Je me contente d'attendre sur le ponton ne sachant pas où aller dans ce lieu plein d'hommes potentiellement en manque depuis un bon moment. Sauf s'ils s'adonnent à "l'amitié", je ne saurai pas comment je me sentirai si Omac...

Justement il s'assied à côté de moi et demande:
-Tu n'as pas froid?

Je secoue la tête et lui dis:
-Cela change des ruines étouffantes, dis moi...

Omac déjà amusé hoche la tête et je lui demande:
-Avec qui tu as couché homme ou femme pendant tout ce temps?

Il se met à rire et je me retiens de trop sourire avant de lui dire:
-Gagnes pas de temps pour un mensonge

Il hoche les épaules et me dit:
-Tu ne me croira pas de toute façon

Je lève les yeux au ciel et dis:
-Personne

Il esquisse un sourire en coin et dit:
-Avec le nombre de soldats qui me couraient au cul, littéralement aux douches

Je regarde ailleurs mais me met à rire, il soupire et dis:
-Cela n'a jamais été mon truc

Je lui demande curieuse:
-Quand tu as essayé c'était comme quand ces maîtres dégueulasses veulent apprendre à leurs apprentis?

Il secoue la tête dégouté et dit:
-J'y ai échappé sûrement grâce à Papa...

Il reprend un air plus amusé et dit:
-C'était un pari et on va dire que j'ai appris ma leçon

Je demande amusé:
-Tu as tout fait?

Il se met à rire avec moi puis dit:
-Quelques des plus humiliant, parce que je n'arrivais juste pas à m'exciter pour le reste

Je me mets à pouffer et il décoiffe mes boucles puis il continue moqueur:
-Il y avait aussi les prostituées

Je souffle et répond déjà contrariée:
-Tu devrais peut-être y retourner, tu dois sûrement avoir un bâtard qui t'y attend

Il éclate de rire avant de répondre:
-Écoutes quand j'étais en pleine fièvre je te voyais un peu partout. Et tout ce que mes imbéciles de soldats dans ma tente ont trouvé à suggérer c'est emmener l'une d'elles pour que je m'amuse avant de mourir. Mais quand elle m'a caressé la poitrine et embrassé c'était bizarre. Le moment où tout a éclaté c'est quand elle a parlé. Je me souviens avoir tellement paniqué qu'elle s'est enfuie. Quand je suis sorti de mon état j'ai donné à mes soldats l'envie d'être blessé.

Je souris amusée mais aussi tristement et il me prend le menton avant de me dire:
-Je te jure que je n'ai rien fait, c'était l'enfer, je me suis remusclé le poignet, j'ai sûrement amélioré ma mémoire visuelle mais au moins...

Devinant déjà ce qu'il va dire je me mets à rire et il me suit. Je me calme mais ne peux pas cacher mon air préoccupé, il me demande:
-Qu'est-ce qu'il y a?

Je réponds:
-Tu as une chambre?

Son sourire me fait rire et je lui dis:
-Pas ça

Il se calme et me dit plus sérieusement en se levant aussi:
-Je l'ai deviné à ton expression, tes sourires sont affaiblis et durent moins

Je l'aime tellement.

Une fois dans notre cabine rougie par la lumière et me faisant penser à un cocon protecteur. Je me love un moment sur le lit. Je viens de réaliser à quel point cela m'a manqué, un lit, et des larmes roulent sur ma peau. Omac s'approche et me dit doucement:
-Ça a été dur...

J'hoche la tête puis me rassied et lui demande ce qui m'inquiète:
-Tu as été blessé?

Il commence à se déshabiller et je découvre sur sa peau nuage des éclairs plus au moins rougis, au flanc, sur un de ses biceps et sur le côté gauche de sa poitrine. Il monte sur le lit et prend mon visage dans ses mains avant de me dire:
-Ne me pleure pas ce n'est rien, d'autres ont eu bien pire tandis que d'autres...

Voyant que cela fait redoubler mes larmes il m'embrasse doucement et colle mon front au sien avant de dire:
-Je suis revenu, on fera plein de choses ensembles. Je me fous de ce rôle qu'ils veulent me donner je ne laisserai plus personne nous séparer

Je lui réponds:
-Mais c'est vrai il faut reconstruire nôtre cité...

Il semble réfléchir et me dit:
-On le fera ensemble

Je réponds amusée:
-Moi?

Il dit en riant:
-Oui toi, je sais que tu es plus capable à le faire que la moitié de ces hommes qui siégeaient au Sénat

Je ris doucement et lui dis:
-Si c'est la seule façon de te faire accepter cela...il ne reste plus qu'à convaincre les autres

Omac répond:
-Ils n'auront pas le choix

Je réponds moqueuse:
-Ça parle déjà comme un dirigeant

Il rectifie:
-Maitre chanteur

On se met à rire puis je m'arrête en redoutant ce que je dois faire à un moment ou à un autre. Il me demande:
-Qu'est-ce qu'il y a?

Le flot de larmes humidifie mon visage mais je m'efforce de lui raconter ce qu'il s'est vraiment passé, de mon rêve à la destruction de la cité. J'enfonce ma tête dans mes mains et dit:
-Je suis un monstre

Il me fera sûrement tuer en plus de la haine qu'il doit avoir pour moi. Mais quand je relève la tête il m'embrasse passionnément avant de dire face à mon air toujours choqué:
-J'aurais fait la même chose Indra, je t'aime tellement

Je lui demande doucement:
-Tu ne me déteste pas pour avoir tué tous ces gens, et ta gloire...?

Il fronce les sourcils et dit:
-Je me fous bien de cette gloire, tu avais un choix à faire et tu l'as fait

Il me sourit mais je pense tout haut:
-Peut-être que je devrais me dénoncer

Il relève ma tête avec un côté de ma mâchoire et me dit le regard sombre et dur comme la lave froide:
-Ne fais jamais cela

Je réponds:
-Mais je le mérite

Il réplique:
-Tu ne crois pas que beaucoup d'entre eux auraient fait la même chose? Tu l'as fait parce que tu m'aimes, et je t'aime et le monde entier peut brûler à cause de ça je m'en fous. Ne répète jamais ce qu'il s'est passé, même à moi. C'est trop dangereux

Mon cœur bat un peu plus vite mais je me calme en inspirant doucement pour ne pas l'alarmer au cas où ça se verrait. Il me lâche et ajoute le regard moins durci:
-Comme nos tâches, elles peuvent être difficiles à expliquer, le seront toujours. Elles sont bizarres...comme si nous avions la même origine...mais nous aurions eu des corps différents

Je ne sais pas pourquoi cela me fait sourire un moment ce qui le fait rire.