Chapitre 13 : La Vie Qu'on N'a Pas Choisie Pt.1

CHAPITRE 13

La Vie Qu'on N'a Pas Choisie Pt.1

Au sein d'une zone industrielle où il y a des usines, des entrepôts en activité et des lieux de stockage, devant un emplacement servant de lieu de marchandises nommé « Stocktout », un 4x4 noir débarque et s'y gare en bataille. Après s'être stationnée, la portière de la voiture s'ouvre, les jambes d'une femme, avec des talons et les mollets nues, apparaissent en premier. Quand cette femme sort complètement de la voiture, Miranda, la mère de Tyrone, habillée en tailleur-jupe, se révèle. Celle-ci contemple les environs, en restant sur place, puis se met à marcher en direction du magasin, avec son sac à main par le pli du coude. Face à la porte d'entrée, elle la tire, rentre à l'intérieur d'un couloir, regarde au loin, et voit le panneau « Gardien ». Miranda, alors, se dirige vers ce panneau, atteint le comptoir, observe un homme affalé sur son bureau encombré et salubre, qui écoute de la musique. Miranda, alors, sonne sur une petite cloche exposée sur le rebord du comptoir :

- Bonjour Monsieur !

L'homme lève ses yeux lentement vers Miranda. Sans gêne, il enlève ses écouteurs tranquillement et lui répond :

- Bonjour Madame, vous désirez ?

- Je voudrais les clés de mon local ! C'est le numéro 18041995 au nom de Misha Kazan.

- Oui bien sûr Madame, je peux avoir une pièce d'identité ? Miranda lui donne, ainsi, une carte d'identité avec ce nom qui n'est pas le sien. L'homme l'examine, entre les numéros sur son ordinateur, puis la prévient.

Tenez, j'arrive avec vos clés.

Miranda reprend sa carte, la met dans sa poche intérieure et attend qu'il aille chercher ses clés, en se posant, le dos contre le comptoir. Pendant ce temps, ses yeux sont dirigés vers le sol qui est crasseux et pas entretenu, ne la choquant pas du fait qu'elle a l'air de réfléchir attentivement avec le pouce gauche qui caresse sa joue puis elle entend la voix du gardien :

Madame ? J'ai vos clés.

- Ah merci ! Récupère-t-elle les clés.

Bonne journée ! Lui souhaite-t-elle, en s'en allant à la droite du comptoir.

- En tout cas, vous ne ressemblez pas à une russe ! Réplique le gardien pendant que Miranda marche pour rejoindre son box.

- Comment ça ? S'arrête-t-elle de marcher, après avoir entendu la remarque du gardien.

- Je disais juste que vous ne ressemblez pas à une russe ! Répète le gardien, appuyé contre le dossier de son siège.

- Ah ! C'est la vie qu'on n'a pas choisie, ça, mon cher monsieur ! Bonne journée ! Reprend-elle sa direction, en faisant un petit sourire, dos au gardien.

Marchant élégamment, un pas après l'autre, avec le bruit de ses talons résonnant parfaitement sur le sol, jusqu'à une porte blindée, Miranda y insère sa clé dans la serrure où la porte se met à coulisser et s'ouvre d'elle-même. Appuyant sur l'interrupteur à sa droite, Miranda admire une table, avec des dizaines d'écrans d'ordinateurs, des cartons remplis de dossiers puis des armes blanches et armes à balles placardées sur le mur de gauche. Elle s'avance jusqu'à ses fusils et les contemple, le temps d'un instant, en les caressant.

Ensuite, Miranda se tourne vers les écrans, s'empresse d'y aller, en déposant son sac sur une commode, s'assoit face à un écran et l'allume. En attendant que l'ordinateur affiche le bureau d'accueil, subitement Miranda entend un bruit de pas derrière elle. Plaçant directement ses mains sous son bureau, elle attrape le pistolet caché dessous et se tourne, avec une grande vitesse, en disant :

- Je vous conseille de dég...

- Arrête, c'est moi ! Hurle Christopher intimidé, qui est apparu d'un seul coup, avec les mains en l'air.

- Christopher... Mais que fais-tu, là ? Je t'avais dit de rester là où tu étais. Se renseigne Miranda, énervée, en rangeant son arme sous la table.

- Tu me connais, je suis assez têtu ! S'avance Christopher, en appuyant sur le bouton pour fermer la porte.

Je suis venu t'aider ! On est en danger, je ne compte pas rester devant des étudiants alors que je peux aider.

- Ouais, mais mon amour, faire semblant qu'on n'est pas en danger, c'est comme avoir un petit effet de surprise sur mes ennemis. Réplique Miranda, en se retournant vers Christopher.

- Est-ce que ce sont tes ennemis surtout ? Demande Christopher, en observant la table où il y a des dossiers.

- Je n'en sais rien ! C'est ce que je cherchais à savoir, Christopher.

- D'accord ! Alors mettons-nous au travail ! Conseille-t-il à sa femme, en se plaçant derrière elle.

Christopher prend une chaise, la place à côté de sa femme, s'assoit, joint ses mains, en regardant les écrans et, ensuite, il appuie sur le bouton '' Démarrer '' d'un autre écran. Puis Miranda lui demande, tout en commençant à taper sur le clavier :

- Bon fais-moi un récap ? Qu'est-ce qu'il s'est passé avec l'homme qui a mis la caméra ? Décris-moi cet homme et j'espère que tu n'as pas touché à la caméra.

- Avant que je te réponde... Où est Tyrone, Chérie ? Réplique Christopher, l'air soucieux, qui stoppe Miranda dans son tapage sur les touches du clavier, avant de lui répondre.

I

Début du XVIIe siècle, dans les iles caraïbes, sous une pluie torrentielle avec des orages, près de la mer. Sur le rivage, plus précisément dans un vieux bar lugubre, ayant beaucoup de flaques d'eau boueuse aux sols, où de nombreux hommes sont là pour y boire de l'alcool. Dans un coin de ce bar, un vieil homme, ivre, avec une longue barbe et des vêtements déchirés, entouré de cinq hommes, qui boivent aussi de l'alcool, narre une histoire :

- J'étais là en train de boire ma gnole en regardant la mer. Je pensais à ma vie, toute la merde que c'est de vivre dans ces taudis. Et là, je vois un homme, au loin, arrivé sur une barque. Cet homme avait un habit de pirate, le chapeau, la veste et tout le tintouin. À ce moment-là, je me suis dit que je suis vraiment bourré.

- Et ? Là aussi, tu es bourré. Viens-en au moment croustillant parce que ton histoire est vraiment emmerdante. Déclare un des plus jeunes hommes, qui écoute le vieil homme.

- Laisse-moi finir, espèce de petit morveux ! Lui réplique le vieil homme.

Respecte tes ainés petits salopiauds. Bon, je reprends mon histoire... Plus cet homme se rapproche, mieux je l'aperçois, et là, il arrive devant moi avec sa barque. Il l'accoste sur l'amarrage, puis je découvre qu'il y a deux hommes morts dans sa barque et ces hommes faisaient partie de la Royal Navy. Moi, vous me connaissez les hommes comment je suis. J'ai fait le fier face à lui parce que vous ne devinerez jamais c'était qui... C'était le grand pirate Magnus.

- Ouais, c'est ça ! Tu t'es enfuit comme d'habitude, on te connait charclo. Dit un autre homme du groupe au vieil homme, les faisant tous rire.

- Ne m'appelle pas comme ça ! Riposte le vieil homme, en donnant gentiment un coup de bâton au bras de cet homme, qui continue à rigoler avec le reste du groupe.

Mais bon, d'un côté, vous avez raison, j'avais très envie de fuir. Admet-il, en souriant aussi.

Il avait déjà vu mon visage donc j'ai juste tourné le regard. Et il est venu me parler, il m'a dit '' Tu as vu ce qu'il a dans mon bateau ? '' Moi comme un grand homme qui veut vivre, j'ai dit '' Non ''.

Tous les hommes continuent à se moquer du vieil homme et lui poursuit sa justification :

Attendez ! Vous auriez fait quoi vous si l'un des pirates les plus dangereux des mers passait devant vous, avec des morts de la Royal Navy ? Bref, il m'a répondu que je n'avais rien à craindre si je faisais quelque chose pour lui.

- Qu'est-ce qu'il t'a demandé Poivrot ? Débarque, de nulle part, deux hommes en uniforme de la Royal Navy, où un d'entre eux lui demande cela.

- La Royal Navy écoute mes histoires ! Waouh ! Se sent flatter le vieil homme, en souriant de fierté.

- Arrête tes charognards et dit-nous ce qu'il t'a raconté charclo ! Lui ordonne l'un des gardes de la Royal Navy.

- Si c'est demandé si gentiment... Pendant qu'il commence à raconter cela, un autre homme se dresse du comptoir, habillé avec un grand imperméable marron et un chapeau, dissimilant son visage. Il se dirige vers la sortie, tandis que les deux gardes l'entendent. Se retournant, ils le regardent attentivement partir. Tandis que le vieil homme dit :

Il a dit qu'il avait subi une mutinerie dans son vaisseau de combat, qu'il a dû partir avec une barque, qu'il est resté en mer trois jours et qu'au 2ème jour, des gardes l'ont capturé, mais qu'il a pu s'échapper. Et maintenant qu'il est sur la terre ferme, il pourra se venger.

- Se venger de qui ? Son équipage ? Questionne l'un des gardes de Royal Navy.

- Il n'a pas précisé, je n'osais pas lui demander, mais il semblait être déterminé à se venger du monde Monsieur le garde.

- Ouais ! Les gardes disent cela avec un regard, considérant avec attention le groupe d'homme alcoolisé, puis ils s'en vont, en prenant la sortie du bar.

Quelques minutes après, dans une ruelle de cette même ville, entres plusieurs petites maisonnettes qui vendent des marchandises et avec de nombreuses personnes, qui se baladent. L'homme, avec son grand imperméable marron et son chapeau, marche, tête baissée, avec une foule de personne autour de lui. Traversant discrètement la foule, sur une ambiance oppressée, un des gardes de la Royal Navy, qui a été dans le bar, se place derrière lui finement à cinq mètres alors que l'autre se met devant lui, au loin, dans la foule, en criant son fusil pointé sur lui :

- Monsieur, à genou !

Toutes les personnes, en entendant le garde de la Royal Navy, en dehors de l'homme en imperméable, courent de peur et fuient la zone. Les deux gardes continuent à pointer leurs armes sur lui, toujours à cinq mètres de sa position. La ruelle, à présent vide, l'homme en imperméable se met à genou et attend sagement à terre, puis un des gardes, celui derrière, lui ordonne en avançant, arme tendue contre lui :

- Enlevez votre chapeau !

L'homme, toujours à genoux, l'enlève et se révèle être Magnus, qui sourit narquoisement, en relevant sa tête, toute en portant un regard déterminé, en direction du garde.

II

Dans le commissariat de la B.A.C, une dizaine de minutes après que le Général Larson et l'Agent Benatia aient quitté le restaurant où Tyrone s'est enfuit après les menaces de celui-ci. Toute la brigade de la B.A.C est placée d'urgence dans une salle. Alors qu'ils attendent, en discutant entre collègues, de manière incomprise, débarque leur nouveau commissaire général. Celui-ci monte l'estrade, tablette en main, se place derrière le pupitre, et parle d'un ton tranchant à son équipe, qui est toute dissipée, après leur annonce via leurs canaux sur la quête de Tyrone :

- Bonjour à vous, je ne vais pas perdre du temps avec vous, on a beaucoup de travail et je sais que vous ne comprenez pas ce qu'il se passe. Se calme petit à petit son équipe, dont Myriam et Jérôme, qui l'écoutent, en ayant une posture droite.

Comme je l'ai dit aux équipes qui sont déjà sur le terrain, je mets en place ce petit pitch pour dire que Monsieur Hirst Tyrone, est suspecté pour trafic de drogue à hauteur régional et d'un homicide. Toutes les preuves ont été transférées sur vos tablettes ou vos téléphones professionnels. Si vous avez des questions, venez me voir ou appelez-moi. Seul consigne, au vu de ces possibles suspicions en cours sur Monsieur Hirst, je vous conseille de pas le sous-estimer, mais aussi qu'on se doit de l'avoir en vie parce que si c'est un distributeur de drogue, ça serait une grosse prise pour nous.

- Oui Commissaire Général ! Répondent à l'unisson l'équipe de la B.A.C.

- Ok, au travail ! Ordonne le Général Larson à son unité.

Toute l'unité policière sort, un par un, de la pièce, en discutant où un d'entre eux parle à propos de Tyrone et de cette affaire :

- Le nouveau chef exagère ! Qu'est-ce que va nous faire ce petit ? Il a, à peine, 20 ans.

Les agents à l'extérieur, le Général se rapproche de Myriam et Jérôme qui sont à 2 mètres de distance l'un de l'autre et tous deux montrent, visuellement sur leur visage, un certain mécontentement.

- Commissaire, vous êtes sûr pour Tyrone ? Parle Myriam au Général quand il les rejoint.

