Christopher - 6 août 2014


Finalement, les Jeux du Commonwealth ont été un succès pour moi. Une quatrième place à la longueur et une médaille de bronze à la perche, c'est bien meilleur que ce que j'avais pronostiqué. A la perche, j'ai réussis à repasser une barre à 5m, ce que je n'avais plus fait depuis six mois environs et ça m'a fait un bien fou.

Je dois avouer que Tayla, la charmante australienne que j'avais rencontrée à Glasgow a sans doute contribué à ces succès, d'une certaine manière. Grâce à elle j'ai passé une nuit absolument formidable. Cela faisait longtemps que je n'avais plus pris mon pied de cette manière et cela m'a permis d'aborder la compétition de manière tout à fait détendue. Elle n'a pas semblée trop triste que notre courte aventure s'arrête en même temps que ma compétition mais je pense qu'elle trouvera rapidement un autre mec pour me remplacer. Qui sait, je la retrouverais peut-être l'année prochaine à Pékin...

Nous sommes la première délégation à arriver à l'hôtel, rapidement suivie par celle de la France. J'aperçois Lucas qui est plongé dans une discussion animée avec...une ravissante petite brune. Je la fixe avec insistance et celle-ci finit par tourner la tête dans ma direction. Elle perd alors immédiatement son sourire et elle détourne le regard. Je ne sais pas qui est cette fille mais manifestement, moi, elle me connait. Où plutôt elle semble avoir une certaine opinion à mon sujet. Je ne sais pas pourquoi mais ça ne me plait pas du tout.

D'habitude les filles m'observent avec envie même si elles savent qu'aucune de mes conquêtes n'a passé plus d'une nuit avec moi. Ça doit bien être la première fois qu'une nana me fixe avec...dégoût ? Il faut que je sache qui elle est. Je saisi la carte magnétique de ma chambre puis je me dirige vers les ascenseurs devant lesquels les français se sont rassemblés. Je n'ai pas le temps de m'approcher du groupe car Lucas pose une main ferme sur mon épaule. Je le salue chaleureusement : nous sommes peut-être adversaires sur la piste mais en dehors c'est un véritable ami.

En fait, nous sommes une vraie petite famille, nous les décathloniens. Il faut dire qu'à chaque compétition nous passons deux jours complets ensemble à nous vider les tripes sur chaque épreuve et ça, ça créer des liens très forts.

Par contre Lucas ce matin, il n'a pas l'air de très bonne humeur.

- Chris...un conseil, laisse ma sœur tranquille.

- Ta sœur ?

- Oui, ma sœur.

Et sur ces quelques mots, il rejoint sa délégation. Merde alors, la jolie brune c'est sa sœur ? Ouais OK, autant dire que je peux oublier toute tentative de séduction à son égard. Je remarque d'ailleurs que Lucas a posé son bras sur ses épaules en un geste protecteur. Elle sourit à nouveau et discute avec une autre fille de l'équipe de France.

- T'as l'air contrarié mec ?

Je me tourne vers Nathan, mon meilleur ami, inscrit sur le 5000m :

- Oh, non t'inquiète. Je réfléchissais c'est tout.

Notre installation dans nos chambres prend des airs de colonie de vacances. C'est le bordel le plus complet et certains gars de l'équipe de France, qui partagent le même étage, se joignent aux festivités. Je n'oublie pas cependant pourquoi je suis là et je me change rapidement pour aller faire un footing de cinq kilomètres aux alentours du lac situé au sud-est de la ville. Nous sommes d'ailleurs un certain nombre d'athlètes à nous croiser le long des berges. Avec nos t-shirts aux couleurs de notre pays respectif, il est facile de repérer parmi tous ces sportifs, ceux qui sont ici pour participer aux championnats.

Je discute de tout et de rien avec Nathan puis je me tais brusquement lorsque nous rattrapons un petit groupe de français. Impossible de ne pas la remarquer avec sa brassière bleue et son short blanc qui moule ses fesses à la perfection ... Putain, pourquoi faut-il que ce soit la sœur de Lucas ? J'aurai pu accélérer l'allure et dépasser le groupe mais la vue que j'ai pour le moment est bien trop intéressante.

