Chapitre 7
Musique : Blossoms- Honey sweet
En me réveillant, la première chose à laquelle je pense, c'est cette fichue soirée. J'ai un mal de crâne infernal et je n'arrive pas à me souvenir de grand chose. Quand je regarde ma montre, je constate qu'il est déjà midi. Je ne sais plus comment je suis rentrée, mais ce dont je suis sûre, c'est que j'ai fini par vomir dans l'allée juste en bas. Or si ma mère apprend que je suis secrètement allée en soirée, je crois que je vais passer un sale quart d'heure. Je ferme les yeux un court instant, passe ma main sur mon cou. Il y a quelque chose d'anormal. Je me relève d'un bond et cours jusqu'à la salle de bains. Une fois en face du miroir, je constate que j'ai une mine affreuse, mais surtout, je porte un collier. Pendant quelques secondes, je parviens à rester étrangement calme, comme si ce n'était pas réel.
J'inspire profondément, puis tente d'enlever la chaîne, sauf qu'en la faisant tourner entre mes doigts, je constate qu'il y a un petit cadenas accroché. Quand je comprends, l'horreur me prend aux tripes et doucement, je me laisse glisser le long du mur en gémissant. Maintenant je me souviens de tout. Qu'est-ce qui m'a pris d'aller voir Aaron ? Devant la stupidité de mes actes et des conséquences que je récolte, j'en viens à brusquement frapper le sol de mes poings pour extérioriser la haine qui se condense au fond de moi. Je hais ces joueurs, ce jeu, ce lycée, cette maison, cette vie ! Et bien que je hurle ceci intérieurement, je sais que cette colère n'est destinée qu'à moi-même. Qu'à mes choix à la con et au reflet que le miroir continue de me renvoyer comme s'il me narguait. L'impression que le collier prend soudain plus de place que moi dans la glace me fait monter les larmes aux yeux. Je tire sur la chaîne encore une fois, plus fort, je m'acharne presque dessus en sachant pertinemment que mes tentatives sont vaines.
Je laisse brutalement mes jambes retomber devant moi sur le pavé et donne des petits coups de talons dessus. Résultat : il n'y a que moi qui en souffre. Je me sens si mal, si nauséeuse, que l'idée de vomir à nouveau me frôle l'esprit. Je me redresse alors en une seconde et me penche au dessus du lavabo. J'inspire profondément, tente de retrouver mon calme et me passe de l'eau sur le visage. Dans ma chambre, j'entends mon téléphone sonner, j'hésite à y aller, mais en pensant à ma mère, j'y cours aussitôt.
" — Allô.
— Octobre ? C'est Nils.
Je n'aurais pas dû répondre. Je n'ai envie de parler à personne surtout pas à quelqu'un qui était présent à la fête. Je renifle un peu, discrètement, puis lasse, je me laisse tomber sur le lit.
— Qu'est ce que tu veux ?
Ma voix est maussade, j'espère qu'il ne va pas me parler d'hier.
— C'est au sujet d'hier soir...
Et merde.
— Je ne pensais pas que les choses se passeraient comme ça, mais maintenant c'est fait. Prépare tes affaires, je passe te prendre dans dix minutes.
—Écoute, j'ai pas envie de sortir, j'ai la gueule de bois là.
— Tu n'as pas vraiment le choix, c'est la réunion du Virginity Game.
— Hein ? De quoi tu parles ? Je peste, en menant une main à mon front brûlant.
— Je t'expliquerai après, prépare-toi.
-— Attends !' Je m'écris, alors qu'il a déjà raccroché.
