Chapitre 11 : Les Bases d'une Vie
CHAPITRE 11
Les Bases d'une Vie
Dans des entrepôts désaffectés, avec des murs lugubres et des tuyaux rouillant, ainsi que le soleil levant qui éclaire l'intérieur par sa lumière naturelle. Dedans, on aperçoit cinq hommes en costume, à côté de deux SUV, dont un entre les quatre hommes se démarque. Cet homme à la peau ébène, grand, avec un simple dégradé, et d'une musculature imposante, en costard, se montre à l'avant des autres hommes. Devant cet homme, se tient l'homme, en tenue noir, Monsieur Octobre, l'homme de main du Général Larson, en train de manger une pomme sereinement. S'agitant au milieu de ses hommes, ce monsieur fait les cent pas, en se grattant la tête. Soudainement, il se met à crier sur Monsieur Octobre :
- Bon ! Où est ma marchandise ?
Monsieur Octobre, avec un pied qui s'appuie contre le mur, continue de manger sa pomme, l'air de rien, le regardant calmement, sans lui répondre. Ne voyant aucune réaction de sa part, il hausse plus la voix, en se rapprochant de lui :
Eh Octobre ! Je te parle, alors réponds moi ? OÙ EST MA MARCHANDISE ?
- Arrête de crier Anthony ! Oh ! Réclame-t-il, en croquant une nouvelle fois dans sa pomme.
- Tu te fous de moi ! Exprime Anthony en sueur et en se remuant vivement de tous les côtés.
Je veux ma marchandise ! Tu le comprends ? Ça fait vingt minutes qu'on attend là.
- Ben... C'est comme ça à Paris. Tu peux déjà te dire que tu vas encore attendre dix minutes. Révèle Monsieur Octobre, en mâchant son bout de pomme, d'un ton très serein.
- Attends, mais Octobre, tu veux vraiment jouer avec nous là ? Lui pose-t-il la question, en mettant sa main sur l'étui de son arme et insiste ses hommes à faire de même.
- Tu es sûr que tu veux faire ça avec ton jouet Anthony ?
- Je suis sûr qu'il ne le veut pas. Débarque de nulle part le Général Larson les mains dans les poches, en avançant vers eux.
Il n'oserait pas nous menacer sans raison. On se connait depuis trop longtemps... Hein Anthony ?
- Enfin ! Où étiez-vous Général ? Je veux surtout savoir où est ma marchandise ? Demande, d'un ton aigri, Anthony en regardant le Général avancé vers eux.
- Alors Anthony, où sont passées tes bonnes manières ? Tu ne me dis plus bonjour ?
- J'en ai marre de ce jeu Larson ! Je veux ma marchandise ! Hurle Anthony, en pointant son doigt face au Général Larson.
Mais celui-ci attrape, très vite, son doigt, en contractant de toutes ses forces :
- Général, s'il te plait ? Tu m'appelles Général. Respecte-moi, on n'a pas élevé les cochons ensemble !
- Ah ce que je sache, tu as changé de boulot donc tu n'es plus Général ? Réplique-t-il faiblement en ayant les traits du visage serrés, subissant la douleur que lui inflige le général.
- Pour les hommes qui travaillent légalement pour moi, oui, je ne le suis plus. Lâche-t-il son doigt.
Mais, pour toi et tes hommes, je vous conseille fortement de m'appeler Général ou Judiciaire.
- Ouais, mais personne ne répond à ma question ? C'est ça mon problème ?
Réitère Anthony, en frottant son doigt discrètement, pendant que Monsieur Octobre le regarde, en souriant, après avoir recroqué dans sa pomme.
- Si ta question, c'est ta marchandise ? Elle est là ! Le Général Larson montre du doigt deux camionnettes qui rentrent dans les locaux.
Satisfait ?
- Laisse-moi vérifier ça et après, je te dirai si je suis satisfait.
Les deux camionnettes se garent aux endroits où ils sont situés puis les hommes d'Anthony prennent les cartons qui sont dans le coffre de ces camionnettes. Ils les déposent à terre, Anthony ouvre l'un des cartons, prend ce qu'il y a à l'intérieur et sort un fusil de précision. Il l'analyse, en le démontant et en regardant à travers le viseur, puis il le remet dedans.
- Ils ont l'air bon. On prend. S'applique-t-il à voir le Général Larson droit dans les yeux, avant de se tourner vers ses hommes, en leur ordonnant.
Rentrez les sept cartons dans la voiture ! Immédiatement !
Les hommes d'Anthony s'exécutent dans la foulée lorsqu'Octobre, l'homme en noir, les observe travailler, tout en finissant sa pomme. Anthony, par la suite, donne une mallette au Général :
Tiens, mais c'est la dernière fois que tu me mets en retard ! Tu m'avais toujours juré d'être à l'heure !
- Je sais, mais comme tu l'as précisé. Se justifie-t-il, en ouvrant la mallette pour compter l'argent.
J'ai un nouveau travail et je me dois d'être à fond dans mon boulot.
- Ce n'est pas une excuse pour arriver avec trente minutes de retard et surtout qu'il est 7 heures 30. Je ne connais aucun fonctionnaire qui commence à cette heure-là. Hausse-t-il la voix de plus en plus contre le Général.
- Note que les flics ne sont pas des criminels comme toi et n'ont pas d'horaire de fonctionnaire.
- Je te rappelle que tu fais partie de ses criminels. Précise Anthony, de plus en plus énervé, pendant que ses hommes finissent de charger avec les cartons dans leurs voitures.
- Moi, je dirais que ceux sont des activités extra-professionnelles. Souligne Le Général, en faisant comprendre à Octobre qu'il a fini de compter l'argent.
- Han ! Se calme aussitôt Anthony, en continuant à parler.
En tout cas, je vois que tu es à fond dans ton nouveau boulot Général. Tu as même réussi à te prendre toi-même deux cent kilos de drogues ? Heureusement que je n'en commande pas parce que je l'aurai pris très mal.
Le Général Larson ferme la mallette, la transmet à Octobre, qui a terminé de manger sa pomme et qui s'est rapproché de lui. Il se tourne face à Anthony, ensuite, et lui répond :
- Premièrement, merci, il y a toute la somme dans la mallette. Montrant son index pour signifier le nombre ''un'', il agite son majeur pour signifier le nombre deux.
Deuxièmement, ne t'inquiète pas. C'est de la drogue qui est totalement impure, j'avais gardé cette drogue pour des imprévus. Il faut bien que je sois efficace dans mes deux jobs.
- Tu as bien raison Général, mais j'espère pour toi que mes marchandises avec tes actes ne seront pas impactées par tout ça. Parce qu'en trois ans d'affaire avec toi, tu ne t'es jamais fait prendre et maintenant, tu donnes une piste aux flics. Tu as changé et ce changement, tu as intérêt à ce que ça n'impacte pas sur ton business surtout le mien. Menace Anthony, d'un ton assuré.
- Et si ça arrivait, tu vas faire quoi mon petit Anthony ? Croise-t-il les bras, en le dévisageant.
- Tu sais ce que je ferais, je sais que tu as une famille et tu connais mes méthodes de règlement.
Le Général Larson se met à rire, en regardant monsieur Octobre, qui reste stoïque avec la mallette dans les deux mains, tout en fixant Anthony qui ne rigole pas.
- Tu veux jouer à ça avec moi Anthony ? Se rapproche-t-il, en lui tenant l'arrière de la tête, avant de tapoter son épaule pour lui répliquer.
Vais-je te pardonner pour ces paroles ? Hum... Lui chuchote-t-il d'une voix calme et glaçante. Allez, tu dois juste être stressé, mais t'inquiètes. C'est moi le boss ici ! Ne l'oublie pas !
- Oui ! Dit-il, en regardant autour de lui, l'air inquiet en train de suer à petite goutte.
- Allez, dégage maintenant avec tes hommes. Le Général pousse doucement Anthony, qui le fait reculer de quelques pas. Celui-ci, énervé, commence à monter dans sa voiture et le Général poursuit, en le faisant se retourner.
Ah oui, Anthony, la prochaine fois que tu menaces Monsieur Octobre et moi-même. Saches que quand tu finiras ta menace, ta famille seront mort dans la minute et ça, ce n'est pas une menace, c'est une certitude.
Anthony fronce les sourcils et lui porte un regard sombre, mais n'agit pas. Il démarre sa voiture, avec sa marchandise, puis ses hommes et lui s'en vont. Tandis que Monsieur Octobre, pose la mallette à terre, il se rapproche du Général et lui parle lucidement, pendant qu'ils les regardent partir :
- Il est toujours aussi con, mais il n'a pas tort sur une chose. Depuis que le jeune Hirst vous a vu tuer cette femme, on est devenu vulnérable. Il n'y a pas trois mois, on était qu'une légende pour eux. Maintenant, ils ont la certitude qu'on existe.
- J'étais obligé de tuer cette femme, elle a vu toutes nos transactions avec les italiens. De toute façon, c'est exactement l'objectif du plan qu'on a mis en place mon cher Octobre, avec Législation et Exécutif. Mais, je veux savoir, est ce que ce plan est en place ? Demande-t-il, en inclinant la tête vers Monsieur Octobre.
- Il l'est totalement ! C'est à vous de jouer !
- Parfait, mais toi aussi, ta tâche n'est pas finie. On passe à l'étape supérieure, fais ce que tu as à faire et moi, je vais enfin rencontrer de mes yeux, le jeune Tyrone Hirst.
- Pas de problème ! J'y vais dès cette après-midi !
- Alors, au boulot Monsieur Octobre ! Ordonne le Général d'un ton sec. Ces deux-là se séparent, montent chacun dans leurs voitures respectives et quittent l'entrepôt.
I
Au même moment, dans le bâtiment du loft des parents de Tyrone, sur le palier de la porte d'entrée, Myriam et Jérôme, qui y sont, toquent à la porte d'entrée des Hirst et attendent qu'on vienne leur ouvrir. Habillée simplement, Miranda ouvre sa porte d'entrée, les aperçoit et les salue :
- Bonjour Agent...
- Bonjour, c'est Agent Benatia et mon collègue...
- Agent de Marnes, Madame. Bonjour. Poursuit Jérôme, d'une voix douce.
- Que voulez-vous Agent Benatia et Agent de Marnes ?
- Nous voudrions parler à Tyrone et l'emmener avec nous au poste ? Requiert Myriam, d'un ton innocent.
- Et pourquoi ? Questionne Miranda, en fronçant les sourcils et croisant les bras.
- Nous avons des questions à lui poser et des photos à lui montrer. Répond l'agent de Marnes.
- Et vous ne pouvez pas le faire ici ? Demande Miranda, d'un ton très agressif, en laissant les agents sur son palier.
- Ecoutez madame ! Réplique Myriam, avec une voix forte, mais un ton calme.
Je suis vraiment désolée d'avoir causé une crise de panique à Tyrone le jour où il s'est réveillé de son coma. Je suis réellement désolée, mais je cherche vraiment à résoudre une affaire incluant des meurtres et j'ai besoin de Tyrone.
- Je le comprends, mais je cherche juste à protéger mon fils. Argumente-t-elle, en fusillant du regard les deux agents des forces de l'ordre.
- On le conçoit bien madame, mais nous aussi on le protègera. Intervient Jérôme.
On pense que Tyrone est la clé d'une enquête policière.
- Pour le bus ? Vous pensez toujours que ce n'est pas un accident ?
- Nous ne pouvons pas vous parler de l'affaire en cours sur laquelle nous travaillons, mais c'est important et crucial. Répond fermement Myriam, en se montrant faiblement intimidée par Miranda.
- Alors, c'est à propos du Docteur Mando, comme c'était le psychiatre de Tyrone ?
- Madame Hirst, comme on vous l'a dit, on ne peut pas en parler tant que l'enquête n'est pas finie. Déclare Myriam, en voyant Miranda posée son épaule contre le mur.
- D'accord, mais mon fils n'ira pas au commissariat sans moi et je serai présente à votre '' interrogatoire ''. Accentue-t-elle bien sur le mot interrogatoire.
- Désolée de vous dire madame. Réplique Jérôme, sentant que sa collègue n'est pas à l'aise.
Mais votre fils est majeur et n'est pas sous tutelle... Vous n'êtes pas exigée pour l'entretien.
- Alors je vais appeler un avocat. Se redresse Miranda pour s'affirmer face à eux.
- Ecoutez madame, on ne cherche pas de problème. Se justifie Jérôme, ayant eu un petit mouvement de recul discrètement.
