MERCREDI
Alors que Cassandre se préparait, elle commença à douter.
Est-ce que je vais le reconnaître ? Est-ce qu'il va me reconnaître ? C'est quand même bizarre comme rendez-vous psy. Quel psy donne rendez-vous dans un café ? Mais non Cass, calme-toi, si Lynda te l'a conseillée, c'est que c'est un bon psy, alors prend ton courage à deux mains, prépare-toi et va à cette consultation.
***
AU CAFÉ
-Madame Wells ?
-Oui, répondit-elle, en se retournant. Vous, s'étonna-t-elle.
-Oui, moi. Je vous l'avais dit. Asseyez-vous, lui proposa-t-il, en tendant la main vers la chaise libre. Cassandre prit place autour de la table.
-Alors, comment allez-vous ?
-Je fais aller. En même temps, si j'ai pris un rendez-vous avec vous, c'est que ça ne va pas. Vous n'êtes pas très perspicace comme psy, dites-moi.
-Vous trouvez, demanda-t-il moqueur.
-Cela vous fait rire que je critique votre capacité à exercer votre métier ?
L'homme ria de plus en plus et de plus en plus fort, il ria tellement qu'il finit coucher la tête sur la table.
Cassandre, elle, se posa de plus en plus de question sur le psy.
-Êtes-vous fou, demanda-t-elle en se penchant près de lui, choquée par son comportement.
-Moi ? Fou, l'interrogea-t-il en se redressant. Non, du tout. Par contre, si quelqu'un n'est pas perspicace ici, c'est vous, lui dit-il en la pointant du doigt.
-Je vous demande pardon ?
-Vous n'avez même pas remarqué votre erreur.
-Quelle erreur ? Je ne comprends pas.
-Je ne suis pas M. Line et je ne suis pas psy.
-Quoi ? ... mais comment ... comment est-ce possible ?
-Une erreur de numéro, je suppose, pour mon plus grand plaisir, ajouta-t-il, avec un sourire.
-Quel est votre numéro ?
L'homme lui donna et elle compara avec celui que son amie lui avait donnée.
-Noooon ! Mais quelle idiote. Je le savais que quelque chose clochait, grogna-t-elle.
-Mais malgré ça, vous êtes venue. Pourquoi ?
-Je pensais avoir un rendez-vous avec le VRAI M. Line.
-Mais là, vous savez que ce n'est pas le cas.
-Et alors ?!
-Vous pourriez vous en aller, mais vous êtes toujours là.
-C'est vrai, annonça-t-elle, plongeant dans ses pensées.
-Je peux quand même vous aidez, vous savez.
-Quoi, demanda-t-elle reprenant conscience du réel.
-Je peux vous aider.
-Pourquoi ? Comment ?
-En vous parlant, en vous écoutant, comme le ferait un psy.
-Pourquoi, insista-t-elle.
Il la fixa, regardant au fond de ses yeux gris clairs presque translucides.
-Parce que vous êtes une bonne personne et que vous souffrez. Une personne comme vous n'a pas le droit de souffrir. Vous avez droit au bonheur.
-Peut-être...
Ils se fixèrent, se jaugèrent, puis Cassandre décida de s'en aller, elle se leva et dit :
-Au revoir, monsieur.
-Au revoir Cassandre. A bientôt, poursuivit-il, un sourire narquois.
Elle lui lança un regard méchant et partit.
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