Chapitre 6 : Une Vie de Malfrat
CHAPITRE 6
Une Vie de Malfrat
Fin du XVIe Siècle, au milieu de la mer méditerranée sur un gigantesque bateau, avec une grande voile noire sur le mat, qui navigue sous le silence du vent méditerranéen. À l'intérieur, dans le fond de ce navire, se tient un cachot sombre où dedans est enfermé un jeune garçon, d'à peu près treize ans, et partiellement couvert de boue et de saleté. Un homme, d'un mètre soixante-dix, barbu salement jusqu'au torse, habillé avec une vieille et simple tenue de pirate, portant un chapeau déchiré, surveille ce garçon. S'arrêtant face au cachot de l'adolescent, il lui donne du pain, mais le garçon rejette la nourriture.
- Tu devrais manger. On ne veut pas que tes parents te retrouvent morts de faim. Ordonne le pirate à ce jeune garçon.
- Je n'en veux pas de votre nourriture de merde. Exprime le jeune garçon, en ne cherchant pas à le regarder.
- C'est peut-être de la merde, mais c'est de la nourriture donc mange, avant que tu te retrouves par terre. Lui conseille le pirate, en récupérant le pain et en lui relançant, avant de s'en aller.
Ce même pirate, après avoir fini de parler au jeune, se dirige vers le pont principal du bateau. Arrivé devant le gouvernail, de dos, se tient Magnus, un peu plus jeune, avec une longue vue télescopique.
- Capitaine, le prisonnier ne mange toujours pas.
- Ce n'est pas important, Grimes. Déclare Magnus, dos à son équipage, le regard porté sur l'horizon.
Toute manière, on va bientôt le libérer. Il ne sera plus notre problème. Préparez tout, j'ai le bateau de sa famille en vue.
Tout l'équipage du navire de Magnus se prépare pour l'arrivée de l'autre bateau. Deux pirates ramènent l'adolescent sur le pont, près du bord. Toujours face à la mer, Magnus surveille le bateau et décide de s'avancer vers le garçon, mis à genoux par ses hommes :
Après deux jours d'enfermement, tu peux enfin sortir petit. Pointe-t-il son doigt sur le bateau, après avoir vu que le petit qui n'est pas joyeux.
Allez, souris ! Regarde, les secours arrivent.
Le jeune garçon le contemple, de manière énervé, puis porte son attention sur l'autre bateau qui se place à côté de celui où il se tient, avec l'équipage de Magnus. Le jeune homme alors, commence à se lever et se met à crier, en essayant de se mettre debout, mais il est retenu par les hommes de Magnus :
- Je suis là ! Tuez-les !
- Ne leur donne pas de mauvaise idée, petit, et reste à genoux, s'il te plait ! Ce n'est pas toi qui commandes à ce que je sache. Rappelle Magnus à l'adolescent, en lui donnant des petites tapes sur le front avant d'ordonner à ses hommes.
Vous me le tenez jusqu'à que je vous dise de le libérer. Compris ?
- Oui Capitaine ! Disent-ils tous à l'unisson.
Devant le bord du navire, main derrière le dos, Magnus examine du regard le bateau qui se positionne. Quand le bateau est à côté de celui de Magnus, des hommes de l'autre navire, qui semblent assez gradé, se mettent face à Magnus et celui-ci leurs crie :
- Vous avez mon or ?
- Et vous, vous avez l'enfant ? Réclame l'homme le plus gradé de l'autre bateau.
- Je suis un homme de parole ! Fait-il signe à ses hommes pour qu'ils présentent l'adolescent.
Maintenant que vous l'avez vu, où est mon or ? Je ne le répèterai pas.
Un homme arrive, tenant avec lui, un coffre, et l'ouvre devant eux. Souriant, après avoir vu l'or, Magnus ordonne à ses hommes. :
- Merci ! Messieurs, mettez les planches !
Ses hommes prennent deux grandes planches très rapidement, les placent pour en faire une passerelle entre les deux bateaux tandis que Magnus joue un jeu de regard avec le capitaine de l'autre bateau, avant de proposer :
Je vous propose qu'on emmène, en même temps, nos récompenses et après chacun pourra partir de son côté comme il est prévu.
Les hommes de l'autre bateau, dont le capitaine, acquiescent. Un pirate, alors, accompagne le jeune homme vers l'autre bateau tandis, qu'au même moment, un homme du navire opposé tient le petit coffre, en direction du bateau de Magnus. Soudainement, un du personnel du bateau adverse essaye de prendre son arme, en voyant l'adolescent s'avancer, de plus en plus vers eux. Ainsi, les pirates sortent illico leurs armes, en le voyant faire cela. En retour, l'équipage du navire adverse sort leurs armes aussi. Les passagers, qui sont sur les planches, restent immobiles. Quant à Magnus, il sourit, en regardant tour à tour son équipage et l'équipage adverse, qui pointent leurs armes les uns sur les autres, puis il hausse la voix :
Mais calmez-vous ? Vous êtes tous irrités ! Baissez les armes, messieurs, je vous en prie, nous sommes en affaire.
Tous les pirates, malgré l'ordre de Magnus, gardent leurs armes pointées sur leurs opposants. Constatant leur non-obéissance de la part de ces hommes, il ne sourit plus et reprend en criant :
Les hommes, vous ne comprenez pas ce que je dis ? Rangez vos armes, TOUT DE SUITE !
- Mais capitaine... Dit un des hommes de Magnus.
Magnus regarde d'un air sérieux ses hommes, qui rangent leurs armes expressément. Quand ils l'ont tous fait, il se retourne face au bateau adverse et leur déclare :
- Maintenant qu'on a rangé nos armes, rangez les vôtres ou sinon mes hommes en dessous, eux par contre, n'hésiteront pas à vous envoyer des boulets... Donc... On peut reprendre les affaires ou on se tire dessus ?
Les hommes de l'autre bateau se jettent des coups d'œil et leur capitaine fait un signe à ses hommes pour qu'ils rangent leurs armes. Après les avoir rangées, Magnus leur propose :
On reprend alors !
Le pirate, avec l'adolescent, et l'homme, avec le coffre, traversent les planches soigneusement. L'adolescent, à son arrivée, s'empresse pour serrer le capitaine et se cache derrière lui pendant que Magnus vérifie si le coffre contient bien les pièces d'or demandées. Après que les deux partis aient ce qu'ils ont négociés, Magnus permet à l'homme qui a transporté le coffre :
Vous pouvez y aller !
Les deux hommes de chaque équipage reviennent dans leur navire respectif, en retraversant les planches. Après que les pirates aient repris les planches, Magnus observe l'autre équipage et lève les bras, en les remerciant :
- C'était un plaisir de conclure des affaires avec vous, messieurs ! A une prochaine.
Le bateau de Magnus reprend la mer, voile au vent, tandis que l'équipage, qui a récupéré l'adolescent, ne bouge pas d'un centimètre. Un des hommes de cet équipage demande au capitaine, d'un ton vif :
- Mais Capitaine... Pourquoi on ne le suit pas ?
- Les parents de l'adolescent veulent qu'on ramène leur fils, juste après l'avoir récupéré.
- Capitaine, on ne les retrouvera pas après.
- On retrouve toujours les criminels ! Affirme le capitaine, en ne lâchant pas du regard le bateau de Magnus, puis il reprend, en se tournant vers ses quartiers.
Levez les voiles, on retourne sur terre.
Pendant que le bateau adverse revient sur terre, Magnus sur son bateau, s'éloigne de plus en plus. Son second, Grimes, le pirate qui a surveillé l'adolescent, vient lui parler alors qu'il navigue le bateau, en tenant la barre :
- Bravo Capitaine, c'est grâce à vous qu'on a encore réussi cette mission.
- C'est un travail d'équipe Grimes. Je n'ai aucun mérite.
- Au contraire. Précise Grimes en admirant son capitaine Magnus, navigué.
Mais maintenant on devrait se cacher ? Parce que je pense qu'ils vont nous poursuivre.
- Non, je ne pense pas Grimes, ils n'oseront pas.
- Où allons-nous alors ?
- Enlever un autre enfant de riche. Répond Magnus, en souriant de façon narquoise, ses yeux dirigés sur la mer.
I
Retour en 2021, au loft des parents de Tyrone, dans sa chambre, assombrie par les volets qui cachent la lumière du soleil, celui-ci dort profondément, mais, à côté de lui, quelqu'un lui ordonne, sur une voix ténébreuse :
- Faut se réveiller bonhomme !
Tyrone, dans son sommeil, se réveille à cause de cette voix. Ne souhaitant pas se lever, il place sa couette sur sa tête et dit, tout en gardant les yeux fermés :
- La ferme !
- Tu es vulgaire, dès le matin. Emet la voix.
- Oh, et c'est bon, vous n'allez pas venir, chacun votre tour, me réveiller tous les matins. S'énerve Tyrone, toujours la tête sous la couette.
- Euh... De quoi tu parles Tyrone ? Tu as fumé quoi ?
Reconnaissant cette voix, il sort sa tête de la couette, ouvre ses yeux, en forçant dessus pour voir dans la noirceur et remarque que c'est James.
- Salopard ! Tu fous quoi ici ? Lui crie-t-il dessus.
- Déjà, bonjour ! Et je suis venu te chercher pour aller en cours, j'ai appris que tu voulais reprendre tes bonnes habitudes.
- Ouais, Salut. Dis plutôt que c'est ma mère qui t'a demandé de m'accompagner en cours. Remet-il sa couette sur sa tête, en soupirant.
- Ta mère ? Tu ne la connais pas tellement, on dirait. Elle ne demande pas, elle ordonne. Se lève James, en appuyant sur un bouton qui ouvre ses volets et illumine la chambre.
Donc, debout frérot !
- Flemme ! Se larmoie Tyrone, sentant la lumière du jour contre ses yeux, malgré la couverture.
- Et sinon, c'est à qui que tu croyais parler ? C'est à tes hallucinations ? Cherche à savoir James.
- Non, j'en ai plus depuis.
- Depuis quand ? Ton séjour à l'asile ? Demande James, en lui enlevant la couette.
- MAIS TU ES VRAIMENT RELOU ! Exprime Tyrone, en mettant ses mains contre ses yeux pour parer au rayon du soleil.
Et déjà, comment tu sais ça toi ?
- C'est grâce à ta mère et moi que tu es de retour chez toi. Allez, arrêtes de faire l'enfant et réponds.
- Tu sais quoi ? On va échanger nos familles, je vois que tu es plus proche de ma mère que moi. Déclare Tyrone, avec un visage renfrogné et les yeux dans le vague, après avoir enlevé ses mains devant son visage.
- J'ai que mon frère a échangé. Se tient-il debout face à Tyrone.
- Un hacker professionnel, ça m'arrange pas mal comme frère. S'étire-t-il les bras, avant de se gratter les yeux.
- Bon, lève-toi Tyrone, on a cours. Tu veux reprendre tes habitudes, ça commence par une douche l'ami.
Se levant, comme-ci on l'a obligé, il s'approche de James et lui murmure :
- Merci Maman, c'est vrai que ma mémoire était tellement affectée que j'ai oublié le principe même de me doucher.
- Flemme ! Allez, je t'attends dans ton salon.
- Ouais ! Se dirige Tyrone vers son armoire, pour choisir des vêtements. Pendant que James ouvre la porte de sa chambre pour sortir, Tyrone lui rappelle :
Et n'oublies pas ! Mon petit-déjeuner, c'est chocolat chaud et croissant.
- JE T'EMMERDE ! Hurle James à Tyrone, en dehors de sa chambre.
Tyrone sourit à la réaction de James et va dans sa salle de bain tandis que James, lui, se rend dans le salon avec Christopher, le père de Tyrone.
A l'intérieur de la salle de bain, Tyrone allume ses enceintes sans fil et, dans une ambiance hip-hop, il se brosse les dents sur le tempo de la musique. Prenant naturellement sa douche, toujours en train de danser sous l'eau, il en oublie même ses soucis. Surpris par Magnus, qui apparait, d'un coup, dans sa douche, il crie de peur :
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !
A cause de la musique forte, personne n'a pu entendre Tyrone crié. Magnus, qui le dévisage, déclare :
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu devrais être habitué à nos apparitions.
Tyrone, sous l'eau de la douche, décide de couper l'eau et d'éteindre la musique, en lui disant à voix basse :
- Personne ne peut être habitué à voir des esprits.
- Ce n'est pas faux. Admet Magnus.