Ce n'est pas pour vous contredire, mais je ne suis pas convaincu. Tyrone ne semble pas être un trafiquant, je pense fortement qu'on se trompe sur lui.

- Moi, je ne suis pas d'accord ! Intervient Jérôme d'une manière à offenser Myriam.

Je le savais depuis qu'on l'avait interrogé. Ce jeune homme cache des choses et des choses pas très légales.

- Ecoutez ! S'entremêle le Général, en cherchant à atténuer la tension entre les deux.

Nous, on n'est ni juge, ni avocat. On est des policiers de la B.A.C, mon objectif est de l'attraper après, c'est la justice qui s'occupera des preuves et de son innocence ou pas. Sur ce, on a du travail donc vous et moi, on va en salle d'opération et on travaille en équipe pour réussir notre mission. D'accord ?

- Oui Commissaire Général ! Exprime, en même temps, Myriam et Jérôme, mais Myriam le dit avec beaucoup de contrariété, tandis que Jérôme, lui, l'a émis avec un sentiment de gaieté, souhaitant réellement capturer Tyrone.

Les deux agents et le Général Larson partent de la pièce pour se rendre à la salle d'opération et s'informer sur la recherche de Tyrone.

III

Tyrone, quant à lui, sur les trottoirs parisiens, porte une sérieuse attention à cette rue adjacente et très dégagée où il y a très peu de monde et énormément de tournant. Celui-ci est en train de marcher, avec sa capuche sur la tête. Exprimant une certaine anxiété dans sa manière de marcher, toujours à tourner la tête toutes les deux secondes, où il entend des petits bruits désagréables, il bouscule parfois des passants, qui marchent sur le même trottoir que lui.

À cause de cette pression, il transpire faiblement sans s'en rendre compte puis Randi, avec les cheveux attachés et en tenue de sport, surgit, en train de marcher, à ses côtés :

- Tyrone, je veux qu'on fasse le point tous les deux !

- Le quoi ? Randi, tu sais que ce n'est pas le moment-là ! Malgré tout, j'adore ta tenue, tu es toujours différente chaque jour, ça apaise.

- Merci beau gosse, sinon, je suis d'accord. Ce n'est le moment de me faire des compliments. Souligne Randi, sur un ton sérieux, pendant qu'ils marchent, en surveillant les alentours.

Alors concentre-toi. On va faire le point sur la situation parce que pour moi, c'est trop flou ! J'ai l'impression que rien n'est fait de manière méthodique.

- Tu sais ce que ça veut dire méthodique ? Lui demande Tyrone mentalement, de manière condescendante, avec des yeux dirigés vers le haut.

- Wah ! Tyrone, tu arrives à être drôle, alors que ta vie est en jeu. Bravo beau gosse ! Applaudit Randi ironiquement puis reprend ce qu'elle dit, avec un ton sérieux.

Sinon, je vais faire le point à ta place pour que tu prennes conscience des choses. Il y a toi avec sept esprits dont une chef indienne, un esclave extrémiste, une infirmière folle...

- Et aussi Nazi ! Apparait à sa gauche Anne, qui se met à marcher avec eux deux.

- Ce n'est pas mélioratif Anne. Réplique Randi, à la droite de Tyrone, qui regarde Anne étrangement.

- Oui, c'est vrai ! Exprime Anne, en levant ses yeux comme Tyrone.

Tyrone, en les écoutant, se met la main sur le visage pour se gratter, en secouant la tête de gauche à droite, afin d'exprimer son exaspération. Mais pendant qu'il fait ça, Anne stoppe Tyrone, en plaçant sa main devant lui, et montre du doigt un lampadaire, en expliquant :

Si tu avances, la caméra sous la lampe te filmera. Soit plus concentré Tyty !

- Euh... Merci Anne ! Bien joué ! Remercie Tyrone, tout étonné, en restant sur place.

- Je t'en prie. Caresse-t-elle la joue de Tyrone pendant qu'il attend pour changer de trottoir, où il n'y a pas de caméra.

- Et oui, Tyrone ! Intervient Imala derrière Tyrone, en attendant qu'il puisse traverser.

Anne est peut-être folle ? Mais elle a une bonne vue. C'est pour ça que c'était, enfin, c'est une super infirmière.

- Je tiens à préciser que je n'ai rien dit, je l'ai juste remercié. Réagit Tyrone, en prenant le passage piéton.

- Bref, je peux reprendre ce que je disais ou pas ? Demande Randi qui s'est effacée, l'espace d'un instant, pendant qu'ils parlent tous ensemble.

- Oui, tu peux ! Répond Anne, en souriant pour Randi.

- Merci ma puce, tu es mignonne. Remercie Randi, en faisant un clin d'œil à Anne qui fait que Tyrone les regarde bizarrement tour à tour, en train de marcher, après avoir rejoint l'autre trottoir à l'abri de la caméra. Puis Randi recommence à parler après son interruption.

Donc, je reprends. Tu as aussi avec toi, un pirate sociopathe, un enfant ninja, un ex-agent de la CIA et une viking mère de famille.

- Je trouve que ce n'est pas mal, pour moi, d'avoir cette équipe. Précise Tyrone, en s'inclinant pour surveiller derrière lui.

- Oui, Beau Gosse ! Surtout que cette équipe est réunie en un seul corps. Ce corps dans lequel on a dû tous du mal à communiquer que ça soit en intra ou extracorporel. Donc si pour toi '' Ce n'est pas mal ''. Tant mieux. Met en valeur Randi ironiquement les acquis de Tyrone, en se plaçant face à lui, de manière autoritaire.

- Et en plus, se mêle Anne de façon spontanée.

Tu as oublié que dans cette soi-disant équipe, il y a aussi un garçon assez mignon, irrécupérable, têtu, borné...

- Oh, c'est bon ? Hausse la voix mentalement Tyrone, en montrant ses mains.

Je sais qui je suis. Et je trouve que tu exagères un peu, Anne !

- Elle n'exagère pas, elle est même gentille parce qu'il manque des mots. S'interpose Imala, elle aussi, pour défendre Anne.

- Très drôle, tu t'y mets aussi Imala. Au moins je sais maintenant que tu me trouves assez mignon. Je le savais depuis, je voulais juste une confirmation. Blague Tyrone, en exprimant un faux sourire pour Imala, pendant qu'il avance sur un trottoir avec peu de personne.

- Bon sinon... Parce qu'ici, on fait que m'interrompre. Réagit Randi qui peut enfin reprendre la parole.

Maintenant qu'on a parlé de toi et de ce que tu as, je passe à l'ennemi. Alors contre toi... Énumère-t-elle, en comptant avec ses doigts.

Il y a des flics corrompus ou non qui te cherchent parce qu'il croit que tu as commis un meurtre et que tu es un trafiquant de drogue. Et sans compter une organisation criminelle nommée « La Constitution ». Sur le papier, tu as 100% de chance de mourir et de perdre.

- Donc tu ne me laisses aucune chance contre eux Randi ? Reformule Tyrone à Randi pour avoir des certitudes.

- Aucune Beau Gosse ! Totalement aucune chance. Quoi qu'il arrive, tu finiras à terre.

- Merci du soutien Randi. C'est très agréable. Souligne Tyrone à Randi, en prenant à droite sur le trottoir.

- Je t'en prie. Rajoute Randi pendant qu'ils marchent.

Sans oublier que tu ne sais même pas où tu vas. Tu te fis à des personnes non fiables alors que tu ne te fis même pas à tes propres parents.

- Quoi ? Tu es devenu moralisatrice ? C'est ça ? S'arrête de marcher Tyrone, à l'entrée d'un parc, en parlant à haute voix.

- Elle n'a pas tort aussi. Ajoute Imala contre Tyrone, qui commence à monter en pression, en écoutant Randi et Imala.

- Donc vous êtes contre moi ! Décide de s'asseoir Tyrone sur un banc, en se rongeant les ongles, après avoir mis ses écouteurs sans fils pour pouvoir discuter avec eux à haute voix.

- Non, je suis pour la vérité à soi-même ! Lui répond Imala à Tyrone, en pliant ses genoux pour être à son niveau.

- Mais sérieux ! Complète Randi, debout en regardant de haut Tyrone, face à lui, qui est toujours assis.

Ressaisis-toi ! Tu as prévu un plan avec Magnus, Zachary et Ryuku pour aller à ton ancien job. Tout ça, en essayant d'éviter les caméras et trouver une solution là-bas. Ce n'est pas un plan victorieux, c'est tout l'inverse.

- Et ben... Je t'écoute alors Randi ! Donnes-moi le bon plan, si tu en as un.

- Je n'en ai aucun. Mais dans ces cas-là, vu comment ton plan ne vaut rien, mieux vaut ne pas en avoir. Répond Randi, d'un ton approbateur.

- Donc, là, tu me conseilles de rester sur place à attendre Randi ? Observe-t-il soigneusement Anne, Randi et Imala qui sont face à lui, en lui montrant là, il est, face à un parc à la vue de tout le monde.

C'est ça ?

- Non, mais je te conseille de réfléchir pleinement ! Faut que tu trouves un lieu où tu seras en sécurité et qui est impénétrable pour des criminels et des membres des forces de l'ordre.

- Je ne vois pas où est cet endroit personnellement ! Atteste Tyrone dans sa tête à Randi, en mettant ses mains sur ses yeux.

- Peut-être faudrait que tu ailles au paradis ! Là-bas, personne ne te tuera. Déclare Anne, en regardant ailleurs et en l'air.

- Anne, PUTAIN ! Tu es la meilleure ! Enlève-t-il ses mains de ses yeux, avec son sourire angélique.

Mais oui pourquoi je n'y ai pas penser. C'est tellement évident ! Faut que j'aille à l'église du père Kanté.

- Pourquoi ? Demande craintivement Imala.

- Parce que les églises sont considérées, par la loi, comme des endroits de cultes qui font partie de l'état du Vatican, donc impossible qu'ils rentrent. En tout cas, pendant un bon moment. Affirme Tyrone, en se levant pour reprendre le chemin du parc.

Pendant qu'il entre vivement dans ce parc, entouré de verdure et de buisson, avec de nombreuses enfants qui jouent sur les terrains, profitant du soleil, Tyrone poursuit sa discussion, avec les esprits, où Randi lui rappelle :

- Le problème, c'est que la partie « criminelle » de cette organisation n'hésitera pas à te tuer dans une église, si tu cherches à nuire à leur projet. Ils ont bien commis un attentat pour te neutraliser, ce n'est pas rentré dans une église qui leur posera problème.

- Ils n'oseront pas, il y a des caméras high tech devant et derrière.

- Tu crois que des caméras empêcheront cela... Sincèrement, ne me dis pas ça, on ne peut pas négliger ce fait. On est dépassé par les évènements. Développe Randi à Tyrone, de manières certaines.

- Bon, c'est vrai ! Admet Tyrone à Randi, en avançant jusqu'à un tournant vers la sortie du parc.

Je ne sais pas comment ils ont eu mes empreintes numériques et digitales, ni même comment ils ont fait pour savoir quel bus, je prendrais pour essayer de me tuer... Simplement, je ne sais pas comment ils savent tout sur moi.

- Je ne peux pas répondre à cette question. Mais beau gosse, ton plan, même en allant à l'église, tu dois le revoir. Tu as totalement intérêt à le revoir parce qu'il reste bancal, même s'il est mieux que le précédent.

- Il est même plus que bancal. Enrichit Imala pendant qu'il passe le portail de sortie du parc.

Mais tu as préféré voir ça avec les hommes. Donc libre est ton choix.

- Je te conseille d'écouter ces femmes. Anne ajoute aussi son grain de sel.

Les femmes sont les plus sages, tu devrais le savoir mon Tyty.

- Bon stop ! Il faut que je me concentre les drôles de dames, là. D'accord.

- Et il continue à faire des blagues, en plus ! Réplique Randi, en souriant.

Tyrone, qui s'arrête une nouvelle fois, en regardant à gauche puis à droite, demande à Imala :

- Imala, en fait, tu te souviens de cette rue ? J'ai besoin de savoir où il y a des caméras.

- Tu m'as pris pour Google Maps ? Je ne suis pas ton GPS, je retiens que ce que j'ai vu et quand tu te baladais dans Paris, ce n'était pas ma grande passion... Si tu vois ce que je veux dire. Répond Imala sèchement à Tyrone.

Tyrone, secouant la tête pour montrer son mécontentement, se remet à marcher, encore angoissé, après avoir observé les rues de tous les côtés. Il traverse sur le passage piéton à sa gauche et observe toujours les personnes et les bâtiments. Soudainement, dans un des boulevards parisiens sur ce trottoir, à côté des voies de circulation, avec des allées piétonnières où des over bikes et des trottinettes roulent, Tyrone aperçoit des policiers en uniforme.