- Hum... Si vous le dites. Exprime Miranda toujours avec les bras croisés.
- Alors est ce qu'on doit revenir avec un ordre d'un juge pour voir Tyrone ou on peut faire le voir convenablement ? Demande Myriam, en décidant de s'affirmer elle aussi.
- Vous pouvez... Sourit-elle faussement, en voyant l'agent Benatia, réagir à sa réaction.
Mais le problème, c'est qu'il n'est pas ici. Il est parti en cours. Mais passez-moi votre carte, je lui envoie un message et on viendra dans votre bâtiment pour que Tyrone se fasse interroger avant 17h.
- Merci, mais on ne veut pas l'interroger, on veut juste prendre en compte des informations. Tenez ! Donne-t-elle sa carte professionnelle, sans trembler.
- Oui, c'est pareil ! Récupère-t-elle la carte, en souriant fallacieusement.
- En tout cas, si vous n'êtes pas là avant 17 heures, on reviendra, madame. Précise Jérôme sérieusement.
- J'ai compris, merci. Au revoir, j'ai du travail. Leur ferme-t-elle la porte presqu'aux nez.
Miranda, après avoir fermé sa porte, avance doucement vers sa table à manger. Après un moment de réflexion, elle prend son téléphone rapidement où elle découvre qu'il est 8 heures 45. Elle contacte Tyrone, attend pendant la tonalité, en tapant du pied, agacée d'attendre, mais celui-ci ne répond pas, donc elle décide de lui laisser un message audio.
Tandis que les agents Benatia et De Marnes, dehors, en direction de leur voiture, discutent de cette entrevue, avec Madame Hirst :
- Tu avais raison Myriam, cette femme est très désagréable, mais, en même temps, elle est déstabilisante.
- Et si tu avais vu son fils, tout le contraire, très aimable et tout. Souligne Myriam, en s'engageant la première sur le passage piéton.
Mais de toutes façons, tu ne peux pas comprendre sa réaction, tu n'es pas parent.
- Si c'est pour perdre ma bonne attitude, mieux vaut que je reste sans enfant. Suit-il Myriam.
- Quand, tu en auras un, tu ne penseras plus pareil, je te rassure. Exprime Myriam à Jérôme, sur un ton relaxant, proche de leur véhicule.
- Ouais, je te dirais quand ça arrive. Ouvre-t-il la voiture pour eux deux.
- Bon, allez viens, je te paye un petit déj, il est que 9 heures, je n'ai rien mangé et je n'ai pas envie que le nouveau commissaire général nous bloque toute la journée sans que je n'ai rien dans mon estomac.
- Pas faux, je connais quelque part. Sourit Jérôme, en prenant le volant, en compagnie de Myriam, qui s'assoit sur le siège passager.
II
Dans le parking sous terrain de l'université, Tyrone, conduisant sa voiture, se gare en bataille. Après s'être stationné, il coupe le contact, enlève sa ceinture de sécurité et remarque, avant de sortir de sa voiture, que son téléphone a vibrée. S'apprêtant à appuyer sur l'écran où il y a le logo vert pour répondre, il voit apparaitre Magnus sur le siège arrière, qui lui demande instantanément :
- Je me pose une question : Pourquoi tu vas en cours Grégory ?
- D'abord, bonjour Magnus et mon nom, c'est TYRONE ! Réitère-t-il, en rangeant son téléphone dans sa poche, oubliant de répondre à son appel téléphonique.
- C'est la même. Emet Magnus, en roulant des yeux.
Mais réponds-moi ? Pourquoi tu vas en cours ?
- Arh ! Tire-t-il une tête contractée par le mécontentement que lui éprouve Magnus, en branchant ses écouteurs sans fil pour les mettre aux oreilles.
Je vais en cours parce que c'est le seul endroit où je peux être moi-même. Et il faut que je sois moi-même l'espace d'un instant.
-Tu fais dans la nostalgie, là. C'est ça ?
- Non, juste dans la réalité. Sort-il de la voiture, avec son sac sur le dos, en parlant à voix haute, avec ses écouteurs pour pas qu'on le prenne pour un fou.
- C'est nous, ta nouvelle réalité. Commence à t'y faire Timy. Se montre Magnus, en se plaçant devant lui.
- Je ne m'y ferais pas, mais, vous aussi, faites-vous à l'idée que pour moi, ce n'est pas facile.
- Moi, je m'y ferais, mais les autres, j'espère qu'ils ont entendu. Réplique Magnus, en marchant en compagnie de Tyrone.
Après être sorti du parking, sur l'allée piétonne pour rejoindre le devant de l'université, Tyrone aperçoit Katia qui le contemple de loin. Décidant d'aller lui parler, il prévient Magnus mentalement, qui est toujours à ses côtés :
- Magnus, s'il te plait, toi et tes amis, évitez de venir de me parler pendant que je suis en cours ou quand je discute avec des gens.
- Oui chef ! Se soumet-il faussement, en faisant un salut militaire, avant de disparaitre.
- Pourquoi je sens qu'il va venir m'emmerder après ? Pense-t-il puis, arrivé devant Katia, il lui fait la bise, en lui demandant :
- Salut, tu as cours là ?
- Ouais, des cours optionnels. Bref, je n'ai aucune envie d'y aller. Et toi ?
- Oui, sinon je ne serais pas là. J'ai un TD sur le droit du mariage, je crois. Je n'en sais trop rien, en fait. Hausse-t-il les épaules.
- Tu es bien impliqué dans tes cours ! Se moque-t-elle de Tyrone.
- Je viens pour passer le temps, c'est tout. Mais dis-moi, ça te dirait qu'on mange ensemble ce midi ? Propose Tyrone d'un air certain, en se grattant timidement l'arrière du crâne.
- Avec plaisir, je voulais te le proposer, mais je n'osais pas. Déclare Katia, elle aussi timidement.
- Pourquoi tu n'osais pas ? Plisse-t-il les sourcils.
Notre dernier resto, il n'était pas super ? Doux en émotion et tout ? Lui demande-t-il ironiquement, en souriant.
- Arrête, ça ne me fait pas rire ! Dit-elle, en le poussant gentiment, avec une expression rieuse.
Mais oui, avec plaisir ! Je t'envoie un message quand mon cours est fini.
- Salut les tourtereaux ? Comment ça va ? Débarque James à l'improviste derrière eux.
- Ahahah ! Fait semblant de rire Tyrone au propos émis par James.
Tu es drôle toi !
- Oui, je sais, c'est grâce à toi que je le suis. Bon viens, on va être en retard. Emmène-t-il Tyrone de force avec lui, en lui tirant faiblement par le tee-shirt.
- A plus tard Katia ! Salue Tyrone, en partant.
- On se tient au courant ! Crie au loin Katia à Tyrone, conduit de force par James.
Katia sourit en voyant cela, toute en secouant doucement la tête. Tandis que James et lui vont en cours et sur le chemin, celui-ci lui déclare :
- Bon mon pote ? Ça va ? Tu as pu voir les dossiers que je t'avais envoyés, il y a une semaine, qui t'aideront pour le TD formatif.
- Non mec. Tu sais que même avant l'accident, je n'allais pas en TD, en regardant les cours et en faisant mes devoirs. Précise Tyrone, en ayant des traits du visage serrés, après être relâché par James.
- Oui, mais là, tu aurais dû parce que ta mémoire ne t'aidera pas une minute vu que tu n'étais pas là en cours. Souligne James à Tyrone, en souriant hypocritement.
- Le talent ? Tu connais ? Montent-ils les escaliers ensemble.
- Non, je ne connais pas ça, moi. Bon, la salle est là. Prépare-toi frérot avec ton soi-disant talent ! Déclare James, en montrant du doigt une porte.
Dans une petite salle longue en largeur, avec des tables individuelles, une quinzaine d'élèves sont installés, avec le professeur de droit de Tyrone et James, Monsieur Vineta, qui est debout entre son bureau devant lui et son tableau numérique derrière lui. Les deux entrent dans la salle, avec d'autres élèves, puis Mr Vineta aperçoit Tyrone, en souriant de surprise, avant de l'accueillir :
- Monsieur Hirst, Bonjour ! Ça fait longtemps qu'on vous a plus vu ici ?
- Euh... Bégaye faiblement Tyrone, sur place.
Bonjour Monsieur, c'est à cause de...
- Oui votre hospitalisation, on a reçu votre certificat et Monsieur Mana nous a tenu informé de votre situation.
- Quel bon ami que j'ai. Accorde-t-il, d'une petite voix, en regardant James, sans exprimer de gaieté.
- Vous pouvez le dire. En tout cas, j'espère que vous avez révisé votre dossier avant ce TD formatif Monsieur Hirst.
- On va dire ça ! Déclare Tyrone, en inclinant la tête vers le bas, toujours positionné avec James devant la porte d'entrée.
- Dis-lui Tyty, tu es dans la merde, tu n'as pas révisé ! Surgit Anne à côté de lui.
Tyrone, en ayant entendu les propos d'Anne, sans lui répondre, se passe la main sur le front, avant que Monsieur Vineta lui ordonne :
- Heureux de votre retour alors, allez-vous asseoir Monsieur Hirst, le cours va commencer.
Tyrone bouge pour rejoindre James, qui s'est déjà installé, se place sur sa droite,$ en déposant son sac par terre et met ses coudes sur la table. Neuf heures pile, leur professeur débute son énonciation :
- Tout le monde est là à ce que je vois. Ferme-t-il la porte.
Bon, aujourd'hui pour le TD Formatif, on va reprendre un jeu éducatif que vous avez effectué en première année de licence. Ce jeu éducatif, auquel vous avez participé en L1, vous avait permis d'avoir la meilleure moyenne de l'université sur l'ensemble des précédentes promos, et même des suivantes. Donc je me suis dit que ça va vous plaire et que ça va vous instruire.
Observant ses élèves, pendant ce long silence d'attention effectué par lui-même, sans qu'ils présentent de réaction en guise de réponse, il poursuit son élocution :
Je vois que ça ne vous fait aucun effet, c'est parfait ! Première règle : les téléphones, les ordinateurs et tout support numérique sont interdits lors du TD pour éviter les tricheries et que vous appreniez aussi de vos erreurs. Tout le monde alors pose leurs mains sur la table.
Tyrone lui aussi le fait, en regardant autour de lui, après avoir rangé son téléphone dans sa poche, tandis que Randi apparait soudainement à la gauche de Tyrone, en disant :
- Et voilà, tu ne voulais pas réviser ! J'espère que tu vas assumer beau gosse !
- J'espère que tu as au moins lu les cours frérot. Lui exprime, à peu près mot pour mot, James comme Randi.
- Euh... Ne t'inquiète pas. Répond Tyrone à James, avec une goutte de sueur qui coule, puis il s'adresse mentalement à Randi.
J'ai aussi dit ça pour toi !
- Oh mon chéri, il pense comme moi. Exprime Randi, en parlant de James qui est juste à côté de lui, comme elle est entre James et Tyrone dans le champ de vision de celui-ci. Puis elle réplique avec un grand sourire.
Mais sinon la goutte sur ton front dit le contraire, beau gosse. Faisant que Tyrone s'essuie directement le visage, tout en portant ses yeux vers Randi, avec un regard sombre.
Monsieur Vineta, quant à lui, reprends son énoncé, en marchant autour d'eux :
- Je vous mets en place la situation. Pour ce TD, on va exploiter plusieurs dossiers liés à différents cours de droit vu dans ce cursus. On va commencer par le dossier de garde des enfants entre le père Monsieur Traoré et la mère Madame Sameté. Je serai pour toutes les situations le maitre du jeu et c'est le hasard qui choisira quel rôle chacun d'entre vous joueront. Malheureusement, tout le monde ne passera pas aujourd'hui...
Puis un élève lève sa main et le professeur l'interroge :
- Oui ?
- Euh... Monsieur Vineta. Moi je n'étais pas présent avant, dans le cursus de licence donc je ne connais pas ces jeux de rôle que vous effectuez. Du coup, qu'est-ce que c'est comme jeu ?
Là, Monsieur Vineta se met à le regarder avec une réflexion, dans ses yeux, presque nostalgique.
III
Dans un amphithéâtre basique, avec un tableau à craie et des chaises en bois vieillis, où il y a une cinquantaine d'élèves assis, dont James qui est un peu plus jeune. Une femme noire, assez enveloppée et en tailleur, aux caractères tenace et aux regards préoccupé, sous une horloge digitale affichant « 18/11/2018 : 14h00 ». Celle-ci debout, collée contre le tableau, parle à ses élèves :
- Comme vous le savez. Avant d'être professeur pour l'université, j'étais avocate pour une grande entreprise et je trouve que le métier d'avocat nous met bien en pratique l'apprentissage des cours de droits. Donc avant votre partiel final sur le droit du travail, je vous propose de mettre en place un jeu de rôle avec vous tous...