Sortant de sa douche, après avoir pris sa serviette, Tyrone commence à s'essuyer et demande à Magnus :
- Tu es qui toi, sinon ?
- Magnus et toi ?
- Moi ? S'interroge Tyrone, en arrêtant de se sécher le torse.
Mais tu sais bien qui je suis. Tu es dans ma tête.
- Ouais, je sais, c'était pour t'embêter Thierry.
- Thierry ? Tu es sûr que tu es dans ma tête ? Mon nom, c'est Tyrone. Lui rappelle-t-il, en commençant à se vêtir.
- Oui, mais moi, je ne me souviens pas trop des prénoms des gens.
- Ouah ! Donc après Gamin et Bounty, maintenant, il en a un qui ne sait pas du tout mon prénom. Je ne vais pas aller loin avec vous tous.
- Tant que tu ne vas pas plus loin que la mort ? Moi, c'est tout ce qui m'intéresse.
- Tu es du genre protecteur, toi. Enonce ironiquement Tyrone, en finissant de s'habiller.
- Plutôt du genre à survivre même après la mort. Ajuste Magnus, en observant Tyrone sortir de la salle de bain.
- Tu es dans la bonne équipe alors. Parce que là, si tu ne le sais pas, on cherche à me tuer et mon objectif, c'est de survivre.
- Ce n'est pas parce que je ne me souviens pas de ton prénom que je ne sais pas pourquoi je suis ici ?
- Et pourquoi tu es ici ?
Demande Tyrone, dans sa chambre, en train d'attacher une de ses nombreuses montres à son poignet. Magnus sourit malicieusement, en entendant cela, mais reste silencieux. Remarquant qu'il ne répond pas, Tyrone se tourne pour savoir pourquoi. Voyant son attitude, il lui reproche pendant qu'il se passe du parfum et du déodorisant :
Même après la révélation de mes souvenirs, vous continuez à jouer les mystérieux ? Bravo, la confiance.
Ne répondant toujours pas à sa question, Tyrone abandonne et décide d'aller rejoindre son père et son ami dans le séjour alors. En même temps, Magnus lui remémore quelque chose :
- N'oublies pas, si je te parle, réponds-moi dans ta tête. J'entends tes pensées.
- Merci, mais je n'ai pas oublié ! Souligne Tyrone dans sa tête.
- Tu apprends vite, dit donc ! Ajoute Magnus, en hochant la tête.
Pendant que Tyrone se rend dans la salle à manger, Christopher et James discutent ensemble à propos des informations proclamées par un journaliste à la télévision :
- De toutes façons, je suis sûr que les budgets économiques de nos armées vont augmenter alors que ceux des services publics vont diminuer, je trouve ça fou. Déclare James à Christopher.
- Avec la croissance économique d'aujourd'hui, il fallait s'y attendre et surtout que c'était prévisible avec la combinaison d'inflation et la hausse de taux du dollar qui a engendré des mesures protectionnistes, principalement avec des augmentations pour le budget de l'armée.
- C'est quand même ridicule, je trouve. Il faut protéger la nation, mais aussi préserver la scolarité des jeunes et les autres besoins des citoyens, comme l'essence, par exemple.
- Je ne dis pas le contraire, tu as même raison James.
Débarquant dans la cuisine, il discerne son père et James qui sont en train de boire du café et prendre leur petit-déjeuner, à travers le bar de sa cuisine américaine. Posé, les coudes sur le bar, il les salue :
- Salut la famille ! Alors moi aussi, mon petit-déjeuner est prêt.
- Bonjour, tu es assez grand pour te le faire Fiston ! Lui explique Christopher.
- James aussi ? Pourtant, tu as l'air d'avoir préparé son café et à ce que je sache, il est plus grand que moi... De deux années, de plus.
- James, ce n'est pas pareil, c'est un invité. Replace Christopher dans le contexte.
- J'avais oublié ça, il est tellement proche de vous surtout de maman que j'ai cru qu'il habitait avec nous. Emet Tyrone, en allant prendre une tasse.
- Tu es toujours aussi débile, même après un accident mortel ! Intervient James, en souriant.
- On ne change pas une équipe qui gagne. Lui fait-il un clin d'œil, en attendant que son chocolat chauffe.
- Telle mère, tel fils ! Emet Christopher à propos de Tyrone.
Bon, moi, j'y vais, je dois aller travailler.
Tyrone, qui a pris son chocolat chaud et un croissant, va s'asseoir en compagnie de James et répond à son père :
- Ok, bonne journée papa !
- Oui et fais attention à toi, s'il te plait. Parce que je n'ai plus envie de subir les colères de ta mère. Même si, elle n'était pas d'accord, elle te laisse aller en cours avec la présence de James. Profites-en, sinon ta chambre sera ton asile.
- La présence de James ? HUM ! Dit-il, en appuyant sur ce mot, avec un sourire jaune et en portant un regard accusateur envers James, avant de reprendre.
Mais oui, je connais maman, mais à la différence de vous deux, elle ne me fait pas aussi peur.
- Même les parents de ta mère l'auraient été, si elle les avait connus. Se défend James, en finissant son café.
- Et moi, je te dis que ma mère ne me fera rien parce que je suis son seul et son unique fils. Mais surtout parce qu'elle m'aime.
- Ouais, moi aussi, elle m'aime, je te rassure fiston. Précise Christopher, avec son sac dans les mains et avant de partir, il se rappelle d'une chose.
Enfaite, on a reçu ton nouveau téléphone hier après-midi avec tes papiers. Malheureusement, ils t'ont donné le bas-gamme, je crois que c'est l'iPhone 8.
- T'inquiète. Tant que j'ai un téléphone, c'est bon pour moi. Il est où ?
- Près de la télévision. Et il y a un kit main libre aussi, tes papiers d'identité et ta carte bancaire avec.
- Merci Pap ! Le remercie-t-il, après les avoir récupérer.
- Bonne journée les jeunes.
Christopher part au travail, tandis que Tyrone se retrouve seul avec James, en train de finir leur petit-déjeuner. James, qui vient de terminer de manger, va mettre sa tasse à café dans le lave-vaisselle alors que Tyrone, après avoir récupéré ses effets personnels, continue de prendre son petit-déjeuner, en compagnie de Magnus, qui est apparu sur la chaise derrière lui :
- Tu as une belle vie Timy. Je m'en rends compte que maintenant, mince !
- On se demande ce que tu foutais dans ma tête de ma naissance à aujourd'hui. Lui répond Tyrone, en parlant dans sa tête.
Et mon prénom, c'est Tyrone.
- Rien de particulier, à part quand tu regardes des films et des séries. Faut dire que tu as de vrai goût, mais pour ton prénom, laisse tomber, je ne le retiendrais pas.
- Arh ! Au moins tu as de bons goûts, on va dire. Se résigne Tyrone mentalement.
- Tu es dans les nuages ou quoi ? Demande James, pendant que Tyrone a parlé dans sa tête avec Magnus.
Je t'ai demandé si tu as déjà préparé tes affaires de cours ?
- Ouais, ouais, t'inquiète. Je prendrais mon ordinateur portable...
- La folle ne te l'a pas dit, mais quand tu nous parles dans ta tête, tu es moins concentré par l'extérieur. Lui évoque Magnus.
- Merci de me prévenir que maintenant. Répond Tyrone, dans sa tête, à Magnus.
- Mieux vaut tard que jamais. Lève-t-il les mains, d'un air innocent, face à Tyrone.
- Dis le si je te prends la tête. Reprend James, en s'asseyant près de Tyrone.
Juste qu'on a Monsieur Vineta et, pour lui et pour toute l'université, grâce à ta mère, ils croient que tu as été gravement malade pendant ces deux semaines. Donc faut que tu reviennes en cours, sans aucun nouveau problème.
- Et qu'est-ce que ma mère ne t'a pas dit parce que j'ai l'impression que tu sais plus de choses que moi. Alors que je ne sais rien du tout de tout ça et je suis sûr que je suis son fils et pas toi.
- C'est de la jalousie tout ça. Exprime James, en souriant.
- Tellement ! Précise-t-il ironiquement.
Mais quand vous aurez des problèmes, ne m'appelez pas, je ne veux pas en faire partie.
- Malheureusement nos problèmes, c'est toi, en ce moment, j'espère que tu t'en rends compte.
Il lui fait un signe du pouce, avec un faux sourire. Dans la cuisine, Tyrone est allé poser sa tasse dans le lavabo et repart, en direction de sa chambre, en disant :
- Bon, on peut y aller baby-sitter, je vais juste chercher mon sac ! Lui sourit-il faussement.
- Grouille-toi alors !
Pendant qu'il sort de la salle à manger, Magnus lui exprime sa joie, avec un sourire narquois :
- Super, on sort enfin ! Ça sent la grosse journée.
II
En voiture, dans une 207, Tyrone, sur le siège passager, avec James, au volant, et Magnus, couché sur l'ensemble de la banquette, a l'air très détendu, dans le champ de vision de celui-ci. Sur la route, la musique à fond, le téléphone de James, posé sur un socle, sonne et coupe la chanson. Ne pouvant pas prendre son téléphone, il demande à Tyrone :
- Regarde qui m'a envoyé un message, s'il te plait ? Je ne peux pas répondre vu que je conduis, à part si tu as oublié mon mot de passe.
Tyrone sort un rire ironique, en faisant :
- Haha, Haha, Haha ! Tu es devenu drôle toi en deux semaines. Ensuite, il prend son téléphone, regarde la notification et poursuit :
C'est ton frère, il te rappelle que tu dois déposer ta voiture au garage.
- Ah, c'est vrai, j'avais oublié.
- Et en même temps, va acheter une meilleure voiture parce qu'elle est vraiment merdique ta 207. Se plaint Tyrone, en regardant par la fenêtre la carrosserie de la voiture, qui n'est pas aussi design que sa voiture.
- Je t'emmerde, on n'a pas tous les moyens de papa et maman pour se payer une Polo 8 GTI.
- Un jour, t'inquiètes mon génie, tu auras les moyens de t'en payer une... Formule-t-il, en fouillant dans le téléphone de James.
Mais James remarque que Tyrone ne parle plus et constate qu'il est sur son téléphone.
- Et tu fais quoi dans mon téléphone ? Je ne t'ai pas demandé de m'espionner.
- Je ne t'espionne pas, Je... S'interrompt Tyrone, en voyant quelque chose d'intriguant dans le téléphone de James.
Attends, c'est qui la personne que tu appelles « My Boo » ? Déjà, c'est quoi ce surnom ridicule ?
- Tyrone, tu es vraiment chiant !
- Mais tu es quel genre de pote ? Intervient Magnus, toujours détendu sur la banquette arrière, en train de jouer avec une pièce d'or.
Et en plus, si tu veux faire ça, fais-le discrètement. Mais bon, du coup, tu penses que c'est qui ?
Tyrone sourit, mais ne se retourne pas pour répondre à Magnus, dans son imagination. Par contre, il poursuit sa conversation avec James :
- Oui, je sais que je suis chiant, mais répond à ma question, c'est qui ?
- Ce ne sont pas tes affaires.
- C'est comme ça entre nous maintenant ? Alors tu me sauves de l'asile, mais tu ne peux pas me dire qui est ta « Boo » ? Ne me dis pas c'est Amal...
- Tu es malade, jamais de la vie. Corrige James, en haussant un peu la voix.
- Tant mieux, mais je te connais, tu kiffe ce genre de femme dangereuse.
- Ouais, mais évite de parler mal d'elle aussi. Tu sais que je l'aime bien.
- Hum... Exprime Tyrone, en se grattant le menton.
Mais tu ne peux pas dire que j'ai tort.
- Euh... Bon, j'avoue, tu n'as pas tort ! Déclare James, en rigolant avec Tyrone.
Après ce moment de rigolade, Tyrone repose le téléphone de James et reste un instant songeur, en sentant la présence de Magnus, qui continue à jouer avec sa pièce sans faire de bruit. Il interroge subitement James, d'un ton sérieux, après l'avoir regardé attentivement :
- Vous avez fait comment pour me sortir de l'asile, ma mère et toi ?
- En voyant un avocat que ta mère connait et qui lui devait une dette.
- WAH ! Se gratte-t-il le front, l'air surpris.
Maman me surprendra toujours autant.
- Et ben moi, elle m'a surpris pour la première fois. Comment elle fait pour avoir autant d'influence sur les médias et les personnes ?
- C'est une question que je me pose fréquemment ! Intervient Magnus.