- Tu cherches les emmerdes Chris.

- Hein, quoi ?

- Ton petit air de prédateur ne trompe pas. Mais t'as choisi le mauvais numéro.

- Tu peux développer ?

- C'est pas ton genre Chris. La sœur de Metzelder, elle est pas pour toi.

- Qui te dit que je suis intéressé ?

- Parce que je te connais et que t'es incapable de le cacher. Je suis sérieux Chris, laisse tomber. Déjà, le frangin t'a clairement fait comprendre que tu devais garder tes distances. Ensuite, c'est une joueuse de tennis professionnelle qui...

- Ah oui, comment tu sais ça toi ?

- Parce que j'ai discuté avec Lucas à Götzis et nous avons parlé de nos familles respectives.

- Vraiment ?

- C'était purement professionnel Chris. Bref, sa sœur, c'est pas une adepte des coups d'un soir comme toi. En plus, elle est en couple. Donc, laisse tomber.

Nous sommes presque arrivés à notre hôtel lorsque nous terminons notre discussion et je me sens de très mauvaise humeur. Avoir maté le cul d'une aussi jolie sportive pendant plus de vingt minutes et apprendre au final qu'elle n'est pas célibataire ça ne me plait pas du tout. En plus, elle est différente. Elle a quelque chose en elle qui m'attire comme un aimant et je suis bien incapable de définir ce que c'est. C'est bien la première fois que ça m'arrive ça.

Mais Nathan a raison : mes conquêtes ne ressemblent pas à la sœur de Lucas, je choisis toujours une fille au style mannequin, un peu superficielle, plus préoccupée par son apparence que par ses performances sportives et qui ne me saoule pas avec un débit de paroles trop élevé.

Tout en me dirigeant vers les ascenseurs je remarque quelques tensions entre Lucas et sa sœur. En avançant vers eux, j'entends une partie de leur conversation.

- Tu ne pouvais pas mettre quelque chose de moins...

- De moins quoi ? Lucas, je ne suis plus une gamine. Et de toute façon c'est hypocrite ce que tu dis, toutes les filles portent exactement la même chose à l'entraînement et en compétition. Toi-même tu m'as avoué qu'avec Joyce tu...

- Ça va Océane c'est bon.

Océane ? Hum...joli prénom. Elle a du caractère en tout cas. Merde faut que j'arrête de penser à elle. Dans l'ascenseur je me retrouve involontairement à ses côtés et en sentant le regard insistant de Lucas sur moi je me renfrogne dans mon coin. Je suis le premier à sortir et je claque la porte de ma chambre assez violemment. Pendant que je prends ma douche, je réfléchis à mon comportement de ces dernières années. Je suis un connard fini. Ah j'ai bien profité de ma jeunesse ça, c'est une certitude !

Mais au final, que retiennent les gens de moi ? Que je suis un grand champion à la vie dissolue, un mec futile qui s'envoie en l'air avec tout ce qui bouge à chaque grand championnat, qui traite les filles comme des objets sans se préoccuper des conséquences. Au moins, malgré mes frasques, j'ai toujours eu la présence d'esprit de me protéger. Une règle d'or qui m'a évité de me retrouver avec un gosse non désiré comme l'un de mes potes du relais 4x400.

Tout en me changeant pour me rendre au resto de l'hôtel pour manger, je songe une nouvelle fois à Océane Metzelder, à son regard fascinant, à son corps de sportive que je meure d'envie de découvrir dans les moindres détails.

- Fait chier !

Je jette ma serviette de bain sur le sol. Aucune fille ne m'a jamais dit non. Mais elle, je sais parfaitement qu'elle va m'envoyer sur les roses si je tente quoi que ce soit simplement parce qu'elle sait qui je suis.

