Chapitre 63
Musique : Glass Animals- Gooey
PDV Jade :
À la veille de la rentrée, je commence vraiment à me pencher sur ce qui s'est passé à la soirée où Matthew m'a balancée devant les autres. J'y pense avant d'aller dormir, en me réveillant, et même quand je m'assieds dans le bus j'y pense encore, l'angoisse grandit, évidemment, les choses ne vont pas être aussi simples que je l'imagine. Si enfreindre les règles du Virginity Game n'entraînait pas de conséquences, on serait bien plus nombreuses à le faire, seulement, j'ai fini par mettre de côté cette idée de sentence et à présent, je ne vois pas les joueurs se retourner contre moi. Avec tout ce qui s'est passé, je me shoote encore à l'illusion qu'on a construit des liens au-delà du jeu. L'heure de vérité approche, le bus se gare sur le parking, je regarde le bâtiment du lycée avec appréhension, comme si j'allais y mettre les pieds pour la première fois avec un très mauvais pressentiment au fond du bide. Lorsque je pose un pied au sol, mon regard oblique vers le banc que les joueurs squattent habituellement, Aaron s'y trouve avec Théo, Sarah, Alaska et Lara. Mon cœur se serre à l'idée de ne plus pouvoir me joindre à eux. Je tourne la tête, trace ma route dans une direction opposée à la leur pour éviter des problèmes que je sens arriver gros comme des baleines.
Au début, la matinée se déroule normalement, je relâche la pression, finalement c'est agréable de pouvoir me déplacer où je veux et quand je veux sans rendre de compte à personne. J'ai l'impression de savourer un nouvel élan de liberté qui pourtant, avant la rentrée, m'était quotidien. C'est un peu comme redécouvrir la vie en dehors de stupides barrières dressées par des mecs à l'ego outrageusement blessé. Quand je déambule dans les couloirs pour me rendre à mon prochain cours, mon entrain vole en éclats au moment où Matt passe avant moi le pas de la porte. J'ai tout de suite moins envie de sourire et d'éclabousser ceux qui m'entourent de ma gaieté. Sereinement, j'entre dans la classe sans lui prêter d'attention, mais en le voyant s'installer derrière moi, j'ai tout, sauf un bon pressentiment. Le cours débute à peine, que déjà son pied tape dans ma chaise. Ce n'est pas dérangeant, du moins, les premières minutes, après ça commence à m'irriter, je me demande comment il fait lui, pour pas se lasser.
— Tu peux arrêter s'il te plaît ? J'ai compris que t'étais là.
— Non, je me fais un véritable plaisir d'enfin pouvoir te faire chier sans que rien ne puisse m'arrêter.
Je le lorgne d'un mauvais œil, repense un court instant à la façon dont il s'est joué de moi. Je le trouve minable d'avoir agi ainsi, je le trouve plus minable encore de passer ses nerfs sur moi en pensant qu'il en a tous les droits sous prétexte que j'ai enfreint les règles, si j'avais été un poil plus lucide, je m'en serais abstenue, et cet abruti n'aurait eu que ses yeux pour chialer.
— Ne t'étonne pas alors si je finis par écraser mon poing dans ta gueule un jour, tu sais, par inadvertance ça peut arriver.
Je n'avais pas spécifiquement dans l'intention de le menacer, mais si Matthew continue de croire que je n'ai plus de libre arbitre et que je dois encaisser ses caprices sans protester, il peut toujours courir.
Quand la sonnerie retentit, il se lève parmi les premiers, passe devant ma table et renverse tout ce qui s'y trouve, puis se dirige vers la sortie sans même me regarder. Je serre les dents, pour l'instant, il ne me fait pas suffisamment de tort pour que je m'énerve vraiment, mais il a l'air d'oublier que je garde toujours précieusement, dans un coin de ma tête, son secret le plus défendu. Pendant la pause, alors que je me dirige vers l'extérieur, je croise Nils et m'empresse d'aller vers lui pour qu'il m'explique le cirque de Matt.