- Simple quand tu es une cadre supérieure du conseil régional de l'Ile de France, tu connais beaucoup de bon monde et surtout les problèmes de tout le monde, donc tu sais où piquer, je pense. S'adresse-t-il à James et Magnus, en même temps.
- Pas faux, mais pourquoi autant de discrétions ? S'interroge James.
- Il pose des vraies questions le James, là. J'adore ce type, ça devient intéressant. Décide Magnus de s'asseoir pour suivre à fond la discussion.
- Elle considère les médias comme des rats et elles détestent les rats, mais tu le savais déjà donc c'est simple. Répond Tyrone à James et surtout à Magnus à la fin.
- Je vois, mais on n'a pas la même définition de la simplicité. Signale James.
- Si tu le dis, sinon j'ai quelque chose à te dire et c'est important... Tyrone prend une pause, admire les environs, en étant pensif. James, ainsi, tourne sa tête pour voir rapidement pourquoi il s'est interrompu, alors que Tyrone lui avoue, sans le regarder dans les yeux.
J'ai retrouvé la mémoire !
- TCHAAAA ! Pourquoi tu lui dis ? L'interroge Magnus, en plaçant directement sa main sur son front.
Tu ne vas pas bien. Tu aurais pu le dire à tes parents, d'abord ? Ou non... J'ai mieux, ne pas le dire du tout.
- Parce que c'est mon pote, tout simplement. Lui accorde mentalement Tyrone.
J'ai besoin d'en parler avec quelqu'un de réel, mais ne t'inquiète pas. Je ne parlerais pas de ce que j'ai vu, des gens qu'ils veulent me tuer et surtout de vous, les esprits. Maintenant, tais-toi, s'il te plait, j'aimerais être concentré pendant que je parle à James.
Magnus fait un mouvement sur sa bouche avec la main, signifiant qu'il ne parlerait plus, et se laisse tomber sur la banquette arrière.
Tandis que James, qui a eu un moment de réflexion, surpris de savoir cela, dit tout excité, en s'arrêtant brusquement, par hasard, à un feu de signalisation :
- Mais c'est COOL ! Tes parents ne me l'ont même pas dit, ils voulaient sans doute que ça soit toi qui me le dise ?
- Non, ils ne t'ont rien dit parce qu'ils ne savent pas que j'ai retrouvé la mémoire. Se tient-il les hanches, à cause du freinage de James.
- QUOI ? Mais... Pourquoi ? S'interroge James, en le fixant et posant ses coudes sur le volant.
- Sinon, fais attention s'il te plait ! Se trouve-t-il bouleverser, à cause du freinage brusque.
Et si j'ai rien dit, c'est parce qu'ils vont se faire un sang d'encre pour rien, surtout ma mère et après moi, je vais finir par péter un câble, c'est pour ça que je leur dis rien.
- Mais c'est pour ton bien mec, là, je ne te comprends pas.
- Tu ne me comprendras pas. Tout ce que je te demande, c'est de rien dire à mes parents parce que tes tendances à être meilleur pote avec ma mère vont devoir cesser. Sermonne Tyrone.
- Tout ce que je dis, c'est que tu devrais l'informer parce qu'elle va l'apprendre. Se remet-il à conduire, en voyant le feu de signalisation passé au vert.
- Arrête de croire que ma mère, c'est une espionne. C'est une simple mère qui veut ma sécurité.
- Ouais, bref... Change de sujet James.
Sinon tu te souviens de quoi ?
- De tout, sauf de l'accident.
- D'accord, et ça va ? Tu le vis bien ? S'inquiète-t-il, en se tournant brièvement pour voir son ami qui est dans les nuages.
- Ouais, je me sens mieux.
- Ben, tant mieux, parce que j'ai rencontré quelqu'un et tu vas être choqué.
- Qui ? Demande Tyrone, en arrêtant d'être dans les nuages.
- T'inquiète ! Sourit James, à son tour, en continuant à conduire, en direction de l'université.
III
Dans le bâtiment de la B.A.C, où l'ambiance est très calme, Myriam est face à un bureau, autour de ses collègues qui travaillent sur leurs ordinateurs. Pendant qu'elle lit des dossiers numériques portés sur l'accident du bus, elle se gratte la tête, dans un silence monacal et, directement, la Capitaine Guen se ramène devant elle. Déposant doucement un mini-écran tactile sur son bureau, elle la salue :
- Bonjour Agent Benatia, comment allez-vous ?
- On peut dire que ça va, merci de le demander. Répond Myriam, en regardant la tablette qu'elle a posée.
- Je vous en prie, dites-moi ça n'avance pas des masses votre affaire sur l'accident du bus ?
- Dites-le clairement, ça n'avance pas du tout. Se résigne Myriam.
- Au moins, vous admettez vos échecs.
- Ce n'est pas totalement un échec. Je prouverais que j'ai raison.
- Je ne vais pas avoir encore cette discussion avec vous. De plus, vous avez vu le seul témoin et ça n'a abouti à rien. Lui évoque la capitaine, en croisant les bras, d'un ton moralisateur.
- Au contraire. Est convaincue Myriam.
- Excusez-moi Agent Benatia, mais faire des excuses à une victime n'aboutit strictement à rien.
- Vous verrez, ça aboutira. Je créé une relation de confiance avec la victime. S'excuser d'un tort montre que je ne cherche pas qu'à vouloir résoudre une affaire pour lui, mais que je cherche à protéger la population d'éventuels terroristes.
Mais voyant que le capitaine n'est pas réceptif à son élocution, elle porte son regard sur la tablette et se renseigne :
Bref, sinon, c'est quoi ça Capitaine ?
- Hum... Je le noterais que maintenant vous êtes aussi psychologue. Manifeste la capitaine Guen, en appuyant sur le bouton de la tablette.
Sinon, ça, c'est l'affaire dont je vous ai assigné, on a un meurtre. Ce n'est pas votre champ de compétence, mais j'ai besoin de vous, on est en manque d'effectif depuis notre fusion avec Gendarmerie et la DCPJ.
- J'ai vraiment que ça à faire Capitaine ?
- Oh que oui ! Réplique la capitaine Stéphanie Guen, d'une voix redoutable.
Et vous partez immédiatement. Ne me faites pas répéter ça deux fois. L'adresse vous a été envoyée, à l'instant, par vos collègues et le voici sur le GPS de la tablette. On vous briefera sur les lieux.
La capitaine Guen appuie sur l'application et part du bureau, en laissant afficher, sur la tablette, le trajet en GPS pour rejoindre la scène de crime. Dégoûtée par cette nouvelle affaire, qu'on lui a mise sur le dos, Myriam ne peut qu'acquiescer sans le vouloir sincèrement. Se levant ensuite, elle prend son manteau sur un support fixé au mur et se dit à elle-même :
- On va passer une bonne journée, on dirait !
IV
Arrivant devant l'université, après avoir garé la voiture sur le parking, James et Tyrone sont en train de rejoindre à pied l'université, avec de nombreux étudiants qui sortent ou entrent de cette institution. James dirige Tyrone, qui est perdu, en le menant vers une femme.
Celle-ci, postée contre le mur, les yeux sur son téléphone, lève sa tête et Tyrone découvre que cette femme est Katia, la jeune femme qu'il a essayé de draguer à la boite de nuit, avant son accident et avant qu'il voit le drame commis par ce certain '' général ''. Choqué, il bégaye sur place :
- Mais...
James constate que Tyrone est surpris. Souriant fièrement, il lui demande rhétoriquement :
- Tu as perdu ta voix frérot ?
- Je te comprends, Timy. Surgit Magnus à ses côtés, en ayant un regard ébahi envers Katia.
Elle est vraiment belle.
Se grattant les yeux pour prendre conscience qu'il voit bien Katia, mais surtout pour ignorer que Magnus a encore oublié son prénom, Tyrone s'adresse d'un ton calme à Katia qui s'est avancée vers eux deux :
- Mais, qu'est-ce que tu fais là ?
- Avant-hier, j'ai vu James à l'entrée de l'université, je l'ai reconnu et j'ai demandé de tes nouvelles.
- Et il t'a dit quoi ? Demande Tyrone, en se tournant vers James, avec un air contrarié.
- Que tu étais à l'hôpital pour une maladie grave. Je n'ai pas cherché à en savoir plus après.
Tyrone hoche la tête toujours, en exprimant de la contrariété, mais il ne lui répond pas, donc James lui reproche :
- Souris ! Tu devrais être content, Salo.
Tyrone présente son regard, face à James, avec un air signifiant '' Oui sans plus ''. Alors que, Katia montre sa joie de revoir Tyrone, malgré sa réticence :
- En tout cas, je suis grave contente de te revoir.
- Euh... Moi aussi. Exprime soucieusement Tyrone à Katia, avant de s'adresser à James, en resserrant les bandes de son sac à dos.
On devrait y aller, on a cours. C'était un plaisir de t'avoir revu, Katia.
Tyrone s'éloigne, en faisant un simple au-revoir de la main à Katia. Après avoir effectués trois mètres, Magnus lui pose une question, voyant son attitude fuyant :
- Tu es sérieux ? Tu lui mets un recalage, là ? A cette belle gosse.
- Ecoute Magnus, Déclare Tyrone à Magnus, dans sa tête, en continuant à marcher lentement, poursuivit par James, qui ne saisit pas non plus le comportement de son ami.
On n'a pas le temps de jouer avec ces conneries, je te rappelle qu'on veut me tuer. Et de plus, elle m'a mis un recalage en premier, mais tu as dû oublier ça comme mon prénom.
- Ce n'est pas le sujet ton prénom-là. Ecoute, je sais bien qu'on a des problèmes, mais tu vivras quel genre de vie si tu n'en profites pas un minimum, même si la mort te guette.
- Comme toi, en menant une vie de malfrat, hein. Surprend-il Magnus, en relevant cela.
Oui, je me souviens de certains de tes souvenirs et ce n'est pas glorieux. Donc je ne vais pas m'amuser à parler à une fille, alors qu'on cherche à me tuer.
- Si tu le dis Timy, mais bon, concentre-toi. On te parle. Pointe-t-il du doigt James, qui l'a interpellé dans sa marche.
Tyrone revient vite à la réalité, remarque James, qui lui murmure :
- Il t'arrive quoi ? Il n'y a pas deux semaines, tu voulais faire tout un plan pour lui parler. Et là, tu l'esquives.
- On change mon pote. Répond très sérieusement Tyrone, en fuyant le regard de James.
Katia, alors, qui est revenu vers les deux jeunes hommes, demande d'une douce voix :
- James, tu peux me laisser seul avec ton ami, s'il te plait ?
- James ? S'interroge Tyrone avant de lui adresser à voix à basse pour qu'elle n'entende pas.
Attends, c'est la deuxième fois qu'elle dit ton prénom. Comment ça se fait qu'elle le connaisse et que moi, je ne sais pas le tien. Le gars timide que je connaissais a bien changé ?
- On change mon pote ! Imite-t-il Tyrone, en le reprenant, avant de se retirer.
Je te le laisse mademoiselle. On se voit tout à l'heure, mon pote.
S'en allant, Tyrone et Katia se retrouvent seuls, face à face, à observer d'abord James partir puis ils se regardent, sans rien se dire, l'espace de quelques secondes. Contre des barrières, Tyrone reste toujours silencieux alors la demoiselle prend la parole, en souriant :
- Je sais ce que ça fait maintenant de se prendre un recalage. Ce n'est pas agréable.
Tyrone ne sourit pas à sa remarque, en la regardant, malgré ça, Katia continue :
Bon, c'est vrai que je t'ai mis un recalage le jour de la soirée parce que ça m'amusait de tester les pronostics de James. Mais maintenant, j'en suis désolée et je comprends pourquoi tu es froid avec moi.
- Tu te trompes. Précise Tyrone.
Ce n'est pas ça. Pas du tout !
- D'accord alors recommençons ? Non ? Soumet Katia, avec une certaine bienveillance.
Tu sais dès que tu es parti après la soirée, j'ai beaucoup pensé à toi, et à notre discussion qu'on a eue, va savoir pourquoi. Après, comme par hasard, j'ai revu James, alors automatiquement, je me suis dit que ce n'est pas une coïncidence. Donc, je veux vraiment te connaitre, si tu veux bien. Démarrons sur de bonnes bases, ok ? Je me présente Katia et toi ?
Tyrone observe Katia, avec curiosité, et durant cela, Magnus lui déclare :
- Je sais qu'on a des problèmes, mais Timy...
- Tyrone putain ! Le corrige mentalement Tyrone, avec de l'énervement.