Cette fois, je pousse un vrai cri hystérique qui se transforme en sanglots étouffés. Je sens que la fatigue y est pour quelque chose, certes ce n'est pas le seul facteur responsable de mon état, mais en aucun cas je ne peux faire face aux joueurs. Et puis pourquoi est-ce Nils qui m'en parle ? Je repense à cette courte conversation avec lui, inattendue et surprenante. En quoi est-il concerné par le jeu ? Je soupire, maintenant je vais me coltiner cette humeur maussade toute la journée. Une voiture klaxonne juste en bas, je sais d'avance qu'il s'agit de Nils, or cette nouvelle ne fait qu'assombrir mon esprit. Je descends l'escalier le pas traînant, puis le rejoins le moral à plat.
— Ça va ? Demande-t-il quand je me glisse sur le siège passager.
— J'ai une putain de migraine, un collier autour du cou, et tu m'emmène je ne sais où, mais sinon ça va.
Je n'ai pas envie de me prendre la tête avec lui, mais je ne vais pas non plus me gêner pour dire ce que je pense.
— Bon tu m'expliques ? J'ajoute lorsqu'il démarre.
Nils penche la tête sur le côté, il me regarde avec un air compatissant.
— C'est le dernier jour de la semaine, les joueurs se réunissent avec les pions pour instaurer les règles et déclarer le début du jeu.
— Qu'est-ce que tu viens faire là-dedans ?
— Octobre, je suis l'arbitre.
Je reste bouche bée. Nils vient de dire qu'il était l'arbitre ? Ce jeu est à ce point pris au sérieux ? Le seul mec que je croyais sympa est en fait de leur côté, quelle plaie.
— Tu sais, j'aurais vraiment aimé que ton plan fonctionne, et que tu ne sois pas choisi. Je t'apprécie vraiment Octobre et j'ai pas envie que tu m'en veuille. Souffle-t-il après un bref silence.
Nils me regarde du coin de l'œil en attendant ma réaction. J'espère qu'il blague. Je n'arrive pas à croire un traître mot de ce qu'il me dit. Pourquoi diable tous les gars que j'ai rencontré sont-ils si tordus ?
— Laisse tomber. Moi ce dont j'ai envie, c'est qu'après cette réunion, tu ne me parles plus jamais.
Nils freine d'un coup sec, je pars en avant et me bute contre la ceinture de sécurité. De mieux en mieux.
— Putain ! Essaie de comprendre Octobre, ce n'est pas parce que je suis mêlé à ce jeu que je rentre dans la catégorie des «gros connards». Avant que tu ne le saches, je croyais qu'on s'entendait bien ! Je ne suis en aucun cas ton ennemi ou une connerie dans le genre, je peux même t'aider. C'est moi qui instaure les règles, c'est moi qui décide ce qu'ils ont le droit de faire ou non !
— Alors arrête ce jeu à la con ! Je crie, totalement dépassée par les événements et rongée par une colère sans limite.
— Ça, je ne peux pas... Souffle-t-il en baissant la tête, son ton de voix s'étant radoucit. Ça ne dépend que de vous.
Il inspire un grand coup, puis redémarre doucement. Je laisse quelques secondes s'écouler, histoire que mes nerfs soient moins à vifs et que je sois en capacité de voir plus loin que le bout de mon nez, mais c'est impossible. À mesure que le temps fil sans que Nils ne dise rien, je parviens à retrouver mon sang-froid et après maintes réflexions je me résous à l'évidence que faire la gueule ne changera rien.
— Bon, j'ai besoin d'explications plus claires. C'est qui «nous» pour commencer ? J'interroge, les dents serrées, le regard braqué dehors pour ne croiser celui de Nils en aucun cas.
— Toi et les autres pions. Si la majorité d'entre vous parvient à résister jusqu'à la fin de l'année, le jeu s'arrêtera très certainement. Mais pour ça, il va falloir redoubler de prudence et de détermination.
Je croise les bras sur ma poitrine et médite sur ses paroles. Alors comme ça il faut de la persévérance ? Cette fois, c'est un sourire qui vient naître sur mes lèvres. Après tout, quitte à être coincée dans ce fichu jeu, autant montrer aux joueurs qui je suis vraiment. Et pas seulement Octobre, la sœur de la légende du lycée.
