Partie XIV

                               UN MOIS PLUS TARD


-Cassandre, levez-vous et habillez-vous.

           Elle se tourna vers lui, les yeux vides d'émotion comme si elle ne comprenait pas sa demande.

-Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans ma phrase ?

           Elle le regarda fixement.

-C'est levez-vous ou habillez-vous ?

           Elle esquissa un léger sourire et répondit :

-Aucun des deux, j'ai compris TA demande. Ma question est pourquoi faire ?

-Cela fait des mois que vous n'êtes pas sortie et que vous broyez du noir, ça ne peut plus durer Cassandre, dit-il d'un ton doux.

-À quoi cela va servir, j'ai tout perdu et je n'ai plus personne.

           Il s'approcha d'elle et lui releva le visage glissant deux doigts sous son menton. La fixant dans les yeux, il lui répondit :

-Vous m'avez moi, je suis à vos côtés, depuis que vous vous êtes complètement effondrée après avoir formulé ce qui est. Et je pense que vous en avez besoin, tant que vous ne le formulerez pas à voix haute, vous vous voilerez la face sur ce qui est vraiment arrivé à votre vie et votre famille. Mais aujourd'hui, il faut que vous ailliez de l'avant pour vous, pour nous, peut-être.

-Nous, interrogea-t-elle perplexe.

-Oui, nous : Lynda et moi. Vous comptez beaucoup pour nous vous savez.

-Ah ! Oh ! Fit-elle baissant les yeux au sol comme déçue par la réponse.

-Allez, levez-vous.

           Il lui prit la main et la tira, elle se leva comme une poupée de chiffon, il la conduisit jusqu'à la salle de bain où il lui avait tout préparé. Quelques bougies parfumées, des vêtements propres et toutes sortes de produits mis à sa disposition.

           Elle ouvrit de grands yeux tout ronds face à cette jolie salle de bain. Elle ferma les yeux et huma la bonne odeur d'hibiscus qui émanait des bougies. Elle se tourna vers lui, le remercia et ferma la porte.


                              45 MINUTES PLUS TARD


-Voilà, je suis prête. Qu'allons-nous faire ?

-Vous verrez bien, j'espère juste que vous n'allez pas me détester et que cela vous plaira d'une façon ou d'une autre.

           Tandis que Audren conduisait, Cassandre regardait les rues défiler sous ses yeux, se demandant où il l'emmenait.

-Tu ne veux vraiment pas me dire où l'on va ?

-Non.

           Elle n'insista pas.

           Réfléchissons, m'emmène-t-il chez Lynda ? Non, il ne se sont jamais rencontrés, ce n'est pas possible. En plus, ce n'est pas la route. Sauf, si elle a déménagé et que je ne suis pas au courant. Peut-être m'emmène-t-il dans un parc, se promener, manger une glace ou encore voir des animaux. Je me souviens lui avoir confier que la nature m'apaiser. Mais au vu du bitume qui se déroule à perte de vu et des bâtiments qui se multiplient comme de la pluie tombante, je doute fort que ce soit cela.

-Nous sommes arrivés.

-C'est quoi, demanda-t-elle en regardant par la vitre. Là, elle vit un bâtiment avec un grand écriteau : « A vous la parole, libérez-vous. ».

           Audren fit le tour et lui ouvrit la porte lui tendit la main pour l'aider à descendre. Puis, la conduisit à l'intérieur toujours en la tenant d'une main posée sur le bas de son dos.

           Après quelques minutes, ils arrivèrent devant une salle où plusieurs personnes s'étaient assises en rond et discutaient.

-Entrez, n'ayez pas peur. Vous êtes les bien venus.

           Elle jeta un regard à Audren, inquiète.

-Ne vous en fais pas, tout ira bien.

           Ils avancèrent jusqu'à deux chaises et écoutèrent l'homme qui parlait. Il ne fallut pas longtemps à Cassandre pour comprendre qu'elle était cette réunion.

-Nous sommes là pour nous écoutez les uns, les autres. Personne ne juge. Nous sommes là pour nous entre aider. Tu es libre de parler si tu en as envie ou non. Personne ne te forcera jamais à parler si tu ne te sens pas prête ou n'en ressens pas le besoin. On ne te forcera jamais à aller au bout de ton discours non plus, si tu ne te sens pas le courage de le mettre en mots à cet instant. Tu peux aussi venir, juste pour écouter. Ce groupe de parole est là à ta guise. Prends-le et fais en ce que tu veux.

           Cassandre prit la parole.

-Bonjour, je m'appelle Cassandre.

           La jeune femme se sentit tout de suite à l'aise, elle commença par se présenter, puis raconta les brides de vies qu'elle souhaita. Puis les autres participant enchaînèrent à leur tour. La séance passa plus vite qu'elle ne l'eut cru.


                                                            ***


           Elle sortit du bâtiment et retrouva Audren sur le trottoir qui l'attendait.

-Alors ?

-Quoi ?

-Qu'en avez-vous pensé ? Vous pensez que vous y retournerez ?

-Je ne sais pas, peut-être. C'est vrai que ça fait du bien d'entendre qu'on est pas seule à vivre des tourments. C'est encourageant de voir que certains s'en sont sortis.

-Tout le monde peut s'en sortir, si on s'en donne les moyens. Croyez-moi, ajouta-t-il, en la regardant du coin de l'œil.

-Hmm.


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