* A Indy...notre chien adoré*

J'aurais dû faire attention à ce qui m'entourait et essayer de repérer le chemin que nous empruntions au cas, plus que problème, où nous devrions tenter une évasion, mais impossible de focaliser mon attention sur autre chose que les armes menaçantes braquées sur nous. Ce n'était pourtant plus la première fois que cela m'arrivait ! Je devrais commencer à m'y habituer...mais non. Mon esprit ne cessait d'essayer de relier toutes les pièces entre elles et...rien ne collait ! Les changeants retenus au sous-sol, la disparition de Connors, le comportement incompréhensible de Lada, toutes les cachotteries et la gentillesse feinte de nos...hôtes, tout ça me dépassait. À tel point que j'étais presque impatiente de découvrir ce qui nous attendait, des réponses...du moins je l'espérais.

On nous fit monter dans un ascenseur qui s'éleva sans un bruit et stoppa seulement quelques minutes plus tard, au dernier étage de l'immeuble. Les deux gardes qui nous escortaient nous firent signe de sortir, puis se postèrent devant les portes de la cabine, nous bloquant toute retraite. Nous nous concertâmes du regard, ne sachant trop quelle attitude adopter.

Nous nous trouvions dans un large couloir faisant office de passerelle entre l'ascenseur et une double porte métallique à l'air impénétrable. Les baies vitrées intégrales qui faisaient office de murs donnaient une vue imprenable sur la ville en contrebas, permettant de se rendre compte de la vétusté des bâtiments encore debout. Une sorte de brouillard iridescent recouvrait tout, donnant à l'ensemble un aspect glauque et étouffant.

— Avancez !

L'ordre claqua, net et précis. N'ayant d'autres options à notre disposition nous avançâmes, nous approchant des portes en silence et avec circonspection. Alors que nous n'en étions plus qu'à un mètre, elles s'ouvrirent soudain devant nous dans un petit claquement sec, nous faisant sursauter.

— Entrez ! résonna de nouveau la voix métallique et artificielle.

Au lieu d'obéir nous stoppâmes tous dans un bel ensemble, même Lada qui était soutenue par Oliver et Isy et semblait complètement ailleurs.

— Au point où on en est ! maugréa soudain Lynch en s'avançant d'un pas assuré vers la porte qu'il franchit, avant de se retourner vers nous, attendant que nous le suivions.

Je fus la première à me décider, après tout il avait raison, il était plus que temps de savoir ce que nos mystérieux geôliers nous voulaient exactement. Aussitôt qu'Ophélia, qui fermait la marche, eut franchi la porte, celle-ci se referma automatiquement nous plongeant dans la semi-pénombre d'un long couloir rectiligne. La lumière provenait de la seule porte ouverte à quelques mètres de là vers laquelle nous nous dirigeâmes avant d'y pénétrer prudemment.

C'était une pièce immense et surtout...vide. Hormis les deux canapés beiges placés sur un très grand tapis à l'air ancien faisant face aux baies vitrées présentes sur tout le mur du fond, rien d'autre ne venait meubler la pièce.

« Asseyez-vous » retentit de nouveau la voix synthétique sortant de haut-parleur invisible.

— Maintenant ça suffit le jeu de cache-cache ! rugit soudain Blake en s'adressant au plafond. Montrez-vous que l'on en finisse et que l'on sache enfin à quoi s'en tenir !

— Toujours aussi patient à ce que je vois, colonel Hunt ! répondit d'une voix amusée une femme d'un certain âge en entrant dans la pièce.

— Non, ce n'est pas possible, vous êtes morte devant mes yeux ! s'exclama Blake d'une voix incrédule.

J'avais beau reconnaître la femme aux cheveux grisonnant qui me faisait face et savoir que je l'avais déjà rencontré, mon cerveau refusait de se rappeler son nom.

— Personne ne peut survivre à une explosion pareille ! l'accusa à son tour Lynch, son regard surpris et méfiant braqué sur elle.

C'est en entendant la remarque de Lynch que ça me revint, c'était la conseillère Lovory.