- Oui, Thierry, bon laisse-moi finir. Si tu te comportes comme ça, tu sais les gens, qui te surveillent, vont suspecter un problème, enfin si tu es toujours surveillé. Mais je te conseille de jouer le jeu, fais ta vie comme si tu n'avais jamais vu ses drames.
- Je vais surtout faire semblant de ne pas avoir entendu que tu t'es encore trompé de prénom, mais attends deux minutes, tu ne trouves pas louche qu'elle revienne me parler et tout.
- Non du tout. Tu es un beau gosse et elle, c'est une beauté. Je ne vois pas où est le mal.
- Toi, je ne vais jamais te demander un conseil parce que tu n'es pas objectif du tout. Précise Tyrone, mentalement, en ayant marre de l'écouter. Ayant fini d'écouter les paroles de Magnus, il hoche la tête et reprend sa discussion avec Katia, à vif voix, en tendant la main :
Enchanté, moi c'est Tyrone.
- Bien joué ! Félicite Magnus, qui est fier de lui, alors qu'ils se font une poignée de main.
- Désolé pour mon comportement ! S'excuse Tyrone à Katia, en renchainant.
Ce n'est pas contre toi, mais la maladie et tout font que je ne suis pas encore dans mon état.
- Je vois. Je ne t'en veux pas. Je veux simplement qu'on apprenne à se connaitre.
- Alors passe-moi ton téléphone que je donne mon snap et ensuite, si Dieu veut, on voit qu'est-ce que ça donne ?
- Très bon plan ! Dit-elle, en ayant un large sourire et sortant très vite son téléphone.
Prenant le téléphone de Katia, déverrouillé, il l'ajoute sur le réseau social, et lui rend, en disant :
- Voilà ! Maintenant, tu peux me contacter quand tu le souhaites.
- Super, mais j'espère aussi que toi aussi, tu me contacteras aussi. Sourient-ils ensemble.
- Pas de soucis, je le ferais. Bon Katia, moi, j'ai cours, on continue cette conversation par message.
- Parfait !
Tyrone et Katia prennent alors chacun un chemin différent, et chacun se tourne pour contempler, une dernier fois, l'autre, avant qu'ils soient plus dans leur champ de vision. Arrêtant de sourire faussement, Tyrone reprend son air sérieux, en allant rejoindre James qui l'attend. L'apercevant, en train de discuter avec un de ses camarades, il s'approche de lui, et, avant d'y arriver, Magnus lui manifeste sa joie :
- Bravo Timy, tu joues bien la comédie, dit donc.
- Lâche-moi Magnus et c'est Tyrone ! Répète-t-il, fatigué d'être dans le rabâchage.
- Non sérieux ! Tu m'épates, tu es un bon acteur.
Ne prenant pas en compte ces propos, il se positionne face à James qui a fini de discuter avec son ami et celui-ci le questionne :
- Alors Tyrone ? Tu as pu conclure ?
- J'aurai pu conclure depuis deux semaines, mais tu m'en avais empêché. Répond Tyrone, avec son air contrarié.
- Mais regarde, j'ai su me rattraper alors sourit.
- Si tu le dis ! Manifeste Tyrone, en commençant à se rendre dans leur salle de cours.
Et on a cours de quoi ? Change de sujet Tyrone.
- Là, on a cours sur les droits de l'urbanisme et ensuite une conférence d'un mec qui a un doctorat en droit, je sais plus quoi.
Cogitant un instant, Tyrone s'arrête de marcher, et demande à James, qui est sur le point de rentrer dans une salle de cours :
- Eh, attends ! Se tourne James, par la demande de son ami.
En parlant de conférence, tu te souviens quand je suis venu chez toi et je voulais même aller à un meeting d'un gars.
- Ben oui que je me souviens, même ce jour-là, tu m'as crié dessus et ensuite, tu es allé en asile.
- Oui exactement ! Souligne Tyrone, en faisant semblant de ne pas prendre en compte l'attaque de James, tout en continuant à cogiter.
C'est bien demain ce meeting ?
- Non, c'est aujourd'hui, je t'avais dit 4 jours à partir du moment où je te l'ai dit.
- Merde ! Place-t-il ses mains sur son visage.
- Et... Apparait Magnus.
Si je me souviens bien, Quelot t'a interdit d'aller là-bas.
- Oui, il ne voulait pas que j'y aille et c'est surtout pour ça que je veux y aller. Lui proclame Tyrone dans sa tête.
- Intéressant ! Atteste Magnus.
Je te suis à 100%.
Après cette courte discussion mentale, Tyrone revient dans la réalité et reprend sa conversation avec James, toujours devant l'entrée de la salle de cours :
- Tu te souviens à quelle heure, c'est ?
- Pourquoi cette question ? Demande James à Tyrone.
- Mec, tu n'es pas ma mère. Donc réponds-moi, s'il te plait.
- C'est à 12 heures.
- Bien, je ne serais pas en retard alors. On y va ! Émet-il à James, en se tournant vers la sortie.
- Hein ? Attrape-t-il le bras de Tyrone, avant qu'il aille trop loin, pendant que certains de leurs camarades rentrent dans la salle.
Et frérot, on a des cours et moi, je ne compte pas les rater.
- J'irais sans toi alors. Tu peux me lâcher maintenant ?
- Ah ouais ? Le lâche-t-il.
Fais donc !
Exaspéré du comportement de Tyrone, il décide d'aller en cours et avance vers la salle, mais Tyrone lui rappelle, en comprenant qu'il ne le suivra pas :
- Mais si je me souviens bien, c'est toi mon accompagnateur. Et aussi, si tu ne m'accompagnes pas là où je vais, la sentence de ma mère sera...
- Terrible ! Poursuit James, avec une petite voix, en prenant conscience de cela et en s'arrêtant sur place.
- Terrible serait gentil par rapport à ce que ma mère te fera. Mais bon... Initie-t-il sa marche vers la sortie.
Tu as raison, les cours, c'est important. A toute !
James, qui expire fortement, cède et rejoint Tyrone, qui a déjà fait deux bons mètres. Le dépassant, James lui déclare, d'une voix agacée :
- Flemme, vas te faire voir ! On prend ma voiture. Puis, sans se retourner, sachant qu'il est devant Tyrone, il énonce toujours dans le même ton :
Allons-y, avant que je change d'avis.
Tyrone sourit, fier de lui, en voyant James le dépassé puis il vient à côté de lui, en courant pour aller au parking de l'université.
V
Près d'un trottoir, au bord du fleuve, dans les Quais de Seine, la police est présente avec des barrières holographiques où il y a écrit « Scène de Crime, Ne Pas Traverser ». Les forces de l'ordre sont autour d'une grande bâche qui recouvre un corps. Jérôme, le collègue de l'Agent Myriam Benatia, examine les alentours, à genou, en cherchant des indices face à la Seine. Là, apparait Myriam, avec ses lunettes de soleil, qui passe sous les barrières.
Traversant la scène de crime, elle s'approche du corps, en enlevant ses lunettes, puis remarque Jérôme qui l'a vu également. Venant vers lui, elle s'apprête à le saluer :
- Salut Jérôme, alors ?
- Bonjour mademoiselle, qu'est-ce que tu fais ici ? Ce n'est pas ton champ de compétence, les meurtres. Toi, tu es plus attentat.
- Il faut s'adapter à tout mon cher collègue. Bon allez, dis-moi tout !
- On a retrouvé un corps. Explique Jérôme, en sortant sa tablette.
Meurtre par balle à la tête, sans une trace de sang aux alentours de la scène.
- Comment ça se fait ?
- Elle a dû être déplacée, mais surtout la victime est en sous-vêtement.
- Un Viol ? On connait son identité ? Demande-t-elle à Jérôme, en portant un regard poussé sur la bâche.
S'approchant plus près du corps, Jérôme, qui s'agenouille, tire la bâche au niveau de la tête et montre le visage de la victime qui a un impact entre les deux yeux, en disant :
- C'était une psychiatre, le Docteur Mando, elle avait 57 ans, elle était mère célibataire, elle travaillait dans un hôpital à Paris et un CMP... Ah oui, elle n'a pas été violée.
- Ok ! Sort-elle sa mini-tablette, en notant les informations que lui a données Jérôme.
Espérons que ce n'est pas un de ses patients fous qui l'a tuée. Tu as des pistes sinon ? Demande l'agent Benatia à son collègue, pendant qu'il remet la bâche sur le corps du Docteur Mando.
- Je t'assure que vu le professionnalisme du meurtre, ce n'est pas un fou allié qui a commis ce meurtre. Développe Jérôme en se dressant.
En tout cas, on n'a vraiment aucune piste pour l'instant.
- Cette journée commence mal, mais vraiment très mal pour moi. Et le médecin légiste, elle est où ? Demande l'agent Myriam Benatia à Jérôme.
- Sans doute dans les embouteillages.
- Je te rappelle que depuis, à part les services publics et nous, il n'y a que les voitures électriques qui circulent dans Paris. Donc, je ne peux pas comprendre qu'elle soit dans des embouteillages.
- Je peux vous l'expliquer ! Arrive une femme, en blouse, qui traine une valise, parlant sur un ton mécontent.
Il n'y a pas que les embouteillages qui font que je peux être en retard. C'est aussi le surplus de boulot qu'on me donne surtout pour une ville comme Paris. Ce n'est pas parce que vous ne foutez rien, que moi aussi, je ne travaille pas. Donc, faut pas critiquer trop vite, Agent Benatia.
- Oh ! Emet Myriam, en étant gênée d'avoir été pris en flag, en train de mal parler sur elle.
Je m'excuse alors Docteur Rascal.
- J'accepte vos excuses Agent. Bon, je vais m'occuper du corps. Je l'examine ensuite, venez me voir dans deux-trois heures pour que je vous fasse mon compte-rendu. Ok ?
- Parfait alors. Déclare Myriam, en laissant les assistants du docteur légiste prendre le corps du docteur Mando puis elle part de la scène du crime avec Jérôme.
VI
Dans une grande salle de conférence où, au centre, il y a une scène ovale, entourée de trois cents places pour s'asseoir. Cette salle, qui profite d'une large surface vitrée avec un mur de bulle d'eau jaillissant de haut de bas pour davantage de luminosité, de calme et d'immersion. Elle est, aussi, équipée de plusieurs enceintes encrées au mur et d'un jeu de différentes lumières fixées au plafond, couvert de moulure.
En compagnie de James, Tyrone vient d'arriver, à l'intérieur de cette salle. Contemplant la beauté de cette pièce, James, lui, présente sur son visage de l'ennui, en suivant Tyrone. Eux deux se dirigent vers leurs places attitrées et James lui demande d'un ton agacé :
- Tyrone, pourquoi je t'ai accompagné encore ? Parce que là, je viens de payer 35 € pour une conférence que je ne veux pas voir et dont je ne connais même pas le sujet.
- Tu peux arrêter de te plaindre comme un enfant. En plus... Fronce les sourcils Tyrone, en s'inclinant vers lui.
Tu n'as même pas payé ta place vue que je te l'ai payé, espèce d'enfoiré. Donc arrête et suis-moi.
- Ouais, ouais, mais est-ce que tu te souviens même du sujet de cette conférence ? Demande James, en continuant à avancer autour de la foule avec Tyrone.
- La théorie du biocentrisme en liaison avec la réincarnation. Tu vas arrêter de me questionner maintenant ? Regarde-t-il leurs billets pour trouver leurs places.
Tyrone et James, après les avoir trouvés, marchent, entre deux rangs de sièges, et s'assoient à leur siège. A l'aise, Tyrone sort son téléphone, par la suite, et répond à un message de Katia. Observant son ami qui parle avec elle, via message, James sourit et lui demande :
- Et ben, ça va vite entre vous ! Vous ne perdez pas temps. C'est comment ?
- Je t'en pose des questions sur ta Boo, moi. Répond-il froidement à James.
James continue de sourire, par fierté, et réplique :
- Cool, pour une fois que c'est grâce à moi que tu gères une potentielle copine. Je vais te faire chier toute ta vie sur ça.
- Grandis un peu. Exprime Tyrone à James, en continuant à envoyer des messages à Katia.
- Dixit le gamin qui donnait mon numéro parce que tu pensais que je voulais les draguer.
- Déjà, évite de m'appeler gamin, on m'a trop appelé comme ça ces derniers temps. Puis j'avais fait ça pour toi, mon cher ami. Jamais satisfait ces gens-là ! Déclare Tyrone sérieusement, avec Magnus, qui apparait sur le siège, à côté de lui, en le regardant, avec un sourire malsain.
