Chapitre 1
Note :
Au moment où je poste cette note, la saison 2 de Miraculous Ladybug est en cours de diffusion. Pour rappel (ou pour info pour ceux qui ne le sauraient pas encore ;) ), JE NE VEUX PAS ETRE SPOILEE.
Ce qui veut dire que je ne veux voir AUCUN élément concernant les épisodes non diffusés dans les commentaires. Pas de noms, pas d'événement de grande ou moindre importance, RIEN. Et faites aussi attention pour les épisodes déjà diffusés, il est possible que je ne sois pas à jour alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant de parler d'un des nouveaux épisodes. Promis, je ne mords pas ^^ .
J'estime que ce n'est pas trop demander, alors s'il vous plait faites attention.
Merci d'avance et bonne lecture ^^ .
Note 2 : Voilà la fic qui a gagné le sondage pour fêter le passage de la barre des 1000 abonnés ! ça devait être un one-shot, elle fera donc au moins 2 chapitres, vous commencez à avoir l'habitude ^^ . J'espère qu'elle vous plaira et merci encore d'être aussi nombreux à me suivre ! Bonne lecture !
« Marinette, je pense que c'est une mauvaise idée », répéta Tikki pour la quatorzième fois de la soirée. « Une très, très mauvaise idée. »
« Mais tu ne comprends pas ! », s'exclama la jeune fille en levant dramatiquement les bras au ciel. « Adrien est puni pour deux semaines. Deux. Semaines. Je ne vais jamais survivre aussi longtemps sans le voir ! »
Elle en était sûre. Cela faisait déjà trois longues et douloureuses journées que son Adrien était retenu chez lui par son père, et elle avait déjà l'impression de sentir un grand vide dans son existence. Il fallait qu'elle le voie.
Ignorant le regard dépité que lui lança Tikki, Marinette se laissa tomber lourdement sur sa chaise. Elle maudissait de tout son cœur Gabriel Agreste et sa sévérité légendaire, qui lui avaient fait punir son fils après de trop nombreux retards ou absences en classe. La jeune fille croisa les bras sur son bureau pour y enfouir sa tête, étouffant ainsi un grognement contrarié.
Elle n'avait même remarqué qu'Adrien avait raté autant de cours. Certes, ses devoirs de super-héroïne la forçaient à faire de l'école buissonnière bien plus souvent qu'elle ne l'aurait voulu, mais tout de même. Elle aurait dû savoir.
D'un autre côté, il était parfaitement possible que les absences d'Adrien n'aient pas été aussi graves que ne le laissaient croire l'importance de sa sanction. Sachant à quel point Gabriel Agreste pouvait se montrer inflexible, il était probable qu'un seul et unique petit écart ait motivé cette décision complètement irrationnelle de punir son fils durant deux longues semaines.
Deux semaines pendant lesquelles Adrien serait assigné à résidence.
Deux semaines pendant lesquelles il suivrait des cours particuliers au lieu de venir en classe.
Deux semaines pendant lesquelles Marinette serait privée de l'extraordinaire présence de l'amour de sa vie.
Et pour Marinette, une chose était sûre : on ne pouvait décemment pas tenir une jeune fille amoureuse loin de l'objet de son affection pendant aussi longtemps. Bondissant de sa chaise, l'héroïne se tourna vers son kwami puis s'avança vers elle, une lueur résolue dans le regard.
Sa décision était prise.
« Tikki », s'écria-t-elle avant que son amie n'ait le temps de protester. « Transforme-moi ! »
A peine une poignée de minutes plus tard, Ladybug atterrissait souplement sur le toit de la demeure de la famille Agreste. Il ne lui fallut ensuite que quelques secondes pour repérer une minuscule fenêtre, en partie dissimulée à l'abri d'une cheminée massive.
La jeune fille se détransforma et s'approcha l'ouverture sous le regard désapprobateur de Tikki.
« Marinette, il faut faire demi-tour tout de suite », lui chuchota cette dernière d'un ton pressant. « Tu ne peux pas utiliser tes pouvoirs pour t'introduire chez les gens ! »
« Je sais, je sais...», murmura distraitement Marinette, le regard rivé à la poignée de la fenêtre. « Juste cinq minutes. Juste le temps de voir Adrien, puis on repart. »
« Marinette, tu mets ton secret en danger », répliqua Tikki d'un ton de reproche. « Tu en as conscience ? »
« Oui, mais... S'il te plait, Tikki », l'implora Marinette d'une voix suppliante, joignant ses mains en un geste de prière. « Juste pour cette fois. »
Tikki la jaugea un instant du regard, puis secoua la tête avec résignation.