Se figeant, après avoir expiré, de façon volontaire, il se retourne vite pour revenir sur ses pas. Mais les policiers le distinguent, qui s'en va tranquillement, ils se regardent, en hochant la tête, puis vont vers Tyrone, avant de lui ordonner, en ayant leurs mains, très proches, de leur étui de pistolet :

- Monsieur ! S'il vous plait ? Arrêtez-vous !

- Je crois que c'est à toi qui parles et je crois aussi qu'on est foutu ! Enonce Anne, l'air effrayé.

- Merci Anne ! Je t'en prie, s'il te plait, sors d'ici. Requiert Tyrone à Anne, en regardant face à lui. Voyant les passants, à pied ou véhiculé d'un transport électrique, qui reculent, il constate, dans les voitures qui passent, que les passagers l'observent. Respirant un bon coup, il demande aux autres esprits mentalement.

Ryuku et Magnus, vous pouvez venir ici, s'il vous plait.

Eux deux débarquent devant Tyrone, restant immobile et en sueurs, à l'approche des policiers. Magnus, qui sent leur présence, lui suggère :

- Comme je te connais bien et vu que tu vas refuser de les tuer. Je te conseille de fuir, en courant de toutes tes forces.

- C'est la meilleure solution, mais dépêche-toi avant qu'on t'arrête vu que, là, tu es dans les nuages. S'insère Ryuku pendant que Tyrone sent la présence des policiers se rapprocher.

- Je suis concentré, ne t'inquiètes pas Ryuku ! Lui répond Tyrone puis s'adresse à un autre.

Quelot tu peux venir s'il te plait ?

- Quoi ? Jaillit Quelot, avec un visage énervé entre Ryuku et Magnus.

- Tu sais très bien ce que je vais te demander, j'ai besoin de ta vitesse à des moments où je vais faiblir. Tu m'aideras ou pas ? Demande d'un ton rapide Tyrone.

- Crois pas que tu vas retrouver un nouveau souffle parce que...

- Monsieur ! Le policier lui exige, à moins de deux mètres de lui, tout en interrompant Quelot pendant qu'il parle à Tyrone.

Je vais vous demander d'enlever votre capuche et de mettre vos mains derrière votre dos. Ne m'obligez pas à employer la violence.

Au ralenti, il commence à enlever sa capuche et reformule sa question à Quelot, furieux :

- Quelot ! Merde ! Je vais me faire arrêter ! Tu m'aides ou pas ?

- Ouais, allez gamin. Accepte Quelot, avec une expression de mécontentement.

Le peu de passant, qui marche, change de trottoir et s'écarte des policiers et de Tyrone, soit en les regardant ou en les filmant. Même les voitures ne passent plus, stoppées par leurs collègues des forces de l'ordre, un peu plus loin. Alors celui-ci, après avoir enlevé sa capuche qui a dévoilé toutes ses locks, un des policiers dit, en sortant très rapidement son arme :

- Oui, je pense que c'est lui. Il a des dreads.

Pendant qu'il met ses mains derrière son dos, l'un des policiers se place devant lui, en pointant son pistolet à impulsion électrique pour l'analyser de haut en bas. Tyrone bascule un peu la tête pour voir derrière lui puis se remet à regarder, devant lui, le policier. Celui-ci, face à lui, se rapproche et demande :

- Déclinez votre identité monsieur, s'il vous plait.

Tyrone reste stoïque, en transpirant modérément et en regardant droit dans les yeux le policier.

Sentant également la présence du policier derrière lui, qui a aussi son pistolet-taser dans les mains, Tyrone décide de ne répondre pas au policier, en ravalant sa salive. Le policier, derrière lui, redit avec une attitude agressive :

- Et tu n'entends pas ou quoi ? Dis-nous ton nom !

Tyrone continue de ne pas répondre, avec ses sourcils froncés et un faciès tendu, puis avertit mentalement, très rapidement un de ses esprits :

- Ryuku ! Prépare-toi ! Ryuku s'apprête à rentrer en lui, avant qu'il s'adresse aux policiers.

Laissez-moi partir, Messieurs les agents, je vous en prie ! Vous faites une erreur.

- On ne t'a pas demandé tout ça, on veut ton identité ? Je commence à perdre patience. Demande le policier, en face de lui, en haussant la voix, avant d'ordonner, le pistolet contre son front.

Bon, il me fatigue, menottes le ! Mais fais-le calmement, on nous filme.

Tyrone, mains derrière le dos, reste calme, en fermant les yeux et attend que le policier derrière lui se rapproche pour le menotter. Quand celui-ci pose sa main sur son avant-bras, pour lui mettre les menottes, Tyrone bascule sa tête pour observer la posture du policier, qui a rangé son taser pour le menotter. Alors qu'il tient les menottes, Tyrone ordonne :

- Ryuku ! GO !

Prenant possession de Tyrone, Ryuku se met à ouvrir grandement les yeux et commence à bouger ses mains, d'une vitesse fulgurante, en attrapant et serrant le bras du policier qui a les menottes. Donnant, à la suite, un coup de pied, rapide et puissant, sur le tibia du policier qu'il glisse, il le place genoux à terre. Le policier, voyant son collègue douloureux à genoux, commence à appuyer sur la détente de son taser, surpris par Tyrone, mais Ryuku, dans son corps, après avoir mis le policier à genou, pivote pour se mettre derrière le policier, pour l'utiliser comme bouclier. Ne recevant aucun patch électrique, Ryuku alors pousse le bras de l'agent qu'il a attrapé précédemment contre sa gorge. Le policier, à cause de la douleur, lâche les menottes, tandis que l'autre a enlevé son doigt de la détente pour ne pas électrocuter son collègue. Face au policier, qui pointe son arme sur lui et son otage, Ryuku décide de prendre le fusil taser avec son autre main libre du policier qu'il a maitrisé. Reculant avec lui, il lui donne un coup de crosse sur son crâne, qui l'évanouit sèchement. Ryuku, après cela, pointe son fusil aussi contre le policier. Ryuku jette un coup d'œil sur les civils qui l'admirent se battre et qui le filment. Le policier, ainsi, l'informe afin qu'il prenne garde avec le taser contre lui :

- Arrêtez ! Ça n'améliora pas votre cas !

- Je vous avais dit de me laisser partir. Réplique Tyrone, en reprenant possession de son corps.

- Trop de blabla ! Magnus, qui a été mis de côté pendant ce petit affrontement, prend possession de Tyrone, sans prévenir et tire rapidement sur le policier qui finit par terre, en recevant un patch électrocutant sur la poitrine qui provoque de lourdes décharges électriques. En transe par terre, Magnus, ensuite, dit, en sortant du corps de Tyrone, l'air satisfait.

Cool, j'ai toujours voulu tirer sur un de vos flics.

- Putain Magnus, tu es sérieux ? On est filmé ! Déclare Tyrone, en constatant, inquiet, les passants qui continuent à le filmer ou que certains le regardent, avec une certaine crainte.

- Tyrone ! Se manifeste Zachary devant lui, en mettant ses mains sur son épaule.

Arrête de discuter avec Magnus et cours ! Leurs collèges devraient bientôt arriver donc qu'on t'ait filmé, c'est le dernier de tes soucis. Subitement, une voiture de police arrive à l'autre bout de la rue, avec les sirènes, et Tyrone le remarque. Alors Zachary reprend, en présentant un faciès inquiet et lui ordonne, en hurlant.

Tu vois. Maintenant, COURS !

À plus de cinquante mètres de la voiture de police, sur le trottoir où il est positionné et où une dizaine de mètres des passants l'ont filmé puis l'ont regardé se battre avec deux policiers, Tyrone se met à courir, à contre sens, d'où provient la police.

Simultanément, Magnus a les mains en l'air, dans ses souvenirs, entouré par deux gardes de la Royal Navy qui pointent leurs armes contre lui. Par surprise, il se met à courir de la même manière que Tyrone. Entre deux maisonnettes, es de boue, toujours sous cette pluie glaçante et un ciel sombre, Magnus se faufile dans cette petite ruelle, pour semer les gardes qui lui tirent dessus à balle réelle. Il court, en mettant ses mains derrière la tête, pour se sentir protéger. Tournant à sa gauche sur une autre ruelle, il découvre un gros bassin en bois, contenant de l'eau, pour se cacher derrière cela.

Sortant ses deux fusils de ses étuis, placés sur les poches arrière de son pantalon, caché sous son manteau, il contrôle s'ils sont chargés et attend que les gardes se rapprochent du bassin où il est bien camouflé. Quand il semble les entendre venir, il sort brièvement sa tête, vérifiant que c'est bien eux et, sur de lui, il leur tire dessus, mais il ne les atteint pas. Les gardes de la Royal Navy, pour éviter de se faire tirer dessus, se cache derrière le mur d'une maison et tire aussi, sans certitude sur le bassin. Pendant qu'ils tirent sur le bassin, Magnus se déplace à quatre pattes à peu près sur dix mètres, avant de se remettre à courir, à toute vitesse.

Tyrone, quant à lui, dans le présent, débute sa course, se faisant poursuivre par trois policiers qui sont sortis de leur voiture de patrouille. Courant de plus en plus vite, en insistant sur son cycle respiratoire, il tourne sur le prochain virage et regarde bien en l'air et sur les alentours, avec une grande vivacité. Atterrissant sur une autre avenue, où cette fois-ci, il y a énormément de passants, à pieds ou sur des moyens de transport, électrique ou physique, il bouscule deux, trois personnes dans sa course, mais les policiers ne le lâchent pas.

Dans sa course, il remarque en peu de temps une petite rue étroite, après qu'on l'ait poursuivi sur deux cent mètres. S'empressant de la prendre, après avoir tourné à gauche, il traverse la route qui fait stopper, d'un coup sec, les voitures sur les voies de circulation. Les policiers, alors, repèrent qu'il a pris ce chemin et deux d'entre eux se séparent. Le seul policier qui reste, prend la direction que Tyrone a pris, en courant lui aussi en plein milieu de la voie de circulation sans risque, vu que Tyrone a causé un embouteillage. Puis, après avoir couru cinquante mètres dans cette ruelle, Tyrone se cache entre deux poubelles pour se reposer et prévient Ryuku, avec une voix essoufflée :

- Prépare-toi... Ça va cogner !

Ryuku prend possession de son corps, dans la seconde, attend calmement que le policier, avec son arme chargée à balles réelle, se rapproche de lui. Quand le policier passe devant les deux poubelles, sans le voir, comme il est bien masqué par l'ombre des poubelles, Ryuku, dans le corps de Tyrone, le frappe, avec la paume de sa main, sur son avant-bras, ce qui le fait lâcher son arme à cause de la douleur. Le policier, surpris, ne réagit pas dans l'instant, où Ryuku en profite pour enchainer avec un coup de talon sur sa cuisse qui le fait s'abaisser et finit par un coup-de-poing à 130° degré.

Celui-ci, après ces coups, tombe à terre et s'évanouit net. Tyrone, ayant repris son corps, contemple le membre des forces de l'ordre, le temps de reprendre sa respiration et constate rapidement que ces policiers arrivent dans l'autre sens. Après avoir aperçu l'entrée d'un immeuble dans l'enceinte de cette ruelle, peu éclairée par le soleil, il décide de foncer dedans pour chercher une solution.

Simultanément dans ses souvenirs, toujours dans sa course poursuite, lui aussi, Magnus monte dans un bâtiment comme Tyrone. Il observe le couloir, qui se divise en 3 chemins. En fonçant, Magnus discerne des escaliers au fond du troisième couloir et s'y file. Montant l'escalier, il observe, à travers une baie, les gardes qui le rejoignent.

D'un côté, Tyrone, dans la réalité, lui aussi, qui est déjà dans son immeuble, courant dans des escaliers, constate que les deux autres policiers le poursuivent. Tyrone, les voyants se rapprocher, accélère dans son ascension vers le dernier étage.

Gagnant ce lieu, il attrape une petite échelle, qu'il a entrevu, en appuyant sur un bouton qui la fait descendre, avant de grimper jusqu'à le ramener sur le toit. Quelques secondes, après avoir escaladé, avec difficulté, il entend que les policiers qui sont déjà au dernier étage. Tyrone, sur un toit désert, voit une distance de cinq mètres, à peu près, entre les immeubles, mais qui le fait atterrir soit sur le mur ou dans un appartement, en traversant la fenêtre. Alors il hésite à sauter, mais il entend le bruit de l'échelle qui prouve que les policiers le montent.

Prenant une bonne inspiration, il recule et cours de toutes ses forces. Devant ce vide, il saute jambes en avant de toutes ses forces, avec un visage apeuré, pendant le saut, mais il n'arrive pas à rejoindre le toit et commence à tomber. Mains devant le visage, par peur, il se retrouve, par miracle, à traverser une fenêtre, en tombant sur le dos. Par terre, dans une petite pièce, il examine vaguement, en arrière, voyant les policiers qui le regardent, énervé de l'avoir raté. Se relevant avec une petite douleur au pied et au dos à cause du saut, Tyrone sort de la pièce, en furie, sans relâcher ses efforts, en débarquant dans un salon où un vieil homme regarde la télévision. Dans l'action, Tyrone s'excuse envers cette personne âgée, qui ne s'occupe pas de lui et qui est concentrée sur son émission :

- Bonjour et désolé pour la fenêtre. Vraiment désolé !