Pendant le repas, je regarde fréquemment la table de l'équipe de France. Du moins j'essaie de le faire de manière assez discrète tout en participant aux conversations avec mes camarades. Malheureusement, Nathan me grille une nouvelle fois. Je m'apprête à porter mon verre d'eau à mes lèvres lorsqu'il me donne un vigoureux coup de coude.

- Nan mais t'es pas bien ? Putain j'ai failli en foutre partout !

Mon meilleur ami se penche vers moi et me dit en chuchotant :

- Chris, faut que tu arrêtes ça tout de suite. Si tu veux absolument une fille  ce soir, regarde du côté des Russes ou des Ukrainiennes ou n'importe quelle autre délégation mais arrête avec elle. Sans compter que Lucas risque vraiment de te casser la gueule.

Le regard noir, je me lève ensuite pour aller faire une sieste. Nathan a raison mais c'est plus fort que moi : je suis irrémédiablement attiré par Océane Metzelder et tant que je n'ai pas eu ce que je voulais, je ne renoncerai pas. Mon pote me connait bien : il sait parfaitement que je ne vais pas m'écraser aussi facilement, il sait que mon égo en a pris un coup et il sait que cela me rend de très méchante humeur. Il me propose donc, après avoir roupillé pendant une heure et demie, d'aller me défouler à la salle de muscu. J'acquiesce et je me prépare rapidement.

L'hôtel met à notre disposition une salle immense avec tout le matériel nécessaire aux sportifs de hauts niveaux. Ça ne m'étonne pas qu'il fait partie systématiquement des hôtels officiels lorsqu'un championnat est organisé ici. Sous l'œil attentif d'Andrew, je travaille sérieusement pendant une heure. Je m'assieds ensuite sur un banc pour m'essuyer le visage et faire une pause quelques minutes. Mon regard est alors attiré par la porte d'entrée qui s'ouvre sur un groupe de frenchies dont Lucas et sa trop jolie petite sœur.

Cette fille veut ma mort ce n'est pas possible autrement : elle porte à nouveau une brassière de sport et un short court qui ne laisse que peu de place à l'imagination. Elle ne semble pas se tracasser des réactions que son entrée suscite auprès des autres mecs qui se trouvent dans la pièce et elle se dirige rapidement vers un tapis de course. Je reste ensuite bloqué sur sa silhouette qui évolue avec grâce sur l'appareil.

Putain, je peux pas rester là...

Je reprends mes exercices et tout en soulevant des poids, je remarque que plusieurs mecs de mon équipe ainsi que trois ou quatre italiens reluquent Océane sans aucune pudeur et ça me fout totalement en rogne. Pour ne pas aller leur balancer mon poing dans la figure, j'intensifie mon entraînement jusqu'à m'écrouler sur le tapis, dégoulinant de transpiration. Lorsque je me relève, Nathan m'observe avec un petit sourire en coin. Je lève les yeux au ciel tout en retirant mon t-shirt trempé. J'attrape ensuite ma bouteille d'eau pour me désaltérer puis, lorsque je m'apprête à quitter la salle, mon meilleur ami me glisse à l'oreille :

- Si ça peut te consoler, elle ne semble pas indifférente à ton corps d'apollon.

Je me retourne brusquement pour croiser le regard de la jolie brune qui essaie de se cacher derrière son vélo elliptique afin de dissimuler les rougeurs de ses joues. Un simple coup d'œil ensuite à son frère qui discute avec l'un de ses coéquipiers me suffit pour me faire redescendre sur terre. Lucas n'a rien vu mais la fédé a dit « pas d'emmerdes » donc, pas le choix, faut que je me casse.

Le soir venu, je me couche tôt, comme à mon habitude mais le sommeil se refuse à moi. Jamais une fille ne m'avait obsédé à ce point. Malheureusement ce n'est pas n'importe laquelle, c'est la seule que je ne peux pas avoir et c'est la seule qui, de toute façon, ne veut pas de moi non plus.



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On en apprend un peu plus sur Christopher...

Que vous inspire t-il ?

Il va donc croiser Océane pendant quelques jours à Zurich : comment cela va t-il se passer à votre avis ?

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