Soudainement, tous les élèves et la professeure entendent le retentissement de quelqu'un qui toque à la porte. Après qu'elle soit ouverte à moitié, Tyrone, un peu plus jeune et sans locks, avec une casquette sur la tête, avance sa tête à travers la porte, en souriant gentiment :
- Bonjour, excusez-moi de mon retard Madame Richemonde ! Je peux rentrer ?
- Rasta ! Emet le professeur, en mettant bien l'accent.
Mais je vous en prie, Rentrez.
- Mais s'il vous plait Madame, arrêtez de m'appeler Rasta, alors que je n'ai même pas de locks ou que j'ai rien à voir avec un rasta. Recommande Tyrone, en restant sur la place, après s'être déplacé de la porte d'entrée.
- Et vous, arrêtez d'être en retard à mes cours. C'est possible ? Tyrone ne répond pas et ne regarde pas sa professeure, en souriant naturellement, mais faiblement alors Madame Richemonde répond à sa place :
On est d'accord, allez-vous asseoir et enlevez-moi cette casquette, Rasta ! Tyrone, en retirant sa casquette sur sa tête, va s'asseoir près de James, en lui serrant la main, pendant que le professeur reprend son explication.
Bon vu que monsieur Hirst est là, je me dois de recommencer hein... Exprime-t-elle, en arrivant à gênée Tyrone et à le rendre fier en même temps, d'avoir causé l'interruption.
En gros, nous allons faire un faux procès où c'est vous qui jouerez les avocats, le jury, les clients et, moi, je jouerais le juge...
Pendant que Madame Richemonde, leur professeure, continue son discours, James chuchote à Tyrone :
- Tu n'en as pas marre d'être en retard ?
- Et toi, tu n'en as pas marre d'être un fayot ? Pourtant, je ne t'en pose pas de question.
- Je t'emmerde ! Riposte vocalement James.
Tyrone lui fait un clin d'œil en souriant alors, qu'au cours du même moment, leur professeur finit son énonciation :
- Si ce jeu est formateur, en fonction des résultats de vos partiels, on verra que ma méthode est pédagogique. Est-ce que cela vous convient ?
Tous les élèves acquiescent et se montrent satisfaits de cela, puis elle reprend, en sortant un bol remplie d'étiquettes, sous son bureau, avec des noms dedans, et déclare :
- Je vais donc déjà sélectionner les avocats. Préparez-vous !
IV
Tandis que dans le présent, en 2021, dans la salle de cours où Tyrone et James sont présents pour leur TD. Le professeur Vineta, devant son bureau, contenant un mini-écran plat, est toujours en train de finir son élocution :
- Vous avez compris alors le fonctionnement et le déroulement de ce faux procès ?
- Oui, j'ai compris ! Merci ! Répond alors l'élève, qui n'a pas su ce qu'est ce jeu de rôle.
- Super, nous pouvons commencer alors le tirage au sort pour savoir qui seront nos faux avocats. Déclare-t-il, en appuyant sur une touche du mini-écran plat qui affiche une roue de la fortune. Tous les élèves acceptent et celui-ci leur énonce joyeusement :
Parfait alors ! C'est parti.
Et simultanément, dans le passé, en 2018, et dans le présent, en 2021, les deux professeurs tirent au sort, de différentes manières. Madame Richemonde, elle, tire les noms avec des étiquettes, tandis que Monsieur Vineta sort les noms au hasard grâce à une roue de la fortune numérique. Les deux faux-avocats, qui sont tirés au sort, dans les deux moments, passé et présent, se trouve être Tyrone et James, qui a été prononcer par leurs professeurs respectives.
En 2018, après avoir tiré leurs noms, Madame Richemonde demande à Tyrone et James :
- Vous deux, félicitations ! Descendez pour savoir qui sera l'avocat de la défense et l'avocat du demandeur.
Les deux se lèvent, Tyrone devant et James à son dos. Descendant les escaliers, Tyrone, heureux, lui dévoile, à voix basse, en basculant sa tête vers l'arrière :
- Cool frérot ! C'est toi contre moi pour un faux procès, on va voir qui est le meilleur enfin ?
- Ouais ! Exprime-t-il, avec un air soucieux.
Mais moi, ça ne me plait pas d'être devant tout le monde et de jouer un faux procès.
- Tu fais encore le timide ? Faut que tu changes, surtout que toi et moi, on sait que tu ne l'es pas.
- Si tu le dis, tu me connais mieux que moi, on dirait. Déclare James, en déclinant sa tête pour voir tous ses camarades le fixer, pendant que Tyrone exprime une certaine joie.
Face à leur professeure, placée sur le dessus de son bureau, elle ordonne à un des deux :
- Choisissez ! Met-elle en avant deux dossiers, sans étiquette.
C'est du hasard, soit vous êtes l'avocat du suspect, soit celui de la victime. A vous Rasta ? Honneur au retardataire, commencez !
Tyrone cogite, en regardant attentivement James, puis porte ce même regard sur sa professeure, avant de décider de choisir le dossier à sa droite. En possession, il l'ouvre et remarque qu'il doit défendre l'accusé. Donc James prend l'autre dossier et défend le demandeur.
- Allez-vous asseoir sur les deux tables que j'ai mises devant. Déclare Madame Richemonde.
Je vais tirer au sort après qui jouera votre client.
Hochant la tête, ils avancent jusqu'à leurs tables. Se faisant une poignée de main, eux deux, se souhaitent ainsi « Bonne Chance », avant de se séparer, et en allant s'asseoir à leur place respective.
Tandis qu'en 2021, Tyrone et James qui sont debout, après que leurs noms aient été tirés au sort. James, devant Tyrone, cette fois-ci, lui demande pendant qu'il le suit :
- Alors tu n'es pas aussi heureux que la dernière fois qu'on s'est affronté dans un faux procès ?
- La dernière fois, ça date déjà de trois ans. Dit-il à voix haute puis il se rapproche de James en disant, cette fois-ci, à voix très basse.
Et avant, je n'avais pas le sentiment qu'il y avait des gens qui essayaient de me tuer... Donc je ne peux pas être très heureux.
- J'avoue, mais là, profites en. Ici, tu peux te détendre et penser à autre chose frérot. Cherche-t-il à rassurer Tyrone.
- Oh Tyty, il a dit exactement ce que Zachary nous a dit à propos de toi, il y a vingt minutes. C'est fou ces causalités. Intervient Anne à l'improviste, en le stoppant sur place, par surprise.
- Anne s'il te plait ! Reproche mentalement Tyrone, avec un ton de voix assez fort, en reprenant sa marche, rapidement sans qu'on remarque qu'il s'est arrêté.
- Désolé Tyty ! Déclare Anne, en abaissant sa tête, avant de disparaitre finement.
Devant leur professeur, qui est debout face à eux, celui-ci leur annonce :
- Contrairement à la dernière fois avec votre ancienne professeure, c'est moi qui vais choisir qui vous allez défendre. Pour vous, Monsieur Mana, vous jouerez l'avocat du demandeur, Madame Saleté. Vous, Monsieur Hirst, vous jouerez l'avocat de la victime Monsieur Traoré.
- Super, toujours moi qui joue les mauvais rôles. Précise Tyrone, en haussant les sourcils, avec un faciès irrité.
- Quoi Monsieur Hirst ? Vous n'aimez pas les défis ? Lui demande son professeur sur une certaine satisfaction.
- Ce n'est pas le bon jour pour ça ! Rajoute Tyrone.
- Pas mon problème ! Souligne Monsieur Vineta, avant d'ordonner aux deux élèves.
Allez-vous asseoir là, préparez-vous et on commence le procès dans vingt minutes. Pendant ce temps, je vais choisir vos clients. On est d'accord ?
- Oui monsieur ! Répondent, en même temps, Tyrone et James, chacun dans un ton différent.
Ensemble, se dirigeant vers leurs tables d'avocat, James lui réplique :
- Allez frérot, tu vas réussir ! Sourit-il, en faisant un clin d'œil.
- Ahah... Ahah... Ahah ! Exprime Tyrone, sans exprimer de joie sur son faciès.
Tu n'es plus timide, comme avant, enfoiré.
- Je ne répondrais pas.
- Ouais, Ouais. Assure Tyrone, en asseyant.
Sur sa place, à l'écart de James, Tyrone planche sur sa feuille blanche pour faire ses notes, mais il n'arrive pas à écrire un seul mot. Imala surgit, en lui reprochant :
- Pourquoi tu n'as pas écouté James ? Tu aurais dû lire tes cours d'hier Tyrone !
- Et c'est bon ! Il y en a marre que vous me dites tout ça. Je sais ce que j'aurai dû faire, mais voilà, je ne l'ai pas fait. Crie mentalement Tyrone.
- Tu es sérieux gamin ? Intervient Quelot, sournoisement, à côté d'Imala.
Même moi, je m'en souviens.
- Ah ! Quelot ! Mais oui ! Ça ne m'étonne pas que tu aies tout retenu de cette affaire.
- Pourquoi tu dis ça ? S'interroge Imala sur les propos de Tyrone.
- Cette affaire, en gros, si je m'en souviens bien, c'est l'histoire d'un père renoi bien sûr... Fixe-t-il Quelot, pour lui faire bien remarquer.
Qui a perdu son boulot. Suite à ça, il a commencé à prendre des substances illicites et il est devenu alcoolique. Ainsi va, il a aussi perdu sa famille et la garde de son enfant. Seulement, grâce à son frère et en faisant un crédit pour l'avocat, il est allé jusqu'au tribunal pour pouvoir récupérer ses enfants, mais il a perdu vu, que c'était un dossier perdu d'avance.
- Voilà et toi, tu as l'occasion de défendre un noir. Appuie Quelot, avec une grande certitude.
- Toi quand tu entends « Homme noir », tu es grave au taquet. Mais tu sais Quelot que c'est un faux procès. Lui précise Tyrone.
- Et alors Gamin ? Tu le défends, c'est le plus important.
- Si tu peux être comme ça quand j'ai besoin d'aide, ça serai magnifique.
- Là-dessus, je suis d'accord avec Tyrone. Confirme Imala à Quelot.
- Sans moi ! Exprime Quelot, en restant stoïque, face à lui.
- Mais tu te souviens assez bien de l'affaire Quelot ? Demande Tyrone, toujours en discutant mentalement avec lui.
- Parfaitement gamin !
- Bon alors, moi, j'ai la théorie. Mais je n'ai qu'une envie, c'est d'en finir avec ce procès... Songe Tyrone, l'espace d'un instant.
- Et ? Demande suspicieusement Imala.
- J'aurai besoin de ta mémoire Imala. Tu m'as dit que tu te souviens de tout ? Répond dans sa tête Tyrone.
- Un peu comme toi parce que je te rappelle qu'on a le même type de mémoire. Souligne Imala.
Mais je me souviens que des choses que j'ai vues.
- Hein ? Attends, tu ne vois pas tout ce que je vois ? Questionne Tyrone.
- Je te précise les choses. Ce qu'on voit à travers tes yeux, c'est comme la télévision, si on n'a pas envie de regarder ce qu'il se passe, on ne regarde pas. Et tes cours de droit, ben... Ce n'est pas ça qui m'intéresse le plus. Explique Imala.
- Et vous faites quoi quand vous ne regardez pas ''ma vie'' ? Demande mentalement Tyrone, en faisant le signe des guillemets sur les mots « Ma vie ».
- Tu trouves que c'est vraiment le moment de poser ce genre de question ? Demande Quelot d'un ton sévère.
- Euh...
- Oui voilà ! Donc dis-nous, tu veux la jouer comment gamin ?
- Attendez-vous comptez m'aider ? S'interroge Tyrone, en les regardant chacun leurs tours.
- Bien sûr gamin. Faut défendre la cause ! Affirme Quelot, le poing serré.
- Pour ma part, je n'y connais rien en droit et le reste des esprits encore pire. Confirme Imala.
Moi, je veux bien que tu m'expliques de quoi va parler ce procès.
- C'est un procès sur la garde d'un enfant à un père alcoolique. D'abord saches qu'en vrai, Explique, en pensée, Tyrone à Imala et Quelot.