— Hey Nils ! T'as deux minutes ? J'ai vraiment besoin que tu m'éclaires sur certaines choses.
Sur le coup, il garde de la distance, puis après avoir inspecté les horizons, il m'attrape par le bras et m'entraîne à l'écart.
— Jadine, je suis désolé qu'on n'ait pas pu faire autrement, je pense savoir de quoi tu veux me faire part, mais t'étonnes pas de ce qui peut t'arriver, t'as été prévenue au début de l'année, si tu enfreins les règles, les joueurs ne te feront pas de cadeaux.
Je me mords l'intérieur de la joue. Est-ce que les agissements de Matthew sont un aperçu du cauchemar qu'il compte me faire vivre pour le reste de l'année ?
— Attends, on peut pas trouver une alternative ? C'est dégueulasse Nils ce qui se passe, Matt m'a quasiment jetée dans les bras de Tobias.
Quand je prononce ces mots, j'ai conscience de me placer un peu en victime dans l'histoire, évidemment, j'aurais pu ne pas embrasser Tobias, seulement, dans le contexte de la soirée ça ne me semblait pas être une faute si grave. Nils soupire, son regard se veut compatissant, mais je préférerais qu'il me ponde une solution plutôt qu'il affiche un air désolé.
— Pour le moment, je vois pas ce qu'on peut faire, mais si je peux te donner un conseil, évite les gars du mieux que tu le peux.
Il bafouille quelques excuses, puis tourne les talons et sort du bâtiment. Je reste bouche bée. Pendant une seconde, je m'imagine lui courir après, mais finalement je m'en tiens à ce qu'on s'est dit et prends la direction de mon casier. Lorsque je l'ouvre, je manque de rendre mon déjeuner dès l'instant où mes yeux se posent sur une sorte de pâte visqueuse aux couleurs vomi, étalée sur toutes mes affaires.
— Et beh, t'as oublié de vider la bouffe de ton casier avant les vacances ?
Quand j'entends cette voix derrière moi, je crois rêver, mais dès que je tourne la tête pour me retrouver en face d'Octobre, une vague de soulagement me traverse.
— Bordel, mais qu'est-ce que tu fais là ?!
Elle esquisse un large sourire, me serre dans ses bras avant de m'apprendre que son avion n'est prévu que pour ce week-end. Ce n'est qu'après, qu'elle reporte à nouveau son attention sur l'intérieur de mon casier avec une moue dégoûtée.
— Du coup, c'est quoi ça ?
— Mmh, je te fais court, les mecs vont apparemment me mettre la misère pour le restant de mes jours ici, alors il est clair qu'actuellement, j'aimerais carrément prendre l'avion à ta place.
Dans ce genre de moment, l'ironie devient ma seule arme de défense, autant m'en servir tant que j'y ai goût. Octobre se penche en avant, suffisamment curieuse pour aller foutre son nez près du pâté de merde. Je manque de m'étouffer de rire devant l'expression soudain écœurée qu'elle tire, enfin, c'est toujours mieux que de fondre en larmes.
— Bon, je vais t'aider à te débarrasser de... de tout ça, m'annonce-t-elle en désignant l'intérieur du casier.
Alors que je m'apprête à la serrer dans mes bras, son expression change du tout au tout. Ses yeux s'ouvrent en grand, elle n'a pas le temps de me prévenir que je reçois un coup, soupire et laisse faire les joueurs qui passent un à un derrière moi en prenant soin de me foutre une petite calbote dans la tête. Le regard d'Octobre s'attarde sur l'un d'entre eux, à la déception qui balaie ses pupilles, je devine que c'est Owen. Finalement, ils ont décidé de tous s'y mettre, sauf que je ne suis pas d'accord, plutôt crever maintenant que de les laisser me traiter comme une moins que rien après tout ce qui s'est passé.
— Matthew ! Je rugis en faisant volte-face.