James hoche la tête, de gauche à droite, pour signifier son désaccord, tandis que Tyrone poursuit sa conversation en message avec Katia en écrivant « Un restaurant me plairait grave ». Et là, on entend via les haut-parleurs :
- A l'annonce du public, le professeur Jackson débutera sa conférence dans une quinzaine de minutes. Merci d'avance.
- J'ai l'impression que je vais bien m'ennuyer. Prend la parole Magnus.
- Ce n'est pas le moment de me les briser Magnus.
- Pas du tout, tu te trompes sur moi. Je n'ai pas envie de te les briser, moi je veux juste te donner du bonheur.
- Ah bon ? S'arrête-t-il de textoter, intrigué par les paroles de Magnus.
Je ne sais pas pourquoi, mais quand tu me parles comme ça, je n'ai pas envie d'y croire.
- Je ne comprends pas cette volonté de ne jamais me croire ici. Clame Magnus, en faisant semblant d'être triste.
- Parce que tu es un criminel, sans doute.
- Olala ! Mais faut laisser le passé dans le passé.
- Sauf quand ce sont tes crimes qui te définissent Magnus. Exprime Tyrone mentalement, faisant acquiescer Magnus, qui regarde en l'air le fabuleux plafond avec ses jambes tendues et ses mains derrière la tête.
VII
Retour aux XVIe siècles, au bord de la mer méditerranéenne, sur une ile, un petit garçon, aux alentours des 10 ans, joue seul et court dans les rues de cette petite ville. Pendant que se tient le marché, qui s'installe le long du front de mer, y trouvant des fruits de mer, des tomates, des melons juteux et sucrés, ainsi que des olives aromatisées, peuplé de nombreux passants. Ce petit garçon, en courant, fait tomber les produits d'un marchand, mais le petit ne cesse de courir, sans se soucier de cela. En conséquence, ce marchand lui crie dessus, en le poursuivant :
- Jack ! Je t'ai reconnu, je vais le dire à tes parents ! Arrête de courir Chenapan !
Le petit garçon, Jack, poursuit sa course, tout en souriant et se faisant suivre par ce marchand. Après une cinquantaine de mètres, le petit se retrouve dans une impasse et le marchand le coince, en disant :
Je t'ai eu ! Je vais t'emmener à tes parents pour qu'il rembourse ce que tu m'as détruit.
Jack, essoufflé, se montre insatisfait de s'être fait prendre et se met à regarder le sol, pour éviter le regard du marchand. Celui-ci s'approche du petit quand, soudainement, on lui donne un coup derrière la tête et tombe à terre, en un instant. Le garçon, qui voit le marchand sur le sol, lève les yeux et aperçoit deux pirates, qui ont commis ce geste. Alors l'enfant, qui retrouve le sourire, remercie les pirates, en s'agitant, mais l'un des pirates lui déclare :
- Tu peux nous remercier de t'avoir sauvé... Mais ce qui va se passer ensuite, tu ne nous remercieras pas !
- Quoi ?
Et l'enfant se prend un coup de bâton sur la tête par l'autre pirate. Évanoui, ils le mettent dans un grand sac, en tissus renforcé. Le pirate, portant l'enfant sur son dos, exige à son partenaire :
- Mets le papier dans la poche du marchand puis on se rejoint au bateau, camarade.
Il lui fait un signe de la tête et met, immédiatement, un papier dans la poche du marchand, tandis que l'autre pirate, avec l'enfant, sort de l'impasse et se mêle à la foule du marché.
Quelques heures après, toujours dans ce grand sac, l'enfant se fait extraire par le pirate sur le navire de Magnus. Se réveillant perturbé, il constate qu'il est sur un bateau, en pleine mer. Paniqué, il se redresse, effrayé, en tournant la tête, de gauche à droite, une dizaine de fois. Tremblant et s'agitant dans tous les sens, il se demande :
- Mais je suis où ?
- Tu es sur mon bateau ! Surgit Magnus, derrière lui, pendant que le garçon aperçoit l'ensemble de l'équipage de Magnus, qui travaille sur leurs tâches.
- Mais qu'est-ce que je fais ici ?
- Tu as été kidnappé, Jack. Emet Magnus, en claquant des doigts pour qu'un de ses pirates débarque.
Et tu vas aller dans mes cachots, en attendant que tes parents payent la rançon.
Des pirates surviennent, en un instant, et attrapent le petit par la taille pour l'emmener aux cachots. Celui-ci alors hurle, en tapant du pied, sur le torse du pirate qui ne sent rien vu la force du petit :
- Comment vous connaissez mon prénom ? Lâchez-moi ! Vous allez le regretter, mon père n'acceptera rien.
Magnus le contemple, en lui faisant un clin d'œil. Quand il n'est plus dans les parages, il rejoint la barre, en souriant et en passant au milieu de ses hommes qui travaillent comme des forcenés.
VIII
Retour à la temporalité de Tyrone, dans une morgue climatisée, composée de six cellules de conservation des corps, le docteur légiste Rascal est installé face à son bureau, en compagnie d'un corps recouvert d'un drap blanc sur une table d'opération. Celle-ci écrit ses transmissions de son rapport d'autopsie, tandis que Jérôme et Myriam se précipitent dans la salle. Le docteur, prévenu par le signal d'entrée, leur annonce :
- Vous êtes toujours à l'heure vous, ce n'est pas comme mon salaire.
- Ne crois pas que nos salaires arrivent à l'heure. Soumet Jérôme, en se plaçant derrière elle, avec Myriam.
- Ne parlons pas de ce sujet, ça peut froisser les âmes. Se lève-t-elle, en arrêtant ce qu'elle fait sur son ordinateur.
Bon venez, on ne va pas se faire désirer.
Le docteur et les agents se dirigent vers le corps de la personne sous le drap. Rascal l'enlève, dévoile la tête du corps du Docteur Mando et débute son analyse avec eux :
- Je ne vais pas vous mentir, j'ai très peu d'informations pour vous. Vous avez affaire à un travail de professionnel, aucune trace d'agression, pas d'ADN étranger et d'indice, à part une branche d'herbe que j'ai trouvée. Je l'ai envoyée, à l'instant, à votre spécialiste d'investigation.
- Bien ! Déclare Myriam, d'un air sarcastique.
On s'est déplacé que pour ça. Intéressant ! Et la cause de la mort ? Même si je sais que c'est une balle qui l'a tuée.
- Exact, vous avez l'air de vous y connaitre, vous voulez prendre ma place, j'imagine ? Lui répond le médecin légiste, de la même manière, sur un ton un peu plus agressif.
- Non merci ! Répond Myriam, avec une certaine contrariété, en croisant les bras.
- Alors je continue ! Explique le docteur, sur un ton plus calme, en allumant un écran à côté du corps, pour ensuite montrer le point d'impact de la balle.
Vous voyez sa tête, la balle a suivi un angle de 10 degrés vers le bas. Elle est entrée par la glabelle, a perforé le cerveau et est sortie par l'occipital.
Ça a détruit le système nerveux central provoquant la mort immédiate de notre chère docteure Mando. Heureusement pour elle, elle n'a rien senti, c'est comme mourir en plein sommeil.
- L'angle de 10 degrés montre qu'elle s'est fait tuer par quelqu'un qui était en hauteur par rapport à elle. Propose Jérôme.
- Donc soit c'est un meurtre par un sniper ou soit elle était assise et son tueur était debout, ça justifierait l'angle. Mais faudrait que le tueur fasse minimum 1 mètre 90. Emet Myriam, en regardant d'un air hautain le docteur Rascal.
- Ça ne sert à rien de me regarder, moi, je ne suis pas spécialiste d'investigation, je suis légiste. Ne semble-t-elle pas touchée par les hypothèses offensives de Myriam.
Tout ce que je peux faire pour vous, c'est vous annoncer les raisons de sa mort.
- Merci, intervient Jérôme.
Tu sais qu'on se pose juste des questions.
- J'avais compris, mais en tout cas, je n'ai pas plus d'information. Désolé Jérôme.
- Pas de soucis, c'est déjà bien. Nous, on va aller continuer à bosser là-dessus. Puis il s'adresse à Myriam.
On y va ?
- Ouais, on fait ça. Répond l'agent Benatia et salue le docteur ensuite.
Au revoir Docteur Rascal !
- Au revoir ! Réplique-t-elle sèchement à Myriam puis elle s'adresse à Jérôme, plus gentiment.
Salut Jérôme, tu reviens quand tu veux.
Partant, Jérôme lui répond, en faisant un clin d'œil. Marchant, en dehors de la morgue, Myriam s'interroge directement, en rejoignant l'ascenseur :
- Mais elle a quoi contre moi celle-là Jérôme ? Toujours à me répondre froidement.
- Faut dire que tu n'es pas très agréable sous tes beaux jours.
- Ahah ! Ahah ! Ahah ! Rigole, ironiquement, Myriam.
Très drôle, toutes manières, je ne suis pas là pour me faire des amis, je suis là pour faire mon travail. Je m'en fous que tout le monde me déteste.
- On l'avait compris, t'inquiètes. Heureusement que je ne suis pas comme toi.
- C'est quoi le problème d'être comme moi ? Demande l'agent Benatia, en lui chopant le bras d'un air choqué.
En fait, j'ai l'impression que c'est le fait d'être une flic arabe qui pose problème.
- Je ne vais pas te mentir, je n'en sais rien. Peut-être que ça y joue, mais l'un des problèmes, je pense que tu le connais déjà... Regarde-t-il son bras pris par la main de Myriam, puis la repousse délicatement, en continuant leur chemin.
C'est que tu ne veux pas de coéquipier, car tu les fais tous câbler, donc ça se ressent sur l'équipe et pour toi, ta charge de travail augmente.
- Et toi, tu es quoi alors ? Tu n'es pas mon coéquipier ?
- Oh que non, juste un genre de camarade de classe qui t'aide. Lance Jérôme, en souriant.
- Et ben, va jouer les camarades de classe avec ta copine « la légiste ». Et laisse-moi travailler alors. Est offensée Myriam et s'avance-t-elle très vite, en fronçant les sourcils.
- Elle est vexée, que c'est mignon ! Lui déclare Jérôme, en la taquinant et lui pinçant les joues comme un enfant. Puis les deux prennent l'ascenseur pour continuer leur chemin.
IX
A la conférence, les lumières s'atténuent, laissant place à la seule lumière qui provient des murs de bulle d'eau vitrée au mur. James et Tyrone, qui sont sur leur téléphone, décident les ranger comme l'ensemble du public. Puis un par un, des lumières jaillissent par le plafond sur la scène d'entrée, avec de la fumée, de couleur bleu électrique, qui sorte du sol. Au milieu de cette fumée légère, surgit somptueusement un homme, âgé de 60 ans, avec des cheveux blancs plaqués en arrière, habillé en costume trois pièces, d'un charisme redoutable.
- Et voici le Docteur et également le Professeur Jackson. Directeur de la Néo-Société. Entend le public via les hauts parleurs.
Tout le monde se lève et acclame l'entrée du professeur Jackson. Se manifestant délicatement de cette fumée colorée, il les remercie, en mettant sa main sur son torse et en hochant la tête. La fumée se dissipant et le silence qui se place, il réclame au public de s'asseoir, en faisant signe avec les mains, et commence sa conférence, en disant avec un grand sourire :
- Bonjour à tous, je vois que la salle est complète. J'ai donc convaincu des gens assez fous de payer pour m'entendre parler. Hé ben, Bravo à moi !
Toute la salle rigole, quant à Tyrone et James, eux, ne rigolent pas. Tyrone est plutôt sérieux et concentré tandis que James, lui, à l'inverse, s'ennuie déjà, et lui réplique à voix basse :
- Tu vois, il te traite même de fou ! Mais toi, tu veux écouter cet escroc.
- Ok ! Prononce Tyrone à James, toujours les yeux fixés sur la scène.
Si ça ne me convient pas ces propos, je te paye le repas. Ça te va ?
- Je suis partant.
Tandis que le professeur reprend sa conférence, après le rire du public :
- Je vous rassure, je vous embête. Vous allez en avoir pour votre argent, ne vous inquiétez pas pour ça. Commençons cette conférence et vous savez quoi, je vais même vous y faire participer. Vous voyez devant vous, il y a un micro.
Tout le public constate, sur le dossier du siège, face à eux, un petit micro sans fil.
Je vais vous poser certaines questions, histoire de voir si vous êtes venus avec la science infuse ou si vous êtes venus en quête de connaissance. Alors débutons par une question simple « Pour vous, qu'est-ce que la biocentrisme ? ».