« Je suppose que si je te dis non tu y iras quand même ? », soupira-t-elle.
L'expression coupable qui se peignit aussitôt sur le visage de Marinette rendit inutile toute tentative de réponse.
« Ok, ok... » lâcha Tikki avec une profonde lassitude. « Mais tu as intérêt à ne pas te faire démasquer. »
« Promis ! », glapit Marinette avec enthousiasme.
Les joues rouges d'excitation, la jeune fille tourna sur ses talons avant de se pencher vers la vitre, le visage désormais si proche du verre que sa respiration laissait une légère trace de buée. Puis, traversée par une soudaine illumination, elle s'empourpra de plus belle et jeta un regard gêné à son kwami.
« Et pour... pour ouvrir la fenêtre », demanda Marinette d'une voix contrite. « Tu peux m'aider ? »
Une fois la poignée déverrouillée par Tikki, il ne fallut à Marinette que quelques secondes pour se glisser par l'ouverture et poser les pieds dans un vieux bureau.
« Ok, cache-toi », chuchota-t-elle à son kwami en lui présentant son sac. « J'ai repéré l'emplacement de la chambre d'Adrien, ça ne devrait pas être très long. »
« J'espère pour toi que tu seras vraiment prudente... », soupira une dernière fois Tikki, avant de disparaître dans sa minuscule cachette.
« Promis », répliqua Marinette dans un souffle.
A présent seule, la jeune fille ouvrit doucement la porte du bureau, jeta un regard à droite, un autre à gauche.
Personne.
Le manoir tout entier était plongé dans la pénombre, tandis qu'un silence rassurant planait dans les airs. Retenant un soupir de soulagement, Marinette s'avança précautionneusement dans le couloir. Grâce à de minutieuses observations, elle avait déjà repéré l'emplacement de la chambre d'Adrien depuis l'extérieur, cartographié mentalement les lieux, déduit le trajet à suivre.
Trouver son camarade de classe serait facile.
Bien que progressant à pas feutrés, la jeune fille ne mit que quelques instants à arriver à destination. Elle s'arrêta devant la porte, prit une profonde inspiration et entrebâilla doucement le panneau qui la séparait encore de son grand amour.
Juste de quelques centimètres à peine.
Juste le temps de s'assurer qu'elle était au bon endroit.
Le cœur battant à tout rompre, Marinette jeta un rapide et discret coup d'œil à l'intérieur de la pièce. Elle était certaine de ne pas s'être trompée, mais mieux valait faire preuve de précautions. La simple pensée de tomber sur un Gabriel Agreste en pleine séance de travail ou en train de se préparer pour dormir était suffisamment effrayante pour justifier ce surcroît de prudence.
Marinette tenait à sa future carrière professionnelle, à sa tranquillité et à sa vie.
Mieux valait être sûre.
Alors que son regard parcourait précautionneusement l'intérieur de la pièce, Marinette sentit une immense vague de soulagement s'abattre sur elle. Devant elle s'étalaient des murs aux couleurs vives, un panier de basket, une gigantesque télévision, des livres de cours abandonnés dans un coin. Et surtout, surtout, un garçon à la silhouette terriblement familière se tenant au milieu de la chambre. Elle avait réussi.
Une puissante décharge d'adrénaline se mit aussitôt à déferler dans les veines de Marinette. Son pouls atteignit un rythme affolant, presque vertigineux, tandis qu'une brusque bouffée de chaleur embrasait sa poitrine. Parallèlement à cette excitation soudaine, une fébrilité tout aussi fulgurante s'emparra de la jeune fille, lui donnant l'impression qu'une main invisible s'était refermée sur son cœur et le comprimait de toutes ses forces.
Elle allait enfin revoir Adrien.
Enfin.
Sans perdre une seconde de plus, Marinette se faufila dans la chambre et referma délicatement la porte derrière elle. Alerté par ce mouvement en périphérie de son champ de vision, Adrien se tourna vers elle.
Et manqua de tomber à la renverse sous l'effet de la surprise.
Adrien se raccrocha machinalement à son canapé, bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau - mais le plus séduisant des poissons, bien entendu. L'expression de stupeur qui avait pris place sur ses traits était telle que Marinette aurait pu en éclater de rire si elle n'avait pas été aussi nerveuse. Les yeux ronds comme des soucoupes, Adrien la dévisageait avec une telle intensité qu'elle se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux.