— Ça ne m'a pas l'air si compliqué. Je parlerai aux filles et on résistera jusqu'à la fin de l'année !
Nils part d'un rire franc. Je lui lance un regard meurtrier, pas le moins du monde amusée.
— Octobre, si c'était si facile, tu penses sincèrement que le jeu n'aurait pas pris fin depuis longtemps ?
Je lui coule un regard noir, bien qu'il ait raison. Ces filles ne penseront peut-être pas comme moi, même si je ne vois pas ce qui leur plairaient à coucher avec des salauds comme les joueurs. J'esquisse un sourire forcé.
— Et toi, tu penses qu'une fille a déjà choisi elle-même de devenir un pion ?
Il tourne la tête, le regard confus, sans dire un mot. C'est bien ce qui me semblait.
— Bien. J'enchaîne, tu vois, cette année risque d'être pleine de surprises et crois-moi, je compte bien mettre fin à ce jeu où règne la perversité.
Déterminée, j'entreprends de réfléchir aux déroulements des événements à suivre. Étant donné que je semble être la première à rejoindre volontairement le jeu, il est temps que je retourne cette décision à mon avantage. Je jette quelques regard en biais vers Nils, sans parvenir à me débarrasser de la rancœur qui m'étreint. Il n'est pas celui que je croyais finalement et je n'ai pas d'autre choix que de lui faire confiance si je veux que tout s'arrête.
Trente minutes plus tard, entre quelques rêve entrecoupés, je perçois la voix de Nils qui m'annonce notre arrivée. J'ouvre les yeux, remarque que la voiture est garée sur un petit chemin bordé par des champs.
— On est où ?
— C'est un coin tranquille, c'est là qu'à lieu la réunion, dans une vieille bâtisse abandonnée.
Nils sort de la voiture, je l'imite et le suis tandis qu'il s'avance dans le champ sans m'attendre. Je n'y aurais pas cru, mais l'endroit est assez sympa. En contrebas, je distingue la ville, et l'air frais qui caresse mon visage me change les idées. Obnubilée par les paysages qui s'offrent à ma vue, je m'extasie de leur beauté, surprise d'être atterrie dans un coin si merveilleux. Nils s'arrête de marcher devant une maison. Une fenêtre est cassée, les murs sont ternes et recouverts de lierres. L'intérieur est aménagé au minimum avec une simple table basse et deux canapés au centre de la pièce. L'air n'est pas chargé de poussière, les murs sont couverts par des graffitis et une moquette usée recouvre une partie du sol. Sur le côté, je distingue une seconde pièce, très petite, avec un vieux robinet, une table en bois et des plans de travaux récurés.
— Salut. Me surprend la voix de Théo.
Il entre dans la pièce centrale et me fait signe de me détendre. Je hoche la tête, ce n'est pas si simple, alors dans un premier temps, je m'applique à contempler les lieux pour éviter son regard. Il y a en tout trois pièces. À peine avons-nous fait le tour de la première, qu'Owen, Matthew, Aaron et leurs pions, débarquent à la suite. Nils s'empresse de m'assigner une place avec les filles sur un canapé contre le mur, les garçons sur celui d'en face. Il sourit, tente de nous mettre à l'aise. Les joueurs ont l'air de l'être, mais pour ce qui est de la blonde à côté de moi, ses doigts serrent le tissu de son jean. La tension est palpable, Nils ne se démontent pas et entreprend de débuter son discours.
— Bon pour commencer, vous savez toutes les raisons qui vous amène à être ici. À partir d'aujourd'hui vous faite parti du Virginity Game, où que vous alliez, quoi que vous fassiez, vous le ferez le plus souvent en compagnie de vos joueurs. Avant de vous expliquer les règles et ce qui va suivre, j'aimerais que chacune d'entre vous me dise son prénom, son âge et avec qui elle est. Lâche Nils avec assurance en nous regardant chacune à tour de rôle comme si les gars n'existaient pas.