Une cinquantaine de personne lèvent leur main et le Professeur Jackson choisit une personne, en le pointant du doigt, qui lui répond :
- C'est une théorie morale affirmant que tout être mérite le respect moral.
- Une réponse by Wikipédia. Voilà pourquoi vous avez eu raison de venir ici parce que c'est faux. J'attends une meilleure réponse, je vous laisse encore deux chances, mais merci d'avoir participé monsieur. Déclare-t-il, avant de voir d'autres mains qui se lèvent.
À vous !
- Le biocentrisme est une théorie dans laquelle la conscience a créé l'univers. Et que si la conscience a créé l'univers, d'après le Docteur Lanza, les consciences de chaque homme et femme vont de corps en corps, en voyageant dans le temps et l'espace.
- Pas faux, mais pas vrai non plus Madame, mais merci d'avoir participé.
Remercie-t-il la femme, avant de se mettre à parler à toute la salle.
Mais je ne peux pas vous en vouloir, c'est la définition de base, définit par le docteur Lanza. Toute la théorie que je vais exposer se base sur cette étude, mais je réfute certaines de ses thèses telles que l'idée même que l'esprit a créé l'univers ou que la science actuelle a tout faux.
Pendant que le Professeur Jackson continue son élocution, James se gratte la tête, en voyant Tyrone qui écoute attentivement ce professeur, donc il lui chuchote :
- C'est quoi ces conneries ? On a vraiment payé pour ça. Regarde ce type, il ne se prend pas pour de la merde, il attaque son public et toi, tu es plus concentré qu'un cours avec Monsieur Vineta.
- Et gars, réplique Tyrone, avec un air sérieux, furieux de ne pas pouvoir suivre complètement cette conférence.
Le mois dernier, tu m'as forcé à passer la journée avec toi pour qu'on regarde ta saga Harry Potter que je déteste plus que tout. Pourtant, je l'ai regardé sans dire un mot, donc tu vas écouter et te taire, s'il te plait.
- Je me demande toujours pourquoi on est devenu ami ? Se demande James, en se relâchant sur son siège.
Tyrone arrête de discuter avec James et redirige son attention vers la scène, en restant sérieux. Tous les deux se mettent ensuite à réécouter la suite de la théorie du docteur Jackson :
- Ce que je prétends aujourd'hui, c'est que la mort existe bien. Mais je précise quel type de mort... La mort physique, celle du corps, mais pas celle de la conscience.
Argumente le professeur, en marchant autour de la scène, sur un ton élogieux.
D'après mes propres théories, le corps n'est qu'un simple réceptacle ou pour faire plus simple considérer la conscience comme Internet et le corps comme un ordinateur ou un smartphone. Internet restera à vie, alors que vos ordinateurs, un jour, mourront...
Oui, je sais ici, il y a beaucoup qui vont se dire qu'on peut couper Internet avec un bouton et c'est fini, mais c'est juste une image. Ce que je veux vous faire comprendre, c'est que la notion de la vie ne s'arrête pas quand le corps meurt, mais qu'elle dure éternellement dans l'espace et dans le temps.
James, qui porte un regard insistant sur le Professeur Jackson, plus spécifiquement sur sa montre massive en or, avec un écran tactile nouvelle génération, interroge Tyrone :
- Tu as vu sa montre ?
- Oui et ? C'est une montre.
- Faut dire qu'elle est magnifique sa montre. Apparait Magnus.
- Tu es sérieux ? Est étonné James.
C'est la montre que je rêve d'avoir. Je t'en parle depuis un an même. Ils n'en n'ont produit que neuf. Elle se connecte automatiquement à tout ordinateur à proximité, elle peut pirater, mais aussi transférer des données à distance automatiquement. Elle a un système de protection de malade, si on s'y connait informatiquement parlant. Elle est recouverte d'or et elle vaut le prix d'un yacht.
- Ouais, je m'en souviens, mais sincèrement, je m'en fous là.
- Continue à être aussi égoïste. La prochaine fois, je te laisserais en asile.
- Et attends, s'informe Magnus.
Je veux savoir un peu plus sur la montre ?
- En quoi ça t'intéresse ? Mais bref, on s'en fou moi, je veux juste écouter cette conférence. Exprime dans sa tête Tyrone à Magnus.
- Tu veux écouter ta conférence calmement sans que je parle dans ta tête ? Alors demande à James, si c'est possible de la voler ?
- C'est quoi cette question et ce chantage ? Est surpris Tyrone, mentalement.
Tu ne peux voler personne parce que tu es mort donc pourquoi tu veux savoir ça ?
- Je t'en pose des questions moi ! Tu ne sais même pas pourquoi tu écoutes ce type et moi ça m'ennuie, donc je veux penser à autre chose donc demande lui... S'il te plait.
Tyrone, mécontent, demande à James, à contre cœur, pour ne plus être dérangé par Magnus :
- Mais vu la qualité et le prix de la montre, c'est impossible de la voler ?
- Tu me parles maintenant Tyrone ? Formule James, en faisant semblant d'être surpris.
- Réponds moi, s'il te plait, et ne te fais pas désirer.
- Ouais ! Murmure James, en soupirant.
Ce n'est pas impossible de lui voler, mais faut avoir une vraie dextérité, parce que le verrou est magnétique donc on le sent quand elle s'enlève. En plus quand elle est attachée à ton bras elle est comme aimantée donc quand tu l'enlèves, tu sens que ton bras est plus léger.
- Je vois, merci ! Remercie Tyrone à James puis s'adresse mentalement à Magnus.
C'est bon, tu es content ?
- Totalement. Affirme Magnus, en ayant un sourire machiavélique.
Le Professeur Jackson, lui, n'a pas cessé d'enchainer sa conférence pendant que James, Tyrone et Magnus ont parlé, à voix basse, ensemble.
- On en vient alors à ce point-là, le cycle de la réincarnation. Si les consciences vont de corps à corps dans l'espace et dans le temps, cela signifie que les réincarnations existent et ça prouverait beaucoup de chose comme l'évolution de l'homme. On est passé d'homme des cavernes à des hommes qui touchent le ciel. Ces connaissances, vous croyez vraiment qu'elles sont acquises que par les écritures de nos pères et l'éducation ?
Non, je ne crois pas, ce sont les connaissances pures des meilleurs comme Einstein ou Newton. Qui vous dit que ce n'est pas la réincarnation d'un d'entre eux qui a prolongé leur projet inconsciemment ou pas. Tout ceci prouve que la réincarnation est le fondement de la vie.
Mais aussi, quand une personne est réanimée après être morte, l'espace de quelques secondes ou minutes, et qui dévoile avoir eu une expérience de mort imminente ou qu'ils ont vu des choses que personne ne voit. Ce n'est pas la folie, c'est peut-être juste l'éveil de leurs anciennes consciences. On peut prendre également l'exemple des personnes qui sortent dans le coma et qui parlent le chinois alors... Qu'ils n'ont jamais étudié cette langue.
Pendant qu'il énonce cela, James fixe longuement Tyrone, qui est plus qu'attentif au discours du Professeur, en remuant doucement, intrigué par le discours.
En d'autres termes, ma théorie insinue que la mort de la conscience n'existe pas parce que la conscience existe en dehors du temps. Elle peut être n'importe où, en attendant d'avoir un réceptacle. En soit elle est non locale dans le même sens que les objets quantiques sont non locaux. Tout cela pour dire qu'une conscience ou même plusieurs consciences peuvent exister dans le cerveau. La seule question qu'on peut se poser, c'est '' Est-ce qu'il y a une partie de votre propre conscience qui vivra après la mort de votre corps physique, vu le nombre de consciences qui a existé jadis ? ''. Réfléchissez là-dessus et je vous souhaite, sur ces mots-là, une très bonne fin de journée.
Le docteur Jackson finit son élocution sur des minis explosions spectaculaires et une large fumée colorée. Alors qu'il s'en va de scène comme par magie, il se fait acclamer par le public, avec une extinction des lumières progressives sur sa personne.
X
Au bureau de la B.A.C, au fond d'une pièce composée d'ordinateurs dernières générations, d'un grand écran plasma tactile et de différents microscopes, est installée une piste de tir d'arme, avec comme cible un mannequin. Un homme en blouse, avec un casque sur ses oreilles et des lunettes protectrices, se met à tirer sur ce mannequin, entre les deux yeux à plusieurs reprises.
Jérôme et Myriam arrivent devant cette pièce, appuient sur un bouton qui fit retourner l'homme avec la blouse et via l'interphone, Jérôme s'annonce :
- Salut Mike !
Mike les voit, les salue de la main, enlève ses protections, dépose l'arme et sort de cette pièce.
- Dis-moi que tu as quelque chose pour nous ? Demande Myriam à Mike, à peine sortie.
- Malheureusement, pas grand-chose. Déclare Mike, le spécialiste, en les conduisant devant les ordinateurs.
Regardez, j'ai fait des tests et je n'arrive pas à savoir quelle balle a été utilisée. Elle n'a rien de spéciale, mais vu que le tueur a déplacé le corps. La douille et la balle peuvent être n'importe où.
- D'accord, ça ne nous avance pas et à propos de la brindille qu'on a trouvé sous sa tête ? Demande Jérôme.
- Rien également, elle peut provenir du jardin du Luxembourg comme elle peut provenir du parc des Tuileries. Mais je peux vous confirmer que le tueur fait au moins 1 mètre 89 au minimum vu le tir, même avec l'inclinaison du bras qui tenait le flingue. Je viens de finir le test et ça le prouve. Regardez ! Montre-t-il sur son grand écran plat.
Les deux s'installent pour regarder le schéma du meurtre et Myriam exprime sa joie :
- Tu vois, j'avais raison Jérôme !
- Tu sais, on aime les gens modestes ici. Réplique Jérôme.
- Tu as juste la haine, Jérôme. Puis elle s'adresse à Mike.
Mais bon, tu n'as pas d'autres informations pour nous Mike ?
- J'en ai une, j'ai demandé un relevé d'empreinte sur son corps. Je n'ai rien de particulier à part l'empreinte d'un homme sur son poignet qui est son collègue, le Docteur Connors. Mais il n'a pas d'antécédent judiciaire, donc je pense que c'est rien. Alors pour moi, c'est vraiment du travail de pro.
- Ouais, on a remarqué cela. Admet Jérôme.
Ben écoute, on va aller voir ce docteur.
- Hum, c'est notre seule piste, autant y aller. Propose simplement Myriam.
Mais j'ai l'impression d'avoir déjà entendu déjà ce nom...
Et là, la capitaine Guen débarque dans la salle, en les interrompant, comme-ci elle a couru, et exige :
- Vous êtes ici ? Depuis tout à l'heure, je vous cherche. Venez avec moi, on doit faire l'interview à la presse pour le meurtre, après vous continuerez votre travail.
- D'accord, on arrive Capitaine. Répond Jérôme à leur capitaine, avant de remercier leur collègue.
Merci Mike !
- Je vous en prie.
Ensuite, les deux agents se mettent à suivre la Capitaine Guen pour leur interview.
XI
A la salle de conférence, au milieu d'une foule qui se dirige vers la sortie, Tyrone et James, qui la suit, se parlent :
- C'est pour ça que tu m'as emmené ici Tyrone... Car tu crois que tu es une réincarnation ?
- Déjà, je ne t'ai pas emmené ici, c'est toi qui m'as accompagné. Rectifie Tyrone.
- Ne change pas de sujet. Le type vient de dire qu'on peut se sentir réincarné après être réanimé ou sorti d'un coma. C'est exactement ton cas, avec également ton côté fou qui était présent et qui l'est toujours.
- Je ne suis pas fou, mais je cherchais des explications. Se défend Tyrone.
- Tu m'étonnes ? Survient Magnus.
Tu ne voulais pas lui dire la vérité sur nous, jadis.
- Faudrait déjà que je crois en cette vérité pour lui dire. Contre Tyrone, dans sa tête, à Magnus qui répond, en souriant.
James, en sortant de la salle de conférence, se retrouve dans le grand hall d'accueil et reprend la discussion avec Tyrone :
- Tu cherchais quel genre d'explication ?
- Celle de savoir si j'étais bien fou ou pas.
- Et alors ? Tu l'es ?
- Je... Tyrone s'interrompt, en apercevant le Professeur Jackson, en train de serrer les mains de son public qui l'entoure massivement, puis il propose à James :
Attends, je reviens. Va chercher ta caisse le temps que j'aille voir le professeur.