- Bonjour ! Pas grave jeune homme. Déclare-t-il, en regardant attentivement son écran plasma.

Pendant que Tyrone avance jusqu'à trouver la porte de sortie pour fuir cet appartement, une femme entre dans le salon du vieil homme, par la porte derrière lui. Ne remarquant rien au premier abord, alors qu'elle a entendu un bruit, elle demande à l'homme :

- Mais à qui tu disais bonjour Papa ?

- J'ai dit bonjour à un très gentil jeune homme qui est sorti de ta chambre ! Répond très calmement le père de la fille, en ayant toujours les yeux portés en direction de la télévision.

- Quoi ? Se précipite-t-elle dans sa chambre, en constatant que sa vitre est cassée en mille morceaux puis elle se retourne, effarouchée.

Mais qui a fait ça papa ?

- Mais c'est le jeune homme, je t'ai dit ! Oh ! Tu as Alzheimer ou quoi ? Répète le vieil homme, en haussant la voix.

- Papa, c'est toi qui es Alzheimer, pas moi ! Réplique sa fille, en lui portant un regard critique.

- Ah bon ? Se questionne le vieil homme puis se remet à regarder la télévision en haussant les épaules.

Tant pis.

Quant à Tyrone, qui se retrouve dans le couloir de ce bâtiment, celui-ci fonce à la porte pour prendre les escaliers. Dedans, il remarque attentivement des échos de pas en bas où il y a des policiers qui commencent à monter, alors Tyrone décide de remonter sur le toit.

Parallèlement, dans les souvenirs de Magnus, pendant qu'il est traqué par la Royal Navy. Celui-ci surgit sur un toit, observe vite, autour de lui, en apercevant des maisonnettes avec des tuiles de différentes couleurs, avant d'entreprendre une nouvelle course à pied. Magnus se met à fuir les gardes de la Royal Navy, en sautant de toit en toit, sans glisser et sans ralentir. Subitement, il regarde à sa gauche et voit un des gardes se rapprocher de lui. Magnus décide de changer de direction, accélère malicieusement et saute sur ce garde qui ne l'a pas vu venir. N'ayant pas eu le temps de pointer son arme, du fait qu'il vient juste de monter sur la toiture, Magnus et lui tombent, en roulant sur eux même, avant d'atterrir sur le sol. Le garde se relève le premier et tente de lui donner un coup de pied au ventre de Magnus, mais ce dernier attrape son pied et lui mord le tibia à pleine dent. Pendant que le garde hurle de douleur, Magnus se redresse, crache, par terre, le peu de sang provenant de la morsure, puis il dégaine une dague pour lui planter en plein cœur. Souriant, avec ses dents ensanglantées, en le regardant mourir, il distingue que d'autres gardes se rapprochent, décidant ainsi de remonter sur les toits.

En haut d'un bâtiment, en harmonie avec les souvenirs de Magnus, Tyrone, dans sa course poursuite contre les policiers, atteint une nouvelle fois le toit. Dessus, Tyrone y trouve un bout de bois, le prend, et, avec, il bloque la porte d'entrée pour l'accès à la toiture. En même temps et de la même manière, Tyrone et Magnus, dans ses souvenirs, ils se mettent à sauter de bâtiment en bâtiment avec la gestuelle et assurance.

Par la suite Magnus, dans son passé, entend deux détonations, découvre deux gardes s'approcher de lui et qui n'hésitent pas à lui tirer dessus. Alors qu'il s'applique à voir devant lui pour courir, perçoit une grande terrasse, avec une vingtaine de draps blancs. Bondissant dessus, il marche à petit pas et s'accroupit pour se cacher derrière ses draps non transparents. Les gardes qui atteignent la terrasse, cherchant Magnus, alors que lui patiente, en surveillant leur venue. Se déplaçant doucement, il repère un des gardes contre les draps suspendus puis surgit derrière lui, en disant :

- Oh !

Le garde se retourne avec son arme, mais Magnus lui plante vite sa dague dans le pied puis il la retire vite pour le replanter de manière successive à l'abdomen. Le garde recule d'un pas, à cause du coup, alors que Magnus avance vers lui, attrape son cou avant qu'il tombe et le lui tord, d'un seul coup. Le garde, mort, Magnus prend son fusil dans sa main et la pointe sur l'autre garde. Patientant un instant pour bien viser, vu que les draps ne sont pas transparents, Magnus se fit au bruit de pas qu'il fait et au peu de visibilité qui peut avoir grâce au vent qui fait bouger les draps. Ecoutant attentivement, il change de position pour tirer, guette calmement et tire instantanément sur le dernier garde, en pleine tête. Entendant aucun garde, Magnus déshabille le garde mort, à côté de lui, prend ces affaires et s'enfuit, en descendant du toit.

Quant à Tyrone, qui saute d'un bâtiment à un autre, reconnait, en bas de la ruelle, des policiers qui le poursuivent. Après avoir atterri sur son dernier saut et s'être collé à un mur, Quelot débarque et demande à Tyrone, en le voyant fatigué et respire très fort :

- Tu ne veux pas que je prenne ta place ?

- Sinon faut qu'on trouve une solution... Intervient Magnus qui se produit sans qu'on s'y attende, en coupant la parole à Quelot.

Parce qu'avant, c'était assez simple de repérer les caméras et tout... Mais là, il te faut une super diversion pour que les caméras ne s'occupent plus de nous.

Epuisé, Tyrone avance lentement sur le toit où il est, en respirant très fortement, met un pied sur la rive, et leur répond à voix haute, à eux deux :

- Merci Quelot, mais on est proche de mon ancien boulot, je tiendrais le coup, je pense. Et Magnus je ne peux pas tout faire, ta diversion...

Puis quand il se retourne, en remarquant une autre porte donnant sur un petit jardin, Tyrone s'interrompt de lui-même, avec un léger sourire, et déclare bizarrement :

- Bonjour !

Dans la minute qui suit, de dos, Tyrone avec ses habits et sa capuche sur la tête, se remet à sauter vers un autre bâtiment où la distance est plus proche et les sauts moins risqué. Cette fois-ci, il ouvre la porte du toit pour descendre en courant, moins rapidement qu'avant, mais quand il le fait, il rencontre, face à lui, une armada de policier qui pointe leurs armes contre lui et qui lui ordonne :

- Monsieur Hirst, enlevez votre capuche et mettez-vous à terre, vous êtes cernés !

Se mettant à genoux et enlevant sa capuche, tous les policiers, étrangement, abaissent leurs armes en découvrant que ce n'est pas Tyrone, mais une toute autre personne. Contrariés et furieux, ils repartent dans le sens où Tyrone a été, de base, en laissant la personne qui s'est fait passer pour lui.

Quelques minutes avant, Tyrone a, en fait, vu un homme avec des habits en mauvais état et une odeur peu supportable, mais en se rapprochant de lui et du jardin, il lui demande malgré tout :

- Excusez-moi monsieur, mais on peut échanger de vêtement s'il vous plait ?

- Bien sûr, en plus, vos vêtements ont l'air plus propre et plus chaud que les miens.

- Super, merci monsieur. Et j'ai une autre faveur, si ça ne vous dérange pas, est ce que vous pouvez sauter vers ce bâtiment ? Demande gentiment Tyrone, en commençant à se déshabiller, mais l'homme le regarde bizarrement, avec un mouvement de recul de la tête, en entendant cela.

Mais je vous assure que vous ne pouvez pas tomber, en prenant de l'élan, l'espace entre les immeubles est faible. Puis si vous le faites, je vous donne cent euros, tout de suite.

- D'accord. Accepte l'homme, immédiatement, avec peu de réticence dans ses gestes, surtout quand il enlève son gilet pour lui tendre vers Tyrone.

Ils s'échangent les vêtements et Tyrone lui donne son argent, qui a permis de créer une diversion. Consécutivement, deux policiers arrêtent le SDF, tandis que Tyrone, lui, sort d'un autre bâtiment plus loin avec le gros gilet trouer à capuche du sans abri et s'en va à contre-sens des policiers.

Alors, dans le groupe des policiers qui traque Tyrone, un d'entre eux crie, après avoir totalement perdu totalement sa trace :

- Mais bon sang ? Où est passé ce gamin ?

Quant à Magnus, simultanément, lui aussi, dans son passé, sème les gardes avec le costume d'un des gardes qu'il a tués, et marche, avec ce petit sourire victorieux.

IV

Dans les bâtiments de la B.A.C, dix minutes après la fin de la course-poursuite contre Tyrone, dans une salle d'opération composée d'un grand écran et de policiers sur des dizaines d'ordinateurs. En appel vidéo, un des policiers contacte le centre d'opération, avec à l'intérieur l'agent Benatia et De Marnes, en compagnie de leur commissaire général Jerry Larson. Celui-ci, droit tel un soldat de l'armée, écoute le policier qui, à travers les images qui renvoient sur le grand écran, est entouré de plusieurs policiers et qui lui fait un récapitulatif :

- Monsieur, on l'a perdu !

- Quoi ? Est surpris le Général Larson, qui ouvre grandement ses yeux.

Comment vous avez fait pour perdre un gamin ?

- Je ne peux pas vous dire. Il court vraiment très vite et en plus, il a neutralisé trois de nos hommes à mains nues. Certains passants ont même filmé ses actes.

- De quoi ? Demande, en hurlant, le Général au policier.

- Tu vois que ton petit jeune n'est pas net Myriam. Tu trouves ça normal qu'un gamin sache mettre à terre trois flics. Discute séparément Myriam et Jérôme sur Tyrone à voix basse, au fond de la salle.

Myriam ne répond pas à Jérôme, mais elle exprime à travers son visage de l'énervement, en fronçant ses sourcils. Cependant, le Général, lui, poursuit avec son interlocuteur, sur un ton autoritaire :

- Ecoutez-moi bien ! Tous autant que vous êtes ! Je veux que vous établissiez un périmètre de recherche, mobilisez toutes les caméras de surveillance. On vous envoie ses empreintes numériques et son visage pour pouvoir l'identifier plus facilement.

- Oui Commissaire Général ! Je les préviens. Répond le policier, en ayant honte.

- Attendez deux minutes. Comment a-t-il pu vous duper alors que vous l'avez pisté via des caméras de surveillance et que nous-même, on le suivait à travers vous ? Demande le général, en se grattant la barbe.

- Il a utilisé un subterfuge avec un clochard, qui s'est fait passer pour lui, et l'a utilisé pour s'enfuir.

- L'enfoiré ! Bon repartez au travail ! Le Général raccroche avec le policier, en faisant signe de couper aux policiers sur les ordinateurs. Puis il secoue la tête péjorativement, se retourne et s'adresse à Myriam d'un ton affirmatif.

Agent Benatia, êtes-vous, à présent, convaincue ou pas que le jeune Hirst n'est pas totalement innocent ? Parce que là, il réutilise un SDF pour sauver sa vie comme pour ses activités illégales dans le sous-sol, c'est trop de coïncidences, là. Non ?

- Oui, mais ça ne fais pas de lui un coupable. Répond Myriam, pas sûre d'elle, en fuyant le regard.

Je ne sais pas, c'est bizarre. Je ne peux pas l'expliquer, mais je ne pense toujours pas que c'est lui le coupable... Et je pense surtout qu'on le piège.

- Il n'y a rien de bizarre, Myriam ! S'exprime Jérôme, en la dévisageant.

Ce gamin est suspect, il cache quelque chose et toi, tu n'arrives même pas à le voir.

- Non, je ne vois pas comme vous, désolé ! Mais ce gamin n'a pas le profil, soyez objectif et écoutez votre instinct. Explique Myriam à Jérôme et à son commissaire général, en plaçant ses mains sur ses cuisses.

- Bon, j'en ai assez ! S'interpose le Général Larson, assez tendu.

Je ne compte pas vous écouter débattre là-dessus et surtout pas ici. Je vous ordonne d'aller sur le terrain pendant que moi, je vais essayer de ralentir la progression des vidéos sur le net de monsieur Hirst, en train de neutraliser nos hommes. Ensuite, nous participerons à la recherche ensemble.

- Oui Commissaire Général ! Répondent Myriam et Jérôme, en se dirigeant vers la porte de sortie.

Quand les deux sortent, le Commissaire Général, est debout, face à l'écran qui n'affiche rien. Celui-ci sort son téléphone et écrit un message à Octobre où il ordonne « Vas à l'église, c'est là-bas qu'on a plus de chance de choper le gamin. Tiens-moi au courant. » Il appuie ensuite sur '' Envoyer '', range son téléphone et va regarder attentivement son tableau d'affichage sur l'écran d'ordinateur, montrant la carte de la ville.