« B-B-Bonsoir ? », lui lança-t-elle timidement.
« Marinette ? » s'exclama Adrien avant de se plaquer vivement les mains sur la bouche.
Le jeune homme jeta un coup d'oeil alarmé à l'entrée de sa chambre, traversa la pièce d'un pas vif et passa brièvement la tête dans le couloir. Puis, manifestement satisfait de ses observations, il referma doucement la porte et se tourna de nouveau vers sa camarade de classe.
« Mais comment est-ce que tu as fait pour arriver jusqu'ici ? », lui chuchota-t-il en s'approchant d'elle. « Mon père ne laisse personne venir me voir. »
Ses sourcils étaient haussés dans une expression de perplexité absolue, accentuant l'expression confuse de son visage.
« C'est... Je... », balbutia Marinette, prise de court.
La jeune fille retint à grand-peine un gémissement de désespoir. Elle avait pensé à tout. A trouver le parfait créneau horaire pour échapper à la vigilance de ses parents. A la façon dont elle pourrait grimper sur le toit. A comment s'introduire dans la maison d'Adrien. A la manière dont elle localiserait sa chambre.
A tout, sauf à une excuse plausible pour expliquer sa présence.
Tikki avait raison.
Cette idée était un désastre.
La nervosité de Marinette augmentait de seconde en seconde et malheureusement pour elle, la jeune fille fonctionnait très mal sous la pression. Enfin, non, pas tout à fait. Elle savait parfaitement gérer la pression-combattre-un-super-vilain. La pression-répondre-à-des-dizaines-de-journalistes. La pression-porter-la-sécurité-de-Paris-sur-ses-épaules.
Mais la pression-parler-à-Adrien ?
C'était une toute autre histoire.
Sous l'effet de la panique, l'esprit de Marinette était devenu brusquement vide. Intégralement, indéniablement, désespérément vide. Pas la moindre idée fulgurante, pas la plus petite once d'inspiration. Juste le néant, et une situation bien trop rocambolesque pour pouvoir s'en sortir sans la moindre explication.
Marinette balaya frénétiquement la pièce des yeux, cherchant une échappatoire. N'importe quoi qui pourrait lui permettre de justifier son arrivée improbable.
Alors, quand son regard épouvanté accrocha les prises multicolores qui ornaient l'un des murs de la pièce, son inconscient se raccrocha impulsivement à cette source d'inspiration.
Et avant même qu'elle n'ait eu le temps de réfléchir, elle avait déjà ouvert la bouche.
« DE L'ESCALADE ! », s'écria-t-elle, avant de baisser brusquement le ton devant l'expression affolée d'Adrien. « Je... Je fais de l'escalade », poursuivit-elle en grimaçant intérieurement, se voyant désormais contrainte de s'enfoncer plus profondément dans son mensonge. « Beaucoup d'escalade. Alors j'ai passé le mur et j'ai... escaladé. Ta maison. Et je suis passée par une fenêtre. Haha... »
Les joues en feu, Marinette laissa mourir sa phrase sans oser ajouter ne serait-ce qu'un mot de plus. C'était ridicule. Elle était ridicule. Elle avait envie de partir. De trouver une pelle, creuser un trou quelque part et s'y enterrer profondément.
Tout, plutôt que continuer à se couvrir de honte devant son grand amour.
Face à elle, Adrien croisa les bras sur sa poitrine tout en lui jetant un regard sceptique.
« Tu as escaladé le mur de la maison ? », releva-t-il d'une voix incrédule. « Mais il n'y a quasiment aucune prise ! »
« Haha, qu'est-ce que tu veux, je suis super forte ? », articula Marinette d'une voix hésitante. « Enfin, je veux dire, oui, je suis super forte ! », poursuivit-elle d'un ton qu'elle espérait fermement convaincu. « Une fissure, une pierre qui dépasse, et hop, le tour est joué ! C'est vraiment facile quand on a de l'entraînement », conclut-elle en agitant théâtralement les doigts devant elle.
Dans le regard d'Adrien, l'étonnement fit peu à peu place à une sincère admiration.
« Woaw... C'est génial ! », s'exclama-t-il avec un large sourire qui donna à Marinette l'impression que ses genoux se liquéfiaient sous elle. « Tu es vraiment impressionnante ! Je savais déjà que tu étais super douée en couture et en dessin, mais aussi en sport ? »
« Haha, oui j'ai des talents cachés... », approuva-t-elle avec un rire qui sonna désagréablement faux à ses oreilles.
