Chapitre 4: Brûle

Quand on va chacun dans sa chambre avant de passer ma porte j'entends Papa et accélère mais passe quand même ma tête pour les écouter, Papa rit avec Omac. J'arrive à distinguer qu'il lui parle des bordels dont il doit sûrement revenir et qu'il doit sûrement fréquenter pendant ses permissions. Mon visage se renfrogne mais j'écoute encore plus attentivement pour entendre Omac répondre:
-Papa tu sais que je n'ai pas besoin de payer pour ça

Je souffle et retourne à l'intérieur où je me regarde, heureusement que de nous deux je suis celle qui sait se rhabiller le mieux. L'avantage de refuser d'être habillée tous les jours par une esclave comme un bébé.

Quelques semaines après dans un point reculé de nôtre immense jardin semblant plus à une forêt Omac me demande:
-Qu'est-ce qu'elles veulent dire? Nos tâches?

Je réponds:
-Pour la mienne l'oracle a dit à mon père qu'elle apportera le chaos ou la lumière, je ne sais vraiment pas pourquoi il m'a laissé vivre alors

Omac me dit:
-Je crois en la lumière, je crois à la tienne...moi je ne sais pas. J'ai peur d'aller au temple

Je fronce les sourcils et lui dis:
-Il n'y a pas de raison, on ira demain ok?

Il grimace puis acquiesce.

Une fois au temple après avoir donné nos offrandes l'oracle nous fait sursauter en apparaissant. Il nous observe calmement et dit doucement:
-Avec lui

Je réponds défensive:
-Pourquoi? Parce qu'il n'est pas né libre?

L'oracle secoue la tête et dit:
-Il est l'autre moitié de la prophétie

Je réponds amèrement:
-Plus la malédiction oui

L'oracle répond:
-Cela dépend de ce que vous en faites

Omac demande:
-Qu'est-ce que je peux faire?

L'oracle dit:
-Dépendamment des évènements vous aurez à prendre une décision pour l'autre, mais il y aura un écho

On se regarde confus et l'oracle nous dit qu'il a d'autres affaires desquelles il doit s'occuper puis s'éloigne dans l'obscurité ponctuée des torches géantes contre le mur.

Une fois rentrés après être partis chacun de nôtre coté, on se retrouve dans le jardin et je lui dis directement:
-Cela n'a aucun sens

Omac prend ma main et dit:
-Peu importe ce qu'il arrive je veux rester avec toi

J'esquisse un sourire beaucoup trop grand qui nous fait rire puis tourne la tête. Je le garde à nouveau à nouveau et lui demande avec un air narquois, à cause de ce que j'avais lu, vécu et vu:
-Ce n'est pas un peu trop pour en être si sûr?

Il me répond plus sérieusement:
-Je t'ai trouvé magnifique depuis que j'ai posé les yeux sur toi en arrivant

Je dois sûrement être en train de rougir avec le feu que je sens aux joues mais je lui fais remarquer:
-Le physique fane comme une rose

Il soupire ce qui entrouvre ses belles lèvres roses et justement aussi douces qu'un pétale. Il réplique:
-J'ai quatre ans de plus que toi je le sais

Je demande curieuse:
-Tu as déjà été amoureux?

Il rit et répond:
-Oui mais elle s'est mariée, et toi? Inor?

Je réplique:
-Ma vie n'a pas tourné autour de lui. Celui que je pensais aimer, j'ai découvert qu'il passe son temps aux bordels

Omac dit en haussant les épaules:
-Pas étonnant

Je le regard à la fois dégoûtée et en colère, il me dit:
-Oui je sais la fidélité et tout ça

J'hoche la tête et répète:
-Tout ça

Il m'empêche de partir et quand je me rassieds il me dit:
-Tu crois vraiment que je te ferais cela? J'ai un sens de la discipline en plus du reste

Je réplique:
-Jusqu'à ce que tu boives

Il rit ce qui m'énerve encore plus, il me dit:
-Malheureusement je suis pas ce genre de bourré donc j'évite l'alcool pour éviter les coups

Je peux m'empêcher de sourire amusée et il ajoute:
-Même dans le cas contraire il me reste une tête, je sais même pas pourquoi je raconte tout cela...tu devras juste me faire confiance, comme je l'aurais fait avec Inor s'il était resté

Je soupire et maintenant c'est lui qui a l'air contrarié. Je lui dis:
-Je suis désolée pour Inor

Il me demande:
-Est-ce que je serai là s'il était resté?

Je répond:
-J'aurais dû l'oublier pour que tu sois là

Il réplique:
-Comme tu aurais dû m'oublier pour qu'il soit là 

Je lui rappelle:
-Maintenant mon cœur bat pour toi, peut-être que ça a été le cas depuis quelques années mais comme un bruit dans une boîte

Il sourit brièvement puis me demande:
-Et quand tu l'as revu?

Je lui lance:
-Tu serais pas avec cette fille si elle ne s'était pas mariée?

