Chapitre 1

Courir,voilà ce que je devais faire. M'enfuir le plus loin possible de toute cette tourmente sans fin. M'éloigner était ma seule solution pour survivre. La culpabilité présente en moi chaque secondes me rappelle mes choix. Ceux là n'étaient sans doutes pas les meilleurs ,loin de là. Je revois son visage voilé d'une tristesse indescriptible ainsi que son regard affichant une détermination sans faille. Je me souviens de ces mots m'étant destinés. Sa voix tremblante expriment sa volonté de me sauver,moi. Seulement moi.

Cela fait déjà plusieurs heures que je marche sans répit dans cette foret inconnue,me dirigeant à l'aveugle.

J'essaye de ne pas laisser de traces de mon passage parmi toute cette verdure,même si je pense que c'est inutile de prendre cette précaution. Sachant que le sol sous mes pied est imbibé d'eau et qu'une averse fait rage au dessus de moi. Je crains de quand même de laisser des empreintes, surtout par ce temps.
Je suis à l'affût du moindre bruit paraissant suspects. J'entends la pluie se heurtant au sol à de multiples reprises , je vois des arbres, se ressemblant tous les uns des autres, à perte de vue, des fougères s'étalant par centaine faisant presque disparaître le sol.
Je sens les gouttes rouler le long de mon visage ne sachant si c'est seulement de l'eau tombant du ciel ou bien des larmes. Je ressens en moi diverses sentiments contradictoires: de la colère envers moi même de l'avoir laissée là bas et j'ai peur, peur qu'ils me retrouvent et qu'ils se servent de moi comme cobaye pour leurs expériences,une fois de plus. Je ne veux pas y retourner,jamais!

Sortant de mes pensées je me rends compte que la pluie s'est arrêtée et que la nuit prend petit à petit possession du ciel et que je suis trempée jusqu'au os. Je me retrouve dans un état lamentable: mouillée, épuisée et morte de faim. Je ne m'était pas imaginée que mon évasion se passerait comme sa,mais je ferais avec.
Je décide de m'asseoir contre un arbre imposant avec un feuillage assez dense, je sens alors mes paupières s'abaisser d'elles mêmes, laissant place à un sommeil profond .

J'étais avachie sur le canapé avec ma soeur, Sarah , tandis que mes parents étaient dans la cuisine. Ils préparaient le repas. Soudain j'entendis un cris stridents suivis d'un énorme fracas.

"Maman,papa , tout va bien ?". Appelai-je. Aucune réponse nous parvint. Je croisais alors le regard de ma soeur, j'y lu de l'incompréhension ainsi que de la peur. Je me levais suivi de prêt par Sarah. J'entrai dans la cuisine la première. Ce que je vis me glaça le sang au point que j'en cria de terreur, je n'arrivais pas à détourner mes yeux de cette scène macabre. Mon père était étendu sur le plan de travail, une seringue plantée dans son cou. On pouvait encore entrevoir la couleur noirâtre du produit injecté à travers le tube de verre. Je m'approchai du corps, il avait le teint tellement pâle qu'il donnait l'impression que sa peau était devenue transparente. Je distinguai de longue et fines lignes noires le parcourant, elles s'étalaient même sur tout son visage. Son expression était figée en une grimace de terreur et de souffrance , ses yeux exorbités révélaient son effroi. Bizarrement plus les secondes passaient plus ma peur disparaissait. Je tendis ma mains vers son bras, il était gelé comme de la glace. Je ne sursautai même même pas à son contact. Je remarquai que Sarah avait passer le seuil de la pièce, elle plaça sa mains devant sa bouche, je vis ses jambes flageollées puis elle s'écroula au sol en pleure.