On ne donne pas la garde d'un enfant à ce type de personne, déjà qu'un homme « normal » a une chance sur deux de gagner la garde en général. Alors un alcolo et un toxico qui n'a fait que des promesses d'aller en cure, s'ils avaient la garde de leur enfant... Bref, ce n'est même pas un peu recevable devant un juge.
- Ce n'est pas pour ça que c'est un mauvais homme. C'est à cause des gens comme toi, que nous, les noirs, on n'évoluera jamais. Marche Quelot devant Tyrone, en le sermonnant.
Tyrone tourne sa tête, en préférant regarder l'air désespérer Imala, qui lui déclare, en le stoppant de la main :
- Débrouille-toi Tyrone. Je ne rentrerai pas sur ses sujets-là avec Quelot. J'ai déjà donné.
- Arh ! Bon, ok ! Se mord-il faiblement le bout du pouce.
On va voir si on fait une bonne équipe. Pour une fois que Quelot a l'air enthousiasme.
- Profites-en ! Déclare Imala à Tyrone, qui observe Quelot enthousiasme.
- Ouais, bon, allez ! Voyons voir comment on peut s'en sortir gamin ! Souligne-t-il à Tyrone, qui se met immédiatement au travail, avec Imala et Quelot
Quelques minutes après, Monsieur Vineta, positionné devant sa table entre Tyrone, qui est à sa gauche, avec un de ses camarades et à sa droite, James, avec également quelqu'un à ses côtés, qui jouent leur faux-clients. Celui-ci fait alors une déclaration :
- Nous pouvons commencer ce procès. Les avocats et vos clients, levez-vous ! Tyrone et James, avec leurs camarades, s'appliquent.
Monsieur Traoré né à Aubervilliers, le 30 mars 1989. Votre casier judiciaire ne porte aucune condamnation. Vous êtes renvoyé devant cette cour pour déterminer qui aura la garde de votre fils. Lors de l'instruction, Monsieur Traoré a souhaité avoir la garde partielle de son fils tandis que Madame Sameté refuse cette demande. Expliquez-vous aujourd'hui sur vos demandes respectives pour déterminer la garde de l'enfant. Monsieur Traoré, je vous invite à venir à la barre à mes côtés.
Tyrone se lève, se prépare pour jouer son rôle d'avocat, tandis que son camarade, à côté de lui, qui joue Monsieur Traore, va s'asseoir à la barre. Debout, avec sa feuille vierge, inspire fortement, plie sa feuille en quatre, la range dans sa poche arrière, puis il commence son questionnement, avec Quelot et Imala, à ses côtés, en soufflant un bon coup :
- Monsieur Traoré, dites-nous ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive au procès après 10 ans de mariage ?
- Tout a commencé quand j'ai été viré de mon travail, au début, on se soutenait comme tout couple, mais le moment des disputes a débuté. C'est à partir de là où j'ai commencé à boire et elle m'a quitté juste après. Quelques temps après le divorce, je l'admets, j'ai abusé avec l'alcool et des substances. Mais faut me comprendre, j'étais désemparé, j'ai perdu mon travail, puis ma femme et mon fils. En tout cas, aujourd'hui, je veux revoir mon fils, je compte tout faire pour l'avoir... J'arrêterai les drogues et l'alcool.
- Bien, mais est-ce que vous avez un travail pour entretenir votre enfant et assurer sa sécurité sanitaire ? Demande Tyrone, en faisant les cent pas autour de la barre.
- En parti, je travaille en intérim, c'est assez difficile dans la société d'aujourd'hui d'avoir un CDI.
- D'accord, mais comment voulez-vous qu'on accepte de vous accorder une garde partielle de votre fils, alors que vous continuez à consommer des stupéfiants ? Insiste Tyrone, avec son faux-client.
- C'est vrai, mais je veux m'accorder un moment pour aller en désintox, si j'ai la garde pour que je sois plus dépendant de ces conneries ?
- Monsieur Traoré. Votre langage ? Reprend le professeur.
- Ben... Je joue mon personnage monsieur Vineta. Se défend le camarade de classe de Tyrone, qui joue Monsieur Traoré.
- Je sais bien, mais c'est ce que le juge vous dirait quand même. Déclare monsieur Vineta puis ordonne à Tyrone.
Reprenez monsieur Hirst, je vous en prie.
- Euh... Alors... Réfléchit-il, en regardant Quelot et Imala qui le contemplent fermement.
Nous prenons note Monsieur Traoré... Regarde-t-il sa feuille blanche, pris dans sa poche, pendant une dizaine de seconde, en laissant un grand silence.
Dernière question... Acceptez-vous de vous soumettre à des visites de l'assistance sociale pour vérifier votre logement ? Voir s'il est dans un bon état et vérifier s'il est adéquat pour votre enfant.
- Oui, j'accepterais cela.
- Bien ! J'ai une autre question, désolé. S'adresse Tyrone à tout le monde, en se rappelant d'une des interrogations.
Vous avez quoi comme logement ?
- Un petit appartement, un F2 dans la banlieue parisienne dans la Seine et Marne, convenable pour accueillir mon enfant.
- Parfait. J'ai fini, merci monsieur Traoré.
Tyrone va s'asseoir, en s'essuyant le front, qui dégouline de sueur. Soufflant fort par le nez, exténué par cet interrogatoire, alors qu'il se gratte la joue, Quelot, debout, en ayant le regard plongé sur son dos, lui transmet :
- C'était nul ton interrogatoire ! Vraiment nul !
- Tu es qui pour juger mon interrogatoire ? Se tourne-t-il pour le regarder.
- Celui qui est dans ta tête. Et celui qui sait comment ton client peut être innocenté. Prononce Quelot, en lui tapotant l'arrière du crâne, avec son index
- Ah oui. J'avais oublié que toi, Quelot, tu étais un avocat pendant l'esclavage. Remet-il ses yeux, en direction de la barre, en ayant un faciès rassasié.
Puis Quelot se déplace, s'installe vivement devant Tyrone, lui attrape la tête avec sa main subitement, et lui pose une question, d'un ton énervé :
- Tu veux faire des blagues avec moi là-dessus Gamin ?
- OH ! Concentrez-vous ! Surgit Imala pour les séparer.
Vous faites enfin équipe et vous trouvez le moyen de vous embrouiller. Puis Quelot, vous êtes en public, arrête de faire ça, même si, il nous parle dans sa tête, ses gestes peuvent être vus.
Quelot le lâche, en étant furieux, tandis que Tyrone se passe les mains dans les cheveux et se tord le cou, après la douleur qu'a procuré l'agrippement, en disant mentalement :
- Ouais Imala surtout dis-lui aussi d'arrêter de m'emmerder !
- Moi ? Ben... Merde alors. Pour une fois que je veux aider. Explique Quelot, en croisant les bras.
- Tu sais quoi Quelot ? Je t'aimais bien quand tu ne parlais peu voire pas du tout. Atteste Tyrone, en souriant faussement.
- Et moi, je ne t'ai jamais aimé gamin.
- OH ! STOP, VOUS DEUX ! Mon chéri James commence son contre interrogatoire. Se manifeste Randi, d'un seul coup, sur la table, faisant que Tyrone et Quelot la regardent d'un air surpris.
Par la suite, Tyrone revient à la réalité, observe autour de lui soucieusement et se concentre sur l'interrogatoire de James. Celui-ci, avec sa feuille remplie de notes, démarre son contre interrogatoire :
- Monsieur Traoré, donc d'après vous, votre femme vous a quitté parce que vous avez été viré, parce que vous consommez de l'alcool et que vous fumez des produits illicites ? C'est bien ça ?
- Ben oui ! Dit logiquement le camarade de classe qui joue Monsieur Traoré.
- D'après ces photos des preuves à conviction (A17), où l'on peut voir des trous dans le mur, qui sont clairement fait par des coups de poing. Vous avez affirmé aux policiers que c'était vous qui aviez fait ça ? C'est juste ? Déclare James, en donnant une feuille qu'il fait passer comme une preuve.
- Oui, c'était quand j'étais énervé. Ça arrive à tout le monde.
- Donc votre femme vous a aussi quitté pour sa sécurité physique et celle de son fils, vu que vous aviez des accès de violences. Non ? Elle l'a précisé aussi dans les motifs de divorces ? N'est-ce pas ? Insiste d'un ton agaçant James.
- Oui, elle l'a notifié, mais je n'aurais jamais frappé ma femme.
- Qu'est-ce que vous en savez ? Peut-être que vous l'auriez frappé ou pire, vous auriez pu frapper votre enfant ?
- Objection, Monsieur le Juge ! Intervient Tyrone.
C'est qu'une hypothèse, ça n'a aucune valeur !
- Objection retenue. Parlez des faits Monsieur Mana. Réplique Monsieur Vineta à James.
- D'accord, je change de sujet. D'après la loi du 4 mars 2002, selon l'article 378-1, L'autorité parentale peut être retirée totalement au parent qui mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de leur enfant par une consommation habituelle et excessive d'alcools ou de drogues ou par une inconduite notoire ou des agissements délictueux notamment lorsque l'enfant est témoin de pressions ou de violences, à caractère physique ou psychologique exercées par l'un des parents sur l'autre parent. Donc monsieur, je ne vois pas pourquoi vous devriez avoir la garde de votre enfant.
- Mais j'ai dit que j'allais arrêter si j'ai la garde ! Se défend le camarade qui joue Monsieur Traoré.
- Non, mais monsieur Traoré, ça ne marche pas comme ça. Et si vous pensez comme ça, c'est sûr que personne ne pensera que vous n'avez envie d'avoir la garde partielle de votre enfant.
- Qui êtes-vous pour savoir si je suis apte à avoir la garde de mon fils ?
- Personne ! C'est juste la loi qui justifie que vous ne le méritez pas, Monsieur ! Répond sincèrement James à l'accusé, avec une belle audace, en commençant à faire marche arrière.
J'en ai fini, Monsieur le Juge !
- Quel homme ! Est sous le charme Randi, avec les yeux qui brille.
James retourne s'asseoir, s'avance vers sa chaise, satisfait, en direction de Tyrone qui ne sourit pas. Quelot, à sa droite, lui parle, d'une voix défaitiste :
- Voilà, c'est perdu, en tout cas, pour l'interrogatoire de ton client. Tu as intérêt à te ressaisir lors du contre interrogatoire de sa cliente. Sinon je prends possession de ton corps pour mener ça bien, comme il faut.
- J'aimerais bien voir ça ! Souhaite ironiquement Tyrone, en le regardant droit dans les yeux.
- Sincèrement, même moi, je voudrais voir ça. Souligne Imala de l'autre côté de Tyrone
Mais oui, James a été bon, il a souligné le plus important.
- C'est normal, ce procès est perdu d'avance. Ce con, au cours du vrai procès, n'a rien fait pour s'avantager et il n'a fait aucun effort. Il mérite de ne pas avoir son fils. Toute façon, c'est toujours moi à qui on donne les mauvais perso. Se décharge Tyrone, dans sa tête, à ses deux esprits face à cette défaite.
- Qu'est-ce que tu en sais qu'il ne le mérite pas ? Questionne Quelot, en ayant les sourcils froncés.
- Arrêtes Quelot ! Répond Tyrone fatigué de cette situation.
On peut soutenir une cause, je suis grave d'accord, mais il y a des noirs sur terre comme des blancs qui ne sont pas bons. Je veux bien comprendre ta haine, je t'assure, vraiment... Parle-t-il mentalement, sur un ton attendri.
Mais ce mec ne méritait même pas d'avoir son gosse, il te sort comme excuse ''que oui, je deviendrais raisonnable quand il aura la garde de son fils.'' Ouais, Ouais, c'était un grand fou surtout et un danger pour son fils. C'est normal qu'il ait perdu son procès.
- Mais qu'est-ce que tu en sais ? Il aurait peut-être pu s'améliorer en ayant son fils ! Hausse la voix Quelot.
- Oh, c'est bon, je vais arrêter de débattre avec toi. Tu me fatigues et je n'avance pas avec toi, tu n'es pas objectif. Abandonne Tyrone, en mettant sa main sur ses yeux.
- Je suis d'accord avec lui, Quelot. Tu veux l'aider ? Alors aies un avis objectif. S'entremêle Imala, en mettant ses mains sur l'épaule des deux hommes, pendant que Randi est encore concentré sur James.
Et toi Tyrone écoute, tu peux réussir ce procès. Utilise tout ce que tu sais, le contre interrogatoire peut te faire gagner. A toi de savoir l'apprivoiser.