V

Quelques minutes après, devant l'entrée d'une boite de nuit, celle où Tyrone a travaillé, avant qu'il y ait vu le meurtre d'une femme, commis par le Général Larson et vu une centaine de corps éventrés. James, debout avec son sac à dos, y est posté et patiente, en surfant sur son smartphone. James envoie un message à Steph lui disant « Je continue à régler un problème, je t'assure que tout va bien pour l'instant ».

Rangeant son téléphone dans sa poche, il admire l'environnement, les passants et les voitures qui passent autour de lui, puis soudainement, Tyrone surgit derrière James, en tenue de clochard, bien dissimulé, et lui demande, à voix basse :

- Tu l'as ?

James sursaute aussitôt, en entendant sa petite voix, donc il se tourne rapidement, face à lui, en mettant ses mains contre sa poitrine :

- Putain ! Ne me fais pas peur comme ça ! Puis en respirant, il sent une odeur étrange et lui adjure.

Wah ! Mais c'est toi qui sens mauvais comme ça ?

- Oui, oui, c'est moi qui pue ! Admet Tyrone, à bout de nerf et fatigué.

Excuse mec, mais je suis dans la merde complètement. Donc je n'ai pas le temps, tu as ton ordinateur ou pas ?

- Oui je l'ai, rentrons, tu m'expliqueras! Propose James.

Les deux jeunes hommes ouvrent la porte du night-club, qui n'est pas fermée. Tyrone passe le premier et James le poursuit, en regardant, derrière lui, avant de fermer la porte. À l'intérieur, ils constatent que la piste de danse est vide et sombre, ils avancent doucement et James demande en même temps :

Qu'est-ce que tu fais avec ce vieux gilet sur toi ?

- Je me déguise ! Répond, froidement, Tyrone qui a le regard sombre, en observant tout autour de lui.

- Tu trouves le moyen d'être drôle alors que le gars qui te recherche et qui veut ta mort est un flic.

- Maintenant il n'y a pas qu'eux qui me recherchent ! Réplique Tyrone à James, en lui ordonnant, par la suite, à côté du comptoir.

Pose ton ordi ici qu'on bosse, s'il te plait.

- C'est pour ça que tu veux que je te donne le plan de la ville où il y a toute les caméras de surveillance, parce qu'il te recherche. Émet James, en posant son sac et en sortant son ordinateur.

- Si tu savais, c'est plus profond que ça. S'assoit Tyrone sur le comptoir, en balançant son gros gilet du SDF loin.

- Je veux bien le savoir. Demande subtilement James, en allumant l'ordinateur et en regardant Tyrone, sur le comptoir tandis que lui est debout.

Mais enfaite, le patron n'est pas là ?

- Hé, mais qu'est-ce que vous foutez ici ? Je me disais bien que j'avais entendu du bruit. Apparait l'ancien patron de Tyrone, derrière eux.

- Oh merde ! Quand on parle du loup ! Tyrone, s'adressant à voix basse à James, se lève de sa place et s'avance vers son ancien gérant pour lui parler.

Bonjour Monsieur, écoutez, j'ai juste besoin de votre wifi et après, on s'en va.

- C'est toi, Tyrone ? Tu te fous de moi ! Tu as disparu du jour au lendemain sans me prévenir. J'ai dû recruter un DJ qui est à chier, parce que tu m'as lâché et tu crois que je vais accepter que tu utilises mon wifi. Dégage, tout de suite ! Hausse-t-il la voix sur Tyrone, pendant que James est sur l'ordinateur.

- Vraiment Monsieur... Supplie Tyrone à son patron, tandis que James pianote encore sur son ordinateur, sans s'occuper d'eux deux, qui se disputent.

Écoutez, je sais que je n'ai pas été cool, mais là j'ai eu et j'ai toujours d'énormes problèmes. Je vous promets qu'après, je mixe pour vous pendant 1 mois sans salaire.

- Tu crois m'acheter ! Allez, je vais appeler la police ! Menace son ancien patron, en sortant son téléphone face à Tyrone.

- NON ! Ne faites pas ça, pas la police ! Attrape-t-il la main de son patron qui se débat.

- Si, si. Affirme l'ancien patron en repoussant Tyrone et en observant James qui est sur son ordinateur.

Surtout, qu'en plus, ton pianiste de l'informatique continue à faire ces trucs, pendant que je vous ordonne de quitter mon club.

- Et le pianiste de l'informatique, il s'appelle James ! Intervient-il, après qu'on ait parlé de lui, mais toujours en train de naviguer sur son ordinateur.

- Je m'en fous, qu'est-ce que ça peut me faire de savoir ton nom ? Questionne le patron à James.

- Tout Monsieur !

- Quoi ? Bon allez, j'appelle les flics. Est à bout l'ancien patron et commence à taper les chiffres pour appeler la police.

- Vous n'allez pas le faire ! James, arrêtant de taper sur son clavier, s'incline, en disant de manière exaspérée, alors que Tyrone et son ancien patron sont face à face.

Je déteste me répéter surtout quand je ne suis pas d'humeur, donc je vais faire vite. Vous vous souvenez du dernier jour où Tyrone a travaillé ici et que j'ai réparé un bug.

- Non, mais c'est quoi...

- Ne me coupez pas ! Interrompt-il l'ancien patron de Tyrone, en montant la puissance de sa voix, avant de se rapprocher d'eux.

Je reprends, ce bug, en fait, était un cheval de Troie implanté dans votre réseau internet qui cachait des photos masochistes de vous. De très belles photos, faut dire, qui sont sur mon téléphone et aussi sur mon cloud. Sort-il son téléphone de sa poche.

- Et...

- Oui, vous allez penser que je bluff. Argumente James, en se mettant face à lui, à côté de Tyrone qui ne comprend pas ce que fait James, en le regardant étrangement.

Mais non, je n'ai pas le temps pour ça. Je rajouterais juste que c'était une certaine Eloïse qui a pris ses photos. Subitement, le gérant du night-club se met à paniquer et transpirer.

Donc maintenant, soit vous nous laissez travailler juste cinq minutes ou vous appelez les flics, mais votre réputation de gérant de boites de nuit et d'hommes d'affaire dominateur et perfectionniste s'en va, en l'air, en un clic. Vous choisissez quoi ?

- Tu... Bégaye l'ancien patron, en transpirant.

- Oui, si vous voulez, je bluffe ? Mais vous avez trois secondes. Se met à compter James, avec le téléphone sous la main et son pouce à deux centimètres du bouton « envoyé » sur son smartphone.

1... 2...

- C'est bon... Mais supprimez ces photos, s'il vous plait. Se résigne l'ancien patron.

- On verra, mais je sais que vous me détestez et c'est réciproque. Maintenant, sortez s'il vous plait. On a du travail. Ordonne James à l'ancien patron.

L'ancien patron de Tyrone s'en va, en sueur, et sans dire un mot avec la tête baissée, en se grattant la tête, après avoir monté l'escalier. James, juste après qu'il soit parti, repart en direction de son ordinateur pour reprendre ce qu'il fait, sans dire un mot, l'air enragé, pendant que Tyrone lui dit, en restant estomaqué par les menaces sorties par James :

- Wah ! Mais pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais ces photos ?

- Tu avais perdu la mémoire. Et, maintenant, vu que toi et moi, on se cache des choses. Moi aussi, je peux bien avoir des secrets. Reproche subtilement James à Tyrone.

- Arrête ! Exprime, d'une manière gênée, Tyrone, en le rejoignant.

Tu sais très bien que je peux ne pas tout te dire. Ça te mettra trop en danger !

- Ah bon ? Parce que ce que je fais pour toi, depuis ton accident, ne me met pas en danger donc ? Demande James, d'un ton agressif.

- Mais...

- Hum... Bref ! Exprime-t-il à Tyrone, de très mauvaise humeur, puis face à son ordinateur, il lui montre, avec sa main, l'écran en disant :

Tiens. Ton plan de la ville, avec la position des caméras, est là. Tu veux l'imprimer et que j'agresse ton ex patron pour qu'il te les donne en couleur Majesté ? Vu que je suis ton serviteur.

- Arrête tes bêtises ! Tyrone met sa paume de main contre James, pour le pousser doucement, afin qu'il s'écarte, en se plaçant face à l'ordinateur.

Et non, je n'ai pas besoin, j'ai ma mémoire.

Tyrone analyse attentivement le plan pour le mémoriser. Il baisse le plan avec la souris de l'ordinateur pour retenir l'ensemble des positions des caméras, et se demande mentalement, après avoir fini :

- Tu as tout enregistré aussi Imala ?

- Parfaitement enregistré ! Débarque Imala, derrière lui, avec une expression du visage sérieux.

- Bien, merci Imala ! Remercie-t-il mentalement, avant de s'adresser à James pour le remercier également, en lui tendant la main.

Merci beaucoup mon pote ! Tu es le meilleur !

- Pas le meilleur parce que je ne sais pas ce que tu vas faire ! Renchérit James, de manière abstraite.

Tu crois que je vais oublier ! Tyrone, tu es poursuivi par un ancien Général qui vient d'être nommé commissaire général de la B.A.C ! Et toi, tu veux te comporter comme un gars qui trouve ça banal.

- Ce n'est pas banal mec... Indique Tyrone avec des yeux, qui deviennent rouges et s'éclaircissent, mais également une voix, ayant un ton mélodramatique, avec beaucoup de lenteur dans ses propos.

Je flippe tellement si tu savais... Mais je ne le montre pas, et je n'ai pas le temps de le montrer !

- D'accord, mais ça n'empêche pas que tu doives faire ça seul ! Tes proches, dont moi, et tes parents sommes là pour toi. Se calme-t-il pour rassurer son ami, en baissant le volume de sa voix.

- Si j'implique mes parents et toi, vous serez des cibles pour eux. Se justifie Tyrone, en haussant la voix.

- Mais mon frère et moi, vu qu'on t'a déjà aidé : être des cibles n'est plus un problème, donc le mal est fait. Monte-t-il les épaules, en ne comprenant pas les propos de Tyrone.

- Mais il t'arrive quoi ? Hausse la voix Tyrone, ne saisissant pas la réaction de James.

Après toutes ces années, tu crois vraiment que si, toi, tu es en danger, ce ne sera pas un problème pour moi ?

- Tes gestes le prouvent ! Et c'est toi qui le dis.

- Écoute ! Lui répond Tyrone, en tapotant avec son index son torse pendant toute son élocution.

Tu veux savoir pourquoi tu es le seul à savoir la moitié de la vérité. Parce que tu es celui avec qui je passe le plus de temps. Tu aurais remarqué si j'avais un comportement bizarre et tu serais allé le dire à mes parents. Et là, mes parents auraient été impliqués, donc j'ai préféré te dire la vérité pour empêcher que mes parents sachent, car ils n'ont pas les épaules pour tenir le choc face à des tentatives d'assassinat sur leur fils. C'est tout !

- Han ! Alors j'ai fait une mauvaise initiative, en parlant de ça à ta mère !

- Tu as fait quoi ? Ouvre-t-il grandement ses yeux, en entendant les propos de James. Tyrone, d'un coup, agrippe violemment son tee-shirt.

- Tu as bien compris ! Déclare James, d'un air certain en voyant son ami, attrapé son haut.

- Mais pourquoi tu as fait ça ? Appuie-t-il sur son tee-shirt, de plus en plus fort, sans chercher à le soulever, mais en serrant les dents, presqu'à les grincer.

Merde ! Merde !

- Oh ! Arrête de t'inquiéter comme ça ! Et lâche-moi ! Le fait-il reculer d'un pas, avec sa main droite qui lâche son haut.

Au début, j'allais vraiment lui dire tout ce que tu m'avais raconté, mais j'ai décidé de tenir parole. Alors au contraire, je lui au dis que tu étais bizarre depuis quelque temps, que je trouvais que tu n'étais pas comme d'habitude, que tu avais une attitude étrange et surtout que tu disparaissais sans prévenir.

- Et ? Pourquoi tu lui as raconté tout ça ? Tu ne pouvais pas te taire simplement ! Demande Tyrone, en étant furieux.

- Parce que je m'inquiétais pour toi. Tu ne répondais pas à ton téléphone donc j'ai fait ce qui me semblait juste. Souligne James et rajoute pour finir.

En plus, ta mère n'avait pas l'air inquiet ! Elle m'a même dit qu'elle avait remarqué ça aussi et qu'on en reparlera parce qu'elle a une urgence ! Donc je suis fier de moi, et si c'est à refaire, je le referais.

- Ok ! Ok ! Ok ! Répète-t-il cela, en se mordant, faiblement et volontairement, la langue.

- Ouais ! James, qui remet une couche en fermant son ordinateur, le remet dans son sac.

J'ai compris, tu es trop borné pour me dire quoi que ça soit ! Tu as peut-être raison, c'est pour mon bien. Laissons tomber !

- D'accord, je vais te raconter ce qu'il s'est passé après que je t'aie quitté à l'école, mais saches que c'est toi qui as voulu savoir ! Précise Tyrone, en se plaçant contre le comptoir, avant de narrer les faits.