En d'autres circonstances, Marinette aurait certainement été plus que ravie de recevoir de tels compliments d'Adrien, mais le fait de savoir qu'ils étaient partiellement basés sur ses mensonges lui laissait un goût amer.
« Je ne sais pas si tu es au courant », reprit le jeune homme avec enthousiasme, « Mais j'aime beaucoup ça moi aussi. J'ai même un mur d'escalade, comme tu peux le voir » poursuivit-il en désignant ledit mur d'un large geste de la main. « Tu voudrais bien me faire une démonstration ? », lui demanda-t-il en lui lançant un regard plein d'espoir.
Les yeux de Marinette s'écarquillèrent aussitôt d'horreur.
Elle était déjà incapable de grimper ne serait-ce qu'une dizaine de marches sans finir par trébucher, alors un mur...
Non.
Définitivement non.
Et hors de question que son camarade de classe ne le découvre.
« Heuuu, c-ce n'est pas que je n'ai pas envie », balbutia-t-elle en levant les mains devant elle, paumes tournées vers Adrien en signe de défense. « Mais j-je... Je n'ai... Je ne... Je dois garder mes forces. Pour repartir. Dehors. Après. Je dois escalader le mur en sens inverse. Pour, heu, tu sais. Partir. »
« Ah oui, exact... », approuva Adrien en hochant pensivement la tête. « En tout cas, c'est gentil de ta part d'être venu », poursuivit-il en lui souriant avec une sincérité évidente. « Ça me fait vraiment plaisir ! »
Marinette se sentit rougir de plus belle. Les joues en feu, elle dû faire appel à tout son sang-froid pour se retenir de hurler de joie. Adrien était content de la voir !
« C'est fou ce que les journées peuvent être longues quand tu n'as le droit de sortir de ta chambre que pour aller voir tes profs particuliers », ajouta le jeune homme en poussant un profond soupir.
« Je n'imagine même pas à quel point ça doit être dur », répondit sa camarade avec sympathie.
Et lorsqu'Adrien lui répondit avec le plus lumineux des sourires, Marinette fut envahie par une telle bouffée d'euphorie qu'elle sentit la tête lui tourner. Chantant lui aussi son allégresse, le cœur de la jeune fille se mit à battre avec tant de force que sa propriétaire se mit à craindre qu'Adrien ne l'entende.
Posant instinctivent sa main sur son torse comme pour chercher à étouffer ce bruit compromettant, Marinette laissa échapper un soupir de contentement.
Adrien était beau, merveilleux, d'une gentillesse sans bornes, et il venait de lui adresser le plus extraordinaire des sourires après lui avoir dit qu'il était heureux de la voir.
Elle était au paradis, c'était certain.
« Sinon, je crois que tu n'es jamais venue dans ma chambre ? », reprit Adrien en haussant un sourcil interrogateur, interrompant le train de pensées énamourées de sa camarade de classe.
« Non... », répondit Marinette d'un ton rêveur. « Tu es superbe. ELLE est superbe ! », se reprit-elle en s'empourprant vivement. « Ta chambre. ELLE est superbe. Et immense. Je n'ai jamais vu une chambre sur deux étages », conclut-elle en levant les yeux vers les hauteurs de la pièce.
« Oui, mon père a une légère tendance à exagérer les choses », approuva Adrien en se passant machinalement la main à l'arrière du crâne.
Une légère grimace traversa le visage du jeune homme et Marinette sentit aussitôt l'atmosphère s'appesantir. Manifestement, Adrien venait d'aborder un sujet sensible.
Désireuse de lui changer les idées, Marinette prit son courage à deux mains et avança d'un pas vers lui.
« Tu me fais visiter ? », lui proposa-t-elle avec un sourire encourageant.
« Oh oui, bien sûr », approuva Adrien avec reconnaissance. « Alors, tu as le mur d'escalade, que tu peux utiliser quand tu veux si tu as envie de me faire une démonstration », commença-t-il avec un clin d'œil qui fit rosir délicatement les joues de Marinette. « A l'étage, il y a ma bibliothèque », poursuivit-il en désignant sa mezzanine d'un geste de la main. « Là, tu as le coin télévision, mes jeux vidéos, là-bas mon bureau... »
Alors que Marinette écoutait béatement Adrien, son attention fut tout à coup distraite par l'ordinateur du jeune homme. Et plus précisément, par la silhouette familière qui se découpait en fond d'écran.
La silhouette de Ladybug.
