Chapitre 5: Sang
Cela va faire une semaine et à chaque fois que j'ai l'occasion de toucher la peau d'Omac j'ai envie de le déshabiller et je vois dans son regard que c'est la même chose mais c'est trop risqué. Papa est moins au Sénat que la semaine dernière.
Omac prend mon livre et au lieu de m'inquiéter pour le livre je regarde autour de moi. Il me rassure:
-Ils sont en train de s'occuper de l'eau et flâner pour certains
Je réponds:
-Avec le prix de ce livre Papa va te tuer si tu refais cela et que tu le déchire
Omac réplique:
-Je suis son fils unique, il ne me tuera pas
Je réponds:
-Effectivement...
Son air moqueur disparaît et il me dit plus bas:
-Tu détestes ça, n'est-ce pas?
Je réponds:
-Je veux dire j'ai toujours eu l'impression de pas être assez bien ou que j'étais une autre déception quand je suis née. Même s'ils ne l'ont jamais dit ou montré
Omac propose:
-Selon toi je suis ce qu'ils n'ont pas dit ni montré...
Je secoue la tête et dit:
-Je manque juste de confiance en...je ne sais pas
Omac s'assied et me révèle:
-Peut-être. Moi j'ai toujours eu ce sentiment que je devais être le meilleur pour mériter mon titre, surtout petit. J'avais cette peur qu'ils me jetteraient ailleurs et ne parlons même pas de mon visage. Personne n'est comme moi ici, absolument personne.
Je lui souris et lui dis amusé:
-Cela ne te pose pas problème avec les filles
Il rit puis se calme et me dit:
-Je m'en fous, j'espère juste que tu l'aimes bien
Je m'approche et lui dis avant de l'embrasser:
-Je l'aime beaucoup trop
On se sourit mais on sursaute et on se sépare. Je me dirige vers ma chambre quand comme on s'y attendais les cris d'excitement qu'on a perçus sont suivis de Ryv et sa chevelure blond foncé bouclée tentant d'échapper à sa mère qui au passage s'excuse auprès de moi d'être entrée dans la maison sans raison plus valable. Je me contente de rire et lui fait remarquer:
-Il s'échappe plus loin là
Elle se remet à courir et en regardant vers le couloir opposé je croise le regard d'Omac dont la tête dépasse de sa porte. On éclate de rire.
Un autre jour Omac dans mes bras explose d'un coup:
-J'en ai marre de me cacher
Je caresse son crâne rasé et lui dis:
-Chttt, tu veux justement qu'on se fasse attraper?
Je dis amusée:
-Tu fais un caprice juste pour pouvoir coucher avec moi plus souvent
Il me lance regard pas amusé et je soupire, il me répond:
-Je ne suis pas si perverti, je veux juste pouvoir te toucher et rire avec toi entre autres sans avoir à me cacher
Je lui fais un grand sourire auquel il répond mais d'un coup il s'arrête. Je lui demande:
-Quoi?
Il propose:
-On pourrait aller à la maison d'été
Je réponds:
-Mais elle est tellement loin et on remarquera nôtre absence
Il me dit:
-On ira dans la journée, peut-être même chaque jour. Je trouverais les clefs, on pourra prendre les chemins reculés et des capes et...
Je le coupe en souriant:
-Ok, je sais que tu es un bon stratège
Ces derniers jours j'entends des choses sur cette conquête. Beaucoup de choses sur une conquête pour l'avidité, la gloire et la fierté. Pour laquelle ils sont prêts à sacrifier des hommes. Omac passe plus de temps avec ses soldats et je me sens tellement seule quand il part là-bas. Je ne me soucie même plus tellement de mes amies qui sont pourtant si gentilles et qui devineront sûrement très bientôt que mon cœur bat pour quelqu'un. J'espère vraiment que cela n'arrivera pas. Moi et mon prétendu frère, cela sonne dégoutant, honteux. Mais ce n'est pas mon frère, c'est ce que je me suis dit pendant des années et à peu près tout le monde l'a compris toutes ces années.
Mon cœur fait un bon quand les lèvres d'Omac me surprennent en se posant sur mon cou avant qu'il me dise de sa voix suave:
-Tu perds du temps à rêvasser au lieu de me rejoindre
Je regarde ses longs yeux en amande étroits et me perd un peu dans leurs obscurités avant de répondre inquisitrice:
-Pour faire quoi?
Il rit et me répond:
-J'ai commencé une mosaïque
Je dis en riant:
-Toi?
Il réplique:
-Hey tu peux pas me dire que je n'ai pas la patience nécessaire
En repensant à sa façon d'attendre tranquillement que je me calme quand je m'énerve et lui donne le traitement du silence ou attendre que je m'endorme quand je n'y arrive pas entres autres, je souris avant de dire:
-Quand tu le veux oui, je me souviens que tu en avais fait une je crois. Une des esclaves en parlait
Il me répond:
-Oui c'est dans la chambre de tes parents
Je grimace mais lui dis:
-C'est les tiens aussi
Il grimace aussi et dit:
-C'est juste étrange sachant que toi et moi...
Je répète:
-Oui étrange
Il soupire et je lui dis:
-Mais ce genre de choses est arrivé dans le passé plusieurs fois, mais en vrai, le même sang
Il secoue la tête en grimaçant dégouté et je ris puis m'approche et l'embrasse. On a par miracle fini la mosaïque grâce à Omac qui est aussi rapide que patient on dirait. Il me regarde et sourit puis soupire en regardant le vrai soleil.
Il me dit:
-Tu vas devoir y aller avant que cela ne devienne dangereux pour toi
Je murmure:
-Je déteste ça...
Cela doit également se voir beaucoup trop sur mon visage car il le prend doucement et m'embrasse tendrement avant de me dire:
-Moi encore plus
On se lève et je l'appelle pour lui parler de ce qui me taraude:
-Omac attends
Il me regarde curieux et je lui demande:
-Pourquoi tu t'es de plus en plus souvent là-bas? À tes entrainements
Il répond brièvement:
-Je ne peux pas t'en parler c'est secret.
J'ai peur de déjà le savoir de toutes les façons, c'est pourquoi mes yeux se remplissent. Il me prend dans ses bras et recouvre mon visage de baisers.
Depuis on n'en a pas reparlé pour ne pas tuer mes espoirs et l'épargner avec ses propres sentiments qui doivent sûrement être compliqués.
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