Sur le coup, ils pivotent tous les quatre, mais celui qui m'intéresse en particulier fait mine de ne pas me voir et continue d'avancer dans le couloir. Je fais signe à Octobre de m'attendre là où elle est, puis cours jusqu'à Matthew que je pousse de toutes mes forces dans l'angle d'un mur.
— Matt, arrête deux secondes de fuir et regarde-moi dans les yeux !
Quand son regard s'appuie sur le mien, la colère qui l'imprègne n'est rien à côté de la rage que je sens bouillir dans mes veines. Si je ne me fiais qu'à mes envies, je me serais déjà jetée sur lui, mais je compte bien rester maître de moi-même quoi qu'il en coûte et fidèle à mes principes jusqu'au bout.
— Tu m'écoutes attentivement ? J'esquisse en lui jetant un regard noir. Ton petit jeu là, je commence à en avoir marre. Tu crois que je pige pas ? Tu veux me faire du mal, tu veux m'éloigner de toi, parce que tu penses que ça va te protéger, sauf que c'est tout le contraire ! Tes mensonges vont finir par te détruire si tu continues.
— Jadine, tout ce que je fais, je le fais parce que t'as enfreint les règles et parce que j'en ai marre de tes conneries à longueur de temps. C'est tout.
Même s'il est intimidant, je n'en démords pas et rebondis sur ses paroles.
— Mes conneries tu dis ? Celles grâce auxquelles t'as pu sourire et te confier ? Quand est-ce que tu vas comprendre Matthew que ce que j'ai fait, je ne l'ai fait que dans ton intérêt ? Je ne cherche pas à abuser de ta confiance, ni quoi que ce soit, je voulais juste te donner un semblant de vrai, mais tu l'as rejeté, comme tout ce que t'as eu d'authentique dans ta vie. Au final, t'as tellement peur de te découvrir que tu fuis ceux qui peuvent te donner cette possibilité. Pourquoi ? Pourquoi tu te voiles la face à ce point ?
Ma colère s'atténue dès l'instant où le regard de Matt reflète autre chose que du mépris. Je crois que c'est une peine perdue, j'en suis même certaine quand je le vois se replier sur lui-même, pourtant, c'est plus fort que moi, j'ai envie de croire qu'il y a autre chose que des ombres autour de lui, seulement, il ne fait pas la part des choses et voilà que devant ses démons, il prend la fuite. Ce n'est qu'une fois caché derrière son masque qu'il peut se permettre de m'agripper violemment par le bras pour me repousser sur le côté sans un regard. Je sais pertinemment que son silence est une réponse contrairement à lui, et j'ai mal dans le fond de savoir que je ne possède aucun moyen de le réveiller. Alors qu'il disparaît de mon champ de vision, je remarque Octobre près des casiers, Owen à ses côtés. Il n'a pas l'air en joie, ses mouvements sont secs, il finit par claquer brusquement la porte de mon casier, et prend la même direction que Matt. Je profite de son départ pour me précipiter vers Octobre dont le regard est perdu dans le vague.
— Alors ? Il s'est passé quoi ?
— Je viens de lui apprendre que je retournais en France, il l'a pas très bien pris. Je crois qu'il a pas digéré non plus le fait que je ne lui donne pas de nouvelles la semaine dernière...
Elle pose sa tête contre ma poitrine, je la prends dans mes bras. À voix basse, je l'entends s'injurier, elle se tient pour responsable, même si c'est en partie le cas, Owen est lui aussi responsable de la façon dont il encaisse les choses, s'il préfère en vouloir à Octobre plutôt qu'essayer de la comprendre, c'est qu'il est aussi con que les autres.
— Tu sais, à midi, je pensais qu'on...
La sonnerie me coupe. Octobre se recule, on se donne rendez-vous devant le self à la prochaine heure. En marchant jusqu'à la salle d'art plastique, je cogite sur le jeu. Même si nous en sommes exclues, j'ai l'impression que nous sommes tout autant concernées qu'avant et en mesure d'agir même si j'ignore encore comment. Alors que je rentre en classe, l'esprit ailleurs, mon regard croise celui d'Owen, j'avais presque oublié qu'il avait ce cours lui aussi. Il est attablé à deux îlots du mien, je me demande s'il serait capable de me faire chier avec autant d'acharnement que Matthew.