Marinette resta un instant paralysée de stupeur, fixant sans la voir cette représentation de son alter-ego héroïque. Elle n'arrivait plus à réfléchir. Une violente décharge d'émotions fit surcharger son cerveau, lui donnant la sensation qu'un feu d'artifice se déchainait sous sa boîte crânienne, que tous ses neurones explosaient en une myriade de couleurs étincelantes. Il ne faisait pas le moindre doute qu'Adrien avait choisi comme fond d'écran une image à laquelle il était tellement attaché qu'il voulait pouvoir la contempler chaque jour.
Et cette image n'était nulle autre qu'une photo de Ladybug.
Une photo d'elle.
« T-Tu... Tu es un fan ? », balbutia-t-elle d'une voix un peu trop aiguë.
« Quoi ? », releva Adrien, surpris, avant de noter où s'était posé le regard de Marinette.
Pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, la jeune fille eut la stupéfaction de voir son camarade de classe rougir. Adrien laissa échapper une quinte de toux embarrassée, tandis que ses joues et oreilles se paraient délicatement de rose.
« Oh. C'est... Je... Oui, effectivement », approuva-t-il timidement. « J-Je... Je suis un fan. Un grand fan. »
Marinette se sentit s'empourprer malgré elle.
Certes, Adrien parlait de son alter-ego. Mais comme Tikki le lui avait maintes fois répété, elle était Ladybug, avec ou sans le masque. Et le fait de savoir que son grand amour portait aux nues l'héroïne de Paris faisait irradier en elle une douce sensation de chaleur et de bien-être, qui se diffusait depuis son nombril jusqu'aux moindres recoins de son corps.
Encouragée par cette révélation, Marinette puisa dans son courage pour poursuivre la conversation sans se liquéfier de bonheur, de gêne, de nervosité ou de quelque autre émotion que ce soit.
« C-C'est... ça n'a rien de surprenant », répliqua-t-elle en hochant légèrement la tête. « Beaucoup de monde l'admire. »
« N'est-ce pas ? », confirma Adrien, le regard brillant.
En voyant l'expression d'adoration béate qui se dessinait sur le visage du jeune homme, Marinette ne put retenir un sourire.
« J'ai l'impression d'entendre Alya », lui fit-elle remarquer avec un petit rire. « Elle passe son temps à vanter les qualités de Ladybug. »
« Il y a de quoi », soupira Adrien d'une voix rêveuse. « Elle est merveilleuse... »
Surprenant le regard acéré que lui jeta Marinette, le jeune homme s'empourpra de plus belle, avant de passer fébrilement sa main dans ses cheveux pour tenter de retrouver un semblant de contenance.
« Enfin, c'est l'héroïne de Paris », reprit-il d'une voix nerveuse. « C'est normal de la trouver extraordinaire. Entre les supers-vilains et les autres personnes en détresse, c'est absolument impossible de compter le nombre de gens qu'elle a aidé ! »
Marinette avait la sensation de rêver. Naturellement, elle aurait préféré que l'admiration d'Adrien soit dirigée vers celle qu'elle était au quotidien et non vers son alter-ego. Mais l'engouement du jeune homme était palpable, et l'entendre la couvrir ainsi de compliments la faisait pétiller de joie malgré tout.
La partie encore lucide du cerveau de Marinette lui hurlait de changer immédiatement de sujet de conversation.
Cette sensation d'euphorie douce-amère qui déferlait en elle était dangereuse. Elle lui faisait baisser sa garde. Lui donnait un surcroît de confiance en elle inattendu. L'incitait à chercher plus d'informations, à savoir à quel point Adrien avait une haute opinion d'elle.
Il fallait qu'elle se taise et qu'elle parte.
Mais...
« Qu'est-ce qui te plait chez elle ? », s'entendit demander Marinette malgré elle.
« Oh. Elle... Et bien, elle est courageuse », commença Adrien d'une voix hésitante. « Et elle est brillante, vraiment brillante », poursuivit-il avec plus de conviction, manifestement incapable de contenir plus longtemps l'admiration que lui inspirait l'héroïne. « Est-ce que tu as déjà remarqué à quel point elle a de l'imagination ? Je ne sais pas d'où elle sort tous ses plans pour combattre les super-vilains, mais je suis épaté à chaque fois ! C'est le genre de fille qui serait capable de mettre fin à un cambriolage avec une pince à linge, une bouteille de shampoing et une friteuse », ajouta-t-il avec un petit rire.
Marinette ne put s'empêcher de sourire à son tour, partagée entre gêne et amusement.
