Chapitre 8: Pardon
Aujourd'hui ça sera le premier jour des 90 jours où l'oracle m'a dit d'attendre. Je fais une toute petite croix sur le papier qui m'a coûté assez cher sans parler de l'encre "pour mon maître". Je fixe le feu en essuyant mes larmes puis me couche sur mon tapis.
Je n'y crois pas moi même quand je trace ma 90ème croix. J'ai à peine le temps de soupirer que je sens l'odeur de fumée puis le sol bouger sous mes pieds, secouer. Je me lève et monte plus lentement qu'avant à cause de mon ventre une des collines qui heureusement ont également des pas creusés. Une fois en haut je vois de la fumée s'échapper, beaucoup trop, elle m'atteint presque de façon inquiétante même. En bas j'entends des gens courir en criant paniqués s'ils ne sont pas à cheval. Je distingue Divo s'éloigner sans cavalier dans la direction opposée ce qui me soulage. En distinguant les cris horrifiés et les paroles désordonnées je comprends ce qui a surtout poussé Divo à fuir, les nombreux grognements suivis de cris de douleur. Des ours. Ils devraient fuir le feu eux aussi, ce n'est pas possible.
Je me couche puis n'ose pas bouger d'un cheveu du haut de ma colline mais mes larmes coulent pour Papa qui apparemment n'a pas lu le mot que je lui ai écrit le suppliant de me rejoindre dans la forêt. Je voulais le sauver et j'ai même pensé à aller le chercher, mais je me suis souvenue de la promesse que j'avais faite à Omac. De plus si mon père voulait vraiment me récupérer son silence m'a montré qu'il a changé d'avis. Je ne sais pas pourquoi mais maintenant je pense à Inor, ironiquement le fait que je ne l'ai pas choisi lui a sauvé la vie. J'espère tellement que l'on ne m'a pas damnée et qu'Omac est en vie et le restera, ou je maudirais le monde entier, je trouverais un moyen.
Je me réveille devant une vision infernale, la cité qui était colorée est recouverte de complète obscurité, l'orange vif des flammes s'est éteint. Je m'assieds et me met à pleurer.
Les jours suivant l'odeur passe tout de même à travers le tissu sur la moitié de mon visage pendant que je marche au milieu des ruines avec mes affaires et Divo. Le sol est recouvert de cendres, restes de plâtre, briques, tuiles plus ou moins brûlés et autres objets pouvant endommager mes chaussures pas faites pour cela donc je marche avec prudence. Je n'ai pas voulu que Divo glisse avec encore plus de poids sur lui et toutes ces choses qu'il porte déjà. On passe de trop long moment à s'arrêter pour se reposer, en plus de laver et relaver mon tissu pour se débarrasser de l'odeur de cendres, avec ce qu'elles doivent sûrement contenir de mauvais. Je n'aime pas ces pauses car elles permettent de voir longuement les ruines et parfois reconnaître les lieux. Sans parler de l'eau que je dépense et les odeurs...
En me relevant j'écarquille les yeux sur un cadavre. Ce n'est plus mon premier avec l'odeur non plus, je n'ai plus envie de vomir. Mais sa petite taille...je secoue la tête et essuie mes larmes. Je ne peux pas mourir en pleurant au milieu de cendres. Je n'ai pas sacrifié tout cela pour rien. Je ne peux pas avoir fait tout ça pour rien, ou ils seront morts en vain, ce sera encore pire que mon égoïsme.
Je me calme et murmure un:
-Pardon
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