- Mais... Tyrone, déjà parti à toute vitesse, laisse James qui se dit finalement à lui-même.
Il me fatigue vraiment ce type !
Tyrone, devant les fans, commence à se faufiler et arrive à se créer un passage pour pouvoir parler au Docteur Jackson. Passant petit à petit, à travers une dizaine de personne, parfois en les poussant, sans trop de difficulté, il se retrouve face au professeur et le surprend, en demandant d'un ton très fort :
- Excusez-moi professeur ! Je peux vous poser une seule question ?
- Euh... Bien sûr jeune homme, mais calmez-vous ! Répond le Docteur Jackson, en plaçant ses mains face à lui, presque par peur, pour l'apaiser parce que Tyrone semble tendu.
De cette réponse, Tyrone le remercie, en lui serrant la main, avec ses deux mains, pendant près d'une trentaine seconde. Et là, il lui reprend la discussion :
- Excusez-moi, je suis tellement content, mais ne vous inquiétez pas, je suis calme aussi. Bon, ben... Déclare Tyrone, en lui lâchant la main et en mettant les tiennes dans sa poche.
J'aurai enfin peut-être la réponse que je voudrais savoir depuis un bon moment.
- Il n'y a pas de soucis, c'est quoi votre question ?
- Si les réincarnations existent, qu'elle soit consciente ou inconsciente. Pourquoi on en a jamais vu dans les informations ou internet ? Pourquoi personne n'en parle ?
- Ahahah ! Rigole faiblement le professeur, avant de lui répondre par une question.
D'accord, imaginez-vous diriger un gouvernement et que vous savez que ce type de personnes existe ? Qu'est-ce que ça provoquera dans le monde ?
- Euh... Réfléchit, un petit instant, Tyrone, en sortant sa main droite de sa poche, pour se gratter la tête.
La panique ou la peur, je pense.
- Voilà vous avez votre réponse, ils sont soit cachés, soit capturés pour ne pas diffuser l'information ou encore mieux enfermés dans un hôpital psychiatrique, vu que leurs propos seront considérés comme délirant.
Se passant la langue sur ses lèvres, discrètement, il tourne de l'œil, en prenant conscience qu'il a subi cela, l'espace d'un instant, avant de reconduire la discussion :
- Alors comment ça se fait que vous vous soyez au courant et que vous n'ayez pas peur d'en parler ?
- Parce que je suis célèbre et que ma disparition ferait du bruit tout simplement. Puis son garde du corps, lui tapote l'épaule donc il s'excuse auprès de Tyrone et de son public :
Je vais devoir vous laisser, j'espère avoir répondu à votre question en tout cas.
- Ben... Un peu, mais merci. Remercie Tyrone, avec un visage serré.
Tyrone contemple un des hommes du Professeur Jackson qui lui parle contre son oreille. Celui-ci salue ensuite son public, en agitant son bras en l'air, avant de partir. L'admirant longuement partir, en ayant un faciès songeur, Magnus apparait, en s'appuyant sur lui :
- Qu'est-ce que ça t'a apporté de demander ça et surtout d'être venu ici ?
- Pour le moment, une piste.
- Une piste sur ? Insiste-t-il, en voyant le regard déterminé de Tyrone.
- Sur vous ! Lui répond Tyrone mentalement, en décidant d'aller rejoindre James.
XII
Quelques heures après, avant que la nuit tombe, James et Tyrone arrivent en voiture devant le bâtiment où réside la famille Hirst. Se garant, James reçoit des remerciements de la part de Tyrone :
- Merci frérot, même si tu as détesté. Moi, j'ai apprécié que tu viennes avec moi.
- T'inquiètes, c'est normale, mais Ty, je te conseille de dire tout ça à tes parents. Ils doivent savoir pour ta mémoire et tes éventuels problèmes psychologiques.
- Oublie ça. Rétorque Tyrone, en se détachant.
- Mais pourquoi ?
- Parce que mon pote, tout ça me dépasse et si je t'en parle, c'est parce que j'ai confiance, c'est tout.
- Et si un jour, je n'ai pas le choix de le dire à tes parents ? Tu peux rechuter médicalement parlant et ça peut être pire. N'oublie pas que...
- Oui ? Je sais ! Interrompt Tyrone, qui prend son sac derrière, en voyant Magnus, encore sur la banquette arrière.
J'ai eu un accident mortel, des hallucinations et j'ai été en asile. Je connais ma vie...
- Mais tu ne connais pas l'avenir et les conséquences de tout ça mon pote.
- S'il savait que tu étais poursuivi par des types qui ont commis un attentat sur toi, là, il irait voir directe ta chère maman ! Intervient Magnus.
- Frérot ! Dit Tyrone, en mettant sa main sur son épaule, sans s'occuper de Magnus.
Si je sens que je décompense, j'informerai moi-même mes parents. D'accord ?
- Ok, on fait comme ça ! Approuve James, malgré soi.
- Cool. Exprime Tyrone, en lui faisant un clin d'œil, puis il sort de la voiture où, avant de partir, via la fenêtre, il revient sur un sujet.
Et enfaite, je n'ai pas oublié, je veux savoir qui est ta copine, enfoiré.
- Jamais, bonne soirée ! Sourit James, en s'en allant, à toute vitesse.
Tyrone secoue la tête de gauche à droite, en observant James partir. Après cela, il se dirige devant son bâtiment pour y rentrer, en discutant mentalement avec Magnus qui lui demande :
- Pourquoi ne pas lui dire pour l'accident et les meurtres ?
- Parce qu'il ne mérite pas d'être impliqué là-dedans.
- Vu mes connaissances dans le monde criminel, il sera impliqué quoi qu'il arrive.
- Alors l'objectif pour moi sera qu'il y soit le moins possible, voire pas du tout. Lui déclare-t-il, mentalement, en entrant dans le bâtiment.
Arrivé devant sa porte de maison, il ouvre la porte d'entrée avec sa clé magnétique, enlève ses chaussures sur le palier, aperçoit ses parents, en train de regarder la télévision, et il les salue :
- Salut la famille, vous allez bien ?
- Ouais et toi ? Répond sa mère, en lâchant sa liseuse électronique, puis se tourne pour l'admirer.
- Je vais bien. Alors tu as fait quoi aujourd'hui ? Pas d'hallucination ? Demande directement sa mère.
- T'inquiètes maman, j'ai plus d'hallucinations. J'ai été en cours, j'ai été aussi à une conférence et j'ai mangé avec James. Une journée banale. Répond, de manière à peu près sincère, Tyrone en voulant aller directement dans sa chambre.
- Attends ! Ordonne sa mère, en se levant.
- Oui maman ! Se retourne Tyrone, en expirant silencieusement.
- Reste avec nous, on va discuter.
- Merci maman, mais non merci, je viendrais pour manger. Là, j'ai des cours à rattraper. A toutes ! Fuit-il rapidement ses parents.
- Ah d'accord, travaille bien mon lapin. Renonce sa mère, en le regardant partir.
Tyrone, ayant acquiescé dans le couloir, se dirige vers sa chambre tandis que Christopher et Miranda continue à regarder la télévision.
- Tu trouves qu'il va bien ? Interroge-t-elle Christopher.
- Il n'a jamais été expressif ton fils tout comme toi, chérie.
- C'est aussi le tien, je te rappelle.
- Oui et c'est pour ça que j'ai mis un traceur dans son téléphone. Pour qu'on puisse le surveiller plus facilement. Murmure Christopher à Miranda.
- Wah ! Tu me surprends chéri. Emet Miranda, avec une certaine fierté.
Et alors ?
- Il a vraiment été à une salle de conférence. Répond son mari, en ayant le regard fixé sur la télévision.
Il n'a pas menti, donc je ne suis pas inquiet pour ça. La preuve, il est là.
- La prochaine fois, laisse-moi gérer tes inquiétudes parce que la dernière fois que tu ne t'es pas inquiété, il a fini en asile.
- Je vais me taire, c'est mieux. Énonce Christopher, en augmentant le volume de la télévision.
Miranda sourit, en reprenant la lecture, avant de laisser son mari en paix. Tyrone, quant à lui, dans sa chambre, dépose son manteau sur son lit, enlève son sweat, allume sa télévision et met une chaine d'information. Exténué, il se relâche sur son siège face à son bureau et son ordinateur dessus. Le mettant en route, Magnus débarque en s'asseyant sur son lit :
- Alors Timy, comment ça va ?
Tyrone sort ses écouteurs sans fil, les place sur ses oreilles, puis il se met à parler à voix haute :
- Je vais bien, merci. Et mon nom, C'EST TYRONE PUTAIN !
- Excuse, un jour, j'y arriverai. Mais pourquoi tu parles à voix haute ? Tu n'as pas peur qu'on te reprenne pour un fou.
- Je n'aime pas cette sensation de parler dans ma tête, j'ai l'air perdu et en plus, j'ai mis mes écouteurs pour que si mes parents viennent, qu'ils croient que je parle au téléphone.
- Hum, Intelligent. Vous êtes malin les gens d'aujourd'hui.
Tyrone alors regarde ses e-mails et l'actualité sur l'ordinateur avec la voix d'une journaliste qui présente l'actualité. Se grattant le crâne, après avoir remarqué tous ses mails non lus, il ne semble pas plus gai. Magnus, qui a remarqué cela, lui demande :
Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu devrais être content, tu es allé à ta conférence. Tu as bravé l'interdit, qu'est-ce qu'il te faut de mieux ?
- Pourquoi vous ne voulez pas que j'aille là-bas ? S'interroge Tyrone.
- Moi, je m'en fous de leur avis à Imala et la bande. Perso que tu y ailles ou pas, ce n'est pas mon problème, complètement.
- Mais tu ne sais pas pourquoi ? Cherche à savoir Tyrone, en pivotant sur son siège, pour voir les réactions de Magnus.
- Non, je ne sais pas et toi, pourquoi aller à cette conférence ? Riposte Magnus.
- Je te l'ai déjà dit, je voulais comprendre toute cette merde.
- Et maintenant tu comprends ?
- Je comprends des choses, mais il y a aussi beaucoup de choses que je ne comprends pas aussi. Assure Tyrone, en étant songeur.
- Faut dire que la réincarnation ce n'est pas comme le droit. Ce n'est pas inventé par les hommes. Lui rappelle Magnus, en se levant.
- Ouais, mais la mort, c'est un concept inventé par l'homme... Si tu viens à peu près du 16e siècle alors ta mort a été marquée dans des archives, surtout pour un criminel. Mets en évidence Tyrone.
Tyrone s'empresse de chercher sur internet le nom de Magnus et le siècle de son existence. Magnus, suspicieux, se rapproche délicatement de Tyrone, observe les résultats trouvés sur sa plateforme de recherche et lui demande :
- Tu veux savoir si j'ai existé vraiment ? Pas mal, tu as raison... J'aurai fait pareil. Alors ?
Tyrone, ne trouvant rien, continue à chercher sur internet les autres esprits comme les femmes s'appelant Anne et qui a été en hôpital psychiatrie. Après des minutes de recherches, il n'aboutit à aucun résultat alors Magnus s'en amuse, en faisant le tour de la chambre :
- Tu vois, tout ça pour rien. Tout ce que tu fais, c'est stupide comme cette journée à la conférence ou encore ton envie de dire à la police que tu as été témoin d'un meurtre et d'une centaine de corps éventrée.
- Ce n'est pas stupide, c'est normal dans notre temps, mais pour un criminel comme toi, j'imagine que ça ne passe pas. Exprime Tyrone, contrarié.
- Quand tu sentiras la mort, un jour, tu ne diras pas ça.
- Pour ta gouverne, je l'ai déjà senti et je l'ai vécu même. Réplique Tyrone, en contrant Magnus.
Magnus, secouant la tête de gauche à droite, garde le silence pendant que Tyrone est de dos et qu'il cherche son téléphone. Ne le sentant pas dans les poches de son pantalon, il commence à être intrigué. Il se lève, va le rechercher dans les poches de son manteau et en fouillant, il ressent un objet inhabituel. Le retirant de sa poche, il découvre une montre, cette même montre que le Professeur Jackson a portée lors de sa conférence. Se mettant à transpirer à petite goutte et, même, à trembler, il ne saisit pas toute de suite, mais ressentant la présence de Magnus derrière lui, qui sourit à grande dent, celui-ci le questionne :
- Magnus, c'est quoi ça ?
Magnus tend sa tête sur son épaule et répond de façon sereine :
- C'est une montre.