Après tout, il m'a bien foutu une calbote dans le couloir. M'enfin, j'espère qu'il saura faire preuve de discernement pour remettre les choses dans leur contexte. Il ne devrait plus accorder la même importance au jeu, maintenant il a Octobre, il a la possibilité de voir ce qui est vraiment essentiel dans la vie. Ce n'est pas passer ses nerfs sur moi, mais se reconnecter avec son amour-propre qui le sauvera. Quand je le vois sortir son matériel de dessins, je sens que le cours va bien se passer, alors je me détends et sors ce dont j'ai besoin pour reprendre mon travail.
En milieu d'heure, alors que je me concentre sur les mesures d'un personnage que je veux à tout prix insérer dans le cadre de mes idées, je sens une pression sur l'arrière de mon crâne. Je regarde du coin de l'œil la place d'Owen qui à présent est vide. La pression se refait sentir, je fais volte-face et découvre stupéfaite, Owen avec une paire de ciseaux en main, une mèche de mes cheveux dans l'autre, il me nargue d'un sourire, visiblement satisfait. Je pose une main derrière ma tête pour trouver l'endroit où mes cheveux manquent, une colère fulminante m'envahit. Si je pouvais me le permettre, je monterais sur mon bureau pour déverser sur lui toute la rage que je contiens. J'ai envie de lui hurler dessus tant il est hypocrite. Dans le fond, on sait tous les deux qu'il n'a rien contre moi, il fait juste ça parce qu'un jour les choses ont été décidées ainsi, mais c'est des conneries et il serait temps qu'il le comprenne. Cependant, même cet état de conscience ne suffit pas à refréner ma frustration, je le fusille du regard et l'attrape sèchement par les cheveux.
— Alors écoute Owen, je crois que j'en ai suffisamment eu ce matin avec Matt et la merde dans mon casier, pour que tu en rajoutes en me coupant des cheveux comme un gamin de CE2. Je vais être très claire, j'en ai plus qu'assez de vous voir vous terrer derrière de stupides règles qu'au fond, tu n'as même pas envie de respecter ! Arrête deux secondes de te mentir à toi-même et fous-moi la paix !
L'expression ahurie qu'il esquisse parvient à me satisfaire. Je le relâche, il ne répond pas et regagne sa place dès que le prof fait à nouveau irruption dans la salle. Pendant les minutes qui restent, je me focalise sur un moyen de faire comprendre aux gars qu'ils dépassent les bornes. Je ne vais pas fuir la queue entre les jambes, je vais riposter, mais pour ça, il va me falloir des alliés et autre chose que deux trois sermons qu'ils auront oubliés le lendemain.
À l'heure de la pause-déjeuner, j'envisage de rejoindre Octobre au self, quand dans le couloir, des bruits de pas précipités se dirigent vers moi. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule, Owen arrive tout juste à mon niveau.
— Jade, je... Je suis désolé pour ce que j'ai fait tout à l'heure, c'est totalement con et irréfléchi, seulement...
— Arrête de te confondre en excuses Owen, j'ai compris.
Même si je suis en colère, je n'ai pas envie que mes émotions dominent la situation. En réalité, je sais qu'Owen pense ce qu'il me dit, d'ailleurs j'aime bien celui qu'il est quand il rit à gorge déployée et se permet d'avoir un comportement qui va à l'encontre du statut d'un joueur. Ça prouve qu'il est humain, qu'il a souffert comme nous tous et qu'il souffre encore de devoir se cacher derrière un masque. Bientôt, il en aura fini avec le jeu, mais pour ça, il a besoin d'être soutenu, pas enfoncé, alors je tente de le mettre à l'aise et de ne pas me bloquer sur ses actions stupides.