Il s'esquive par la suite quelques secondes va dans la pièce d'à côté, puis revient avec un tableau sur lequel il inscrit les noms des joueurs. Mon cœur se serre quand je reconnais la jolie métisse qui se lève la première pour se présenter.
— Je m'appelle Jade, j'ai dix-sept ans. Je suis avec Théo.
Elle se rassied, lance un regard meurtrier à ce dernier. Vient le tour d'une jolie brune, aux traits tendus.
— Je m'appelle Mathilde, j'ai seize ans. Je suis aussi avec Théo.
Cette dernière touche maladroitement ses cheveux coupés courts avant de se rasseoir. Du coin de l'œil, je vois que Nils me fait signe de me lever, sauf qu'au moment où j'envisage de le faire, une fille se redresse en même temps que moi. Je tourne la tête dans sa direction et découvre, stupéfaite, le visage de Lissa. Avant que je ne puisse faire une quelconque réflexion, elle s'empresse de regagner sa place, me laissant alors debout les bras ballants, exposée à une fusillade de regards trop pesants.
— Heu... Du coup, moi c'est Octobre, j'ai dix-sept ans et j'ai choisi Aaron.
Volontairement, je formule ma phrase différemment, curieuse de voir les réactions que cette nouvelle peut susciter chez les joueurs. Aux premiers abords, Théo semble surprit, Matthew fronce les sourcils même s'il les fronce toujours, tandis qu'Aaron évite mon regard. Quant à Owen, je n'ai jamais vu ses yeux emprunt d'autant d'amertume. Je me rassieds, rapidement gagnée par le malaise. Pendant quelques secondes, je repense à Lissa et me penche un peu en arrière pour voir dépasser le haut de son crâne. Je n'ai pas rêvé. Elle est bien ici. Seulement, avant que je ne puisse m'interroger davantage, une dénommée Lara se lève et les présentations continues, m'incitant à focaliser mon attention dessus.
Ensuite, vient le tour de Charlie, la deuxième fille à être avec Aaron. Elle a de longs cheveux roux. Lorsqu'une petite brune se lève, je la reconnais presque aussitôt. Sarah, qui mangeait avec Nils en début de semaine, Sarah qui semblait si gentille, maintenant ne sourit plus comme au jour de notre rencontre. Elle est le pion de Matthew. Quand c'est au tour des deux pions d'Owen, je ne peux m'empêcher de les détailler de la tête aux pieds. La première est blonde, ses cheveux sont lisses et descendent jusqu'à ses seins. Ses yeux bleus reflètent une détermination sans faille, elle est loin des petite cruches qui se dandinent devant lui habituellement. Je me demande d'ailleurs pourquoi il l'a choisi. La mine sévère, elle dégage une aura imposante et se nomme Alaska. Et je fais tout de suite le lien avec la fille des toilettes rencontrée à la soirée d'hier.
Enfin, aujourd'hui, je suppose qu'elle ne se souvient pas de moi en vue du regard qu'elle me jette, tandis que je la dévisage. La dernière a se présenter n'est autre que Lissa. J'ai le ventre qui se noue quand je l'entends parler, je ne peux pas m'empêcher de cogiter, d'essayer de comprendre pourquoi elle est là avec son petit sourire faussement timide. Depuis que Clarisse m'a éloigné d'elle, nous ne nous sommes plus parlé. Et quand je la regarde, je ne ressens aucun regret, seulement une pointe de dégoût et d'incompréhension envers elle. Du moins, envers le personnage qu'elle incarne et dont je ne saisis pas les facettes. Quand elle se rassoit, Nils tape deux fois dans ses mains pour attirer l'attention.