VI

Devant l'église du père Kanté, sur la route qui est fluide. Deux SUV noires s'y garent. Sept hommes sortent des deux voitures, dont Monsieur Octobre, l'homme en noir. Eux tous, rentrent dans l'église en formation, trois à l'avant, avec Octobre au milieu, et les trois autres derrière. Passant la grande porte d'entrée, Octobre contrôle, avant de leur ordonner avec les mains, en direction des extrémités :

- Séparez-vous ! Je veux que vous ayez un angle sur l'ensemble de la scène.

L'équipe se divise chacun de leur côté. Deux hommes restent au rez-de-chaussée, deux autres se dirigent vers des pièces, en dehors de la Nef, en possession de leurs armes de précision. Les derniers hommes, eux, sont montés à l'étage pendant que le père Kanté est devant le chœur, à genoux, en train de prier, mains jointes. Monsieur Octobre, lui, s'avance à petit pas dans le cœur de l'église, au milieu d'une quarantaine de bancs installée, puis déclare au prêtre Kanté, à haute voix, en souriant à la fin :

- Mon père Kanté : On a beaucoup de choses à se dire ou plutôt... A se confesser !

Le père Kanté ouvre ses yeux délicatement, avec un regard morose, se redresse doucement, en forçant une jambe après l'autre, tout en ayant une expression du visage péjorative. Remettant, ensuite, son habit droit, en tirant dessus et en l'essuyant sur les épaules, il se pivote naturellement pour observer Octobre, d'une manière obscure.

VII

Près de la porte de sortie du club, James est planté sur place, après avoir rangé son ordinateur dans son sac à dos, tandis que Tyrone finit de lui raconter ce qu'il s'est passé.

- Mais comment tu as fait pour leur échapper ? Demande James, après son récit.

- La chance, la ruse et la vitesse. Mais surtout de la chance. Émet Tyrone, en haussant les sourcils.

- Tu en as pas mal, faut le dire, en ce moment ! Affirme James à Tyrone, en hochant la tête.

Mais tu es sûr que tu ne veux pas plus d'aide surtout de la part de Jimmy, on pourrait grave t'aider.

- Je te dirais, mais là j'ai besoin d'aller à l'église un instant et me reposer. C'est le meilleur endroit où je pourrais réfléchir et où que je me sentirais en sécurité l'espace d'un bon moment vu que la police n'a pas le droit d'y rentrer pour faire une perquisition ou arrestation.

- Ouais... Tiens ça ! Donne-t-il un mini boitier à Tyrone.

- C'est quoi ça ? Ne reconnait-il pas cet objet, en l'occultant, à répétition, du regard.

- C'est un bipeur, c'est avec ça que mon frère et moi, on discute quand on parle informatique. Si tu vois ce que je veux dire ! C'est analogique, personne ne peut le repérer et le pirater. Répond James à son ami.

- Merci alors ! Tend-il sa main face à James.

- T'inquiète. Donc si tu as un quelconque problème... Lui serre-t-il la main, en poursuivant d'un ton bienveillance.

Bip moi ! Regarde-t-il Tyrone, en insistant.

Mais vraiment, n'hésite pas !

- Je ne peux plus me permettre ça. Déjà le message que je t'ai envoyé si je ne l'avais pas crypté, je ne te l'aurais jamais envoyé. Précise Tyrone à James, devant la porte de la sortie de la boite.

- Tu l'as jeté ton téléphone, au moins ? Demande James, à Tyrone, en collant son épaule gauche au mur.

- Oui !

- Tant mieux. Va et dis-moi quand tu arrives là-bas ? Exige James à Tyrone, qui lui répond, en reprenant son vieux gilet dans sa main. Puis James finit sur cette phrase sur un ton comique :

Mais avant de partir, disons au revoir à ton ex-patron.

- En parlant de ça... Lève son doigt Tyrone, l'air de se rappeler quelque chose, en lui jetant le gilet du SDF qu'il a repris précédemment.

Tu peux me jeter ce gilet et moi, je vais lui demander un autre service.

- Tu vas lui demander quoi ? S'interroge James, en réceptionnant le gilet, que Tyrone vient de lui lancer, qu'il écarte de son visage, à cause de l'odeur.

- Je veux faire un tour dans les objets perdus.

- Ah, j'ai compris. Espérons qu'il accepte ! Exprime James à Tyrone, pendant que celui-ci se dirige vers le bureau de son ancien gérant.

- Avec ta menace, c'est sûr à 200% ! Prétends Tyrone, sans se retourner, avec un petit sourire.

Quelques minutes après, tous les deux sortent de la boite et se séparent. James va à gauche pendant que Tyrone, lui, avec une nouvelle tenue, casquette et sweat à capuche noir, qui recouvre partiellement son visage, se dirige à droite. Durant sa marche pour accéder à l'église, Tyrone appelle Imala mentalement, qui est assise par terre, dans la sphère spirituelle. Celle-ci a transféré, sur les murs de la sphère, les images du plan de la ville avec la position des caméras :

- Tu m'entends, Imala ?

- Oui, je t'entends Tyrone. Explique Imala, en se levant et visionnant la carte, toute en suivant le trajet avec sa main dans la demi-sphère mental, pendant que Tyrone l'entend, en marchant dans la rue.

Donc pour aller à l'église. C'est tout droit, tu descends dans le prochain métro, en bas, tu passeras devant une caméra qui pivote, tu attendras de passer au bon moment, puis tu remonteras les escaliers de la station et tu éviteras la caméra de gauche, en changeant de trottoir. Tu continueras tout droit après, ensuite vers la dernière ligne d'arrivée, tu devrais attendre le bus pour marcher derrière lui. Après ça, tu auras une voie piétonne sans caméra et tu arriveras devant l'église.

- Exactement, c'est le seul chemin que je voyais aussi. Je voulais avoir ton aval. Développe mentalement Tyrone.

- Parfait ! Restes en alerte ! Conseille Imala, de là où elle est installée, en contemplant aussi la vue qu'à Tyrone, via les murs du dôme.

Tyrone suit le parcours, d'abord tout droit, très serein, en analysant tout autour de lui, comme avant, avec plus de légèreté. Ensuite, il passe dans une station de métro, descend l'escalator, en respirant de plus en plus fort. Il s'arrête, en regardant sa montre pour faire semblant, pour attendre que la caméra pivote de l'autre côté. Imala, la seconde d'après, apparait devant lui, et lui fait signe en hochant la tête. Tyrone, alors, repasse et voit que la caméra est de l'autre côté. Il traverse un petit couloir, puis remonte à la surface par les escaliers. Après cela, il avance au milieu de la foule, mais dans cette foule, se tient un policier qui passe à un mètre de lui. Avec ses écouteurs dans les oreilles, Tyrone marche, en faisant semblant qu'il ne l'a pas vu, mais ce policier, derrière, a un pressentiment, en l'ayant vu. Celui-ci décide d'aller le voir sans se faire remarquer et demande posément quand il est à posteriori de Tyrone :

- Monsieur, avec la casquette et le sweat noir, s'il vous plait, vous pouvez vous retourner.

Corrélativement, Magnus, lui, dans son passé, en train de marcher tranquillement dans les rues pluvieuses avec sa tenue de la Royal Navy, après les avoir semé et volé les vêtements d'un des gardes qu'il a tué. Autour de quelques passants qui se baladent, Magnus se fait férocement encercler par sept gardes, armés de fusil de l'époque, qui lui ordonne sur un ton autoritaire :

- Magnus Tabarsa ! Vous êtes en état d'arrestation !

Rythmiquement, Tyrone, dans le présent, reste sur place, autour de plusieurs piétons qu'ils ne portent pas d'importance au policier, qui recommande cela à Tyrone. Se mordant la lèvre inférieure, il pense :

- Je suis dans la merde !

- Je te conseille moi... Apparait Magnus, en se plaçant devant lui, toute en basculant sa tête sur le côté droit.

De le mettre K.O. avant qu'il contacte ses amis.

- Magnus ! Crie mentalement Tyrone.

On n'est pas tout seul dans la rue ! Si j'attaque un flic, on va me remarquer et je crois que je me suis fait assez remarquer aujourd'hui. En parlant de ça, ça m'étonne que James ne m'ait pas parlé des vidéos prises par les passants quand j'ai mis à terre les flics.

- Tu es sérieux Tyrone ? Intervient Imala.

- Désolé, c'est vrai.

- Ben... Poursuit Magnus, en revenant à ce que doit faire Tyrone.

Cours ! Il n'y a pas le choix.

- Si je cours, ils vont savoir où je vais ! Ce n'est pas l'objectif. Souligne Tyrone, contrarié, sentant qu'on se rapproche de lui et voyant les personnes qui commencent à s'écarter de lui.

- Moi, j'ai une idée ! Surgit Anne, au milieu d'Imala et de Magnus.

- J'accepte, se soumet Tyrone presque par contrainte.

Au point où j'en suis. Mais Anne, s'il te plait, ne fait pas de...

Anne prend possession de Tyrone, avant qu'il ne finisse sa phrase. Le policier, s'étant rapproché de lui, répète, en lui touchant l'épaule, avec sa main gauche et son autre main sur son taser :

- Monsieur ! Vous m'avez entendu, je vous demande juste de vous retourner.

- Retourner ! Retourner ! Retourner ! Avant, dans l'ancien temps, les hommes ne touchaient pas les femmes comme ça... Enfaite oui, ils nous touchaient comme ça... Mais attendez, vous m'avez touché. Vous êtes fou ! Déclare aléatoirement Anne, dans le corps de Tyrone, en marchant, en pas de canard, horizontalement, avec la tête baissée, toute en employant un ton de voix plus efféminée.

- Euh... Monsieur. S'écarte le policier qui découvre Tyrone, dire des propos hasardé, en bougeant la tête de tous les côtés à toute vitesse.

- Non mais au Reich, ce n'était pas comme ça ! Moi, maintenant, je suis une handicapée mentale, j'aurais fini dans les camps ! Se met-elle à pleurer à flots, à travers Tyrone.

En plus une femme là-bas. Olalala ! Mais bon, heureusement, je suis un esprit. Poursuit Anne, en arrêtant de pleurer et en voulant lui faire un câlin au policier.

- Non... Tend-il les mains vers Tyrone pour le repousser.

Désolé de vous avoir embêté Monsieur ! Vous pouvez y aller !

Anne, voyant que le policier le repousse, se remet à pleurer, et fuit en continuant à parler seul :

- Menaces Terroriste, flics qui touchent les gens, ma jambe qui me fait mal ! Seigneur, Seigneur, Esprit des sept corps qui nous sommes ? Enchaine Anne, en s'avançant, avec les mains en l'air, comme-ci elle prie, après s'être fait remarquer par les quelques passants.

Le policier, après avoir laissé partir Tyrone, contacte ses collègues :

- Central, c'était une erreur ! J'ai cru que c'était le jeune Hirst, mais là, c'était un fou qui se prenait pour une femme ou je ne sais pas quoi ? En plus, il n'avait pas de tenue de clochard. Désolé.

- D'accord, reprenez la surveillance ! Ordonne son patron au téléphone.

Puis le policier raccroche, part dans le sens inverse de Tyrone et se dit à lui-même, encore choqué :

- Wah ! Mais faut les enfermer ces gens-là !

Quant à Magnus, dans les souvenirs de sa vie, celui-ci est alors appréhendé, par terre, couché au sol par les gardes qui l'ont menotté avec des grosses chaines en fer.

- Enfin ! Dit un des gardes, plus spécifiquement, avec de la haine.

Oui, on l'a eu ! Ce salopard de Magnus, pirate de merde ! J'espère qu'il se fera trancher la tête.

Magnus, alors, se fait lever par deux des hommes. Ils le mettent debout avec ses chaines autour des poignets, et l'avancent jusqu'à une charrette pour prisonnier devant eux. Magnus lui, pendant sa marche, exprime son plus grand sourire narquois.

Successivement, Tyrone, qui a repris sa route pour l'église, après avoir berné le policier grâce à Anne, marche là où il doit être derrière un bus, l'espace d'un instant. Ayant repris son corps, Tyrone remercie véritablement Anne :

- Putain, merci Anne, tu es vraiment la meilleure ! Mais comment tu as su que ça allait marcher ?

- Je ne sais pas, de base, je voulais retrouver la sensation de marcher un peu ! Répond Anne à Tyrone, ayant déjà l'esprit ailleurs.

Magnus, juste à côté, explose de rire, en pleurant de joie, mais Tyrone change de faciès, après avoir entendu la réponse d'Anne. Désespéré, avec une légère joie, Tyrone prononce à Magnus, qui se moque d'eux :

- Tu peux rire, mais au moins, moi, je n'ai pas été arrêté au cours de ma course poursuite !

- Ne parlons pas d'expérience que tu n'as pas Timy ! Réplique Magnus, ne souriant plus.

Tyrone sourit pour avoir échappé à l'arrestation, malgré le fait que Magnus ait encore oublié son prénom. Négligeant cela, il se met à suivre son chemin pour atteindre l'église.