— Non, visiblement ce que tu comprends pas Jade, c'est qu'on ne peut pas s'arrêter tant que tu ne t'avoues pas à bout en quittant le lycée par exemple...
Pendant un court instant, un souvenir me revient de l'époque où j'entendais des rumeurs circuler sur une fille à qui les joueurs avaient fait de véritables misères jusqu'à ce qu'elle sombre en dépression. Sale histoire dont je ne veux pas être l'héroïne cette fois. Quand je me tourne vers Owen, je déborde étonnamment de confiance et pose une main sur son épaule avec un léger sourire.
— T'inquiète pas, ça aussi je l'ai saisi Owen, mais vous allez vous arrêter. Parce qu'en réalité, t'en as rien à foutre de me faire du mal, c'est pas ce qui t'intéresse et c'est pas ce que je veux non plus. T'as juste à envoyer chier les règles instaurées, de toute évidence, elles sont là que pour te conditionner aux mensonges. Et il te reste une semaine pour profiter d'un amour dont tu t'es privé pendant longtemps, perds pas ton temps avec moi, fonce au lieu d'avancer à reculons.
Mes propos le laissent sur le cul, mais bien vite, son sourire refait surface. Cette fois, c'est lui qui pose sa main sur mon épaule comme s'il s'apprêtait à me faire part d'un conseil avisé.
— Merci Jade pour ta brillante conception des choses, mais je sais ce que j'ai à faire. J'ai compris depuis un moment que je jouais au con et j'ai envie de changer la donne, c'est pour ça que je tenais à te mettre au courant, ce midi, tu risques d'en prendre plein la gueule, évite d'aller au self.
— J'apprécie ta mise en garde, mais quand des problèmes se profilent à l'horizon, je les fuis pas, je fonce dessus.
J'esquisse un large sourire, vois dans son regard que mes paroles font écho en lui, puis le remercie une dernière fois.
Quand j'arrive au self, je balaie la salle du regard, remarque Octobre qui me fait de larges signes, assise à une table. J'attrape un plateau et me sers juste un fruit avant de quitter la file. La scène la plus tordante de la journée se fait sûrement quand je passe devant la table des joueurs et que je croise le regard d'Alaska au bord du désespoir. J'ai envie de me précipiter vers elle pour lui dire que rien n'est perdu, qu'au contraire la lutte commence, seulement mon attention est subitement troublée par la texture chaude et pâteuse qui se répand sur ma tête. Je savais que j'allais regretter de venir au self, mais j'étais loin d'imaginer qu'ils feraient un truc aussi dégradant. C'est quoi leur problème avec mes cheveux ? En même temps que je m'interroge, je porte une main à mon crâne, il est recouvert de pâtes bolognaise. Je soupire, pivote sur mes talons et découvre au risque d'en être effarée que Théo est à l'origine d'une telle crasse.
— T'es fier de gaspiller de la bouffe pour des enfantillages de ce niveau-là ?!
Autour de nous, des gens lâchent des petits rires à croire qu'ils sont tous trop cons pour penser par eux-mêmes et réaliser que ce qui vient de se passer est juste scandaleux. Théo ne me répond pas, il rejoint les autres comme s'il avait simplement accompli sa tâche. C'est la touche finale qui manquait pour que j'ose vraiment ouvrir ma gueule devant tout le monde. Maintenant, c'est parfait. Mes cheveux puent et collent, la texture de la sauce se répand dans mon dos, décidément, c'est le truc le plus dégueu que j'ai connu dans ma vie, mais je souris. Cet acte marque officiellement l'arrêt définitif du Virgnity Game, je m'en fais la promesse.
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Hey hey mes ptits loups !
Héhé vous sentez la détermination de Jade jusque dans vos pieds ?! (moi oui mdr)
Allez-y, dites moi touuuut ! Votez & Commentez !
DES BISOUS TOUT MIGNONS SUR VOS FACES DE BEBEEEE ! 💛💛
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