Chapitre 24,2

— Oh super​ chouette ! Des places pour du football ! En quel honneur ? lance-t-il, réjouit. En plus c'est les 49ers ! A ce qu'il parait ils ont été rachetés. C'est vrai ?

— Il parait oui. répond Elijah, la voix aussi froide que la mort.

Jonathan ne s'en formalise pas, passant un bras autour des épaules d'une Justine bien trop passive à son goût.

— Tu vas bien évidement emmener l'homme de ta vie avec toi, hein ?

— Je vais pas vous déranger plus longtemps, lance Elijah devant l'absence de réponse de la sorcière. Passe une bonne journée Justine.

Il prend déjà le chemin de la porte, sans laisser le temps à Justine de réagir. Elle s'échappe de l'étreinte de Jonathan, lui jetant un regard noir qui le fait poser une question muette à laquelle elle ne prend pas la peine de répondre. Elijah ne va pas partir de la sorte, Justine a bien trop de questions qui lui brûlent encore la gorge pour le laisser disparaitre.

— Who who who ! Attend quatre secondes ! jette-t-elle en l'attrapant par le bras.

Comme d'habitude, sa peau s'embrase mais elle rejette tout d'un bloc ce qu'elle peut ressentir. La magie la trahit déjà bien trop pour qu'elle accepte de la laisser contrôler son corps.

— Jonathan, mon petit ami ? T'as fumé Elijah.

Son sourire ne ment pas. Elle rit de lui. Il est ridicule mais fort mignon dans sa jalousie presque maladive. De quoi a-t-il peur ? De toute manière, Justine n'a pas le choix. Isolda a choisi pour eux voilà des siècles et quoi qu'elle face, elle finira par tomber dans les bras de l'Alpha. Son libre arbitre est uniquement là pour la faire haïr la déesse et ce qu'elle oblige.

— Par contre, je serais en effet pour une troisième place. C'est toi qui invites alors il est normal que tu viennes avec moi.

— Je te remercie. Mais j'ai déjà ma place

Ses lèvres se parent d'un immense sourire à la réponse du loup. Elle lève pourtant les yeux au ciel, comme joyeusement agacé de sa répartie.

— Jo... Mon petit ami. Quelque fois vous me déprimez tous autant que vous êtes...

Ses derniers mots sont murmurés dans sa barbe mais font grandir son sourire qui se propagent jusqu'à ses yeux.

— En tout cas, tu vas pas partir si vite. Tu veux boire un truc ? J'allais faire du café et de toute façon Jo va partir.

— Pourquoi pas.

Elle lâche alors le bras d'Elijah, qu'elle n'a pas quitté durant toute sa micro tirade. Elle se traîne jusqu'à son meilleur ami et, sans avoir besoin de se dresser sur la pointe des pieds, elle murmure à son oreille, espérant qu'Elijah et sous ouïe lupine ne puisse pas l'entendre.

— Tu devrais filer au boulot, je crois qu'il va t'arracher la tête autrement. Les loups sont territoriaux.

— Ouais.... d'toute manière j'allais partir.

— Jane est déjà en cours où elle dort encore ? demande-t-elle, soudainement beaucoup plus sérieuse.

— Elle dort encore j'crois. Vu c'qu'on c'est mis hier, elle a bien fait.

Un petit sourire étire leurs lèvres, complices. Ils ont trop bu et le savent parfaitement tous les deux. Mais les jeunes gens aiment s'amuser, peut-être un peu trop pour leurs comptes en banque. Jonathan attrape son sac dans l'entrée avant de s'en retourner vers la sorcière, l'embrassant sur le front comme à son habitude.

— Ju', fait attention, d'accord ? murmure t-il en plantant ses yeux inquiets dans les siens.

— Oui papa, glisse malicieusement la jeune femme avant de lui envoyer un coup de coude affectueux.

Elle sait qu'il a raison de s'inquiéter. Elijah est un loup, capable de lui arracher la tête en quelque seconde. Et pourtant la jeune femme n'a pas peur. Jonathan passe la porte, saluant Elijah.

Les voilà seul, laissant le silence s'installer.

Justine se dirige vers la machine à café. Elle a besoin de quelque chose de fort pour la réveiller une bonne fois pour toute et surtout pour occuper ses mains.

La machine se met en marche sous son tapotement nerveux des doigts. Elle sent le regard d'Elijah sur sa nuque, attends ces mots qui ne tardent pas.

— J'aimerai te poser une question si tu veux bien, demande-t-il. Tu crois véritablement faire partie de... mon territoire ?

Ses yeux bleus se portent jusqu'à l'Alpha mais elle ne répond pas tout de suite. Une moue s'affiche sur ses lèvres, mélange d'un soupir qu'elle tait et de l'envie qu'elle a de l'étrangler. Elle se retient pourtant. Après tout, lui n'a rien fait d'autre que de l'enlever à moitié jusqu'à une île où elle remettra bien assez vite les pieds.

— C'est toi qui gères ton territoire. Si j'en fais partie, je ne l'ai pas choisi. Comme tout ce qui arrive maintenant dans ma putain de vie.

Il n'y a aucune rage dans ses paroles. Tout est dit sur un ton glacé alors qu'elle le fixe, sans colère. Elle est froide, comme jamais elle ne l'a été. Justine n'est plus la chaleureuse jeune femme qu'il a emportée sur cette île. Elle n'a plus le droit de l'être. Maintenant, elle se doit d'être forte. D'être la digne héritière de sa grande mère.

Elle récupère entre ses mains la cafetière, sort un bol pour Jane et ne lui adresse plus un seul mot ou un seul regard.

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