VIII

Dans un bar parisien, avec de nombreuses personnes qui mangent ou boivent, juste après avoir quitté Tyrone, James, tenant un verre de jus entre les mains, est au comptoir, avec son sac à dos contenant son ordinateur sur la table. Sortant son ordinateur portable, il l'allume, en appuyant sur le bouton « on/off ». En attendant que l'ordinateur se mette en marche, James boit son jus et puis quand l'écran d'accueil s'affiche, il dépose son verre et ouvre une application.

Sur cette application, s'affiche une carte de la ville où James surveille Tyrone secrètement par géolocalisation. Sur la carte, se montre un avatar, qui ressemble au visage de Tyrone qui marche, s'apprêtant à rentrer dans une église. Sur l'autre moitié de son écran, il affiche un site web où il pirate aussi les caméras de surveillance qui présente Tyrone, marchant devant l'église du prêtre Kanté. Regardant son écran soucieusement, avec les coudes sur la table et les mains devant sa bouche, il entend, alors qu'il est pleinement concentré :

- James !

Il se retourne délicatement et constate que c'est Katia. Celle-ci est assise à l'autre bout du bar accompagnée d'une amie et elle l'a aperçu. Se faisant la bise, James lui demande curieusement, en fermant rapidement les fenêtres de ses applications :

- Salut Katia, qu'est-ce que tu fais là ?

- Je bois un verre avec ma pote, là. Vu que '' ton pote '' m'a lâché à la dernière minute sans raison. Déclare spontané Katia.

- Ah bon ? Fait-il semblant d'ignorer ce fait.

- Et oui ! Tu ne sais pas où est Tyrone, j'imagine ? Demande Katia.

- Non ! Je ne l'ai pas vu depuis ce midi. Et moi-même, j'ai loupé mon cours de cette aprèm donc il est peut-être en cours... Mais je t'en prie assieds-toi. Propose James, en la voyant debout depuis qu'elle est venue le voir.

- Merci ! S'assied, à son tour, Katia.

Mais c'est bizarre. En général, il me répond vite.

- Je ne sais pas où il est, je ne lui parle pas 24 heures sur 24, moi !

- Vrai ! Admet Katia à James.

Et toi, tu fais quoi ?

- J'attends Steph ! Répond James, en regardant au loin.

Et là-voilà.

Il se lève, en souriant et lui faisant signe qu'il est ici. Arrivée devant James et Katia, Steph l'embrasse avant de saluer Katia, qui se met debout, en lui faisant la bise. Après ces salutations, Steph demande à James, en s'asseyant entre eux :

- Baby, ça va ? Tu as pu régler ton problème ?

- Oui, on va dire ça ! Répond-il à Steph.

- Tu avais des problèmes ? Sans indiscrétion... S'immisce Katia entre deux.

- Rien de grave, à l'heure actuelle, Katia.

- D'accord ! Porte-t-elle son attention sur James et Steph.

Je ne vais pas vous embêter plus ! À bientôt vous deux et James, dis à Tyrone de me répondre... Hein.

James lui fait un signe de la tête, avant qu'elle s'en aille. Puis quand elle est allée rejoindre son ami, Steph réitère sa demande, en contemplant droit dans les yeux James :

- Bon, tu vas me raconter ce qu'il s'est passé ?

- Tyrone a des problèmes, de réels problèmes. Répond franchement James, en murmurant, après que Katia les ait quittés.

J'ai fait de mon mieux pour l'aider, maintenant c'est à lui de régler son merdier.

- Hum... Exprime Steph à James, en croisant les bras.

- Quoi ? Hum ? Je te connais Steph. Exprime-t-il, avec un peu d'agacement.

Tu ne connais pas l'histoire dans son ensemble, mais tu me sors « hum ». Il ne me dit rien depuis le début, à part quand je le menace. Tu crois que je vais me battre pour lui, alors qu'il ne m'aurait rien dit si je ne l'avais pas forcé. C'est bon, j'ai déjà assez donné.

- Et ? Questionne Steph d'un ton tout aussi direct à James, qui s'est assis.

Tu n'es pas un enfant, James ! Tu es plus intelligent que ça, ton ami a besoin de toi. Aide-le, tout simplement !

- Il ne veut pas de mon aide. Et j'ai l'impression que si je l'aide, je vais finir en prison ou pire.

- Et si lui ne t'avait pas aidé avant, tu aurais fini comment ? Réplique Steph à la réponse de James.

- Tu sais que tu es chiante Steph. Je déteste quand tu es comme ça.

- Je me vois plus comme la voix de la raison. Déclare Steph, en le faisant sourire, par la suite et puis elle se détend à côté de lui, en attendant de réclamer sa commande au serveur.

IX

Dans une prison du XVIIe siècle, plus précisément face à un cachot, salubre et parsemé d'eau de pluie faisant de la boue sur le sol. Magnus, toujours enchainé, est accompagné par un garde de la Royal Navy, devant ce vieux cachot. Celui-ci traverse la porte du cachot, s'installe directement sur le banc à l'intérieur après que le garde, lui, enlève ses chaines. Fermant le portail à clé, il lui souhaite :

- J'espère que ça va te plaire ton nouvel habitat. Surtout, profites-en. Bientôt, c'est la pendaison qui va arriver pour toi ! Tu ne feras pas longtemps ici !

Magnus, sur son banc, ses pieds nus dans une flaque d'eau boueuse reste silencieux, pendant que le garde dit cela. Magnus regarde fixement le mur devant lui, en remontant lentement la tête, pendant que le garde reprend sa parole.

Le grand Magnus, pirate bavard comme tout, se tait ! Franchement, c'est une belle journée.

Le garde sourit pleinement face à lui. Subitement, Magnus se met à applaudir, plusieurs fois, de manière narquoise.

Fais le fou ! Je serai là pour ta sentence.

Le garde, ensuite, part en direction de la sortie, tandis que Magnus se met à fermer les yeux délicatement en restant dans la même position.

X

Dans la salle d'opération, le Général Larson, avec les jambes croisées, lit un message de la part de Monsieur Octobre où il y a écrit « En place ». Par la suite, La Capitaine Stéphanie Guen, qui a été la remplaçante du Général Larson, avant qu'il prenne ses fonctions, arrive en marchant, d'un pas effronté, dans la pièce, pour demander d'une voix autoritaire :

- Commissaire Général ? Pourquoi n'avons-nous toujours pas attrapé le jeune Hirst ?

- Très bonne question ! On a une équipe d'incapable qui n'arrive pas à attraper un gamin tout simplement. Répond tranquillement le Général Larson, posté face au grand écran.

- Je vois ça ! Mais le ministère m'a appelé pour savoir pourquoi autant d'agents sont mobilisés sur le terrain pour n'avoir aucun résultat. S'informe la Capitaine Guen à Larson.

- Dites-leur que c'est une simulation !

- Pourquoi ne pas leur dire la vérité tout simplement ? Demande la Capitaine au Général.

- Parce que ce gamin de 20 ans, contrôle un trafic et une organisation depuis ces 18 ans. Donc il a peut-être des gens, ayant de l'influence sur la société, qui sont derrière lui. Je vous rappelle que c'est un des seuls, dans ce pays, qui a réussi à sortir d'un asile psychiatrique avant les 72 heures. Nos agents l'ont sous-estimé. Pas moi ! J'ai totalement analysé le personnage.

- Que faire alors ? S'interroge-t-elle, toujours debout face à lui, avec les bras croisées.

- On continue la recherche. Propose le Général Larson.

Et quand la nuit tombe, si on n'a rien, on lance l'alerte au niveau national dans les journaux télévisés et les réseaux sociaux. Il est que 15 heures, espérons que j'ai raison et que ça marche.

- Espérons alors ! Merci Commissaire Général Larson !

La Capitaine Guen, alors, le remercie, s'en va, en reprenant la sortie. Le Général Larson, toujours installé, contemple l'écran géant, exposant la carte de Paris pour la recherche de Tyrone.

XI

Devant la porte de l'église, Tyrone entre dedans, en marchant tranquillement et en examinant de son œil les environs. Derrière lui, sur le trottoir d'en face, au milieu de plusieurs voitures, une personne, en moto, avec un casque, ayant une visière teintée, surveille profondément Tyrone, qui rentre à l'intérieur. Observant toute la partie centrale et les alentours de l'église, avec ses bancs, après n'avoir remarqué personne, Tyrone avance, à petit pas, et crie vivement :

- Mon père Kanté ! Mon père Kanté !

Personne ne lui répondant, Tyrone se rapproche du chœur de l'église et décide de récrier plus fort :

Père Kanté ! Vous êtes là ?

- Ne crie pas ! Entend-il la voix du prêtre Kanté, qui sort d'une pièce à gauche du chœur de l'église.

Pourquoi tu cries comme ça, Tyrone ?

- J'ai besoin d'aide ! D'une véritable d'aide !

- Quel genre d'aide ? Demande le prêtre Kanté à Tyrone, en se plaçant près de lui.

- Pour me réfugier ici au sens propre et figuré ! Répond-il, en bougeant de partout.

- Saches que la maison du seigneur accepte tout le monde, mon fils.

- Merci mon père, je le sais bien. Enfin, un peu de calme ! S'assoit-il en posant tout son poids sur le banc.

- Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ? Questionne le père Kanté face à lui, en s'asseyant lui aussi sur les escaliers du chœur.

- Vous ne me croyez pas si je vous le raconte ?

- Tu sais, je suis prêtre, j'ai entendu plein d'histoire et j'en ai vu plein. C'est pas toi qui me choqueras.

- Ce n'est pas choquant. Précise Tyrone, en respirant normalement et se sentant plus détendu.

C'est juste que je me suis fait avoir dans un piège et je sens que je ne m'en sortirais pas...

- Par rapport ? Questionne le prêtre, en plaçant ses mains sur son menton.

- Je me cache des forces de l'ordre qui veulent m'arrêter pour un crime... Enfin des crimes que je n'ai pas commis. Et là, ils sont tous à ma recherche à cause de ma putain de curiosité. Dit-il, l'air déçu de lui, en regardant vers le sol, avec sa main sur son front.

- Ah oui ? Ce soir là où tu as vu un homme tiré sur une femme. Emet le prêtre Kanté.

Tyrone lève légèrement les yeux, en les ouvrants grandement, tourne sa tête rapidement en direction du père Kanté, l'air surpris, puis Randi débarque debout, derrière lui, en disant :

- Je crois que la folie d'Anne m'a contaminé parce que faut que je sois folle pour avoir oublié que tu lui aies raconté cette histoire !

Tyrone, toujours sur le banc, qui est sûr de ne lui avoir rien dit, se gratte la tête pendant un instant, et questionne le prêtre, d'une voix tremblante :

- Mais... Comment vous savez ça ?

- C'est toi qui me l'as raconté, quelques heures avant ton accident ! Répond-il, toujours assit devant le chœur, sans présenter la moindre hésitation.

- Non, je me souviens de tout et ça je ne vous l'avais pas dit. Enonce Tyrone très calmement, mais en se montrant déboussolé et réticent.

- Quoi ? Tu as retrouvé la mémoire Tyrone ! Je ne voulais pas t'en parler pour te brusquer, mais je t'assure que tu me l'as dit.

Tyrone se frotte les yeux et entend Imala qui s'interpose, elle aussi, en parlant à Randi qui s'est placée assidument, aux côtés de Tyrone :

- Il n'a jamais dit ça Tyrone ! On est d'accord ?

Randi acquiesce à ses propos tandis que Tyrone, comprenant cela, commence à s'énerver et se met à hurler de toutes ses forces, en se levant :

- AAAAAH ! Se met-il à sortir le fusil taser, dans son dos, qu'il a dérobé à un policier durant sa course poursuite, et le pointe sur le prêtre, avec un regard qui s'assombrit :

Vous mentez ! MERDE ! MAIS PUTAIN... POURQUOI ?

- Tyrone, baisse ton arme ! Le prêtre Kanté lève ses mains, en faisant avec ses mains, des va-et-vient pour lui signifier de se calmer, avec une expression du visage apeurée.

Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Il m'arrive que j'aie tout compris. Pointe-t-il sans interruption son taser sur le père Kanté.

- Tyrone, tu ne vas pas bien, tu pointes une arme dans la maison du seigneur.

- Il me pardonnera parce que je le pointe sur le diable. Argumente Tyrone contre le prêtre.

- Tyrone, je t'en prie...

- Arrêtez de vous foutre de moi ! Interrompt-il le prêtre, en lui hurlant dessus, alors qu'il a parlé sur un ton apaisant. Ciblant toujours le prêtre avec son taser où son bras, qui le maintien, est gravement tendu comme il parle sous le coup de l'énervement, il se dit :

Putain, mais pourquoi je ne l'ai pas vu venir ? Puis il destine ses prochaines paroles pour ses esprits, en parlant mentalement.

Personne l'a vu même vous !

- Explique-toi Tyrone ! Souligne Imala, avec un air déterminé, ne saisissant pas son attitude.

- C'était vous derrière tout ça. Vous êtes un putain de pion pour cette organisation, la constitution, je ne sais pas quoi. Développe Tyrone, de manière structurée, mais en étant agité face au prêtre, qui se montre terrifié de plus en plus.