- Ouais, tu as raison. On va le faire ! Précise Tyrone, en remuant la tête, l'air peu sûr de lui.
Puis il constate qu'à sa droite, son camarade, qui joue Monsieur Traoré, revenu s'asseoir à sa place et qui lui demande :
- Euh ça va mec ? Tu fais des gestes bizarres depuis tout à l'heure ?
- Ne t'en fais pas, sinon toi, tu as bien joué ton rôle ! Moi, j'ai complètement perdu punaise.
Le camarade ne répond pas et reste neutre aux propos de Tyrone qui est dépité, tandis qu'Imala s'amuse de son attitude.
V
Retour en 2018, dans l'amphithéâtre où se tient le premier faux procès entre Tyrone et James, avec leur ancien professeur. Madame Richemonde, à l'avant, avec une table devant eux les séparant, comme avec Monsieur Vineta, annonce le début du procès, de la même manière que Monsieur Vineta :
- Expliquez-vous aujourd'hui sur vos demandes respectives pour déterminer si votre licenciement était injustifié. Je demande au demandeur, Monsieur Gérard, de venir à la barre à mes côtés pour l'interrogatoire.
Le camarade de James, qui joue son client, Monsieur Gérard, se lève pour aller à la barre et, quand celui-ci est installé, il commence son interrogatoire, en parlant timidement :
- Alors... Monsieur Gérard. Euh... Pouvez-vous nous dire ce qu'il s'est passé avec votre ancien employeur, Monsieur Melin, présent ici ? Montre-t-il du doigt le camarade, à côté de Tyrone, après s'être levé.
- Je travaillais dans l'usine de Monsieur Melin, j'étais contremaitre. Pendant mon jour de repos, je suis tombé dans mon jardin. Suite à cet accident, j'ai eu de fortes douleurs au dos, avec une intervention chirurgicale, et j'ai été dans l'incapacité de travailler. J'ai eu un arrêt de travail pour six mois. Au bout des six mois, ma blessure au dos était tellement forte que mon docteur a prolongé mon arrêt. Mais j'ai reçu, par ma grande surprise, une lettre de licenciement avec mon indemnité et un préavis. Aujourd'hui, je demande réparation parce que j'ai été viré abusivement parce que j'étais malade, alors que j'avais un contrat à durée indéterminée et que c'est mon droit d'être malade, même si je le souhaitais pas. Leur indemnité ne durera pas éternellement, j'ai besoin d'un salaire pour nourrir ma famille et préparer ma retraite.
- Bien sûr... Précise James, en se grattant la tête et en tournant sur place sans dire un mot.
Voilà donc... Et comme nous le savons tous, d'après les dispositions de l'ordonnance n° 2017-1387 du 22 septembre 2017, tout employeur qui envisage de rompre, après la période d'essai, le contrat de travail à durée indéterminée d'un salarié pour un motif personnel doit pouvoir justifier d'une cause réelle et sérieuse avant de suivre une procédure de licenciement précise avec en premier lieu : convoquer le salarié à un entretien préalable avant toute décision. Ce qui n'a pas été fait ? Vous confirmez monsieur Gérard ?
- Oui je n'ai jamais été convoqué pour ça !
- Bien ! Mais la question qu'on peut se poser et je vous la pose à vous monsieur... Marche-t-il énormément, autour du podium de l'amphithéâtre, en lisant sa feuille et laissant place à beaucoup de silence entre ses phrases.
C'est '' Pourquoi vous a-t-on viré pour ce motif ? '' Alors que vous étiez un employé modèle. Vous n'aviez jamais pris d'arrêt maladie avant et vous faisiez un bon travail d'après vos statistiques.
- Je n'en sais rien, je n'ai même pas saisi le motif de licenciement. Au début, j'ai cru que c'était une erreur donc j'ai appelé mon cadre.
- Et que vous a-t-il dit ?
- Qu'il était désolé, mais que c'était un choix de la direction. Je n'ai pas cherché d'explication tellement j'étais sous le choc. J'avais entendu des collègues qui disaient qu'avec la loi travail que des collègues pouvaient se faire virer d'un claquement de doigt. Je crois avoir vu un collègue se faire virer dans l'entreprise juste parce que mon cadre ne l'aimait pas. Mais je n'y croyais même pas.
- Objection votre honneur, ouï-dire de la part de Monsieur Gérard. Prend la parole Tyrone d'un ton serein, en ayant les bras croisés.
- Objection accordée. Accorde leur professeur.
Reprenez Monsieur Mana.
- Ben... Je vais finir sur une question ? Demande James sur place, transpirant à petite goutte, en relisant une nouvelle fois sa feuille de note.
Le motif de licenciement, c'était quoi ?
- Inaptitude constatée par le médecin du travail alors que je n'ai jamais vu le médecin de travail pour parler de ça.
- Alors... C'est tout ce que j'ai à dire. Merci. Je peux aller m'asseoir Madame Richemonde parce que j'ai fini ? Est-il perdu, en ne sachant pas quoi faire.
- Je vous en prie, allez-vous asseoir Monsieur Mana. Lui donne-t-elle son consentement, avec un petit sourire.
James va s'asseoir, en s'essuyant le front, et en se disant à voix basse ''Amen, c'est fini !''. Puis Madame Richemonde finit sa phrase quand James s'est assis :
Rasta ! À vous de prendre la parole !
Tyrone ne sourit pas après avoir entendu son surnom, mais se retient et se lève pour faire le contre-interrogatoire du client de James. Essayant de ne pas montrer sa frustration avec une certaine sérénité, il laisse sa feuille de note sur la table et se dirige vers la victime présumée pour démarrer l'interrogatoire :
- Alors monsieur Gérard ? Pour vous, c'est un licenciement abusif ?
- Exactement ! Répond automatiquement le camarade de James qui joue Monsieur Gérard.
- Donc ce n'était pas légitime de vous virer ? Insiste Tyrone, en se rapprochant du demandeur du procès.
- Oui ça ne l'est pas.
- Mais ça reste, malgré vous, un départ fondé ? Persiste fortement Tyrone, en le regardant dans les yeux.
- Objection ! Le témoin a déjà répondu à cette question... Madame. Réplique James, en s'exprimant avec beaucoup d'hésitation.
- Je retire. Expose Tyrone, sur un ton très décontracté et reposé.
Désolé madame, c'est juste pour en venir à une question cruciale : Monsieur Gérard, on est donc d'accord, qu'avec vos douleurs au dos, il vous est impossible de travailler ?
- Oui, comme je l'ai dit précédemment.
- Alors pour rappelle comme il est dit dans la loi n° 2017-1387 du 22 septembre 2017, le licenciement d'ordre personnel repose sur la personne du salarié par rapport à son comportement, son insuffisance professionnelle ou son inaptitude constatée par la médecine du travail.
- Mais... Emet le camarade de classe jouant Monsieur Gérard qui ne trouve pas ses mots.
- Non mais attendez, je n'ai pas fini. Poursuit Tyrone, en se déplaçant de pas en pas sur le devant de l'amphithéâtre.
Et de plus, vous avez dit, je vous cite même votre médecin vous a dit que vous êtes inapte à travailler. Ce qui peut justifier que vos employeurs vous virent.
- Je ne suis pas d'accord ! Je n'ai même pas été convoqué et averti.
- Pourtant si, vous avez eu un courrier en recommandé d'après nos informations. Tenez madame la juge. La preuve (6E) qu'on a reçue ce matin. Donne-t-il une fausse feuille qui fait passer pour le courrier recommandé.
Donc ça, vous ne l'avez toujours pas reçu ?
- Je n'ai jamais vu cette lettre. Je peux vous en assurer. Affirme le camarade à James qui joue son client.
- Si vous le dites, mais il y a votre signature malgré ça. Mais bon, j'accepte. S'acharne Tyrone, d'une manière diplomatique.
J'ai encore une autre question : Vous vous entendiez bien avec vos collègues ?
- Objection, Question non pertinente. Intervient James en se levant.
- Au contraire madame. Elle permet d'aboutir à une question qui est liée à son licenciement.
- Objection rejetée. Je veux entendre la réponse. Déclare Madame Richemonde à la cour.
- Merci, donc répondez-moi monsieur ! Demande Tyrone, à son camarade de classe, qui continue à jouer idéalement son rôle en faisant un sourire peu visible.
- Comme dans tout travail, je m'entendais avec d'autres et je ne m'entendais pas avec certains.
- Et votre supérieur ? Réclame Tyrone.
- Jamais de problème.
- Pourtant d'après les dires de vos collègues, vous aviez eu de violents disputes avec votre cadre, la veille de votre arrêt maladie. Poursuit Tyrone, qui ne bouge plus, les bras croisés, faisant semblant de ne pas comprendre.
- Elle n'était pas si violente que ça.
- Oui, mais vous confirmez qu'il y en a eu une ? S'obstine Tyrone, toujours sur place.
- Oui, mais...
- Merci Monsieur Gérard, j'en ai fini ! Tyrone finit sa phrase fièrement, en se dirigeant vers sa chaise, tout en souriant malicieusement en direction de James, pour lui déclarer à voix basse pendant qu'il se passe la main au front, en expirant.
Arrête de faire le timide ! Ça ne te va pas !
A sa place, celui-ci tapote ses feuilles et sourit, en voyant son ami qui se sent sous pression.
VI
Reprise du procès, en 2021, sur le couple à propos de la garde partielle du père, la camarade de classe qui joue Madame Sameté est à la fausse barre des témoins. James s'apprête à se lever pendant que Tyrone contemple précautionneusement son interrogatoire.
- Madame Sameté, je vous prie, expliquez-nous pourquoi vous ne voulez pas que votre ex-mari n'ait même pas une garde partielle de votre enfant ? Se présente James, debout, à quelques mètres d'elle.
- Simplement parce que mon ex-mari n'est pas capable de garder un enfant.
- Objection ! Se lève Tyrone, en criant d'un ton mécontent et en levant les bras.
Elle n'est pas apte à donner un avis sur son mari quand même !
- Objection rejetée. Madame Sameté, je veux savoir en quoi, pour vous, il n'est pas capable de cela ? Lui demande Monsieur Vineta qui joue le juge.
- Cette voix et ces grands gestes pour une objection rejetée ! Souligne Quelot, en ayant un regard péjoratif de haut et en bas sur Tyrone, en étant posé sur la table, en compagnie d'Imala.
Assieds-toi gamin, c'est mieux !
Tyrone s'assoit, l'air dégouté, en joignant ses mains sur la table, puis la camarade qui joue la cliente de James répond à la question de Monsieur Vineta :
- Avant, c'était quelqu'un de bien... Il buvait peu, ne fumait pas. Aujourd'hui, il est toujours sous l'emprise d'une quelconque drogue, sous l'emprise de l'alcool, même là, il doit être saoul.
- Objection ! Ré-intervient Tyrone à Monsieur Vineta, en étant assis, mais en haussant les bras.
Monsieur, ce n'est pas une réponse pertinente, c'est de la rancœur !
- Acceptée ! Madame Sameté, évitez des avis non objectifs sur votre ex-mari, s'il vous plait.
- Je reprends. Poursuit James son interrogatoire.
Madame, qu'est-ce qu'il fait que vous... Vous êtes celle qui mérite d'avoir la garde complète de votre enfant et que votre enfant ne mérite pas d'avoir celle de son père ?
- Je ne veux pas empêcher à mon fils de voir son père, au contraire. Mais je suis désolée, même lui, l'admet, il continue à boire et fumer à grande dose. S'il avait une meilleure mentalité, en faisant une désintoxication avant la garde, je lui aurai accordé au minimum des visites préliminaires. Mais là, je n'ai aucune confiance.
- Avez-vous peur qu'il porte atteinte physiquement à votre enfant ? Demande James, après avoir froncé les sourcils, en arrêtant de bouger face à sa camarade qui joue son rôle de mère.
- Bien sûr ! De plus, notre enfant est assez bruyant et vu que mon ex-mari, après son licenciement, est devenu très colérique. Je pense fortement que s'il l'entend pleurer longtemps, il s'énervera et je peux craindre vraiment le pire.
- Il vous a déjà frappé ?
- Non, mais il a cassé le mur à maintes reprises, comme il avait été dit précédemment, et il a déjà jeté plusieurs vases.
- Et dites-moi une dernière chose : Pourquoi avez-vous quitté votre mari ? Parce qu'on a eu l'avis de votre ancien mari, mais pas le vôtre. Scrute James, en se tournant vers les élèves de sa classe.
