Cassandre avança doucement vers le café, habillée d'une jupe crayon noir, accompagné de bottes de la même couleur. Le tout rehaussé par son manteau rouge, qui cache son visage sous sa grande et large capuche.

           Au vu du temps pluvieux, la jeune femme rentra directement dans le café sans même regarder, qui se trouvait en terrasse.

-Cassandre, l'interpella Audren.

-Bonjour, dit-elle en arrivant à sa table, tout en installant.

-Vous allez bien ?

-Oui, et vous ?

-Très bien, je vous remercie.

-Alors, dites-moi, qu'est-ce qui vous a finalement décidé à accepter un rendez-vous.

-Mon amie, répondit-elle d'un ton neutre.

-Ah, s'exclama-t-il, surpris.

-Quoi ?

-Non, rien. Ce n'est pas vraiment la réponse à laquelle je m'attendais.

-Et quelle est-elle ?

-J'aurais espéré que je vous intrigue un minimum, ou bien que vous me trouviez sympathique.

-Désolée, prononça-t-elle, en tournant sa cuillère dans le café, qu'on venait de lui apporter.

-Vous êtes dure.

-Pourquoi ?

-Votre « désolée » sous entend que vous me trouvez ni intéressant, ni sympathique.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire.

-Que vouliez-vous dire ?

-Que je suis désolée de ne pas vous donnez la réponse que vous vouliez.

-D'accord. Mais vous m'appréciez quand même ? Enfin, je veux dire, vous êtes là de votre plein gré, votre amie ne vous a pas forcée.

-Non, du tout. Je suis là, parce que je le veux bien.

-Cela me rassure.

                                                  UN SILENCE

-De quoi voulez-vous parler ?

-Je dois avouer que je ne sais pas.

-Parlez-moi de vous.

-Non.

-Pourquoi ?

-Je n'en ai pas envie.

-De quoi avez-vous envie ?

-Je ne sais pas.

-Vous êtes bien mystérieuse. !

-C'est un problème ?

-Absolument pas.

-Bien.

-Bien.

           Cassandre ne cessa de touiller son café, qu'elle fixait du regard comme pour échapper à celui qui l'accompagnait.

           Tandis que Audren, lui, ne la lâchait pas des yeux, attrapant le moindre de ses gestes, aussi infimes soient-ils, tel un clignement d'œil. Attendant, patiemment que la jeune femme lui parle d'elle ou même d'autre chose.

           Alors que l'homme commença à croire que ce rendrez-vous serait rythmé uniquement de long silence, Cassandre releva la tête.

-Je...

-Oui... ?!

-Je crois que je vais y aller, merci d'avoir pris le temps..., ces mots mourus sur ses lèvres, elle se leva et se retourna vers lui, ....le temps de rien au final. Je vous ai fait perdre votre temps et je m'en excuse.

-Oh ! Ne soyez pas désolée. Le rendez-vous silencieux a été le plus délicieux qui me fut proposé depuis fort longtemps.

-Vous moquez-vous de moi, demanda-t-elle irritée.

-Pas le moins du monde. Ce fut un plaisir, et si vous m'en proposiez un autre ce serait avec plaisir, affirma-t-il avec un sourire.

-Nous verrons bien mais j'en doute, répondit-elle un léger sourire. Au revoir.

-Au revoir Cassandre. À bientôt.