—Bon, maintenant que les présentations sont faites, place aux règles. S'exclame-t-il en jetant un regard circulaire autour de lui. Pour ce qui va concerner les joueurs, les flirts sont strictement interdis avec des personnes étant en dehors du jeu et il en va de même pour vous les pions. Ajoute-il en nous désignant d'une main. L'usage de la drogue ou même de l'alcool n'est pas autorisé pour parvenir à ses fins, les victoires ne sont prises en compte que si le pion est pleinement consentant.
Il nous fixe toutes un instant. Quelques rires fusent, mais ce ne sont pas des rires nerveux ou amusés, ils sont plutôt du style mesquins et railleurs. Nils pose tout particulièrement son attention sur nous avant de reprendre.
— Pour ce qui est de vos colliers, chaque couleur est attribuée à une équipe. Sachez qu'un joueur dont vous n'êtes pas le pion, ne peut en aucun cas se permettre de vous le retirer. Pour sortir du jeu, il vous faut vous donner à votre joueur, et uniquement au vôtre.
Nils laisse flotter un bref silence par la suite, durant lequel je dois me contenir pour ne pas me déchiqueter la lèvre inférieure. Pendant tout son petit discours merdique, je n'ai pas eu l'impression une seule fois qu'il s'adressait à des être humains. À des personnes dotées de sensibilité et de pensées propres. Non, à ses yeux, que dis-je, à leurs yeux, nous ne sommes que de vulgaires objets. Et le plus révoltant, c'est qu'on devrait s'y soumettre. Faire comme si c'était un conditionnement naturel et acceptable. Insurgée jusqu'à la moelle, je regarde les filles autour de moi guettant la même révolte dans le fond de leurs pupilles, seulement, je croise surtout de la crainte et des angoisses, de la colère et de l'injustice, mais aussi surprenant cela soit-il, je croise dans le regard de certaines, un désir fervent de se plier à ce genre de circonstances.
— Maintenant, si les choses sont claires pour tout le monde, les filles, vous allez signer la feuille que je vais vous passer pour bien montrer qu'à partir d'aujourd'hui, vous appartenez au Virginity Game.
Je n'aime pas le terme qu'il emploi. Néanmoins, j'ai beau fulminer intérieurement, avant que je n'ai le temps de faire une quelconque remarque déplacée, Alaska se charge de cracher la première.
— Et si on ne signe pas votre foutu papier ? Peste-t-elle, le regard noir.
Très rapidement, tous les regards se tournent dans sa direction, mais elle les soutient sans ciller, tandis que Nils reste calme en s'approchant d'elle. Il pose une main sur son épaule, emprise dont elle se dégage en un rien de temps.
— Tu peux toujours t'y risquer, mais ça reviendrait au même que si tu transgressais une des règles; les joueurs se chargeront de ta réputation. Et crois-moi Alaska, tu sais de quoi il en est et tu n'as pas envie que ça t'arrive de si tôt. Répond-t-il sans hésitation, le regard froid, presque intransigeant.
À côté de moi, Alaska se tend. Elle sert le papier dans ses mains, si fort que j'ai l'impression qu'elle va le déchirer d'une seconde à l'autre. Seulement, elle se contente de baisser la tête en poussant un juron, puis signe nerveusement la feuille avant de me la tendre avec nonchalance. Je ravale ma bile, serre les dents et signe mécaniquement lorsque vient mon tour. Une fois que Nils récupère son fichu papier avec toutes nos signatures, un sourire minable vient éclairer son visage. Il se tourne vers les joueurs, puis vers nous avant de lever les bras dans nos deux directions, fier d'acclamer qu'à présent, le jeu commence. Instantanément, le silence retombe dans la pièce à la suite de ses propos, j'en profite pour me relever d'un bond sous les regards intrigués des joueurs que je balaie d'un haussement de sourcil.
— Je suppose que maintenant cette réunion est terminée non ?
Je lance un sourire aux cinq garçons présents, puis sans attendre d'approbation, je m'engage vers la sortie, hâtive de respirer un air non pollué par la présence des joueurs.
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