- Objection. La question n'est pas pertinente pour savoir si le père est apte à avoir la garde de l'enfant. Intervient Tyrone calmement.
- Au contraire Monsieur Vineta, enfin Monsieur le juge, cette question permet de savoir les raisons de son divorce au point que Madame Sameté n'accorde pas la garde de son enfant à son père. Développe James.
- Objection rejetée Monsieur Hirst. Je vous en prie, répondez Madame Sameté. Émet Monsieur Vineta posément, frustrant une fois de plus Tyrone.
- On s'est quitté parce que j'avais peur pour le bien-être de mon enfant et de moi-même. Répond la camarade jouant Mme Sameté.
- Merci, j'ai fini ! James, ayant terminé son élocution, retourne vers sa place, en souriant pour Tyrone, tout en lui chuchotant.
A ton tour mon ami.
Tyrone le regarde l'air agacé, se met ensuite à sortir sa langue, en la mordant, puis entend Quelot, toujours dans la même position, qui lui parle :
- A toi ! Si tu dis ce que je t'ai dit, ça va le faire !
Tyrone se dresse, les bras tendus, mains sur la table, souffle visiblement et répond franchement dans sa tête à Quelot, en tirant sur la couture du tee-shirt :
- J'adore ton plan, il est même excellent au point que je le trouve nul, donc je vais faire mon plan pour qu'il soit beaucoup mieux.
- Tyrone, arrête tes références de film et...
- Non ! Allez, salut Quelot ! Interrompt Tyrone, en parlant dans sa tête à Quelot, puis passe à l'interrogatoire, en questionnant sa camarade qui joue Madame Sameté.
Madame, j'aimerais qu'on reprenne sur un point. En quoi vous doutez des paroles de mon client sur ses convictions qu'il a, s'il a la garde partielle ?
- J'en ai marre de vous répéter ! Ça fait cinq fois que je vous répète les raisons ! Crie-t-elle.
- Calmez-vous Madame Sameté et reprenez un ton adéquat ! Réprimande Monsieur Vineta.
- Si ça ne vous dérange pas Monsieur. Je voudrais considérer le témoin comme hostile. Souhaite Tyrone, les mains derrière dans le dos, avec une posture droite.
- Objection ! Se lève James, offusqué.
Il y a aucune raison de vouloir la considérer comme hostile, Madame Sameté est exaspérée au vu des répétitions.
- Attendez, mais pourquoi Monsieur Hirst, vous voulez faire ça ? Formule le professeur Vineta, surpris de la requête de Tyrone.
- Simplement parce que, Monsieur le Juge, je veux démontrer une hypothèse et si j'ai tort, ben... J'accepte qu'on ne prenne pas en compte mon contre interrogatoire.
- D'accord ! Hoche la tête, Monsieur Vineta.
Objection rejetée alors. Je vous laisse gérer Monsieur Hirst.
- Bien ! Se repasse-t-il les mains dans les cheveux pour les plaquer en arrière. Se mettant à expirer fort, créant un court silence pendant une dizaine de secondes, il observe droit dans les yeux sa camarade pour lui demander :
Madame Sameté, dites-moi, vous êtes raciste ?
Tout le monde est choqué, dans la salle, dont le professeur et James, mais également Imala et Quelot, qui sont à l'arrière, sur sa table. Eux deux alors discutent suite à cela :
- Il a osé tenter ton plan Quelot ? Surtout que dans le vrai procès, la piste du raciste n'a jamais été évoquée.
- Il commence à grandir le gamin surtout.
- Je ne suis pas avocat, mais je pense que la carte du racisme, ce n'est pas le bon plan surtout dans un procès. Emet Imala à Quelot.
- On verra ça dans un instant Imala... On verra ça !
La camarade, jouant Madame Sameté, pris de court, essaye de reprendre son interrogatoire :
- Mais, mais je ne...
- Surtout, ne me sortez pas l'excuse de « Mon enfant est né d'un père noir et je me suis mariée avec un noir », c'est pire que « J'ai un ami noir ». Prolonge-t-il son contre interrogatoire face à sa camarade.
James, choqué, se relève, en criant avec ses poings contre la table :
- Monsieur Vineta, objection, c'est trop !
Monsieur Vineta tend le bras, en montrant son index, souhaitant que Tyrone continue, tandis que James se rassoit, crispé, avant de redonner la parole à la fausse cliente de James :
- Arrêtez, je ne suis pas raciste ! Je veux simplement que mon enfant soit heureux et qu'il ne soit pas maltraité.
- Ah d'accord ! Et vous en rêviez depuis combien de temps après votre début de relation d'avoir un enfant avec lui ? Demande-t-il, d'un ton calme.
- Euh... quelques mois après, c'était très fusionnel au début. J'y croyais vraiment ! S'apaise vocalement la camarade de classe.
- On dirait surtout que vous vouliez un enfant métisse ? Non ? Exclame-il, d'une voix sereine, cette phrase choc.
- Quoi ? La camarade de classe énonce cela, en ne sachant pas répondre.
Mais vous n'avez pas le droit de me poser des questions de ce type.
- Monsieur Vineta ! Intervient James, le poing en l'air.
C'est inadmissible ce genre de propos et surtout, il n'y a même pas de question.
- Je confirme cette fois-ci les propos de Monsieur Mana. Monsieur Hirst, allez à l'essentiel et expliquez-nous cela ? Questionne Monsieur Vineta.
- Simplement. Depuis le début, Madame Sameté ose concevoir des hypothèses faussement jugées à partir de ce qu'elle a vu et de ce qu'elle pense savoir. Mais elle n'aime pas qu'on pense des choses fausses sur elle à partir de ce qu'on voit, néanmoins, elle peut se permettre l'inverse. Déclare Tyrone, autour de la barre pour s'adresser à elle, mais aussi à ses camarades.
- Non mais ce n'est pas ça... Essaye-t-elle de se justifier.
- Donc c'est quoi ? Parce qu'au final, vous dites des choses qui font mal à mon client alors que ce ne sont même pas des certitudes. Je tenais à rétablir un certain équilibre là-dessus. Rétablit Tyrone, en se plaçant devant elle.
- Euh...
- Oui, on va s'arrêter là, c'est mieux pour vous. Merci ! Exprime Tyrone, en retournant s'asseoir, fier de lui.
Revenu sur sa chaise, en étant comblé de plaisir, il remarque Quelot, sur sa table. Tyrone ainsi lui souligne mentalement :
- Tu vois, ce n'était pas qu'une référence hein ? Parce que mon plan était mieux.
- Si tu le dis. Je suis sûr que le mien était bon aussi. En plus, ton plan reprend en grande partie le mien, en plus soft. Réplique Quelot, semblant être mécontent, mais en même temps satisfait.
- En tout cas, ce n'est pas une vie, de penser et de parler comme toi. Ces 2 minutes m'ont suffi. Met en vigueur l'attitude qu'il a employée, ressemblant à peu près à celle de Quelot.
- On en reparlera dans quelque temps gamin ! Précise Quelot, en croisant les bras
VII
Dans le passé de Tyrone et James, en 2018, le faux procès se poursuit, au cours duquel s'entame la seconde partie avec l'employeur qui est à la barre. Tyrone, face à son client, à côté de leur professeure, débute son interrogatoire :
- Monsieur, vous étiez bien l'employeur de Monsieur Gérard ?
- Oui, je le suis bien !
- Dites-nous, vous avez rempli toute la procédure légale pour le licenciement de monsieur Gérard ?
- Oui complètement, même avant qu'on ait décidé de le licencier. On a fait une réunion pluridisciplinaire où on a examiné le dossier de monsieur Gérard et le cas a été vite choisi. Il devait être viré.
- Pourquoi il devait être viré ? Demande Tyrone, en mettant sa main sous son menton.
- Déjà pour son inaptitude due à sa maladie, mais aussi, simplement du fait de son absence prolongée, on est en manque d'effectif. Donc, on se doit de recruter des CDD et les former pour travailler dans un temps partiel, en attendant son retour. Ce qui, économiquement, n'est pas en notre avantage donc après un certain temps, on s'est résigné à le virer. Et avec la loi travail El Khomri, tout a été respecté.
- Et avec qui, vous avez vu que tout cela est légal ? Enchaine-t-il, en marchant autour de l'amphithéâtre.
- Avec mon avocat, c'est-à-dire vous ! Pointe du doigt, le camarade qui joue l'employeur de Monsieur Gérard, vers Tyrone.
- Bien ! Tyrone, se grattant avec son pouce, la paume de sa main, lui pose une question, après un très court silence.
Est-ce que la lettre initialisant le licenciement lui a été envoyée ? Parce que Monsieur Gérard disait qu'il ne l'avait pas reçue.
- Nous, on lui a envoyé en recommandé et j'ai même l'avis de réception.
Tyrone va prendre sur son bureau, une feuille blanche la faisant passer pour l'avis de réception et la présente à toute la classe et à la juge.
- Voilà la preuve (E22) qui montre que toutes les actions de mon client ont été faites dans la légalité. Après l'avoir montré, il la redépose sur sa table puis remercie son client.
Merci monsieur. J'en ai fini.
Tyrone va s'asseoir tandis que James, installé sur son siège, se lève, regarde ses notes puis immisce son contre interrogatoire, en restant derrière sa table :
- Donc monsieur Dupont, si j'ai bien compris, la loi permet de licencier une personne parce qu'il est malade ?
- Je n'en sais rien, c'est vous l'avocat. Répond succinctement, l'ancien employeur de Monsieur Gérard
- Bien répondu... Parce que la loi ne permet pas ça du tout. Marche James, en sortant derrière sa chaise.
La loi n'a jamais accordé le fait que la maladie peut être un motif de licenciement. C'est même du jamais-vu. Le pire, c'est le fait de sortir l'excuse de pouvoir donner un emploi à d'autres personnes qui sont, soi-disant, plus déterminées. Mais cela fait qu'augmenter la précarité et fait stagner le chômage. Ce n'est pas grâce à vous que le chômage va baisser, ça, c'est sûr.
- Objection madame le juge, il n'y a pas de question. Advient Tyrone, sur un ton serein, en restant installé sur sa chaise.
- Je retire. James empêchant leur professeur de prendre la parole, avant d'aller s'asseoir l'air serein, mais toujours avec un minimum de timidité.
Je voulais juste préciser cela. Je n'ai pas d'autres questions.
Simultanément, dans le passé, en 2018, et dans le présent, en 2021, Tyrone et James vont bientôt conclure leur faux procès.
Leur professeure, en 2018, Madame Richemonde, leur annonce :
- Bon, nous allons poursuivre et passer à la réquisition : la défense, levez-vous, nous vous écoutons.
James se déplace vers au milieu de la salle, contemple ses camarades, l'air apeuré, puis se tourne vers sa professeure, en prenant une grande expiration, pour initier sa plaidoirie :
- Mesdames et Messieurs, les jurés, nous sommes face à une affaire qui va devenir la routine dans notre société. C'est devenu triste même, un homme peut se faire virer, en un instant, de son travail à cause des aléas et des problèmes de la vie. C'est inadmissible. La loi a peut-être changé, mais pas certains principes. Mon client se rétablissait pour avoir toutes ses capacités physiques et être efficace quand il reprendrait son travail, mais ces employeurs l'en ont empêché pour pouvoir '' soi-disant compenser leur perte d'effectif ''. Alors qu'on sait tous qu'ils font cela pour le profit, comme tout but d'une entreprise privée. Ce qui est malheureux et surtout pour mon client, c'est qu'il va rentrer dans une certaine précarité donc je requière un dédommagement de 750000€. Exprime James, avec une grande conviction, en laissant la parole à Tyrone et partant se rasseoir.
- Que dire ? Tyrone se dirige au centre de la scène, tout en parlant soigneusement à sa promotion.
Mon client a suivi la loi, a respecté la procédure de licenciement, les preuves sont là. Le motif de licenciement est légitime. Mon client n'a pas à dédommager Monsieur Gérard, car il a déjà reçu une indemnité de près de 36000€ net d'impôts. Au fil de l'audience, nous nous sommes aperçus que Monsieur Gérard n'avait pas été le travailleur parfait qu'il prétendait et que son licenciement était justifié. Ce procès est sans doute un moyen pour lui de se venger, ce qui est regrettable. Et pour cela, on souhaite réparation pour les coups financiers qu'a engendrée ce procès. Merci ! Retourne s'asseoir Tyrone.
VIII
Tandis qu'en 2021, Monsieur Vineta commence à dire à toute la classe pour débuter la réquisition :
- Je laisse la parole à...