— Non en effet. La pauvre femme qui jouait mon double est morte sur le coup, nous expliqua-t-elle en s'avançant au milieu de la pièce, seule.

— Comment être certain que c'est bien vous dans ce cas ?

— Car le Grand conseiller est mort et que je le remplace depuis. Croyez-vous que l'on m'aurait mise à la tête du conseil sans être certain de mon identité ?

— Le conseil est pourri jusqu'à la moelle et son dirigeant était fou ! Alors permettez-moi d'être sceptique ! s'exclama agressivement Blake.

— Ce n'était pas un mauvais homme, au début. Il pensait faire le meilleur choix pour tous mais s'est entêté sur des positions erronées.

— Et vous vous allez faire mieux, c'est ça ? ricana Lynch, sans cacher sa moquerie et son scepticisme.

— Je vais faire de mon mieux en tout cas et j'espère que vous accepterez de m'aider dans cette tâche.

— Nous ? Pourquoi nous ? Et pourquoi nous garder enfermés ici sans aucune explication si vous nous considérez comme des alliés ? demandai-je, me décidant enfin à ouvrir la bouche.

— Nous voulions gagner votre confiance...

— En nous séparant de l'un des nôtres et en nous gardant enfermés ? Curieuses méthode si vous voulez mon avis ! Où est Connors ?

À l'ultimatum contenu dans ma voix, je sentis Lynch se tendre à mes côtés, près à utiliser son pouvoir si nécessaire en fonction de la réaction de Lovory à ma question.

— Vous n'étiez pas enfermés et vous êtes très bien placée pour le savoir ma très cher Hayden, n'est-ce pas ?

Elle savait ! Je sentis le piège se refermer sur nous à l'instant où ses paroles mielleuses sortirent de sa bouche, alors que les portes s'ouvraient déversant une flopée de gardes armés dans la pièce.

— De quoi elle parle, Hayden ? me demanda Blake.

— Vous ne leur avez pas raconter votre petite escapade ? Vous ne leur faites pas plus confiance qu'à nous au final !

— C'est faux ! m'écriai-je rageusement. Je n'en ai juste pas eu le temps ! Et ce que vous faites à ces personnes est écœurant !

Mis à part Lovory tout le monde me lançait des regards perdus et surpris, voir blessé pour certain. Cette garce était en train de tenter de nous diviser pour mieux régner, mais je ne comptais pas me laisser faire ! Discrètement je fis un petit signe de tête à lynch pour lui faire comprendre que j'étais prête à le seconder dans sa tentative.

— Ne vous avisez pas de vous servir de votre pouvoir, cher professeur...

— Qu'est-ce qui m'en empêche ? Leurs armes ? Si votre intention était de nous tuer, vous l'auriez déjà fait !

— C'est vrai et bien que vous ne me fassiez pas confiance je ne vous veux aucun mal bien au contraire, dit-elle en faisant signe à ses hommes de baisser leurs fusils. Mais je peux sentir votre peur et votre défiance à mon encontre et si je ne fais rien vous tenterez quelque chose de stupide que nous allons tous regretter. Alors, désolée d'avoir une nouvelle fois employer la force, mais écoutez au moins ce que j'ai à vous dire.

— Pas avant de savoir où est Connors et pourquoi vous gardez des changeants parqués comme des animaux dans vos sous-sol ? lui répliquai-je du tac-au-tac.

— Je suis là, prononça soudain une voix que j'aurais reconnu entre mille.

Le soulagement qui m'envahit fut tellement intense que je perdis un instant l'équilibre alors que je me retournais trop rapidement. Mais c'est un tout autre sentiment qui me submergea lorsque je vis Connors s'avancer du fond de la salle, fusil à la main et vêtu d'un uniforme de garde du conseil.

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Hé voilà, c'est reparti :-) Désolée pour cette très longue pause mais c'était le temps de terminer "Ombre Fauve" ^.^ J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu malgré le manque de relecture, faute de temps :-) Rooh...c'est cool de vous retrouver *o*

Des Bisous <3

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Chapitre dédié à notre chien de 2 ans, Indy, qui vient de nous quitter aujourd'hui, beaucoup trop tôt. On t'aimera toujours <3 <3 <3