Je me disais aussi comment ils ont pu savoir quand j'irais dans ce bus, alors que j'y monte rarement, voir jamais, et que c'est rare que je prenne cette ligne à partir de l'arrêt de bus de l'église. Il y avait d'autres questions aussi. Comment ils pouvaient avoir toutes ses informations sur moi et surtout comment ils ont fait pour avoir mon empreinte numérique et digitale ? Ça peut être que vous, c'était vous depuis le début.

- Tyrone ! Se rapproche-t-il, avec douceur et les mains en l'air, pour ne pas le brusquer avec son taser.

Tu n'es pas dans ton état normal, tu devrais déposer ton arme...

- Oh que non ! Tyrone, faisant des va-et-vient, marche, en visant toujours le prêtre Kanté.

Tout s'éclaire maintenant, il y avait trop d'incohérences. Je veux bien qu'une organisation criminelle soit partout et ait des informations sur tout. Mais savoir comment va se passer ma journée, c'est impossible !

Lève-t-il les yeux pour contempler la structure du plafond, en passant sa langue sur sa lèvre inférieure, dirigeant continuellement son arme sur le prêtre.

Quand je suis venu vous voir pour vous parler de ce que j'avais vu, je vous ai dit que je retournais en cours. Vous avez compris quel bus j'allais prendre. Puis comme vous connaissez le trajet du bus, vous saviez approximativement quand il passerait sur le lieu de l'accident. Donc, problème réglé. Rebaisse-t-il la tête, en le regardant finement dans les yeux.

Mais vu que j'ai survécu, j'étais devenu un problème encore plus dur à régler. C'est pour ça même que vous demandiez régulièrement si ma mémoire était revenue. Se remémore Tyrone, en se rapprochant d'un air déterminé, en plaçant son taser sur son torse.

C'est pour ça, également, que vous avez utilisé le Docteur Mando, avec ces examens psychiatriques, mais vu qu'elle ne vous apprenez rien et que j'étais réticent. Quoi de mieux que m'envoyer en asile pour avoir les réponses que vous vouliez. Donc vous avez appuyé cette théorie, le lendemain de ma sortie de l'hôpital, après m'avoir vu dans un état psychotique dans la rue, et vous avez utilisé vos flics pour m'envoyer en asile, afin de savoir vraiment si je n'avais pas retrouvé la mémoire. J'imagine que le docteur Mando, après mon hospitalisation en asile, vous a dit que je ne retrouverais plus la mémoire donc vous l'avez tué pour effacer les traces. Mais quand j'ai appelé pour informer l'agent Benatia qu'il y avait des corps dans un sous-sol, vous avez compris que c'était moi et ils vous ont appelé pour prendre de nouveaux renseignements sur moi.

Ensuite, grâce à ma bienveillance de vouloir vous aider en vous montrant comment mettre ses empreintes digitales et tout le bordel, vous avez gardé et reproduit mes empreintes pour les mettre dans l'entrepôt. Parce que je m'en souviens, je n'ai pas posé mes mains sur la vitre ou ses alentours quand j'ai vu ce meurtre. La seule chose que je n'arrive pas à saisir, c'est pourquoi commettre un accident de bus qui a causé une vingtaine de mort juste pour me tuer.

- Tyrone...

- Mon père, arrêtez ! Tyrone entend une voix, qui interrompt le prêtre. Se tournant, en gardant le prêtre dans son viseur, il constate que c'est Monsieur Octobre, qui parle et qui surgit de nulle part.

Ce gamin est trop intelligent pour écouter encore vos soi-disant '' je ne vois pas de quoi tu parles ''.

- Vous ? Recule naturellement Tyrone pour avoir dans son champ de vision les deux hommes.

Mais vous êtes l'homme de main du Commissaire General Larson.

- Bien joué ! Intervient Magnus derrière Tyrone, après qu'il est reculé, pour le féliciter.

Tu as eu raison de bouger, comme ça, je peux observer l'un quand tu es plus concentré sur l'autre.

- Franchement, Tyrone, pose ce taser. Tu vas te faire mal, ce n'est pas facile de maitriser ses armes. Lui propose calmement Monsieur Octobre, debout, les mains en l'air, à six mètres de lui.

- J'ai tenu face à vos hommes dans une course poursuite. Ne vous inquiétez pas pour moi !

Puis il tourne sa tête pour observer le père Kanté, qui a changé d'expression du visage et qui sourit narquoisement. Celui-ci, alors, reprend ses reproches à l'égard de lui.

Ouais, c'est bien ce que je pensais. Vous êtes les putains de larbins de cette Constitution.

- AHAHA ! Octobre qui ne peut pas s'empêcher de rire, en secouant la tête de gauche à droite.

Tu te trompes terriblement Tyrone. Ce n'est pas le larbin, c'est le grand chef : Je te présente celui qu'on appelle '' L'exécutif '' de notre Constitution.

- Quoi ?

- Oh oui ! Tu as bien compris. Répond le prêtre à Tyrone, d'une nouvelle façon, avec beaucoup plus d'assurance, en baissant les bras.

Tu sais, Tyrone, tu es un sacré boulet ! Merde ! Comment tu as fait pour survivre à cet accident ? Tu es le seul survivant quand même. Dieu me déteste vraiment pour ça... Mais oui, tu as raison sur toute la ligne, il m'a fallu quelques secondes, mais quand je t'ai vu partir de mon église, mon équipe et moi, on s'est dit que c'est foutu, il va le dire à quelqu'un.

Là, Judiciaire a planifié cet accident avec un des chauffeurs, qui passaient quotidiennement par cette route. On lui a juste injecté du potassium parce que comme tu le sais, un excès de potassium cause des crises cardiaques. Je n'étais pas d'accord pour ça, mais bon...

- Comment vous avez fait ça sans que personne ne vous remarque ? Demande Tyrone, au prêtre, qui continue à s'écarter d'eux très faiblement pour mieux voir les deux hommes

- Il suffit qu'il conduise fenêtre baissée et, grâce à une fléchette, on lui a tiré dessus. Suffit aussi qu'après l'accident, un policier récupère la fléchette et le tour est joué. Mais vu, tu as joué au soldat vaillant en survivant, j'ai dû improviser. Mais, ne t'inquiète pas, là, c'est fini pour toi. La prison t'attend et là-bas, tu mourras comme il se doit.

- Espèce d'enfoiré. L'insulte Tyrone, se sentant trahit.

On vous accueillait chez nous, on a partagé avec vous...

- Et ? Coupe la parole le prêtre Kanté, en agitant ses mains, tandis qu'Octobre lui fixe Tyrone, en plaçant ses mains derrière le dos.

On se connait ? Tu connais mon passé ? Ce que j'ai fait pour en arriver là ? NON ! Tu ne connais rien de rien ! Donc ton accueil et ta charité, je m'en contre fous. Aujourd'hui, c'est mon business qui compte et toi, tu risques fortement d'être un contre succès pour moi.

- Bien sûr que je serais votre contre-succès. Réplique Tyrone, toujours avec son taser dans la main.

- J'aime bien ce gamin vraiment ! Exprime Monsieur Octobre au Père Kanté, en souriant.

- Moi aussi, je l'aimais bien... Mon meilleur partenaire d'échecs ! Attrape-le. Ordonne le prêtre soudainement.

Pendant qu'Octobre commence à sortir ses mains derrière son dos, Tyrone se fait remplacer par Magnus qui change de cible, pointe son arme sur Octobre, avant qu'il mette ses mains en avant et lui tire dessus. Le patch électrique touche le cou d'Octobre, qui finit en transe par terre, puis Tyrone, qui a repris possession de son corps, menace en criant sur le père Kanté, qui sourit malicieusement, le taser pointé, à nouveau, contre lui :

- Si tu veux m'attraper, viens le faire toi-même !

Après avoir tasé Octobre qui titube à terre et avoir utilisé le seul patch du taser, Tyrone court, pendant que Ryuku prend possession de lui, en direction de Kanté, qui fonce également sur lui. Ryuku, à l'intérieur de Tyrone, saute pour le frapper d'un coup-de-poing, mais le prêtre, esquive, en baissant sa tête et l'attrape par la taille dans son élan. Le tenant dans ses bras, il le jette violemment par terre, puis enchaine avec un coup de pied qui le propulse Tyrone contre un banc qui casse, à cause de l'envol qu'il a fait.

Le prêtre, retourne vers Octobre, va enlever le patch électrocutant, posé sur son cou, pendant que Tyrone a du mal à se lever à cause du choc. Mais le prêtre entend, via son oreillette, après avoir jeté, à l'autre bout de l'église, le patch du taser qui a été fixé sur Octobre :

- Monsieur, est ce qu'on a ordre de tirer sur la cible ou pas ?

- Non, je m'en occupe, vous avez ordre de tirer que si vous voyez Monsieur Octobre et moi en réel danger. Précise le prêtre, via son écouteur, voyant Tyrone essayé de se lever.

- Oui Monsieur ! Répondent ses hommes, positionnés, armes en main et viseur placé sur Tyrone.

Debout, Tyrone met sa main sur ses côtes, en grinçant doucement de douleur, avec une respiration vif. Ayant un visage qui commence à se serrer, montrant sa haine, Tyrone fonce une nouvelle fois vers le prêtre. Le prêtre s'avance un minimum pour se préparer au combat, tandis que Tyrone, qui a laissé sa place à Ryuku, enchaine des coups-de-poing contre lui, mais celui-ci les contres tous, soit avec sa paume ou en protégeant son visage.

Sur le dernier coup-de-poing, le prêtre attrape brutalement sa main, le tourne jusqu'à le tordre et réclame à Tyrone, qui est mis à genoux et qui fait de nombreuses grimaces à cause de douleur :

- Où tu as appris à te battre comme ça, Tyrone ? Je ne savais pas ça de toi. Je comprends mieux comment tu as fait pour venir jusqu'ici en te débarrassant des flics. Pas mal, franchement !

- Ouais et moi... Je ne savais pas que... Vous... Vous étiez un aussi bon combattant. Assure Tyrone très lentement du fait que le prêtre bloque son bras.

- On a tous nos secrets, Tyrone !

Puis le prêtre lui donne un coup de genou à la poitrine qui lui produit un choc, avant qu'il se mette à tousser intensément. Tyrone, après de sévères coups, la bouche recrachant du sang, demande à Ryuku et Randi mentalement :

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi on est aussi mauvais ?

- On n'a jamais été bon, Tyrone. Explique Ryuku, de manière sceptique, avec la tête dirigée vers le sol, en le considérant tristement.

Je te rappelle que je ne suis pas habitué à combattre avec ton corps et j'ai beaucoup mal comme les dernières fois surtout face à des adversaires qui savent bien se battre.

- Mince ! Exprime mentalement Tyrone, en appuyant sur les paumes de ses mains contre le sol, pour essayer de se lever puis s'adresse à Randi.

Randi ? Remplace-le, voyons voir si tu te bats comme ton mari t'a appris !

Randi prend possession de Tyrone, qui s'est relevé, avec énormément de difficulté, main sur le ventre à cause du coup de genou. Devant le chœur de l'église, Randi, à côté des débris du banc causé par sa voltige, prend, alors, deux bouts de bois du banc cassé et fonce sur lui, en les lançant, mais celui-ci les esquive. Il distingue tout de même Tyrone qui s'apprête à mettre un coup-de-poing et l'esquive brillamment. Rapidement, le prêtre Kanté chope son cou avec une main, le soulève et émet en l'étranglant :

- Octobre ! Celui-ci, qui se lève doucement, après les effets du patch électrocutant, écoute les ordres du prêtre.

Prépare la camionnette, Tyrone s'est calmé. Vous, l'équipe là-haut, vous pouvez descendre ! Le spectacle est fini. On reprend le boulot.

Toujours en train de l'étrangler avec la seule force de sa main, Tyrone a beaucoup de mal à inspirer et n'a plus la force pour se défendre, à cause de l'après-midi qu'il a subi et de ce combat. Le Prêtre Kanté le plaque, furieusement, au sol, avec sa seule main sur son cou, mais d'une force qui a émis un bruit vibrant. Tyrone, à cause du choc contre l'arrière de son crâne, commence à voir flou et entend le père Kanté, pendant qu'il s'évanouit :

- Sois fier de toi, Tyrone, tu t'es bien battu ! Sois fier !

Par terre, Tyrone commence à ne plus voir nettement le prêtre Kanté et Octobre, qui s'approche de lui et qui reste debout, avec un regard perçant sur lui. Tyrone, quant à lui, ferme les yeux, en raison de la douleur procurée par le choc et se laisse emmener dans une syncope.


Pistolet à impulsion électrique : Un taser

SDF : Sans domicile fixe

SUV : Sport Utility Véhicule

Nef : Partie Centrale de L'église avant le Chœur qui est réservée au clergé.

Chœur : Siège de l'église réservé au clergé.

Syncope : Perte de connaissance

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top