- Eh Gamin, tu penses que ta plaidoirie sera bonne face à James. On a qu'une chance et c'est celle-là. Exprime Quelot présent à sa gauche, en interrompant l'écoute de Tyrone vis-à-vis des propos de Monsieur Vineta.
- Oui, je sais quoi faire, tu es beaucoup trop à fond pour moi dans ce faux procès. Il me connait très bien, mais moi aussi, je le connais très bien. Alors fais-moi confiance Quelot et laisse-moi me préparer. Lui dit Tyrone, avec certitude dans sa tête.
- Je te laisse faire alors gamin ! Voyons voir si tu seras toujours aussi bon que quand tu étais un faux avocat avec Savannah.
- Monsieur Hirst, à vous ? Il faut que je le répète. Hausse la voix son professeur, en voyant Tyrone déboussolé.
- Non monsieur, excusez-moi. Se lève-t-il d'une grande vitesse et démarre sa plaidoirie.
Monsieur Vineta... Marche-t-il doucement la tête vers le bas et en se grattant entre les yeux. Excusez, je reprends...
Euh, je ne vais pas mentir, mon client n'est pas le père parfait, il a même tous les défauts du monde pour ne pas être un bon père avec également le fait qu'il n'a pas assez de ressource financière pour entretenir son enfant. Mais il y a un point en commun avec ces nombreux axes d'améliorations, c'est que ça reste le père de cet enfant. Regarde-t-il droit dans les yeux James, avec un air triste.
Je ne peux pas parler au nom des orphelins, des enfants qui n'ont pas connu leurs parents ou encore qui les ont vus par la suite disparaitre. Mais je suis sûr qu'ils souhaiteraient, par tous les cieux, voir et passer un moment avec leur père même s'ils n'étaient pas parfaits. Alors pourquoi priver un enfant de cela alors que son père est vivant.
Je demande simplement qu'on ressente un minimum de compassion pour un père qui souhaite voir son fils, grandir avec lui et ne pas le voir grandir qu'à travers des photos ou des ouï-dire. Monsieur Traoré a la chance de pouvoir voire son enfant, ce qui lui donnera un maximum d'espoir pour devenir le père, qui rêverait d'être, mais aussi de redevenir l'homme qui l'était.
Tyrone, avec son discours, jette un froid dans la salle, faisant taire et installant une ambiance maussade à l'intérieur de la salle de cours. Par la suite, il va s'asseoir dans un pas très lent. Monsieur Vineta, qui est lui-même, touché par le discours de Tyrone, après cela, s'adresse à James qui reste stoïque à cause de la plaidoirie de son ami :
- Monsieur Mana, c'est à vous !
- Euh... Sursaute James où ensuite, il se frotte les yeux, qui scintillent.
Je n'ai rien à dire pour contrer la plaidoirie de Monsieur Hirst.
- Tu es sûr de toi, James ? Demande sa camarade, à côté de lui.
- Oui ! Émet James, avec un regard vide.
- Vous êtes sûr de vous Monsieur Mana ? Repose le professeur Vineta à James.
- Oui, complètement !
- Tu as été dur avec James ? Mais j'aime bien, j'aime beaucoup. Apparait Magnus pendant que Tyrone regarde son ami, avec un regard empathique.
- Je te rappelle qu'il n'y a même pas deux jours, il m'aurait tué juste pour savoir comment j'ai eu un virus dans mon ordi à cause de toi. Mais faut le dire, ça ne me fait pas plaisir de faire ça. Enonce Tyrone mentalement.
- Eh ben, tu n'es pas ma réincarnation pour rien. Sourit Magnus.
- D'accord, je vais donc vous dire qui a gagné ! Déclare Monsieur Vineta, en se mettant debout.
IX
Au même instant, dans le souvenir du premier procès entre James et Tyrone, Madame Richemonde, leur professeure expose également :
- Je vais vous annoncer qui a gagné. Puis les deux professeurs, entre les deux espaces-temps, prononcent simultanément :
Le gagnant est... James et Tyrone, dans les mêmes instants, en 2018 et 2021, se lèvent et sont aux aguets sur leurs professeurs, en attendant le verdict.
JAMES !
James, en 2018, euphorique, en entendant son nom, saute de joie à répétition, et montre du doigt Tyrone, en se moquant de lui :
- Ahah ! Je t'ai eu salopard ! Je t'ai battu dans un procès ou en vrai, tu avais gagné ! Waouh !
- Calmez-vous Monsieur Mana, je vous prie. Laissez-moi faire un petit débriefing ! Souligne Madame Richemonde.
James se calme puis Tyrone et lui se rassoient. Ainsi, Madame Richemonde peut conduire son débriefing :
D'abord James, vous avez su surpasser sa timidité, bravo à vous ! Deuxièmement, la manière dont vous utilisez la loi en votre avantage, en mélangeant votre connaissance sur les droits des hommes, était bien menée. C'est même pour ça que je vous ai accordé votre victoire. A vous, Rasta. Ne faisant pas sourire Tyrone qui craint le pire.
Ce n'était pas mauvais en vrai, mais si vous aviez utilisé l'ordonnance relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail prévoyant un droit à l'erreur pour l'employeur lui permettant de rectifier les erreurs de procédure dans la lettre de licenciement. Vous auriez gagné ce procès tout simplement, c'était l'ordonnance qui faisait annuler toute la défense du camp adverse. Dommage, sinon, c'était bien improvisé, mais ça ne vous a pas fait gagner le procès. Alors leurs camarades se mettent à les applaudir pour leurs performances.
Bon, retournez à vos places et félicitations à vous deux, c'était un faux procès très captivant et passionnant. Puis quand ils en ont fini avec les applaudissements, elle s'adresse à toute la classe pendant qu'ils vont s'asseoir.
A vous ? Avant de commencer un second procès, dites-moi ce qui a manqué ou ce qui a été bien au cours de ce jeu de rôle ?
Quant à James, en 2021, contrairement à avant, est choqué du résultat, il hoche la tête naturellement, sans présenter de signe de jubilation. Serrant la main de Tyrone, avec un petit sourire au coin, celui-ci fait un clin d'œil à James.
- Asseyez-vous, s'il vous plait ? Je vais vous faire un petit débriefing. Exige le professeur donc Tyrone se rassied, tandis que James retourne à sa place.
D'abord vous James, c'était une très bonne défense, vous avez utilisé la loi à votre avantage avec une bonne élocution. Je n'ai rien d'autre à dire en plus. Juste que c'est dommage que vous n'ayez pas fait une plaidoirie en votre faveur, ça aurait été la cerise sur le gâteau.
- Merci Monsieur ! Remercie James discrètement.
- A vous Monsieur Hirst ? Que dire ? Si vous étiez dans un vrai procès, vous auriez gagné ce procès, sans doute. Surprend-il Tyrone, qui a levé sa tête en sa direction pour mieux l'écouter.
Pourquoi ? Parce que vous étiez à l'aise face à James dans ce combat de mots et de la loi. Vous avez même réussi à le déstabiliser. Même si de base, dans la vraie vie, votre client avait perdu, si vous étiez son avocat, vous lui aurez peut-être donné un petit espoir de gagner. Dommage que vous n'ayez pas utilisé la loi pour justifier vos propos parce que c'est ça que j'évaluais. En tout cas, félicitations à vous deux, vous pouvez aller vous asseoir à vos places. C'était un beau procès.
James et Tyrone se lèvent avec leurs camarades, puis en chemin, James parle d'un ton reposé à Tyrone :
- Ça fait deux fois que je bats, tu devrais avoir honte un peu ? Mais ça fait plaisir qu'on fasse toujours des procès intéressants.
- Pas du tout, j'ai pas honte parce que c'est un faux procès. Un vrai procès, je t'aurai bouffé, regarde comment je t'ai déstabilisé. Mais moi aussi, j'ai bien aimé ce duel.
- Salopard ! Mais ça n'empêche pas que tu aies perdu. Précise James à Tyrone, en s'asseyant.
- Si tu le dis !
Sur leurs chaises, Tyrone contemple droit devant lui, l'espace d'un instant. Soudainement Zachary apparait derrière lui, en martelant :
- Tu crois que je ne sais pas ce que tu as fait. Personne ne l'a remarqué, mais je sais que tu l'as laissé gagner et tu avais prévu ça depuis le début !
Tyrone, alors, se met à sourire narquoisement, avec un regard fixe, face à lui, en passant sa langue autour de sa bouche, sans se tourner pour apercevoir Zachary dans son champ de vision.
X
Le cours terminé, en 2018, tous les élèves quittent l'amphithéâtre, y compris James et Tyrone qui sortent les derniers de la salle, en discutant simplement. Leur professeur, qui se préoccupe de ces deux-là, interpelle Tyrone, avant qu'il franchisse la porte de la sortie :
- Rasta, un instant ! J'aimerai vous dire deux mots.
Tyrone, exacerbé de ce surnom, commencer à rejoindre son professeur à petit pas, tandis que James lui fait signe qu'il l'attendra dehors.
- Oui Madame Richemonde ! Dit d'un ton lent.
- Rasta, alors...
- S'il vous plait, arrêtez de m'appeler comme ça ! Interrompt-il sa professeure.
- Non, je n'ai aucune envie, comme toi, tu n'as aucune envie d'arriver à l'heure dans mes cours. Répète-t-elle, tout en étant assise sur sa table, jambes croisées.
- Si j'en viens à avoir des locks, ça sera votre faute alors. Pointe-t-il du doigt sa professeure.
- C'est facile de m'accuser, mais je l'accepte Rasta ! Bon, j'imagine que vous savez pourquoi je veux vous parler ?
- Parce que j'ai perdu lors de votre faux procès et que je suis encore arrivé en retard. J'imagine ! Exprime-t-il, avec un faciès agacé et une posture relâchée.
- Non, je voulais savoir comment vous avez pu oublier cette ordonnance, alors que vous connaissiez toutes les autres lois ?
- J'ai oublié tout simplement ! Restitue-t-il, avec un regard montrant son incompréhension.
- Non, vous n'êtes pas de ce genre. Je commence à comprendre même quel genre de personne vous êtes ? Déclare-t-elle, avec un regard assuré.
- Et je suis quel genre de personne ? Demande-t-il, avec un léger sourire.
- Le genre qui s'en fiche totalement de sa vie, mais qui est fait pour satisfaire et motiver ses proches. A sa manière, bien sûr !
- Ah bon ? Première nouvelle. Vous m'apprenez quelque chose. Souligne Tyrone, en haussant les sourcils.
- Je dois me justifier alors ! Ok, joint-elle ses mains, en se penchant légèrement vers l'avant.
J'ai eu vos résultats de partiel blanc de droit civil. Et vous savez quels résultats vous avez eu ?
- J'ai réussi, c'est ça ! Et vous pensez que je suis un génie grâce à un résultat de partiel ? Se renseigne Tyrone, qui s'appuie sur son bureau, en tournant les yeux dans tous les sens.
- C'est vous qui le dites Rasta, mais vous avez eu pile dix. Et vous savez, c'est quoi le plus bizarre ? Demande-t-elle, en voyant la tête de Tyrone qui secoue de gauche à droite.
Eh ben... C'est que vous avez bon à des réponses difficiles et pas bon à des réponses faciles. Alors je me suis dit que vous l'avez fait exprès. J'ai, donc, regardé vos anciens résultats au lycée et vous étiez toujours à dix/onze de moyenne dans chaque matière, en étant souvent absent et en arrivant souvent en retard. J'en ai déduit une seule chose, vous vous en fichez de votre vie.
- Bravo Madame Richemonde, vous êtes une réelle mentaliste. On va vous appeler Patrick Jane, bientôt madame ! Sourit-il, en applaudissant faussement.
- Et vous, vous êtes un humoriste en plus, dis donc. Mais ça confirme que j'ai raison. Aujourd'hui, j'ai voulu confirmer que vous êtes bien le genre de personne que je pense. Et vu que vous êtes proche de James, je l'ai testé dans ce procès.
- Et alors ? Commence Tyrone à froncer les sourcils.
- Vous ne vouliez pas gagner contre James pour une seule et bonne raison : vous voulez que votre ami James se sente le meilleur face à vous pour ne pas le contrarier et le surmotiver.
- Et je ferais ça parce que je m'en fiche de ma vie ? Demande Tyrone, les bras croisés, en éveillant un peu plus sa curiosité.