- JE SAIS QUE C'EST UNE MONTRE ! JE NE SUIS PAS CON ! Crie Tyrone, en étant furieux, et lui expose la montre devant ses yeux.
Qu'est-ce que cette montre fout dans mon manteau ?
- Déjà calme-toi, tes parents vont t'entendre. Dit Magnus d'un ton lent, mais pas rassurant. Sinon, rappelle-toi quand tu lui as serré la main... Ben, en fait, j'ai pris le contrôle de tes mains, l'espace d'un instant, sans que tu t'en rendes compte et je lui ai volé.
- Mais comment ? James a dit que ce n'est pas possible de la voler.
- Non, il a dit que ce n'est pas impossible. Corrige Magnus, en prenant la main de Tyrone pour lui montrer. Ceci choque un minimum Tyrone qui ne s'habitue pas encore à ce que ses esprits puissent avoir un contact physique avec lui.
En manipulant tes deux mains entre sa main et son poignet, j'ai exercé une pression aussi forte que la montre lui procure. Donc quand j'ai fait un jeu de doigt pour lui voler la montre, il n'a rien remarqué cet imbécile. A n'importe quelle époque, c'est grave facile de...
- STOP ! STOP ! STOP ! Interrompt Tyrone, en jetant ses écouteurs sur son lit, et il se met à parler dans sa tête en criant.
Mais punaise... POURQUOI TU AS FAIT ÇA ?
Magnus lève les mains, tel un innocent, et déclare tout simplement :
- J'en avais envie.
- Olalalala ! Tyrone, se caressant le visage avec ses mains, commence à respirer de plus en plus fort et s'assoit subitement sur sa moquette.
- Tu nous refais une crise de panique ? Tu es cardiaque toi parce qu'Imala a dit que tu devrais plus en faire. Affirme Magnus, d'un ton moqueur.
Tyrone, ne se souciant pas des paroles de Magnus surtout après son acte, se récite :
- Faut que j'aille le rendre avant d'avoir des problèmes. Tout de suite, même !
- Tu peux toujours, mais ils vont se poser des questions sur pourquoi tu l'as fait et pourquoi tu l'as ramené ? Etc... Lui conteste Magnus.
- Je leur dirais que je n'ai pas fait exprès et ça passera. Je ne suis pas un voleur et un tueur comme toi. Et tu sais quoi, je vais en profiter pour aller voir la police pour leur dire toute la vérité. J'en ai marre, toutes ces conneries vont me faire devenir barge.
Se relevant, il récupère son téléphone dans son manteau et la carte professionnelle de l'agent Myriam Benatia sur son armoire, d'un air déterminé. Tapant son numéro et étant prêt à l'appeler, il entend, soudainement aux informations, une journaliste :
- Flash info, en direct de la B.A.C de Paris, la Capitaine du poste va prendre la parole.
Tyrone, mettant son téléphone sur ses oreilles, se tourne vers la télévision, reconnait, derrière la Capitaine Guen, l'agent Myriam Benatia, en compagnie de l'agent Jérôme De Marnes. Subitement, il raccroche, il balance la montre et son téléphone sur son lit, va devant sa télévision et écoute l'interview :
Aujourd'hui a été trouvé, près des Quais de la Seine, un corps, celui du Docteur Mando, psychiatre dans de nombreux hôpitaux de Paris. D'abord, nous souhaitons toutes nos condoléances à sa famille. Ensuite, nous n'avons aucune information sur le tueur, mais nous mettons tous nos effectifs pour résoudre ce meurtre et nous demandons à tous les témoins qui ont vu cette femme avant sa mort de venir nous voir pour déterminer les raisons de sa mort, mais également de trouver le tueur. Nous vous remercions.
Pendant que le bulletin d'information continue, Tyrone, lui, se trouve effrayé. Recommençant à transpirer et à respirer de plus en plus mal, il s'accable :
- Merde, mais...
- Ah ouais quand même ? C'était ton psy à l'hôpital. Non ? Demande Magnus, avec un regard ébahi, sans se soucier de Tyrone.
- O... Ou... Oui ! Bégaye Tyrone, en se jetant à terre doucement.
- Tu veux que je te dise ce que je pense, Thierry ? Tyrone reste figé de peur, à terre, toujours en respirant de plus en plus vite. Magnus, qui remarque son état, poursuit en joignant les mains :
Je pense que ce n'est pas une coïncidence... Le meurtre de ton psychiatre juste après ton réveil du coma. Hum... Pour moi, tout est lié. Ils font le ménage des gens à qui tu aurais pu révéler des indices. Donc malheureusement Timy, tu vas y passer surtout si tu préviens la police.
Tyrone, qui reste sur la moquette, s'allonge, en inspirant et respirant fort et commence à se ronger les ongles. Magnus, quant à lui, hoche la tête de haute en bas, en s'asseyant à côté de Tyrone, et ils restent tous les deux silencieux à cet instant.
XIII
En mer, sur le navire pirate de Magnus, son équipage est présent sur le pont. Posté sur une planche, le petit garçon, kidnappé par eux, précédemment, se positionne au bout de ceci, d'un calme sans nom. Magnus, face à cette planche, observe le garçon, ayant les yeux bandés. Le second de Magnus, Grimes, l'informe :
- Capitaine, je pense qu'ils ne viendront pas. Ça fait déjà plus d'un bon moment qu'on attend, ils ne sont pas au rendez-vous comme on l'avait convenu.
- J'ai remarqué, j'ai remarqué. Répète Magnus, en ayant un visage songeur.
- Je vous avais dit, mes parents ne paient pas de rançon. Déclare le petit garçon, qui ne montre aucune peur à l'autre bout de la planche, bien qu'il ait les yeux bandés.
C'est une règle de base pour eux.
- Dis-moi Jack, tu as quel âge ? Demande Magnus au petit garçon.
- J'ai 9 ans.
- Donc tes parents te laisseraient mourir juste pour quelques pièces d'or.
- Exactement ! Verse-t-il une larme, sans que les pirates le voient comme il est retourné, mais il reste ferme dans sa voix.
Chez nous, on ne contribue pas à enrichir les malfrats, on les stoppe. C'est la phrase préférée de mon père, donc relâchez moi et tout ceci sera effacé.
Souriant, Magnus masse sa courte barbe et se met à exposer sa vision des faits, en plaçant un de ses pieds sur la planche. La faisant vibrer, il provoque une frayeur à Jack, en développant :
- Tu as raison sur un point, les règles de base sont importantes dans nos milieux, criminels ou défenseur de la justice. Ma règle de base, c'est de toujours respecter ma parole, toujours. Et j'avais dit que si tes parents n'amènent pas l'or, je te tuerais.
- Attendez, vous n'allez pas me...
Et, avant que le garçon finisse sa phrase, Magnus lui tire dessus avec son fusil à canon sans une hésitation. Le petit tombe dans l'eau et Magnus se tourne face à ses hommes, en disant :
- Les Malfrats, comme il nous appelle, se doivent de toujours respecter leur parole. Ils ne nous ont pas pris au sérieux. Aujourd'hui ils seront que même si on leur laisse le choix, mieux vaut qu'il choisisse la proposition la plus favorable pour leur vie et aussi pour nous.
- Alăla, Alăla ! Se met à crier l'équipage du bateau de Magnus.
L'équipage repart, chacun à leur poste, et le second de Magnus vient vers lui pour demander :
- Capitaine, vous n'avez pas peur des représailles ?
- Ce sont eux qui vont avoir peur de moi, mon cher Grimes. Tu le verras bien assez tôt. Déclare Magnus, en souriant, avant de se diriger tous les deux dans leurs quartiers.
- Mais est ce que l'équipage suivra ? Persiste Grimes.
- Ils ont plutôt intérêt. Je dirais même qu'ils ont plus qu'intérêt. Souligne Magnus, en admirant la mer qui emporte le corps du garçon.
Le corps du petit se laisse flotter dans la mer et se fait emporter par le courant pendant un certain temps, sous le bruit du vent de mer. Par la suite, sur un bateau, un marin découvre le corps de ce garçon et celui-ci se met à hurler :
- Un homme à la mer ! Un homme à la mer.
Tout l'équipage, de ce bateau, débarque au pont, un des hommes prend une corde et se jette à l'eau. Il prend le corps, sans trop de difficulté, et se fait remonter par les autres membres de l'équipage. L'homme, qui a récupéré le corps, l'examine et parle à voix haute :
- Appelez le Capitaine, il est malheureusement mort !
- Je suis déjà là ! Surgit un homme, d'une quarantaine d'années, qui a des cheveux longs bruns, et porte des habits, en tenue de capitaine d'une nation.
- Désolé Capitaine Lacduc, c'est bien votre fils.
Le Capitaine s'approche du corps, se met à genoux, en restant silencieux et verse faiblement une larme pour son fils. Fermant les yeux de son enfant, il présente instantanément, sur son visage, une rage intense, puis il se dresse, en hurlant à ses marins :
- Ces pirates ont cru qu'enlever mon enfant fera que je vais plier à leur exigence, mais même mon fils savait que je n'obéirais jamais à cela. Aujourd'hui, ils l'ont tué et c'était mon choix. Alors mettez-vous au boulot pour retrouver ces satanés pirates parce que si j'ai pu laisser faire ça, imaginez-vous seulement ce que je peux faire contre vous !
Tous les membres de l'équipage se trouvent figés de peur et décident de partir, à l'instant, pour s'occuper de leur tâche, tandis que l'homme qui a récupéré le corps du fils du capitaine reste. Attendant que tout l'équipage parte, il se renseigne auprès de son capitaine :
- Si je peux me permettre, Capitaine Lacduc. Ce pirate, Magnus, est bien connu et je veux tout faire pour le retrouver. Alors quels sont vos ordres ?
- Publiez un avis de recherche partout dans l'Europe et à tous les quais, Léonard. Je veux l'avoir vivant pour pouvoir le tuer le plus lentement possible.
- Je fais ça de ce pas monsieur.
Léonard part du pont et le Capitaine Lacduc regarde son fils, avec un minimum de tristesse, et puis tourne sa tête vers la mer, avec un regard noir.
XIV
Dans un bâtiment où le logo « Néo-Société » est écrit en gros dessus, le Professeur Jackson est tendu et tourne en rond dans son bureau, après avoir démoli, à main nue, l'ensemble de son mobilier. Quand un homme, d'une trentaine d'année, barbe bien taillée, aux cheveux courts châtains, vêtu d'un costume, ayant une démarche assurée, avec une tablette en main, rentre dans la pièce et émet :
- Papa, tu devrais te calmer !
- Comment ça, je vais me calmer ? On m'a volé une montre qu'on m'a assuré qu'elle était « Impossible à voler ». Et cette montre, en plus du prix qu'elle m'a coûtée, détient tous nos dossiers secrets défenses.
- Je le sais, Papa. C'est pour ça que je suis là, j'ai trouvé qui t'a volé ta montre et je suis déçu de toi. Mais aussi impressionné par le voleur. Regarde ! Tend-il la tablette face à lui.
Le fils du Professeur Jackson lui montre une vidéo surveillance sur sa tablette où on aperçoit Tyrone qui arrive à voler sa montre discrètement.
- Comment ça se fait que ce petit connard a pu faire ça ? Parce que je n'ai rien senti. Demande le professeur Jackson, d'une façon étonnée.
- Il a été subtil papa, c'est tout.
- Ok, tu as son adresse, j'espère ? Cherche à savoir son père.
- Non, sans la montre, je ne peux pas, mais je sais comment le trouver.
- Je ne veux pas savoir comment tu fais. Je veux juste que tu me retrouves cette montre. Ordonne le professeur Jackson à son fils.
- C'est déjà fait, un de nos hommes ira le chercher, ne t'inquiètes pas.
Le Professeur Jackson hoche sa tête, avec les yeux remplis de rage, et se dirige vers son canapé. Avant de s'asseoir et également avant que son fils sorte de la pièce, il l'intercepte, en disant :
- Attends deux minutes, après que ton gars ait récupéré ma montre, dis-lui de tuer ce connard !
- Toujours aussi prévisible papa, t'inquiète, c'était aussi dans le plan. Enonce-t-il, en souriant.
- Merci Steve. Je savais que je pouvais compter sur toi.
Le Professeur Jackson s'assoit sur son canapé, en se servant du whisky dans un verre. Quand son fils est sorti, il contemple son bureau, dévasté, et se met à boire son verre avec un regard très sombre.
Direction centrale de la Police judiciaire
Snap : Identifiant d'un compte snapchat, étant un réseau social.
Centre Médico-Psychologique
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