Visiblement ravi d'avoir un public aussi attentif, Adrien continua de décrire les hauts faits de Ladybug pendant de longues minutes, faisant preuve d'un lyrisme que ne lui aurait guère envié Alya. Les yeux pétillant d'enthousiasme, il se perdait dans ses souvenirs sans ne plus faire réellement attention à ce qu'il disait.
Debout face à lui, Marinette allait de surprise en surprise.
Jamais elle ne se serait attendue à ce que son alter-ego ne soit un sujet qui passionne autant Adrien. Les connaissances de son camarade de classe n'avaient même rien à envier à celles d'Alya, pourtant unanimement reconnue par tous comme étant l'experte pour tout ce qui concernait les héros de Paris.
Plus d'une fois, Marinette fronça les sourcils à la mention d'une anecdote.
Quelque chose clochait.
Les histoires d'Adrien étaient trop vivantes. Trop précises. Trop riches en détails dont Alya elle-même avait à peine connaissance. Pour n'importe qui, le jeune homme aurait certainement pu passer pour un fan un peu trop passionné. Mais pour Marinette, pour Ladybug, il en était autrement.
Il était étrange qu'Adrien en sache autant sur elle et sur ses combats.
« ... pour moi, elle est surtout une véritable source d'inspiration », poursuivit inconsciemment le jeune homme. « Pas parce qu'elle est forte, mais parce qu'elle continue d'avancer malgré tous les doutes qu'elle peut avoir. La première fois qu'elle a dû se battre contre des super-vilains, elle était convaincue qu'elle ne serait jamais à la hauteur », murmura avec Adrien avec un sourire indiquant que personnellement, il était certain du contraire. « Elle a même hésité à accepter son rôle d'héroïne. Mais malgré tout, elle s'est battue de toutes ses forces et a réussi à rallier tout le monde à sa cause. Ladybug est une fille ordinaire, qui trouve le courage de faire des choses extraordinaires », conclut-il avec un soupir émerveillé.
Livide, Marinette le regarda comme si elle avait soudain vu un fantôme. Personne ne savait à quel point elle avait été proche de refuser d'être Ladybug. Personne n'était au courant qu'elle avait manqué d'abandonner son miraculous.
Presque personne.
« Comment est-ce que tu sais autant de choses sur elle ? » demanda-t-elle d'une voix blanche.
Le jeune homme sursauta violemment. Il battit des paupières, une fois, deux fois, avec l'air hagard de quelqu'un que l'on vient tout juste d'arracher d'un rêve éveillé. Puis, prenant tout à coup conscience de ce qu'il venait de confier, il pâlit si brusquement que Marinette cru un instant qu'il allait s'effondrer devant elle.
« Oh... C'est... Tu sais comment c'est », balbutia-t-il d'une voix affolée, le regard soudain fuyant. « A force de discuter par-ci, par-là, on finit par apprendre quelques trucs. »
« De discuter... Avec Ladybug ? », insista Marinette en fronçant les sourcils.
« Oui », répondit machinalement le jeune homme. « NON ! », se reprit-il aussitôt. « Enfin, un peu. J'ai eu l'occasion de la croiser plusieurs fois, de parler un peu avec elle... C-C'est... C'est pour ça que je sais autant de choses sur elle. D'ailleurs, je ne devrais probablement pas te parler de ça... », conclut-il avec un rire nerveux.
Il tendit les mains vers Marinette pour les poser sur ses épaules, tout en plongeant son regard d'un vert printanier dans ses yeux azurs.
« S'il te plait, ne répète ça à personne », l'implora-t-il d'une voix suppliante. « Que... Que j'ai déjà eu l'occasion de discuter avec Ladybug. Pas même à Alya. J-Je... T-Tu sais comment elle est, elle voudrait savoir comment je l'ai rencontrée exactement et ce n'est pas quelque chose dont j'ai envie de parler et je... »
Mais Marinette ne l'écoutait déjà plus. Son esprit était en ébullition, sa boîte crânienne au bord de l'explosion. A cet instant précis, quatre pensées se télescopèrent dans son cerveau.
Un. Adrien connaissait de bien trop nombreuses anecdotes sur Ladybug.
Deux. Il affirmait avoir rencontré l'héroïne de Paris à plusieurs reprises.
Trois. Marinette était particulièrement bien placée pour savoir qu'il n'en était rien.
Quatre. Adrien était pourtant tout sauf menteur.
Non.
Non, pas quatre pensées, réalisa Marinette dans un moment d'étrange clarté.
Cinq.
Cinq. Adrien était Chat Noir.
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