- Oui exactement, parce que d'après ce que j'ai vu et examiné, vous savez que rien ne vous empêchera d'avoir ce que vous voulez. J'ai pu regarder aussi les résultats de James quand il vous a rencontré. C'est fascinant de voir que James avant qu'il vous côtoie, avait des mauvaises notes en histoire-géo, en science, et en espagnol. Et avec votre influence, ses notes ont augmenté. Je pense que vous avez un effet positif sur James et qu'il y a une causalité. Vous l'avez aussi remarqué, le fait qu'il croit qu'il vous bat en termes de connaissance et sur les notes évaluatives fait qu'il s'améliore et devient de plus en plus bon. Développe Madame Richemonde, sans lâcher le regard de Tyrone pour le déstabiliser.
- Han, bien ! Et vous voulez que je vous dise quoi ? Que je suis un super ami qui aime perdre face à son ami pour lui faire croire qu'il est meilleur que moi et surtout pour remonter son estime de soi.
- Rien, je voulais voir l'expression de votre visage quand j'énonce avec vous vos aspirations dans la vie ! Sourit-elle malicieusement à Tyrone.
- Et vous êtes satisfaite ? Interroge Tyrone, en ne souriant pas, par contre.
- Totalement parce qu'en vrai, si tout le monde faisait comme vous Rasta, ça serait un monde utopique. Parce qu'au final, ce sont les bases d'une vie que tout le monde devrait avoir, le fait de soutenir et motiver ses proches. J'admire ça, parce que vous n'allez pas changer, ça se voit. Vous allez continuer à faire cela même quand vous serez au plus mal ou au plus bas de votre vie parce que c'est votre ligne de conduite, après tout. Je peux que vous félicitez.
- Han, ben... Merci ! Sinon aurevoir Madame ! La remercie-t-il, en souriant. En s'en allant, juste avant de passer la porte de sortie, il lui demande.
Mais en fait, si vous avez eu les résultats ? James a eu quelle note ?
- Au revoir Rasta, à demain ! Adresse-t-elle à Tyrone, en souriant comme une marque de civilité, après s'être levé de table pour ranger ses affaires.
Tyrone alors, sort de la pièce, fièrement, en remettant sa casquette sur sa tête.
XI
Retour en 2021, dans les escaliers de l'université, Tyrone et James sont sorti du cours de Monsieur Vineta, avec le faux procès.
- Franchement, tu es un salopard d'avoir utilisé l'argument '' orphelin '' dans ce procès.
- Qu'est-ce que tu veux ? Faut tout faire pour gagner. Répond Tyrone à James, en mettant ses mains sur ses poches.
- Malheureusement, je t'ai battu, tu n'as pas tout bien fait pour gagner.
- J'admets ! Et tu vas faire quoi là ? Se renseigne Tyrone à James.
- Je vais manger, je ne sais pas où avec Steph et toi ?
- Je vais aussi manger avec Katia, je sens qu'on va aller dans le Fast Food le plus près. Je vais l'appeler, tient.
Tyrone sort son téléphone et constate alors une notification de sa mère, avec un message vocal sur son répondeur. Il appuie sur la notification de son écran tactile, puis il met son téléphone sur son oreille, avant d'écouter :
- Coucou mon lapin, écoute, la police est venue me voir, tu sais l'agent Benatia. Bref, elle veut te poser des questions, mais je leur ai dit que je viendrais avec toi, que je refuse que tu y ailles seule et blablabla. Appelle-moi au plus vite pour qu'on y aille ensemble.
Tyrone continue d'avoir le téléphone sur ses oreilles puis Ryuku apparait devant lui, en disant :
- Tu ne vas pas faire ce que je pense ? C'est dangereux même pour moi.
- Si, je pense que je vais plus que le faire même ! Lui signifie Tyrone mentalement.
- Imala ! Tyrone a pété un plomb. Il veut aller voir la police tout seul. Crie Ryuku.
- Tyrone ! Apparait dans la foulée, Imala à côté de Ryuku.
Tu veux vraiment aller voir l'agent Benatia seul ?
- Oui, je n'ai pas envie que ma mère sache que j'ai retrouvé la mémoire pour qu'elle s'inquiète bêtement, mais aussi pouvoir induire la police sur de bonnes pistes. Se justifie Tyrone dans sa tête pour répondre à Imala et Ryuku.
- Tu as oublié ce que je t'avais dit hier ? Débarque également Zachary à sa droite.
La police peut être corrompue avec les arrestations d'hier et tu veux faire le con à aller seul ?
- Oui, c'est mieux que d'aller avec ma mère, parce que je peux la mettre en danger pour rien.
- Ah, donc tu es devenu un héros, en moins de deux semaines, qui sauve des personnes. C'est ça ? Argumente Imala, d'un ton sévère.
Arrête les conneries Tyrone. Tu n'es pas un enfant. Tu ne sais pas contre quoi tu te bats, mais tu veux faire le héros solitaire.
- Je ne suis pas seul, Imala, vous êtes avec moi ! Donnez-moi l'occasion de croire en vous. Conteste-t-il à Zachary, Imala et Ryuku pendant qu'il marche jusqu'à la sortie de l'université avec James, qui est à côté sur son téléphone.
- Tu peux nous avoir sur de belles paroles, mais ça ne garantit rien. Souligne Ryuku, inquiet du choix de Tyrone.
- Il a raison ! Précise Imala.
Je ne prendrais pas ce risque avec toi.
- Si je me souviens bien, c'est vous qui m'avez dit que je suis comme vos entraineurs et que vous vous êtes mes joueurs. Respire-t-il fort, en disant ça mentalement, puis se met à avoir une voix attristée.
Alors suivez-moi, s'il vous plait. Je n'ai pas tous les qualités du monde, je le sais bien, mais je ne peux pas laisser des meurtriers dans la rue, même au péril de ma vie... Ceux ne sont pas les bases de ma vie.
- D'accord mon pote ! On te défendra comme on peut. Emet Ryuku qui semble conquis par le discours de Tyrone.
À l'extérieur de l'université, d'une manière soudaine, James secoue Tyrone, en lui demandant :
- Et je te parle man ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Pourquoi tu sembles triste ? Je te voyais dépité quand j'étais au téléphone.
- Rien. Finalement, j'ai un truc à faire ! Je ne vais pas manger avec Katia, je vais aller dans le 16ème.
- Tu y vas comment ? Questionne James.
- À pied ou en métro, c'est le plus rapide. Mais pourquoi tu me demandes ça ? L'interroge Tyrone.
- Et ben... Tu peux me passer ta voiture ?
- Mais pourquoi ? Insiste Tyrone.
- Parce que je n'ai pas pris la mienne aujourd'hui, et vu que toi, tu ne vas pas l'utiliser... Voilà quoi.
- Ah ! Ouais, tiens. Donne-t-il les clés de sa voiture à James, à reculons, et commence à partir, en lui disant.
Allez à toutes. Bon appétit avec Steph et passes lui le bonjour.
- T'inquiète. Se séparent-ils en partant chacun de leurs côtés.
Tyrone, en train de marcher vers la station de métro, écrit sur son téléphone un message pour Katia en disant « Désolé, j'ai un rendez-vous important, on mangera ensemble une autre fois promis ». Puis après avoir écrit cela, il rentre dans une station de métro.
XII
Devant un bâtiment scolaire, l'homme en noir, Monsieur Octobre, y est positionné avec une posture militaire contemplant le panneau d'affiche où il y a écrit '' Ecole d'économie supérieure 3 Etoiles ''. Il s'avance d'un pas paisible jusqu'à l'entrée, autour de plusieurs étudiants. À son arrivée, devant le comptoir de l'accueil, il enlève son chapeau et l'hôtesse lui demande :
- Bonjour Monsieur ? Je peux vous aider ?
- Oui, je veux bien. Je suis inspecteur de l'éducation et j'ai rendez-vous avec Monsieur Christopher Hirst. Déclare-t-il, avec un petit sourire accueillant.
XIII
Dans un Fast Food, Steph, devant une table singulière, est établi en train d'envoyer un message sur son téléphone. James qui arrive, par la suite, passe la porte d'entrée du Fast Food, et la salue, avant de l'embrasser :
- Désolé du retard baby, il y avait des petits embouteillages.
- Pas de soucis ! Ça va ? Lui demande-t-elle, après leur baiser.
- Ouais une petite matinée de cours quoi ? Rien de spécial et toi ? S'assoit James face à Steph.
- Rien de fou. J'ai fait la grasse mat.
- Feignante ! Profère James, en souriant grandement.
C'est quand tu reprends le travail ? Ça te fera du bien.
- Laisse-moi profiter de mes congés bébé.
- Ahah ! Rigole-t-il gentiment avec elle.
En fait, Tyrone te souhaite le bonjour.
- Cool, tu lui diras bonjour aussi de ma part. Puis Steph se met à aborder un sujet.
Mais aussi, je ne t'ai pas dit, je vais travailler dans un vol qui va à Tahiti...
Pendant qu'elle continue sa phrase, James entend son portable vibré. Le prenant, il aperçoit un gros triangle rouge apparaitre sur son écran d'accueil. Fronçant les sourcils, il décide de regarder ce que c'est. Après avoir déverrouillé son téléphone immédiatement, il se met à ouvrir grandement les yeux, avec un faciès effrayé, avant de déclarer à Steph, en la coupant, pendant qu'elle parle :
- Excuse-moi chérie, mais je dois appeler Tyrone vite... Très vite !
Debout, rapidement, James appelle Tyrone et attend qu'il répond, totalement sous l'emprise de la panique.
XIV
Cependant, dans le commissariat de l'agent Benatia, plus précisément, à l'accueil du bâtiment, Tyrone admire autour de lui, pendant une bonne vingtaine de secondes. Il se dirige vers une dame au comptoir, après que la personne, devant lui, ait fini avec elle et lui demande :
- Bonjour, je suis Monsieur Hirst. L'agent Benatia m'a donné rendez-vous et souhaite me voir ? Où est-ce que je peux l'attendre ?
- Montez au deuxième étage, attendez dans le couloir du pôle B. Je vais l'avertir de votre présence.
- Merci, bonne journée ! Remercie Tyrone.
Montant les escaliers, il traverse ensuite les couloirs, en regardant les bureaux, puis s'assoit devant une petite affiche où il y a notifié « Pôle B ». Il commence à se ronger les ongles, en attendant, puis Randi apparait :
- On n'aurait pas dû faire ça, je sens un mauvais pressentiment.
- C'est la police Randi, on n'a rien à craindre. Se justifie Tyrone dans sa tête.
- La police du Reich aussi, il n'avait rien à craindre et pourtant... Intervient Anne bizarrement.
- Là-dessus Anne, je ne vais pas te contredire. Lui déclare Tyrone mentalement, où il découvre Randi et Anne, installé sur les chaises, à côtés de lui.
Tyrone entend instantanément son téléphone sonné, constate que c'est James et répond de suite :
- Allo !
- MEC, RENTRE CHEZ TOI TOUT DE SUITE ! Crie James, à l'extérieur du fast-food.
- De quoi ? Arrête de crier, s'il te plait. Eloigne-t-il son téléphone des oreilles, un instant, vu le hurlement qu'a émis James.
- Frérot ! Eclaircit James, plus calmement, mais, tout de même, en haussant la voix.
La reconnaissance faciale du gars que tu m'as envoyé est arrivée. Ce gars est...
- Bonjour Monsieur Hirst ! Surgit devant lui le Général Larson, en lui tendant la main et le coupant dans sa discussion avec James.
Je me présente le commissaire général Jerry Larson.
Tyrone commence à être apeuré, en voyant le Général Larson, après avoir lâché, à moitié, son téléphone. Se mettant à respirer fort et rapidement, il continue à entendre via le téléphone, la voix de James qui lui ordonne :
- Tu as entendu le gars, c'est un ancien Général de l'armée et c'est devenu le commissaire général de la brigade criminelle ! Rentre chez toi tout de suite et on avisera ! RENTRE TOUT DE SUITE !
- Alors ça ! Déclare Anne, en tout s'agitant et en souriant.
C'était tellement prévisible... S'arrête-t-elle de parler un instant, en prenant une attitude effrayée.
Mais ça fait quand même froid dans le dos.
- Et merde ! On t'avait prévenu, beau gosse. On est foutu maintenant ! Souligne Randi.
- Oh, pour ça, on est bien foutu ! Rajoute Tyrone mentalement, en regardant le commissaire général Larson, tout en ravalant sa salive.
TD : Travaux dirigés
Contrat à durée indéterminée
CDD : Contrat à durée déterminée
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