Il rit amèrement et me dit:
-La vérité c'est que je voulais être avec elle pour avoir un semblant de vie normale, t'oublier. Que cela allait être simple

Je le regarde bouche bée et il continue contrarié:
-Ou j'allais partir pour de bon, rester à l'armée sans revenir ou presque. Mais je ne voulais pas faire de mal à Papa...et il y avait toi

Il rit et dit:
-Normalement la discipline c'est mon truc mais là...même cette foutue rose. J'avais perdu la t...pardon. Je voulais juste que ça sorte, je comprendrais si tu ne veux plu...ne pleures pas

Je secoue la tête et répond entre mes larmes:
-Je suis juste...impardonnable. Mon frère. J'étais triste à cause de sa mort, je rêvais de ce qu'on aurait pu avoir, vivre. J'avais juste d'autres sortes de rêves aussi. Avec Inor c'était mes petits rêves, parce que réalistiquement il aurait pu mourir ou juste être libéré sans que je ne le sache jamais. Toi, j'ai accepté qu'entre celui que je considérais l'étranger qui occupait ma maison et l'attention de mon père...qu'entre nous ce soit plus qu'un rêve, même si c'est risqué.

J'essuie encore mes larmes et continue tendue pour me calmer:
-Et s'il-te-plaît ne commence pas avec les "j'aurais pu m'enfuir avec lui", j'aurais pu mais je ne l'ai pas fait. Peut-être à cause de toi ou parce que peut-être parce que c'est un homme de sa stature qui aurait pu me faire du mal, je ne le connais pas vraiment.

Je ricane et face à son regard je continue:
-Quoiqu'en fait ce serait pas mieux avec toi et quelques coupes

Il me prend par les épaules et plante ses yeux dans les miens avant de dire:
-Je ne te frapperai jamais, Indra, jamais je le jure

Je ne sais pas pourquoi je me remets à pleurer sur mes genoux. Omac me tire mais je résiste en lui disant entre mes sanglots:
-On...pour..ra...nous voir

Omac gagne en me disant:
-Je m'en fous

Je me sens mieux contre lui, et il me dit doucement:
-Tu connais peut-être pas vraiment ma personnalité en entier aussi mais moi en tout cas j'aime déjà beaucoup ce que tu es, tu es moins plate que ce que je pensais

Son rire en dit beaucoup plus donc je le menace:
-Je vais te mordre

Il rit et dit:
-Ne te retient pas

On se met à rire et il embrasse ma tête. Soudain il semble pensif et face à mon regard il inspire:
-Si tu veux on pourrait demander si ton père nous laisserait nous marier

J'écarquille les yeux et répond:
-C'est le tien aussi tu peux pas l'oublier quand tu veux et c'est pour cela que ton idée est celle d'un fou

Il soupire et continue:
-Je sais qu'on est censés former des alliances en se mariant mais ton p...Papa n'a-t-il pas assez de pouvoir pour considérer ton bonheur?

Je réponds:
-Le tien aussi

Il me dit:
-Le sang est plus épais que l'eau Indra

Je réponds:
-Arrêtes cela

Il soupire et me demande:
-Alors on fait quoi? On continue de se cacher?

Je dis juste pour dire:
-On trouvera une solution

Il hoche la tête et quelques secondes après avoir regardé le vide je repose les yeux sur lui qui a un sourire franchement débile même si je le pense déjà souvent malgré le fait que j'aime tellement ces sourires. Je peux pas m'empêcher de sourire à mon tour et lui demande:
-Qu'est-ce qui te fait sourire?

Il rit en me regardant et répond:
-De mauvaises choses

Amusée malgré moi en secouant la tête je lui dis:
-Ton esprit peut aller d'un extrême à un autre vraiment facilement

Il me répond avec un air arrogant:
-Parce que je suis malin

Je ris et il me rappelle:
-Hey j'ai eu l'occasion de choisir entre le militaire et la politique

Je commence:
-Tu te souviens de la façon dont Papa a invoqué les enfers quand tu as refusé de suivre son chemin au Sénat?

On rit et je lui dis:
-Ok maintenant dis-moi précisément à quoi tu penses. Même si j'en ai malheureusement une idée

On rigole puis il me dit avec un léger sourire:
-Tu vas me gifler

Je réponds curieuse:
-Non mais aller, tu ne peux pas avoir peur d'une gifle. Surtout venant de mon bras non musclé. Et en plus on a dit qu'on ne se frappera pas

Il me sourit puis avec ce fichu air qu'il doit utiliser pour embobiner les filles il me demande:
-Je voulais savoir, tu serais prête à tout risquer avec moi?

Je lève les yeux et dit:
-Tu as tenu plus longtemps que je le pensais avant de me dire clairement que tu voulais me baiser

Il écarquille les yeux et je lui dis:
-Et oui la dame fragile sait dire les choses comme vous le faites, je peux parler l'homme aussi

Il éclate de rire et se calme en me souriant. J'approche son visage et lui dis:
-Défi accepté

J'embrasse doucement son cou et on se regarde. Il tente de m'embrasser mais je recule en riant. Je lui dis moqueuse:
-Je suis sûre que t'es aussi dur qu'une statue

Il rit et répond:
-Tu es complètement folle

On s'en va et une fois dans sa chambre, où il avait fait mettre un loquet il y a des années pour des raisons auxquelles je veux pas penser maintenant, on enlève ces fichus vêtements nous séparant avant de s'embrasser sur son lit. Une brève pensée de lucidité passe mais elle et toute ma raison brûlent quand je sens ses lèvres sur mon cou.

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