dixième voir du onzième siècle. Indique Steve, en s'avançant vers son père, d'un pas très militaire.
Aussi, son corps n'était pas synchro avec ses actions parfois comme un Vitae qui vient d'émerger et de connaitre ses capacités. Également, il avait le regard vague, un peu perdu, comme s'il se parlait mentalement. Ça explique aussi, comment il a pu tenir un combat contre mes hommes, et même moi.
- Tu en es sûr ? Fronce-t-il les sourcils face à son fils.
- Très sûr, c'est pour ça que je l'ai laissé en vie.
- Comment ça se fait que je n'étais pas mis au courant de ce Vitae ?
- On l'a été, mais on ne l'a pas pris en compte. Précise Steve, en voyant son père, cogité de plus en plus.
- Intéressant, il faudrait...
- C'est déjà fait, j'ai piraté son téléphone. Quand on s'est battu, je l'ai défenestré et pendant qu'il était évanoui suite à ça, j'ai pu pirater son téléphone. Il ne le sait pas, mais on le surveille.
- Tu vas bientôt réussir à prendre ma place si tu continues comme ça. Se lève le professeur, satisfait, en attachant sa montre à son bras.
- Ce n'est pas mon objectif. Exprime Steve pendant que son père se rapproche de lui.
Je fais juste mon boulot Papa.
- Je t'embête mon fils ! Met-il sa main sur l'épaule de son fils, en souriant.
Bon faut alors qu'on le surveille et qu'on voit son évolution.
- Il a l'air d'avoir d'autres ennemis que nous donc quoi qu'il arrive, il va qu'évoluer à part s'il meurt. Et en plus, sa surveillance est déjà mise en place.
- Parfait ! Je vais passer un coup de fil et quant à toi, tiens ! Détache-t-il finalement sa montre pour lui transmettre.
Recherche tout ce qu'on peut trouver sur lui, ses failles, ses points forts, toutes informations qui nous seront nécessaires.
Steve secoue la tête de haut en bas puis sort de la pièce, tandis que le professeur prend son téléphone pour appeler son contact. En attendant que ça réponde et d'avoir son correspondant, il contemple la vue de son dernier étage par la baie vitrée.
- Celle-là, je ne m'y attendais vraiment pas, un Vitae... UN VITAE ! Répète-t-il, en souriant sincèrement.
Itadakimasu : Ce qui signifie « Je reçois ». Coutume Japonaise, avant le repas, étant une forme de respect envers la nourriture que vous recevez.
Taux de leucocyte : Le nombre des globules blancs présents dans le corps humain.
Equilibre acido-basique : Une fonction du corps humain qui vise à réguler le pH (L'acidité) du plasma.
Wakai : Jeune
Shinobi : Ninja *
Friendzone : une situation sociale où une personne désire avoir une relation amoureuse ou sexuelle avec une personne qui ne souhaite entretenir qu'une relation amicale
Chisana : en japonais veut dire Petit
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