J'entendis un gémissement provenant de dernière le plan de travail. Je pris un couteau de cuisine qui traînait à mes pieds et m'approcha à pas feutrés de la respiration sifllante qui empirait au fur et à mesure que j'avançai. Je respira profondément et d'un geste vif je contourna l'îlot centrale. Ma mère était allongée sur le carrelage dans une marre rouge vermeille . Un filet de sang coula de ses commissures, des coupures striaient son corps meurtri par les coups reçus de ses agresseurs. Je soulevai son t-shirt taché et découvris une profonde blessure au niveau de l'abdomen. Ma génitrice me fixait et essaya d'articuler:
"Fu... fuu... .Elle toussa et reprit. Fuis ... ils ils ... te tueront."
Elle fût prise de convulsions de plus en plus violentes, une larme roula sur ma joue. Puis tout s'arrêta net, un silence pesant prit possession de la pièce. Je restai impassible, c'est comme si je n'étais pas présente et que je regardais ces événements d'un oeil extérieur. Alors qu'avec tous cela je devrais me sentir triste mais celle-ci avait laissé la place à une sourde colère qui faisait surface. Je sentis les battements de mon coeur s'emballés à un rythme effréné. À se demander si s'était possible qu'un coeur puisse battre aussi rapidement. Je n'entendai plus rien, à croire que le temps s'était stoppé. La colère et la haine se répendaient en moi, effaçant mes peurs les plus profondes soient-elles, je me sentais vide de l'intérieur.

Une main inconnue m'entoura le bras, je pivotais et vis ma soeur qui se débattait en criant aux intrus de ne pas l'approcher. Ces derniers étaient dissimulés sous des combinaisons bleues intégrales , ils portaient des masques à gaz que l'on pouvait voir dans les films de guerres. Je posais mon regard, à demi-conciente, sur celui qui me tenait fermement et le détailla, je n'eus aucune réaction lorsque brusquement il raffermit sa poigne et me souleva pour me lever de force, je peinai à me tenir debout. Je sentis alors un fort pincement dans le creux de mon avant-bras, je remarquai une sorte d'aiguille graduée, des stries lumineuses s'illuminaient par intermittence, l'homme l'enleva d'un coup de et l'observa.

Mon sang prélevé devînt noirâtre, il eu un sursaut et un léger pas de recule, je sentit sa mains se crispée et tremblée, l'intrus se retourna vers ses confrères, il s'exprima d'une voix tendue mais sans appelle montrant que c'était lui qui dirigeait : « On retourne au centre, maintenant ». On me mit un bandeau en m'asseyant sur le carrelage, me privant de la vue, j'essayai tant bien que mal de donner des coup de pieds dans le vide, tentant de reprendre le contrôle sur mon corps malgré mon état comprenant ce que signifiait ses propos. Je reçu des coups en réponse à ma rébellion puis je ressentis une douleur écrasante qui me plongea dans l'inconscience.

Un liquide glacé tomba sur mon arrête nasale , descendis doucement tel une caresse glaciale jusqu'à ma mâchoire pour ensuite venir s'écraser délicatement sur ma clavicule me faisant frissonner , elle glissa le long de mon omoplate puis longea avec légèreté ma colonne vertébrale, devenant de plus en plus petite à chaque centimètre dépassé, ma peau absorbant son œuvre, elle s'effaça emmenant avec elle sa paisible sensation. J'ouvris les yeux, un rayon de lumière rétracta ma pupille encore ensommeillée m'obligeant à abaisser mes paupières au vue de cette agression soudaine. J'attendis une minute, peut être plus, des gazouillis me parvenant accompagnés par la symphonie des perles d'eau filant entre les feuillages. Je me décida, ouvrant en grand les yeux, je m'efforçais de ne pas les refermer. Je me levais, mes muscles se contractèrent me faisant grimacer, mes pas se firent dans un premier temps hésitants. J'avançais de façon hasardeuse prenant tout de même un rythme assez soutenu afin de progresser plus rapidement. Le soleil était au zénith diffusant son exquise lumière, mon visage était illuminé à intervalle irrégulier, me procurent un bien être fasse à cette chaleure.

Le temps passait, cela devait faire au moins quatre heures que je marchait. J'avais la gorge sèche, chaque fois que je déglutissais j'avais l'impression que des lames l'entaillaient avec hargne, je fît encore quelques pas et m'effondra sur le sol jonché de feuilles.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top